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Du théâtre sur le thème de la protection de la jeunesse
Au Québec, une récente statistique nous informait que la Direction de la protection de la jeunesse avait une liste de 3000 dossiers à traiter. C’est dire la dimension que prend la violence faite aux jeunes. Et on s’étonnait que la création artistique ne se soit pas emparée plus tôt de ce thème. Ce vide est comblé avec la première pièce de théâtre de Marie-Ève Bélanger avec la collaboration de Marie-Andrée Lemieux intitulée Monstres. Qui met à l’avant-plan toutes les dimensions de ce que ça suppose que cette enfance mal-aimée, souvent ballotée d’une famille d’accueil à une autre. Les dialogues au vu du sujet sont forts et seule la voix des interprètes sur les planches vont donner du relief aux répliques. A ceux que cette problématique intéresse vous avez ici un matériau de choix.
Monstres Marie-Ève Bélanger avec Marie-Andrée Lemieux. Atelier 10. 99p. www.atelier10.ca |
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Des nouvelles brodées sur la pandémie de la Covid-19
Les vérités commencent à sortir peu à peu, qui ramène la “pandémie” de la Covid-19 avec ses ravages corollaires dont on en subit encore les effets, dont l’anxiété dans la population. Le Québec a particulièrement souffert de cette dictature sanitaire. Bref, la littérature entre dans la danse avec Je voudrais tant croire que tout finira bien de Jean-Paul Beaumier. Qui nous fait voir les dégâts sociaux que cela a causé à travers ses différents personnages. Il a le talent de vampiriser les états d’âme de tout un chacun. En fin de lecture, on se prend à souhaiter que jamais il ne s’orchestrera un tel tissu de limitations des droits de la personne. Oui on voudrait tant croire que tout finira bien, mais surtout que ça ne se reproduise plus, ou que les gens, mieux informés, n’avalent pas toutes les couleuvres gouvernementales.
Je voudrais tant croire que tout finira bien Jean-Paul Beaumier. Leméac 133p. |
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Un nouvelliste hyper talentueux qui n’a pas peur des mots rudes
Si vous êtes amateurs de nouvelles, voici un recueil qu’il faut absolument placer au-dessus de votre prochaine pile d’achats de livres. Il s’agit de Bill de François Kearney. En gros, ses personnages se démènent avec ce que les jovialistes ont qualifié de “beau cadeau de la vie”. Mais mon dieu que la route est parsemée d’embûches et que si vous éprouvez un mal de vivre comme Frédéric. Il a beau se rendre au Laos, le voilà pris de nostalgie pour…Natashquan. Ce qu’il y a de remarquable dans ces textes, ce sont les répliques “trash” qui nous ressemblent tellement au-delà de la bien pensance. Vous allez prendre un grand bol de défoulement à cette lecture incontournable. D’exprimer son ressenti comme il le fait à travers ses créatures confère à Kearney le statut de bienfaiteur de l’humanité.
Bill François Kearney. Hurlantes 232p. |
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Ode aux mamans
Julie Huard rend compte de l’importance de la mère dans la vie d’un individu. Cela donne Les merveilleuses. On aurait souhaité au vu de la planète qui étouffe, un manifeste contre la procréation, mais bon, le lobbying social en faveur de faire des enfants est encore trop fort avec pour conséquence un mal de vivre qui gagne la majorité des individus n’ayant pas demandé à venir sur terre et qui s’évadent du mal terrestre à travers moult addictions. Mais ici, la mère est sanctifiée dans ces pages. Et tant mieux si un rare lien affectueux se tisse entre génitrice et progéniture. On envie presque que cet amour maternel ne soit pas aussi répandu. Puis quand on a aimé sincèrement une maman, la mort de cette dernière est une épreuve bien décrite par la romancière. Qui au passage écrit superbement bien. Une véritable classe de maître du savoir écrire, à proposer à nos élèves en quête d’élévation.
Les merveilleuses Pavane pour une mère stellaire. Julie Huard. David 160p. www.editionsdavid.com |
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La psychologue star partage ses certitudes
La psychologue Rose-Marie Charest est sans doute la professionnelle la plus connue de son domaine, en raison de ses nombreuses participations médiatiques où les téléspectateurs, entre autres, ont pu apprécier la qualité de son jugement, sa bienveillance et son refus d’idées toutes faites sur la nature humaine. Celle qui fut longtemps présidente de son Ordre, a cru bon de consigner dans Ce que j’ai appris de vous le bilan de son savoir forgé sur 42 années de consultations. Il est énormément question de l’enfance, de la relation parents-enfants et de ce que c’est que d’être parents avec ce que ça comporte d’exigences. C’est un livre qui vous veut du bien. Alors qui peut-être contre la vertu ? Elle parle d’un bonheur atteignable, quoique l’expérience nous enseigne que le bonheur est une lubie, au mieux des moments de joie. La psychologue nous gratifie d’outils pour baigner dans la plénitude.
Ce que j’ai appris de vous Rose-Marie Charest. La Presse 192p. www.editionslapresse.ca |
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Constance, la rêveuse qui veut changer le monde
Le personnage central prénommé Constance du roman Vingt-six petits soldats sans âme de Miro Larocque qui s’exprime à la première personne, se présente d’emblée comme une rêveuse. Et elle aime coucher sur papier ses illusions. Dans sa vie, sa route se croise avec celle de celui qui a pour prénom Homard. Un mentor pour elle côté écriture et qui se double d’un être tordu qui vend de la came pour bonifier son niveau de vie. Il lui sera à la fois bénéfique et nuisible. Attention lecteur en devenir, ce texte est comme un long souffle, sans paragraphes, ni chapitres. C’est un peu étouffant, car c’est un basique qu’en écriture, il faut que le texte respire. Mais le contenu l’emporte sur le contenant, de sorte que vous vous prendrez d’intérêt pour Constance pétrie d’idéaux. Comme on dit, chacun a le droit de rêver sa vie.
Vingt-six petits soldats sans âme Miro Larocque. Leméac 212p. |
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Une souris sympa comme tout qui nous initie à l’art visuel
Il y a bien des avenues pour initier une personne au monde de l’art pictural. Agathe Diehl passe à travers la souris Mimi pour nous inculquer les premières notions à connaître pour qui veut s’intéresser à la peinture. Cela donne deux albums mignons comme tout ayant pour titre Mimi l’artiste. Le premier a pour sous-titre “A la rencontre de l’abstraction” et l’autre “A la découverte des couleurs”. C’est à la fois ludique et pédagogique. Même un adulte peut se risquer le nez s’il ne connaît pas cet univers. Ces ouvrages devraient se retrouver impérativement dans toutes les bibliothèques scolaires, si scandaleusement appauvries. |
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Faire connaissance avec le théâtre japonais
Dans une entrevue parue récemment à la télé, Amélie Nothomb, raconta que son père, fou de théâtre japonais, il était diplomate au Japon, pouvait se farcir de pièces locales de plusieurs heures. C’était sa folie. La dramaturgie nippone est à la fois exigeante et fascinante. Et pour ceux qui voudrait y entrer sur la pointe des pieds, voici un ouvrage d’une édition graphique remarquable, à la hauteur de son sujet Histoires d’amour et de mort du théâtre japonais de l’italienne érudite Ornella Civardi qui a regroupé dans ses pages bizarrement imprimées (vous verrez en le feuilletant) des oeuvres majeures de ce pays. Nous sommes ici en face de grands sentiments. Car si les japonais comme la plupart des asiatiques sont tout en réserve à la ville, sur les planches c’est une toute autre affaire où les sentiments trouvent à s’éclater.
Histoires d’amour et de mort du théâtre japonais Ornella Civardi. Éditions Nuinui. |
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De belles folies culinaires italiennes
A la rédaction nous avons tous en commun d’être complètement dingues de cuisine italienne, à croire que nous étions italiens dans une vie antérieure. Alors vous pouvez imaginer notre jubilation à la sortie du livre Moccione portant le nom du restaurant italien montréalais éponyme. Lucas Cianciulli et Maxime Landry les deux copropriétaires partagent généreusement le fruit de leur savoir. Et si vous avez envie de sortir des pâtes servies de façon traditionnelles, vous avez ici l’imagination dans l’assiette avec par exemple les pappardelle, ragoût de saucisse, olives taggiasche ou encore le mezze maniche alla carbonara, en passant par les tortellini in brodo. Toute résistance est vaine. Et l’éditeur, Cardinal, a mis un soin jaloux à la présentation graphique avec une abondante iconographie, avec des photos de plats à faire saliver. C’est un plus dans votre bibliothèque culinaire, à garder à portée de main.
Moccione Lucas Cianciulli et Maxime Landry. Éditions Cardinal 248p. |
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Jurassic Park à travers le prisme de la science
Quand il a lancé son film Jurassic Park en 1993, le cinéaste Michael Crichton n’imaginait certainement pas, donner naissance à une folie créatrice allant jusqu’aux jeux vidéo. Maintenant si on s’attache aux seules grosses bestioles que l’on voit évoluer à l’écran, qu’en est-il ? Qu’étaient ces grosses bestioles qui ont vécu voici des millions d’années ? Le cinéaste respecte-t-il la véracité de ces époques. Y a-t-il saupoudré un brin de fiction ? Pour en avoir le coeur net, vous pouvez vous référer à cet ouvrage que l’on peut qualifier d’érudit Jurassic Park et les sciences alors qu’un aréopage de scientifiques de hautes volées se partagent des pans d’études du film dans leur spécialité respective. C’est un travail de très grande rigueur. Chose certaine, c’est qu’après lecture vous ne reverrez plus le film de la même façon. Cette fois à la faveur de la réalité scientifique.
Jurassic Park et les sciences Sous la direction de Jean-Sébastien Steyer et Nicolas Allard. Avec les collaborations de Thierry Jandrok, Alice Lebreton et Jean-Philippe Uzan. Belin éditeur 253p. www.belin-editeur.com |
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Troisième tome des Curiosités touchant la Gaspésie
Pascal Alain et surtout Pierre Lahoud peuvent être décrétés les meilleurs guides du Québec. Ils persistent et signent avec ce troisième tome consacré à la Gaspésie. Les deux premiers concernaient la Baie-des-Chaleurs et la Pointe de la Gaspésie. Cette fois, on se concentre sur le littoral nord. Qui ont le voit bien dans ces pages, ne manquent pas d’attraits. Pour la petite histoire, on rappelle l’influence de la compagnie Price dans le développement socio-économique du secteur. Ensuite, les nombreux spécialistes du terrain géologues, arpenteurs et tutti quanti sont tout à la joie d’explorer ces espaces dont ils n’hésitent pas à revendiquer la création de parcs nationaux. La Gaspésie a toujours été un coin de villégiature préféré des québécois (hormis le coût exorbitant des denrées). Cet ouvrage, après lecture, confortera dans le projet d’aller y faire un tour, tant ça regorge de trésors, pour beaucoup géographiques. Curiosités de la Côte de la Gaspésie figure déjà à sa sortie comme un des joyaux de la collection.
Curiosités de la Côte de la Gaspésie Pascal Alain et Pierre Lahoud. Les éditions GID 222p. www.leseditionsgid.com |
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Considérations sur les soins et l’éthique en milieu hospitalier
Thierry Maguier en connaît un rayon sur ce qui se passe dans les hôpitaux du domaine public pour avoir fait carrière comme aide-soignant. Il a vu et entendu et se pique à juste titre d’avoir une opinion sur le soin apporté aux malades. Il livre ses positions dans un petit essai L’éthique dans les centres hospitaliers de la fonction publique. Le titre annonce peut-être un contenu hermétique. Au contraire, il sait très bien développer sa pensée en termes accessibles. Nous avons un petit cours d’histoire en préambule qui montre les avancées de la médecine et les défis nouveaux auxquels elle est confrontée. La question des fins de vie en est une et pas la moindre.
L’éthique dans les centres hospitaliers de la fonction publique Thierry Maguier. Éditions Vérone 148p. |
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L’essentiel à savoir sur l’espace
Les éditions Fleurus ont ceci de remarquable que leur catalogue jeunesse (accessible aussi au lectorat adulte) apporte une contribution significative à la culture générale si déficiente dans le système scolaire. A preuve ce très bel album La grande imagerie l’espace avec des textes de Hélène Grimault sur de superbes illustrations de Jacques Dayan. On fait un survol du système planétaire, de ses composantes, des différents programmes spatiaux de l’exploration, les équipages, les équipements, l’influence de la Lune par exemple sur la Terre etc. Dans le genre c’est superbement bien fait et donnera au lecteur le goût de poursuivre plus loin la connaissance du sujet. Cet ouvrage devrait également figurer dans toute bonne bibliothèque scolaire digne de ce nom. Et quel beau cadeau à offrir à un petit.
La grande imagerie l’espace Hélène Grimault et Jacques Dayan. Fleurus 220p. www.fleuruseditions.com |
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Découvrir Notre-Dame de Paris en version pop-up
A la rédaction de Culturehebdo nous avons un attachement particulier pour la cathédrale Notre-Dame de Paris car un de nos co-éditeurs, Daniel Rolland, a été le premier à inviter le titulaire actuel de ses Grandes orgues, Olivier Latry, à venir se produire en Amérique. Petit préambule pour annoncer la parution en format pop-up avec des illustrations en reliefs qui sont autant de défis techniques en imprimerie, de l’histoire et de l’architecture de la basilique. Ce travail est le fruit de David Hawcock. Une vulgarisation qui permet de connaître les bases de ce qu’il faut savoir sur ce temple chargé d’histoire et si symbolique.
Notre-Dame de Paris David Hawcock. Nuinui. www.nuinui.ch |
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Deux belles histoires pour les jeunes têtes
C’est dans la tête des jeunes enfants qu’il faut semer pour les armer à faire face à la vie. Et les contes comme les histoires mettent déjà en garde à propos des forces du bien et du mal, d’où la nécessité d’en transmettre la lecture. Voici deux belles occasions. La première pour les vraiment tout petits, à être lu par les parents,c’est Comme toi papa! de Jane Chapman aux éditions 1,2,3 Soleil. Qui raconte le lien indéfectible entre une jeune mammouth, Kaya, et son paternel à qui elle voue une dévotion sans pareil. Papa c’est son modèle absolu.
L’autre histoire pouvant être lue par une jeune qui maîtrise déjà la lecture est Le complot pharaon dans la série “Enquêtes au clair de lune” chez Fleurus signée Catherine Mollica et Jean-François Rochas avec des illustrations réussies de Florence Guittard. C’est une histoire de complot donc, alors que des ennemis du pouvoir séquestrent le jeune prince égyptien Seth ainsi que l’amie de ce dernier, la jeune Tiyi. Comment parviendra t-on à les libérer ? A tout le moins d’alerter le père de Seth, oui mais comment ? Le lecteur est ici interpellé. |
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Marcel Boulais est un saguenéen d’adoption, lui, né en Montérégie. Il enseigne les sciences politiques au Cégep de Jonquière. Il y a belle lurette, il avait entrepris un travail de maîtrise sur le thème de ce qui aujourd’hui est devenu livre Histoires électorales au Saguenay-Lac-Saint-Jean. On ne peut avoir sujet plus pointu. Il analyse en détail les comportements électoraux dans ces régions sur une période allant de 1867 à 2022. Alors que l’on connaît bien la “rivalité” entre ces deux territoires, on sera étonné d’apprendre que côté votation, il y a similitude. C’est un travail de grande rigueur pour qui veut comprendre ce qui guide les choix des électeurs dans ce coin de pays qui est, n’oublions pas, entre autres, un “Royaume”.
Histoires électorales au Saguenay-Lac-Saint-Jean Marcel Boulais. Éditions GID 443p. www.leseditionsgid.com |
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La relation du chien avec l’homme à travers l’histoire du Québec
L’historien Jean-Pierre Hardy qui a longtemps été au service du Musée canadien des civilisations et actuellement co-concepteur du Musée virtuel de la Nouvelle-France fait la preuve qu’il n’y a pas de sujet ennuyeux du moment où le messager est passionnant. Et il le prouve avec la sortie de Les relations entre les hommes et les chiens dans la vallée Laurentienne pour lequel il s’attarde à la période allant de 1660 à 1850. Et bien qu’il centre son travail sur ce territoire, les mêmes phénomènes relationnels entre l’individu et le canin se voyaient ailleurs dans la Belle Province. Il est question à un moment donné de cas de rage qui a donné naissance à une extermination. Bref, c’est vraiment un sujet novateur qui nous en apprend énormément de pages en pages. Et notamment quelle était la relation entre autochtones et pitous.
Les relations entre les hommes et les chiens dans la vallée laurentienne Jean-Pierre Hardy. Les éditions GID 218p. www.leseditionsgid.com |
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Présence Suisse au Québec
Au contraire des États-Unis qui est un pays forgé par des immigrations successives, le Québec n’a pas connu ce melting pot. Toutefois de petites présences ethniques sont venues enrichir au fil des siècles la civilisation québécoise. C’est le cas notamment des Suisses. Un qui s’y connaît en matière d’enrichissement ethnique au Québec est l’avocat Denis Racine. Ila beaucoup publié sur le sujet et persiste et signe avec Soldats et immigrants suisses en Nouvelle-France et au Québec (1649-1901). Comme c’est un généalogiste rompu du domaine, son ouvrage se présente comme une succession généalogique où on reconnaîtra des patronymes dont on s’étonnera qu’ils aient eu des ascendants venus du pays helvète. Les amateurs de nos racines se trouvent ici dans une bonbonnière.
Soldats et immigrants en Nouvelle-France et au Québec (1649-1901) Denis Racine. Éditions GID 266p. www.leseditionsgid.com |
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Il était une fois des gardiens de phare à l’Île aux Perroquets
L’anthropologue et professeur à la retraite de l’Université Laval Paul Charest est reconnu pour son étude sur la vie des innus. Mais sa curiosité n’a pas de limite. Ainsi en parcourant des fonds aux Archives nationales du Québec à Québec, il est tombé sur le journal méconnu du gardien de phare Placide Vigneau complété par son fils Hector Vigneau. Il a dès lors été la joie de mettre à la connaissance du grand public ce qui devient Gardiens de phare en Minganie avec pour sous-titre “Analyse du journal de l’Île aux Perroquets (1892-1919)” Au premier abord on pourrait trouver ce thème un peu hermétique. Mais absolument pas. C’est qu’on découvre comment on pouvait survivre en mode autosuffisance sur cette île où tout était à faire. Il fallait cultiver pour ses légumes, pêcher pour se nourrir, etc. Le bois de marée remplaçait les forêts pour pouvoir se chauffer. C’est carrément passionnant. Et cela pourrait même faire l’objet d’un film où on verrait très bien l’acteur Roy Dupuis, ardent défenseur de notre éco-système.
Gardiens de phare en Minganie Paul Charest. Les éditions GID 310p. www.leseditionsgid.com |
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L’histoire terriblement humaine de Québec
Des ouvrages sur la ville de Québec et son histoire, il en pleut. Mais celui que consacré Réjean Lemoine à la Vieille Capitale se démarque nettement, en misant sur la vie quotidienne de ses habitants au fil des siècles. Un début sur la fin de la Nouvelle-France pour arriver à la Conquête. On apprend le désir de constituer un conseil municipal comme on en voit aux États-Unis, l’insalubrité…il fallait apporter ses déchets soit-même au dépotoir. La justice expéditive où dans le cas d’un trublion politique, son procès dura deux heures! Il fut pendu et éviscéré vivant en public. Bref, vous voyez comment on aborde la grande histoire par la petite. Et l’auteur se double d’un conteur remarquable. Le plus beau livre de chevet de la saison!
Québec au fil des siècles Réjean Lemoine. Les éditions GID 458p. www.leseditionsgid.com |
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Être écrivaine en francophonie
Du 24 au 28 avril dernier, le Festival Metropolis bleu à Montréal, de concert avec l’Académie des lettres du Québec, accueillait le Parlement des écrivaines francophones. L’occasion pour diverses voix de la littérature au féminin de se faire entendre. Ceux qui n’ont pas eu la chance d’y participer, qu’elles ne soient pas pris de remords car les éditions Mémoire d’encrier ont eu l’heureuse idée de publier les actes de ces colloques. Et ce grâce à la supervision de Lise Gauvin et Fawzia Zouari. Et ce qu’il y a d’intéressant à retenir, c’est comment la représentation ethnique vit sa francophonie.
La francophonie au féminin Un espace. Collectif. Mémoire d’encrier 194p. www.memoiredencrier.com |
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Parce que c’était Benoît, parce que c’était moi
Paraphrasons ainsi Étienne de La Boétie dans sa définition de son niveau d’amitié avec Montaigne. Ici c’est Geoffrey qui va hériter du journal de son âme soeur Benoît, qui va rompre le contrat avec la vie terrestre et mettre fin à ses jours. C’est le choix qu’à fait Jean-Christophe Folly avec ce matériau qui devient son premier roman intitulé Benoît blues. La mort à des douleurs à nulle pareille nous a dit le poète. C’est ce que traduit bien l’écrivain avec un talent confirmé. Même si parfois il y a des signes annonciateurs de suicide, en général le suicidé prend son monde par surprise. Laissant les survivants avec un milliard d’interrogations et parfois des culpabilités, genre: avoir su. Ceux qui ont vécu cette épreuve seront interpellés à chaque page. Les autres seront témoins du cheminement de Benoît pour en arriver à cette fin tragique.
Benoît blues Jean-Christophe Folly. Mémoire d’encrier 242p. www.memoiredencrier.com |
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Réminiscences algériennes
Les déterrées de Katia Belkhodja est l’histoire de la protagoniste Rym qui, avec ses cousines, algériennes, sont établies au Québec. Elles ont tout de même le pays natal tatoué sur le coeur et elles ne ratent aucune occasion de faire jouer leur mémoire et de ramener en surface des souvenirs de jadis lorsqu’elles étaient en Algérie. Ce qui vaut le détour vers cette lecture, c’est que l’écrivaine sait restituer toute la couleur de ce pays magnifique du Maghreb. Au sortir de la dernière ligne du roman, on a presque le goût de prendre le premier avion et de s’y rendre. A défaut de réaliser ce souhait, on peut lire et relire ces pages qui mettent en valeur le sens de l’observation de Katia Belkhodja.
Les déterrées Katia Belkhodja. Mémoire d’encrier 399p. www.memoiredencrier.com |
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On lève le voile sur l’identité de Monsieur de La Violette
Dans les livres d’histoires du Québec, Monsieur de La Violette, connu comme tel, est celui qui fut le fondateur et premier commandant du Fort de Trois-Rivières en 1634. Mais c’est tout ce dont on savait à son sujet. Grâce à la curiosité de Alain Gervais qui s’est fait une spécialité comme historien de Trois-Rivières, le voile est maintenant levé sur l’identité du personnage qui se nommait Robert de Lonvilliers. Ce noble était seigneur de Poincy. Alors pourquoi ce Laviolette ? Intrigant ? Vous n’avez pas tout vu. C’est pourquoi, les amateurs de notre histoire auront tout intérêt à se diriger vers cette plaquette qui a le mérite de mettre un terme au mystère.
Sur la piste de La Violette, Robert de Lonvilliers Alain Gervais 123p. www.leseditionsgid.com |
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Il était l’architecte préféré de Mgr. Bourget
Quand on déambule boulevard René-Lévesque, on ne peut qu’être admiratif devant la cathédrale Marie-Reine-du-Monde à l’intersection de la rue Metcalfe. Qui reproduit à l’échelle la basilique Saint-Pierre de Rome. Le signataire de la version montréalaise est l’architecte Victor Bourgeau le chouchou de l’archevêque de Montréal, Mgr. Ignace Bourget, qui ne voyait jamais petit. Le prélat qui ne lésinait sur rien pour parvenir à ses fins, l’envoya à la Cité du Vatican pour prendre les mesures nécessaires. Louise Legault nous offre une biographie de référence sur Bourgeau qui se déploya dans diverses églises et immeubles religieux. On prend connaissance du contexte de travail dans lequel ce maître qui contribua au surnom de Montréal ville aux cent clochers, bossait. Il a même complété sur les tours de l’église Notre-Dame de Montréal, le travail de l’architecte John Ostell. Il était temps que cette vie édifiante, excusez le jeu de mots facile, soit connue du grand public. On imagine le travail de recherche préliminaire qui a été nécessaire avant d’écrire la première ligne.
Victor Bourgeau Louise Legault. Les éditions GID 256p. www.leseditionsgid.com |
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Une auteure proche de vous, comme une amie
Ce qu’il y a de bien de chroniquer les livres, ce sont les surprises que le facteur ou la messagerie nous font parvenir. Ainsi ce dernier arrivage Je mets mes rêves sur la table de Martina Chumova. C’est un style qui est en équilibre entre le journal et la nouvelle. Quoi qu’ici, dans ces pages, l’écrivaine se livre au lecteur comme le ferait une amie intime. Comme c’est à la première personne, on se sent immédiatement concerné. Et la fille sait comme nulle autre jouer de sa faculté de lucidité chronique. Vous vous reconnaîtrez à travers certains de ses états d’âme. Un nom à suivre assurément. Vite un autre bouquin.
Je mets mes rêves sur la table Martina Chumova. Le Cheval d’août 130p. |
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L’expérience vraie d’une communauté d’autistes
Les autistes c’est un monde que l’on n’a pas fini d’explorer, tant ceux qui sont connus comme tels ne forment pas un bloc monolithique. En tout cas, historiquement ils ont fasciné un Fernand Deligny qui a formé une communauté dans les Cévennes avec des moments de vie extraordinaire, va sans dire, avec cette clientèle hors norme qui composait ce groupe conçu pour eux. Jacques Lin et sa compagne ont passé un demi siècle auprès des autistes. Il ne pouvait pas manquer de décrire le travail, l’apostolat serait le mot le plus approprié, que fut celui d’un Deligny. C’est un témoignage qui donne La vie de radeau. Sujet plus humain que ça…
La vie de radeau Jacques Lin. Éditions Le mot et le reste 208p. |
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Quand Henry D. Thoreau s’extasiait sur les couleurs d’automne
Le temps nous manquant, nous aurions été curieux de savoir si Henry D. Thoreau a mis le pied au Québec pour admirer, comme tant d’européens de nos jours, le changement de couleurs de nos forêts quand vient l’automne. Lui, désigne les forêts américaines. Il était fan de ce changement de teinte. Au point qu’il a envisagé en 1853 d’en faire un livre, qui ne verra le jour qu’après sa mort Teintes d’automne que réédite les éditions Le mot et le reste dans une traduction de Nicole Mallet. Jamais l’homme de plume a été au plus près de la description de ces modifications du paysage dont il ne se lassait jamais. Il a à tout le moins donné une conférence sur ce thème. Car l’individu au plus près de la nature nous dit-il, échappe ainsi aux vicissitudes de l’existence et ramène à l’essentiel. Un bel ouvrage très à propos pour qui cherche une thérapie peu coûteuse pour échapper à ce monde fou.
Teintes d’automne Henry D. Thoreau. Le mot et le reste 122p. |
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Des scénarios apocalyptiques de la fin de l’univers
L’astrophysicienne Katie Mack est titulaire de la Chaire Hawking à l’Institut Périmètre au Canada. Notre concitoyenne s’attache à l’étude de la matière noire. Jouant un peu aux cartomanciennes, elle est partisane, que tout comme il y a eu un Big Bang du commencement du cosmos, il y aura une fin. Oui, comment va-t-elle se manifester ? Elle a donc mis de l’avant cinq scénarios possibles qu’elle détaille dans Comment tout finira. Ceux qui s’intéressent au sujet vont jubiler devant ces possibilités qui relèvent toutes du gigantesque, va sans dire lorsqu’il est question des galaxies.
Comment tout finira Katie Mack. Quanto 270p. www.editionsquanto.com |
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Un marseillais et son abécédaire des révolté(e)s
Cette série des Humanitatis Elementi de Michéa Jacobi ne fera pas certes la manchette au JT de 20h. de France 2, mais ça le devrait. Car Insurgé(e)s est le onzième tome de cette collection en forme d’abécédaire qui rassemble des portraits d’individus, hommes et femmes qui, au cours de l’Histoire se sont rebellé(e)s contre un système donné Par exemple on trouvera la figure de Georg Esler qui a failli tuer Hitler dans un attentat dont le Führer a échappé de justesse. Le gars en paiera de sa vie, lui qui avoua spontanément être l’auteur de l’attentat. Ces personnages ont en commun une volonté à toute épreuve et qui peuvent nous servir de modèles, car le courage en ce moment fait largement défaut pour cause de manque de confiance en soi. Eux en avaient à revendre.
Insurgé(e)s Michéa Jacobi. Éditions La Bibliothèque 118p. |
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Sur le premier ancêtre des Ouimet au Québec
Les amateurs de tout ce qui touche à l’histoire du Québec ou à la généalogie, vont prendre un immense plaisir à découvrir la vie de Jean Ouimet, l’ancêtre de tous les Ouimet dans la Belle Province. Seul au monde, il va quitter la France à bord d’un navire où se trouve également Mgr. de Laval, rien de moins. Ce dernier seigneur de l’Île d’Orléans entre autres choses, sera le lieu d’établissement de notre colon qui sera un homme prospère. L’auteure de cette vie incroyable est Gabrielle Ouimet qui a migré à plusieurs endroits, d’abord de l’Ontario, puis à Fermont dans le Grand nord québécois puis pour atterrir en Acadie. Cette enseignante de formation n’a eu de cesse de promouvoir le français et d’aider les immigrants dans cette langue. Dans son rôle d’historienne, elle fait merveille car on suppose à la lecture une intense recherche préliminaire. Dont profite le lecteur, car la dame se double d’une excellente conteuse.
Une autre vie en Nouvelle-France Gabrielle Ouimet. La Grande Marée 208p. www.lagrandemaree.ca |
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Des empereurs romains qui se la jouaient en simplicité
L’histoire de l’antiquité romaine regorge de faits à savoir, dont certains sont proprement renversants. Saviez-vous par exemple, que les empereurs romains gagnaient en charisme quand il se la jouaient simple. Ils n’étaient pas tenus de se pavaner dans des vêtements luxueux. Et au contraire, une fois la notoriété élevée, ces monarques qui se faisaient républicains à leur façon par leur proximité avec le peuple, pouvaient connaître des phases descendantes. C’est de tout cela dont nous entretient passionnément Pascal Montlahuc, maître de conférences à l’Université Paris Cité. C’est toute une galerie de personnages qui défile sous nos yeux. Avec des empereurs dont on voit la limite de leur patience quand ils devaient sévir, en dépit de leur accessibilité.
Prince et citoyen Essai sur le charisme de l’empereur romain d’Auguste à Sévère Alexandre. Pascal Montlahuc. Presses de l’Université Laval 363p.
www.pulaval.com |
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C’était Nijinski le dieu de la danse
Vaslav Nijinski a été le génie de la danse classique au début du XXème siècle. Il faudra attendre Noureev pour atteindre à nouveau ce statut et encore. Comme la mémoire est une faculté qui oublie, c’est à un véritable devoir de mémoire que nous convie Perrine Le Querrec qui nous offre une biographie succincte qui vaut le détour et qui a pour titre Soudain Nijinski. Cet être qui aux Ballets Russes scandalisera avec sa chorégraphie étoritque dans l’Après-midi d’un faune où il mimait la pénétration. Oh! là, là. La biographe nous le montre de son ascension à sa chute en psychiatrie. Ce livre devrait figurer dans les salles de cours comme complément à une culture générale déficiente.
Soudain Nijinski Perrie Le Querrec. Éditions la Contre-Allée 160p. www.lacontreallee.com |
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Le ténébreux cold case entourant la mort de l’ingénieur Gerald Bull
C’est le journaliste radio-canadien Normand Lester, qui le premier,nous fit connaître la vie et l’étrange fin de l’ingénieur canadien Gerald Bull assassiné mystérieusement. Il restera pour l’histoire, l’inventeur d’un fameux canon. Mille choses ont été dites à son propos, agent du Mossad, de la CIA ou du M16. Chose certaine, il était un sujet d’intérêt. Marie-Paule Villeneuve revient sur cet important fait divers. Avec brio elle raconte qui était cet homme brillant et convoité. Elle qualifie son ouvrage Qui a tué Gerald Bull? de roman. Ce n’est pas un roman, mais plutôt une vie de roman. Car tout ce qui est rapporté dans ces pages relève, on le voit bien, d’une recherche approfondie. Pour ceux qui aiment les histoires d’espionnage, vous êtes en terrain conquis.
Qui a tué Gerald Bull ? Marie-Paule Villeneuve. Goélette 211p. www.goelette.ca |
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Le terroir, lieu fécond pour les révolutions sociales
Samuel Grzybowski a une longue fiche de contributions comme activiste et entrepreneur social. Il a les régions tatouées sur le coeur. Et il se fait fort de rappeler que les terroirs sont des lieux de force. Et pour preuve encore de son engagement envers le social de base, il publie ce qu’on eut classer comme un manifeste Les terroirs et la gauche. A lire sans faute si vous désespérez amèrement de la classe politique. Il nous rappelle que dans l’histoire, ce sont des régions de qui, sont parti des mouvements importants de contestations qui ont fait la petite et la grande histoire de l’Hexagone. C’est un enseignement d’espoir qu’il nous partage. Nous gratifiant généreusement du mode d’emploi à gauche, bien entendu.
Les terroirs et la gauche Samuel Grzybowski. Éditions du Faubourg 222p. www.editionsdufaubourg.fr |
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Une écrivaine qui peine à joindre les deux bouts
Marie-Sissi Labrèche demeure dans les mémoires comme celle qui a accouché de Borderline porté au grand écran. Elle s’est laissé désirer et l’attente en a valu la peine car Un roman au four est punché comme on s’attend d’elle. Un roman qui met en scène une mère de famille, écrivaine, avec un mari qui bosse comme un fou pour que le croûton ne vienne pas à manquer. Elle, de son côté, accepte des petits contrats d’écriture merdique et toujours sous-payés. Voilà, le décor est planté. Ça se lit avec bonheur. Et c’est écrit d’un seul souffle avec absence de paragraphes. On sent que l’écrivaine s’est en même temps offerte une cure de défoulement. Tous ceux qui font profession d’écrire dans ce très petit Québec prendront un plaisir particulier. Les autres découvriront ce qu’il faut en baver pour vivre de son clavier. Et ne nous faites pas attendre trop longtemps madame Labrèche.
Un roman au four Marie-Sissi Labrèche. Leméac 153p. |
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D’agréables chinoiseries
Ce n’est pas les idées reçues qui manquent quand il est question des asiatiques. Songeons seulement aux merveilleux pianistes classiques, presque parfaits et qui font l’objet de racisme, les étiquetant de merveilles purement mécaniques sans états d’âme. Un peu plus et on les qualifierait de robots. Le chinois d’origine canadienne Sheung-King s’est dit qu’il était peut-être temps de donner une sévère correction aux occidentaux qui véhiculent tant de préjugés. Cela donne un roman Tu manges une orange, tu es nue difficilement quantifiable. C’est un roman à la première personne où on assiste en compagnie du protagoniste à des tranches de vie, avec des renseignements sur les us et coutumes en Orient. C’est un livre très intelligent, et le lecteur sort de la dernière page, plus renseigné que lorsqu’il est entré au premier chapitre. Une belle découverte à faire.
Tu manges une orange, tu es nue Sheung-King. L’Interligne 145p. www.interligne.ca |
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Tu trouveras la paix dans ton coeur et pas ailleurs
Ce sont les mots tirés de la chanson culte de la regrettée interprète québécoise Renée Claude qui coiffe notre compte-rendu de la parution de L’immensité intérieure de Douglas E. Harding. Le célèbre sage et conférencier invite le lecteur à transpercer la couche de l’ego pour arriver à cette force intérieure pérenne. Son ouvrage débute par des ateliers où il partage des éléments de sa biographie. Car on ne peut transmettre que ce que l’on a expérimenté. Par après ce sont de longues entrevues sur le développement personnel mais dans le meilleur sens qui soit, et non pas à la manière des gourous qui font miroiter le bonheur. La qualité de Harding c’est son sens du réalisme. Il est humain de part en part. A lire pour trouver la quiétude recherchée.
L’immensité intérieure Douglas E. Harding. Éditions Accarias 216p. www.originel-accarias.com |
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Le quotidien d’une iranienne contemporaine
Être une femme en Iran est tout un contrat. Il y a de ces femmes, comme Sara Salar partagée entre crier pour dénoncer le carcan social et en même temps, laisser passer la caravane. Elle décrit son existence dans un petit livre chargé de vérités Je me suis probablement perdu. Elle s’interroge sur une ancienne amie, Gandom, la rébellion incarnée, dont elle n’a plus de nouvelles depuis des lustres. Celles et ceux aussi qui ont à coeur la condition féminine de par le monde, se doivent impérativement de faire un détour par cette lecture éclairante.
Je me suis probablement perdue Sara Salar. Éditions des femmes Antoinette Fouque 140p. www.desfemmes.fr |
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Deux titres accrocheurs aux éditions Baudelaire
La maison d’édition lyonnaise, qui ne lésine en rien sur le marketing et pour cause, quand on a d’excellents titres à promouvoir. Comme ces deux opus, dans deux ambiances opposées comme tout. D’abord le tome 2 de la saga de science-fiction Apriana “Les terres inghost” de l’écrivaine d’origine belge, Marla Parx. Ce livre est à ranger dans le pur style de la fantaisie avec des histoires entremêlées de royaumes. Qu’il serait trop long ici, faute d’espace à détricoter. Mais le talent de la romancière c’est d’être capable de se retrouver en cinq aventures, ouvrant des parenthèses qu’elle sait habilement refermer. La fantasy compte une multitude d’adeptes qui ont tout intérêt à venir en curieux dans ces pages. Le seul risque, l’addiction!
Et donc, toujours chez l’éditeur Baudelaire Moustapha Kane débarque avec En eaux troubles qui narre la romance entre une femme d’un âge certain et un jeune homme plus jeune. Une cougar quoi. Qui se pose des questions. Car cette liaison s’accomplit aussi dans le regard des autres. D’où le titre. Ceux qui sont dans cette situation vont se sentir interpelés au premier degré. Cela deviendra-t-il le livre de chevet de Brigitte Macron ? A défaut il sera le vôtre et vous en savourerez chaque ligne. Nous en tout cas, on a adoré au même titre que ceux qui ne jurent que par l’amour quel qu’il soit. La protagoniste s’interroge ici un peu trop. |
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Guillaume Apollinaire, guerrier et amoureux éperdu
Le poète célébrissime Guillaume Apollinaire était un démiurge à sa façon, goinfre à table et ne ne contentant pas d’un seul amour, il en trouva deux femmes à aimer. Une qui ne lui rendait pas la pareille et l’autre attentionnée jusqu’à la dévotion. On réédite un ouvrage paru il y a vingt-cinq ans, signé Frédéric Pajak consacré au moment où l’écrivain est sur le front. Entre deux éclats d’obus, il trouve l’inspiration même érotique, pour écrire à ces dulcinées. Cela donne une sorte de biographie amoureuse Le chagrin d’amour qui entremêle des textes sur cette tranche de vie et aussi des dessins qui vont dans le même sens, lui, son époque et ses fréquentations. C’est passionnant et c’est un euphémisme. On déplore que notre époque ne favorise plus de tels être entiers.
Le chagrin d’amour Frédéric Pajak. Les éditions noir sur blanc 332p. www.leseditionsnoirsurblanc.fr |
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Un justicier pas comme les autres
La psychologie et la criminologie nous ont enseigné que la violence était inscrite dans l’ADN de l’homme. Pour d’autres, comme le protagoniste de L’assainisseur roman fabuleux de Marine Sibileau c’est tout simplement une posture naturelle de l’esprit. En effet, l’homme qu’elle nous présente a pris sur lui d’éliminer tout ceux que bon lui semble nuisibles à l’humanité. Aussi simple que cela. C’est un portrait à nulle autre pareil dont la froideur d’esprit glace le sang. C’est une belle surprise de l’actualité littéraire. L’écrivaine a vraiment bien vampirisé la “moralité” de son personnage.
L’assainisseur Marine Sibileau. Éditions David 113p. www.editionsdavid.com |
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Un don exceptionnel qui cherche à être transmis
Avec La main qui guérit roman de la colombienne Lina Maria Parra Ochoa nous sommes en face d’un roman ésotérique si on peut dire, un peu comme on en trouve dans l’Alchimiste de Paulo Coelho. C’est l’histoire d’une jeune étudiante qui va recevoir un don de guérison de la part de son institutrice. Déjà ça promet. Mais la propre fille de l’étudiante voudra à son tour bénéficier de cette même disposition exceptionnelle et se mettra dès lors en quête de retrouver l’institutrice instigatrice de ce don rare. Une question est posée car si d’avoir une main qui guérit, vient avec des contingences que peut-être cette dernière n’a pas envie de léguer à son tour. C’est un roman chargé d’interrogations métaphysiques. Nous avons aimé plus que tout.
La main qui guérit de Lina Maria Parra Ochoa. Les escales 231p. www.lesescales.fr |
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Qu’est-ce qui vous fait vibrer du côté des arts ?
L’art qui accompagne la vie d’un individu, n’est-ce pas la plus belle façon de traverser son passage terrestre ? L’art c’est l’émotion. Marika Crête-Reizes dans Territoires d’engagement partage cette réflexion et mieux encore, est allée à la rencontre de diverses personnalités publiques pour leur demander qu’est-ce qui les chauffaient de ce côté là. Intéressant de découvrir des goûts personnels qu’on ne soupçonnait pas chez certains. Une lecture qui nous donne le goût d’être séduit à notre tour par le choc artistique.
Territoires d’engagement Marika Crête-Reizes. Atelier 10, 104p. www.atelier10.ca |
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L’exploitation dans ses facettes les plus sombres
Avez-vous remarqué combien l’actualité fait une large place à l’exploitation sexuelle qui prend parfois des dimensions stupéfiantes. A preuve l’affaire Pelicot en France où le mari droguait sa femme pour la faire violer ensuite par une cinquantaine d’hommes. Ou plus récemment ce chirurgien pédocriminel dans ce même pays, qui a agressé près de 300 fillettes et sa propre petite-fille, préférant ses victimes autour de l’âge de 11 ans. Et le Québec n’est pas en reste avec de sordides causes d’entraîneurs de sports qui, jouissant de leur autorité ont violenté garçons et filles. Un livre fait la radiographie de ce qui se passe c’est Monnayé-e par mon marchand de rêves qui s’attache beaucoup ici au volet traite de personnes dont on dit qu’au Canada c’est un fléau. Josée Mensales et Romy Verge-Boudreau. L’ouvrage se base sur des données recueillies par l’EILP qui est l’escouade intégrée de lutte contre le proxénétisme. Et on verra que ce ne sont pas que des jeunes filles qui sont prises au piège.
Monnayé-e Josée Mensales et Romy Verge-Boudreau. Éditions Hannenorak 179p. www.editions.hannenorak.com |
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Le coin santé physique et psychique
Dopamine aux éditions First signé Daniel Liberman et Michael Long est tout ce que vous devez savoir sur cette molécule neurotransmetteuse qui a une influence considérable sur notre psyché. A preuve, les créateurs de jeux vidéo le savent mieux que tout, qui en exploite la ressource pour créer une addiction. Ailleurs, elle a aidé des gens que l’on torturait à pouvoir supporter l’insupportable lorsque la chair et l’esprit sont attaqués. Ce bouquin d’une grande qualité de vulgarisation, nous permet de mieux prendre conscience de la complexité et la fascination de ce qu’est la mécanique humaine.
On soupçonnait que pour grimper des cimes élevées il fallait une sacrée dose de préparation psychologique. Et pour ne pas en douter, voici un guide d’entraînement mental pour qui s’apprête à défier les hauteurs. Il s’intitule La psychologie en escalade et nous le devons à Kevin Roet avec une préface du Dr. Julia Frearson. C’est fort intéressant de savoir tout ce que ça engage au niveau de la psyché de devoir grimper bien haut. Ce livre est édité bien évidemment par les éditions du Mont-Blanc dont le catalogue du domaine ne cesse de nous enchanter. Ce dernier opus à peine sorti des presses fait déjà référence. |
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