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Oui, lire le prince Harry, mais pour les bonnes raisons
Faisons confiance aux américains pour vendre quand il le faut. Et pour assurer la sortie du livre du prince Harry Le suppléant ils ont sorti la grosse infanterie. On parle déjà du livre le plus vendu de tous les temps. Il le faut bien s’ils veulent rentrer dans l’avance sur recette autour de 20 millions de dollars consentis à l’auteur au sang bleu. Sauf que ce battage a tourné essentiellement à des croustilles de corridors qui ne rendent pas justice à la démarche du jeune homme. Car loin de régler des comptes dans le genre vendetta, c’est surtout un livre sur comment parvenir à s’affirmer dans une famille qui n’a que le nom et où tout est codifié à l’extrême. Ceux qui chercheront des scandales seront déçus. Par contre les fervents de la croissance personnelle seront aux anges. Ce que vit Harry est ce qu’a vécu autrefois la soeur cadette de la reine, la princesse Margaret, qui a été aussi la suppléante avec une vie privée dévastée.
Le suppléant prince Harry. Fayard. |
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Sur la situation des femmes en France de 1914 à 1919
Jusqu’ici les historiens ont planché sur pas mal de choses. Mais un secteur de celle-ci avait été laissé dans l’ombre, la situation des femmes en France durant la Première Guerre mondiale, et particulièrement comment elle a été vécue par la noblesse et la bourgeoisie. Ce vide est maintenant comblé et de quelle façon par Bertrand Goujon maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Reims-Champagne-Ardenne. Il avait déjà signé un ouvrage concernant la participation des nobles mâles dans cette boucherie que fut la Première Guerre mondiale. Or que faisait leur dame durant ce temps. D’abord le contexte économique avait changé qui avait vu l’instauration, ô sacrilège, de l’imposition sur le revenu. Le train de vie allait changer. Moins d’hommes dans le panorama, car ceux-ci sont mobilisés. Il faut saluer le travail de l’auteur qui a consacré des heures à fouiller dans des archives. C’est un petit pavé qu’il présente. Et où on constate que, par la force des choses, le regard des femmes change sur le monde, et où pointe des désirs d’émancipation. A ceux qui attribuent des prix dans les catégories livresques sur l’Histoire, regardez un peu de ce côté-ci, car l’historien mérite toute notre reconnaissance.
Je maintiendrai femmes, nobles et françaises 1914-1919. Bertrand Goujon. Vendémiaire 901p. www.editions-vendemiaire.com |
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L’âme de la femme la plus haïe du Québec
Il fallait un sacré culot à David Ménard pour investir les sentiments de la femme la plus haïe au Québec, nous avons nommé Marie-Anne Houde la marâtre qui a fait mourir la petite Aurore baptisée pour toujours l’enfant martyr. Il imagine l’auteur du célébrissime infanticide dans sa chambre de mourante, attendant des lettres de son conjoint Télesphore. Nous avons ici un roman bien sûr où tout est imagination. Sachant l’extraction sociale de cette femme honnie, on à peine à croire qu’elle eu pu écrire si bien. Mais ça c’est la liberté du créateur. C’est curieux, ce roman paraît après qu’un historiographe André Mathieu ait publié un ouvrage remettant les pendules à l’heure concerant cette sombre affaire judiciaire où le bourreau faite femme n’est peut-être pas celle que l’on croyait, simplement victime de ragots de village. Bref, cette histoire fascine toujours et nous en avons encore une fois, une preuve éclatante.
L’aurore martyrise l’enfant David Ménard. L’Interligne 181p. www.interligne.ca |
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Cirque, chevaux, histoire d’amour
Pourquoi pas une jolie romance en ces temps si durs ? Les bons sentiments sont toujours bienvenus, surtout l’amour pur est une denrée rare. Ce petit préambule pour vous signaler la sortie de Prise Deux qui est le nom d’une écurie au Canada où travaille une jeune fille Zoé. Avec le coeur en peu en miettes, car l’élu bosse dans un cirque à Las Vegas. Son Darius, elle l’a connu dans un camp de cirque. En somme, on va vérifier ici si l’adage “loin des yeux, loin du coeur” est une réalité. Petit roman charmant comme tout signé Pierre-Luc Bélanger qui semble si connaître en tourments amoureux.
Prise Deux Pierre-Luc Bélanger. Éditions David 190p. www.editionsdavid.com |
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Deux essais féministes incontournables aux éditions Leduc
Fanny Anseaume est issue du monde de la mode et du luxe. Et entre deux activités du domaine, elle s’est arrêtée pour réfléchir sur ce qu’était devenu la notion de devoir conjugal à l’ère MeToo. Ce qui donne un petit essai Le devoir conjugal dans lequel on peut voir l’évolution tout de même: de l’injonction juridique de satisfaire son homme au sexpowerment des femmes qui ne consentiront que lorsque bon leur semblera, et même mieux, de sortir de l’hétérosexualité. C’est un livre qui interpelle assurément la gent féminine. Et même pour les hommes une lecture éclairante.
Autre titre chez Leduc qui vaut le détour Précis de culture féministe pour briller en société de Sabrina Erin Gin C’est un petit guide fort utile pour les femmes qui doivent se confronter à des beaufs aux idées arrêtées sur les femmes. Avec le renfort d’anecdotes historiques elles peuvent alors recadrer un mâle alpha sur un claquement de doigt. Livre qui saura aussi dépanner un homme éclairé qui serait amené à débattre avec des congénères d’esprit borné. L’auteure qui possède une formation en droit, nous fait défiler un florilège d’aberrations qui est une honte au bilan de l’espèce humaine.
www.editionsleduc.com |
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Emmanuelle Seigner à la défense de son homme Roman Polanski
On n’avait pas vu souvent Emmanuelle Seigner se manifester dans l’affaire du “viol” de Roman Polanski sur une mineure américaine de 13 ans, prénommée Samantha. D’écrire d’écrire est la dernière chose qu’elle pensait faire. C’est chose faite avec Une vie incendiée. Où elle reprend le scénario de cette histoire qui a débuté en 2009, des ébats dans l’eau après prise de Quaalude. L’adolescente a toujours rapporté ensuite qu’il s’était montré respectueux. Mais la maman qui avait capté le dévoilement de la chose lors d’un entretien téléphonique de sa fille, s’était empressée d’alerter la police. La suite est bien connue qui a valu à Polanski la menace d’incarcération immédiate s’il s’avisait de pénétrer en territoire américain. Mais quel drame pour sa compagne qui voit sa vie basculer. Elle en profite pour dénoncer l’hypocrisie américaine. Ainsi nous apprend-elle, dans l’état de Géorgie par exemple, seules les relations avec les moins de douze ans sont condamnées. Au final un éloquent plaidoyer amoureux pour son homme, dans le cadre de l’union pour le meilleur…et le pire.
Une vie incendiée Emmanuelle Seigner. L’Observatoire 182p. |
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La part d’ombre du bouddhisme
Les anti religions de tout acabit vont pouvoir exulter. Voici qu’à son tour le bouddhisme est éclaboussé par de sordides affaires. Sa “Sainteté” le Dalaï–Lama a même couvert des exactions de ses dévots. Où apprend-on toutes ces belles choses ? Dans l’enquête coécrite par Élodie Emery et Wandrille Lanos. On verra que des moines ont un peu de difficulté avec la notion du voeu de chasteté, viols à la clé. Ce qui est formidable avec cette démarche c’est de se rappeler comme ils le font, que loin d’être un courant philosophique pouvant servir de refuge à ceux qui sont des ressortissants d’autres religions, le bouddhisme est aussi une religion avec ses encadrements contraignants. A lire sans faute pour vous conforter dans vos a priori sur la condition humaine. Surtout ses faiblesses. Pour accoucher de leur travail ils ont fait des interviews avec de multiples témoins. Glaçant.
Bouddhisme, la loi du silence Élodie Emery et Wandrille Lanos. JC Lattès 209p. www.editions-jclattes.fr |
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Les souvenirs d’une bibliothérapeute
Elle s’appelle Elena Molini. Son parcours tourne autour de l’industrie du livre. Elle a été tour à tour éditrice et journaliste, puis libraire pour une grande enseigne. Jusqu’au jour où elle a décidé de partir de ses propres ailes en ouvrant sa librairie. Mais la démarche vous le verrez est singulière. Elle a en effet, elle a décidé de devenir bilbiothérapeute. Comment guérir par la lecture. Ainsi, les ouvrages ne sont pas classés chez elle de manière orthodoxe, seulement selon des thèmes de vie. Vous éprouvez le divorce, il y a une section rien que cela et ainsi de suite. Elle raconte son aventure déjantée dans La petite pharmacie littéraire qui est au passage le nom réel de sa librairie. Un bel exemple de quelqu’un qui s’est éloigné des diktats de la vie pour s’affranchir et offrir du neuf répondant à des besoins. Si la musique adoucissait déjà les moeurs, ô combien ce que peut faire la lecture. Faites connaissance avec ses ordonnances bien à elle.
La petite pharmacie littéraire Elena Molini. Michel Lafon 317p. www.michel-lafon.com |
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A la découverte des fleurs et fines herbes qui se mangent au Québec
De plus en plus, mais pas seulement par mode végétarienne, des gens s’indignent du sort des animaux dans les abattoirs. En plus, les carnivores qui eux, de leur côté ne peuvent plus se payer de viande, rendue trop cher. Deux clientèles donc qui ont une belle alternative, se tourner vers les fines herbes et les fleurs comestibles. L’occasion pour vous signaler la réédition de ce guide en la matière, qui touche à ce que l’on peut trouver au Québec. Il s’agit de Fines herbes et fleurs comestibles du Québec de Hélène Baril. Il y en a de bien connues, mais pouvez-vous repérer de la mélisse officinale, de la périlla ondulée et de la livèche ? Quelle diversité à cette lecture. Et quand on pense qu’un repère pour qualifier un chef, est de connaître ce qu’il sait faire côté salade. Bref, de quoi exciter vos papilles et de créer de l’étonnement chez vos convives.
Fines herbes et fleurs comestibles du Québec Hélène Baril. Broquet 192p. www.broquet.ca |
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Des trucs pour que les volatiles s’amènent chez soi
Les éditions Broquet ont un catalogue de livres fondamentaux qu’il n’est pas rare de les voir rééditer tellement ils sont des références dans leur domaine. C’est le cas de Pour attirer les oiseaux chez soi qui fait non seulement l’objet d’une réédition, mais c’en est une qui a été mise à jour. Coécrit par Suzanne Brûlotte et Gilles Lacroix. Les deux sont incollables sur ce qui vole dans nos cieux. La première cumule une trentaine d’ouvrages sur les créatures ailées tandis que le second s’est fait connaître dans le secteur au plan médiatique. On peut décrire la démarche en deux phases, identification des oiseaux d’une part et qu’est-ce que l’on doit offrir à ceux-ci, tant pour l’habitat que comme nourriture. C’est une multitude de bons tuyaux. Et pour la description des oiseaux, de jolis photos d’une part pour chacun et une fiche signalétique.
Le Grand livre pour attirer les oiseaux chez soi Suzanne Brûlotte et Gilles Lacroix. Broquet 486p. www.broquet.ca |
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Une lecture à l’heure où les jeunes rejettent les valeurs anciennes rattachées au travail
Les esprits chagrins peuvent toujours désespérer de l’état du monde, et bien des faits leur donnent raison. Toutefois on doit signaler une avancée majeure. A savoir que dans la jeune génération on a pris de grandes distances vis-à-vis de la valeur du travail, relégué au second plan, mettant plutôt à l’avant-plan une meilleure qualité de vie. Ce petit préambule en marge de la sortie de La Grande Discorde à ne pas confondre avec un autre ouvrage portant le même titre signé lui de Hichem Djaït et qui touche au califat primitif. Ici, il s’agit d’une réédition revue et actualisée des écrits comparés chez Bakounine et Marx largement l’un l’autre opposé, mais parfois se rejoignant sur le capitalisme. Des classiques en son genre qu’il faut connaître pour mieux interpréter la condition ouvrière et ceux qui tirent les ficelles. L’ouvrage avait paru en édition originale de deux tomes sous le titre Socialisme libertaire ou autoritaire.
La Grande Discorde Bakounine, Marx. Les nuits rouges 570p. |
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Le coin poésie
Aux Écrits des Forges ce sont des poèmes inspirants qui nous attendent dans ce recueil de la mexicaine Beatriz Saavedra Gastélum sous ce titre intrigant Il y a quelqu’un qui m’épelle dans ce cimetière. La traduction française est le fruit de Ana Cristina Zuniga. L’opuscule est présenté dans les deux langues, de sorte que ceux qui sont versé dans la langue de Cervantès peuvent en apprécier toute la saveur. Et c’est tout à l’honneur de la traductrice d’avoir préféré la moëlle substantielle des images offertes par cette poétesse qui milite beaucoup pour la cause des femmes. De quoi évoque-t-elle dans ces strophes ? De tout et de rien, en somme de ce qui nous préoccupe, Extrait “Pouvoir dire que l’on est important, que la lumière traverse le poing endurci, la lutte dans l’aridité ou dans le présage”.
Ailleurs, aux éditions Mémoire d’encrier Laure Morali présente Personne seulement. C’est une écrivaine qui aime s’entourer de musique et beaucoup de strophes font ici référence notamment au chant. Extrait “danse-moi à la parole que j’écrive contre l’avenir contre la clarté à chaque flamenco de l’oubli”. Elle apprécie beaucoup Leonard Cohen à qui il est fait référence. Bref, vous aurez compris que nous sommes dans la sensualité. Ces temps-ci nous en avons bien besoin, alors que la morosité de l’époque nous encercle. Ce sont des poèmes qui libèrent. |
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Une virtuose de la littérature érotique au zénith de l’imaginaire
Les amateurs de littérature coquine connaissent le grand talent de Clarissa Rivière. Si elle s’est distinguée de la multitude qui écrit dans le genre, c’est qu’elle parvient à décrire des gestes immémoriaux sans jamais lasser. De la manière par exemple qu’elle vante les mérites et la manière de faire d’un amant expert en cunnilingus nous laisse pantois. A croire que pour bien rendre la manoeuvre, l’écrivain a expérimenté toutes les recettes qui s’y trouvent. Elle est au zénith de son art avec ce dernier opus Le Village des soumises une colonie bien particulière qui n’accueille que des dominants et des dominé(e)s. Vous allez voir à quel libertinage ils et elles consentent. Mais pour pimenter le récit, va survenir un événement un peu déroutant non prévu. A lire d’une seule main, bien entendu.
Le Village des soumises Clarissa Rivière. Éditions Tabou 357p. www.tabou-editions.com |
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Déjà en 1937 un écrivain tchèque anticipait un terrible virus
C’est une véritable pépite qu’on trouvé les éditions du Sonneur avec La maladie blanche d’un écrivain tchèque Karel Capek et publié pour la première fois en 1937. Qui raconte l’histoire d’un médecin, homme tout de simplicité, qui a mis au point un traitement pour contrer un terrible virus venu…de Chine et qui frapperait les plus de 40 ans. Mais, homme de paix, il propose aux nations un marché. Il rendra disponible sa médication, mais à une seule condition, que celles-ci renoncent désormais à faire la guerre. Quasiment une proposition utopique, tant les pays sont belligérants dans leur ADN. Comment l’offre sera t-elle accueillie ? On ne vous en dit pas plus pour ne pas bouder votre plaisir. Mais quel texte d’anticipation. Chapeau à l’éditeur pour cette trouvaille si d’actualité.
La maladie blanche Karel Capek. Les éditions du Sonneur 138p. www.editionsdusonneur.com |
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Une théorie anthropologique de la valeur
David Graeber est un des grands penseurs de notre temps. Docteur en anthropologie et économie, il a professé ces deux matières à la London School of Economics. Il est un peu anarchiste sur les bords et s’en est pris très souvent au néolibéralisme dans l’emploi avec sa notion de bullshit jobs. Il s’est attelé cette fois à un immense chantier, celui des valeurs. Y a-t-il une valeur commune pour tous ou des valeurs humaines diverses ? Que ce qui est acceptable pour un ne l’est pas nécessairement pour l’autre. Étrangement dans le milieu de l’anthropologie on ne s’était jamais donné le temps de s’arrêter sur le sujet. Eh bien Graeber a planché, beaucoup voyagé et nous livre ses observations. C’est une synthèse qui force l’admiration et renforce le poids de l’auteur dans le domaine des idées.
La fausse monnaie de nos rêves David Graeber. Les Liens qui Libèrent 456p. |
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L’expérience de tranquillisation
Pour ceux qui fréquentent assidûment le catalogue des éditions Accarias qui laisse une large place aux penseurs hindous, le nom du maître Râmana Maharshi est largement familier. Son enseignement force même l’admiration de ceux qui en matière de pensée se croient revenus de tout. On lance Je suis celui qui est dont le titre n’est pas sans ressemblance avec un des messages de Jésus. Patrick Mandala a colligé des écrits du gourou ça et là et nous les fait partager généreusement. Grosso modo Maharshi nous exhorte à nous calmer le pompon et de faire l’expérience de tranquillisation. N’est-ce pas une proposition opportune en ces temps-ci où on nous assène dans l’actualité le coût de la vie, la guerre en Ukraine et des zestes de ce fameux virus qui paralysa un temps notre planète ? Revenir à soi est le précepte premier. Et les recettes pour y parvenir peuplent ces pages inspirées par une sagesse indéniable où l’humilité doit aussi être une règle de conduite.
Je suis celui qui est Râmana Maharshi. Présentation et notes de Patrick Mandala. Accarias 124p. www.originel-accarias.com |
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Jeunesse/ Des contes classiques pour les jeunes têtes d’aujourd’hui
Aujourd’hui hélas, les parents, pour acheter la paix de leurs petits, leurs braquent une petite tablette électronique, question de pouvoir enfin les calmer. Ça ne développe pas beaucoup leur imagination, car tout leur arrive en images prêts à être gobés. Tandis que les contes, ça c’est autre chose. Et tous les pédopsychiatres vous vanteront les mérites de leur lecture. Car si vous prenez du temps à lire pour vos enfants, ce seront des moments inoubliables. Et puis les contes préparent à la vie avec la première connaissance des valeurs du bien et du mal. Tout ça pour vous annoncer que si vous désirez vous y mettre, paraît Contes en couleurs un collage de grands contes comme Barbe Bleue, les trois petits cochons, Le petit Chaperon rouge et autres illustrés avec tendresse par Fanny Ducassé.
Et dans la même veine, toujours chez Fleurus, d’autres contes classiques à faire connaître, mais cette fois à une clientèle encore plus jeune qui en serait à leurs premiers contes. Bienvenue au pays des merveilles rassemble des immortels tels que Alice au pays des merveilles, Pinocchio, Robin des Bois, la belle et la bête et la petite sirène. Avec des pages cartonnées qui s’entrouvrent pour laisser apparaître un décor enchanteur, prouesse de l’imprimerie. Saluons les magnifiques illustrations de Lucie Brunellière. |
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Jeunesse/ Allez à la connaissance des Mayas
Dans la collection “Enquêtes au clair de lune” des éditions Fleurus, un autre opus sort, chargé d’exotisme historique, car on nous plonge à l’époque des Maya. L’épisode a pour titre Le trésor Maya sur un scénario cosigné par Catherine Mollico et Jean-François Rochas sur des illustrations de Léa Fabre. On va célébrer en matinée une cérémonie consacrée au dieu soleil Kinich Ahou. Mais diantre, on a volé les rubis qui font office de yeux de la statue sacrée le représentant. Les jeunes Nawi et Paco vont se mettre en tête de débusquer les malfrats blasphématoires. Le récit a cette particularité d’offrir en prime une petite lampe magique qui permet de trouver des indices cachés!. Les jeunes adoreront.
Le trésor Maya. Catherine Mollico et Jean-François Rochas. Illustrations Léa Fabre. Éditions Fleurus. |
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Jeunesse et + / Pour devenir incollable sur les nuages
Ce serait épatant pour vos amis de lever la tête vers le ciel et leur dire “tiens on a des cirrostratus ce matin” ou bien “on annonce des altocumulus”. Pour parvenir à cette sorte d’érudition touchant les nuages, allez vous référer à cet album qui leur est entièrement dédié Nuages nuages de Sarah Zambello et Suzy Zanella. Ils sont tous répertoriés. Avec pour chacun une fiche signalétique pour leur caractéristique en propre. C’est vraiment bien fait. Les agriculteurs et campagnards d’une certaine époque en connaissait un rayon sur leur propriété sans nécessairement connaître leur nom. Mais là, plus d’excuses pour ne pas les repérer et les nommer. Après lecture il y a le risque de toujours vous voir le nez en l’air!
Nuages nuages Sarah Zambello et Suzy Zanella. Éditions Saltimbanque 80 pages. |
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Jeunesse/ Un premier contact avec la nature pour les touts petits
Du crépuscule à l’aube dans la nature au-dessus et en dessous de Harriet Evans et Nick Jones est une incursion adressée aux touts petits qui vont aller à la découverte de la faune qui peuple notre bonne vieille Terre. C’est instructif en diable. Même un adulte pourrait en cachette s’y informer. Saviez-vous par exemple que les renards polaires se nourrissent de ce que leur laissent les grands ours blancs ? Que le harfang des neiges, notre symbole québécois à titre de volatile, a des plumes au pied pour se prémunir du froid. Voyez, même nous on ne le savait pas!
Du crépuscule à l’aube dans la nature au-dessus et en dessous Harriet Evans et Nick Jones. Tigre et Cie. |
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Jeunesse / Une ingénieuse préparation pour une première visite au musée
Si vous avez envie d’initier votre jeune à l’art muséal, alors nous avons le livre tout trouvé pour le préparer à ce qu’il va voir accroché aux cimaises ou comme installation. L’album Mon premier livre d’art de Hélène Le Héno devrait se retrouver dans tous les programmes scolaires ou à tout le moins dans les bibliothèques scolaires. Car c’est ce qui se fait de mieux pour partager les premiers éléments de connaissance en art visuel. L’auteure vous fait voir ce qu’est un autoportrait, une nature morte, ce qu’il y a à remarquer dans un tableau. L’ouvrage a le double mérite d’être ludique et instructif.
Mon premier livre d’art Hélène Le Héno. Fleurus 45p. |
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Il était une fois la mondialisation
La mondialisation a changé la donne de l’état du monde. Plusieurs parlent maintenant de notre planète comme un immense village. Et avec les flux migratoires, les identités nationales finissent par disparaître. En plus, que selon certaines théories qui circulent, à valider, une entité caresserait de diriger le monde en faisant fi des gouvernements locaux. Bref, pour vous donner une idée des enjeux qui s’attachent à ce concept de mondialisation il faut se procurer La mondialisation, histoire, évolution et actualité de James D. Thwaites dans la collection L’Essentiel des Presses de l’Université Laval. L’auteur est professeur émérite au Département des relations industrielles de l’Université Laval. Un excellent vulgarisateur comme on aimerait en avoir plus en salle de classe. En bon universitaire qu’il est, il ne pouvait pas ne pas nous laisser sans une bibliographie exhaustive en toute fin d’ouvrage.
La mondialisation, évolution et actualité James D. Thwaites. Presses de l’Université Laval 182p. www.pulaval.com |
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Regards sur la minorité juive au Québec de 1945 à 1976
Voici un livre d’histoire qui éclaire ce que furent les rapports de la communauté juive au Québec dans l’après-guerre. Les Juifs de la Révolution tranquille Regards d’une minorité religieuse sur le Québec de 1945 à 1976 de Simon-Pierre Lacasse nous fait voir que les juifs au Québec ont vécu, et vivent dans la Belle Province une situation enviable même à travers le continent nord-américain. L’historien rappelle qu’il y a eu dès après le second conflit mondial des élans oecuméniques insoupçonnés de la part des catholiques. Au point de recenser dans différentes publications catholiques des articles favorables à la communauté juive. A preuve, en 1948 l’Université de Montréal décerne au célèbre distillateur Charles Bronfman un doctorat honoris causa en reconnaissance de son action philanthropique et notamment à l’endroit de l’université. Et celui qui l’a accueilli à bras ouvert était le sulpicien Olivier Maurault. Cet ouvrage comble un vide et jette une lumière positive entre juifs et québécois.
Les juifs de la Révolution tranquille Simon-Pierre Lacasse. Les Presses de l’Université d’Ottawa 322p. www.presses.uOttawa.ca |
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Vampiriser l’âme de Kim
La martiniquaise Nadia Chonville enseigne au lycée Victor Schoelcher et à l’Université des Antilles. On dit d’elle qu’elle fait partie des étoiles émergentes de la littérature antillaise. On le croit aisément en lisant Mon coeur bat vite un roman assez trash qui tente de se mettre dans la peau de la narratrice Edith, qui ne comprend pas pourquoi son frère Kim est devenu un meurtrier. Et pour vous donner le ton, allez simplement à la toute dernière ligne. On cite “Kim a laissé sans savoir quoi en faire le bocal contenant le sexe de son père”. Vous avez 200 ans pages qui précèdent qui regorgent d’états d’âme du protagoniste assez trouble merci. Mais Édith cherche des circonstances atténuantes aux agissements du frérot. Dire que ce roman est excellent est en-dessous de la vérité. C’est une exploration des coins les plus sombres de la psyché humaine.
Mon coeur bat vite Nadia Chonville. Mémoire d’encrier 201p. www.memoiredencrier.com |
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Portrait d’agents secrets contemporains
Dominique Lormier est un historien qui a établi sa notoriété pour tout ce qui touche à la Seconde Guerre mondiale et la Résistance. Auteur d’une centaine d’ouvrages, il nous présente 23 portraits d’agents secrets, ce qui donne L’espionnage de 1940 à nos jours. Côté formation, un dénominateur commun, un intellect de haut niveau appuyé généralement par un côté polyglotte. Des gens qui ont risqué leur vie au service de leur nation. Parmi ces monographies, une est édifiante car le niveau de dangerosité élevée, c’est le lieutenant-colonel Reinhard Gehlen qui conspira contre Hitler. Après la guerre, il se met au service de la CIA pour dépister les soldats allemands revenus des camps soviétiques et aussi, de livrer des informations précieuses contre le régime russe. L’historien. ce qui ne nuit pas, est de surcroît un excellent conteur.
L’espionnage de 1940 à nos jours Dominique Lormier. Alisio 190p. |
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Un roman “socialiste” de George Sand
C’est une excellente idée des éditions Le Temps des Cerises de rééditer La ville noire de George Sand qui s’attache à décrire la condition ouvrière. Moins crue que ne l’a fait Zola, Sand montre la difficulté que connaissent ses personnages à sortir de leur condition. Et ça tombe bien cette publication alors que la France se soulève contre le régime de retraite que veut imposer le gouvernement Macron. Lisez ce passage de la romancière, si d’actualité “On est vieux quand on commence à pouvoir se reposer”. La femme de lettres avait très tôt adhéré aux propositions du mouvement politique socialiste alors naissant. Républicaine jusqu’au bout des doigts, elle s’attachera dans ses romans à décrire le petit peuple et son souhait de plus dignité pour ces anonymes du labeur.
La ville noire George Sand. Le Temps des Cerises 191p. |
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La géopolitique du futur ne se rattachera plus aux modèles d’avant
Avertissement à ceux qui soutiennent que plus ça change, plus c’est pareil. On l’a bien vu avec la “pandémie” de la Covid-19. Il y avait vraiment de l’inédit dans la gestion des nations face au virus au point de retirer aux humains des droits fondamentaux. Un de nos proches à la rédaction, c’était fait dire par un vice-président de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec, que oui le virus a eu quelque chose de pénible mais rien à voir avec le tsunami économique à venir. Bref, Le monde ne sera plus comme avant qui est le titre d’un essai en collectif sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal. On passe en revue les transformations géopolitiques qui ne seront plus calquées sur celles d’avant, le populisme, les changements climatiques. La liste est longue dont les sujets sont repris par un aréopage intellectuel de haut niveau. Un livre boule de cristal, c’est selon. Mais des faits annoncés sonnent très bien à nos oreilles.
Le monde ne sera plus comme avant. Collectif. Les Liens qui Libèrent 334p. |
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Un endeuillé des Beatles imagine une série de concerts post-séparation
Pour l’histoire de la musique, l’année 1970 marque un tournant avec la séparation des Beatles. On spécule même encore de nos jours le pourquoi du comment de cette dislocation du groupe mythique. En tout cas, l’ingénieur du son et documentariste Arnaud Hudelot semble ne pas s’en être remis encore, puisqu’il se permet de fantasmer sur une série de concerts potentiels post-séparation qu’il imagine avec grand talent. Cette pop fiction The Beatles are back! plaira d’emblée aux admirateurs des Fab Four qui n’ont pas encore fait leur deuil. Bien que nous soyons en plein délire d’anticipation, c’est rudement bien présenté. Pour lui, fiction aidant, les Beatles ne sont pas morts.
The Beatles are back! Arnaud Hudelot. Le mot et le reste 269p. |
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La naissance d’une chanson décryptée
Sarah-Anne Arsenault a déjà une jolie carte. Doctorante en musicologie recherche et création à l’Université Laval, elle est également diplômée du Conservatoire de musique de Montréal en écriture musicale. Elle est aussi compositrice, cheffe de choeur et enseignante dans la ville de Québec, ouf! Et comme si ça ne suffisait pas, elle a trouvé le temps de rédiger un essai Écrire une chanson avec des jeunes basé sur son expérience personnelle de pédagogue. D’entrée de jeu, elle n’écrase pas son jeune auditoire de son savoir, mais les laissent librement s’exprimer. Elle décortique tout ce qui fait la genèse d’une chanson. Ce qui d’office doit plaire aux élèves qui vont trouver là quelque chose qui les rejoint et surtout du concret. L’auteure a fait un travail remarquable de pédagogie en analysant ici ce qui constitue le processus de création.
Écrire une chanson avec des jeunes Sarah-Anne Arsenault. Les Presses de l’Université Laval 224p. www.pulaval.com |
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A la rencontre d’un grand théoricien de la philosophie Samouraï
Il a toujours été dit, qu’un des grands principes fondateurs des arts martiaux, était d’associer une spiritualité en toile de fond à la motivation guerrière ou d’auto-défense. Et un des grands penseurs nippons du domaine est Yamamoto Tsunetomo qui vécut il y a 300 ans et qui a laissé en héritage le Hagakure texte influent en la matière. Grâce au professeur Alexander Bennett qui est professeur associé à la division des affaires internationales de l’Université de Kansai au Japon, on a accès à cet enseignement supérieur qui était présenté autrefois en deux tomes, et qu’il a réuni ici. On trouve bien entendu une foule de préceptes. Un deux a retenu notre attention, c’est celui touchant à la maturité et où le sage soutient qu’à quarante ans, un individu doit savoir où il en est dans sa vie et être capable de faire des choix éclairés en fonction de son expérience de vie.
Hagakure Yamamoto Tsunetomo. Éditions Budo 319p. www.budo.fr |
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Un essai fondateur sur les droits de l’homme, un autre regard
Le sociologue allemand Niklas Luhman a une vision un peu en marge de ce qu’on considère touchant aux droits de l’homme. On publie son essaie Droits de l’homme et différenciation sociale. Pour décrire cette vision particulière, nous citerons exceptionnellement la quatrième de couverture.
“Dans une veine quasi wébérienne et surtout durkheimienne, Niklas Luhmann, dans Droits fondamentaux et différenciation sociale, s’attelle à réfuter les fondements jusnaturalistes et axiologiques des droits fondamentaux qui, dans une perspective sociologique, ne sont que des mécanismes sociétaux développés par l’État moderne pour assurer son autopoïèse. À travers les concepts de sa théorie des systèmes, encore en chantier, Luhmann démontre de manière convaincante les limites d’une fondation jusnaturaliste des droits fondamentaux, en dévoile les fonctions sociales latentes en laissant ouvertes et sans réponses explicites la question de leurs origines historiques religieuses chrétiennes, conférant un sens nouveau à la dignité humaine, la liberté et l’égalité dans les démocraties libérales. Brillant et conceptuellement fascinant à bien des égards, cet ouvrage de sociologie politique permettra à tout lecteur, d’une part, de mesurer le chemin accompli par Luhmann dans l’élaboration de la théorie des systèmes, surtout dans celle du rapport qu’entretiennent les systèmes politique et juridique des sociétés modernes et, d’autre part, d’apprécier les fonctions systémiques sociales des droits fondamentaux”.
Droits de l’homme et différenciation sociale Niklas Luhmann. Presses de l’Université Laval 236p. www.pulaval.com |
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Dans l’univers particulier de la trottinette
La trottinette free-style est entrée dans la panoplie de ce qui constitue la jeunesse d’aujourd’hui. Qui a ses théoriciens dont Antoine Magalhaes qui cartonne sur You tube avec un peu plus d’un million et demi de “followers” pour reprendre l’anglicisation inquiétante de notre civilisation “autrefois” francophone. Il a décidé de consigner son savoir dans un petit guide qui plaira aux adeptes Scoot 2 street où il montre tout ce qu’il est possible de réaliser avec ce petit engin sur deux roues, illustrations l’appui. Avec des mouvements qui ont chacun leur vocabulaire “angliche” bien sûr.
Scoot 2 street Antoine Magalhaes. Michel Lafon 126p. www.michel-lafon.com |
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