- JANVIER-FEVRIER 2024 -
 
     
 



 

Le coin des jeunes bolés

Une belle cuvée attend les jeunes friands de connaissances générales. Fleurus est en tête du peloton avec dans sa série “L’imagerie” un ouvrage intitulé Les chevaliers qui explore tout l’univers de la vie de château, des chevaliers d’abord, les occupants et aussi l’architecture avec les donjons, les douves, tourelles et quoi encore. Des textes de Philippe Simon et Marie-Laure Bouet sur de brillantes illustrations de Éléonore Della Malva. On destine ce livre aux jeunes, mais la richesse des informations qui s’y trouve permet à   un plus vaste auditoire, même adulte, d’en profiter.

Chez l’éditeur Piccolia, dans une autre série “Voyage au coeur de”, deux tomes qui bénéficient d’une belle présentation au vu des sujets. L’un est Voyage au coeur des océans avec des textes didactiques de Alex Woolf et des dessins magnifiques de Isobel Lundie. L’auteur a réussi en dépit de ce vaste sujet, à se concentrer sur l’essentiel. Et quand on sait quel rôle joue les océans dans l’écosystème, cet album est un incontournable.

Les mêmes auteurs et dans la même collection que le même éditeur c’est cette fois Voyage au coeur de la forêt amazonienne. Si les océans de tantôt occupent une place prépondérante pour l’écologie planétaire, que dire alors des vastes étendues de l’Amazonie que l’on surnomme le poumon du monde, qui en dit long sur l’importance qu’elle occupe. Et dire que l’ancien président du Brésil, Bolsonaro, s’était attelé à une déforestation massive. Vous verrez dans ces pages à quel point cette étendue hostile à l’homme lui est par contre bénéfique.

Le prochain opus chez l’éditeur Nuinui consacré aux Trains nous a intrigués car on parle de livre tout animé! Qu’en est-il ? D’abord une prouesse graphique et d’impression, car pour exemple, il y a pour les locomotives anciennes ou modernes ainsi que les wagons, des parties qui se soulèvent et qui laissent voir les intérieurs des engins. C’est très instructif. On peine à imaginer le travail que cela suppose pour parvenir à un tel résultat côté imprimerie. Le résultat vaut l’effort. Encore ici, les adultes trouveront leur compte. Nous devons les textes à David Hawcock.

Chez Nuinui toujours voici Mon premier atlas du monde. Qui lui aussi est un exploit d’édition. Car il se présente comme un grand globe pop-up rotatif. C’est encore David Hawcock qui est à la manoeuvre entouré par Francesco Tomasinelli et Giulia Antonello. Le pop-up en question se trouve en début d’ouvrage avec le globe terrestre qui se déploie dès qu’on ouvre le livre. Pour le reste, ce sont de grosses pages cartonnées conçues pour un très jeune lectorat, de cinq ans et moins. Chaque continent est exploré intelligemment en survol.

 


 

Le saviez-vous, les seins ont leur histoire et pas banale

Et dire que les esprits chagrins sont là à nous dire que tous les livres ont déjà été écrits. Eh bien ne leur en déplaise, pas tout à fait, car imaginez que grâce à Gala Avanzi les seins ont maintenant leur histoire, et quelle histoire! Les seins, le savait-on, outre leur fonction nourricière, jouent un rôle prépondérant dans l’imagerie féminine. Ainsi a t-on vu récemment une Selena Gomez de la scène pipole, qui en était dépourvu, et qui s’est fait “aider” pour avoir des protubérances qui augmentent sa…confiance en elle. Comment en est-on arrivé là ? D’où l’importance de parcourir ce livre qui leur est consacré où on verra que les mamelles au fil des siècles connaîtront des perceptions différentes au plan social. Un ouvrage de quais érudition qui manquait à la bibliothèque. L’auteure est une féministe engagée sur le plan de la représentation des femmes.
Les seins toute une histoire Gala Avanzi. Mango 175p.   www.mangoeditions.com

 


 

Le regard d’un franchouillard sur la civilisation québécoise

Ça fait longtemps qu’on s’est jamais connu de Pierre Terzian aux éditions Quidam, a été publié pour la première fois en 2020 et il sort cette fois en format poche dans la collection “Nomades” des éditions Quidam. Un ouvrage désopilant qui raconte les tribulations d’un français qui débarque au Québec et qui va nous découvrir.  Le gars va bosser dans le milieu des garderies. Bel encadrement pour mieux nous connaître. Il en ressort un portrait sympathique des nôtres. On laisse le soin à nos compatriotes d’apprécier la vision qu’il a de nous. Car à l’ère numérique, comme dans le reste du monde, on a complètement évacué notre couleur spécifique pour nous livrer corps et âme aux écrans.
Et si vous avez pris goût au style de Terzian, chez le même éditeur allez lire Devenir nombreux. Où c’est une sorte de prolongation du premier, alors que le cadre social en France est foutu, un homme et sa soeur, décident de fuir la Saine-et-Marne où ils ont vu le jour, pour s’établir au Québec, la dite Belle Province. Qui nécessitera adaptation et beaucoup de curiosités plaisantes. Encore une fois, peut-être grâce à lui, d’autres français voudront peut-être faire le pari de venir au Canada et plus spécifiquement le Québec où ils seront accueillis à bras ouverts pour contrer l’anglicisation galopante, surtout à Montréal.
www.quidamediteur.com

 


 

Deux êtres hors planète des années 80

Dans ces pages nous avions agréablement commenté la sortie de Félix au Café Temporel de Martin Têtu qui plantait son décor dans le Vieux-Québec des années quatre-vingt. C’est une décade qu’il semble particulièrement affectionner puisque c’est encore à cette époque qu’un quinquagénaire va croiser la route d’une jeune disquaire au look de Cindy Lauper. Tout devrait les éloigner l’un de l’autre, mais ils ont en commun de se sentir marginalisés par rapport à leur époque. Exclus serait-il trop fort ? Comme l’homme on le sait n’est pas une île, ces deux là vont trouver des accointances pour cheminer. Un goût d’une certaine culture musicale aussi. Si vous avez aimé son Félix au Café Temporel, vous demeurerez ici dans votre enthousiasme. Il portraiture une époque et les êtres comme pas un.
Cindy et Fred Martin Têtu. Éditions Persona 106p.   

 


 

Un roman d’anticipation avec un accent de fantasy

L’arrivée d’un(e) écrivain(e) dans l’univers des lettres a toujours quelque chose d’émouvant. C’est dans cet état d’esprit que nous ouvrons les pages de L’évasion des papillons, premier opus de M.A. Chiasson. Qui se déroule dans un univers onirique aux accents de fantasy alors que la fille aînée d’une grande prêtresse connaîtra un destin inattendu, tandis que sa mère est jetée en tôle. Pour se sortir du pétrin, la fille doit se mettre en quête de retrouver un prince. Et pour cette démarche elle doit s’allier avec la fiancée de ce dernier ce qui occasionnera des conséquences non prévues au programme. Que doit-on retenir de cette première incursion dans le roman ? D’abord c’est bien écrit, avec un sens du récit enlevant. Donc deux belles qualités préliminaires qui donnent envie de la suivre. Elle nous donne à “voir” ce qu’elle décrit, un peu à la manière des écrivains français du XIXème siècle, d’avant la photographie qui s’essayait au mieux de nous peindre un décor par les mots. Ensuite la jeune femme sait rendre les sentiments quui habitent les personnages. Bref, nous invitons ceux qui décernent des prix aux premiers romans devraient regarder de ce côté-ci.
L’évasion des papillons M.A. Chiasson. Les éditions La Grande Marée 409p.   

 


 

Les premiers âges de la dissection au Québec

Les éditions de l’Université McGill produisent peu en français et c’est un peu évident. Mais quand ils le font, cela donne la publication d’ouvrages du plus grand intérêt. Comme la sortie de Cette science nécessaire de Martin Robert consacré aux dissections humaines et de la formation médicale dans la province de Québec. L’auteur est chercheur postdoctoral en histoire de la médecine à Paris ainsi que chercheur au Centre des régulations sociales de l’Université du Québec à Montréal et à la faculté d’histoire de l’Université d’Oxford. En même temps qu’il rend compte de l’approvisionnement en cadavres pour fins de dissection, il décrit les premiers efforts pour se doter d’un Institut de médecine légale, ce qui arrivera sous la houlette du Dr. Wilfrid Delorme, qui s’inspirera de ce qui se faisait à Paris. Quand on pense qu’à une époque heureusement lointaine on piquait des cadavres dans des cimetières pour lesquels il a fallu mettre des chiens de surveillance pour contrer ces rapts assez macabres. Où comment les pendus seraient après leur dernier souffle. Tout un monde s’offre à nous, bizarre pour le commun des…mortels. C’est absolument passionnant.
Cette science nécessaire Martin Robert. McGill Queen’s University Press 234p.     www.mqup.ca

 


 

Le pouvoir des mots même à Auschwitz

Si vous doutiez à quel point le verbe est fort, alors allez lire La conteuse d’Auschwitz un roman certes de Siobhan Curham inspiré de la réelle histoire d’une déportée Irène Némirovsky. C’est que le soir dans les baraquements, au retour de journées épuisantes de travaux forcés et de peurs entretenus par les bourreaux, il se trouvait des êtres, dont la Claudette du livre, tout comme Irène l’inspiratrice, qui s’offrait à faire des récits auprès de leurs camarades emprisonnés comme elle. Avec pour effet d’entretenir le moral et surtout de ne pas céder au désespoir. Cet ouvrage figure comme un best-seller mérité. Car tout ce qui touche à l’enfer sur Terre que fut ce camp d’extermination, est une leçon de mise en garde pour l’humanité, l’homme est vraiment un loup pour l’homme. Mais lueur dans ces ténèbres, il  y a des gens de haute volée comme Claudette qui rassure un peu sur l’humanité.
La conteuse d’Auschwitz Siobhan Curham. City 349p.    www.city-editions.com

 


 

Chacun sa recette pour tenir debout en ce bas monde

Voici un gros pavé aux éditions Béliveau intitulé Tenir debout sous la direction de Ariane Arpin-Delorme. Cette dernière depuis son jeune âge est sujette à des dépressions, comme si ça faisait partie de son ADN. Cette entrepreneure a eu l’idée de solliciter des témoignages d’une douzaine de personnes confrontées à la maladie mentale, afin de savoir comment elles parvenaient à sortir la tête de l’eau. Des gens venant de tous les horizons professionnels. C’est un livre dense et qui nous en sommes certains, va aider à circonscrire le mal de vivre qui atteint hélas trop de gens.  A ceux que la condition humaine passionnent, nous recommandons de mettre ce livre au-dessus de votre prochaine pile d’achats de livres.
Tenir debout Collectif sous la direction de Ariane Arpin-Delorme. Béliveau éditeur 472p.    www.beliveauediteur.com

 


 

Journal d’une prostituée du XIXème siècle

Quelquefois il est bon de fouiller dans de vieux cartons d’archives. S’y cachent parfois des trésors. Comme ce manuscrit anonyme d’une prostituée de la fin du XIXème siècle. Plus d’une dizaine de feuillets écrits graphiquement d’une manière policée, comme on nous forçait autrefois à reproduire. Un témoignage de premier plan sur les conditions dans lesquelles bossaient les filles dites de maison. Ces bordels parfois de bonne tenue qui organisaient certains soirs des bals pour leurs clients. Avec des règles de discipline sur l’âge d’admission et les comportements. L’auteure, anonyme, ne fait pas mystère que c’était loin d’être la vie en rose et que certaines filles retournaient dans leurs familles, méconnaissables, tellement leur corps avait encaissé.
Je n’étais plus aussi Bête Qu’au Commencement Anonyme. Transcrit et présenté par Mayte Garcia. MétisPresses 150p.  www.metispresses.ch

 


 

Ce besoin salvateur de silence et de solitude

Tassadit Imache avec Le voyage empêché nous livre dans ce récit sans doute la solution toute trouvée dans ce monde bouleversée comme jamais qui a perdu tous ses repères. Elle est sans doute partisane de ce beau proverbe teinté de sagesse “Si ce que tu as à dire, n’est pas plus important que le silence, tais-toi”. C’est ce qu’elle fait après avoir été en Algérie, en Grèce (lieu de son premier amour) et ailleurs pour enfin se retirer loin du bruit des villes, pour pouvoir s’entendre. Et cela lui réussit si bien qu’elle a voulu partager généreusement sa recette. Au Moyen-Âge les moines n’ont-ils pas quitté eux aussi le tumulte et la barbarie pour se cloîtrer dans des monastères ? Le silence autre maxime est dit-on le battement du coeur de Dieu. Ce livre est un manifeste pour la sérénité. Tu trouveras la paix dans ton coeur et pas ailleurs.
Le voyage empêché  Tassadit Imache. Hors d’atteinte 135p.  www.horsdatteinte.org

 


 

Les voyages hors de son corps de Robert A. Monroe

A l’aurore d’une nouvelle ère qui serait marquée par la présence dominante de l’intelligence artificielle, des voix scientifiques se veulent rassurantes, jamais l’IA comme on la nomme ne surclassera le cerveau humain, car après tout c’est bien lui qui conçoit les machines. Et on a lu souvent que l’homo sapiens ne développe que dix pour cent de sa capacité cervicale. Encore il y a peu nous avons vu sur le plateau de l’animatrice Ellen DeGeneres une fillette de 3 ans capable de décrire des formules chimiques ou de décrire en synthèse la biographie d’une célébrité. Stupéfiant. Tout ce préambule pour introduire deux ouvrages de Robert A. Monroe patron d’une chaîne radio américaine et acousticien par profession qui a découvert qu’il pouvait sortir de son corps. Et qui a intéressé au plus haut point la CIA. Publiés aux éditions Le jardin des Livres Le voyage hors du corps et Voyages ultimes vous promettent bien des surprises. Et il répond à une question récurrente au phénomène, où est-ce que le corps se rend ? On vous laisse découvrir la réponse pour ne pas gâcher votre plaisir.
www.lejardindeslivres.fr

 


 

Quand l’incarcération livre du religieux

Thibault Ducloux docteur en sociologie a choisi d’explorer un sujet un peu ignoré jusqu’ici, à savoir la présence de la sensibilité religieuse en milieu carcéral. Illuminations carcérales est un essai témoignage. L’essayiste est allé à la rencontre de prisonniers qui n’avaient pas de prédispositions particulières pour la chose religieuse. Mais pour certains il s’est produit comme le dit le titre une illumination. En même temps. l’auteur est un fidèle rapporteur de la vie sous les barreaux qui déshumanise à l’extrême. On est loin de la réinsertion sociale comme cela se fait au Canada. Dans son ouvrage on mesure aussi l’opposition de la vie matérielle à la vie spirituelle, car ces détenus ont souvent commis des crimes de nature économique pour se procurer “la belle vie”. Bref beaucoup de découvertes à faire sur la psyché des incarcérées. Dieu ne choisit pas son milieu.
Illuminations carcérales Thibault Ducloux. Labor et fides 280p.  www.laboretfides.com

 


 

La présence de non rectitude dans les Saintes Écritures

Au moment où le wokisme, ce courant de droite, voire d’extrême-droite né dans les universités américaines qui prônent le révisionnisme de tout ce que la connaissance nous a appris, faut-il revoir entre autres la Bible et Le Nouveau Testament car des passages ne correspondraient plus au goût du jour ? Professeur de théologie pratique à l’institut protestant de théologie de Montpellier Élian Cuvillier signe un essai qui est comme un pavé dans la mare qui a pour titre Au pied de la lettre. Un bel exemple qu’il nous donne est la lecture que l’on peut faire de l’Apocalypse présenté comme une fin imminente, voire dans l’urgence, alors qu’en y regardant de près, sans être au pied de la lettre, l’autre nous fait voir que c’est une invitation plutôt à prendre du recueil et de voir la forèt dans son entier et non d’avoir collé la tête sur l’arbre. Cet exercice intellectuel de haute volée vaut grandement le détour.
Au pied de la lettre Élian Cuvillier.  Labor et fides 202p.    www.labortfides.com

 


 

Histoire méconnue de la francophonie médiatique des Amériques

Jadis et naguère il y a eu un déploiement de la presse médiatique dans les Amériques, tant au XIXème siècle qu’au XXème. Beaucoup de publications francophones dans les pays latinos. Une majorité ont disparu. Sous la direction des Guillaume Pinson et Valéria dos Santos Guimaraes l’essai en collectif La presse francophone des Amériques fait revivre ces heures glorieuses où la langue française avait encore ses noblesses. D’ailleurs sur la jaquette de couverture on voit la reproduction des Unes du “Courrier du Brésil” de “Le Louisianais” et “Le Courrier des États-Unis”. Pour ceux qui étaient des accros de l’information, il y avait pléthore de médias écrits qui valaient pour la profondeur de leur analyse, qui ne déméritaient pas face à l’actuel déferlement médiatique actuel où on parcourt l’information d’une manière beaucoup plus superficielle.
La presse francophone des Amériques Collectif. Les Presses de l’Université Laval 300p.
www.pulaval.com

 



 

Le coin de la BD

Les amateurs de BD vont se "régaler" avec ces six titres dont chacun nous entraîne dans son univers bien à lui. A commencer par la saga Thorgal et ce titre enlevant Mille yeux, sur un scénario de Yann et des dessins de F. Bignaux. Rappelons pour ceux qui vont découvrir le personnage de Thorgal, que c'est une sorte de petit Moïse à la sauce Viking. Il était encore bébé quand en pleine mer mer on le découvre gisant dans une embarcation. Si lui aspire au point de départ à une vie tout en douceur, paix et volupté, son destin a été tracé autrement. Et ce maître du tir à l'arc, pour rendre justice, en aura bien besoin. Dans Mille yeux il va jusqu'à maudire les dieux leur reprochant de vouloir en faire un jouet. Oh, ça va brasser. Et particulièrement dans les scènes d'action, Vignaux fait merveille. On voit les mouvements comme pas un. C'est édité chez Lombard.

Chez Dargaud, le magazine Le Point n'a pas hésité à qualifier Blacksad de série légendaire. Et c'est peu dire. Diaz Canales et Guarnido ont produit là, le zénith de leur talent. Nous avons ici la seconde partie ayant pour titre "Alors, tout tombe" qui a mis deux ans de création depuis le tome premier. Dire qu'on a peaufiné est un euphémisme. Nous sommes toujours dans le tourbillon du New York des années 50. C'est une comédie humaine qui combine l'homme et l'animal. Les créateurs ont réussi à drainer jusqu'ici 2,4 millions de lecteurs. Que pouvons-nous dire de plus pour attiser votre curiosité!

Aux éditions Soleil, deux albums fou, fou, fou. Nous avons dans Swan et Néo le tome 4 "La pierre de mystéryte". Les fans du jeu Minecraft vont se sentir en territoire familier, car on s'en est beaucoup inspiré. Nos gentils personnages sont confrontés à une pléthore de créatures pas gentilles du tout, loin de là, mais les scénaristes Benj Et Sophie & Greg tiennent à ce que tout se termine en happy end. Au dessin Paolo Campinoti n'en rate aucune pour nous réjouir. L'album demeure dans l'esprit de la série du même nom sur YouTube..

Nous retrouvons un autre duo aussi sympathique que sont Fuze & Didier avec l'opus no. 5 "Négociations". A l'agence spatiale on avale mal le fait que les missiles de la Fuze Corp aient explosé sur la Lune. L'heure est à la réparation des dégâts, mais Fuze n'en a cure. Oublions le matériel et allons sauver ce dernier. C'est à quoi vont s'occuper Didier et son complice Framboise. Désopilante aventure cosmique qui ne nous laisse pas indifférents. Et nos "héros" sont si mignons.

Plus haut on évoquait Minecraft au sujet  du duo Swan et Néo. C'est un peu la même chose avec Mobs qui nous livre chez l'éditeur Glénat la vie secrète des monstres Minecraft. On voit vivre sous nos yeux des créatures répulsives, mais tellement débiles. Ici les deux lettres QI n'existent pas. Comme si ces choses avaient été totalement lobotomisés. Vous voyez le genre. Et les dégâts que ces êtres indéfinissables occasionnent sont sans nom et sans nombre.

Chez Glénat toujours Julien Neel nous partage les plans de la jeune Lou qui a décidé comme ça, de créer un festival de musique sur deux jours dans son fief. Ouais, mais c'est de l'organisation. Elle ne s'attendait certainement pas aux chambardements que cela va provoquer dans son existence. Heureusement elle a un noyau solide d'ami(e)s qui la soutienne. C'est très distrayant, d'autant qu'on se prend de sympathie pour elle et que l'on aimerait traverser le bouquin pour aller lui porter main forte.


La BD qui nous a plus fait marrer est Ariol du tandem Emmanuel Guibert et Marc Boutavant aux éditions BD Kids. L'épisode "Chante comme un rossignol" met en scène le personnage principal Ariol et son copain Bisbille. Sachant que le premier se passionne pour le chant, le second va expressément lui créer une chanson. Un peu spéciale d'abord par le titre Hoquet chorale.. Ce que cette chanson a de singulier, c'est qu'il faut hoqueter tout en chantant. Sacré dilemme quand vient le moment de livrer la marchandise à l'école devant tous ses camarades et leur parent. Voyez comment notre artiste s'en tire.
La BD a exploré tous les genres, mais très peu le mode de la nouvelle. Et c’est là tout l’intérêt de la sortie de Monica de Daniel Clowes aux éditions Delcourt. Des nouvelles certes mais qui ont une inspiration autobiographique. Un peu comme une autofiction au niveau du roman. Et comme la scénarisation est à la première personne, il y a cette proximité avec le lecteur qui confère toute sa saveur à cet exercice réussi d’observation. Car on sait que pour être bon nouvelliste il faut savoir regarder autour de soi.


 


 

Meurtres en série dans le Milieu

Habituellement, les polars nous ont rendu familiers ces êtres totalement fous, tueurs en série. Dont les victimes sont d'innocentes personnes. Mais pour changer la recette  dans La 20ème victime, nous fait assister à un record de James Patterson, mais avec cette particularité que les macchabés proviennent du monde criminel. En plus, trois villes américaines sont concernées: Los Angeles, Chicago et San Francisco. Ce qui suppose beaucoup de déplacements pour le limier Lindsay Boxer. A Montréal, l'actualité nous a montré quel climat engendre les guerres de gangs. Mais ici la donne est un peu différente et crée son petit lot de remous sociaux. Comment notre enquêteur va-t-il parvenir à élucider ces assassinats ? Patterson réussit à nous promener d'un homicide à l'
autre, ouvrant des parenthèses et sachant les fermer, car ce peut être un péril d'égarer le lecteur. Pas lui, il est en pleine maîtrise.

La 20ème victime. James Patterson. JC Lattès 329p.     http://www.editions-jclattes.fr

 


 

La pègre marseillaise vue de l'intérieur

Marseille a toujours été un théâtre un peu chaud côté criminel, avec des pointures célèbres du Milieu, tels les frères Guérini. Mais ça c'était le style vieille époque, qui  a donné lieu à de nombreux films mémorables. Maintenant ce sont des guerres entre clans qui ne font pas de quartiers et qui s'entretuent en plein jour. Des adolescents participent même à ces opérations vengeresses. Pour en connaître sur les moeurs de cette nouvelle criminalité marseillaise, nous vous recommandons hautement la lecture des confessions de Amin Kacem en collaboration avec l'avocat Daniel Barrionuevo. Le premier est en tôle. Il a tout le temps pour ressasser ces souvenirs. Ces fils d'immigrants souvent laissés à eux-mêmes par les élites, abandonnés socialement par les élites, ont décidé que plus personne de l'establishment ne viendrait à bout d'eux. Ils font la loi. Au point que même les policiers ont peur d'arpenter lez zones à risque. C'est un ouvrage à caractère documentaire.
Confessions d'un caïd marseillais. Amin Kacem avec Daniel Barrionuevo. Max Milo 246p.    http://www.maxmilo.com

 


 

Pour Philippe Besson la disparition a des douleurs à nulle autre pareille

L'écrivain si attachant Philippe Besson, ami du président de la République française et qui a toujours du piquant sur les plateaux de télé, n'est pas confronté au syndrome de la page blanche. Il n'a qu'à puiser dans son vécu, assez riche merci pour alimenter bien des titres. Cette fois encore il s'abreuve dans son passé avec Un soir d'été qui débute par une amitié à plusieurs. On est dans l'île de Ré, années 80. Un des membres du groupe va soudainement s'évanouir dans la nature sans laisser d'adresse. Mais que s'est-il donc passé pourque cet ami se volatilise ? Si le poète François de Malesherbes a dit que la mort avait des douleurs engendrerait des douleurs à nulle autre pareille, que dire aussi de la disparition, surtout dans le cas d'un enlèvement. Bref c'est cette inquiétude que Besson traduit très bien. Parce que le disparu c'était lui, c'était moi.
Un soir d'été. Philippe Besson. Julliard 204p.     http://www.julliard.fr

 


 

Margaret Atwood excelle dans la nouvelle

Notre écrivaine nationale, s'entend canadienne, est une touche-à-tout dans les lettres et ici avec Promenons nous dans les bois, elle fait mouche. La célébrissime auteure de La servante écarlate, à cette versatilité telle que pour chaque nouvelle elle réussit à créer un climat en soi qui lui est propre. Ça va même jusqu'à prendre la peau d'un escargot. Aviez-vous déjà songé de quelle âme se chauffait cette bestiole qui rampe lentement en bavant ? Elle y a pensé pour vous. C'est d'ailleurs notre nouvelle favorite. Si vous avez le goût des atmosphères c'est dans ces pages que ça se trouve.
Promenons-nous dans les bois. Margaret Atwood. Robert Laffont coll. Pavillons 359p.    http://www.laffont.ca

 


 

Les tourments d'un misophone

Honnêtement, personne à notre rédaction ne savait ce que c'était qu'un misophone. Le pire c'est qu'un de nos co-éditeurs en est un et à la puissance dix. Un misophone c'est quelqu'un que le bruit ambiant horripile. De quoi faire un bon sujet de roman. C'est chose faite avec Fraternité de Luc Dagognet. Qui met à l'avant-plan un type qui ne supporte quasiment plus ce que peut émettre un homo sapiens dans son entourage. Ce symptôme chez lui est une véritable torture quotidienne. Notre personnage a fait sienne la prière des alcooliques anonymes qui recommande de changer ce que l'on peut, de faire avec ce qu'on ne peut pas changer et la sagesse d'en connaître la différence. c'est ce que le gars va faire qui va opter pour la réconciliation avec son milieu. Toute une métamorphose que l'on voit se développer sous nos yeux de page en page. Écrites avec un rare brio.
Fraternité. Luc Dagognet. Do éditeur 190p.

 


 

Séduction et date de péremption

A ceux qui ne le savent pas encore, car ça ne s'enseigne pas encore, chaque humain à sa période d'attrape gosse ou si vous voulez, de séduction. Après, vous êtes une fleur fanée qui n'est plus sur le meat market. Dure réalité qui ne va pas s'éteindre avec les nymphettes qui se dandinent sur Tik Tok. Préambule pour amener à découvrir les atermoiements d'une femme qui est confrontée à ce qu'elle considère sa date de péremption côté séduction que narre avec énormément de talent Claire Legendre dans ce titre un tantinet désuet, car vieille France "Ce désir me point". Un récit de son désir des hommes et de la réciprocité attendue. C'est court, mais que c'est bon. On en aurait demandé davantage, ce qui est le plus beau compliment à adresser à une écrivaine. Beaucoup de femmes se reconnaîtront dans les attentes de la narratrice, ses désillusions comme ses espérances.
Ce désir me point. Claire Legendre. Leméac 152p.

 


 

Sur les duretés et incohérences de notre immigration canadienne

Le Canada a beau se montrer pacifiste et tolérant, la réalité sur l'accueil sur notre sol d'immigrants vient jeter de l'ombre sur sa belle réputation. Car notre ministère fédéral de l'immigration et même accessoirement le ministère québécois de l'immigration multiplient les contraintes, faisant du pays un des plus difficiles d'accès. Si vous avez quelques doutes sur les agissements du “plusse” beau pays du monde comme le vantait son ex-premier ministre Jean Chrétien, allez lire le témoignage de Patrick Tiam. Qui signe un petit brûlot La face cachée de l'immigration au Canada. Pitoyable. Et pour ceux qui ont franchi un, deux ou trois obstacles et qui, diplômés peuvent et veulent travailler, voilà les jobines qu'on leur offre. C'est le côté pas reluisant de notre politique migratoire. Ce petit opuscule vaut mille rapports d'organismes internationaux. Et il tombe à point nommé car les mouvements de masse migratoires vont s'amplifier pour diverses raisons, dont climatiques, dans le monde.
La face cachée de l'immigration au Canada. Patrick Tiam. La Grande Marée 72p.    http://www.grandemaree.refc.ca

 


 

Il n'y a pas qu'Agatha Christie qui mène des enquêtes, sa gouvernante aussi

Sans doute inspirée par sa célèbre patronne, sa gouvernante Phyllida Bright va se mettre elle aussi à vouloir élucider des crimes, et même dans la propriété de la première. C'est ce que nous apprend Colleen Cambridge dans Petits meurtres chez Agatha. On retrouve dans les enquêtes de Phyllida, le même mode opératoire pour tenter de faire éclater la vérité. Avec un lots de suspects au début et plus on avance plus le cercle  se rétrécit pour arriver au meurtrier. Vous allez aimer ce polar qui a toute la couleur de l'humour so british. Avec des méthodes d'investigation éprouvées chez Agatha on ne peut qu'être en selle dans le genre. Un de nos coéquipiers qui est fou de romans policiers est passé au travers d'une traite, lui accordant la note d'excellence.
Petits meurtres chez Agatha. Colleen Cambridge. City 319p.     City Editions, maison d'éditions

 


 

Un monde littéraire vraiment inconnu des occidentaux, le roman policier africain

Faisons notre mea culpa tout de suite, nous ne connaissons à rien de ce que peut produire l'Afrique littéraire, encore pire dans le domaine du roman policier. Heureusement qu'il se trouve un Jean-Paul Martin qui nage dans cet univers avec aisance et qui généreusement nous introduit dans ce monde où se terre des richesses insoupçonnées. Vous en découvrirez sur Lottin Wekape, Ahmadou Kourouma, Johary Ravasalo etc. Exotisme garanti. Et ce connaisseur qui a frayé dans le milieu diplomatique nous dit qu'une petite particularité dans le polar africain est l'aspect politique. Une manière de rendre compte d'une opposition à un pouvoir donné. En tout cas, si son objectif était d'attiser notre curiosité et d'aller explorer de ce côté-là, c'est réussi.
Le roman policier africain. Jean-Paul Martin. Les Presses de l'Université Laval 216p.

 


 

Pourquoi trop de femmes prennent encore le nom de famille de leur mari ?

Là est la question et Caroline Bovar tente de trouver une ou des explications dans son essai révélateur Le nom des femmes. Elle relève, et ce doit être le cas spécifique de la France, qu'une majorité de femmes endossent le patronyme de leur conjoint. Prendre le nom de famille du mâle à différentes répercussions. Elle décrit les usages que cela entraîne et aussi l'aspect non négligeable de la transmission sur les enfants. C'est quand même paradoxal à l'ère de l'émancipation des femmes. Chose certaine, au Québec patrie du matriarcat, où la gent féminine a un contentieux durable avec l'homme et où les femmes trentenaires célibataires sont légions, elles seront éberluées de lire les pratiques européennes.
Le nom des femmes. Caroline Bovar. Presses Universitaires de Provence 175p.        http://www.pressesuniversitaires.univ-amu.fr

 


 

Un ouvrage rempli d'humour qui comblait Vladimir Nabokov

Aux éditions Aux Feuillantines se trouve une collection fort intéressante qui a pour titre "Dans la bibliothèque de..." qui s'est donnée pour mandat de dévoiler des ouvrages qui ont conquis, influencé ou quoi encore, des gens de lettres en renom. Dans certains cas, comme on l'écrit en prologue, ces ouvrages parfois méconnus du grand public, ont influencé le style de leur lecteur écrivain. Comme dernier exemple du genre c'est "Qui a écrit Trixie" de William Caine que savourait Vladimir Nabokov le père de la célébrissime Lolita. Nous nous trouvons dans la capitale anglaise du temps des années folles, un hiérarque de l'église, pour l'instant archidiacre, Samson Roach, est accro à l'écriture. Dans le secret de son bureau il va pondre un roman sentimental où se mêle sans doute des baisers interdits, voire plus. Or dans la société édouardienne c'est vraiment mal vu. Et pire pour quelqu'un qui aspire à gravir les échelons épiscopal. Alors ce qu'il va faire, c'est qu'il va prendre le fiancé de sa fille comme prête-nom. Et ça donnera quelque chose avant l'heure comme du Romain Gary donnant naissance à Émile Ajar. Traduit pour la première fois en français, c'est du dessert pour qui veut rire.
Qui a écrit Trixie. William Caine. Aux Feuillantines 196p.   Accueil - Aux Feuillantines

 


 

Les dîners où on brille par ses causeries

Nous connaissons une proche qui allait en délégation pour son père, à Paris pour la première fois. Elle représentait son paternel, entrepreneur en portes et fenêtres, auprès de fournisseurs européens à l'occasion d'un vaste salon de design. Au retour nous l'avions assailli de questions sur ses impressions parisiennes. Emballé oui mais. le mais venant que l'on passait trop de temps à table à son goût. Et nous de lui expliquer qu'elle n'avait pas compris que les relations s'établissaient autour d'un bon chablis et qu'après on paraphait seulement au retour au bureau. Elle n'avait aucune aptitude pour briller à table, qui est un art. Et pour preuve, ce magnifique livre d'histoire Parler en mangeant, un collectif érudit sous la direction de Johann Goeken, Bertrand Marquer et Enrica Zanin. Qui reviennent en arrière aussi loin que dans l'Antiquité jusqu'à nos jours. Rappelez-vous seulement de Jean d'Ormesson qui était sollicité à venir prendre place à table, tellement il animait celle-ci par sa faconde, et son grand esprit. C'est un essai dont la qualité pourrait se traduire que le lecteur en sort plus intelligent que lorsqu'il y est entré, ce qui est peu dire.
Parler en mangeant. Collectif. Presses Universitaires de Strasbourg 314p.   

 


 

La littérature française et ses invitations miam miam

Une des marques distinctives du savoir-vivre à la française est sa gastronomie qui s'invite à foison dans la littérature. On ne compte plus les passages très descriptifs parfois où des romanciers décrivent, faute de photos à certaines époques, ce qui pouvaient s'engloutir dans le gosier de convives. Des recettes à faire saliver. Le chef étoilé Guy Savoy a eu la bonne idée en compagnie de Anne Martinetti et Alexis Voisinet de mettre ces plats à notre disposition. En même temps vous avez une pierre deux coups, un magnifique livre de recettes raffinées va sans dire, en même temps qu'un cours d'histoire vivant sur la manière dont on mangeait jadis.. Guy Savoy cuisine les écrivains du XVIème siècle est un bouquin précieux qui prendra une belle place dans votre bibliothèque culinaire. Toute résistance est vaine devant une langue de boeuf en croûte de sel et d'algue, poutargue et  caviar. Ça donne une idée de ce qui vous attend. Et quel soin graphique à la hauteur du contenu..
Guy Savoy cuisine les écrivains du XVIème siècle. Guy Savoie, Anne Martinetti et Alexis Voisinet. Herscher 230p.     http://www.editions-herscher.com

 


 

Il était une fois l’Afrique

C’est un continent gigantesque avec un florilège de civilisations diverses et pourtant, lui berceau de l’humanité, est un parfait inconnu pour monsieur tout le monde. Un ouvrage vient de le réhabiliter, le mettant en lumière. C’est un travail en collectif, sous la direction de Laurent Testot et qui a pour titre. “La grande histoire de l’Afrique”. Chaque page est  une découverte à faire. Et que d’inculture à son endroit, même parmi une dite élite intellectuelle. On a longtemps cru que l’ignorance à son propos, venait de l’absence de textes. Eh bien c’est totalement faux, puisque l’on a découvert assez récemment des manuscrits révélant de riches savoirs. Et on s’étonnera que dans bien des pays, la femme va jouer un rôle prépondérant et qu’il y avait des systèmes sociaux très bien organisés qui méritaient le respect. A parcourir sans faute.
La grande histoire de l’Afrique. Collectif. Éditions Sciences humaines 315p.     www.editions.scienceshumaines.com

 


 

Le petit génie allemand de l’investissement livre ses conseils

Sur les réseaux sociaux pullulent, il faut le dire, des gourous qui vous promettent de remplir votre compte d’épargne tout en ronflant dans votre lit. S’il y avait une façon de devenir riche sans faire d’efforts ça se saurait depuis longtemps. Les plus avisés se procureront l’ouvrage le plus utile pour s’initier à l’investissement et c’est l’ex banquier d’investissement allemand Thomas Khel qui dispense généreusement son savoir dans Hello monnaie coécrit avec la collaboration de Mona Linke. Le premier a un million de followers sur You tube. C’est un ouvrage didactique qui débute avec le nettoyage de ses mauvaises dettes et ensuite il répond à des questions aussi fondamentales mais pas si simples telles “faut-il en immobilier, louer ou acheter ?” Dans le genre, de guide c’est un top incontournable.
Hello monnaie. Thomas Khel et Mona Linke. Alisio 252p.     www.alisio.fr

 


 

La mercatocratie qui s’infiltre dans la gouvernance mondiale au mépris de la démocratie

La mercatocratie est un néologisme qui désigne un régime mené par des élites qui sortent des grandes écoles et qui a pour dessein un gouvernement mondial au-delà des souverainetés nationales. Et le contrôle de l’humanité avec la pseudo pandémie de la Covid-19 est en somme une répétition générale du contrôle sur les populations. Et ces dernières hélas ont jeté l’éponge. Et pourtant le véritable pouvoir est celui du peuple. Tout cela est bien raconté en infiniment mieux avec le professeur de philosophie Pierre-Jean Dessertine qui débarque avec un essai qui dit tout Démocratie ou mercatocratie. C’est à une sorte d’aggiornamento que nous sommes confrontés. On sait d’où on vient historiquement et ce qu’on ne veut plus revoir, mais on est ignorant de l’avenir. Ce pamphlet aide à saisir les dangers qui nous guettent si on abandonne nos responsabilités collectives.
Démocratie ou mercatocratie ? Pierre-Jean Dessertine. Éditions Yves Michel 172p.    www.yvesmichel.org

 


 

Carnets poétiques d’André du Bouchet

Dans ce monde où on se sent étouffé par des forces obscures qui ont décidé de nous contrôler socialement, économiquement et politiquement, la poésie va pouvoir jouer le rôle d’une bouée de sauvetage pour l’esprit. On peut le vérifier avec ces carnets rédigés par la poète André du Bouchet entre 1949 et 1955. Le poète est alors en exil aux États-Unis. Ces carnets entremêlent à la fois une sorte de journal et des espaces poétiques de haute volée et à caractère métaphysique. Qu’on en juge avec cet extrait “Les mots sont comme des chambres avec cloisons qui se poussent des portes et une vue”. Nous planons.
Une lampe dans la lumière ardie 1949-1955 André du Bouchet Éditions Le bruit du temps 328p.   www.lebruitdutemps.fr

 


 

Vous ne connaissez pas Thomas King ? Vite au rattrapage

On ne vous fera pas grief de ne pas connaître l’écrivain d’origine Cherokee Thomas King qui est né en Californie et qui a choisi de vivre en Ontario. Son style lui a valu d’être reconnu au Prix Stephen Leacock et celui du Gouverneur général rien de moins. C’est un fin philosophe, qui a choisi de compenser les duretés de ce bas monde en ajoutant une pincée de sel pour que le plat passe mieux. Et son humour est tonifiant. A preuve la dernière ponte qui nous parvient de lui en français Les indiens s’amusent. Où  est un témoin des tribulations d’un couple autochtone, qui va s’offrir un voyage identitaire en Europe, dans les pas d’un oncle qui a rencontré son Créateur voilà cent ans, et qui avait avec lui un sac de médecine. Ce périple initiatique est parsemé de dialogues désopilants qui fait le charme de cette lecture vibrante. L’auteur réussira assurément à vous faire oublier les vicissitudes de l’existence, c’est son grand mérite.
Les indiens s’amusent Thomas King. Mémoire d’encrier 385p.      www.memoiredencrier.com

 


 

Pour ceux qui préparent les grands concours 

Au Québec, à part les soutenances en vue du doctorat, il n’y a pas de tradition de grand oral comme il s’en fait dans les grandes écoles en France. A l’intention de ces derniers, les éditions Atlande mettent à leur disposition des pistes de sujets avec leur développement C’est la collection “clef-concours” dont un tome concerne la littérature comparée. Il a pour titre Romans du “réalisme magique” dans lequel trois titres sont à l’étude “Cent ans de solitude” de Gabriel
Garcia Marquez “  “Les enfants de minuit” de Salman Rushdie et “La fuite du temps” de Lianke Yan. Ils sont trois à avoir mijoté ces doctes réflexions en regard de cette publication, Caroline Lepage, Marianne Hillion et Philippe Postel. Pour les autres qui ne participent pas à ces exercices de la méritocratie, c’est l’occasion d’apprendre à lire un texte autrement. Très bel exercice de style qui honore l’intelligence.
Romans du réalisme magique Collectif. Atlande 608 p.  www.atlande.eu

 


 

Un colonel péruvien face à son jumeau abitibien, son contraire

Le voyage de Fuentes de Jean Fontaine est à ranger dans les romans initiatiques. Voici le contexte. Un colonel péruvien, Juan Mauricio Fuentes, apprend le décès de son jumeau, qui vivait en Abitibi. Que foutait-il là, richissime et tout le contraire de lui. Il va donc se rendre pour en découdre avec un passé qu’il aurait bien aimé laissé enterrer.  C’est un choc culturel mais qui sera riche de leçons. A sa façon, il expérimente la sagesse des Alcooliques Anonymes lorsque dans la fameuse invocation on exhorte à faire la différence entre ce que l’on ne peut changer, ce que l’on peut changer et la sagesse d’en connaître la différence.
Le voyage de Fuentes Jean Fontaine. Les éditions Sémaphore 247p.    www.editionssempahore.qc.ca

 


 

Il était une fois les pirates, ces bandits des mers

Il y a tout un folklore entourant les pirates. On a l’image d’Épinal du pirate à une jambe ou un bras se terminant par un crochet, oeil de pirate va sans dire avec le bicorne sur la tête et un bandeau la ceinturant. L’archéologue Jean Soulat a remonté le temps pour nous permettre de mieux les connaître. Ça donne un bel album à la riche iconographie Pirates. Un peu comme les mafieux de maintenant, qui mènent grand train mais promis à une vie très courte, les pirates avaient une espérance de vie très limitée. Aller à l’abordage n’était pas sans danger. C’étaient loin des Robin des bois, car on rapporte que lorsqu’ils prenaient un navire négrier, loin de libérer ces pauvres esclaves, ils en profitaient pour négocier à leur tour ces infortunés noirs arrachés à leur pays. C’est un épisode de l’Histoire du monde qui méritait d’être bien raconté. C’est chose faite.
Pirates Jean Soulat. Alisio Histoire 157p.    www.alisio.fr

 


 

État de la calligraphie contemporaine

L’art de la calligraphie se perd dans la nuit des temps. Mais il n’a pas cessé d’évoluer. Et pour preuve ce beau livre, du genre qu’on laisse traîner négligemment sur la table à café pour faire patienter les visiteurs et les emballer à la fois. Car pour rendre compte de l’état de la calligraphie contemporaine Frédéric Claquin n’a rien ménagé pour appuyer son propos. Il a sollicité 101 artistes du domaine et a choisi un échantillon de leur production. Parfois ce n’est que de la lettre comme telle, souvent intégrée à des illustrations flamboyantes. De la belle ouvrage comme dirait l’autre. L’éditeur a très bien compris la valeur de l’exercice qui n’a pas lésiné à offrir un écrin somptueux à la richesse du contenu. Les amoureux de l’art visuel seront comme dans une bonbonnière.
Calligraphics Frédéric Claquin. Éditions Place des Victoires 210p. www.victoires.com

 




 

Le coin santé physique et psychique

La terrible addiction au monde numérique est devenue le nouvel opium des peuples. Car, que vous alliez à Venise, Tombouctou, l’île Maurice, les gens zombifiés ne voient même plus les paysages qui les entourent. Avec des conséquences épouvantables sur la psyché dont on mesure les effets dévastateurs. A l’opium, l’historien et sociologue Jean-Miguel Pire oppose et propose l’otium, ce mot antique qui signifie le loisir fécond. A savoir redevenir maître de son temps. Au mieux, ne rien faire et se laisser flotter.  Cette jolie proposition est toute entière dans une plaquette L’otium du peuple aux éditions Sciences humaines. Un guide salvateur pour se sortir de cette torpeur.
Et si une manière de bien vivre venait des enseignements des samouraïs ? C’est ce qui ressort de la lecture de La voie du guerrier de Antony Cummins. Car comme pour tout ce qui touche à la civilisation, tout, même un simple objet, à une signification sacrée. Oubliez les samouraïs hollywoodiens. Ces guerriers nippons étaient instruits des plus grands préceptes d’un art de vivre. L’auteur dont l’ouvrage est publié aux éditions Leduc, connaît bien la culture locale puisqu’il est l’ambassadeur touristique de la province de Wakayama. Pour beaucoup cette élévation de l’esprit tient à l’attention portée à la nature, dont notamment le soleil.