- JUILLET 2024 -
 
     
 


 

Croissance personnelle en mode autochtone

C’est un livre inclassable que Nîtisânak de Jas M. Morgan. En effet, c’est un récit où l’auteure qui appartient à nation crie métis-saulteaux se raconte mais aussi qui fait référence à tout le patrimoine de connaissances, pour l’essentiel en provenance par la tradition orale. A la lecture, autant on a décrié Lord Durham affirmant à notre propos de canadien-français d’alors que nous étions un peuple sans histoire, autant on peut aussi décrier notre ignorance crasse de toute cette richesse qui est celle des Premières nations. Ensuite, comme c’est un traitement à la première personne, il y a là une proximité avec les lecteurs qui n’est pas sans une bonne dose d’humanité. A lire sans faute, sinon vous avez l’assurance d’être passé à côté de quelque chose.
Nîtisânak Jas M. Morgan. Édition Marchand de feuilles 250p.   www.marchanddefeuilles.com

 


 

Si vous voulez devenir un Léonard de Vinci

Plusieurs d’entre vous ont une propension à vouloir dessiner, même maladroitement. Et si on s’y mettait pour de bon ? Des guides sur l’art de bien dessiner il y en a des tonnes sur les rayonnages. Mais celui-ci de Lise Herzog compte parmi les meilleurs. On se rend compte avec elle, qu’avant de poser le crayon sur la feuille, tout part du sens de l’observation, pour identifier les perspectives. Et dans ce manuel vraiment bien fait, on vous montre, moult exemples à l’appui, comment bien regarder les êtres et les choses que l’on veut ensuite reproduire. Nous nous sommes amusés à la rédaction à suivre quelques-uns de ses conseils, et ça marche. On était tous fiers de nos résultats.
Petit précis de dessin Lise Herzog. Mango éditions 152p.   www.mangoeditions.com

 


 

Autour d’un drame alpin

Les romans sont rares dans le catalogue des éditions du mont-blanc, mais lorsqu’il en paraît ça vaut le détour. Exemple le plus à jour, celui de la sortie de La conjuration des démons au Mont-Blanc que signe avec maestria Vincent Minguet. S’il y a volontiers des secrets de famille, il y en a de cordées, comme ce qui s’est déroulé voici trois décennies sur l’arête de Bionnassay. Des gens savent encore des choses. Mais quoi ? Que s’est-il passé vraiment ? Puis on fait connaissance avec Ian, un grimpeur qui va croiser la route d’un vieux guide, véritable bibliothèque ambulante de ce monde alpin. On se faisait la réflexion que, concernant les récits de montagnes, quelle richesse d’humanité on y trouve. Peut-être parce que les personnages qui osent les sommets sont confrontés à une mort possible ? Bref, c’est un texte très fort qui force le respect des hauteurs.
La conjuration des démons au Mont-Blanc Vincent Minguet  234p.   www.lesectionsdumontblanc.com

 


 

L’histoire de l’architecture de Paris par les exemples

Paris, on a beau dire, recèle des trésors qui en font toujours une capitale captivante. Et la parution de Façades de Paris de Jean-Marc Larbodière ne fera que renforcer ce préjugé favorable. Figurez-vous que l’auteur a choisi d’illustrer photos à l’appui toutes les grandes époques de l’Histoire de la Ville Lumière, du moins les immeubles qui en sont encore témoins. Vous avez là, la représentation architecturale dans toute sa diversité. Comment se logeait-on sous les rois Bourbons, Napoléon, au moment la Restauration, la période Art nouveau et Art déco. C’est captivant et c’est un euphémisme. Et en plus, notre guide nous fournit même les adresses s’Il nous prend d’aller contempler ces merveilles de visu. Cela fait un très beau livre à conserver, si jamais vous avez le projet de vous rendre là bas, ou encore au moment des Jeux Olympiques d’été.
Façades de Paris Jean-Marc Larbodière. L’indispensable 189p.   

 


 

Sur le sauveur de Primo Levi à Auschwitz

Il s’est passé tellement de choses indicibles concernant la Shoah, qu’on n’a pas fini de voir apparaître des ouvrages cernant un épisode de ce moment honteux de l’Histoire de l’humanité, qui n’avait jamais eu de précédents semblables. Et qui a fait la démonstration, hors de tout doute, que l’homme est un loup pour l’homme, selon le vieil adage bien connu. Voici cette fois l’histoire de Lorenzo un compagnon de Primo Levi le célèbre auteur au sinistre camp d’extermination d’Auschwitz. Le second devra au premier, de tenir bon dans cet enfer surnommé à juste titre l’anus du monde. Les deux sortiront vivants de ce lieu maudit, mais avec quelles séquelles, surtout pour Lorenzo que Carlo Greppi va tenter de retracer et c’est ce qu’il raconte dans ce très beau livre Un homme sans mots. On a peine à croire ce que ces deux-là ont dû surmonter. Un ouvrage édifiant sur la solidarité humaine.
Un homme sans mots,  Carlo Greppi. JC Lattès 451p.    www.editions-jclattes.fr

 


 

France, la falsification des valeurs républicaines

Il est un fait avéré que la droite française a toujours honni la révolution française. Ça on peut le comprendre aisément. Mais que cette diabolisation se soit répandue à travers les autres sphères de la politique, tient de l’incompréhensible. Du moins jusqu’à cette lecture essentielle qu’en fait Nathalie Alzas dans Marianne aux enfers. Elle se porte à la défense de cette figure emblématique qui souffre énormément. L’essayiste, agrégé en histoire, est justement une spécialiste de la révolution française. Elle décrit comment la Seconde Guerre mondiale a opéré un malheureux amalgame, à partir du fait génocidaire. C’est un ouvrage impératif à lire pour saisir pourquoi il y a un tel embrouillamini politique en ce moment. C’est un devoir de mémoire qui a le mérite de remettre la révolution française telle qu’elle a été en réalité.
Marianne aux enfers Nathalie Alzas. Éditions critiques 204p.    www.editionscritiques.fr

 


 

Un éclairage sur la vie de Saint-Exupéry

2024 marque le 80ème anniversaire de la mort de Saint-Exupéry. Il s’est publié quantité d’ouvrages en marge de cette commémoration. Mais un titre a retenu notre attention c’est celui de Jean-Claude Perrier “Un Petit Prince en exil” qui s’attache particulièrement au quatre dernières années de son existence et tout particulièrement sur son exil en Amérique du Nord. Et nous, québécois, on retiendra particulièrement son séjour dans la Belle Province. Pour ceux qui n’ont pas le temps de se farcir de doctes essais sur le célèbre romancier, cette biographie succincte a le mérite de mieux comprendre le niveau d’engagement de l’écrivain. Et l’auteur à qui nous devons les “Mystères de Saint-Exupéry” paru en 2009 et qui lui a valu le prix Louis-Barthou de l’Académie française met encore une fois toute sa passion pour ce personnage haut en couleurs. A la fin, il nous agrémente d’une bibliographie pour ceux qui voudraient poursuivre la connaissance du sujet.

Saint-Exupéry Un Petit Prince en exil. Plon 154p.  

 


 

Faire intervenir la philosophie à l’écologie

Hicham-Stéphane Afeissa est docteur en philosophie et en géosciences et environnement. Il est par conséquent une autorité comme spécialiste en philosophie environnementale et animale. Et il le démontre magistralement avec cet essai qui force le respect L’ardeur des pillards, essais de philosophie environnementale et animale. Doit-on mettre en garde que ce n’est pas une lecture de métro, et qu’il faut absorber ligne par ligne les observations qui s’y trouvent. C’est un travail de grande rigueur qui renforce le poids de ce penseur. Car si la préservation de l’environnement n’est pas votre préoccupation première, ce livre recèle suffisamment d’arguments pour vous mettre en ère de responsabilité. A sa façon il fait intervenir la philosophie tel un lanceur d’alerte.
L’ardeur des pillards Essais de philosophie environnementale et animale. Éditions Dehors 325p.      www.editions-dehors.fr

 


 

Une façon de devenir réellement riche

Le titre est on ne peut plus accrocheur Devenez riche. Et en sous-titre grâce à un système en six semaines. Les cyniques diront avec raison, que s’il y a avait une méthode pour devenir riche, on le saurait assez vite. Mais ici, si le titre retient l’attention, son auteur l’indien Ramit Sethi ne se donne pas comme objectif que vous deveniez un nouveau Jeff Bezos. En réalité, sa notion de richesse s’appuie sur deux éléments: ne plus avoir de mauvaises dettes et savoir épargner même quand on est paresseux. Il nous donne des conseils pour appréhender les cartes de crédit qui se montrent mirifiques et comment les banques cherchent tous les moyens pour nous arnaquer des dollars. On admettra qu’on doit se sentir infiniment bien de ne pas avoir de dettes et un peu de pécule dans sa besace. L’auteur est très réaliste et ne fait pas miroiter des chimères. Son but est que nous pratiquions de bonnes gestions de nos finances. C’est ça la vraie richesse.
Devenez riche Ramit Sethi. Alisio 461p.     www.alisio.fr

 


 

Regards croisés sur une icône de la musique pop

Taylor Swift n’a qu’à respirer pour que l’argent rentre. Et ce n’est pas qu’une caricature. Aussi si jeune soit-elle, elle a franchi sans doute la barre du milliard de revenu. Mais outre, la chanteuse, c’est également une icône de la mode. Et pour preuve, Terry Newman en fait l’illustration, au propre comme au figuré, avec cet album Taylor Swift “ses tenues iconiques”. chez l’éditeur Anthelion. Même si elle n’a pas un faciès particulièrement singulier, il n’en va pas de même pour ses tenues qui peuvent être parfois griffées, parfois banales, mais sur elle, elle porte bien. A force de photos, on fait connaissance avec ses panoplies et les designers qui ont travaillé pour son image textile. Les admirateurs de l’artiste vont être assurément comblés.
Et pour pousser plus loin la connaissance de son goût pour la mode, chez le même éditeur Anthelion, c’est un grand livre à colorier avec des jeux Taylor Swift coloriages et jeux où vous pouvez donner libre cours à vos talents de coloristes et parer votre idole des plus beaux atours.

 


 

Pourquoi écoute-t-on du metal ?

Les amateurs de musique continuent d’affubler la musique metal de sous-genre. Et pourtant les aficionados de ce type musical n’en changeraient pour rien au monde. Le sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa a voulu en connaître sur ce qui attire ce public. C’est donc à un essaie philosophique sur ce sujet qu’il nous convie dans No fear of the dark. On ne s’étonnera pas que la tonalité violente du metal attire largement et presque essentiellement un auditoire masculin. Il décortique cette association mâle et metal. C’est sans doute le premier ouvrage du genre au plan philosophique à être consacré à cette culture particulière.
No fear of the dark Hartmut Rosa. La Découverte 202p.    www.editionsladecouverte.fr

 


 

Un thriller historique au sein d’un immense territoire isolé du monde

Tout sujet peut trouver matière à faire un livre, pour peu que l’écrivain fasse preuve d’imagination. Sarah Brooks elle n’en manque pas, qui a planté son décor dans ce qu’on nomme les terres oubliées, ce vaste territoire situé entre la Russie et la Chine et que traverse le transsibérien. Qui n’est pas un train commode car il véhicule son lot de morts étranges et de faits bizarres. L’auteure en a fait un échantillonnage qui nourrit son histoire et nous tient en haleine. Comment voyager dans les terres oubliées a l’allure d’un guide de voyage. Mais attention, on s’y aventure selon dame Brooks à ses risques et périls. Quel beau film cela pourrait faire. On est loin des thrillers associés à l’Orient-Express, cet autre convoi mythique. Ici on se trouve dans un spectacle de désolation totale….Brrrrr!!!
Comment voyager dans les terres oubliées Sarah Brooks. Sonatine 425p.  www.lisezsonatine.com

 


 

Vendeuses de magasin à Londres en 1912

Rosie Clarke est une auteure estimée en Grande-Bretagne. Pour son dernier opus Les demoiselles d’Oxford street elle combine à la fois un roman bien ficelé, mais qui a aussi les apparences d’un documentaire. En effet, elle nous plonge dans l’univers des grands magasins à rayons qui vont naître dans la capitale anglaise au début du siècle dernier. On connaît déjà le célèbre Harrods rue Oxford. Va s’ouvrir le Harpers qui va compétitionner, tel est son but. Et pour lequel on est à l’étape de l’embauche. Quatre jeunes filles postulent qui vont ensuite intégrer le monde du commerce de détail. On voit immédiatement que la romancière s’est beaucoup documentée avant de coucher la première ligne. Ce qui nous plonge dans ce cadre bien spécial avec ses règles à suivre. Bref, ça se lit d’une traite et on arrive hélas à la fin beaucoup trop rapidement, ce qui est le plus beau compliment que l’on puisse faire.
Les demoiselles d’Oxford street  Rosie Clarke. l’Archipel 326p.   www.editionsarchipel.com

 


 

Amalgames puisés dans Jean de La Fontaine pour cerner Emmanuel Macron

Il faut être professeur émérite de philosophie comme Dominique Folscheid pour avoir eu cette idée de puiser dans les enseignements des fables de La Fontaine pour comprendre la dynamique qui anime l’actuel locataire de l’Élysée. En même temps, en dépit de sa couverture loufoque est, qu’on ne s’y trompe pas, une analyse des plus sérieuses des agissements d’Emmanuel Macron. Les férus de politique entreront dans ces chapitres comme un enfant dans une bonbonnière. Des tonnes de jouissances intellectuelles en vue. L’essayiste termine son propos sur le déclenchement de la guerre en Ukraine où Macron veut profiter de cette immonde tragédie pour se donner une posture de leader international.
En même temps,  Dominique Folscheid. Cerf 330 p.   www.editionsducerf.fr

 


 

Une politique fiction de haute volée

Un monde presque parfait annonce la couleur. Ce roman d’anticipation de Laurent Gounelle nous transporte dans une société sous contrôle qui se nomme “les Réguliers”. Sous contrôle certes, mais pas tout à fait car une région fait défection. La première communauté va donc envoyer un émissaire, David Lisner,  pour rétablir les ponts. Sa vis-à-vie a pour nom Ève Montoya qui est en possession d’un rapport dévastateur qui pourrait impacter la société de Lisner. Comment va donc s’établir cette dynamique diplomatique avec deux caractères bien trempés ? Voilà tout l’enjeu de ces pages qui raviront les amateurs du genre.

Un monde presque parfait  Laurent Gounelle. Mazarine 351p. 

 


 

Le loup injustement méconnu

C’est un ouvrage que lira sans doute la pianiste Hélène Grimaud, si ce n’est pas déjà fait. On sait l’attachement qu’elle porte à cet animal qu’elle élève d’ailleurs. Il s’agit de La vérité sur le loup, ce mal aimé de Pierre Jouventin.  Il est docteur en sciences et éthologue. On savait, du moins pour certains, que le loup fuit l’homme et ne va pas l’attaquer, à moins de se sentir coincé. Et pourtant que de fantasmes légendaires à ce propos dont le moindre, la bête du Gévaudan qui s’en inspire. Ici, le scientifique nous rassure totalement au sujet de ce mammifère d’une grande intelligence et dont vous découvrirez qu’il est écologiste avant l’heure. Un petit livre précieux qui déboulonne tous les préjugés.
La vérité sur le loup, ce mal aimé, Pierre Jouventin. HumenSciences 296p.    

 


 

Psychanalyse du vêtement

Comme les psychanalyses, d’office, scrutent les moindres agissements de l’homo sapiens, il fallait bien que l’un d’eux s’interroge sur notre rapport au textile. C’est à quoi s’est donné pour sujet d’étude Patrick Avrane avec son essai d’une grande acuité d’observation Quand les vêtements nous déshabillent. Certes ils recouvrent le corps, mais en même temps quel révélateur de personnalité. Nos ancêtres avaient tout faux quand ils affirmaient que l’habit ne fait pas le moine. Au contraire, comme vous allez pouvoir le vérifier avec notre psychanalyste. Le vêtement est l’entière vitrine du moi.
Quand les vêtements nous déshabillent Patrick Avrane. PUF 181p.   www.puf.com

 






 

Le coin de la poésie

Un titre étrange qui d’ordinaire coiffe un pamphlet et pourtant c’est un recueil de poésie que ce Manifeste du parti pour toujours de Rodrigo Sandoval aux Écrits des forges. Et ce chilien a tout le mérite voulu, car il n’a appris le français qu’à l’âge de 16 ans. Il ne pouvait pas mieux honorer la langue de Molière que d’écrire de la poésie dans cette langue, et combien maîtrisée. Il y a dans ces strophes des références à la dictature chilienne qui a empoisonné les siens. Extrait “enfant de l’humiliation seuls tes cerfs-volants  traversent de l’autre côté du mur”.

Les trois autres recueils sont aussi, provenant des Écrits des forges. Jean-Guy Lachance avec A ciel perdu qui est une adresse à son paternel dans un voyage intérieur où des comptes sont réglés. Extrait “quand nous serons séparés avec nos veines la chaîne des mots se brisera sous le défi du ciel”. Qui dit que le poète perd pied avec la réalité ?

Rondeur d’oxygène porte la signature de Éric Roberge. Ce trifluvien très ancré dans son milieu qui l’a vu naître est à n’en pas douter,doté d’une forte personnalité car ses strophes ont un petit goût de coup de poing. Qu’on en juge par cet extrait “elle tire un rideau sur l’air prête sa bouche à des galeries de sel retire ses vêtements de sport comme une matraque entre les mains d’un détail”.

Et puis ce très beau titre Le requiem des mots que nous offre Annie Molin Vasseur. Cet opuscule est une invitation à changer nos moeurs de prédateurs pour enfin aimer le monde et le protéger. Vaste programme. Sera t-il entendu ? On le souhaite. Pour le moment, lisons-là “après deux guerres déclarées les dernières dans des pays du nord après des luttes perdues par tous tu ramasses les mouchoirs un vocabulaire de massacres et des sommets d’inhumanité”.

Et sur un plan international un sublime ensemble de 325 petits poèmes du portugais Fernando Pessoa qui couvre la période allant de 1907 à 1935 sous le titre de Quatrains au goût populaire que réédite pour notre plus grand bonheur la maison Érès. Il utilise pour ce faire, une rythmique qui était celle des troubadours portugais du Moyen-Âge. Le mieux est d’en citer un passage éclairant “Se comprendre l’un l’autre est un jeu bien compliqué car celui qui trompe ne sait pas s’il ne s’est pas lui-même trompé”. Comme ce sont de courts poèmes, on peut les lire tel un curé son bréviaire, car il y en a un pour chaque jour.

 


 

Deux titres tout en passion chez Chatterley

Pour ceux et celles qui ne peuvent lire que des romans teintés de passion, la maison Chatterley a prévu le coup en lançant deux titres assez forts merci de ce côté là. D’abord, Malgré les épines de J.L. Corolle qui narre au commencement du siècle dernier les amours inavouables entre un jeune aristocrate et un roturier. Il y a d’abord la différence de classe sociale qui fait obstacle mais surtout cet amour homosexuel qui n’ose dire son nom. La rencontre du comte et du jardinier sera l’occasion de nombreux rebondissements émotifs. Il commence à paraître de plus en plus des romances LGBT, et celle-ci se place en pole position pour la qualité du texte et le contexte social du temps qui fait obstacle à l’éclosion de tels amours.
Avec La clé obsidienne toujours chez Chatterley, c’est une autre histoire d’amour impossible dans le royaume Aztèque, alors que l’héroïne qui a vu sa soeur tuée par l’empereur est secrètement amoureuse du fils de celui-ci. Vous voyez ici le dilemme qui est le sien.  En plus pour doubler l’équation de difficulté, l’empereur qui est en quête d’une épouse voit cette même jeune femme parmi les candidates aux épousailles. Plus compliqué que ça tu meurs. Comment va-t-elle se sortir de cette impasse ? Là est la question qui fait l’intérêt de cette aventure sans commune mesure.

 


 

Un gros pavé pour un gros contenu

On se souviendra peut-être qu’il fut une époque lointaine où on se procurait le gros livre qui allait accompagner nos vacances. Si c’est encore votre mentalité, alors c’est tout trouvé avec Robert Galbraith avec son Sang d’encre qui fait, tenez-vous bien, plus de 1000 pages! Un pavé vous direz-vous ? Mais d’abord vous venez d’être berné. Car ce nom d’écrivain est tout simplement celui caché de J.K. Rowling oui, la créatrice Harry Potter. Pourquoi démarche-t-elle en recourant à un pseudonyme ? Nul ne le sait. Elle a donné naissance à son limier fétiche Cormoran Strike qui va être mis à contribution avec son associé Robin Ellacott pour élucider le crime d’une auteure de dessin animé qui avait été voir Robin, disant être menacé. On retrouvera finalement cette dernière assassinée. Dès lors les deux comparses qui avaient pris la chose avec légèreté, vont mettre les bouchées doubles pour identifier l’auteur du crime. Un millier de pages, c’est, vous l’imaginer, une enquête complète qui se déroule sous vos yeux. Du costaud.
Sang d’encre Robert Galbraith. Grasset 1001 p. 

 


 

Pour ceux que le mot pandémie déclenche des hantises
   
James Rollins tient de l’aventurier car il porte deux casquettes, spéléologue et plongeur. Pas étonnant que l’écrivain qu’il est, puise dans l’aventure pour trouver la matière littéraire. Ainsi est né Crépuscules qui procurera quelques frissons à ceux que le mot pandémie stigmatise. Le gars a transposé son histoire en Afrique, dans une zone nommée Royaume des os. Dans la région les habitants sont atteints d’un mal bizarre qui les mènent à un état végétatif. On craint pour la suite, d’autant qu’il en va de la survie de l’espèce humaine. C’est pourquoi à la hâte on dépêche le commandant Gray Pierce accompagné de ses collaborateurs. Que vont-ils pouvoir faire pour conjurer le mauvais sort ? Allez lire pour connaître le dénouement de ce thriller biologique.
Crépuscules  James Rollins. Fleuve noir 475p.    www.fleuve-editions.fr

 


 

Réhabilitation des vins géorgiens

Les disciples de Bacchus et les oenophiles sont unanimes à vanter les vins géorgiens.Et pourtant on ne les voit jamais aux menus des restaurants et au Québec, la SAQ qui a le monopole du commerce des grands vins n’en a pas à son catalogue. Et quelle erreur. Sans doute de l’ignorance. En tout cas, Christophe Lavelle a pris sur lui de les réhabiliter. Il leur consacre même un ouvrage A la découverte des vins géorgiens. Et c’est effectivement une véritable découverte à faire. Les vins français, italiens et espagnols dominent tellement le marché, qu’il était temps de regarder autrement. L’auteur communique avec générosité les bonnes adresses des vignobles et des domaines afférents. Vous n’en croirez pas vos yeux, en attendant que ce ne soit pour vos papilles. Avis aux restaurateurs qui veulent étonner auprès d’une clientèle désabusée.
A la découverte des vins géorgiens  Christophe Lavelle. Éditions Apogée 170p.  www.editions-apogee.com

 


 

Exhortations à varier nos plantes

Comme les québécois sont réputés avoir le pouce vert, voici un ouvrage qui saura les captiver. Surtout qu’il s’accompagne d’une proposition. En effet, Les clés du champ de François Parcy, directeur de recherche au CNRS, laboratoire de physiologie cellulaire et végétale de l’Université de Grenoble, rappelle qu’autrefois, il y bien longtemps, la pomme de terre était considérée comme toxique, tout comme les amandes. Et c’est à l’homme que l’on doit d’avoir procédé à des manipulations de variétés pour en arriver à ce que ces deux-là, deviennent comestibles. Et comme les changements climatiques amènent des bouleversements nouveaux avec des incidences sur les plantes et les fleurs, le cultivateur ou l’horticulteur n’ont d’autre choix que d’intervenir à nouveau pour renforcer la génétique de ce qui pousse. C’est un bouquin qui s’inscrit dans le cadre d’une lecture écologiste.
Les clés du champ François Parcy. HumenSciences 234p.    www.humensciences.com

 


 

Un traité sur la ligne et le cerveau qui la créa

Décidément, avec la sortie de Trait de génie de Peggy Gérardin on peut déclarer qu’il y a assurément un livre pour tous les sujets, même les plus singuliers. Cette chercheuse en neurosciences, consacre tout son livre aux seuls messages que délivrent la simple ligne du monde du dessin. Si le geste de faire une ligne est très primaire, et même pouvant être réalisé par un enfant, on a peine à imaginer comment le cerveau a dû faire d’efforts historiquement pour y parvenir. C’est l’essai le plus étonnant qu’il nous ait été donné de lire depuis des lustres. D’abord par son thème et tout ce qui en découle et nous a échappé. En conséquence, quand vous verrez une simple ligne couchée sur un papier, vous ne la verrez plus de la même façon.
Trait de génie Peggy Gérardin. l’Art-Dit 168p.     www.editions-lart-dit.fr

 


 

Trois voies pour que la planète survive

Les mouvements écologistes sont nombreux de par le monde. Rien que pour Paris on compte trois cent organisations du genre! Qui nous alertent tous sur les périls qui nous attendent si on ne porte pas attention aux nombreux désastres dont l’homo sapiens est responsable. Le professeur émérite en économie de l’Université de Genève Beat Bürgenmeier apporte sa voie avec un essai de type réflexions soutenu par non pas des théories fumeuses, mais par des idées concrètes. En fait, il propose trois scénarios pour cette transition écologique impérative. L’économie du futur, un titre très simple qui donne le ton au propos, se veut ancré par la réalité. Justement parce qu’il y a des milliers d’organismes de protection de l’environnement, à eux seuls ils assureront déjà un large lectorat à cet ouvrage qui est aussi un portrait de ce que nous sommes et comment nous vivons à tort le capitalisme.
L’économie du futur Beat Bürgenmeier. Mardaga 286p.   www.editionsmardaga.com

 


 

La tech toujours au service des mêmes

Les GAFA, qui en sont les créateurs ? Encore des hommes. Qui renforce encore les préjugés voulant que le génie leur appartienne. Elle est triste l’histoire de la vie numérique comme le montre Patriartech de Marion Olharan Lagan professeure agrégée en civilisation américaine à l’Université de Bretagne Sud. Et bien que les “inventeurs” des grandes sociétés numériques sont masculins, c’est oublier qu’en bas de la pyramide, des femmes ont joué des rôles clés. L’auteure parle en connaissance de cause puisqu’elle a supervisé les équipes d’assistance personnelle d’Alexa chez Amazon en langue française, italienne et espagnole. Dans son ouvrage, elle revient en arrière sur la genèse des multinationales du domaine et tire des réflexions sur l’aspect du bien et du mal qu’elles ont engendré. En bonne universitaire qu’elle est, elle n’a pas oublié de terminer son propos avec une bibliographie exhaustive pour quiconque voudrait fouiller davantage le sujet.
Patriartech Marion Olharan Lagan. Hors d’atteinte 246p. www.horsdatteinte.org

 


 

Un coming-out dans la Nouvelle-Zélande de l’an 2000

La société a beau vouloir donner des signes d’évolution, l’homosexualité demeure toléré sans plus. De toute façon, bien des législations encadrent le bien-être de ceux qui appartiennent à la communauté LGBT. Mais quand même. La preuve, ce Michael un Maori néo-zélandais va décider de plonger et de révéler aux siens, qu’il en est. S’il croit “innover”, il va apprendre en cours de chemin qu’un de ses oncles, soldat au Vietnam, a entretenu une liaison avec un pilote américain. Voilà la toile de fond de Bravoures de Witi Ihimaera. Cela donne un éclairage sur une culture locale dont on imagine qu’elle fait preuve de latitude envers la différence. L’occasion d’aller vérifier de quoi ça retourne. Nous avons pour notre part adoré ce roman.
Bravoures Witi Ihimaera. Au vent des îles 456p.    www.auventdesiles.pf

 


 

Comment vendre le luxe, cours 101 par des exemples

Constance Calvet sait de quoi elle parle quand il s’agit du luxe puisqu’elle la descendante du fondateur de la maison Christofle. Sa famille immédiate est constituée de négociants en vin. Ensuite elle a travaillé du côté des parfums Dior et Yves Saint-Laurent. Maintenant elle a son cabinet de consultation du secteur du luxe à l’international. Elle connaît la musique, quoi. Et elle partage l’ABC de la façon de vendre du luxe en rassemblant 30 histoires dans Non merci je regarde. Une phrase que l’on a souvent dite en pénétrant dans des boutiques de luxe en sachant bien que tout ce que l’on peut faire, faute de ressources financières et de zieuter. Ce sont des anecdotes véridiques puisées dans divers secteurs que ce soit les montres, les souliers et même les trains miniatures sur commande! Des conseils forts utiles pour ceux et celles qui veulent bosser dans cet univers où les clients ont en général en commun d’être exigeants et à la fois extravagants.
Non merci je regarde Constance Calvet. Alisio 338p.    www.alisio.fr

 


 

Dans les coulisses des Tontons flingueurs

Au Panthéon des films comiques de la cinématographie française, figure en très haute place Les Tontons flingueurs de Georges Lautner avec un casting dépareillé formé entre autres de Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Jean Lefebvre. Sur des dialogues cultes de Michel Audiard. Voici trois exemple de répliques qui donne le ton au film “Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît”, “Les gens deviennent tellement cons qu’il faudra bientôt sous-titrer les films français”, “L’expérience est un peigne que vous donne la vie quand vous êtes devenu chauve”. Eh bien tout ce qu’il faut savoir sur les coulisses du tournage est contenu dans un livre qui figurera bien en vue dans votre bibliothèque consacré au septième art qui a pour titre Le grand livre des Tontons flingueurs que l’on doit au duo formé de Frédéric Pouhier et Susie Jouffa. Dieu qu’on savait prendre la vie du bon côté dans ces années-là des trente glorieuses. On mesure encore mieux pourquoi notre société est devenue si triste.
Le grand livre des Tontons flingueurs Frédéric Pouhier et Susie Jouffa. Leduc éditeur 477p.     www.editionsleduc.com

 


 

Un photographe et une sociologue scrutent le monde des nantis

Les plus vieux se souviendront des sketchs de Jacques Chabot mettant en vedette Marie-Chantal cette snob qui parlait de son milieu, son entre nous. Eh bien ce monde est décortiqué dans un livre qui est la rencontre d’un photographe Gwenn Dubourthoumieu et d’une sociologue Monique Pinçon-Charlot. Ces deux-là, tels des entomologistes étudiant des fourmis, ont observé les moeurs des dominants de cette micro société qui se reconnaît à travers des codes bien précis. Une vie bien corsetée pour qui veut appartenir à ce cénacle bien spécial. Entre-soi colle ici davantage à la petite noblesse que les magnats de la finance à la Bernard Arnault ou Liliane Bettencourt. Ceux qui s’intéressent encore à la chasse à courre ou qui fréquentent des cercles privés. C’est un univers qui ne manque pas de piquant en tout cas et qui fait tout l’intérêt de l’album.
Entre-soi  Gwenn Dubourthoumieu et Monique Pinçon-Charlot. Pyramyd 170p. www.pyramyd-editions.com

 


 

L’art de vivre à la française au XVIIIème siècle

Dans la catégorie beaux livres, les éditions In fine se sont surpassés avec cet album, écrin majestueux pour exprimer le faste des arts décoratifs au temps des Bourbons. Il s’agit de Intime XVIIIème siècle de Orane Conan qui commente des pièces somptueuses tiré des collections de la Galerie Léage fondée en 1972 et qui se spécialise dans ces styles hors du commun. Le raffinement ultime de la civilisation française. Et ce qu’il y a de magnifique, ce ne sont pas uniquement les grands meubles griffés Boulle ou Jacob. Vous avez aussi ces écritoires, ces encriers ornés dans le moindre détail. Et que dire des photos qui rendent magnifiquement ces ouvrages précieux, uniques au monde. On ne se lasse pas de feuilleter ces pages. Les amateurs de design, les brocanteurs, antiquaires et qui encore, seront les premiers à ce rendez-vous offert avec l’ultime.
Intime XVIIIème siècle  Orane Conan. Galerie Léage / In fine 319p.  

 


 

Le conservateur général de Versailles nous initie au style Louis XVI

Quoi de plus merveilleux d’avoir pour guide concernant Le style Louis XVI que le conservateur du patrimoine du Château de Versailles en personne, qui nous gratifie d’un album magnifique, c’est peu dire, touchant à ce style qui marque encore les imaginations, tant il symbolise le raffinement poussée à sa limite. Et ici, outre les grands meubles, ce sont de petits accessoires qui suscitent notre curiosité comme ce huilier vinaigrier en argent massif. Vous pouvez vous figurer sa valeur en numéraire. Ailleurs ce sont ces beaux secrétaires avec abattants. Là on atteint au summum. Yves Carlier a conçu une très belle sélection pour enchanter l’oeil à chaque page. C’est un livre de référence édité conjointement avec la direction du Château.
Et si vous ne voulez plus quitter notre guide, sachez qu’il s’est commis avec le monarque prédécesseur Louis XV. Une époque qui se veut novatrice. On va chercher des influences. Et tout ça fait avec le plus grand sérieux. C’est pour cela que l’auteur ne se risque pas à des définitions trop caractéristiques. Ah les jolies commodes avec ces peintures champêtres qui nous font rêver.
Le style Louis XVI  Yves Carlier. Éditions In fine / Château de Versailles 126p. 
Le style Louis XV Yves Carlier Éditions In fine / Château de Versailles 126p. 

 


 

Il était le peintre de Monsieur, frère du roi

Élodie Vaysse n’a pas choisi la voie de la facilité en prenant pour sujet d’étude le peintre Jean Nocret tombé aux oubliettes et qui était au temps de Louis XIV un artiste estimé. Il a été surtout le peintre attitré de Monsieur frère du roi aux moeurs très élastiques Il avait du goût ce frère qui commanda au peintre de beaux sujets. Le plus remarquable, en cours de restauration, est cet immense tableau intitulé “La famille royale dans l’Olympe” où vont le roi entouré des siens. Il orne la couverture du livre que lui consacre madame Vaysse avec en toute fin le catalogue du peintre pour ceux qui voudraient explorer davantage. Ce livre, une première depuis 1886, a demandé quasi une véritable enquête, fouillant pour ce faire également dans des collections privées. Pour reprendre le cliché bien connu, un travail de moine. Le résultat est à la hauteur des efforts. Il réhabilite Nocret qui ne méritait pas de passer à la trappe. Donc, un devoir de mémoire à saluer bien bas.

Jean Nocret Le peintre de Monsieur, frère du roi. Élodie Vaysse. Éditions In fine / Château de Versailles, 169p. 

 


 

A la découverte du style Empire

Des styles aristocratiques, celui qui nous est sans doute plus familier est l’époque Empire. Peut-être parce qu’il est près plus près de nous dans le temps. C’est encore une fois Yves Carlier qui nous prend par la main pour nous faire voir des merveilles d’ornementation. Avec en prime des engouements pour l’égyptologie ou des influences antiques. Un espace est consacré aux tapisseries de ce temps. Autant de joyaux qu’il fait bon découvrir dans leur diversité. Et que dire de la maison d’édition qui n’a pas lésiné à des reproductions couleurs qui magnifient le travail de ces artisans des styles également Consulat et Directoire. Nous tutoyons ici la perfection.
Le style Empire Yves Carlier. In fine / Château de Versailles 126p.

 


 

Un inédit de Garcia Marquez

Comme quoi le monde des nous réserve son lot de surprises. Comme cet inédit de Gabriel Garcia Marquez Prix Nobel colombien de littérature Nous nous verrons en août. Son héroïne a pour nom Ana Magdalena Bach (même nom que l’épouse du compositeur Jean-Sébastien Bach avec par contre un seul n pour le personnage du roman). Elle a un rituel bien à elle. C’est-à-dire que chaque 16 août que le bon dieu amène, elle va fleurir la tombe de sa mère, inhumée dans une île des Caraïbes. Elle ne vient pas pour le farniente, mais strictement pour rendre hommage à la maman disparue. Elle est mariée. Mais un jour elle va céder à l’emprise de la chair et cela va la marquer durablement au point qu’elle multipliera les conquêtes. Où cela va t-il mener pour cette femme autrefois si rangée ? Nous vous laissons la surprise de la fin, pour ne pas bouder votre plaisir. C’est une heureuse découverte à faire.
Nous nous verrons en août  Gabriel Garcia Marquez. Grasset 138p.

 


 

Une mère exécrable à l’excès

Génial, ma mère est morte ! Avec un titre semblable il est certain que l’actrice Jennette McCurdy allait attirer sur elle l’attention et sans doute la réprobation. Car toucher la figure sacro-sainte de la maman est un tabou même en 2024 où on tente pourtant de désacraliser bien des choses. La fille que les amateurs de séries américaines connaissent sans doute bien, a eu pour son malheur de tomber sur une mère contrôlante, mais encore que l’adjectif est faible. Qui vous étouffe, vous martyrise d’attentions pour votre bien-être mais qui en réalité vous fait vivre un enfer. Une mère qui se substitue à sa fille pour vivre ce qu’elle n’a pas vécue elle-même. Bref, une harpie du pire genre qui soit. Si vous avez vous-même un contentieux avec votre génitrice, alors ce livre fera figure d’exutoire à vos tourments. On rit quand même beaucoup de voir comment cette mère ne trouvait aucune façon de limiter ses débordements de contrôle. Ouf, son Créateur l’a rappelé à Lui pour notre plus grande consolation.

Génial, ma mère est morte! Jennette McCurdy. JC Lattès 393p.   www.editions-jclattes.fr

 


 

Voyager au Québec et en Ontario à bon compte

D’ordinaire, quand on se procure un exemplaire d’un guide du routard, c’est pour trouver de bons tuyaux dans un pays étranger. Comme les budgets de chacun sont rendus plus difficiles à boucler en regard du coût de la vie sans cesse en augmentation, beaucoup opteront pour demeurer au pays. Alors pourquoi ne pas partir à la découverte de ce que peuvent offrir la Belle Province et l’Ontario ? Philippe Gloaguen qui est l’auteur de ce guide de ces deux provinces dans la collection célébrissime des Guides du routard, a accompli avec ses collaborateurs un travail titanesque pour dénicher de bons endroits et lieux convenant à nos portefeuilles. En même temps, du moins pour ce qui est du Québec, il nous en apprend énormément sur nous-même. Et petite particularité, on trouvera en fin de guide, une carte détachable de Montréal..
Le routard Québec et Ontario Philippe Gloaguen. Hachette 556p.

 


 

Réédition attendue des mémoires d’Alan Watts

Alan Watts, un des chantres de la contre-culture contemporaine, avait publié ses mémoires intitulé A ma manière qui connurent à leur sortie un succès tel que les exemplaires s’envolèrent. Et ce qui restait demeurait presque introuvable. On a enfin une réédition de celui qui fut un adepte du bouddhisme tout en ne faisant preuve d’aucun prosélytisme. Un esprit libre comme il s’en fait rarement et qui vis-à-vis de la connaissance a toujours eu la posture et l’annonce de l’autodidacte. Sa vie a mené à des certitudes qu’il nous partage. On dévore ces pages où il n’est question que d’apprentissage culturel. A l’heure où la culture générale connaît un vide abyssal, surtout chez la jeune génération accro au numérique, ce livre est à mettre entre toutes les mains.
À ma manière  Alan Watts.  AdA 512p.    www.ada-inc.com

 




 

Deux essais qui valent le détour sur le ChatGPT

Il y a eu la révolution de l’électricité, celle du numérique et la toute dernière qui nous en jette tout plein, celle de l’intelligence artificielle incarné par le ChatGPT. Ceux qui ne veulent pas perdre une goutte concernant l’avènement de ce procédé qui allège l’effort neuronal mais qui en même temps mets à bas l’éducation scolaire telle que nous la connaissons. Le premier ouvrage de Hugues Bersini aux éditions de Bruxelles a pour titre ChatGPT Il était une fois une IA régressive. Ce membre de l’Académie royale de Bruxelles e qui enseigne la programmation à l’Université libre de Bruxelles, se demande pourquoi, compte tenu des composantes de cette innovation, pourquoi n’a t-il pas été mis à exécution plus tôt et quels sont les principes moteurs qui activent ce “robot” qui nous stupéfie de plus en plus.
L’autre bouquin c’est Bonjour ChatGPT de Louis de Diesbach. C’est un regard sociologique qui fait la démonstration on ne peut plus clair que le ChatGPT a changé notre rapport à autrui. Si on admet que l’ère numérique a engendré un déficit d’altérité abyssal, qu’en est-il alors de cette dernière invention, véritable robot humanoïde ? Quand on s’adresse à la machine, s’interroge l’éthicien, c’est au détriment de qui ?

 


 

La spiritualité amérindienne vue de l’intérieur

Les intellos peuvent épiloguer des heures durant sur leur appréciation des cultures des Premières nations, il n’y a rien de tel que de laisser parler un amérindien, appelé outrageusement jadis un “sauvage” pour se rendre compte des rendez-vous manqués avec nos premiers habitants, écologistes avant l’heure qui en connaissait un rayon sur le rapport de l’homme avec la nature. Une preuve éclatante est la parution de Mémoire indienne une grande entrevue avec un indien Dakota Tahca Ushte avec Richard Erdoes. On savait d’office que les amérindiens avaient une longueur d’avance sur nous au chapitre de la connaissance de la biosphère. Mais ces pages ont de quoi nous faire honte. Il y a des tonnes d’anecdotes qui montrent la “supériorité” des Premières nations sur nous. Aussi des faits qui sont comme des fables instructives sur les forces en présence dans la nature. Qui s’intéresse aux affaires indiennes doit impérativement débuter avec cette lecture édifiante, et c’est un euphémisme. Écoutons la parole d’un sage.
De mémoire indienne En quête d’une vision. Tahca Ushte et Richard Erdoes. Aluna éditions 410p.    www.alunaeditions.fr

 


 

Correspondances entre une black et une amérindienne

Un peu plus haut dans cette colonne on vous exhorte à lire Mémoire indienne aux éditions Aluna pour comprendre les valeurs intrinsèques des Premières nations. Dans la prolongation de cette découverte à faire il y a aussi à connaître Chorégraphies pour le vivant qui est la correspondance échangée durant la grande arnaque sanitaire de la Covid-19 entre l’écrivaine Leanne Betasamosake Simpson appartenant à la nation michi saagiig nishnaabeg et le professeur black Robyn Maynard qui enseigne les féminismes noirs à l’Université de Toronto. La première est une militante, elle, des droits autochtones. Deux cultures qui se rencontrent. Elles sont alors confinées toutes les deux et n’ont d’autres choix que de s’écrire pour parfaire leur communication. L’espace manque pour décrire ici le haut niveau d’échange. On traite de tout, sauf de banalités. C’est toute la question identitaire respective qui fait le sel de cette lecture.
Chorégraphies pour le vivant  Robyn Maynard et Leanne Betasamosake Simpson. Éditions Mémoire d’encrier 270p.     www.memoiredencrier.com

 


 

Le goût de devenir un Simenon

L’écriture d’un thriller se rapporte à des codes. Au même titre que la composition des chansons relève d’une méthodologie selon que l’on fait de la romance, du rap, ou du trash. Le thriller ou polar comporte des éléments de base à posséder que ce soit pour écrire à la façon d’un Simenon ou un Stephen King. Jean-Luc Doumont nous gratifie généreusement de l’ABC de ce qu’il faut maîtriser avant de coucher par écrit le premier paragraphe. Il le dit d’entrée de jeu, écrire c’est un MÉTIER en majuscules. Et tout artisan doit avoir les bons outils en main. Cela donne un guide précieux Comment écrire un thriller à succès! Une fois votre premier million de gagné, n’oubliez de lui adresser un petit mot de remerciement.
Comment écrire un thriller à succès!  Jean-Luc Doumont. Béliveau éditeur 160p.     www.beliveauediteur.com

 


 

Une histoire de jumeaux survivalistes

Jours de sang de Sue Rainsford ne manque pas de piquant. Jugez vous-même. Nous faisons connaissance avec des jumeaux, un frère et une soeur, qui vivent dans une commune abandonnée. Avec eux, un être dominant qui les contraint à des rituels pour repousser l’échéance apocalyptique annoncée. Vous pouvez imaginer le climat malsain qui règne entre ces trois-là au quotidien. Mais va surgir quelqu’un revenant à la commune, avec des idées passablement éclairées qui vont remettre en question les hantises, du moins des jumeaux. Mais comment va réagir le troisième Koan devant ces remises en question ? C’est en même temps un thriller psychologique de grande intensité qu’on a pris plaisir à parcourir.
Jours de sang  Sue Rainsford. Aux forges de Vulcain 358p.   www.auxforgesdevulcain.fr

 


 

Conclusion de la trilogie de Don Winslow

Voici qu’arrive en librairie, au grand bonheur des impatients, le troisième tome qui met le point final à la trilogie de Don Winslow, “La cité sous les cendres” On retrouve Danny, richissime promoteur immobilier qui dans une vie antérieure est loin d’avoir été un saint. C’était un sbire de la mafia irlandaise avec un bilan pas trop reluisant. Mais il a tiré un trait sur cette vie faite de violence. Il a donc tout maintenant pour son bonheur. Jusqu’au moment où, convoitant un terrain pour en faire une belle exploitation, mais hélas pour lui, il n’est pas le seul à avoir les yeux doux pour cet espace. Un proprio de casino veut également mettre le grappin. Et comme ça va jouer dur, Danny va devoir renouer avec sa nature première d’homme violent pour réduire le rival à néant. De l’action il y en a à chaque page et le grand mérite de ce thriller qui sera sans doute porté au petit ou grand écran, c’est qu’il annonce la maîtrise du romancier dans son domaine. Il est à son zénith.

La cité sous les cendres Don Winslow. Harper Collins 520p.  www.harpercollins.fr

 


 

Des squelettes dans le placard familiaux ressortent aux funérailles

Question. Y a t-il un moment pour déballer des vérités que l’on a dans le nez. Certainement pas pour le grand porte du défunt prénommé Gerry, à qui est dévolu de rendre l’hommage posthume. Sauf que le mec va en profiter pour remettre les pendules à l’heure concernant le trépassé. Et c’est de voir la réaction de la famille immédiate à l’annonce de ces révélations qui jettent un tout autre éclairage sur le patriarche du clan Williams. Ce genre de situation fait toujours de bonnes histoires, que ce soit au roman ou au cinoche et Les magnolias de Myrtle Lane de Cat Shook ne fait pas exception. Vous allez vous distraire en diable si c’est cela que vous recherchez. Ce roman fait la démonstration que le mensonge est vraiment le ciment de la société.
Les magnolias de Myrtle Lane Cat Shook. Les escales 359 p.    www.lesescales.fr

 


 

Le destin de deux femmes durant les guerres de religions en France

Ceux qui disent avec réalisme qu’il n’y a jamais eu de meilleur temps dans le passé, on tout à fait vrai. En France au début du XVIIème siècle, ce sont les guerres de religions entre protestants (huguenots) et catholiques qui vont marquer l’histoire. Et surtout l’assassinat de Henri IV partisan de la cohabitation entre les deux factions, va agir comme une allumette au-dessus d’un pan de kérosène, ou de l’hile sur le feu c’est selon. Dans ce décor deux femmes uniront leur destinée dans ce roman de Kate Mosse (pas la mannequin) La cité des mers. La première, Louise, en provenance de la Hollande vient prendre sa part de l’héritage paternel, mais elle tombe en plein désordre civil. Elle ne se sent pas en sécurité. L’autre, va se travestir en garçon, prenant le prénom de Gilles (dans ce dernier cas on pense au film Yentl avec Barbra Streisand). Elles vont monter à bord d’un navire, les deux faisant l’objet d’une traque de la part des autorités. On suit leurs péripéties et il n’en manque pas. Ceux qui raffolent des romans historiques sont ici comme dans une bonbonnière.
La cité des mers  Kate Mosse. Sonatine 510 p.   www.lisezsonatine.com

 




 

Le coin de la BD (1)

Bouhland signé Rours chez l’éditeur Dupuis, est un gros pavé garni d’aventures. Nous sommes ici dans une sorte d’école de la magie à la Harry Potter. Mais Bouhland c’est une école qui forme des monstres! Et que fréquente Orage (ça ne s’invente pas) qui côtoie des créatures que nous n’aimerions pas fréquenté, d’autant que notre jeune “héros” n’est pas encore doté de pouvoirs pour se défendre. Alors, il fait de son mieux. Mais heureusement pour lui, il ne manque pas de ressources. C’est pas la BD classique de 48 pages qui vous attend mais plus de 300 pages! Quel travail a abattu notre bédéiste pour nous faire plaisir.

Chez Glénat nous avons affaire avec notre ours sympathique Pol Polaire avec une autre histoire rocambolesque comme à lui seul il en arrive et qui a pour titre “Mission maman” Tout part d’un naufrage. Heureusement pas de victimes. Le quatuor formé de Pol, Bob, Léa et Léo est en marche pour retrouver maman Lilin qui se trouve à Los Angeles. Mais pour retrouver cette dernière dans la vaste cité des anges, on doit traverser le désert où nous attendent des bestioles prédatrices. Au final c’est un happy end. Ouf!

chez le même éditeur Glénat, changement radical de climat avec Kidz du tandem Ducoudray et Joret. C’est en réalité la fin d’une trilogie qui nous est offerte. Deux des personnages. Allen et Thelma, fous de cinéma et particulièrement collectionneurs de films sur support DVD, peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour trouver des trésors du domaine. Et justement on vient de leur signaler de belles pépites. Mais ça ne se fait pas sans son lot de petites aventurettes.

 




 

Le coin de la BD (2)

La série sur le coureur automobile Michel Vaillant est un moment de gloire de la BD et ça n’est pas terminé. On nous offre un dernier album “Rédemption” dans lequel le scénariste Lapière et les dessinateurs Bourgne et Eillam se sont dépassés. Car on est bien au-delà de la simple course de performance. A travers une course des 500 miles d’Indianapolis, il y a des enjeux dramatiques qui gravitent autour avec une tueuse sans foi ni loi et la présence du FBI. Pour du contenu, c’en est. L’éditeur Graton a un sacré beau fleuron de plus à son catalogue.

Chez Dargaud sort le nouvel album de Christian Binet “Marion” pour lequel le créateur n’a pas été atteint par le syndrome de la page blanche, car il s’est inspirée de l’histoire authentique de Marion Larat qui fut victime d’un AVC majeur à la suite de l’absorption de la pilule. Elle n’était âgée alors que de 18 ans. Mais c’est une force de la nature, cette fille qui lui vaut l’estime de ceux qui la connaisse. Et ironie de l’histoire, juste avant son attaque cérébrale, elle était à lire les Bidochon, un précédent album de Binet, qui maintenant lui rend hommage en livrant le parcours du combat qui fut celle de son sujet. Juste retour du balancier.

L’éditeur Dupuis, d’après une histoire de Jean Ray nous offre le tome 2 de Harry Dickson “La cour d’épouvante”.  Il était une fois un richissime monsieur, Hamilton qui est la proie de cauchemars récurrents. Dans un de ceux-là, il y a un tribunal qui le condamne à une sentence de mort. De quoi donner des sueurs froides. Pour se calmer, il va demander l’aide du limier Harry Dickson. Et l’enquêteur va tomber sur un être diabolique qui cumule les horreurs, enlèvements et tentatives d’assassinats. Le lecteur est prévenu qu’il sera tenu en haleine.

 


 

Pour le 150ème anniversaire de l’impressionnisme, l’inspiration nippone

2024 marque le 150ème anniversaire de l’avènement de l’impressionnisme en peinture. Diverses activités souligneront cette commémoration. Parmi les plus remarquables, la parution d’un album de haute tenue Mondes flottants qui a nécessité une multitude de collaborations dont le Mori Art de Tokyo, celui du Musée d’Orsay, des galeries et des collectionneurs privés. Le thème choisi pour ce livre “du japonisme à l’art contemporain”
C’est aussi l’association des Franciscaines Deauville et de la maison d’édition In Fine. Beaucoup de monde comme vous le voyez pour raconter en quoi la peinture française de cette époque a trouvé des influences japonaises. D’ailleurs sur la couverture on voit une française vue de dos, se regardant dans un miroir et portant un kimono. C’est une découverte à faire pour qui aime cette mixité et qui ignore tout de ces courants en chassé-croisés.

Mondes flottants Collectif. Les Franciscaines Deauville et In Fine 150p.  
 


 

Une carte planisphère du mouvement des eaux datant de 1862

1862 correspond au 25ème anniversaire de règne de la reine Victoria. Nous sommes en plein empire britannique qui regroupait le quart de la population planétaire et présent sur tous les océans. La maison d’édition Reliefs qui se spécialise dans la reproduction de cartes géographiques publie une planisphère en projection de mercator Mouvement des eaux qui servait à la navigation  d’alors. L’édition originale reproduite ici sur papier parchemin du plus grand chic date de l’année précitée dans ce texte. Nous sommes aussi à l’époque de l’Exposition universelle de Londres. C’est un remarquable travail graphique. Les amateurs de cartes du genre seront aux oiseaux. Et c’est tout le mérite de la maison d’édition d’avoir offert un écrin semblable.
Mouvements des eaux  Reliefs éditeur

 


 

Tombeau pour une jeune fille assassinée

En juin 1994 on perdit la trace de Mélanie Cabay, 19 ans, petite-fille du comédien et auteur Marcel Cabay. On retrouvera plus tard son corps nue. Un cas de cold case qui d’office n’a jamais été résolu. Une affaire qui a marqué durablement l’écrivain François Blais, décédé l’an dernier. Qui quelques années après ce drame a écrit sur le sujet Un livre sur Mélanie Cabay que l’on réédite. C’est le récit écrit par un gars qui peine à comprendre que l’on puisse disparaître sitôt, alors qu’on avait toute la vie devant soi. Il offre à la défunte son hommage qu’autrefois au Siècle des Lumières on nommait un tombeau, une oeuvre artistique célébrant la mémoire d’un disparu. Un livre touchant et doublement triste que l’auteur soit mort sans avoir eu le temps de connaître la vérité sur les circonstances du drame.
Un livre sur Mélanie Cabay  François Blais.  L’instant même 160 p.   www.instantmeme.com

 




 

Nouvelles de l’outaouais

Que l’on ne se fourvoie pas, le nom d’auteur Page Comann est la compression sous forme de pseudonyme de deux écrivains Ian Manook et Gérard Coquet qui ont écrit à quatre mains outaouais. Un petit pavé qui est en somme un recueil de nouvelles gravitant autour de cette région géographique à l’ouest du Québec. Le dénominateur commun des textes, est le décor en mode naturel. La nature est omniprésente est bien rendue avec ses soubresauts climatiques. Nous ne sommes pas loin non plus de l’héritage des Premières Nations.Si vous avez envie d’un peu d’exotisme, eh bien vous êtes servi. Si l’ouvrage vous donne le goût d’aller vous balader dans le coin, ce sera mission accomplie pour les deux comparses qui ont mis beaucoup de passion à chaque ligne, avec un sens de la description qui fait penser aux gens de lettres du XIXème siècle, avant l’ère de la photographie, qui se devaient de bien décrire, faute d’images.
outaouais aux éditions M+  529p.
Et si vous regrettez que ces nouvelles se soient terminées trop tôt, prenez acte de la dernière ponte du duo Le bomian chez le même éditeur M+. Là c’est changement de décor radical puisque l’on se transporte en France dans les Alpes-De-Haute-Provence, plus précisément dans le petit bourg au nom si joli de Mazet-sur-Rourle. Nous sommes au 14 juillet, jour de fête nationale comme on sait. Débarque dans ce petit village un étranger, un bomian selon le mot patois désignant un visiteur. Qui va déballer des vérités qu’on aurait préféré voir taire. Une variation sur le thème inépuisable des squelettes dans le placard. C’est une belle étude de psychologie des êtres qui rappelle que le mensonge est le ciment de la vie sociale que  plaise ou non, mais ça arrange bien du monde.
www.mpluseditions.fr

 


 

La dernière enquête de Kay Scarpetta

Parmi notre rédaction, il y a un indécrottable idolâtre de l’enquêteuse fétiche de Patricia Cornwell la bien-nommée et célébrissime Kay Scarpetta. Vous dire qu’il est au comble du bonheur avec l’arrivée de sa dernière enquête Morts suspectes. C’est de voir comment cette dernière parvient à élucider les crimes les plus tordues et difficiles. Le décor est planté en Virginie. Au lendemain de l’Halloween on fait la macabre découverte de deux corps, un couple en fait, méconnaissables, ce qui ne va pas rendre l’identification possible, en plus que le ou les meurtriers se sont acharnés sur leurs victimes. Mais Kay parvient à savoir que ces deux personnes faisaient l’objet d’un mandat d’arrestation pour cybercriminalité. Cornwell encore une fois mélange bien tous les ingrédients pour cartonner. Elle a une fine connaissance du côté sombre de la nature humaine. Elle, mieux que quiconque a bien absorbé l’adage que l’homme est un loup pour l’homme. 
Morts suspectes  Patricia Cornwell  JC Lattès 410p.   www.editions-jclattes.fr

 






 

Le coin santé physique et psychique

Le Dr. Martin Winckler est le genre de médecin que l’on voudrait tous avoir. Celui qui n’a pas la main sur l’ordonnance avant même de nous avoir entendu. Qui est une écoute active à nos maux. Il admet qu’il existe une brutalité dans la relation de trop de confrères avec leurs patients. Il prône une approche plus humaine. Et c’est l’essentiel de son propos dans le livre entretien qu’il accorde à Sophie Lhuillier dans La vie c’est risquer. Il dit que la vision élitiste que l’on inculque aux futurs médecins à la faculté demeure encore. C’était le cas au moment où il a fréquenté l’université et c’est toujours le cas. C’est un livre chargé d’humanité. Et après lecture on se dit que l’on est en droit d’exiger de son médecin qu’il fasse preuve de beaucoup plus d’empathie. C’est aux éditions du Seuil.

Il a souvent été dit des relations houleuses entre mère et fille. Mais la réalité est aussi variable qu’il y a de types de tempéraments de mères et de filles. Le Parlement des écrivains francophones, un cénacle d’expression fondé en 2017 avec un membership de 170 femmes a eu l’idée de sonder les âmes de vingt-quatre femmes à ce sujet. Ça donne un panorama de visions assez intéressant avec en bout de ligne un ouvrage en collectif ayant pour titre Toi, ma mère aux éditions des femmes/Antoinette Fouque, une maison d’édition que nous affectionnons particulièrement pour la hauteur des standards côté catalogue.  L’espace manque pour rendre compte de la diversité des expressions, mais pour qui le thème intéresse, c’est un devoir impératif de lecture. Ça nous aide à mieux comprendre l’univers féminin et la transmission d’une femme à l’autre.

Apprendre à méditer aux enfants, voici le credo du Dr. Steven Laureys dans cet ouvrage coécrit en collaboration avec Vanessa Charland-Laureys “La méditation c’est bon pour les enfants” aux éditions Odile Jacob. Le premier est titulaire de la chaire d’excellence en recherche du Canada sur la neuroplasticité au centre CERVO de l’Université Laval avec en complément, un déploiement d’activités dans son domaine à l’international dont à Harvard, et la seconde est psychologue, docteur en sciences médicales et spécialisée dans la méditation pour les jeunes. Les deux auteurs sont partisans que les jeunes ont tout intérêt à méditer. Que ça libère notamment des anxiétés qu’ils peuvent rencontrer et qui sont de l’ordre du normal. Et ils ne se perdent pas en théories fumeuses, livrant des exercices pratiques où le conte vient jouer un rôle prépondérant.