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Transgenre et avancée du monde
L’humain en vient à un moment donné à se poser la question, à savoir si notre civilisation se civilise ou en perd de ce côté là, au vu de la marche du monde. On peut répondre à cette question existentielle de bien des manières. Charles Melman et Jean-Pierre Lebrun qui portent tous deux la double casquette de psychiatre et de psychanalyste, à qui nous devons la publication il y a vingt ans de “L’homme sans gravité” tentent de répondre à cette question dans un dialogue d’une richesse inouïe qui a pour titre La dysphorie de genre. Et pour s’engager dans cette conversation, ils ont privilégié un sujet, le transgenre. En effet, de conserver son sexe ou d’en changer constitute t-il une avancée ou une régression. On appréciera les échanges qui sont d’une haute volée et qui est en même temps une appréciation de notre époque.
La dysphorie de genre
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Nietzsche de gauche ou de droite ?
Le philosophe Nietzsche pèse suffisamment de tout son poids même au 21ème siècle pour que l’on réfère à lui pour servir une cause. Certains s’en servent comme d’un homme de gauche, d’autres de droite, voire d’extrême-droite. Jacques Bouveresse qui ne s’est pas manifesté si souvent, a pris le temps de lire et relire le philosophe et à sa définition de l’orientation de la pensée qui fut la sienne et qu’il exprime dans Les foudres de Nietzsche et l’aveuglement des disciples. Il revisite ce qu’en disait tantôt un Deleuze, tantôt Foucault. Il aborde la question du patriotisme si cher à la thématique nietzschéenne et il rappelle que le penseur considérait que l’équilibre social passait par une aristocratie avec des sujets serviles et obéissants. On ne peut être plus éloigné de la gauche que de cette façon de voir l’équilibre social.
Les foudres de Nietzsche et l’aveuglement des disciples. Jacques Bouveresse. Éditions Hors d’atteinte 334p. www.horsdatteinte.org
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Une suicidaire renaît à l’asile
Tout comme l’est son auteure Madeleine Melquiond qui n’est pas piquée des vers, elle qui n’a pas mis de voile sur son addiction à l’alcool et qui a osé évoquer l’amour entre mère et fille, son roman Violette au bois des fous ne manque pas d’étonner. L’histoire d’une journaliste retraitée qui, croyant avoir tout vue et connue de l’existence, décida de mettre fin à ses jours. Le destin en aura voulu autrement qui l’a conduisit dans un hôpital psychiatrique situé au coeur d’un bois. Et il arrivera que cette femme sera confrontée à un univers déjanté avec des codes sociaux bien à lui, qui finalement permettra à la dame de retoruver un goût à la vie. C’est tout le talent de l’écrivaine d’avoir créé ce monde clos que l’on verrait bien reproduit au cinéma…avis aux scénaristes en quête d’une bonne histoire. Du pur divertissement en même temps qu’une belle leçon de vie.
Violette au bois des fous Madeleine Melquiond. Favre 154p.
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Une redéfinition de la démocratie et de ses réelles valeurs
La montée des populismes, un Capitole à Washington pris d’assaut, des mesures sanitaires qui frisent la dictature au nom du bien commun, autant d’éléments qui nous font inquiéter de l’état de la démocratie. Sans compter le journalisme inféodé aux grands groupes financiers, tout cela oblige à nous poser des questions fondamentales sur ce qu’est la démocratie, et comment la préserver dans l’état des choses. Pour tenter d’y répondre, du moins a-t-il des certitudes, rien de mieux que Jan-Werner Müller, professeur de théorie politique et de l’histoire des idées à l’Université de Princeton. On lui doit ce livre de référence “Qu’est-ce que le populisme ?” Dans Liberté égalité incertitude il fait le pari du beau risque en revalorisant des institutions comme celle des médias, des partis politiques et une mobilisation citoyenne. Si on voit bien les menaces qui pèsent réellement sur la démocratie, il est encore temps, écrit-il, de la définir. C’est aux éditions Premier Parallèle.
Et si vous voulez approfondir sur le thème de la démocratie, nous vous signalons la sortie de Sur les traces de la démocratie un essai en collectif sous la direction des Stéphanie Chouinard, François-Olivier Dorais et Jean-François Laniel. Publié aux Presses de l’Université du Québec, c’est un ensemble de réflexions sur l’oeuvre de Joseph Yvon Thériault. Un mot sur ce dernier, acadien d’origine. Il a été successivement professeur de sociologie à l’Université d’Ottawa et à l’Université du Québec à Montréal. C’est un des grands penseurs de sa génération, plaît-on à rappeler, servi par un grand talent de communicateur. C’est un intellectuel qui a goûté Marx et dont il a fait sienne les influences. Sa contribution est de démontrer l’héritage que les peuples ont laissé à leur nation.
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Une autre Siri Hustvedt, la métaphysicienne
On connaît la romancière Siri Hustvedt qui est aussi à la ville Mme Paul Auster. Si nous sommes familiers avec son volet d’écrivaine, sa capacité à analyser et utiliser les sentiments dans ses pages, là on entre dans un domaine auquel elle ne nous avait pas habituée, celui de métaphysicienne. Car dans Qui sommes-nous ? elle se livre à une relecture de…Kierkegaard réputé philosophe pas trop accessible. Elle, elle fonce et nous livre les réflexions qui lui viennent à l’esprit concernant notre pauvre condition d’homo sapiesn. Et c’est de voir comment elle se joue avec érudition de concepts élaborés sur qui nous sommes. C’est absolument renversant. Nous prévenons ceux qui fréquentent la romancière de bien s’atteler car c’est une lecture exigeante mais ô combien édifiante. Nous croyons que cette parution n’est pas étrangère au questionnement que se pose bien des gens en ce temps de pandémie factice ou réel et qui pousse à ce type de réflexion. Et comme pour tout essai de nature universitaire, elle nous gratifie en fin d’ouvrage par une bibliographie exhaustive.
Qui sommes-nous ? Essai sur la condition humaine. Siri Hustvedt. Actes Sud/Leméac 330p.
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Philosopher au contact du sauvage
Cette pandémie a eu pour effet de faire fructifier la production d’écrits de nature philosophique, comme si tout d’un coup on voulait se rattacher aux véritables valeurs fondamentales. Et c’est ainsi que s’inscrit la démarche de Arnaud Villani qui avec Être avec le sauvage nous fait l’invitation à une marche au contact dans la nature. Car pour lui, le sauvage c’est le vrai. Et la marche, n’y a-t-il rien de plus salvateur pour l’être humain que cet exercice pour retrouver la vérité des choses, la distance nécessaire pour se voir aller dans le monde. C’est une petite plaquette qui est sous nos yeux mais riche par sa densité. Un ouvrage philosophique d’utilité publique.
Être avec le sauvage Arnaud Villani. Éditions de la Salamandre 105p. www.salamandre.org
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Plaire à son père mais jusqu’où ?
Fernande D. Lamy qui a été longtemps libraire, près de trois décennies, sait d’office quels ingrédients sont nécessaires pour garder captif un lecteur. Et elle ne s’en prive pas pour ce qui est de sa propre ponte. Et elle nous en fait la démonstration avec brio dans ce dixième roman Jusqu’à perdre pied dans lequel Océane (un prénom aquatique s’il en est) une adolescente, passionnée de natation, va retrouver son père qui a fui le décor depuis trois ans et qui rapplique. Elle serait bien tenté de régler ses comptes, mais le voyant elle se trouve totalement désarmée. Mieux encore, elle va tout mettre en oeuvre pour le gagner. Le géniteur a dans son agenda qu’elle devienne championne de triathlon, ce à quoi elle va s’investir jusqu’à se perdre comme l’indique le titre du roman. C’en est trop pour l’intégrité physique de la jeune fille qui en paie le prix. A trop vouloir plaire on se perd, reniant sa propre personne et ses réelles capacités. C’est un beau roman chargé de messages sur le sens à donner à sa vie et surtout de s’écouter.
Jusqu’à perdre pied Fernande D. Lamy. Éditions Goélette 207p. www.goelette.ca
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Un roman inspiré par l’actrice Carrie Fisher
Carrie Fisher a été l’actrice regrettée que l’on sait, la fameuse princesse Leia de Star Wars et fille de l’actrice Debbie Reynolds. Elle avait un assistant personnel et ce fut Byron Lane. Ce dernier, inspiré par ce que fut ce travail de bras droit de la vedette a écrit, dans le genre autofiction, un roman A star is bored où l’ennui domine dans la psyché de la star de ses pages. Qui tout comme la réelle actrice, a aussi dans ce roman une maman actrice de son état mais complètement sautée. C’est un peu une maison de fou. Ce qu’il y a de bien dans ce livre où le protagoniste trentenaire et homosexuel va devenir le témoin du quotidien des deux femmes est de corroborer ce que disait jadis l’Abbé Pierre quand il prétendait que la pire chose à souhaiter à quelqu’un était la célébrité. Et il nous en fait la démonstration à pleins chapitres. Il scrute cet univers comme un entomologiste observe des fourmis. Ça ne donne en tout cas pas certainement le goût de filer vers Hollywood.
A star is bored Byron Lane. Michel Lafon 350p. www.michel-lafon.com
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Un adoubement présidentiel insoupçonné
Imaginez deux pointures Éric Giacometti as de la BD et père de Largo Winch et Jacques Ravenne franc-maçon et historien spécialiste de la Révolution qui conjuguent leur talent en accouchant d’un thriller politique. Ça donne Marcas où on assiste à l’adoubement du nouveau président de la République française. Au rituel bien connu en quatre étapes qui va le consacrer chef de l’État, s’ajoute un autre insoupçonné, qui n’est connu que des présidents entre eux, passé et actuel. Il arrivera qu’au terme de sa mandature, un meurtre va survenir dans une loge maçonnique qui fera apparaître ce rituel. Aux amateurs de sociétés secrètes et faits étranges, vous serez comme dans une bonbonnière, car c’est écrit avec une rare maestria avec un crescendo d’événements qui nous plonge dans de nombreux rebondissements. Le meilleur remède à ce jour pour contrer la morosité ambiante causée par la pandémie.
Marcas Éric Giacometti et Jacques Ravenne. JC Lattès 430p. www.edditions.jclattes.fr
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Un aggiornamento sur la façon de mener une entreprise
C’est un triste constat de vérifier que le patronat n’a pas entreprise de remise en question sur la manière de gérer une entreprise. L’employé demeure toujours de trop, devenu non plus un individu en propre mais une ressource humaine corvéable à merci. Les directives se font toujours à la verticale, les ordres venant d’en haut, avec des exécutants au bas de l’échelle. Au moment où de nouvelles approches sont prônées, favorisant les décisions à l’horizontale, de concert avec la base. Catherine Fabri en sait quelque chose, elle qui coach des chefs d’entreprise, des cadres, et qui a développé sa propre méthode de management qu’elle détaille dans L’art du questionnement en entreprise. Une sorte d’aggiornamento de tout ce qu’on a fait jusqu’à présent pour plus d’efficience et surtout d’humanité.
L’art du questionnement en entreprise Catherine Fabri. Mardaga 222p. www.editionsmardaga.com
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La force de la gémellité appuyée par une maternité bienveillant
La réputation d’excellence de la comédienne Sylvie Drapeau n’est plus à faire. Son talent d’écrivaine non plus qui se bonifie à chaque titre qui sort de sa plume, ou de son clavier, c’est selon. Elle le prouve encore une fois avec ce court roman chargé d’intensité Le jeu de l’oiseau qui met en scène une femme, maman de jumeaux, fille et garçon, aux prises avec un conjoint, mal dégrossi et brutal. Ils ont pour décor de vie un emplacement assez tristounet. Mais malgré cet état de fait, les enfants parviennent à s’épanouir grâce à la force de leur gémellité, mais surtout par l’amour débordant de cette mère qui se déploie dans une affection qui n’a pas de bornes. Le problème avec cette histoire, qui est en même temps le plus beau compliment que l’on puisse faire à une personne de lettres, c’est que c’est trop court.
Le jeu de l’oiseau Sylvie Drapeau. Leméac 118p.
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Des nouvelles géopoétiques
Marier la nouvelle avec la poésie. C’est de bon ton, surtout quand c’est manier avec brio par une Karine Légeron qui nous sert une belle classe de maître dans le genre avec son recueil Prendre lieu. Il est question ici de géopoésie un néologisme qui décrit bien la démarche dans laquelle s’inscrit ce travail d’écriture de haute volée et où, comme son titre l’indique, la notion de lieu joue un rôle capital. Nous avons aimé tout particulièrement cette nouvelle ayant pour titre “pêcher” avec ces premières lignes qui annonce la grande qualité du phrasé “le blanc de la coque bute sur le bleu haché de l’océan. L’étrave contrariée par la houle trébuche contre les flots, se soulève, puis tape à chaque vague, dans un martèlement incessant”. A lui seul, cet extrait vous dit tout de ce qui attend le lecteur, fervent de la langue française, la langue belle.
Prendre lieu Karine Légeron. Leméac 147p.
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Des traces de catholicisme dans l’ADN des québécois
Un de nos collaborateurs nous faisait part de cette observation à la suite du visionnement de l’entrevue à RDI entre l’animatrice Anne-Marie Dussault et Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec. Sortant du cadre qui devait être le sien, elle admonestait son invité telle une catholique moraliste. Et on voit la même chose avec une Louise Beaudoin ex-ministre du PQ et une Denise Bombardier qui ont toutes en commun d’avoir fréquenté des établissements religieux de bonnes soeurs. Ce préambule pour annoncer la sortie d’un essai lumineux La laïcité du Québec au miroir de sa religiosité. Qui en résumé nous dit que si selon les apparences on a débarrassé l’Église catholique de notre quotidien, elle n’est pas disparue pour autant dans nos fibres. D’ailleurs dans ce paragraphe clairvoyant qui introduit son chapitre titré “Un débat captif de ses religiosités” Raymond Lemieux de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, dit bien que le catholicisme est dans un entre-deux. Ce travail collectif sous la direction des Jean-François Laniel et Jean-Philippe Perreault est comme une radiographie en profondeur de ce que nous sommes et ce qui explique bien de nos comportements.
La laïcité du Québec au miroir de sa religiosité Collectif. Les Presses de l’Université Laval 266p. www.pulaval.com
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Le passé qui vous rattrape même dans l’Antarctique
Pour son deuxième roman “L’espérance de vie des flocons de neige” Marie Paquet a planté son décor en Antarctique où elle nous fait voir opérer une physicienne Tessa Preston pour qui ce poste scientifique en milieu aride représente un beau défi professionnel. Et la quatrième de couverture nous dit avec amusement, qu’elle a reçu de la part de l’astronome en chef un accueil…glacial. Comme s’il ne faisait pas déjà assez froid. C’est que la femme trâine dans sa tête des éléments de son passé dont elle aurait bien voulu qu’ils ne la rejoignent pas dans ce milieu inhospitalier. Elle aura un double défi sur les bras, à la fois professionnel et personnel. L’écrivaine qui adore la langue française nous le montre bien avec un sens maîtrisé à la fois des mots mais du récit. C’est prometteur et suivons cette auteure à la trace.
L’espérance de vie des flocons de neige Marie Paquet. Goélette éditions 245p. www.goelette.ca
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L’ABC de l’intelligence à la Bourse
Un vieux notaire de nos amis, aujourd’hui décédé, avait pour coutume d’enseigner tel un leitmotiv, qu’on ne jouait pas à la Bourse. Autrement dit, que les marchés boursiers n’étaient pas des parcs d’attraction faits pour se distraire. Que d’aller boursicoter requérait des connaissances préalables. Le journaliste économique à La Presse Nicolas Bérubé n’en dit pas moins, qui partage avec nous ce que nous devons savoir de la Bourse dans De zéro à millionnaire d’autant qu’il souligne que les bons ouvrages dans le domaine, côté vulgarisation, sont majoritairement disponibles qu’en anglais. Il a aussi cette réflexion qui ne manque pas de piquant, quand il observe que la Bourse est à sa façon démocratique, car elle se fout complètement de notre statut personnel. Tous sont égaux sur la ligne de départ, instruits ou pas. Et ce qu’il y a d’intéressant c’est que loin de théories ou de coups de chances fumeux, il parsème son bouquin d’entrevues avec des acteurs du milieu qui nous disent avec transparence ce qu’il en est.
De zéro à millionnaire Investir en Bourse sans souffrir Nicolas Bérubé. Éditions La Presse 253p. www.editionslapresse.ca
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Rencontre au sommet avec une artiste parmi les plus originales aux USA
Meredith Monk est toute proche d’être octogénaire et continue de briller dans le firmament de la création artistique, comme une, sinon la plus originale artiste multidisciplinaire des États-Unis. Qui a reçu des mains du président Obama la plus haute distinction artistique qui soit, la National Medal of Arts. C’était en 2014. Chanteuse, compositrice, danseuse et quoi encore, elle entremêle toutes ces disciplines avec un talent unique. Qui est cette new-yorkaise d’origine ? Si vous voulez en connaître davantage, nous signalons d’un livre entretien avec elle qu’a mené Jean-Louis Tallon qui a publié dans le passé des démarches semblables avec d’autres pointures. Il a l’art de poser les questions qui amènent les bonne réponses. On voit la curiosité de cette femme qui a une dette de reocnnaissance envers Janis Joplin et Joni Mitchell. On sort de cette lecture plus intelligent que nous y sommes entrés, ce qui est peu dire et qui justifie de mettre Meredith Monk une voix mystique au-dessus de votre prochaine pile de lectures incontournables.
Meredith Monk une voix mystique livre entretien avec Jean-Louis Tallon. Le mot et le reste 237p.
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Il était une fois la Bretagne
Lorànt Deutsch partage avec Stéphane Bern cette passion de communiquer le goût de l’Histoire par la petite porte, faite d’anecdotes croustillantes. Ce sont de brillants vulgarisateurs dont on ne dira jamais assez, quelle contribution précieuse ils apportent à la connaissance du patrimoine et d’ailleurs. Le premier nous invite cette fois à la découverte de l’histoire de la Bretagne, cette contrée de l’Ouest de l’Hexagone où le soleil se fait rare et les marées hautes, avec une langue propre et une culture dépareillée. On dit les Bretons têtus, qu’ils ont des chapeaux ronds. Que n’a t-on pas dit sur leurs habitants. Il y a bien des façons de raconter cette péninsule à nulle autre pareille. Notre historiographe a décidé d’aller de villes en régions et de souligner pour chacune des localités ce qui a été marquant dans le passé. C’est un cours passionnant venant d’un prof comme hélas on n’en trouve que peu dans nos écoles. A défaut d’obtenir cette culture en classe, déficiente, allez lire Metro Breizh c’est jouissif.
Metro Breizh Lòrant Deutsch. Michel Lafon 282p. www.michel-lafon.com
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Deux ouvrages sur l’urbanisme à Montréal aux Presses de l’Université Laval
Elles sont deux à l’origine de cet essai Les mondes urbains de la jeunesse avec pour sous-titre “L’action politique esthétique à Montréal”. Il s’agit de Julie-Anne Boudreau professeure à l’Institut de géographie de l’Université nationale autonome du Mexique et Joëlle Rondeau. Comme c’est un ouvrage assez exigeant nous ferons une exception dans ces cas-là, en rapportant la quatrième de couverture, qui mieux que nous pourrions le faire nous-même, éclaire sur les intentions.Ce livre soutient que les milieux urbains et leurs cultures remettent en question la signification et les contours mêmes du processus politique. Grâce à des ethnographies avec des jeunes racisés, des agricultrices et agriculteurs urbains, des « preneurs de risques volontaires », des skateurs, des manifestantes et manifestants étudiants, entre autres, l’ouvrage théorise l’esthétique comme une forme d’action politique de plus en plus cruciale dans la vie urbaine contemporaine.
“Cet ouvrage interdisciplinaire, qui réunit des aspects de la philosophie, de la géographie critique, de la sociologie politique, de l’anthropologie urbaine, des études urbaines et des études culturelles, examine la centralité du plaisir, de la chaleur, de l’esthétique et du ressenti corporel dans l’expérience que ces jeunes ont du monde. L’esthétique explique comment les jeunes peuvent avoir une influence concrète sur le processus politique en adoptant des comportements perturbateurs. Passant d’une histoire contemporaine de la ville de Montréal depuis 1960 à une description ethnographique des réalités de la jeunesse urbaine dans cette ville aujourd’hui, le livre offre un regard différent sur la vie politique.”
Ailleurs c’est Gérard Beaudet professeur titulaire à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal et impliqué dans les dossiers de la mobilité durable qui signe Le transport collectif à l’épreuve de la banlieue du Grand Montréal. C’est un essai qui tombe à point nommé concernant la question de l’usage de l’automobile pour ceux qui vivent en banlieue de Montréal et qui viennent travailler à ce dernier centre-ville. Et la pandémie nous a appris, que, écoeurés de la déprime ambiante dans la métropole, un nombre appréciable de familles ont décidé d’aller vivre en banlieue, se sentant moins atteints par les mesures sanitaires contraignantes. L’urbaniste explore les voies de solutions qui s’offrent à ceux qui veulent moins dépendre de l’auto. Nous avons donc la radiographie actuelle au vu des dernières études du domaine.
www.pulaval.com
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Sur le sens à donner à l’éducation au Québec entre 1850 et 1900
Déjà deux autres ouvrages sont parus aux Presses de l’Université Laval sur La pensée éducative et les intellectuels au Québec qui nous mènent jusqu’à 1930. Voici que paraît en librairie ce qui serait sans doute le premier tome puisqu’il couvre la période de 1850 à 1900. Un ouvrage en collectif sous la direction des Olivier Lemieux, Jean-François Cardin et Denis Simard. Qui représente une partie des textes qui a fait suite au symposium organisé le 26 avril 2019 à Montréal dans le cadre du 6ème Colloque international du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante et consacré tout entier à la pensée éducative au Québec. On assiste aux échanges entre des laïcs progressistes et les autorités religieuses, surtout du côté des filles. Puis on fera connaissance avec des personnages disparus de la mémoire collective mais qui ont beaucoup fait pour moderniser notre éducation. On pense entre autres à Godfroy Langlois (1866-1928) journaliste et politicien, en tête d’un militantisme pour une gouvernance différente en éducation dans la Belle Province.
La pensée éducative et les intellectuels au Québec Les intellectuels nés entre 1850 et 1900. Collectif. Les Presses de l’Université Laval 266p. www.pulaval.com
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Le coin BD
Plus que jamais dans cette époque anxiogène que vit l’humanité, nous éprouvons le besoin d’une évasion mentale. Quoi de mieux que la BD si en plus elle nous fait sourire ? Deux arrivages qui valent le détour. D’abord un manga du bédéiste nippon Taro Tsubaki “La lame de la rébellion” dont nous avons le tome 1 publié chez Michel Lafon. Nous sommes en 1570 au Japon à l’ère tyrannique du Bakufu instauré par le shögun Oda Nobunaga. Un résistant, Asuka détenteur d’un artefact puissant sous la forme d’une épée va s’allier avec une jolie femme Sôki elle-même en possession d’un artefact d’importance, un collier. Ils vont réunir leurs forces pour renverser le pouvoir en place.
Puis chez l’éditeur Kennes, le tome 3 d’ Estie de chat. Même si le titre est rébarbatif on en conviendra, le ton irrévérencieux des personnages fait plaisir à lire. Lapuss’ son créateur met dans la gueule du chat des propos on ne peut plus polissons et nous sommes polis. On dira tout sur cet esti de chat mais sa transparence détonne dans un monde où le mensonge est le tissu social de la société.
Maintenant de la distraction de haute volée chez l’éditeur Graph Zeppelin qui débarque avec rien de moins que l’intégrale de cette femme forte Wonderland. Femme forte non pas au plan physique comme on se l’imagine parfois comme dans Chapeau melon et bottes de cuir. Non, ici Alice Liddell est une tendre jeune femme, mère de deux enfants. Un jour, pour son malheur, sa fille Caroll Ann sera happée par le miroir maléfique. Et la maman, forte de caractère, va tout mettre en oeuvre pour la retrouver. Ce bijou qui tient du conte est le fruit du travail de maître des Raven Gregory, Daniel Leister et du coloriste génial Nel Ruffino.
Chez le même éditeur, on poursuit la publication des aventures originales de Red Sonja des années Marvel. Nous en sommes au tome 3. La rouquine qui sait se servir de son glaive sera encore une fois confrontée à des péripéties sans nombre dont elle se jouera avec une hardiesse qui défie l’imagination. Vous avez là la résultante de deux scénaristes Roy Thomas et Clair Noto appuyé par les dessinateurs Frank Thorne et John Buscema. Pour ceux qui ne la connaisse pas encore, Red Sonja est l’héroïne no. 1 du genre fantasy en BD et nullement éclipsée. Et comme chaque tome met en scène une histoire indépendante, vous pouvez commencer avec ce tome 3 et remonter ensuite jusqu’au premier sans être démonté. De l’action à chaque page.
Cette belle cuvée chez Graph Zeppelin ne s’arrête pas là. Eh oui, avec la sortie de Korak qui est nul autre que le fils de Tarzan. Il a la même allure et possède les mêmes dons de communications de son paternel avec les animaux. Pour la petite histoire, Edgar Rice Burroughs avait mentionné la présence du fils de Tarzan dans un de ses tomes. Les ayants droits, à la mort du romancier d’aventures, passèrent commande afin que la figure de Korak soit mise de l’avant en bande dessinée. Et ce que nous avons maintenant sous la main est le premier volume qui rassemble six épisodes. Saluons le travail effectué alors par le dessinateur Russ Manning (1929-1981) et le scénariste Gaylord Dubois (1899-1993). La jungle fascine encore des générations, et cet album a ceci de merveilleux qu’il est intemporel.
Et changement de registre aux éditions Tabou avec Les Arcanes de la Maison Fleury de Gabriele Di Caro. Si la pandémie limite considérablement les contacts érotiques en vrai, autant se rabattre sur une histoire comme celle-là, fort imaginative. Le tome 2 paraît intitulé “Les coulisses”. Dans le Londres de Whitechapel au XIXème siècle où se commet de sordides meurtres de jeunes femmes, il y a un fin limier qui veut mettre un terme aux crimes de celui qui a hérité du surnom de “Tueur de Vénus”. Il tente de voir l’amalgame entre une maison close qui donne son nom au titre et un théâtre “gore” qui fait voir des personnages monstrueux sur fond de rituels sectaires. Il lui faudra démêler le tout, mais surtout faire en sorte de stopper le tueur en série. Prétexte pour nous faire voir des gemmes aguichantes propres à enflammer l’imaginaire du lecteur.
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La Révolution française comme champ permanent d’étude humaine
“Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits” article phare de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, avancée majeure de l’histoire de l’humanité et fruit éclatant de la Révolution française. Et une idée qui demeure moderne tant elle a du mal à trouver sa place. Et c’est la raison pour laquelle il est bon de revenir aux sources de cette révolution “révolutionnaire”. Et qui d’autre que l’historien Jean-Marc Schiappa pour nous y introduire, lui l’expert du domaine et spécialiste de Babeuf ce révolutionnaire “ancêtre” du communisme et du socialisme. Les éditions Atlande publient une sélection de textes de l’historien qui aborde divers aspects de ces jours marquants de l’Histoire de France et du monde. Il consacre beaucoup de pages à son sujet de prédilection, ce Babeuf qui incarnait si bien cet article ci-haut des droits de l’homme. Un ouvrage qui donne raison de se battre quand il le faut. Avis aux insurgés de la pandémie….
Révolution et révolutionnaires Jean-Marc Schiappa. Atlande 400p. www.Atlande.eu
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Jésus comme Messie qui dérange les tenants de la Loi judaïque
En 2019 nous avions eu droit aux Presses de la Renaissance à “Jésus avant le Christ” d’Armand Abécassis. Cette fois André Paul fait l’inverse avec Le Christ avant Jésus où il situe la dimension christique de Jésus en opposition avec la morale judaïque de son temps. On sait ce qu’il advint de cette opposition du Fils de Dieu aux autorités qu’il contrariait au-delà du possible. L’auteur remonte dans le temps et explique les deux courants de pensée qui prévalaient, pour mieux situer la mission du personnage révolutionnaire qui prônait de s’aimer les uns et les autres, une étrangeté où depuis la nuit des temps, les hommes n’avait de cesse de s’haïr entre eux.
Le Christ avant Jésus Un paradoxe validé par l’Histoire. André Paul. Cerf 212p. www.editionsducerf.fr
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La triste épopée du fondateur de La Pléiade exilé pour cause d’antisémitisme
C’est un livre qui soulève une bien triste affaire dans l’histoire de l’édition française, celle de Jacques Schiffrin (1892-1950) celui qui au sein des éditions Gallimard a créé la prestigieuse collection de La Pléiade qui est encore de nos jours le fleuron de ce qui se fait de mieux en édition. C’est Amos Reichman enseignant à Sciences-Po qui raconte cet épisode. Schiffrin qui est juif mais non pratiquant comme le fut sa famille, lui le concepteur de la collection la plus prestigieuse mondialement en littérature, se voit viré du jour au lendemain par Gaston Gallimard dès que Paris est occupé par les allemands. Il devra s’exiler aux États-Unis où il travaillera au sein de la maison d’édition new-yorkaise Pantheon Books. Il séjournera de visa en visas et ne se sentira jamais véritablement chez lui en terre américaine. Il reçoit certes des royautés sur les ventes de La Pléiade, mais il n’est pas sûr qu’on lui communique les bons chiffres de vente. Il tentera de revenir au sein de Gallimard, mais la porte lui demeurera close. Ce monsieur distingué à la silhouette affinée meurt en 1950. Il dira qu’en réalité il était mort dix ans plus tôt au moment de la défaite de la France. C’est une fin bien triste, mais quelle histoire tout de même qu’on lit avec avidité.
Jacques Schiffrin un éditeur en exil Amos Reichman. Seuil 268p. www.seuil.com
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Un polar dans le monde de l’édition new-yorkaise
Il était une fois une écrivaine nourrie d’une saine ambition, qui sera mise en contact avec une éditrice et auteure en renom new-yorkaise, Mme Dixon. La novice en littérature, Florence. Des liens professionnels vont se nouer à cette occasion. Un jour les deux femmes sont à bord d’une automobile . Un accident survient. Florence se retrouve à l’hôpital se demandant où se trouve sa passagère. On apprendra par la suite que le patronyme de Dixon est un pseudonyme. L’éditrice cache un lourd secret qu’elle révélera à Florence. Il est question d’un meurtre, commis dans un moment de panique et pour lequel l’éditrice substituera le nom de la victime au sien. Voilà la trame de L’énigmatique Madame Dixon de Alexandra Andrews. Tous ce qu’il faut pour monter une bonne histoire s’y trouve.
L’énigmatique Madame Dixon Alexandra Andrews. Les Escales 410p. www.lesescales.fr
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Il y a cent on décapita le Barbe-Bleue français
Henri-Désiré Landru est passé tristement à l’histoire criminelle comme une sorte de Barbe-Bleue des temps modernes. La justice le condamna à la peine capitale pour le meurtre de dix femmes disparus dans sa fournaise et dont on ne retrouva jamais les corps. Sa tête roulera dans le panier de la guillotine en 1922 il y a donc exactement cent ans. Gérard A. Jaeger rompu à raconter de grands faits historiques, que ce soit le Titanic ou le dirigeable Zeppelin, a revu cette vie incroyable d’un homme dont on disait avec exagération, qu’il exerçait un charisme sur les femmes, les faisant disparaître pour s’approprier leurs biens. Il clama toujours son innocence. Avec cette anecdote époustouflante. Juste avant de perdre la tête aux mains du bourreau, il remit à son avocat un petit dessin de sa composition sur lequel on voyait la fournaise maudite. Le juriste classa le tout. Ce n’est qu’en 1968 qu’on découvrit à l’endos masqué par le cadre une petite note où Landru avoua ses crimes….La même année, sa maîtresse qui vivait maritalement avec lui se suicida. De quoi faire un très bon livre, ce qu’il est.
Landru bourreau des coeurs Gérard A. Jaeger. l’Archipel 375p. www.editionsarchipel.com
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L’état du monde à la Houellebecq
Pour la parution de Anéantir de Michel Houellebecq, la maison d’édition Flammarion n’a pas hésité à lui offrir ses plus beaux habits, couverture rigide, avec cordon. Un peu plus et c’était doré sur tranche. C’est vrai que le roman si attendu méritait un bel écrin puisque le romancier est consacré de son vivant comme le plus grand. Un peu plus et il est le Céline du XXIème siècle, antisémitisme en moins. L’homme de lettres pose une question qui englobe tout le livre, comment ne pas tenter de s’anéantir ici-bas ? Pour illustrer le mal de notre époque, il nous transporte en 2027 à quelques mois de l’élection présidentielle française. Son personnage central, Paul Raison, est haut fonctionnaire au ministère de l’économie et des finances. Son ministre de tutelle est une sorte de clone de l’actuel ministre en titre, Bruno Le Maire que l’on voit d’ailleurs comme un futur présidentiable. Ce M. Raison n’a plus d’affinités avec son épouse et sa famille est éclatée et mal lunée comme nos familles de maintenant. C’est un état des lieux du monde qu’il nous offre mais pas si désespérant auquel on aurait pu s’attendre. Il y a un beau passage réconfortant pour ceux qui vieillissant craignent de ne plus être aimés de leur conjoint. Il dit que le regard de l’aimé transcende le corps. Un Houellebecq apaisé mais lucide tout de même.
Anéantir Michel Houellebecq. Flammarion 730p. www.michelhouellebecq.com
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Tout connaître de la littérature nordique norvégienne
Érudit celui parmi nous qui pourrait citer d’office un auteur nordique norvégien. Nous avons droit à notre ignorance, mais aussi d’en connaître de même. C’est ainsi que Henning Howlid Waerp a pris sur lui de nous faire connaître les auteurs de son coin de pays, de Fridtjof Nansen à Anne B. Ragde. L’essayiste est professeur de littérature nordique à l’Université arctique de la Norvège. Et il est lui-même résident d’un lieu reculé au nord du pays, la localité de Tromso. C’est de surcroît un spécialiste d’un auteur, que celui-là on connaît mieux mais vivant au sud, Knut Hamsun. Il est aussi poète. Il y a tout un imaginaire de la nordicité en même qu’une réalité qui alimente la première. Prenons par exemple la présence des ours. Le bel animal tout blanc, un des mammifères les plus féroces au monde, trouve une large place dans cette littérarure comme dans ce livre “L’ours près des murs” de Bjarne Nordnes où l’auteur raconte son hivernage parmi les ours, personnages centraux. Ce livre comble un fossé.
L’arctique de la littérature norvégienne Henning Howlid Waerp. Presses de l’Université du québec 405p. www.puq.ca
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Aux végétariens soucieux de leur niveau de protéines
Les tenants de l’alimentation carnée vante la part de protéines que contient les viandes, de sorte que des végétariens en viennent à se demander si ce qu’ils absorbent tient sa ration protéinée. Plus besoin de se casser la tête avec les superbes propositions de Robin Robertson qui débarque avec 85 recettes toutes aussi affriolantes pour le palais et la santé. Si on dit que le premier sens dans l’appétit vient du visuel, les photos qui illustrent les plats sont autant d’invitations au bonheur gustatif. Prenons par exemple cette salade de nouilles et edamames avec vinaigrette au sésame, ou bien encore ce délicieux sauté de brocoli et tofu aux noix de cajou dont toute résistance est vaine. Et puis même les carnivores vont aller y grappiller de bonnes idées de repas, ne serait-ce que pour reposer leur organisme de trop de viandes.
Recettes véganes riches en protéines Robin Robertson. Broquet 191p. www.broquet.qc.ca
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Reliés au cosmos sachons de quoi retourne l’astrologie
Tanaaz Chubb est blogueuse en astrologie et en spiritualité. Elle fait parti du pré-carré des influenceurs dans le monde. Selon elle, dès la naissance, les astres étaient alignés pour tracer votre destin. Elle signe donc un ouvrage de vulgarisation Le guide complet de l’astrologie. Un travail du plus grand sérieux qui donne les grandes tendances qui s’attachent à des signes du zodiaque en particulier. On ne trouvera donc pas des “prédictions” pour l’année qui vient, mais des marqueurs de la personnalité conditionnés par la conjugaison des astres au point de départ. On soulignera la qualité graphique de l’édition qui vient appuyer le propos.
Le guide complet de l’astrologie Tanaaz Chubb. Broquet 175p. www.broquet.qc.ca
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Un art martial aux relent artistiques
Voici un album d’érudition concernant un art martial moins le Taijiquan. Le chinois Sun Gen Fa huitième dan de la Fédération nationale de Wushu de Chine il a enseigné à l’Université des sports de Shangai. Il est aussi acteur spécialisé dans les chorégraphies de combat. Établi en France, il a créé l’Académie Tian Long à Lyon. Dans Les Arcanes du Taijiquan il passe en revue les principes du geste qui s’incarnent dans trois disciplines, le style yang, le tui shou et le style chen. C’est le fruit de 65 années de recherches qu’il met à la disposition de celui ou celle qui veut s’initier. Avec force iconographies pour détailler chaque mouvement, en expliquer sa signification. C’est une didactique érudite mais qui a la qualité d’être accessible à celui qui veut s’initier.
Les Arcanes du Taijiquan Sun Gen Fa. Budo 478p. www.budo.fr
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Une réflexion sur la dépendance
Pas besoin d’ennemis de Julien-Guy Béland est à mettre au-dessus de votre pile d’achats de prochains livres. Pourquoi ? Parce qu’il s’y dégage une telle humanité, une fragilité, une telle transparence, que dans un monde où le mensonge est le ciment de la société, cette lecture est une bouffée d’oxygène pour quiconque lecteur se pose des questions métaphysiques. Car c’est un roman autobiographique dit-on, mais qui relève plus courtement du récit. Le gars exprime sa dépendance à plein de choses, à commencer par des drogues. Formé aux lettres, l’auteur doit certainement connaître la phrase de Sacha Guitry, ce géant du théâtre français, d’une lucidité à toute épreuve, qui déclara un jour qu’avec de tels amis, il n’avait pas besoin d’ennemis. En tout cas c’est le titre. Cette belle franchise tout au long de ces pages nous honore. Et une partie du livre a été rédigée en temps de pandémie, d’où des réflexions très d’actualité. Courez vite vous le procurer, c’est ce genre de lecture qui nous fait du bien.
Pas besoin d’ennemis Julien-Guy Blnad. Héliotrope 150p. www.editionsheliotrope.com
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Le coin santé physique et psychique (1)
Quand on sera sortie de cette funeste “pandémie” de la Covid-19 et qu’il faudra nommer a posteriori les acteurs clés de cette saga, il faudra mettre tout en haut le professeur Didier Raoult qui dénonça fortement l’instrumentalisation qu’en ont fait les pharmaceutiques empressés de vendre des vaccins non aboutis, a contrario des protocoles qui doivent être lorsque l’on met au point un traitement nouveau. Il a été comme on sait, le propagandiste de l’hydro-chloroquine, médicament connu pour contrer les maladies tropicales, mais les autorités de la santé publique en France ont fait la sourde oreille. On a fait de lui le chantre anti-vaccins, ce qu’il n’est pas. A preuve, ce livre qu’il avait rédigé bien avant la pandémie La vérité sur les vaccins dont il reconnaît la validité en autant que ce ne soit pas de l’arnaque. Le livre sort avec un chapitre ajouté où il fait la part des choses. A lire pour tout savoir sur ce qu’ont représenté les vaccins au cours de l’Histoire. C’est chez Michel Lafon.
Comme justement toute l’actualité médiatique est grevée par le Coronavirus et ses variants qui n’en finissent plus, on a occulté d’autres réalités qui perdurent et que l’on souhaiterait voir éradiquer de cette terre, dont celle des migrants. Chaque jour des lots de gens fuient leur pays pour tenter de refaire leur vie ailleurs, dans ce qui leur apparaît un monde meilleur. Mais ce qui les attend n’est pas toujours réjouissant. C’est le cas des jeunes et adolescents pris entre les mailles de la bureaucratie de leur pays d’accueil. Pour mesurer leur désarroi, allez lire ce témoignage poignant Les conquérants avec les mineurs non accompagnés de Louise Mottier aux éditions Hors d’atteinte.. Qui a fait du travail social en Italie auprès de la jeunesse en exil. Des jeunes à qui le monde devrait s’ouvrir, mais qui, au contraire, vivent des blessures à l’âme. On est ému du dévouement de cette femme qui sort de son pattern pour s’investir totalement auprès de cette clientèle. Quand on pense que l’on dilapide des milliards pour aller sur Mars, alors que nous avons cette frange du monde en souffrance.
L’état du monde présent a mis en lumière une peur intrinsèque de la mort dont on n’avait pu soupçonner l’étendue. Peut-être l’homo sapiens a-t-il perdu aussi sa sauvagerie intérieure qui lui permettrait de trouver des ressources pour faire face à la musique. Ce petit préambule pour vous annoncer la parution de Sept chemins sauvages de Guyseika aux éditions Accarias. L’auteur est un moine zen, artiste de son état, et très intéressé dit-on par les cultures asiatiques. Une idée l’a taraudé, la notion de ce qu’est le sauvage. Habituellement ce mot réfère à la nature. Mais lui demande une introspection pour trouver le sauvage qui se terre en soi. Il a aussi rassemblé sept monographies de personnalités qui chacune apportent une contribution à cette thématique. Ce sont Han Shan, Ryôkan, Ikkyu, Gary Snider, l’Indien Cheval-fou, le Tibétain Milarepa et Parvathy Bâul. Ils ont comme dénominateur commun d’avoir cheminé en eux-mêmes pour puiser à ce sauvage bénéfique.
Ils sont deux, la députée de la République en marche Audrey Dufeu infirmière de formation et qui fut directrice d’établissement de santé en soins palliatifs et le gériatre le Dr. Gilles Berrut et chercheur à l’Université de Nantes qui co-signent Le vieillissement à la croisée des projets aux éditions du Cerf. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas un énième livre-bonheur sur l’art de bien vieillir mais un état des lieux de la “problématique” du vieillissement dans l’espace public et un plaidoyer pour que la personne âgée ne soit plus perçue comme un individu contre-productif. Une exhortation à une approche plus humaine et aussi un appel à une interaction dynamique intergénérationnelle.
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Le coin santé physique et psychique (2)
Sept femmes au bout du rouleau, en burn-out pour ainsi dire, venant d’horizons divers, qui ont décidé de se rallier pour venir à bout de leur mal. Voici en résumé ce qui attend les lecteurs de Réussir son burn-out un ensemble de sept témoignages recueilli par Corinne Le Bars docteure en sciences de l’éducation. Cet ouvrage lancé aux éditions Érès a le mérite de ne pas se perdre en théories fumeuses sur comment s’en sortir. Nous sommes en plein dans le concret, et ce qu’ont vécu ces personnes en interpelleront plusieurs. Ce sont certes des récits au féminin, mais la même problématique s’applique à ces messieurs qui y trouveront autant d’intérêt. Et surtout avec cette “pandémie” qui s’étire jusqu’à l’impossible, ce petit livre sera d’un grand secours.
Et les deux ouvrages qui suivent, le sont chez Michel Lafon. On vient d’évoquer la pandémie du Coronavirus-19. Qui a révélé surtout au monde entier, à quel point les populations ont peur de la mort. Et beaucoup de se poser plus que jamais de grandes questions métaphysiques dont ces fameuses expériences de mort imminente. Ceux qui ont été sur le point de nous quitter pour l’Au-delà et qui sont revenus vivants. Eh bien à ce sujet, un spécialiste de la question, le docteur Jean-Pierre Jourdan qui a été confronté à ces phénomènes, nous dit ce qu’il en pense dans Le grand secret qui à cause de son sujet est garanti connaître un grand secret en librairie. Il apaisera surtout bien des âmes tourmentées.
Maintenant vous allez trouver étrange, mais nous avons rangé cette recension du Vice-président exécutif du Conseil d’administration du Cirque du Soleil Daniel Lamarre dans cette section car le sous-titre de L’équilibriste est “performez grâce à votre créativité” et cela est un bel outil pour améliorer sa psyché appliquée à n’importe quelle occasion de la vie, professionnelle et personnelle. Dès la première ligne, la transparence est livrée quand il dit pourquoi serait-on motivé à lire sur une entreprise qui s’est mise à l’abri de ses créanciers ? Il a de la sorte devancé les objections. Et l’occasion pour lui de raconter qu’au-delà des mirages, l’aventure du Cirque du Soleil a toujours été parsemée d’embûches. Et que c’est le triomphe de la volonté et de la créativité qui a permis de s’en sortir et de surfer sur les difficultés. Il nous met dans la confidence de bien des choses que nous ne connaissions pas. En même temps que c’est un livre qui fait le survol de toutes ces années, sorte de biographie d’entreprise, il y a là de belles leçons de courage et d’abnégation.
Auc Presses de l’Université du Québec Vanessa Fournier, Marie-Claude Simard, Annie Fontaine et Gabrielle Jobin nous offrent une étude Être mère en contexte d’itinérance. Un sujet à peu près pas abordé dans la littérature scientifique. C’est un ouvrage qui collige une vingtaine d’interventions qui ont été faites chez ce groupe de femmes, hélas en perpétuelle augmentation. Il est beaucoup question de la place que doit prendre le milieu scolaire en pareille occasion amalgamé aux lieux d’hébergements. Il faut rappeler qu’en situation d’itinérance ce sont les femmes qui ont la garde de leurs enfants, d’où la charge que cela représente. On apprendra beaucoup dans ces pages sur la dure réalité que vivent celles confrontées au quotidien à cette problématique.
Toute vérité est-elle bonne à dire ? Là est la question. Marthe Saint-Laurent la coach bien connue que l’on voyait régulièrement un temps sur le plateau de Denis Lévesque, tente de répondre à cette interrogation. Car dans une vie formatée comme la vive la majorité des gens, est-il bon de fracasser le plafond de verre et de dire son fion ? Elle est assez lucide pour inscrire comme sous-titre que “chacun a quelque chose à cacher ou à contester”. La vérité…la dire ou la taire ? aux éditions JCL est une exploration de toutes les facettes de la sincérité. Malraux a dit avec justesse jadis que l’homme était un tas de petits secrets. Il rejoint ce que dit l’auteure. Maintenant on fait quoi avec la vérité ? Au Québec où le conflit est proscrit sous toutes ses formes, pas même une vaguelette, il est dans notre ADN de fuir le trouble. Mais est-ce de santé mentale ? Qu’en dit-elle ? Sa réponse vient à la fin “la vérité, nous avons le choix de la dire ou la taire”. C’est une lecture que nous recommandons hautement car elle vient nous chercher, comme le miroir de ce que nous sommes.
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