- janvier et février 2023 -
 
     
 


 

C’était l’bon temps ?

Aux tenants qui prétendent que c’était mieux avant, vous avez une excellente opportunité en feuilletant le magnifique album tiré du grand illustré de l’époque en France L’ILLUSTRATION. Qui portait bien son nom, car avant qu’on entre dans la photographie de presse à plein pied, il fallait illustrer les nouvelles. Que de talentueux dessinateurs au service de l’information. Nous sommes dans l’hyperréalisme. Côté contenu, alors vous avez la vie quotidienne de ce qu’on a nommé La Belle Époque. Et on remarquera que les semaines, les mois passaient avec son cortège, d’attentats, de scandales financiers, de crimes. Bref, la vie. On ne se lasse pas de parcourir ces pages qui regorgent de mille informations. Du bonbon pour vos belles soirées passées au chaud.
L’ILLUSTRATION Le plus grand journal de l’époque. La Belle Époque telle que les français l’ont vécue. Michel Lafon    www.michel-lafon.com

 


 

Il vous faut ce livre
C’est très rare que nous faisons une injonction de vous procurer un livre sans aucune excuse. Eh bien il nous faut le faire ici avec Ma Bible des secrets de Grand-mère coécrit par Anne Dufour et Catherine Dupin. Qu’est-ce qu’elles ont bossé ces deux femmes pour colliger tout le savoir domestique hérité de nos aïeux et qui s’est perdu à travers le temps. Surtout qu’à l’époque, faut de moyens, on savait faire en cuisine avec les restes, alors que le surgelé si cher plombe nos épargnes. Donc il est grandement utile de revenir aux bons petits tuyaux qui simplifient la vie. Ça va de recettes de cuisine à savoir comment déboucher un lavabo. Même des façons de venir à bout de nos petits bobos. A t-on besoin de répéter que c’est une brique indispensable à tenir jamais loin de soi ?
Ma Bible des secrets de Grand-mère Anne Dufour et Catherine Dupin. Leduc 598p.    www.editionsleduc.com

 


 

Jacques Attali lanceur d’une terrible alerte

L’ancien conseiller de François Mitterand, reconnu par tous comme un érudit avec ses 86 essais sur sujets très divers, sonne l’alarme. Il ne le dit pas nommément ainsi, mais la société est entrain d’engendrer des générations de cons si on laisse ainsi l’éducation, la vraie, à l’abandon. Il signe son désarroi, lui le chantre du savoir dans Histoires et avenirs de l’éducation. Il est effaré de constater que l’homme s’abêtit alors que des générations ont véhiculé de si passionnantes connaissances. Et que si la tendance se maintient, on file tout droit vers une nouvelle barbarie. Il constate que peu de gens ont accès à une éducation de qualité. On pourrait être un peu en désaccord sur ce point, car bien des professeurs, animés des plus nobles intentions, sombrent dans la dépression du fait que eux, qui doivent transmettre l’instruction, se retrouvent devant des élèves sans aucune éducation. C’est un pamphlet chargé de lucidité. Lisez-le pour ne pas dire après coup que vous n’aviez rien vu venir. Appuyé par une solide bibliographie, l’auteur passe en revue toutes les tentatives qui ont été faites en éducation au cours de l’Histoire. Un cours magistral.
Histoires et avenirs de l’éducation Jacques Attali. Flammarion 463p. 

 


 

Des guerres invisibles nous menacent

La diplomate et députée européenne Nathalie Loiseau a pris un peu de recul face au tumulte qui agite notre planète, pour cerner les menaces sourdes qui s’en prennent insidieusement à nous. La guerre qu’on ne voit pas venir a changé d’habit par rapport aux conflits d’antan. Songeons seulement aux cyberattaques. Dans ces chapitres elle aborde le soudain intérêt des grandes puissances pour l’Afrique qui était considéré tout juste comme le dépotoir du monde. Il y est question du trucage des élections, de l’instrumentalisation de l’information à l’ère numérique. L’essayiste a cessé de rêver, excusez notre jeu de mots, mais des entités “veulent notre bien” et vont l’avoir, mais pas nécessairement comme on le voudrait. Il y a des terribles réalités sur lesquelles on ne peut plus faire l’autruche.  Les fervents de géopolitique vont y trouver leur bonheur.
La guerre qu’on ne voit pas venir  Nathalie Loiseau. L’Observatoire 549p. 

 


 

Les reliquats du stalinisme dans la Russie de Poutine

L’humanité observe avec effroi les bombes russes s’abattre sur les civils en Ukraine, rappelant les pires horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Se demandant comment au XXIème siècle on ose perpétuer ce qu’on essayait de ne plus faire revivre ? C’est méconnaître l’Histoire. N’a-t-on pas dit dans ce vieil adage que quiconque ignore l’Histoire est condamné à la revivre. Nous y sommes. Pour comprendre un peu ce qui se passe dans la culture russe, allez lire ce petit bijou, survol de la philosophie politique de cet immense pays. Les relents du stalinisme sont encore bien présents comme on l’apprend dans La valeur humaine en Russie (1836-1936) de Tristan Landry qui est professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke. On lui doit “Du beurre et des canons: une histoire culturelle de l’alimentation sous le Troisième Reich”. Il remonte jusqu’au XIXème siècle dans la Russie des Tsars. Plus tard un Gorki, émaillera ses écrits révolutionnaires d’un zeste religieux pour cautionner des exactions présentes et à venir. Ce livre en format de poche contribuera à essayer de comprendre ce qui mijote dans la tête d’un Poutine.
La valeur de la vie humaine en Russie (1836-1936) Tristan Landry. Presses de l’Université Laval coll. A propos 252p.     www.pulaval.com

 


 

Les jeunes se font entendre sur les changements climatiques

On dit volontiers que la jeunesse a fait de la protection de la biodiversité une de ses valeurs. Pour en avoir le coeur net, Michel Pigeon professeur associé de sociologie et professeur émérite de génie à l’Université Laval a réuni des jeunes provenant de l’université ou du cégep. Il a encadré les discussions comme doit le faire un animateur, mais c’était surtout de les entendre sur ce qu’ils avaient à dire. Au final nous avons ce petit compte rendu éclairant Les jeunes et les changements climatiques ? Quels choix de société ? Il y a une foule de sous-thèmes qui sont entré dans la ronde comme la consommation, la responsabilité personnelle, etc. C’est une excellente radiographie de ce à quoi ils adhèrent comme valeur. Car c’est le monde de demain, le leur, dont il est question.
Les jeunes et les changements climatiques. Quels choix de société ? Michel Pigeon. Les Presses de l’Université Laval 148p.   www.pulaval.com

 


 

Justice des blancs et justice autochtone

Comme l’intérêt pour la cause autochtone est dans l’air du temps, on voudra mieux saisir les divers aspects des cultures des Premières Nations. Et notamment la question juridique. Car si on connaît les fondements de la nôtre, saviez-vous que les autochtones ont leur propre système de justice, basé pour beaucoup sur la réhabilitation. Mais il y a une nécessité de décoloniser aussi la justice dans son ensemble. Et pour savoir de quoi ça retourne il y a un merveilleux petit livre qui est plaidoyer pour une meilleure justice envers les autochtones Une véritable justice équitable, décolonisée, par et pour les peuples autochtones par Me Pierre Rousseau jadis émissaire de la justice canadienne dans les territoires de l’Arctique canadien. Il s’était déjà raconté dans un précédent ouvrage “Une justice coloniale”. Ce dernier opus en est le prolongement. Et pour mesurer l’écart entre notre système pénal et celui des amérindiens, une image vaut mille mots, celle qui orne la quatrième de couverture, montrant des disciples de Thémis en toge debout devant des autochtones qui ont l’air d’appartenir à un autre monde. Un véritable choc des cultures.
Une véritable justice équitable, décolonisée par et pour les peuples autochtones Me Pierre Rousseau. Les Presses de l’Université Laval 219p.    www.pulaval.com

 


 

Le voile est levée sur la compagne de Simone de Beauvoir

A la rédaction on se souvenait d’une entrevue avec Simone de Beauvoir dans laquelle une journaliste ou panéliste demanda à l’auteure du Deuxième sexe si elle avait connue les amours lesbiens. Elle nia! Et pourtant, tout le milieu germanopratin savait que la Simone avait un faible pour les lycéennes, ce qui lui valu d’être expulsée de l’éducation nationale. Nathalie Sorokine qui était mineure quand elle l’a connu en 1938 au lycée Molière, sera son amante durant une période de trente ans. Une jeune fille marginale au départ mais qui deviendra totalement déséquilibrée. Qui mourra dit-on, soit d’une grippe complexe, peut-être se donna t-elle la mort ? Une aura plane sur ses fins dernières. Julie Duchatel revient sur la bisexualité de Beauvoir et comment elle dû composer avec ses liaisons femmes et hommes. Un pan de la vie de l’écrivaine qui fut longtemps relégué dans l’ombre car trop gênant. Même encore aujourd’hui. On l’aurait toujours voulu avec Sartre pour seul compagnon. Nenni. Beauvoir prenait tout le buffet à sa portée.
Nathalie Sorokine Julie Duchatel. Alisio 292p.   www.alisio.fr

 


 

Pour que la chimie prof élève opère en salle de classe

Beaucoup de décrocheurs du système scolaire attribuent leur désarroi à l’ennui prodigué par les profs ou par l’obligation d’une matière dont ils ne voient pas la nécessité. Bref, selon une formule du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa il n’y a plus de résonance. Ce professeur à l’Université Friedrich-Schiller à Iéna a lancé ce concept de résonance pour nommer la chimie qui peut se vivre lors d’un cours avec des élèves attentifs ux yeux qui brillent. Il développe sa théorie et les moyens inhérents dans un entretien vibrant avec Wolfgang Endres. D’office le choix du style questions-réponses rend la lecture plus dynamique. C’est un ouvrage qui peut être éclairant pour les enseignants désespérés de ne plus être capables d’établir le pont avec leur jeune auditoire.
Pédagogie de la résonance Hartmut Rosa. Le Pommier 200p.   www.editions-lepommier.fr

 


 

Observations de la vie dans une petite ferme, hier et aujourd’hui

Brian Brett a porté pendant près de vingt ans la double casquette de poète et de fermier. Gentleman farmer pourrait-on dire, puisque c’était une petite exploitation sur l’île de Salt Spring en Colombie-Britannique. Il en a tiré un libre d’observations captivant au possible Trauma Farm. Voici un ouvrage qui aurait bien plus au regretté ministre québécois de l’agriculture sous le gouvernement René Lévesque, Jean Garon, qui se faisait le chantre des petites fermes et qui a protégé nos terres des spéculateurs avec sa fameuse loi du zonage agricole. Brett, fait des aller-retour entre ce qui se faisait, se fait encore ou qui a été abandonné au profit de mono-culture. Il déplore que la jeunesse ne soit plus mise en contact avec la nature, sinon à travers des colonies de vacances très encadrées qui n’ont rien à voir avec la production sur les terres, maraîchères ou animales. Vous trouverez une foule d’anecdotes sur le quotidien d’un fermier. Dans le genre c’est un thème qui n’avait pas été aussi explicite en littérature.
Trauma Farm Brian Brett. Leméac 436p.

 


 

Médecin en hauteur, vivre la montagne et sauver des vies

Vous avez des toubibs qui font dans l’humanitaire en se rendant dans des zones tropicales. Le Dr. Pierre Pili un provençal d’origine, a plutôt choisi les hauteurs, dans les Alpes et en Himalaya. On est peut-être loin de la mouche tsé-tsé, des scorpions et toute la ribambelle des maladies exotiques, mais le sauvetage en montagne comporte son lot de risques. Dans Chamonix Langtang il décrit en grand conteur qu’il est les défis de son quotidien. S’approcher d’un flanc de montagne en hélico, par grands vents, peut-être le votre dernier voyage. Ensuite il faut connaître ce qui se trouve sous vos pieds, une crevasse et hop vous êtes avalé dans un gouffre sans fond. Ceux qui aime la vie montagnarde vont adorer. Et même les autres qui n’ont aucune idée de ce que ça représente. L’auteur est un de ces héros anonymes qui ne cherche pas la gloriole, seulement extirper une malheureuse victime.
Chamonix Langtang Pierre Pili. Éditions du Mont-Blanc 176p.   www.leseditionsdumontblanc.com

 


 

Un as légendaire de l’alpinisme italien mort à 39 ans

Il avait 39 ans, s’appelait Emilio Comici et périt accidentellement en 1940. C’était un jour où il n’avait pas particulièrement envie de grimper. Mais sous l’insistance d’une proche céda. La corde qui le rattachait aussi. Ainsi disparut une légende de l’escalade qui innova par certaines techniques, notamment le recours à un certain nombre de pitons, qui souleva parfois la controverse. Ce gars-là avait une tête d’acteur. C’était de surcroît un membre docile du parti fasciste de Mussolini. David Smart revient sur cette vie hors norme et hélas trop brève. Il y a des photos qui valent mille mots concernant les prouesses physiques de cet homme qui, le corps à l’horizontale dans le vide, ou bien volant au-dessus de celui-ci. Le vertige ne faisait pas partie de son vocabulaire. Cela lui procurait au contraire de l’ivresse.
Emilio Comici l’Ange des Dolomites David Smart. Éditions du Mont-Blanc 330p.    www.leseditionsdumontblanc.com

 




 

Le coin de la BD

Si vous voulez en apprendre sur la manière dont se vit le sentiment amoureux au Japon et en Corée du Sud, il y a cette saga True Beauty de Yaonguy dont volume 5 nous parvient aux éditions KBOOKS. Au cas où vous ne sauriez pas, les canons esthétiques qui plaisent aux filles dans ces contrées l’emportent pour des garçons mignons au possible. On est aux antipodes de la quête du mâle alpha. Ici l’androgyne est roi. Dans ce volume on suit les tribulations sentimentales de la jeune Ju-Kyeong dont on se demande quand finira-t-elle par déclarer sa flamme à Su-Ho.

Aux éditions Glénat arrive CHOUJIN X 1 un manga qui débute avec un crash d’avion. On dit que ce sont des êtres particuliers, des Choujin qui sont les responsables de cette catastrophe, qui fort heureusement n’a fait aucune victime mortelle. Deux lycéens s’affaireront à nettoyer le site de l’écrasement. Mais à leure tour à la maison, de mauvaises rencontres les attendent pour leur faire la peau. Comment s’en sortiront-ils ? A lire absolument. L’auteur est Sui Ishida.

Chez les éditions Le Soleil voici que sort le tome 1 de Furious Jumper de Derrien, Furious Jumper et Nhieu. Intitulé “la vidéo de tous les dangers”, Qui raconte l’étrange demande qui est faite au youtubeur Alexandre alias Furious Jumper de se rendre dans une vallée où se baladent des dinosaures!!! Il n’y va pas seul, mais en compagnie de son inséparable cochon ted. Ils vont être confrontés à de charmantes et imposantes bestioles. Exotisme garanti.

 








 

Le coin santé physique et psychique

Le psychanalyste et écrivain Nicolas Lévesque est une personnalité bien connue des auditeurs à Ici Première la radio de Radio-Canada. C’est un homme qui écoute les autres par profession, mais il s’accorde de grands moments de réflexion qu’il nous livre généreusement dans Un psy au micro aux éditions Varia. Ceux qui ne l’ont jamais entendu en ondes ont une belle opportunité de se reprendre dans ces textes qui montrent un homme possédant une très vaste culture générale dans laquelle il puise des cas d’espèce, comme le thème de l’ennui chez certains personnages. Il nous donne envie d’aller à la rencontre de ces éléments de culture. C’est le genre de prof à sa fan qui nous manque beaucoup dans nos institutions. Avec lui, aucun décrochage n’est possible.
Le saviez-vous, votre bon moral pourrait permettre d’allonger votre espérance de vie. C’est le constat que fait la Dr. Becca Levy dans Cassez les codes. On se souvient d’une émission religieuse de la télé de Radio-Canada où des gériatres et psychologues soulignaient qu’on entretenait encore hélas des préjugés dévalorisants concernant la vieillesse. Que tous les vieux ne sont pas nécessairement patraques. Eh bien dans ce livre, l’auteure recense les toutes dernières études en gérontologie cueillies de par le monde, qui démontrent que dans d’autres nations où la personne âgée est respectée, celle-ci vit plus longtemps. Un livre donc chargé d’espoir pour ceux qui, au même titre que le général de Gaulle qui en son temps, considérait le pauvre, que la vieillesse était un naufrage. C’est aux éditions Michel Lafon.

La cyberdépendance aux outils technologiques est tel, qu’elle a engendré de nouvelles spécialités dans le domaine de l’addiction. On le voit bien qu’il est anormal de voir nos contemporains absolument incapables de se séparer de leur téléphone intelligent, même les mains gelées par temps glacial à faire des textos en extérieur, ou même en faisant des What’s App tout en faisant leur besoin dans des toilettes privées, et même publiques! Cette dépendance a engendré déjà des victimes. Un addictologue Alexis Peschard fait état de la situation et comment on peut intervenir dans une petite plaquette de grande utilité publique Tous accros aux écrans aux éditions Mardaga. Est-ce besoin de rappeler que ce sujet concerne pas mal de monde et c’est un euphémisme.

Vous pensiez que tout avait été couché comme sujet dans les livres ? Détrompez-vous, on peut encore nous surprendre. A preuve cet essai Le poil féminin à l’écran aux éditions Kiwi de l’auteure Jade Debeugny. Un mot sur elle. Diplômée de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion, elle porte la double casquette de cinéaste et de féministe. A travers ces pages, al pilosité féminine a quelque chose de politique. Pourquoi à travers ces dernières années les femmes ont supprimé le triangle pubien velu qui ornait la “grotte céleste” ? Elle décrypte des dizaines de messages, dont un bien connu que le sexe glabre des femmes alimentent les fantasmes d’hommes qui ont des préférences pour les jeunes nubiles. Et comment la pornographie a voulu ainsi lever des obstacles pour que le sexe des femmes soit vraiment nu. Bref, des constats qui vont vous étonner et auxquels vous n’aviez certainement pas pensé.

Chez Flammarion, un sujet captivant au possible qui nous emmène dans l’infiniment petit, à savoir les gènes qui se tapissent dans nos cellules. Et qui influencent tellement notre vie, notre santé. Combien de fois a-t-on fait remonter un de nos bobos au fait que c’est génétique dans la famille. Professeure d’anthropologie génétique au Muséum d’histoire naturelle, Evelyne Heyer nous guide dans les 26 mille gènes qui peuplent notre anatomie. Et qui expliquent pourquoi un individu à une identité propre. Songez seulement à la grande avancée de la connaissance de l’ADN dans la résolution des crimes, et qui malheureusement a révélé que des innocents avaient été condamnés à la peine de mort, et qui ont été exonérés a posteriori quand on a révélé que leurs empreintes génétiques ne concordaient pas avec la scène de crime. Un micro univers passionnant comme ce n’est pas permis.

 


 

Il était une fois les tramways à Québec

Le momentum ne pouvait être que le meilleur pour la sortie de cette Histoire des tramways de la région de Québec de Jean Breton au moment où le feu vert a été donné pour la réapparition des tramways dans la Vieille Capitale. L’auteur était connu pour son “Histoire de l’autobus par l’image” aux éditions GID et c’est chez ce même éditeur qu’il nous gratifie de sa passion autre qui est celle des tramways. Qui méritait bien d’être racontée au vu de l’iconographie stupéfiante qu’il a récolté. Dans sa facture, l’ouvrage est conçu un peu comme cette collection de renom “Cent ans noir sur blanc” où on fait revivre en photos anciennes sur cent ans, une localité. La photo domine donc ici, avec des vignettes qui jettent un éclairage aussi sur l’époque. C’est un excellent travail de recherche qui nous fait demander pourquoi ce mode de locomotion avait été abandonné, tellement il semblait utile pour se déplacer.
Histoire des tramways de la région de Québec Jean Breton. Les éditions GID 183p.     www.leseditionsgid.com

 


 

Un nouveau tandem d’enquêteurs fétiche à la suédoise

A moins d’être féru de littérature suédoise, le nom de David Lagercrantz ne vous dit peut-être pas grand chose. Si on vous dit par contre qu’il est l’auteur des tomes 4, 5 et 6 de la célébrissime saga des Millénium, là on est en affaire. Et c’est ce même type qui a décidé de lancer une saga policière avec ce qui deviendra sans doute son enquêteuse fétiche répondant au nom de Micaela Vargas. Ce premier opus nous amène dans une cause de meurtre alors qu’un arbitre de football est retrouvé assassiné. Il y a un suspect en vue. Notre policière ne croit pas que l’inculpé, Giuseppe Costa soit l’auteur du crime. Opinion que partage un psychologue appelé à se pencher là dessus, Hans Rekke avec qui elle va désormais tenter d’élucider les homicides à venir. En marge de leur recherche, la police qui les a pourtant mandatés, mène la sienne avec l’idée de conclure vite. Mieux de bâcler le tout. Mais il arrivera que de fil en aiguille, il y a des squelettes dans le placard. Qui font douter nos deux comparses. Comme première mouture, on trouve là les ingrédients qui font recette. Et pour cause, il y a des clins d’oeil au tandem Sherlock Holmes et Watson.
Obscuritas David Lagercrantz. Harper Collins Noir 476p.  www.harpercollins.fr

 


 

Un dictionnaire consacré à l’éloquence

L’éloquence a quelque chose du don. On l’a ou on ne l’a pas. Il n’y a pas de recettes comme telles. Et l’Histoire nous a donné des orateurs qui ont marqué leur temps. Citons seulement les célèbres oraisons de Bossuet. Qui figure d’ailleurs dans ce Dictionnaire amoureux de l’éloquence de Mathilde Lévesque. Un abécédaire qui devait être difficile à établir, tant ce thème suppose des avenues multiples. A la lettre A, une fine fleur à notre accent québécois. Ça commence bien. Dans l’Hexagone, au niveau des hautes études on a entrepris il y a quelques années des concours d’éloquence. Au Québec c’est plus timide. L’auteure qui est agrégée de lettres modernes et docteure en langue et littérature françaises, enseigne au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois. De s’attaquer à ce sujet devait être un défi qu’elle relève admirablement. Sa lecture nous fait comprendre à quel point la langue française, bien mise en bouche, est un trésor incomparable.
Dictionnaire amoureux de l’éloquence Mathilde Lévesque. Plon 498p.   www.plon.fr

 


 

Une radiographie de notre époque trouble

Olivia de Lamberterie connaît bien Montréal où son frère hélas a connu une fin tragique. C’est une romancière et chroniqueuse de grand talent. Son dernier roman Comment font les gens ? est l’interrogation que se pose à perpète dans ces pages, la narratrice, Anna, éditrice à la ville, quinquagénaire et qui voit la société lui échapper. A sa manière, elle est une Saint-Simon qui observe non pas les nobles de son temps, mais le petit monde des anonymes, qui ont pourtant chacun leur histoire. La mère est en maison pour gens âgés, elle a trois filles dont elle tente de s’arrimer à leur mode de vie. Si vous ne vous comprenez pas à l’ère 2.0 et surtout à l’ère post-pandémie, allez lire ce livre où vous sentirez que vous n’êtes pas seuls à être égarés dans ce siècle.
Comment font les gens ? Olivia de Lamberterie. Stock 271p.    www.editions-stock.fr

 


 

De véritables squelettes, non pas dans le placard

Vous aimez les tréfonds de la psychologie humaine quand ils s’invitent dans le polar ? Vous êtes entièrement servis avec la sortie de Ses derniers mots. Qui raconte les confidences tout à fait saugrenues d’une grand-mère sur son lit de mort, à sa petite-fille prénommée Nicola. Qu’elle exhorte à s’occuper de ses bébés dans le jardin…A première vue, on a pu prendre les propos de la mourante comme une sorte de délire. Mais il arrivera que la propre mère de Nicola va lui enjoindre de se taire, concernant ces confidences étranges. Par après, une petite fille Maisie va découvrir un petit ossement humain. Pour une fois, le squelette n’est pas dans le placard. Avec un tel mystère, il y a de quoi forger toute une histoire. Et l’anglaise Linda Green qui est journaliste se tire très bien d’affaires et étire le suspense jusqu’à la toute fin. On appréciera les qualités de dialoguiste de la romancière qui rythment très bien le déroulé du récit. Comme au cinéma. A nous de se faire des images.
Ses derniers mots Linda Green. Préludes 409p.     www.bonjour@preludes-editions.com

 


 

Roman de la France contestataire

Rond-Point de Olivier Scheibling est un roman certes, mais qui tient du documentaire. Il rend compte de ce qui se passe dans la tête de trois mecs et une fille qui s’activent près de Lyon et qui se confrontent aux autorités gouvernementales. Vous vez là un condensé de Gilets Jaunes et des actuels contestataires touchant à la réforme des retraites. Les narrateurs. Au fil des chapitres chacun prend la parole et se raconte. Nous sommes au coeur de la psyché de ces êtres qui en ont marre et qui sont scandalisés, entre autres, par la violence policière. C’est un texte on ne peut plus d’actualité et qui plaira à un vaste lectorat potentiel qui remet en question les relations du pouvoir avec le petit peuple. C’est un bouquin qui fait court, mais qui dit tout en concentré. Et la mort qui rôde…
Rond-Point Olivier Scheibling. Rue Fromentin 155p.   www.ruefromentin.fr

 


 

La douleur de la perte d’un être cher dans un décor paradisiaque

La mort d’un proche, encore pire d’un enfant, qu’il se déroule dans tel ou tel lieu, comporte son même lot d’immenses douleurs. Même dans le décor enchanteur de Tahiti. C’est ce que décrit Anne-Catherine Blanc dans Moana blues. Un mot sur cette romancière qui est l’incarnation même de la citoyenne du monde puisque son père est mi-catalan, mi-vietnamien, sa mère suisse. Enseignante, elle a professé un peu partout, que ce soit en Algérie, Maroc, Tahiti et jusque dans l’île de Pâques. En passant, le mot moana en langue polynésienne définit la couleur bleu. C’est le prénom que portrait ce jeune garçon de seize ans qui mourra noyé. Et noyé aussi de chagrin son beau-père qui se remémore ce que fut cette vie brève et lumineuse. Le décor a beau être celui de Tahiti, la mort a des douleurs à nulle autre pareille comme l’écrivait jadis François de Malherbe il y a de cela quelques siècles. L’auteure rend bien ce qui peut habiter un survivant à la suite d’un tel psychodrame.
Moana blues Anne-Catherine Blanc. Au vent des îles 141p.     www.auventdesiles.pf

 


 

Ne pas perdre son soi à l’ère numérique

Hélas, pour tous ceux qui ont un mal de vivre, et ils sont légions, le monde virtuel est apparu comme une réalité autre, qui nous dégage de s’occuper de nous-même. Une autre dépendance à notre mal être, qui devient une béquille. On anticipe même que l’intelligence artificielle en viendra à nous dire quoi faire! Pour échapper à cette gangrène psychologique, la biologiste de formation Madrigal se fend d’une mise en garde sous forme d’une petite plaquette dont le contenu l’emporte sur le contenant. Intitulé Ressentir et réfléchir, l’essayiste nous invite à nous retrouver. D’être à l’écoute de son intériorité. Et que si nous n’en sommes pas capables, elle nous livre des exercices pour y parvenir. Prendre conscience de la Réalité primordiale qui est en nous, voici l’essentiel de son propos.
Ressentir et réfléchir Madrigal. Éditions Accarias 126p.    www.originel-accarias.com

 


 

Entre les deux son coeur balance

Pour ce premier roman, Martin LeBlanc a choisi un sujet classique, à savoir le déchirement intérieur qui mobilise un homme partagé entre deux femmes, sa légitime et une autre rencontrée par après. Le “J’ai deux amours” de Joséphine Baker se chante peut-être bien, mais si difficile à concrétiser. D’autant que Thomas un quarantenaire, comment déjà l’adultère en pensée pour Ève, tout en voulant garder auprès de lui l’amour d’Éléna. Mais si ce dilemme a été l’objet de tant de romans, l’originalité tient cette fois à une technologie qui autoriserait le monsieur à rejoindre sa nouvelle flamme, tout en ayant l’assurance de reprendre avec l’autre comme si de rien n’était. Utopie ou alternative possible ? Nous ne vous en dévoilerons rien, de crainte de bouder votre plaisir. Pour la singularité de la proposition et la qualité de la langue française où le sujet, le verbe et son complément trouvent leur place, nous recommandons hautement sa lecture. Ce premier jet romanesque est prometteur du reste.
Trames Martin LeBlanc. Glénat 260p.  

 


 

Les derniers moments de Charles Péguy

Si vous voulez l’exemple d’un être complexe et emporté, ne cherchez pas de midi à quatorze heures, allez voir du côté de Charles Péguy qui est entre autres de nos jours l’idole de l’écrivain et chroniqueur Yann Moix qui ne cesse de le citer. Et pourtant de son vivant, Péguy était ignoré par l’establishment de la critique littéraire. Il mourra au front la veille de la bataille de la Marne d’une balle en pleine tête.  Il avait 41 ans. Jean-Claude Demory revient sur le Péguy militaire qui était exalté à l’idée de la notion de patrie. Dans La mort du lieutenant Charles Péguy il narre ce qu’a été le comportement de ce grand écrivain reconnu de manière posthume. De socialiste à catholique non pratiquant, on assiste au parcours de cet homme engagé comme il ne s’en fait plus. Avec des excès à la clé. C’est une courte mais grande vie à laquelle il nous est permis d’assister. Et l’auteur est un conteur remarquable, ce qui ne nuit pas. Il avait un sacré matériau entre les mains. Pour l’anecdote, on apprend qu’en 1940 un éclat d’obus de l’aviation allemande avait atteint l’arcade sourcilière gauche de la statue de Péguy, exactement là ou une balle le tua vingt-six ans plus tôt.
La mort du lieutenant Charles Péguy Jean-Claude Demory. Éditions du félin 245p.     www.editionsdufelin.com

 


 

La toile de fond des relations entre Molière et Louis XIV

Dominique Labarrière nous invite à le rejoindre à Versailles où il s’est chargé de nous décrire le contexte des liens unissant le Roi-Soleil avec l’auteur de l’École des femmes. Cela donne un opuscule Le roi a ri. Comme si l’auteur avait eu vent de la nature exacte des relations entre le monarque tout puissant et son humble serviteur, chargé de le faire rire. Quelle était la limite permise de la franchise qu’autorise la rigolade ? Car censure il y avait. C’est tout un tableau qui est restitué, le cadre créateur de Molière. On sort de cette lecture plus intelligent que l’on n’y est entré, ce qui est peu dire.
Le roi a ri Dominique Labarrière. Rue Fromentin 92p.    www.ruefromentin.fr

 


 

Un sacré défi relevé par Pierre Assouline

Pierre Assouline, un peu comme Jacques Attali ou Michel Onfray est un démiurge de l’écriture. C’est sans doute pourquoi les éditions Plon ont pensé à lui pour relever le défi de pondre un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature. Le mandat a été rempli avec hauteur. Songez donc, rassemblé ce qui semble être le “must” des gens de lettres. Et c’est fatalement arbitraire. Ainsi vous ne trouverez pas Charles Péguy qui aurait pu prendre place entre Paramo Pedro et Jacques Perret qui s’y trouvent. Et dans sa préface vous trouverez une déclaration étonnante “je hais les livres”. Il considère qu’il s’en publie trop. Mais un peu plus loin il nuance bien sûr cet emportement fracassant. Sa sélection est basée sur des lectures qu’il a faite et qu’il veut partager. Du côté des écrivains étrangers vous ferez énormément de découvertes. Ainsi la démarche n’aura pas été superficielle.
Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature Pierre Assouline 893p.    www.plon.fr

 


 

Sur la reconnaissance de Norman Bethune en Chine et ici

Voilà un livre que vous allez aimer d’emblée car il nous éclaire sur une personnalité qui en Chine disait-on encore hier, est considéré comme faisant partie de la vénération des chinois après Mao, nous avons nommé le Dr. Norman Bethune, un des pontes de la médecine canadienne, à l’origine de techniques d’interventions innovantes. Mais qui n’a pas eu ici au Canada, du moins de façon tardive, la reconnaissance qui lui est due. L’historien Marc St-Pierre s’est attelé à cerner l’homme et son temps. Peut-être que son ego, son appartenance au communisme, ont-ils freiné ce retour d’ascenseur. Revenant de Chine Norman Bethune en mémoire nous fait revivre l’engagement communautaire de ce médecin du monde bien avant la consécration du terme. Reste, et on le voit bien, que c’était un personnage controversé, même pour les biographes qui se sont penchés sur lui et qui ne parviennent pas à s’entendre. Ce livre a le mérite de faire au mieux la part des choses.
Revenant de Chine Norman Bethune en mémoire Marc St-Pierre. Les Presses de l’Université Laval 207p.    www.pulaval.com

 




 

Le coin de la poésie

De l’amour des étranges chevaux de Nathalie Handal nous parvient des éditions Mémoire d’encrier. Dans une traduction de Samira Negrouche. Car l’écrivaine, bien que son nom sonne à la française, est une américaine. Y a-t’il un thème récurrent qui se détache ? Pas tout à fait, quoique la nature, les gestes des uns envers les autres et la musique reviennent dans ces poésies parfois en prose, parfois en vers. Extrait “ J’ai su qu’il était difficile à sa fan de courir sans pause, sans grâce, sans distraction, sans relâche, On lui dit comment se comporter dans le monde et il en a été offensé. Il savait qu’il ne posséderait jamais rien”. C’est fort. D’autres perles vous attendent.

Aux éditions de la Grenouillère on a déniché un incunable du grand homme de lettres Fernand Ouellette qui fut de surcroît un des artisans principaux de la grande époque de Radio-Canada, du temps où la culture ne se confondait pas avec le divertissement. C’est un recueil de poésie Vers l’embellie. Se trouvent 1509 poèmes tout aussi éblouissants les uns que les autres. Extrait “Tu es enfin délivrée de la nuit de ton corps charnel qui n’a eu de cesse trop souvent  de te tourmenter, de garder sa plénitude à distance”. De belles surprises attendent les amateurs de fine littérature. C’est dans la collection “Les classiques du XXIème siècle”.

Chez les éditions David où on s’est fait une niche enviable avec le genre du Haïku on nous sert un haïbun Le bleu des glaciers de Danielle Delorme. Ce recueil s’il décrit, entre autres, un univers climatique rebutant au plan climatique tel l’Antarctique, les vers n’en sont pas moins remplis de chaleur. On nous promène ensuite aux îles Malouines et en Géorgie du Sud. Heureuse comme cette poétesse qui a fait de beaux voyages. Extrait de ce premier haïbun en carrière “Le bercement du ressac. Je n’irai pas marcher sur le rivage de galets. Je garde mon énergie pour la pente abrupte menant au sommet de l’éminence rocheuse.”

Poésie en prose maintenant chez Triptyque avec Pascale Bérubé qui nous présente Trop de Pascale un petit livret de poésie en prose. Qui tombe à point nommé alors qu’un récent sondage en France notamment révélait une obsession de la chirurgie plastique chez les femmes dans la tranche d’âge de 18 à 35 ans. Ce recueil donne à la poétesse de nous partager ce que son visage lui inspire. On ne peut être plus d’actualité. Extrait “J’habite ma blessure en femme qui ouvre grand la fenêtre sans maquillage. C’est à tous les bons endroits que j’ai mal devant le corps plaqué du miroir”. Avec toutes celles qui sont absorbées par leur image, l’écrivaine peut prétendre à un vaste lectorat potentiel. Belle opportunité aux femmes de s’initier aussi à la poésie.

 


 

Coco Chanel, d’autres documents qui l’éclairent davantage

Des biographies sur Coco Chanel il y en a beaucoup. Celle d’Isabelle Fiemeyer qui est rééditée, se distingue par le fait qu’elle a été en contact avec Tiny, petite-nièce de la grande couturière et en même temps sa confidente. Elle a eu par ce lien, accès à des archives inédites. C’est un peu une hagiographie, car elle a un parti pris positif concernant son sujet. Pour les aspects moins glorieux il y a d’autres lectures à faire. Mais pour quiconque veut avoir un survol de qui elle fût, sa contribution à la mode, c’est un ouvrage quasi incontournable. L’auteure est conquise par Chanel pour lui avoir consacré déjà deu autres ouvrages illustrés. Reste que celle qui parfuma le monde de son Chanel no. 5 et de son célébrissime tailleur a été surtout une grande mécène qui a sauvé de la misère, bien des artistes infortunés, tel Jean Cocteau. On doit commencer par cette lecture avant de s’aventurer vers d’autres biographies. Coco Chanel demeurera un personnage controversé jusqu’à la fin. Elle avait bien fait sienne la maxime de Cocteau “Ce qu’on te reproche cultive-le c’est toi”.
Coco Chanel Un parfum de mystère Isabelle Fiemeyer. Payot 221p.    www.payot-rivages.fr

 


 

De sacrées femmes dans la Résistance durant l’Occupation

Comment pouvait-on durant la Seconde Guerre Mondiale de qualifier encore les femmes de sexe faible ? Allez lire Les combattantes de la liberté 1939-1945 par Dominique Lormier membre de l’Institut Jean Moulin. Il brosse le portrait de 31 femmes qui au péril de leur vie, ont combattu les allemands sur le sol français. Certaines ont été affreusement torturées, mais n’ont jamais parlé. Des êtres dont le mot engagement ne parvient pas à décrire le niveau de leur implication. Elles savaient qu’elles jouaient leur vie, mais la défense de la patrie était placée au dessus de tout. Pour les femmes et les hommes qui manquent de confiance en eux, vous trouverez ici de beaux modèles de vie. L’Histoire ne leur a pas donné toute la reconnaissance à laquelle elles sont en droit de s’attendre. C’est pourquoi ces monographies d’héroïnes est le plus beau tribut qui soit.
Les combattantes de la liberté 1939-1945 Dominique Lormier Alisio 220p.    www.alisio.fr

 


 

Le frère méconnu d’Hermann Goering

Dans notre salle de rédaction, nous avons un incollable pour tout ce qui touche le Troisième Reich. Et pourtant, il ne savait rien de l’existence d’Albert Goering le frère d’Hermann Goering le no. 2 du régime nazi après Hitler. A la différence de son tristement frérot qui traqua les juifs, Albert, lui en aida plusieurs à fuir soit l’Autriche ou l’Allemagne, selon ses affectations. Albert était un brillant industriel et résistant au nazime! Hermann était au courant de sa position, mais très attaché à sa fratrie, ferma les yeux et aida même son frère a exfiltrer des juifs menacés. Mais vint un temps où la Gestapo n’en pouvait plus de Hermann, surtout son chef Heinrich Himmler qui vouait un mépris pour le poufiat leader nazi et chef de la Luftwaffe. Ce dernier prévint Albert qu’il avait atteint sa limite d’intervention. Au final Hermann se sucidera dans sa cellule de Nuremberg et Albert finira ses jours tranquillement. Une relation abracadabrante qui ferait tout un film. L’ouvrage est paru l’an dernier, mais le sujet ne connaît pas de date de péremption. .
Les frères Goering James Wyllie. Alisio 356p.   www.alisio.fr

 


 

Barack Obama au temps de sa jeunesse

Et dire que Donald Trump s’est ingénié à ne pas le reconnaître comme un américain, ce dernier était pourtant né à Hawaï. Mais le sang noir paternel coulant dans les veines de celui qui deviendra le premie président américain d’origine afro-américaine, avait de quoi déranger le conservateur républicain, aveuglé par sa haine. Dans de nombreux écrits, Barack Obama a eu l’occasion de faire un retour en arrière sur sa vie. Mais il a cru bon se faire entendre d’un plus jeune auditoire. C’est pourquoi il a adapté les débuts de son existence dans Les rêves de mon père s’attardant beaucoup sur son père d’origine kényane qu’il n’a presque pas connu. Et comment il a fallu s’adapter à la vie quotidienne en sol américain. Ses débuts on été on ne peut plus modeste. Rien ne présageait la suite de ce qui allait arriver. Son livre, il l’a voulu inspirant pour une nouvelle génération. Et il a certainement visé un lectorat black qui se sent encore diminué dans ce pays ultra raciste.
Les rêves de mon père Barack Obama. Les Presses de la Cité| Nathan 395p.     

 


 

Il était une fois l’agriculture au Charlevoix

Tout sujet peut-être intéressant, tout dépend du messager. Eh bien Normand Perron aura réussi à capter notre curiosité avec un sujet pourtant bien pointu L’agriculture au Charlevoix titre de sa plaquette qui revisite en un éclair les pratiques agricoles dans cette région depuis les débuts de la colonie. On observe que l’évolution a été lente et que la modernité dans les techniques et l’élan, pourrait-on dire, est survenu au milieu du XIXème siècle. On apprend ainsi que l’Église qui se mêlait évidemment de tout, avait sa brigade de missionnaires agricoles dont le mandat et de clamer les vertus d’héroïcité de la vie agricole. C’est franchement captivant. L’auteur en a d’ailleurs fait sa thèse de doctorat à l’Université Laval. Nous avons là un exemple d’histoire vivante comme hélas nous n’en trouvons plus dans nos salles de classe.
L’agriculture au Charlevoix Normand Perron. Éditions Charlevoix 152p.   www.shistoirecharlevoix.com

 


 

Un salon de thé qui voit à faire passer les âmes dans l’Au-delà

Autant vous le dire tout de suite, il vous faut aimer l’imagination pour accepter la proposition qui vous est faite par l’auteur T.J. Klune avec Sous la porte qui chuchote. L’histoire d’un mort, mais dont l’âme ne va pas le quitter tout de suite, car récupérée par une femme qui transporte le défunt, qui ne l’est plus tout à fait, dans un étrange salon, où le tenancier a la propriété de faire passer les âmes dans l’Au-delà. Mais auparavant, il y a des règles à suivre assez étranges merci. Nous sommes en plein ouvrage d’anticipation. Mais c’est fichtrement bien amené, de sorte que, en aucun moment, on ne songe à de l’absurde. Dans le volet imaginaire, c’est un bijou du genre. A l’origine de ce projet d’écriture, il s’agissait pour l’écrivain d’exorciser la mort d’un proche pour lequel il se remettait difficilement. Ce livre a eu un effet thérapeutique.
Sous la porte qui chuchote T.J. Klune. De Saxus 468p.  

 


 

Brian Johnson se raconte

Le chanteur vedette du groupe pop AC|DC Brian Johnson a décidé de s’arrêter un moment pour raconter son parcours avec pour fait de gloire d’avoir endisqué l’album Back in Black qui demeure l’album rock le plus vendu de tous les temps. Son histoire a bénéficié du fait que l’ex-chanteur de la formation Bon Scott soit décédé. Une porte s’est ouverte dans laquelle il s’est engouffré avec le succès que l’on sait. Contrairement à d’autres rockers ce ne sont pas les descentes aux enfers, sexe et drogue qui mènent le bal. Ce qu’on appréciera c’est la franchise brutale dont il est capable quand c’est le temps de faire part de son ressenti. Il peut alors utiliser un langage de charretier que les amateurs de vérité vont saluer. Pour les amateurs de leurs enregistrements, il narre les séances d’enregistrement, comment les hits ont accouché. Bref, un bon moment à passer.
Les vies de Brian Brian Johnson. Talent Éditions 353p.  

 


 

Une tentative unique de rendre justice aux classes populaires

Voici comment décrit l’utilité du Parti communiste français au cours de son histoire par Julian Mischi qui signe un petit pavé qui à peine sorti des presses fait autorité Le parti des communistes qui raconte la naissance et les fait qui ont jalonné le Parti communiste français de 1920 à nos jours. Quand on regarde un tant soit peu en arrière, l’année 1920 c’est avant le Krach économique et bien avant l’instauration des congés payés. Le vulgum pecus était contraint de travailler de longues heures journalières avec souvent pas un seul congé à la clé. Heureusement qu’il y avait l’Église pour instaurer et maintenir le dimanche, jour du Seigneur, sinon c’était la corvée à perpète. Des êtres se sont indignés, de grandes figures du PCU qui ont voulu apporter au travailleur un espoir, car le communisme était l’incarnation, d’après ce que l’on en savait en France, l’incarnation des principes mêmes républicains, Liberté, Égalité, Fraternité. L’historien livre ici la vérité toute crue de ce comment fut vécu réellement le communisme. Éclairant.
Le parti des communistes Julian Mischi. Hors d’atteinte 715p.   www.horsdatteinte.org

 


 

Une anticipation fondée sur la numérologie

Pour son roman d’anticipation Les voleurs d’infini, Alyson Noël s’est appuyé sur la numérologie. Et d’entrée de jeu, pour ceux et celles qui sont étrangers à ce volet ésotérique, elle se fend d’un petit cours du domaine en guise d’introduction, rappelant elle-même qu’elle est du chiffre 8 pour ceux qui s’y connaissent déjà. Le personnage protagoniste de l’histoire en question dont la vie est une errance sans nom, va se retrouver dans une pension spéciale, l’académie Gray Wolf. Où à cet endroit on lui révélera qu’il a un don qui ne demande qu’à être exploité. Serait-ce enfin le chemin de Damas ? De quelles dispositions s’agit-il ? Autant de jolies surprises qui vous attendent dans ce qui semble être un roman jeunesse à la Harry Potter mais qui d’après nous, va toucher un public infiniment plus large. La romancière est ici au zénith de sa carrière avec un précédent qui a cartonné “Éternels” une saga paranormale.
Les voleurs d’infini Alyson Noël. Michel Lafon 477p.    www.michel-lafon.ca

 


 

Un thriller en milieu alpin et une escalade unique, les deux chez Michel Lafon

C’est assez rare les thrillers qui ont pour toile de fond le milieu de l’alpinisme. En voici qui débarque et pas à peu près. Asphyxie tel est son titre porte la signature de la canadienne Amy McCulloch plus jeune compatriote à avoir gravi le mont Manaslu au Népal, en passant, le huitième plus haut sommet du monde. Elle a fait un virage à 180 degrés pour entrer en littérature. Et sans doute, comme elle voulait éviter le syndrome de la page blanche, autant situer son histoire dans un monde qu’elle connaît bien l’alpinisme. Et elle a choisi d’ailleurs ce mont Manaslu pour camper son truc.Qui raconte l’aventure d’une journaliste qui veut coûte que coûte interviewer une star de l’alpinisme. Et comme pour tout bon thriller qui se doit, il y a toujours des squelettes dans le placard. L’alpiniste en question accepte mais à condition que la journaliste gravisse avec lui cette montagne périlleuse. Vous voyez que ça ne manque pas de sel. Cette novice en littérature a réussi à nous garder avec elle, du début à la fin pour reprendre le cliché bien connu. A suivre, cette McCulloch. C’est chez Michel Lafon.

Et si vous voulez demeurer dans la même ambiance vertigineuse des hauteurs, alors voici un autre titre qui vaut le détour, celui-là un témoignage style cas vécu, racontée par Silvia Vasquez-Lavado une alpiniste émérite qui a gravi les huit plus hauts sommets de cette Terre. Après ces équipées, elle s’est beaucoup investie dans l’humanitaire. On la considère comme l’une des personnalités latinos parmi les les plus influentes au monde. Parmi ces fait d’armes et qui fait l’objet de A l’ombre des montagnes raconte comment elle a entraîné à sa suite six femmes qui ont été victimes, traumatisées comme elle par des abus sexuels, avec un sacré défi, entreprendre de gravir l’Everest! De quoi transformer une vie et excusez le jeu de mots facile, de prendre de la hauteur par rapport à ses problèmes. C’est également chez Michel Lafon.

www.michel-lafon.ca

 


 

Une réédition choisie pour le 20ème anniversaire des éditions Sémaphore

Nous n’avons pas pu nous rendre au cocktail célébrant le 20ème anniversaire des éditions Sémaphore, étant retenu ailleurs. Car c’est une maison d’édition fervente, avec toujours à la barre sa fondatrice Lise Demers. Qui s’est fait plaisir en rééditant pour la circonstance le tout premier roman chez Sémaphore, le sien, qui a pour titre Le poids des choses ordinaires. Comme la raison d’être de la maison d’édition se résume bien à son slogan “Dire autrement la vie, la société”. Le nom même de Sémaphore est tiré d’un poème de Gilles Hénault dont Mme Demers est la vestale. Le roman, qui n’a pas pris une ride, dénonçait la cooptation existante dans le milieu universitaire, financier et sociétal. Avec son lot d’hypocrisie. Les animaux ont ceci de supérieur à nous qu’ils se reniflent le derrière et savent à qui ils ont affaire, alors que les humains se drapent dans tellement de postures qu’on ne sait plus qui est devant nous. Et le thème d’un universitaire en renom qui a une sacrée épée de Damoclès sur sa tête est d’une terrible actualité. Ce livre refusé par d’autres éditeurs à ses débuts a trouvé sa niche dans sa propre maison d’édition. Guitry avait eu ce mot cinglant “ceux qui peuvent font, ceux qui ne peuvent pas enseignent”. On ne peut pas en dire de même en paraphrasant car avant d’être éditrice, Lise Demers a su montrer qu’elle savait être une femme de lettres. Point barre. Heureux anniversaire.
Le poids des choses ordinaires Lise Demers. Les éditions Sémaphore 205p.     www.editionssemaphore.qc.ca

 


 

Considérations sur notre passage terrestre

Sur la couverture de Nous sommes des énigmes, Philippe Haeck on nomme cet ouvrage par “Notes”. Car effectivement c’est une démarche où l’auteur couche sur papier, tout ce qui lui passe par la tête touchant à notre situation existentielle. Les référents à la culture sont multiples passant de Montaigne à Léo Ferré en passant par Etty Hillesum. Nous prévenons le lecteur, ne comptez pas lire le tout à une vitesse folle, cela ne serait d’aucun intérêt. Il faut presque aborder ce livre comme jadis un curé son bréviaire, goûter chaque ligne avec parcimonie. Car ce qui s’écrit ici, vaut d’être entendu de la multitude. Il y a des passages qui relèvent beaucoup de la poésie en prose. On pourrait mentionner que ce qui fait la beauté de l’exercice, c’est que l’être humain ne peut compter que sur la culture, la connaissance pour sa rédemption. Sinon tout est vacuité.
Nous sommes des énigmes Philippe Haeck. Les éditions Sémaphore 232p.    www.leseditionssempahore.qc.ca

 


 

Science et art visuel même vue de l’esprit

La caricature est encore forte de celle du chercheur, enfermé dans son laboratoire, coupé du monde, ne sachant pas grand chose autre que ce qui a rapport avec son univers. le physicien Joël Chevrier apporte un sérieux démenti à cette image d’Épinal avec la sortie de Un physicien au musée. Dont le thème pour tenter un résumé, est comment l’art peut donner un sens aux interrogations de la physique. L’auteur est aussi très impliqué dans les arts visuels, surtout l’art contemporain. Il a même été commissaire scientifique à une exposition Soulages à Lausanne. Et d’ailleurs il consacre un chapitre aux fameux outrenoirs de Pierre Soulages, nous servant de guide concernant la démarche picturale de celui qui nous invitait à apprécier la lumière qui jouait un rôle capital dans ses tableaux tout de noir. C’est passionnant et en même temps une manière d’apprécier la modernité artistique en art pictural, à l’endroit de ceux qui ont encore pour elle des réserves. Si la science a encore un contentieux avec les religions, avec l’art c’est main dans la main.
Un physicien au musée Joël Chevrier. L’Art-Dit 249p.  www.editions-lart-dit.fr

 


 

Ce maître indien qui identifia l’erreur fondamentale de l’Homme

Tout d’abord faisons connaissance avec Krishna Menon (1883-1959) connu aussi sous le nom de Srî Âtmânanda, considéré comme faisant partie du triumvirat des grands penseurs du courant de l’Advaïta Vedanta. Pour lui, l’erreur majeure de l’être humain, était une mauvaise interprétation du corps, des sens et de l’esprit. Et comme tous les autres maîtres indiens, il fait sienne que c’est dans en soi-même que l’on trouve sa force intérieure. Il est l’apôtre du “Je” mais dans le sens noble du mot. Pour ceux qui voudraient se familiariser avec sa pensée, une belle opportunité nous est offerte avec cet ouvrage Instructions spirituelles publié pour une première fois en français. Il y a un chapitre formidable concernant l’attachement et le non attachement aux choses qu’il faut lire impérativement et qui a un tel lien avec les fâcheuses addictions humaines.
Instructions spirituelles Krishna Melon. Éditions Accarias 189p.   www.originel-accarias.com

 


 

Des réponses à votre colère

L’éditeur Binge Audio s’est donné comme mission de raconter aujourd’hui le monde de demain. Très d’utilité publique, quand on ne connaît plus de repères solides de nos jours. Depuis l’avènement de l’ère numérique, de la dictature du sanitaire et quoi encore, l’humanité semble perdue. Et en colère, ne trouvant pas de bonnes réponses ou des avenues éclairantes pour la suite du monde. Eh bien voici que paraît leur dernier opus Bienvenue au wokistan mais qui s’attache à ce courant de pensée dans ce qu’il avait été au départ avant d’être détournée par le mouvement conservateur. On a regroupé des penseurs venant de tous les horizons. Avec comme une sorte de dénominateur commun, cette question “que vous dit notre époque”. Il y a tellement d’idées qui émergent que c’en est renversant. Et vous allez trouver là moult interpellations de vos propres interrogations métaphysiques. Et l’éditeur a pris soin de souligner au stiletto l’essentiel de ce qu’il faut retenir de chacun. A lire impérativement pour trouver enfin de l’apaisement.
Bienvenue au wokistan Collectif. Binge Audio 185p.   www.binge.audio

 


 

Que sont devenus les Hells Angels québécois ?

L’actualité toute récente nous apprenait que nos Hells Angels made in Quebec se retiraient de la vente directe de stupéfiants dans le territoire du parc Émilie Gamelin qui n’est pas sans être décrit comme l’anus des quartiers de Montréal, jouxtant l’édicule de la station de métro Berri-Uqam. Ils ont confié le sale boulot en sous-traitance. C’est vrai que depuis le retentissant et scandaleux procès SharQc ont se la joue plus low profile. Mais ils sont toujours bien là dans la stratosphère criminelle. Le journaliste Daniel Proulx qui les connaît bien, nous offre la radiographie actuelle de la formation de motards depuis 1980 à l’an 2000. Vous ferez connaissance avec des pointures qui n’attendent pas à rire, tels les Scott Steiner et Donald Magnussen. Comment ont-ils marqué de leurs empreintes et ce qu’ils sont devenus. Dire que cette lecture est passionnante est un euphémisme. La connaissance de ces méchants demeurent un plaisir coupable.
Hells Angels Les années de plomb Daniel Proulx.. Les éditions La Presse 348p.  www.editionslapresse.ca

 


 

Quand les juifs allemands fuyaient vers la Chine

Ce que l’on apprend en premier avec La juive de Shanghai de Marek Halter c’est que beaucoup de juifs allemands ont fui le régime hitlérien pour se réfugier en Chine. A partir de cette réalité historique, le romancier qui n’a plus besoin de présentation, a forgé toute une histoire. Qui débute avec la découverte par la jeune Bo Xiao-Nao du carnet de sa mère, Ruth, qui était couturière, et qui a 22 ans en 1937 se sauve de Berlin pour gagner la Chine. Elle était amie avec une dénommée Clara, résistante allemande. C’est Clara qui va se rendre la première là-bas et qui sera suivie par Ruth. Mais quel périple doit accomplir cette dernière pour atteindre sa destination. Le romancier nous décrit la société d’alors qui les attend. Un maeltröm de toutes de courants sociaux, gens de biens et malfrats se côtoient sur le Bund, la célèbre promenade. C’est un roman certes mais qui nous permet d’en apprendre sur ce que vivaient ces expatriés juifs une fois sur place. Un volet de l’histoire qui, avouons-le, nous était méconnu. C’est puissant.
La juive de Shanghai Marek Halter. XO 363p.     www.xoeditions.com

 


 

Une part de nous-même de l’inavouable

Vous avez sans doute entendu cette réflexion à savoir que l’homme est un loup pour l’homme. Vous ne pouvez pas avoir plus belle illustration de cette pensée avec la parution de Notre part de nuit de Mariana Enriquez dans une traduction magnifique d’Anne Plantagenet. C’est un père et son garçon qui vont sillonner l’Argentine. L’un se remémore ainsi la mort de sa femme, l’autre de sa mère. Ce qui vaut le détour de cette lecture, c’est que vous allez découvrir des personnages sans filtre, qui sont sans doute choquant par leur authenticité. Comme cette femme qui va se réjouir hautement à l’annonce du cancer d’une autre. Dans la vie courante on se garderait bien une petite gêne, voire une civilité de circonstance. Pas dans ces pages où la violence domine. Vous avez entre autres d’autres protagonistes qui par exemple se mettent à fumer au bord de la piscine pour jeter ensuite leur cendre dans l’eau. Aucun respect de rien. C’est peut-être pour cela que ce roman se démarque, car il est dénué d’hypocrisie. Quelqu’un a écrit un jour que si tout le monde se disait continuellement leur vérité, la vie serait intenable. Le mensonge étant le ciment de la société. C’est pourquoi on a comparé ce texte à du Stephen King, rien de moins. L’horreur humaine vous donne rendez-vous.
Notre part de nuit Mariana Enriquez. Alto 800p.  

 


 

Un court roman ou le contenu l’emporte sur le contenant

Si vous suivez l’actualité littéraire des lettres au Québec, le nom de Michel Lord doit vous rappeler quelque chose. En effet, il a été durant quarante ans, chroniqueur aux Lettres québécoises. L’essentiel de son activité professionnelle l’a été du côté de l’enseignement universitaire. Le gars est nostalgique du Québec de la Révolution tranquille et des années soixante-dix dans la Belle Province. Le début d’un temps nouveau comme le chantait avec tant d’enthousiasme la belle et regrettée Renée Claude. C’est un opuscule dont le contenu l’emporte sur le contenant et qui livre un aspect méconnu, à savoir comment on vivait son homosexualité en ces années-là où tout était permis, peut-être moins pour l’amour qui n’ose dire son nom. Nous avons adoré ces réminiscences.
Le bain Michel Lord. Les éditions de la Grenouillère 83p.  www.delagrenouillere.com

 


 

Et puis, que dire des années 90 ?

Dans la catégorie roman noir Pour que demain s’empare de nous de Julie Bosman remporte la palme. Puisqu’il a pour toile de fond la société québécoise des années quatre-vingt dix. A cet effet on a demandé il n’y a pas si longtemps à l’un des nôtres, s’il se sentirait capable d’écrire sur cette décennie, et il eu pour réponse une moue de réprobation. Ces années-là ne lui disent rien, tout comme pour les personnages qui peuplent ces pages, et qui ont l’air tellement désoeuvrés. Et dire que l’arrivée du prochain millénaire semblait offrir des perspectives autrement plus emballantes. L’écrivaine rend bien la morosité qui s’empare de ces trois jeunes adultes auxquels tourne tout le récit. Des années qui semblent dominées par l’ennui. Comme elle écrit très bien, nous avons bien hâte de la voir décrire ce Québec sclérosé de l’après-pandémie. Ce sera aussi horrifiant que du Stephen King.
Pour que demain s’empare de nous Julie Bosman. Leméac 211p.  

 


 

Une méthode pour lire rapidement en doublant sa capacité

Jérôme Hoarau et Nicolas Lisiak ont mis au point une méthodologie pour en arriver à doubler sa capacité de lecture et ce, en un mois seulement. Au prix d’une petite quinzaine de minutes d’entraînement au quotidien. Aussi et surtout, cet ouvrage est d’utilité sanitaire mentale, car il y a un objectif sous-jacent de développement de la concentration. Or c’est ce qui fait cruellement défaut en cette ère numérique où le cerveau s’éparpille à ce point que l’on observe chez plusieurs hélas, de graves déficits d’attention. Des exercices émaillent les chapitres.
Doublez votre vitesse de lecture en 30 jours! Jérôme Hoarau et Nicolas Lisiak. Alisio 353p.     www.alisio.fr

 


 

Vingt-cinquième anniversaire d’un essai classique sur la domination blanche

Le contrat racial de Charles W. Mills célèbre son vingt-cinquième anniversaire de publication. Mills est un philosophe noir, qui souhaitait un ouvrage qui décortique comment ouvertement ou insidieusement on fait la part belle à la race blanche dans nos sociétés. D’origine jamaïcaine, il a fait son doctorat à Toronto. Son contrat social est à la visibilité de couleur ce qu’est le contrat social de Jean-Jacques Rousseau en son temps. Le goût de l’affranchissement des codes par un groupe dominant. A ses yeux, le contrat social existant est davantage un contrat racial. Il faut aller du côté des États-Unis pour le saisir en un rien de temps. Quand on pense que le racisme qui est dans l’ADN des blancs américains a largement inspiré Hitler lui-même dans l’élaboration de ses fameuses lois de Nuremberg qui ont précédé la Solution finale. C’est formidable de pouvoir lire ces observations en français un quart de siècle plus tard grâce à la traduction de Aly Ndiaye alis Webster.
Le contrat racial Charles W. Mills. Mémoire d’encrier 200p.   www.memoiredencrier.com

 


 

A la rencontre de Rossel Vien

Ils se sont mis à trois Lise Gaboury-Diallo, Raymond-M. Hébert et Armelle St-Martin pour sortir de l’ombre la figure et surtout le travail littéraire de Rossel Vien (1929-1992) journaliste, écrivain et traducteur. Le trio fait paraître Oeuvres de Rossel Vien dont le premier tome s’intitule “Pionnier littéraire”. En tout cas certainement pour le thème qu’il avait choisi pour sa première nouvelle dans les Écrits du Canada-français, où son personnage principal est homosexuel. Pensez donc, dans ce Québec si étroit dans son catholicisme. C’était en 1960 et la nouvelle avait pour titre “Un homme de trente ans”. Texte audacieux que vous pourrez découvrir dans ce livre. L’écrivain avait déjà attiré l’attention cinq ans plus tôt avec un ouvrage historique célébrant son coin de naissance, Roberval. Chapeau aux trio de sortir de l’ombre cette figure méconnue de notre littérature, qui s’exila dans l’Ouest canadien.
Oeuvres de Rossel Vien Tome 1 Pionnier littéraire. Les Presses de l’Université Laval 233p.    www.pulaval.com

 


 

Sur la diabolique complice de Jeffrey Epstein

Ghislaine Maxwell dont le père,magnat de la presse anglaise fut le partenaire d’affaires de Pierre Péladeau, a été la rabatteuse au service de Jeffrey Epstein, ce pédophile qui n’avait jamais assez de nymphettes quotidiennement pour le masser et faire autre chose…Et sa complice de satisfaire par la même occasion ses pulsions bisexuelles. Epstein mourra mystérieusement en prison, ce qui dû faire l’affaire de nombre de ses clients prestigieux qui profitèrent de ses largesses juvéniles. Elle, croupira en prison pour de longues années. Laurence Haïm nous offre un portrait de cette jet-setteuse à qui tout était promis, mais qui concocta un pacte avec le diable. La biographe revient en long et en large sur l’enquête démarrée à la suite des dénonciations de la part des victimes. Nous sommes au coeur du sordide.
Ghislaine Maxwell une femme amoureuse. Laurence Haïm. Robert Laffont 261p.     www.laffont.ca

 


 

Une biographie définitive sur Clémence Desrochers

Vous avez au Québec deux prénoms artistiques qui sont devenus à eux seuls des marques de commerce, Céline et Clémence, toutes proportions gardées bien sûr. C’est pourquoi Mario Girard en s’attaquant à la vie de notre première humoriste femme du Québec n’a eu qu’à mettre son prénom en couverture suivi de “Encore une fois” en référence ou tel un running gag la fantaisiste annonçait qu’elle ne remonterait plus sur scène…jusqu’à la prochaine. Girard encore une fois nous scie en deux par la rigueur de sa recherche. Dont les éléments figurent en fin d’ouvrage et nous laissent admiratifs. Hélène Pedneault nous avait gratifié d’une biographie de Clémence il y a de cela plusieurs années. Celle de Girard actualise la vie présente de l’artiste. L’ouvrage se présente comme un bel album avec couverture rigide et iconographie abondante. Tout ce qu’il faut savoir sur elle s’y trouve. Du beau travail de biographe et d’édition qui rend hommage au statut de son sujet.
Clémence Encore une fois Mario Girard. Les éditions La Presse 306p.   www.editionslapresse.ca

 


 

Les travailleurs sociaux au front de la radicalisation

Le terrorisme tout comme la criminalité en général, ont suivi la tendance de l’époque, de sorte qu’ils ont pleinement investi les réseaux sociaux. La force policière à elle seule, s’est sentie démunie. C’est pourquoi la justice a décidé d’intégrer les travailleurs sociaux en amont, afin de contrer entre autres la radicalisation. C’est le sujet de Sabrina Hamimid ingénieure-consultante et intervenante en travail social et socio-judiciaire. Et pour l’anecdote a entrepris son doctorat chez nous à l’Université de Montréal. Elle signe L’antiterrorisme, un défi pour les travailleurs sociaux. Elle décrit à quelle enseigne loge les interventions de sa catégorie professionnelle. Un apport reconnu pour désamorcer des événements tragiques.
L’antiterrorisme, un défi pour les travailleurs sociaux Sabrina Hamimid. Érès 188p.     www.editions-eres.com

 


 

La douce France de Jocelyn Coulon

Jocelyn Coulon est le fruit des amours d’une canadienne-française et d’un père français. Ce dernier a dû lui inculquer quelque chose de son atavisme, car celui qui est chercheur indépendant et qui fut conseiller politique en affaires étrangères, a un amour invétéré pour la France. Et il le manifeste avec Ma france portraits et autres considérations. Ce sont seize tableaux parmi lesquels il s’attarde sur un aspect de la vie dans l’Hexagone, les librairies, les éoliennes, les soins de santé, leur rapport aux québécois et quoi encore. C’est en même temps une radiographie qui brosse un portrait de ce qu’est devenu la France de nos jours, au-delà des clichés. Et qui évolue socialement, comme avec le courant des Gilets jaunes sur lequel il s’attarde. S’il voulait donner le goût d’y aller faire un tour, on est partant, car ce sont oui des cousins, mais ce qui nous distingue nous autres québécois c’est que nous sommes avant tout des américains parlant français. La France demeure encore une sorte de planète avec ces codes qui nous déroutent encore.
Ma France portraits et autres considérations Jocelyn Coulon. Les éditions La Presse 190p.   www.editionslapresse.ca

 


 

Un farouche avocat défenseur des victimes de la médecine

Récemment sur le réseau Tik Tok, un médecin expliquait comment dans leur formation, on inculquait aux futurs médecins de se forger une carapace en cas de revers dans l’exercice de leur profession. Un commentaire qui aurait fait certainement bondir Me Jean-Pierre Ménard qui a mis sa science du droit au service de l’empathie envers le patient. Une figure familière dans nos médias, car dès qu’il y a un raté médical qui suppose une poursuite, qui voit-on ? La journaliste de La Presse Ariane Lacoursière nous présente l’homme derrière les causes. Qui au départ de sa pratique ne s’était pas choisi la spécialité nécessairement la santé. C’est elle qui est venue à lui au fil des mandats. Aujourd’hui c’est la terreur du corps médical, surtout quand une négligence est avérée. C’est un homme de coeur au sens large, qui a même fait des concessions énormes côté honoraires, pour venir en aide à ceux qui étaient sans le sou. Et aussi le rôle considérable de l’apport de sa femme, elle même juriste. Il est l’homme honnête que chercha en vain dans l’Antiquité le philosophe Diogène.
Jean-Pierre Ménard Ariane Lacoursière. Les éditions La Presse  251p.     www.leseditionslapresse.ca

 


 

Une sensualité qui n’ose dire son nom dans le désert du Nevada

Les mauvaises épouses de Zoe Brisby nous mènent à Las Vegas en 1952. Ces fameuses années d’après-guerre qui vit fleurir le monde de la consommation et du crédit qui va avec. Sur une base militaire il y a Summer, reine du foyer, dont le mari est employé aux essais nucléaires. Madame s’ennuie un brin. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Charlie, autrement émancipée qui va lui faire découvrir les plaisirs saphiques, et cela va ouvrir les horizons de la première et lui permettre cette sorte d’indépendance psychologique par rapport à son conjoint. C’est un beau portrait de femmes qui s’autorisaient en leur temps de délicieux fruits défendus.
Les mauvaises épouses Zoe Brisby. Albin Michel 333p.  

 


 

Immersion d’un rocker dans le polar

Moins connu de ce côté-ci de l’Atlantique, le batteur français Mathieu Pigné de la formation Animal triste, brûlait d’écrire un polar. C’est chose faite et opération réussie. Il a créé un personnage de journaliste à qui un proche, père de son ancien meilleur ami, demande d’investiguer sur la disparition de son gars. Une base toute simple pour construire son histoire, mais c’est là que survient ce talent qui ne demandait qu’à éclore, puisque le novice du domaine a très bien compris quels ingrédients il fallait incorporer pour que le plat ait de la saveur. Royal Bourbon annonce un nom qu’il faudra suivre. Et ceux qui sont accros aux thrillers vont trouver toute leur satisfaction. Nous en tout cas on a plus qu’aimé.
Royal Bourbon Mathieu Pigné. Michel Lafon 348p.    www.michel-lafon.com

 


 

Il était une fois dans l’Ouest

Si le Far-West américain a alimenté nombre de productions artistiques, surtout au cinéma, notre Ouest canadien a aussi son histoire, et qui ne manque pas de sel. A en lire les pages fascinantes que Renée Joyal consacre à la conquête de ce coin de pays. De La Vérendrye à Louis Riel, c’est un survol des motivations de ces êtres intrépides toujours en quête d’une sorte d’Eldorado. Cette juriste qui consacra l’essentiel de sa vie à l’enseignement du droit, remplit sa retraite par son amour de l’Histoire. Un chapitre important est consacré au rôle des Métis et de sa figure mythique Louis Riel. Et pas que lui. Cette épopée de l’expansion territoriale a trouvé une excellente conteuse.
L’Appel de l’Ouest Renée Joyal. Septentrion 146p.    www.septentrion.qc.ca

 


 

Une psychanalyste scrute notre psyché écologique

Il allait de soi que la psychologie, encore mieux la psychanalyse puisse analyser le paradoxe qui est le nôtre concernant les préoccupations écologiques. D’une part tout le monde est la vertu, en même temps que se vérifie une sorte d’apathie face aux bouleversements climatiques qui alimentent l’actualité des journaux télévisés. Comme si notre individualisme forcené y faisait même son empreinte. La psychanalyste Bénédicte Vidaillet et professeure à l’Université Paris Est Créteil s’est penché sur notre étrange comportement. Cela donne l’essai au titre percutant Pourquoi nous voulons tuer Greta. Et sa préoccupation est de constater à quel point on ne se soucie guère du monde que l’on va transmettre à la jeune génération. Elle se fait ici sonneur d’alerte.
Pourquoi nous voulons tuer Greta Bénédicte Vidaillet. Érès 200p.      www.editions-eres.com

 


 

Les trésors de la Côte-de-Beaupré

La collection estimée aux éditions Gid “Curiosités” accueille un tome de grand intérêt puisqu’il concerne la Côte-de-Beaupré dont on apprend qu’il est le berceau de l’Amérique française. Et qui conserve d’ailleurs, on le voit dans ces pages, des maisons qui n’ont pas pris une ride depuis la Nouvelle-France. Cette bande de terre de 40 kilomètres à l’Est de Québec est d’une richesse patrimoniale Inouïe. On a beaucoup parlé de l’île d’Orléans, que dire alors de cette Côte-de-Beaupré. C’est une mine de trésors qui se succèdent. Le patronyme Beaupré évoque la célèbre Basilique bien connue des croyants. Mais C’est ignorer le reste. Les historiens Frances Caissie et Pierre Lahoud ont réalisé un travail remarquable. Et la riche iconographie qui fait partie de cette collection, rend justice au texte. Car il s’agit aussi d’un cours d’histoire magnifique. A découvrir sans faute.
Curiosités de la Côte-de-Beaupré Frances Caissie et Pierre Lahoud. Les éditions GID 226p.     www.leseditionsgid.com

 


 

La mort au XXIème siècle

Un membre de notre rédaction faisait remarquer fort à propos, que l’on ne voyait plus de cortège funèbre, avec corbillard et landau de fleurs. Maintenant c’est une cueillette du défunt à toute vitesse, crémation expéditive, et parfois en prime une réception devant une urne qui rappelle à peine la mort. C’est pourquoi nous apprécions hautement la réflexion qui est faite dans cet essai en collectif  Apprivoiser la mort au XXIème sous la direction de Alexandra Guité-Verret et Syliane Malinowski-Charles. Il y a un chapitre qui vaut le détour touchant à la mort à l’ère numérique. On est littéralement dans le déni de celle-ci et qui d’ailleurs fait l’objet d’un chapitre. Cela peut avoir de lourdes conséquences. On l’a vu lors des peurs engendrés par les autorités sanitaires durant la pandémie quand entre autres, le ministre québécois de la santé brandissait l’atteinte du virus pour tous, avec l’idée sous-jacente que l’on pouvait en mourir. Avec des effets désastreux dont on commence à voir la portée au plan des traumatismes psychiques. A lire impérativement, d’autant que la fin de vie est lot de tous, indépendamment de notre état de fortune. Elle est comme l’impôt inévitable, ce sont nos deux seules assurances terrestres. Tous les aspects du sujet sont évoqués et contribueront à une conscientisation de ce qui se passe dans la tête des gens en notre époque où toutes les certitudes sont bousculées.
Apprivoiser la mort au XXIème siècle Collectif. Les Presses de l’Université Laval 297p.      www.pulaval.com

 


 

Le Petit Prince avec un poster en prime

Il a été déjà dit qu’avec la Bible, le Petit Prince de Saint-Exupéry serait l’ouvrage le plus traduit de tous les temps. Et ce n’est pas fini. En voici une réédition chez Fleurus qui permettra de pérenniser auprès de vos jeunes têtes, cette formidable histoire forgée sur la sagesse et la diversité. Mais ce qu’elle a de particulier cette réédition, c’est qu’elle comprend un poster qui ornera le mur de la chambre de l’enfant. Les aquarelles qu’on trouve dans ces pages sont celles originales du grand écrivain.
Merveilleux Petit Prince Antoine de Saint-Exupéry 25p.  www.lepetitprince.com

 


 

Un plaidoyer pour les femmes voilées

Maître de conférences en sociologie à l’Université de Strasbourg Hanane Karimi mène un combat personnel contre l’islamophobie dont elle voit un signe manifeste dans l’opposition sur le port du voile par les femmes appartenant à la communauté musulmane. Elle voit dans l’acharnement contre les signes ostentatoires une sorte d’héritage colonial français. Elle s’attache certes à la situation dans l’Hexagone, mais ce pourrait tout aussi être au Québec comme on l’a vu et qui revient parfois dans l’actualité. Elle lance donc Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ? Titre provocateur s’il en est où elle lance un vibrant message pour la pluralité des genres qui est à ses yeux un des principes de la vie républicaine.
Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ? Hanane Karimi. Hors d’atteinte 168p.     www.horsdatteinte.org

 


 

Un peu beaucoup d’érudition sur nos cours d’eau ici et ailleurs

Henri Dorion a été un grand nomade et a sillonné le monde de part en part. Il en a résulté une connaissance exceptionnelle de ce qui constitue notre planète, notamment les cours d’eau au bord desquels se sont installées des civilisations. Il nous présente en 365 questions et réponses Fleuves et rivières du Québec et d’ailleurs qui est une mine incroyable d’informations sur les eaux dans le monde. Chacun des cours d’eau recelant moult anecdotes qu’il se fait un plaisir à partager généreusement. Une belle érudition qui fait plaisir à lire.
Fleuves et rivières du Québec et d’ailleurs Henri Dorion. Les éditions GID 172p.     www.leseditionsgid.com

 


 

Un thriller qui se passe entre l’Ouest américain et le Québec

Anne Fleischman est journaliste à la ville mais aime bien étendre son plaisir d’écrire à la littérature. Elle nous a concocté un roman pas piqué des vers, un thriller en fait dont l’histoire se partage entre l’Ouest américain. Mon père ne m’a jamais dit pourquoi il était mort fait état de l’assassinat en 1996 d’un petit fonctionnairede police à l’occasion d’un braquage d’un train de marchandises dans un canyon du Far-West. L’auteur du crime a fini par se retrouver à l’ombre des barreaux, mais la romancière s’interroge. Pourquoi la victime s’est-elle mise dans un tel niveau de danger ? Un quart de siècle plus tard, un gynécologue à la retraite et détective amateur, Jean-Jacques Rousseau reprend l’affaire. Il va être mis tôt au fait d’un squelette dans le placard familial. Le thriller est bien amené et les fidèles de ce style ne seront pas déçus.
Mon père ne m’a jamais dit pourquoi il était mort Anne Fleischman. GID 274p.     www.leseditionsgid.com

 


 

Temporiser les épouvantails à moineaux qui touchent l’écologie

Steven E. Koonin est un scientifique estimé qui a été conseiller dans l’administration Obama. Il s’irrite du fait qu’il y ait passablement de désinformations à propos de ce qu’il adviendra de notre planète en lien avec le réchauffement climatique. C’est pourquoi il a tenu à rétablir certaines vérités dans Climat, la part d’incertitude. Un essai qui a cartonné en tête des ventes au sud de notre frontière. C’est qu’il en a contre les prophètes de malheur qui annoncent quasiment la fin du monde. Il a voulu contextualiser ce qui se passe réellement et ce qui va en découler. Vous apprendrez qu’il y a autant de canicules qu’en début du siècle dernier, que la calotte du Groenland ne diminue pas plus vite qu’il y a quatre-vingt ans. Cette lecture est essentielle pour saisir les véritables enjeux qui sont en cours. L’ouvrage regorge d’exemples qui remettent les pendules à l’heure.
Climat, la part d’incertitude Steven E. Koonin. L’Artilleur 346p.   www.editionsartilleur.fr

 


 

Enfin biographie non flatteuse de Céline Dion

Qu’on l’aime ou non, nous devons reconnaître que Céline Dion a connu un parcours hors du commun, jamais vu dans l’histoire du monde de la chanson depuis le rouleau de cire. Quand on pense que c’est fille, pas très gâtée par la nature au départ, vilain petit canard de son bled de Charlemagne à l’est de Montréal, a réussi à mettre Las Vegas à ses pieds c’est époustouflant. Des biographies sur la chanteuse, il en existe déjà, flatteuses ou neutres pour ne pas gêner un certain petit milieu, surtout au Québec. Celle que nous offre Valentin Grimaud Céline Dion vestale” a le mérite de ne pas tomber dans la flagornerie. En plus, que c’est une recherche fort fouillée qui montre quels défis ont surmonté le tandem Dion-Angélil pour forcer les obstacles. C’est une biographie presque définitive si on tient compte, que la carrière de la diva, qui connaît une pause pour raison de santé.

Céline Dion vestale Valentin Grimaud. Le mot et le reste 247p.  

 


 

L’environnement du paysage végétal dans la vallée Laurentienne

Nous voici en présence d’un sujet pointu La vallée laurentienne au XVIème siècle, entrevoir la construction de la niche des Iroquoiens du Saint-Laurent un ouvrage scientifique que publie Daniel Fortin qui coiffe trois casquettes, ethnologue, ethnobotaniste et horticulteur. Comme l’ouvrage va toucher un cénacle de connaisseurs ou d’amateurs éclairés nous allons exceptionnellement reproduire la quatrième de couverture pour ne pas s’éloigner des intentions de l’auteur. “L’objectif de cette recherche est de comprendre la nature et l’étendue des modifications du paysage végétal par les Iroquoiens du Saint-
Laurent. Quelles empreintes les Premières Nations (plus spécifiquement
les Iroquoiens du Saint-Laurent) ont-elles eues sur leur environnement
dans la vallée laurentienne? Comment évaluer l’importance de cette
«transformation»? Comment est-il possible «de voir» ces paysages du
passé qui sont impossibles à observer in situ en 2020? Peut-on comprendre les relations qui existaient entre un environnement naturel (biotopes ou écosystèmes) ou un paysage construit (anthropique) et la perception des populations qui les ont fréquentés et qui ont aujourd’hui disparu?”
La vallée laurentienne au XVIème siècle, entrevoir la construction de la niche des Iroquoiens du Saint-Laurent Daniel Fortin. GID 278p.     www.leseditionsgid.com

 


 

Sur le cérémonial funéraire à Québec

Si vous aimez les curiosités historiques, voici une proposition de premier plan. En effet, Brigitte Garneau accro aux cimetières et à tout ce qui touche nos moeurs concernant les fins dernières, nous livre une petite plaquette étonnante. Les textiles dans les services funéraires de la maison Germain Lépine à Québec 1845-1975. Ne vous attardez pas trop au titre. Oui il est question des textiles utilisés pour les rites funéraires, mais le sujet est bien plus large puisque l’on revient sur nos pratiques, avec tous les accessoires, dont nos fameux corbillards. Vous en verrez de surprenants, même chaussés de skis! Et puis ces dignitaires avec les hauts de forme et les livrées des porteurs. Oh que c’était lourd! En ces temps-là on vous rappelait bien que vous étiez morts. La maison Lépine de Québec a été pionnière de bien des adaptations aux rites au fil du temps. Parmi les illustrations, des poupons défunts dans leurs derniers habits ou bien ce cardinal avec bottines lacées aux pieds! C’est tout un monde ancien qui se déroule sous nos yeux. Il y a qu’on le veuille ou non des aspects macabres dans le traitement de la mortalité. Quand on pense que le rite funéraire de nos est presque totalement évacué de la vie contemporaine, comme si la façade de la mort n’existait plus.
Les textiles dans les services funéraires de la maison Germain Lépine à Québec 1845-1975  Brigitte Garneau. Les éditions GID 167p.   www.leseditionsgid.com

 


 

Oui, lire le prince Harry, mais pour les bonnes raisons

Faisons confiance aux américains pour vendre quand il le faut. Et pour assurer la sortie du livre du prince Harry Le suppléant ils ont sorti la grosse infanterie. On parle déjà du livre le plus vendu de tous les temps. Il le faut bien s’ils veulent rentrer dans l’avance sur recette autour de 20 millions de dollars consentis à l’auteur au sang bleu. Sauf que ce battage a tourné essentiellement à des croustilles de corridors qui ne rendent pas justice à la démarche du jeune homme. Car loin de régler des comptes dans le genre vendetta, c’est surtout un livre sur comment parvenir à s’affirmer dans une famille qui n’a que le nom et où tout est codifié à l’extrême. Ceux qui chercheront des scandales seront déçus. Par contre les fervents de la croissance personnelle seront aux anges. Ce que vit Harry est ce qu’a vécu autrefois la soeur cadette de la reine, la princesse Margaret, qui a été aussi la suppléante avec une vie privée dévastée.
Le suppléant prince Harry. Fayard.

 


 

Sur la situation des femmes en France de 1914 à 1919

Jusqu’ici les historiens ont planché sur pas mal de choses. Mais un secteur de celle-ci avait été laissé dans l’ombre, la situation des femmes en France durant la Première Guerre mondiale, et particulièrement comment elle a été vécue par la noblesse et la bourgeoisie. Ce vide est maintenant comblé et de quelle façon par Bertrand Goujon maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Reims-Champagne-Ardenne. Il avait déjà signé un ouvrage concernant la participation des nobles mâles dans cette boucherie que fut la Première Guerre mondiale. Or que faisait leur dame durant ce temps. D’abord le contexte économique avait changé qui avait vu l’instauration, ô sacrilège, de l’imposition sur le revenu. Le train de vie allait changer. Moins d’hommes dans le panorama, car ceux-ci sont mobilisés. Il faut saluer le travail de l’auteur qui a consacré des heures à fouiller dans des archives. C’est un petit pavé qu’il présente. Et où on constate que, par la force des choses, le regard des femmes change sur le monde, et où pointe des désirs d’émancipation. A ceux qui attribuent des prix dans les catégories livresques sur l’Histoire, regardez un peu de ce côté-ci, car l’historien mérite toute notre reconnaissance.
Je maintiendrai femmes, nobles et françaises 1914-1919. Bertrand Goujon. Vendémiaire 901p.    www.editions-vendemiaire.com

 


 

L’âme de la femme la plus haïe du Québec

Il fallait un sacré culot à David Ménard pour investir les sentiments de la femme la plus haïe au Québec, nous avons nommé Marie-Anne Houde la marâtre qui a fait mourir la petite Aurore baptisée pour toujours l’enfant martyr. Il imagine l’auteur du célébrissime infanticide dans sa chambre de mourante, attendant des lettres de son conjoint Télesphore. Nous avons ici un roman bien sûr où tout est imagination. Sachant l’extraction sociale de cette femme honnie, on à peine à croire qu’elle eu pu écrire si bien. Mais ça c’est la liberté du créateur. C’est curieux, ce roman paraît après qu’un historiographe André Mathieu ait publié un ouvrage remettant les pendules à l’heure concerant cette sombre affaire judiciaire où le bourreau faite femme n’est peut-être pas celle que l’on croyait, simplement victime de ragots de village. Bref, cette histoire fascine toujours et nous en avons encore une fois, une preuve éclatante.
L’aurore martyrise l’enfant David Ménard. L’Interligne 181p.   www.interligne.ca

 


 

Cirque, chevaux, histoire d’amour

Pourquoi pas une jolie romance en ces temps si durs ? Les bons sentiments sont toujours bienvenus, surtout l’amour pur est une denrée rare. Ce petit préambule pour vous signaler la sortie de Prise Deux qui est le nom d’une écurie au Canada où travaille une jeune fille Zoé. Avec le coeur en peu en miettes, car l’élu bosse dans un cirque à Las Vegas. Son Darius, elle l’a connu dans un camp de cirque. En somme, on va vérifier ici si l’adage “loin des yeux, loin du coeur” est une réalité. Petit roman charmant comme tout signé Pierre-Luc Bélanger qui semble si connaître en tourments amoureux.
Prise Deux Pierre-Luc Bélanger. Éditions David 190p.    www.editionsdavid.com

 




 

Deux essais féministes incontournables aux éditions Leduc

Fanny Anseaume est issue du monde de la mode et du luxe. Et entre deux activités du domaine, elle s’est arrêtée pour réfléchir sur ce qu’était devenu la notion de devoir conjugal à l’ère MeToo. Ce qui donne un petit essai Le devoir conjugal dans lequel on peut voir l’évolution tout de même: de l’injonction juridique de satisfaire son homme au sexpowerment des femmes qui ne consentiront que lorsque bon leur semblera, et même mieux, de sortir de l’hétérosexualité. C’est un livre qui interpelle assurément la gent féminine. Et même pour les hommes une lecture éclairante.

Autre titre chez Leduc qui vaut le détour Précis de culture féministe pour briller en société de Sabrina Erin Gin C’est un petit guide fort utile pour les femmes qui doivent se confronter à des beaufs aux idées arrêtées sur les femmes. Avec le renfort d’anecdotes historiques elles peuvent alors recadrer un mâle alpha sur un claquement de doigt. Livre qui saura aussi dépanner un homme éclairé qui serait amené à débattre avec des congénères d’esprit borné. L’auteure qui possède une formation en droit, nous fait défiler un florilège d’aberrations qui est une honte au bilan de l’espèce humaine.

 

 www.editionsleduc.com

 


 

Emmanuelle Seigner à la défense de son homme Roman Polanski

On n’avait pas vu souvent Emmanuelle Seigner se manifester dans l’affaire du “viol” de Roman Polanski sur une mineure américaine de 13 ans, prénommée Samantha. D’écrire d’écrire est la dernière chose qu’elle pensait faire. C’est chose faite avec Une vie incendiée. Où elle reprend le scénario de cette histoire qui a débuté en 2009, des ébats dans l’eau après prise de Quaalude. L’adolescente a toujours rapporté ensuite qu’il s’était montré respectueux. Mais la maman qui avait capté le dévoilement de la chose lors d’un entretien téléphonique de sa fille, s’était empressée d’alerter la police. La suite est bien connue qui a valu à Polanski la menace d’incarcération immédiate s’il s’avisait de pénétrer en territoire américain. Mais quel drame pour sa compagne qui voit sa vie basculer. Elle en profite pour dénoncer l’hypocrisie américaine. Ainsi nous apprend-elle, dans l’état de Géorgie par exemple, seules les relations avec les moins de douze ans sont condamnées. Au final un éloquent plaidoyer amoureux pour son homme, dans le cadre de l’union pour le meilleur…et le pire.
Une vie incendiée Emmanuelle Seigner. L’Observatoire 182p.   

 


 

La part d’ombre du bouddhisme

Les anti religions de tout acabit vont pouvoir exulter. Voici qu’à son tour le bouddhisme est éclaboussé par de sordides affaires. Sa “Sainteté” le Dalaï–Lama a même couvert des exactions de ses dévots. Où apprend-on toutes ces belles choses ? Dans l’enquête coécrite par Élodie Emery et Wandrille Lanos. On verra que des moines ont un peu de difficulté avec la notion du voeu de chasteté, viols à la clé. Ce qui est formidable avec cette démarche c’est de se rappeler comme ils le font, que loin d’être un courant philosophique pouvant servir de refuge à ceux qui sont des ressortissants d’autres religions, le bouddhisme est aussi une religion avec ses encadrements contraignants. A lire sans faute pour vous conforter dans vos a priori sur la condition humaine. Surtout ses faiblesses. Pour accoucher de leur travail ils ont fait des interviews avec de multiples témoins. Glaçant.
Bouddhisme, la loi du silence Élodie Emery et Wandrille Lanos. JC Lattès 209p.  www.editions-jclattes.fr

 


 

Les souvenirs d’une bibliothérapeute

Elle s’appelle Elena Molini. Son parcours tourne autour de l’industrie du livre. Elle a été tour à tour éditrice et journaliste, puis libraire pour une grande enseigne. Jusqu’au jour où elle a décidé de partir de ses propres ailes en ouvrant sa librairie. Mais la démarche vous le verrez est singulière. Elle a en effet, elle a décidé de devenir bilbiothérapeute. Comment guérir par la lecture. Ainsi, les ouvrages ne sont pas classés chez elle de manière orthodoxe, seulement selon des thèmes de vie. Vous éprouvez le divorce, il y a une section rien que cela et ainsi de suite. Elle raconte son aventure déjantée dans La petite pharmacie littéraire qui est au passage le nom réel de sa librairie. Un bel exemple de quelqu’un qui s’est éloigné des diktats de la vie pour s’affranchir et offrir du neuf répondant à des besoins. Si la musique adoucissait déjà les moeurs, ô combien ce que peut faire la lecture. Faites connaissance avec ses ordonnances bien à elle.
La petite pharmacie littéraire Elena Molini. Michel Lafon 317p.  www.michel-lafon.com

 


 

A la découverte des fleurs et fines herbes qui se mangent au Québec

De plus en plus, mais pas seulement par mode végétarienne, des gens s’indignent du sort des animaux dans les abattoirs. En plus, les carnivores qui eux, de leur côté ne peuvent plus se payer de viande, rendue trop cher. Deux clientèles donc qui ont une belle alternative, se tourner vers les fines herbes et les fleurs comestibles. L’occasion pour vous signaler la réédition de ce guide en la matière, qui touche à ce que l’on peut trouver au Québec. Il s’agit de Fines herbes et fleurs comestibles du Québec de Hélène Baril. Il y en a de bien connues, mais pouvez-vous repérer de la mélisse officinale, de la périlla ondulée et de la livèche ? Quelle diversité à cette lecture. Et quand on pense qu’un repère pour qualifier un chef, est de connaître ce qu’il sait faire côté salade. Bref, de quoi exciter vos papilles et de créer de l’étonnement chez vos convives.
Fines herbes et fleurs comestibles du Québec Hélène Baril. Broquet 192p.    www.broquet.ca

 


 

Des trucs pour que les volatiles s’amènent chez soi

Les éditions Broquet ont un catalogue de livres fondamentaux qu’il n’est pas rare de les voir rééditer tellement ils sont des références dans leur domaine. C’est le cas de Pour attirer les oiseaux chez soi qui fait non seulement l’objet d’une réédition, mais c’en est une qui a été mise à jour. Coécrit par Suzanne Brûlotte et Gilles Lacroix. Les deux sont incollables sur ce qui vole dans nos cieux. La première cumule une trentaine d’ouvrages sur les créatures ailées tandis que le second s’est fait connaître dans le secteur au plan médiatique. On peut décrire la démarche en deux phases, identification des oiseaux d’une part et qu’est-ce que l’on doit offrir à ceux-ci, tant pour l’habitat que comme nourriture. C’est une multitude de bons tuyaux. Et pour la description des oiseaux, de jolis photos d’une part pour chacun et une fiche signalétique.
Le Grand livre pour attirer les oiseaux chez soi Suzanne Brûlotte et Gilles Lacroix. Broquet 486p.      www.broquet.ca

 


 

Une lecture à l’heure où les jeunes rejettent les valeurs anciennes rattachées au travail

Les esprits chagrins peuvent toujours désespérer de l’état du monde, et bien des faits leur donnent raison. Toutefois on doit signaler une avancée majeure. A savoir que dans la jeune génération on a pris de grandes distances vis-à-vis de la valeur du travail, relégué au second plan, mettant plutôt à l’avant-plan une meilleure qualité de vie. Ce petit préambule en marge de la sortie de La Grande Discorde à ne pas confondre avec un autre ouvrage portant le même titre signé lui de Hichem Djaït et qui touche au califat primitif. Ici, il s’agit d’une réédition revue et actualisée des écrits comparés chez Bakounine et Marx largement l’un l’autre opposé, mais parfois se rejoignant sur le capitalisme. Des classiques en son genre qu’il faut connaître pour mieux interpréter la condition ouvrière et ceux qui tirent les ficelles. L’ouvrage avait paru en édition originale de deux tomes sous le titre Socialisme libertaire ou autoritaire.
La Grande Discorde Bakounine, Marx. Les nuits rouges 570p.  

 




 

Le coin poésie

Aux Écrits des Forges ce sont des poèmes inspirants qui nous attendent dans ce recueil de la mexicaine Beatriz Saavedra Gastélum sous ce titre intrigant Il y a quelqu’un qui m’épelle dans ce cimetière. La traduction française est le fruit de Ana Cristina Zuniga. L’opuscule est présenté dans les deux langues, de sorte que ceux qui sont versé dans la langue de Cervantès peuvent en apprécier toute la saveur. Et c’est tout à l’honneur de la traductrice d’avoir préféré la moëlle substantielle des images offertes par cette poétesse qui milite beaucoup pour la cause des femmes. De quoi évoque-t-elle dans ces strophes ? De tout et de rien, en somme de ce qui nous préoccupe, Extrait “Pouvoir dire que l’on est important, que la lumière traverse le poing endurci, la lutte dans l’aridité ou dans le présage”.

Ailleurs, aux éditions Mémoire d’encrier Laure Morali présente Personne seulement. C’est une écrivaine qui aime s’entourer de musique et beaucoup de strophes font ici référence notamment au chant. Extrait “danse-moi à la parole que j’écrive contre l’avenir contre la clarté à chaque flamenco de l’oubli”. Elle apprécie beaucoup Leonard Cohen à qui il est fait référence. Bref, vous aurez compris que nous sommes dans la sensualité. Ces temps-ci nous en avons bien besoin, alors que la morosité de l’époque nous encercle. Ce sont des poèmes qui libèrent.

 


 

Une virtuose de la littérature érotique au zénith de l’imaginaire

Les amateurs de littérature coquine connaissent le grand talent de Clarissa Rivière. Si elle s’est distinguée de la multitude qui écrit dans le genre, c’est qu’elle parvient à décrire des gestes immémoriaux sans jamais lasser. De la manière par exemple qu’elle vante les mérites et la manière de faire d’un amant expert en cunnilingus nous laisse pantois. A croire que pour bien rendre la manoeuvre, l’écrivain a expérimenté toutes les recettes qui s’y trouvent. Elle est au zénith de son art avec ce dernier opus Le Village des soumises une colonie bien particulière qui n’accueille que des dominants et des dominé(e)s. Vous allez voir à quel libertinage ils et elles consentent. Mais pour pimenter le récit, va survenir un événement un peu déroutant non prévu. A lire d’une seule main, bien entendu.
Le Village des soumises Clarissa Rivière. Éditions Tabou 357p.   www.tabou-editions.com

 


 

Déjà en 1937 un écrivain tchèque anticipait un terrible virus

C’est une véritable pépite qu’on trouvé les éditions du Sonneur avec La maladie blanche d’un écrivain tchèque Karel Capek et publié pour la première fois en 1937.  Qui raconte l’histoire d’un médecin, homme tout de simplicité, qui a mis au point un traitement pour contrer un terrible virus venu…de Chine et qui frapperait les plus de 40 ans. Mais, homme de paix, il propose aux nations un marché. Il rendra disponible sa médication, mais à une seule condition, que celles-ci renoncent désormais à faire la guerre. Quasiment une proposition utopique, tant les pays sont belligérants dans leur ADN. Comment l’offre sera t-elle accueillie ? On ne vous en dit pas plus pour ne pas bouder votre plaisir. Mais quel texte d’anticipation. Chapeau à l’éditeur pour cette trouvaille si d’actualité.
La maladie blanche Karel Capek. Les éditions du Sonneur 138p.   www.editionsdusonneur.com

 


 

Une théorie anthropologique de la valeur

David Graeber est un des grands penseurs de notre temps. Docteur en anthropologie et économie, il a professé ces deux matières à la London School of Economics. Il est un peu anarchiste sur les bords et s’en est pris très souvent au néolibéralisme dans l’emploi avec sa notion de bullshit jobs. Il s’est attelé cette fois à un immense chantier, celui des valeurs. Y a-t-il une valeur commune pour tous ou des valeurs humaines diverses ? Que ce qui est acceptable pour un ne l’est pas nécessairement pour l’autre.  Étrangement dans le milieu de l’anthropologie on ne s’était jamais donné le temps de s’arrêter sur le sujet. Eh bien Graeber a planché, beaucoup voyagé et nous livre ses observations. C’est une synthèse qui force l’admiration et renforce le poids de l’auteur dans le domaine des idées.
La fausse monnaie de nos rêves David Graeber. Les Liens qui Libèrent 456p.    

 


 

L’expérience de tranquillisation

Pour ceux qui fréquentent assidûment le catalogue des éditions Accarias qui laisse une large place aux penseurs hindous, le nom du maître Râmana Maharshi est largement familier. Son enseignement force même l’admiration de ceux qui en matière de pensée se croient revenus de tout. On lance Je suis celui qui est dont le titre n’est pas sans ressemblance avec un des messages de Jésus. Patrick Mandala a colligé des écrits du gourou ça et là et nous les fait partager généreusement. Grosso modo Maharshi nous exhorte à nous calmer le pompon et de faire l’expérience de tranquillisation. N’est-ce pas une proposition opportune en ces temps-ci où on nous assène dans l’actualité le coût de la vie, la guerre en Ukraine et des zestes de ce fameux virus qui paralysa un temps notre planète ? Revenir à soi est le précepte premier. Et les recettes pour y parvenir peuplent ces pages inspirées par une sagesse indéniable où l’humilité doit aussi être une règle de conduite.
Je suis celui qui est Râmana Maharshi. Présentation et notes de Patrick Mandala. Accarias 124p.  www.originel-accarias.com

 




 

Jeunesse/ Des contes classiques pour les jeunes têtes d’aujourd’hui

Aujourd’hui hélas, les parents, pour acheter la paix de leurs petits, leurs braquent une petite tablette électronique, question de pouvoir enfin les calmer. Ça ne développe pas beaucoup leur imagination, car tout leur arrive en images prêts à être gobés. Tandis que les contes, ça c’est autre chose. Et tous les pédopsychiatres vous vanteront les mérites de leur lecture. Car si vous prenez du temps à lire pour vos enfants, ce seront des moments inoubliables. Et puis les contes préparent à la vie avec la première connaissance des valeurs du bien et du mal. Tout ça pour vous annoncer que si vous désirez vous y mettre, paraît Contes en couleurs un collage de grands contes comme Barbe Bleue, les trois petits cochons, Le petit Chaperon rouge et autres illustrés avec tendresse par Fanny Ducassé.

Et dans la même veine, toujours chez Fleurus, d’autres contes classiques à faire connaître, mais cette fois à une clientèle encore plus jeune qui en serait à leurs premiers contes. Bienvenue au pays des merveilles rassemble des immortels tels que Alice au pays des merveilles, Pinocchio, Robin des Bois, la belle et la bête et la petite sirène. Avec des pages cartonnées qui s’entrouvrent pour laisser apparaître un décor enchanteur, prouesse de l’imprimerie. Saluons les magnifiques illustrations de Lucie Brunellière.

 


 

Jeunesse/ Allez à la connaissance des Mayas

Dans la collection “Enquêtes au clair de lune” des éditions Fleurus, un autre opus sort, chargé d’exotisme historique, car on nous plonge à l’époque des Maya. L’épisode a pour titre Le trésor Maya sur un scénario cosigné par Catherine Mollico et Jean-François Rochas sur des illustrations de Léa Fabre. On va célébrer en matinée une cérémonie consacrée au dieu soleil Kinich Ahou. Mais diantre, on a volé les rubis qui font office de yeux de la statue sacrée le représentant. Les jeunes Nawi et Paco vont se mettre en tête de débusquer les malfrats blasphématoires. Le récit a cette particularité d’offrir en prime une petite lampe magique qui permet de trouver des indices cachés!. Les jeunes adoreront.
Le trésor Maya. Catherine Mollico et Jean-François Rochas. Illustrations Léa Fabre. Éditions Fleurus.

 


 

Jeunesse et +  / Pour devenir incollable sur les nuages

Ce serait épatant pour vos amis de lever la tête vers le ciel et leur dire “tiens on a des cirrostratus ce matin” ou bien “on annonce des altocumulus”. Pour parvenir à cette sorte d’érudition touchant les nuages, allez vous référer à cet album qui leur est entièrement dédié Nuages nuages de Sarah Zambello et Suzy Zanella. Ils sont tous répertoriés. Avec pour chacun une fiche signalétique pour leur caractéristique en propre. C’est vraiment bien fait. Les agriculteurs et campagnards d’une certaine époque en connaissait un rayon sur leur propriété sans nécessairement connaître leur nom. Mais là, plus d’excuses pour ne pas les repérer et les nommer. Après lecture il y a le risque de toujours vous voir le nez en l’air!
Nuages nuages Sarah Zambello et Suzy Zanella. Éditions Saltimbanque 80 pages.  

 


 

Jeunesse/  Un premier contact avec la nature pour les touts petits

Du crépuscule à l’aube dans la nature au-dessus et en dessous de Harriet Evans et Nick Jones est une incursion adressée aux touts petits qui vont aller à la découverte de la faune qui peuple notre bonne vieille Terre. C’est instructif en diable. Même un adulte pourrait en cachette s’y informer. Saviez-vous par exemple que les renards polaires se nourrissent de ce que leur laissent les grands ours blancs ?  Que le harfang des neiges, notre symbole québécois à titre de volatile, a des plumes au pied pour se prémunir du froid. Voyez, même nous on ne le savait pas!
Du crépuscule à l’aube dans la nature au-dessus et en dessous Harriet Evans et Nick Jones. Tigre et Cie.

 


 

Jeunesse /  Une ingénieuse préparation pour une première visite au musée

Si vous avez envie d’initier votre jeune à l’art muséal, alors nous avons le livre tout trouvé pour le préparer à ce qu’il va voir accroché aux cimaises ou comme installation. L’album Mon premier livre d’art de Hélène Le Héno devrait se retrouver dans tous les programmes scolaires ou à tout le moins dans les bibliothèques scolaires. Car c’est ce qui se fait de mieux pour partager les premiers éléments de connaissance en art visuel. L’auteure vous fait voir ce qu’est un autoportrait, une nature morte, ce qu’il y a à remarquer dans un tableau. L’ouvrage a le double mérite d’être ludique et instructif.
Mon premier livre d’art Hélène Le Héno. Fleurus 45p.

 


 

Il était une fois la mondialisation

La mondialisation a changé la donne de l’état du monde. Plusieurs parlent maintenant de notre planète comme un immense village. Et avec les flux migratoires, les identités nationales finissent par disparaître. En plus, que selon certaines théories qui circulent, à valider, une entité caresserait de diriger le monde en faisant fi des gouvernements locaux. Bref, pour vous donner une idée des enjeux qui s’attachent à ce concept de mondialisation il faut se procurer La mondialisation, histoire, évolution et actualité de James D. Thwaites dans la collection L’Essentiel des Presses de l’Université Laval. L’auteur est professeur émérite au Département des relations industrielles de l’Université Laval. Un excellent vulgarisateur comme on aimerait en avoir plus en salle de classe. En bon universitaire qu’il est, il ne pouvait pas ne pas nous laisser sans une bibliographie exhaustive en toute fin d’ouvrage.
La mondialisation, évolution et actualité James D. Thwaites. Presses de l’Université Laval 182p.  www.pulaval.com

 


 

Regards sur la minorité juive au Québec de 1945 à 1976

Voici un livre d’histoire qui éclaire ce que furent les rapports de la communauté juive au Québec dans l’après-guerre. Les Juifs de la Révolution tranquille Regards d’une minorité religieuse sur le Québec de 1945 à 1976 de Simon-Pierre Lacasse nous fait voir que les juifs au Québec ont vécu, et vivent dans la Belle Province une situation enviable même à travers le continent nord-américain. L’historien rappelle qu’il y a eu dès après le second conflit mondial des élans oecuméniques insoupçonnés de la part des catholiques. Au point de recenser dans différentes publications catholiques des articles favorables à la communauté juive. A preuve, en 1948 l’Université de Montréal décerne au célèbre distillateur Charles Bronfman un doctorat honoris causa en reconnaissance de son action philanthropique et notamment à l’endroit de l’université. Et celui qui l’a accueilli à bras ouvert était le sulpicien Olivier Maurault. Cet ouvrage comble un vide et jette une lumière positive entre juifs et québécois.
Les juifs de la Révolution tranquille Simon-Pierre Lacasse. Les Presses de l’Université d’Ottawa 322p.     www.presses.uOttawa.ca

 


 

Vampiriser l’âme de Kim

La martiniquaise Nadia Chonville enseigne au lycée Victor Schoelcher et à l’Université des Antilles. On dit d’elle qu’elle fait partie des étoiles émergentes de la littérature antillaise. On le croit aisément en lisant Mon coeur bat vite un roman assez trash qui tente de se mettre dans la peau de la narratrice Edith, qui ne comprend pas pourquoi son frère Kim est devenu un meurtrier. Et pour vous donner le ton, allez simplement à la toute dernière ligne. On cite “Kim a laissé sans savoir quoi en faire le bocal contenant le sexe de son père”. Vous avez 200 ans pages qui précèdent qui regorgent d’états d’âme du protagoniste assez trouble merci. Mais Édith cherche des circonstances atténuantes aux agissements du frérot. Dire que ce roman est excellent est en-dessous de la vérité. C’est une exploration des coins les plus sombres de la psyché humaine.
Mon coeur bat vite Nadia Chonville. Mémoire d’encrier 201p.    www.memoiredencrier.com

 


 

Portrait d’agents secrets contemporains

Dominique Lormier est un historien qui a établi sa notoriété pour tout ce qui touche à la Seconde Guerre mondiale et la Résistance. Auteur d’une centaine d’ouvrages, il nous présente 23 portraits d’agents secrets, ce qui donne L’espionnage de 1940 à nos jours. Côté formation, un dénominateur commun, un intellect de haut niveau appuyé généralement par un côté polyglotte. Des gens qui ont risqué leur vie au service de leur nation. Parmi ces monographies, une est édifiante car le niveau de dangerosité élevée, c’est le lieutenant-colonel Reinhard Gehlen qui conspira contre Hitler. Après la guerre, il se met au service de la CIA pour dépister les soldats allemands revenus des camps soviétiques et aussi, de livrer des informations précieuses contre le régime russe.  L’historien. ce qui ne nuit pas, est de surcroît un excellent conteur.
L’espionnage de 1940 à nos jours Dominique Lormier. Alisio 190p.  

 


 

Un roman “socialiste” de George Sand

C’est une excellente idée des éditions Le Temps des Cerises de rééditer La ville noire de George Sand qui s’attache à décrire la condition ouvrière. Moins crue que ne l’a fait Zola, Sand montre la difficulté que connaissent ses personnages à sortir de leur condition. Et ça tombe bien cette publication alors que la France se soulève contre le régime de retraite que veut imposer le gouvernement Macron. Lisez ce passage de la romancière, si d’actualité “On est vieux quand on commence à pouvoir se reposer”. La femme de lettres avait très tôt adhéré aux propositions du mouvement politique socialiste alors naissant. Républicaine jusqu’au bout des doigts, elle s’attachera dans ses romans à décrire le petit peuple et son souhait de plus dignité pour ces anonymes du labeur.
La ville noire George Sand. Le Temps des Cerises 191p.   

 


 

La géopolitique du futur ne se rattachera plus aux modèles d’avant

Avertissement à ceux qui soutiennent que plus ça change, plus c’est pareil. On l’a bien vu avec la “pandémie” de la Covid-19. Il y avait vraiment de l’inédit dans la gestion des nations face au virus au point de retirer aux humains des droits fondamentaux. Un de nos proches à la rédaction, c’était fait dire par un vice-président de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec, que oui le virus a eu quelque chose de pénible mais rien à voir avec le tsunami économique à venir. Bref, Le monde ne sera plus comme avant qui est le titre d’un essai en collectif sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal. On passe en revue les transformations géopolitiques qui ne seront plus calquées sur celles d’avant, le populisme, les changements climatiques. La liste est longue dont les sujets sont repris par un aréopage intellectuel de haut niveau. Un livre boule de cristal, c’est selon. Mais des faits annoncés sonnent très bien à nos oreilles.
Le monde ne sera plus comme avant. Collectif. Les Liens qui Libèrent 334p.  

 


 

Un endeuillé des Beatles imagine une série de concerts post-séparation

Pour l’histoire de la musique, l’année 1970 marque un tournant avec la séparation des Beatles. On spécule même encore de nos jours le pourquoi du comment de cette dislocation du groupe mythique. En tout cas, l’ingénieur du son et documentariste Arnaud Hudelot semble ne pas s’en être remis encore, puisqu’il se permet de fantasmer sur une série de concerts potentiels post-séparation qu’il imagine avec grand talent. Cette pop fiction The Beatles are back! plaira d’emblée aux admirateurs des Fab Four qui n’ont pas encore fait leur deuil. Bien que nous soyons en plein délire d’anticipation, c’est rudement bien présenté. Pour lui, fiction aidant, les Beatles ne sont pas morts.
The Beatles are back! Arnaud Hudelot. Le mot et le reste 269p.  

 


 

La naissance d’une chanson décryptée

Sarah-Anne Arsenault a déjà une jolie carte. Doctorante en musicologie recherche et création à l’Université Laval, elle est également diplômée du Conservatoire de musique de Montréal en écriture musicale. Elle est aussi compositrice, cheffe de choeur et enseignante dans la ville de Québec, ouf!  Et comme si ça ne suffisait pas, elle a trouvé le temps de rédiger un essai Écrire une chanson avec des jeunes basé sur son expérience personnelle de pédagogue. D’entrée de jeu, elle n’écrase pas son jeune auditoire de son savoir, mais les laissent librement s’exprimer. Elle décortique tout ce qui fait la genèse d’une chanson. Ce qui d’office doit plaire aux élèves qui vont trouver là quelque chose qui les rejoint et surtout du concret. L’auteure a fait un travail remarquable de pédagogie en analysant ici ce qui constitue le processus de création.
Écrire une chanson avec des jeunes Sarah-Anne Arsenault. Les Presses de l’Université Laval 224p.      www.pulaval.com

 


 

A la rencontre d’un grand théoricien de la philosophie Samouraï

Il a toujours été dit, qu’un des grands principes fondateurs des arts martiaux, était d’associer une spiritualité en toile de fond à la motivation guerrière ou d’auto-défense. Et un des grands penseurs nippons du domaine est Yamamoto Tsunetomo qui vécut il y a 300 ans et qui a laissé en héritage le Hagakure texte influent en la matière. Grâce au professeur Alexander Bennett qui est professeur associé à la division des affaires internationales de l’Université de Kansai au Japon, on a accès à cet enseignement supérieur qui était présenté autrefois en deux tomes, et qu’il a réuni ici. On trouve bien entendu une foule de préceptes. Un deux a retenu notre attention, c’est celui touchant à la maturité et où le sage soutient qu’à quarante ans, un individu doit savoir où il en est dans sa vie et être capable de faire des choix éclairés en fonction de son expérience de vie.
Hagakure Yamamoto Tsunetomo. Éditions Budo 319p.    www.budo.fr

 


 

Un essai fondateur sur les droits de l’homme, un autre regard

Le sociologue allemand Niklas Luhman a une vision un peu en marge de ce qu’on considère touchant aux droits de l’homme. On publie son essaie Droits de l’homme et différenciation sociale. Pour décrire cette vision particulière, nous citerons exceptionnellement la quatrième de couverture.
“Dans une veine quasi wébérienne et surtout durkheimienne, Niklas Luhmann, dans Droits fondamentaux et différenciation sociale, s’attelle à réfuter les fondements jusnaturalistes et axiologiques des droits fondamentaux qui, dans une perspective sociologique, ne sont que des mécanismes sociétaux développés par l’État moderne pour assurer son autopoïèse. À travers les concepts de sa théorie des systèmes, encore en chantier, Luhmann démontre de manière convaincante les limites d’une fondation jusnaturaliste des droits fondamentaux, en dévoile les fonctions sociales latentes en laissant ouvertes et sans réponses explicites la question de leurs origines historiques religieuses chrétiennes, conférant un sens nouveau à la dignité humaine, la liberté et l’égalité dans les démocraties libérales. Brillant et conceptuellement fascinant à bien des égards, cet ouvrage de sociologie politique permettra à tout lecteur, d’une part, de mesurer le chemin accompli par Luhmann dans l’élaboration de la théorie des systèmes, surtout dans celle du rapport qu’entretiennent les systèmes politique et juridique des sociétés modernes et, d’autre part, d’apprécier les fonctions systémiques sociales des droits fondamentaux”.
Droits de l’homme et différenciation sociale Niklas Luhmann. Presses de l’Université Laval 236p.    www.pulaval.com

 


 

Dans l’univers particulier de la trottinette

La trottinette free-style est entrée dans la panoplie de ce qui constitue la jeunesse d’aujourd’hui. Qui a ses théoriciens dont Antoine Magalhaes qui cartonne sur You tube avec un peu plus d’un million et demi de “followers” pour reprendre l’anglicisation inquiétante de notre civilisation “autrefois” francophone. Il a décidé de consigner son savoir dans un petit guide qui plaira aux adeptes Scoot 2 street où il montre tout ce qu’il est possible de réaliser avec ce petit engin sur deux roues, illustrations  l’appui. Avec des mouvements qui ont chacun leur vocabulaire “angliche” bien sûr.
Scoot 2 street Antoine Magalhaes. Michel Lafon 126p.   www.michel-lafon.com