- LIVRES DÉCEMBRE 2019 -
 
 


 


Un roman jeunesse sur l’intimidation

L’intimidation en milieu scolaire est un véritable fléau. Selon les statistiques un élève  sur trois serait impacté par le problème.  C’est pourquoi lorsque la littérature s’empare du sujet, ça ne peut que contribuer à la sensibilisation sur le sujet. Ainsi Céline Leblanc Barsalo a concocté le combaut mené par la jeune Coralie qui est l’objet de brimades qui affecte sa confiance en soi. Heureusement elle n’est pas seule, elle est entourée de l’amitié indéfectible de quelques uns. On saluera la maison d’édition d’avoir choisi une typographie majorée qui facilite la lecture.

Ne me parlez pas des lapins! Céline Leblanc Barsalo. Les éditions de l’Apothéose 177p.       www.leseditionsdelapotheose.com

 


 


UDes breuvages qui ont marqué l’histoire du monde

L’histoire de l’humanité peut s’observer à travers différents prismes. Le journaliste britannique Tom Standage a choisi pour sa part un angle fort intéressant, à savoir de quelle façon des breuvages ont changé le cours de l’Histoire. Et ces liquides sont la bière, le vin, les liqueurs, le café, le thé et le Coca-Cola. Et il y a fort à dire comme on peut le constater à la lecture de L’histoire du monde en 6 verres. Il a pour ce faire entrepris un travail de recherche laborieux permettant de retracer les habitudes de consommation des humains depuis des temps immémoriaux. C’est une véritable mine de renseignements. Ainsi on apprend que le premier café Europe occidentale, le commerce on s’entend, a vu le jour dans la municipalité d’Oxford en 1650 ouvert par un libanais répondant au prénom de Jacob. Il démontre pourquoi les américains ont préféré le café au thé dans leurs habitudes de consommation. Bref, vous ne boirez plus un de ces breuvages de la même façon.

L’histoire du monde en 6 verres.   Tom Standage. Kero 358p.      www.editionskero.com

 


 


Deux nouveaux opus chez Milady

Deux arrivages venant de l’éditeur Milady. Deux romans quoique le premier Le vent nous portera de Jojo Moyes est calqué sur une histoire vraie, celle de femmes qui dans l’État du Kentucky vont mettre en oeuvre, le projet de bibliothèque itinérante voulu par l’épouse du président Franklin Delano Roosevelt, Eleanor. Ça tombe bien pour l’anglaise Alice Wright qui a épousé un américain afin de s’extirper d’une Angleterre aux moeurs sociales contraignantes. Ce n’est pas comme celle qui la suivra dans le projet, Margery, fille d’un truand qui ne s’en est jamais laissé imposer par personne. Trois autres femmes vont rejoindre l’équipe qui circuleront en cheval afin de répandre la culture.

Puis  Jane O’Connor elle narre les tribulations amoureuses d’une femme qui bosse en milieu universitaire, comme l’auteure d’ailleurs, qui est amoureuse de son supérieur le professeur Lomax. Ce dernier est marié, et rien ne ferait plus plaisir à la maîtresse qu’il se sépare de sa légitime. D’autant que la soeur de l’infortunée amoureuse, la taraude toujours afin qu’elle jette son dévolu sur un prétendant. Mais le prof joue sur les deux tableaux ce qui exaspère Sylvia. Qui va concocter un plan. Voyez vous-même. Un esprit très british que vous savourerez.

 


 


Un roman historique poignant sur un héros de la liberté

La guerre est toujours l’occasion de voir confronté le meilleur comme le pire de l’homme. Mais elle offre heureusement de beaux portraits comme celui de Cleffe Roy un québécois qui a connu les affres de la Grande Guerre de 1914-18. Sa vie militaire est racontée par le biais d’un roman historique de Gilles Parent dans Cleffe le chauffeur d’ambulance.  Cleffe c’est un p’tit gars de chez nous qui a la suite d’une déveine amoureuse s’enrôle au sein du régiment de la Canadian Expeditionary Force. On suit tout son parcours allant d’Ottawa, jusqu’au champ de bataille où il sera ambulancier. En même temps que la bravoure est un thème dominant dans ces chapitres, l’auteur traduit bien la vacuité de la guerre, celle-ci en particulier, véritable carnage qui emporta des millions de jeunes. C’est un livre puissant qui devrait attirer l’attention des jury de prix littéraires, car il le vaut bien. C’est un vibrant plaidoyer pour la paix.

Cleffe, le chauffeur d’ambulance Gilles Parent. Marcel Broquet éditeur 337p.     www.marcelbroquet.com

 


 


Un psychanalyste se penche sur un patient suicidé

Sébastien Smirou est psychanalyste. Il a eu comme patient Pierre Sky un écrivain doté d’une nature trop fragile pour résister aux chocs du monde. Et qui finalement s’est donné la mort. Ce dernier avait écrit notamment un essai sur la place de la chanson dans le cinéma “Chant-contre-chant” aux éditions Marest. Chez le même éditeur, le soignant des âmes revient sur la relation qu’il a entretenu avec son protégé. En lui révélant la source de son mal, a t-il été l’agent de sa funeste fin ? C’est une question qu’il se pose. Ce petit livre Pierre Skye l’enchanté démontre <a quel point le travail du psychanalyste est délicat car il sonde au plus profond de l’être. Et ce qu’on exhume peut-être terrible.

Pierre Skye l’enchanté Sébas
tien Smirou. Marest éditeur 134p.     www.marestediteur.com

 


 


La trouble surveillance des télécoms

Dernièrement on voyait à l’émission française  Enquête  un reportage sur la reconnaissance faciale en Chine et ses dérives, à donner froid dans le dos. Qui nous apprenait que là-bas tous les gestes des citoyens au quotidien, à la minute même, sont sous les radars du gouvernement. Et la reporter déléguée pour l’occasion nous en a fait la démonstration éclatante et à la fois troublante. On croit qu’en Occident on échappe à de pareils contrôles, mais nos téléphones intelligents en dévoilent passablement sur nos faits et gestes sous l’oeil de Big brother qui transmet le tout à des entreprises commerciales qui nous bombardent ensuite de propositions. On connaît même vos préférences sexuelles. Au diable l’intimité. C’est de tout cela dont nous entretient Olivier Tesquet journaliste d’enquête dans A la trace. Ce qui inquiète le scribe c’est l’apparente discrétion de ces modes de surveillance, pourtant très présents. Pour adhérer à ces nouveaux joujoux électroniques on aura sacrifié nos données personnelles. Le prix à payer est énorme dont le non moindre le vol d’identité qui a fait la manchette au Québec avec le vol de toutes les données de la mutuelle Desjardins qui a sidéré la Belle Province et qui a réveillé les indifférents `cette menace.  Un essai à lire impérativement. On ne pourra plus dire après coup qu’on ignorait la chose.

À la trace Olivier Tesquet. Premier parallèle 266p.    
www.premierparallele.fr

 


 


Un espion français dit tout ou presque de son métier

Olivier Mas est un militaire au grade de capitaine qui s’ennuyait ferme à la caserne de Verdun où il était affecté et trouvait le temps bien long. Il avait la bougeotte. C’est pourquoi il posera sa candidature comme agent du renseignement à la Direction générale des services extérieurs (DGSE), autrement dit le département d’espionnage du gouvernement français. Étonnamment, alors qu’on imaginerait qu’il soit tenu à un devoir de réserve, il publie ses souvenirs des quinze années passées dans ce service où on cultive le secret absolu. Cela donne Profession espion.  Aujourd’hui retraité, il n’a rien perdu de sa passion pour l’espionnage puisqu’il a créé sur You tube son site “Talks with a spy”. Mais dans l’immédiat il nous invite à lire ses riches heures dans cet univers bien particulier. Et n’imaginez pas une sorte de James Bond ou de Rambo. Au contraire, il admet un manque de confiance qu’il masquait par une apparence de maîtrise de soi. C’est ce qu’on lui avait enseigné à l’armée. Il a beaucoup été missionné sur des dossiers libanais. Si ce monde vous intéresse vous avez un guide tout désigné pour vous faire voir l’intérieur de ces systèmes de renseignements et de la façon dont on les obtient. Et il est de surcroît un bon conteur ce qui ne gâche rien.

Profession espion Olivier Mas alias Neryl 614. Hoëbeke 202p.      www.hoebeke.fr

 


 


Sur la première écrivaine de langue française du Far Ouest canadien

L’histoire de la littérature est injuste. Les phares des grands noms littéraires obscurcissent la visibilité d’un grand nombre d’écrivains qui n’ont pas pu bénéficier de l’aura qui leur revenait. Mais dans le processus de réhabilitation entrepris par des chercheurs, on met heureusement dans la lumière des gens de lettres qui retrouvent la légitimité qui leur est dû. Ainsi découvre t-on la figure de Marguerite-A. Primeau qui est la première femme de lettres canadienne-française dans l’histoire de la littérature canadienne née dans l’Ouest canadien et continuant à y vivre. Elle est née en 1914 et morte en 2011. Sa production est très limitée, dont trois romans, son premier “Dans le Muskeg” sortira chez Fides en 1960. C’était une femme discrète, bien qu’elle se qualifia de rebelle, et catholique pratiquante fervente jusqu’à la fin de son existence. Elle ne se réclamait pas de l’obédience féministe mais admirait Colette.  Grâce à un essai en collectif sous la direction de Pamela V. Sing et  Jimmy Thibeault on vous fait découvrir ces pages et les thèmes qu’elle chérissait. C’était un juste devoir de mémoire qui comble un grand vide.

Marguerite-A. Primeau, première femme de lettres du Far Ouest canadien Collectif. Éditions David 262p.       www.editionsdavid.com

 


 


Les malheurs d’une pauvre fille riche

Il y a quelques mois Lisa Brennan-Jobs était sur le plateau de C à vous en France en marge de la sortie de son livre Une bien petite chose.  C’est la fille naturelle de Steve Jobs, le cofondateur d’Apple que ce dernier a mis des années à la reconnaître, après un insistant refus de paternité qui a défrayé la manchette et entraîné des déboires juridiques pénibles. Alors qu’il devenait millionnaire il consentait à peine à verser 500$ par mois pour la pension alimentaire. Le temps passera et le maintenant multimilliardaire sous la pression de sa soeur, finira par s’excuser de son comportement et reconnaître aux yeux du monde que Lisa est bien sa fille. A sa fille il laissera un pactole de plusieurs millions de dollars. La bénéficiaire est maintenant journaliste. Elle raconte toute cette saga dans son livre sans développer de l’amertume. Mais la chose la bien atteinte, ne serait-ce que par le titre choisi et des séquelles. Une authentique histoire de pauvre fille de riche. Qui ravira les tenants de l’adage qui veut que l’argent ne fasse pas le bonheur.

Une bien petite chose Lisa Brennan-Jobs. Édito 496p.      www.editionsedito.com

 




 


Le coin de l’érotisme

Simon Frankart ne peut pas manquer d’inspiration. Surtout pas dans le domaine de l’érotisme. Illustrateur du site “Petites Luxures” sur Instagram qui compte 1,2 millions d’abonnés il a demandé à ce large auditoire qu’on lui transmettre des fantasmes. Il a visé juste puisque pas moins de 1500 messages lui sont parvenus. Après quoi, de laisser aller son grand talent faire le reste. Et puis l’idée est venue d’en faire un livre Petites luxures est publié aux éditions Hoëbeke. Et si vous vous attendez à de gros dessins pornos, allez voir ailleurs, car au contraire les illustrations sont toutes en délicatesse, voire minimalistes. Les textes eux n’ont heureusement pas cette même retenue et vous y trouverez votre compte. En somme, de l’érotisme qui n’effaroucheras pas le prude lecteur.

Et parlant de hauteur érotique, voici ce qu’on appelle communément un beau livre Écrire le désir une anthologie que l’on doit à Julia Bracher et qui est publié chez Omnibus. L’éditeur a pris un soin jaloux à la présentation graphique, qui honore bien son sujet. Ici nous trouvons un survol de deux mille ans de littérature érotique écrit au féminin, de Sappho à Violette Leduc pour ne nommer que ces deux là. Tout un florilège de femmes ayant un univers sensuel et sexuel hors norme.  A l’époque révolutionnaire, vous avez une Théroigne de Méricourt qui tenait des proses à faire rougir se souhaitant de pouvoir baiser autant que la duchesse de Berry et qualifiant Sainte-Madeleine de patronne des garces. Et puis un grand saut dans le temps du côté de Lucie Delarue-Mardrus qui dans son poème “Nos secrètes amours” fait l’apologie d’un amour lesbien. Elle était pourtant mariée à un médecin qui vivait le tout avec une grande latitude.  De la belle ouvrage comme on dit avec des textes bien choisis qui déclinent le plaisir sous toutes ses coutures.

 




 


Le coin santé physique et psychique (1)

Les quatre ouvrages qui suivent sont publiés aux éditions Béliveau. Marcia Pilote s’est acquise au fil des ans le surnom de “l’amie des femmes”. C’est vrai qu’elle entretient depuis des années un contact quasi intime avec ses lectrices, notamment avec son journal puis d’autres ouvrages qui viennent compléter son travail d’écriture, marqué du sceau de la transparence. A notre époque d’avatars web où le mensonge triomphe plus que jamais, voici une femme qui s’amène et qui nous dit tout ou presque avec la plus grande transparence, une valeur très rare. Ainsi avons nous sa dernière ponte Rompre avec amour dans lequel elle raconte en toute franchise sa rupture, son initiative, avec sa douce moitié avec qui elle était en couple depuis douze ans. Ça n’a pas été facile mais elle est vite retombée sur ses amours en tombant en amour avec qui ? Elle même. C’est un véritable plaidoyer de ne jamais compter sur l’autre pour forger son bonheur. Qui a dit que le royaume des cieux était en nous ? Et dans cette perspective voici un titre qui va bien compléter le précédent et qui s’intitule Accompagner soi-même en pleine conscience de Myriam Keyser.  L’auteure est psychologue et nous offre en somme un guide pour se retrouver. En sous-titre elle mentionne ce passage essentiel de l’émotion à l’éveil. Les émotions qui nous égarent trop souvent, nous conduisant à moult dépendances, puis cette étape souhaitée du réveil à sa réalité. C’est un essai touffu avec une mine de judicieux conseils pour qui ne parvient pas à trouver le soleil dans son existence. A mettre sur le dessus de la pile de vos achats de livres assurément.  Entre parenthèse, elle raconte son propre cheminement dans une petite plaquette Affranchie ma monotonie cette fois aux éditions Porteur de flambeau. Ce qui complétera la vision de cette femme inspirante.

 

Concernant le compte-rendu plus haut du livre de Marcia Pilote, nous avons évoqué notre ère numérique si fertile pour les mensonges en tout genre, l’apothéose entre autres des fameux “fake news” si chères au président Donald Trump. L’humain, et dès la Genèse, a toujours menti. C’est dans son ADN tout comme la violence. Mais alors comment repérer le menteur ? Il y a peu de lives sur ce thème sinon celui d’Annabelle Boyer Détecteur de mensonges”. Cette conseillère en ressources humaines a longuement potassé son sujet. A preuve, de nombreuses illustrations axées sur le langage corporel qui valent mille mots sur la posture de l’inculture qui tente de vous embrigader dans ses mensonges. Ce livre est d’une grande utilité car il permet de repérer le menteur et c’est bon autant pour la vie privée que professionnelle. C’est notre coup de coup de coeur en croissance personnelle de la semaine.

Et dernier titre en date chez le même éditeur c’est L’autruche spirituelle de Jacinthe Paquette qui veut donner l’heure juste quant à la quête spirituelle que beaucoup accomplissent, souvent en tournant en rond et en engloutissant des lectures de quelconques gourous. L’auteure se passionne pour le sens de la vie depuis l’âge de douze ans qui correspond au décès de sa grand-mère bien aimée et qui l’a plongé dans un univers de questionnements qui ne l’ont plus quitté. Pour apprendre que les plus beaux messages de la vie sont puisés dans l’accomplissement du quotidien. Une simplicité de valeurs de vie qui fait foi de tout.

 




 


Le coin santé physique et psychique (2)

La ménopause constitue pour certaines femmes un véritable tsunami hormonal. Et cette séquence de la vie humaine va se vivre différemment selon le métabolisme des unes et des autres. Mais les tenantes anti-médicaments voudront affronter ce moment sans devoir recourir aux pilules. On y a pensé dans cette bien connue et estimée collection “sans médicaments” chez l’éditeur Broquet. Vous avez donc Ménopause sans médicaments coécrit par la journaliste Sophie Pensa et la naturopathe Stéphanie Mezerai. Outre des élixirs floraux on aura pleins d’exercices physiques, puisque la scribe est aussi professeure de yoga. Sa consoeur prône l’usage de l’homéopathie. Bref, un arsenal mis à la disposition des femmes et qui permettra d’atténuer les effets de ces bouleversements intérieurs. En même temps que de se réconcilier avec l’inexorable de cette étape de la vie humaine.

Dans l’ordre des douleurs psychiques, on place bien en haut de l’échelle la mort d’un enfant. Rien de pire pour un parent de survivre à sa progéniture. Les mots manquent plus souvent qu’autrement pour tenter d’apaiser les mères et les mères confrontés à cette terrible réalité. Au Québec, grâce à l’action du chef d’antenne Pierre Bruneau on a été particulièrement sensibilisé à cette réalité. Eh bien voilà que la psychologue Alessa Perifano a pris la direction d’un essai en collectif Soins palliatifs en pédiatrie aux éditions Érès où l’on fait tout le tour de la question et a priori les enjeux psychologiques lorsque cela va de l’espoir à la fatalité d’une mort inéluctable. Et ils sont nombreux. Personne n’est préparé chez les parents à une telle éventualité. Il n’y a pas de mode d’emploi car on est submergé d’émotions. Voici un essai majeur qui, au vu de la connaissance qu’il recèle, permettra d’avoir moins peur.

 

Aux éditions du Souffle d’Or l’avocate Sylvie Beljanski lance un pavé dans le monde scientifique attaché à la lutte contre le cancer. C’est que ses parents Mirko et Monique Beljanski qui ont passé un demi siècle sur le sujet dont trente à l’Institut Pasteur, était largement en avance dans la connaissance des causes du cancer et peut-être sur le point de l’éradiquer. Mais il est arrivé que leur laboratoire a fait l’objet d’un attentat du GIGN une troupe d’élite de la République française. Il semble que le couple de chercheurs en gênaient plusieurs dans l’industrie pharmaceutique. Leur fille donc, se fend d’un livre coup de poing Gagner la lutte contre le cancer, la découverte dont la République n’a pas voulu. Qui lève le voile sur des pratiques éthiques douteuses au sein de la science. Elle s’en prend notamment aux laboratoires Servier, de sinistre mémoire. Comment expliquer que l’on veuille mettre des bâtons dans les roues de la recherche positive ? A lire, comme un thriller.

 

Enfin chez Érès, c’est Xavier Bouchereau un professionnel de la protection de l’enfance qui lance Les non-dits du travail social. C’est une réédition d’un essai qui a fait autorité dès sa sortie. Pour comprendre son contenu et exceptionnellement comme on le fait pour des ouvrages plus hermétiques (quoique ici s’en est pas un) et pour respecter au plus près l’intention de l’auteur, on reproduira la quatrième de couverture “L’ouvrage propose une plongée subversive dans le travail social à travers un dialogue entre deux professionnels de l’action sociale qui acceptent de sortir des sentiers battus pour mieux retrouver l’essence du métier.

Par les questions posées, l'auteur identifie et met au débat les non-dits, les logiques et les motivations enfouies du travail social en se décollant des images d’Épinal qu’il véhicule habituellement. Si elle s’adosse à des théories éprouvées (philosophie, sociologie, psychanalyse), la réflexion ne se présente pas comme un savoir extérieur et distant sur le métier. Elle se fonde plutôt sur une expérience de terrain dont elle révèle les contradictions. Ainsi, au fil des échanges, en travaillant les paradoxes d’une pratique, ce sont les lignes de force d’une éthique professionnelle qui se dessinent avec en point de fuite le rapport à l’autre, celui qu’on nomme généralement l’usager.

 


 


Quand de charmants animaux rêvent de passer Noël ensemble

Au nombre des ouvrages jeunesse consacrés au temps des Fêtes, nous tenons à vous souligner la sortie signé Dedieu d’un album mignon comme tout qui a pour titre Noël au printemps. C’est un grand album illustré et magnifiquement, qui raconte la volonté d’une chouette, d’un rouge-gorge, d’un mulot, d’un hérisson et d’un écureuil de passer Noël tous ensemble. Étonnant quand on sait que parmi cet échantillonnage il y en a qui sont les prédateurs de l’autre. Mais ici c’est la plus parfaite harmonie qui règne. Maintenant, est-ce qu’ils parviendront à concrétiser leur projet ? Ce beau livre est destiné aux touts petits pour les initier à l’amour du livre.

Noël au printemps. Dedieu. Seuil jeunesse  www.seuiljeunesse.com

 


 


L’art de gratiner sous toutes ses formes

Leur précédent titre en duo “La cuisine qui mijote et qu’on adore” a connu un succès tel qu’il est devenu un livre de cuisine de référence en son genre. Fort de cet enthousiasme Marielle Steiner et l’ancien chef du Crillon Christophe Felder se retrouvent pour nous partager leur savoir en matière de gratin. La cuisine qui gratine et qu’on adore recense 60 recettes de gratins salés et 20 gratins sucrés. Ce qui est intéressant c’est que vous avez ici l’expérience de deux grands courants de la cuisine française, celle de la tradition familiale et du terroir avec Marielle et les grandes connaissances de l’école hôtelière avec Christophe. Et que de belles propositions dans ces pages. Côté simple, ce succulent risotto gratiné safran et saucisse et un tantinet raffiné avec les huîtres gratinées au beurre persillé. Quand on voit ces belles tentations, il faut vraiment être pessimiste pour continuer à voir le monde en noir.

La cuisine qui gratine et qu’on adore. Marielle Steiner et Christophe Felder. Éditions de La Martinière 189p.     www.editionsdelamartiniere.com

 


 


Sur la vie des femmes esclaves dans les plantations

Comment pouvait-on voir l’existence quand on était femme et esclave dans une plantation ? La réponse vous l’avez dans Rosalie l’infâme d’Évelyne Trouillot qui parut une première fois en 2003 aux éditions Dapper mais qui était introuvable depuis ce temps. Grosso modo cela raconte le vécu de Lisette née esclave, quel destin. Le Rosalie qui donne son nom au titre est celui du navire négrier qui arracha ses hommes et ses femmes à la liberté et les contraindre au travail forcé sous les brimades et les coups. L’histoire pour l’essentiel se déroule à Saint-Domingue en 1750. La révolte gronde tout de même par endroits, car ce ne sont pas tous les “nègres” qui ont accepté leur sort, heureusement. Ce livre est heureusement réédité au Temps des Cerises et a valeur de documentaire. Aux passéistes qui clament que c’était mieux hier, il y a ici une page sombre de l’humanité et qui a tendance à se perpétuer hélas dans certains pays où entre autres on exploite le travail des enfants.

Rosalie l’infâme. Évelyne Trouillot. Le Temps des Cerises  128p.     www.letempsdescerises.net

 


 


Une religion, un rendez-vous manqué avec Dieu

Malraux a été celui qui a proclamé que le XXIème siècle sera religieux ou pas. Mais si on a admis chez les ethnologues que l’homo sapiens a un fondement religieux en lui, pourquoi en vient-il à fonder une religion ? La réponse ou plutôt les réponses se trouvent sans doute dans cet essai remarquable d’un tout jeune étudiant de l’École Normale Supérieure Nathan Devers qui codirige le séminaire d’élèves “Lectures de Heidegger” et qui veut se consacrer à la philosophie. Sa Généalogie de la religion s’ouvre sur une question “La philosophie a-t-elle un mot à dire sur la religion ?” et se conclut sur une invitation à relire la Bible à rebours en déchiffrant ce désir de religion qui émane à travers les récits. Car la démarche humaine se déploie dit-il dans la nostalgie d’un rendez-vous manqué avec Dieu.

Généalogie de la religion Nathan Devers. Cerf 246p.     www.editionsducerf.fr

 


 


Les enjeux géopolitiques du Japon

Le Japon a été longtemps au XXième siècle la seconde puissance économique mondiale. Mais le paysage socio-économique a bien changé avec la montée en puissance de la Chine qui lui a ravi cette place et qui talonne de près les États-Unis. Ensuite il y a la Corée qui brandit continuellement la menace nucléaire. Et on a vu dernièrement dans un reportage sur France 2 à quel point le Japon est confronté à une chute démographique qui le contraint à recourir à la robotisation pour faire contrepoids à la rareté de main-d’oeuvre. Comment ce pays qui en impose par son savoir et sa culture va t’il pouvoir tirer son épingle du jeu. Pour avoir une bonne idée des enjeux actuels de cet archipel, il faut lire cet essai sous la direction de Guibourg Delamotte qui est maîtresse de conférences en science politique à l’Inalco et à Sciences  Po à Paris. Vous avez là la radiographie actuelle dans ce pays. Premier investisseur asiatique en France, l’essai suggère que le pays pousse davantage ses atouts mieux qu’il ne le fait présentement.

Le Japon dans le monde Collectif sous la direction de Guibourg Delamotte CNRS 250p.         www.cnrseditions.fr

 


 


Le rôle méconnu et ingrat des interprètes dans l’histoire du Canada

S’est-on jamais demandé comment nos premiers explorateurs sont parvenus à se faire comprendre des peuples des Premières nations ? Jean Delisle professeur émérite de l’Université d’Ottawa et membre de la Société royale du Canada, est un spécialiste de la traduction. Il était bien en selle pour nous raconter ce volet méconnu de notre histoire, à savoir le travail des interprètes. Qui sont pour la majorité tombés dans l’anonymat. Dans Interprètes au pays du castor il réhabilite leur travail qui a permis d’édifier ce pays. Pour ce faire il brosse le portrait de quinze d’entre eux. On saluera la recherche préliminaire qui a présidé à cette rédaction. C’est un récit captivant qui rend justice à ces personnes qui ont permis les rapprochements entre autochtones et colonisateurs.

Interprètes au pays du castor Jean Delisle. Presses de l’Université Laval 354p.   www.pulaval.com

 


 


Retour sur un métier disparu dans l’aviation, les mécaniciens

Les technologies évoluant, le poste d’officier mécanicien navigant est disparu.  Pour simple devoir de mémoire Jean-Claude Pitra qui fut l’un deux nous raconte ce qu’était ce poste autrefois stratégique dans le cockpit. Au début étaient les mécaniciens est un lot d’informations précieuses pour qui se passionne comme lui pour l’aviation. Il a débuté à quinze ans seulement comme apprenti mécanicien de la flotte. Par la suite il a été spécialiste en avionique sur les hélicoptères de l’Aéronautique navale et du Centre d’essais en vol d’Istres avant de passer à Air France. Il sait occuper largement sa retraite en s’intéressant à la dernière forteresse volante B-17  pour laquelle il est bénévole pour sa présentation en vol. Comme tous ceux qui écrivent chez l’éditeur JPO, il est un formidable conteur. Il nous déroule sa vie avec toutes les exigences techniques que cela supposait si on voulait entrer dans la profession. Autre temps, autres moeurs aussi.

Au début étaient les mécaniciens Jean-Claude Pitra. Éditions JPO 260p.     www.editions-jpo.com

 


 


Déclinaisons sur l’art du sens

Sous la direction de Jean-Luc Moriceau, Hugo Letiche et Marie-Astrid Theule un essai sur le sens L’art du sens dans les organisations. Comme pour les ouvrages exigeants et pour ne pas trahir l’intention des participants, nous reproduisons ici la quatrième de couverture. “Chaque art du sens ouvre un monde, à explorer et à penser : il est un art de chercher, de comprendre, d’écrire, de s’engager, voire un art de vivre. Aussi stimulantes que soient les théories de Weick sur la création de sens, celles-ci ne sauraient épuiser la question du sens dans les organisations. La fabrique du sens est à la convergence des arts de l’artisan et de l’artiste, aussi est-ce du côté de l’esthétique, dans ses liens avec l’éthique et le politique, que les auteurs sont à la recherche de manières et de matières pour penser le sens dans les organisations. Les auteurs proposent de nous emmener dans quatre arts du sens représentés par les travaux de Howard Becker, de Karl Weick, de Bernard Stiegler et enfin d’Alphonso Lingis, quatre manières d’élaborer et de partager du sens, dans ses rapports au sensible, au sensé et à l’organisation. Plus que quatre images de l’organisation et du sens, nous découvrons quatre univers différents et en différend, avec chacun leurs manières d’approcher, leurs méthodes et leurs écritures.”

L’art du sens dans les organisations Collectif. Presses de l’Université Laval 324p.   www.pulaval.com

 


 


Sur les autochtones d’ici au temps de la guerre d’Indépendance américaine

L’historien Jean-Pierre Sawaya s’intéresse aux relations des peuples autochtones dans leurs relations avec les colonisateurs et aussi les américains, surtout au moment de la guerre d’indépendance américaine. Ce qui aboutira à une Chicane de famille titre du petit livre qu’il consacre à cette période allant de 1794 à 1796. Si comme le dit l’auteur on en sait beaucoup sur la façon dont les amérindiens vont se comporter, il se rend compte que l’histoire est aussi imparfaite du fait que l’on a peu exploré la documentation américaine sur le sujet qui livre un éclairage additionnel. Voilà pour ce vide qui est maintenant comblé et qui ravira les amateurs de notre histoire.

Une chicane de famille Jean-Pierre Sawaya. coll. A propos aux Presses de l’Université Laval 230p.        www.pulaval.com

 


 


Lorsqu’un juif fit l’excommunication d’Hitler

Ce n’est pas Pie XII comme on l’aurait souhaité qui prononça l’excommunication d’Adolf Hitler, mais un juif du nom d’Oscar Levy. C’était en 1938. Il était au courant des mesures antisémites du régime donc, ce qui avait provoqué son exil à Londres. Levy était un spécialiste de Nietzsche qui finança la traduction de ses oeuvres. Car il faut savoir que si le nom du philosophe est universellement répandu, il n’était connu que d’un cénacle restreint. Il s’inquiétait de voir le dictateur qui récupérait Nietzsche dans sa vision de l’aryen et de vouloir créer une religion nouvelle. Cette excommunication prit la forme d’une lettre ouverte à Hitler que ramène à la surface Marc de Launay éditeur des oeuvres de Nietzsche dans la Pléiade. Cette lettre est prémonitoire de ce qu’il advint par la suite.

L’excommunication d’Adolf Hitler Oscar Levy. Favre 71p.     www.editionsfavre.com

 


 


Quand les autres ont des attentes nous concernant

En croissance personnelle on favorise constamment l’expression du “je” mais paradoxalement quand on s’affirme on voudrait nous voir au même degré de nivellement que les autres. C’est cette réflexion qui nous vint à l’esprit en parcourant Au bord du monde de la belge Frédérique Dolphijn qui se déroule dans un cadre champêtre où se trouve un gîte du passant. Le prétexte pour voir évoluer des gens, et ce que pensent les uns au sujet des autres. Elle a un style bien singulier la romancière, où des passages sont autant de poésie en prose. C’est une méditation presque sur la nature humaine. Et comment il faut coûte que coûte faire sienne la pensée de Cocteau lorsqu’il écrivit “Ce qu’on te reproche, cultive-le c’est toi”. A lire attentivement pour déguster chaque ligne. Cela a valeur de classe de maître littéraire.

Au bord du monde Frédérique Dolphjin. Esperluète 170p.     

 


 


Souvenirs d’un correspondant de guerre

Paul M. Marchand a été correspondant de guerre au Liban, en ex-Yougoslavie aussi. Il a travaillé pour la Radio-télévision belge et Radio-Canada. En 1997 il publiait chez Lanctôt Sympathie pour le diable qui fut repris ensuite par l’éditeur Massot et enfin réédité chez Stock, que nous avons entre les mains. Dans la préface on laisse entendre pudiquement que l’auteur qui n’est plus, a choisi de partir. Reste un livre bouleversant titré comme roman mais qui est davantage qu’une autofiction, un véritable livre de souvenirs autobiographique. C’est le volet de l’homme dans ce qu’il y a de plus vilain qu’il met en relief. Ce goût du sang qui est dans son ADN en déplaise aux jovialistes de ce monde.  Âmes sensibles s’abstenir comme on dit en préambule de certaines émissions. C’était son premier livre. Une fois lu, il nous reste en mémoire longtemps.

Sympathie pour le diable Paul M. Marchand. Stock 261p.     www.editions-stock.fr

 


 


Autofiction d’un marcheur

Dans le film “The Queen” la reine Elizabeth II s’adressant au premier ministre britannique Tony Blair au moment de la tourmente suivant la mort de Lady Diana, lui fait la confidence que c’est dans la marche qu’elle trouve le réconfort. Et ce n’est pas Philippe Maschinot qui la contredira lui qui consacre à la marche une ode avec Le poids du sac qui est une autofiction puisque son personnage principal victime d’une déconvenue au niveau professionnel, va entreprendre un périple pédestre. Et c’est dans cette simple activité où il s’exprime à la première personne qu’il trouvera le réconfort. C’est ce qui est arrivé à l’auteur de boulanger qu’il était à conférencier aujourd’hui. Un livre inspirant qui fait du bien et qui donne un outil à la portée de tous.

Le poids du sac Philippe Maschinot. Éditions En Marge 195p.    

 


 


Un journal d’une grand-mère révélateur

C’est un récit que nous avons entre les mains Les listes d’Elisabeth de Lulah Ellender. Une histoire vraie donc, qui est le journal que la grand-mère de l’auteure a tenu durant les années allant de 1939 à 1957. Cette dame était la femme d’un diplomate, a vu le monde et bien des gens, beaucoup dans la haute bien entendu. Sa petite-fille ignorait que grand-mère tenait un journal qui lui sera remis par sa mère en lui disant que ce carnet allait lui révéler beaucoup sur sa famille. Quasi un ouvrage initiatique. Elle écrivait bien cette femme du monde et était de surcroît une excellente observatrice de son univers. Vous verrez comment la destinataire accueillera ces révélations d’un autre temps. Nous avons savouré ces pages regrettant qu’il n’y ait de tome II.

Les listes d’Elisabeth Lulah Ellender. Les Escales 325p. www.lesescales.fr

 


 


Le peu de cas du premier homme dans le Coran


Comme la religion et l’identitaire sont des sujets récurrents dans l’actualité, on aura intérêt à se documenter pour en connaître davantage, notamment en ce qui a trait à l’Islam. C’est pourquoi nous tenions à vous signaler un essai éclairant On a perdu Adam de Jacqueline Chabbi. Elle agrégée d’arabe et professeure honoraire des universités. On ne compte plus les ouvrages qu’elle a consacré à l’Islam et au Coran. Cette fois elle s’attache à la Création dans le Coran. Pour qui n’est pas familier avec ce livre sacré des musulmans, il faut savoir qu’on fait peu de cas de la Création d’une part sous l’angle biblique que nous connaissons et surtout on passe sous le tapis la présence du premier homme. Adam se fait tout petit. Ce qui est dit dans l’introduction, c’est qu’on a beaucoup instrumentalisé les premiers pas de l’humanité, comme l’ont fait d’ailleurs toutes les religions. Ici on voit comment la culture a fait sienne sa Genèse

On a perdu Adam. Jacqueline Chabbi. Seuil 360p.   www.seuil.com

 


 


Puffigny une sorte de Clochemerle

Aux éditions du Seuil on se fait fort de souligner que Franz Bartelt est un écrivain élégant et à l’imagination débordante. Et c’est fort à propos. Car Ah, les braves gens!, qu’il nous sert est un petit bijou. Dès les premières lignes, dans sa description de Puffigny ce bled tout droit sorti de son imaginaire on est partant. Le narrateur a une estime quelconque de lui-même. Ce Julius Dump (sic) s’est mis en tête de se rendre dans ce lieu du bout du monde de l’Hexagone, au point d’étourdir les cartographes qui peinent à le fixer sur leurs cartes. Il veut savoir ce qui est arrivé de son paternel disparu et d’une cagnotte possible. C’est de voir comment l’écrivain a dû prendre un plaisir fou à dépeindre les habitants du coin. C’est hilarant au possible. On croirait voir surgir un autre Clochemerle. Parce qu’il nous divertit bien Bartelt est à ranger au nom des bienfaiteurs de l’humanité.

Ah, les braves gens! Franz Bartelt. Seuil 280p.     www.seuil.com

 


 


L’affaire Seznec enfin révélée


Au chapitre des faits divers en France l’Affaire Seznec a fait grand bruit dans les années vingt. C’est un homme, un breton, Guillaume Seznec qui sera accusé du meurtre de Pierre Quémeneur. On n’a jamais retrouvé le cadavre de celui-ci. Et pourtant on l’enverra au bagne pour vingt ans. Il n’y aura pas moins de quatorze demandes de révision du procès, en vain. Anne-Sophie Martin reporter chevronnée en matière d’affaires criminelles a repris le dossier en main et a fait parler des descendants. Pour finalement lever enfin le voile sur ce qui s’est passé réellement. Le réel coupable est Marie-France Seznec qui a tué celui qui voulait l’agresser. Et c’est Guillaume par amour, qui a porté le chapeau. Nous sommes donc devant un cas patent d’erreur judiciaire. Au sortir de sa longue incarcération, le principal intéressé ne voulait plus revenir sur cette histoire. Cette conclusion est le fruit d’une longue investigation. Une journaliste encore une fois aura mieux fait que la justice, il y a de quoi se poser des questions.

Affaire Seznec, le grand secret. Anne-Sophie Martin. Seuil 282p.      www.seuil.com

 


 


La peur comme constance dans la littérature francophone africaine

Force est d’avoué que nous, occidentaux, savons peu de choses sur la littérature francophone en Afrique. Et c’est un tort. Car elle est riche d’enseignements, notamment sur les thèmes de la peur et de l’insécurité. En effet, la littérature étant témoin de son temps, en Afrique elle sera le reflet de toutes les angoisses qui habitent chez les populations. Car même ce qu’on nomme les forces de l’ordre, répandent davantage la terreur que la paix. C’est donc un survol de ces sujets présents dans cette littérature que nous font voir Alexie Tcheuyap et Hervé A. Tchumkam respectivement vice-doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Toronto, professeur au Département d’études françaises et son partenaire professeur agrégé d’études francophones postcoloniales à la Southern Methodist University. On passe en revue différents genres littéraires où la peur est bien manifeste.

Avoir peur Insécurité et roman en Afrique francophone. Alexie Tcheuyap et Hervé A. Tchumkam. Presses de l’Université Laval 290p.    www.pulaval.com

 








 


Le coin BD

Vous aimez certainement les histoires de vampires. Auquel cas vous avez certainement vu sur Netflix V wars la reine pourpre. Eh bien chez l’éditeur Graph Zeppelin, jamais à court d’une opportunité, on vous offre la version BD adaptée du roman à l’origine qui traite de traque aux vampires. De l’hémoglobine à pleines pages. Chapeau au scénariste Jonathan Maberry mais surtout à Alan Robinson l’illustrateur génial. On est pantois devant la justesse du détail et presque des fresques. Vous allez beaucoup jouir de plaisir comme ce fut notre cas. Les vampires on le voit ont toujours la cote.

Et chez le même éditeur on retrouve une équipée de belles femmes fortes Abbey, Sydney et la Danger Girl Team dans Tir aux pigeons. L’enjeu est ici de taille car tout ce beau monde se met en quête de la Master key qui permet d’activer toutes les armes nucléaires. Une lutte contre la montre s’engage car en cas d’insuccès, ce peut-être le déclenchement d’un funeste cataclysme dont rien de moins que la disparition des…États-Unis d’Amérique! Le tandem de créateur Andy Hartnell et Nick Bradshaw est d’une redoutable efficacité. On rend bien les mouvements d’action.

Chez l’éditeur Poisson Pilote Joann Sfar poursuit sur sa lancée avec le tome 9 du Chat du rabbin et cet épisode a pour titre La reine de Shabbat. La petite Zablya a la douleur de perdre sa mère. Pour le moment elle n’en sait rien et c’est au rabbin qu’est dévolu de lui annoncer la triste nouvelle. Mais il ne sait que faire. Comme l’infortunée enfant veut garder le chat de la maisonnée, on lui accorde volontiers la permission, avec l’idée que cela pourrait la consoler au besoin. C’est gentil comme tout. On sait que Sfar s’est inspiré de son chat Imhotep pour qui le félin avait toutes les attentions. Maintenant il en a fait une fresque qui a trouvé tout de suite une vaste clientèle d’inconditionnels.

Chez Dupuis nous retrouvons l’ami Nob et les aventures de Dad. C’est le tome 6 qui sort avec pour titre Père à tout faire. Qui s’inscrit exactement dans la lignée des tomes précédents où on voit le gentil papa aux prises avec ses responsabilités de paternel. Il essaie de tout faire mais on connaît le dicton, qui trop embrasse mal étreint. Mais les maladresses du bonhomme ne nous le rendent que plus sympathique. Un papa comme on aurait souhaité en avoir.
 
 
Du même éditeur la deuxième partie de L’espoir malgré tout des aventures de Spirou. Émile Bravo nous transporte en pleine Seconde guerre mondiale. Et un conflit, petit ou grand, met en relief ce qu’il y a de pire chez l’homme comme le meilleur. D’où de fabuleuses aventures pour notre héros. L’occasion pour le pote Fantasio d’être remué par tout ce qui gravite autour de lui et l’interpelle. Excusez l’effet facile, pour nous servir du patronyme de l’auteur comme compliment de sa production. Captivante du début à la fin comme dans le meilleur des polars.

Enfin chez Glénat le tome 3 des Liaisons dangereuses volet qui a pour titre L’hallali des amants. On connaît bien le célébrissime ouvrage de Laclos, symbole même du libertinage et des trahisons, pensons à Mme de Merteuil pour ne citer que celle-là. Stéphane Betbeder reprend les temps forts du roman d’origine avec des dessins coquins de Djef vous avez là un duo gagnant. Il n’est pas déplaisant en leur compagnie, de replonger dans le Siècle des Lumières où on se partageait entre marivaudages et couchettes. Temps béni des authentiques contacts en mode réel.

 


 


Une histoire de famille qui fait l’objet d’un premier roman


Saluons l’arrivée au noviciat des lettres Samuel Gagnon qui a choisi de regarder vivre de près une famille, comme un entomologiste se met à étudier les fourmis. Rien le titre choisi veux pouvoir dire bien des choses. Nous de la rédaction, on l’a interprété comme “il n’y a rien là”. Comme de passer son chemin comme s’il n’y avait rien <a voir. Et pourtant. Il faut avoir l’oeil ouvert comme cet auteur pour saisir la portée du quotidien et ses conséquences dans une famille aux apparences normales. Le monde ordinaire si chère aux gens des médias. A leur façon ils vivent intensément. Et l’écrivain qui se fait narrateur à la première personne, communique ce qu’il voit de ceux qu’il décrit. Comme premier opus, cela annonce de beaux lendemains. Gagnon, un nom à mettre dans vos radars.

Rien. Samuel Gagnon. Triptyque 147p.       www.groupenotabene.com

 


 


Cixi la concubine qui donna à la Chine sa modernité

L’Histoire réhabilite la place de la femme et ce n’est pas trop tard. Le XXIème siècle est véritablement celui de la femme et on est entrain de réviser la saga de l’humanité sous le prisme du féminin. Car prenons le cas de Cixi (1835-1908) une toute jeune concubine choisie par l’empereur et qui va comploter pour prendre le pouvoir, écartant les régents désignés à la mort du souverain, et diriger la Chine d’une main de fer, faisant entrer le pays dans la modernité. On lui prêta les pires qualificatifs. On a nettement exagéré. Depuis la mort de Mao les archives chinoises sont accessibles, douze millions de documents! Dont beaucoup sont consacrés à cette femme singulière qui régna tout de même 40 ans. Jung Chang qui raconte son existence n’a évidemment pas consultée cette masse colossale de documents, mais il a retenu ceux qui servent à comprendre la psyché de cette impératrice hors norme, qui avant de mourir, trouva à désigner le dernier empereur Puyi. Fabuleuse épopée.

L’Impératrice Cixi Jung Chang. Texto 602p.        www.tallandier.com

 


 


Au merveilleux jardin de Madame Oda

Si vous aimez la nature florale et si de surcroît vous craquez pour la culture nippone, alors vous êtes candidat tout trouvé pour vous délecter de la lecture de Mains d’herbes histoires d’un jardin japonais du lyonnais Benoît Reiss. Ce dernier connaît bien le Japon pour y avoir vécu des années durant. Et parmi les beaux souvenirs qu’il en a gardé il y a le jardin de Madame Oda. Qu’il voyait d’abord à travers une grille se grisant de ce qu’il voyait des agencements de la propriétaire. Et graduellement il aura accès à ce petit royaume de fleurs et de plantes qui n’ont cessé de l’enchanter. Et il en a tiré ce charmant petit livre, un hymne à la beauté du monde, en tout cas celui de cette japonaise raffinée. A ceux qui décernent des prix littéraires, allez faire un petit tour de ce côté là. Notre homme mérite bien une petite récompense.

Mains d’herbes histoires d’un jardin japonais Benoît Reiss. Esperluète 73p.     www.esperluete.be

 


 


Une vie de Céline Dion

Nous les québécois savons tout de Céline Dion car il ne se passe pas une demie-journée sans qu’un média ne nous donne de ses nouvelles. Ailleurs c’est peut-être autre chose, comme en France où on tente de comprendre le phénomène qu’elle représente. Thomas Chaline s’est fait une niche dans le créneau des biographies d’artistes. On lui doit déjà celle d’Alain Souchon, d’Indochine et de Mylène Farmer. Et le voilà qu’il s’attache à notre diva planétaire, elle qui réussit à s’allier même ceux qui ne peuvent la piffer avec son dernier album en anglais “Courage” où elle a réussi à renouveler son genre vocal et musical.  Sous-titré un “un hymne à la vie” véritable hagiographie de la chanteuse. Il reprend tout son parcours jusqu’à Las Vegas.  Chez nous, ses fans nombreux lui assureront un bon bassin de lecteurs.

Céline Dion un hymne à la vie Thomas Chaline. City 266p.     www.city-editions.com

 


 


Il y a 30 ans le drame de Polytechnique

Que le temps passe vite. Ce fameux 6 décembre 1989 Marc Lépine va abattre 14 étudiantes de l’École Polytechnique. Un carnage effrayant qui ne s’oubliera jamais. D’ailleurs un Comité Mémoire a été institué depuis qui remémore cette tragédie au profit de ceux qui auraient envie d’oublier. Josée Boileau cette journaliste à l’immense talent revient sur cet événement qui a marqué et qui continue de marquer les générations de par sa symbolique anti féministe. Mais pas que. C’est que la scribe aborde la question de la place des femmes au Québec. Une sorte de tribut à des personnalités remarquables de chez nous. A la fin de ce beau travail d’édition on arrive au chapitre touchant, un portrait de chacune des victimes. C’est à glacer le sang quand on sait ce que fut leur destin, elles qui nourrissaient de grands espoirs.

Ce jour-là Josée Boileau. Éditions La Presse 255p.       www.editionslapresse.ca

 


 


Le péché existe et il a pour nom Patrice Demers

Et dire que le chef pâtissier de renom, propriétaire de la boutique Patrice Pâtissier,  ce cher Patrice Demers avait dans son plan de carrière de devenir psychologue! Et bien à défaut de consoler les âmes en peine par des propos remplis d’empathie, il peut maintenant alléger leur douleur avec des sucreries diaboliques propres à remettre les émotions à la bonne place. Il nous arrive avec un presque livre d’art, tant ses créations sont magnifiées par les photos de Mikaël Bandassak.  Sous le titre Parcours sucré il narre ses premiers pas dans le monde de la cuisine en rendant hommage à ses mentors. Ou encore à des collaborateurs qui lui permettent d’être ce pâtissier d’exception, reconnu même par la célèbre maison Ladurée à Paris. Il nous propose une centaine de pâtisseries. Une proche de notre rédaction qui est réputée ne pas avoir la dent sucrée, a reconnu qu’à voir ce magnifique ouvrage elle se laisserait bien tenter un brin. Avec Demers il faut le dire tout de suite, le péché existe. Celui de la gourmandise effrénée. Toute résistance est vaine devant cet étalage de montages colorés, affriolants, mais surtout goûteux. Généreux il livre les recettes avec un petit truc de son cru que complète parfois un accord vin issu de la science de sa compagne la sommelière  Marie-Josée Beaudoin.  Un beau cadeau des Fêtes à offrir pour un gourmet. Et pour la petite histoire, sachez que s’il a opté en formation pour la pâtisserie c’était son second choix, puisque le cours en cuisine générale était contingenté. Heureux sort du destin.

Parcours sucrés  Patrice Demers. Photos de Mickaël Bandassak. Éditions La Presse 294p.      www.editionslapresse.ca

 


 


La mer salvatrice

Au XIXème siècle on avait compris les vertus curatives d’aller à la mer. Et deux siècles plus tard les bienfaits des vagues font toujours merveille pour qui en a jusque là de la trépidance de la civilisation. C’est ce que décrit très bien Anaïs Vanel dans son Tout roman Tout quitter où la narratrice fuit la ville pour se rendre à la mer. Et de là de courts paragraphes bien sentis où elle nous tend la main pour profiter nous aussi de ce qui est en somme plus grand que nous. Le titre dit bien ce qu’il veut dire, tout quitter physiquement certes, mais surtout parvenir à s’arracher à la folie urbaine. Elle nous donne le goût de vivre uniquement en maillot.

Tout quitter Anaïs Vanel. Flammarion 188p.  

 


 


Adolescence mexicaine

Chloe Aridjis est à n’en pas douter une femme du monde selon la deuxième acception du terme. Jugez-vous même, elle est née à New York, a vécu successivement au Mexique et à Berlin et demeure maintenant à Londres. Elle incarne le village global de McLuhan. Elle avait fait une entrée remarquée dans l’univers de la littérature avec “Le livre des nuages.” Fugue mexicaine est sa dernière ponte qui ne demeurera pas inaperçue. Elle nous transporte au Mexique à la rencontre de Luisa une jeune fille de dix-sept ans, qui comme toutes les adolescentes a le goût du large. Elle va donc fugué en compagnie de jeunes copains vers la plage de Zipolite côté du pacifique. C’est très poétique en même temps, car il est question de nains, de petits trésors ramenés d’un naufrage. Amateurs d’exotisme vous en avez pour votre argent. Ce qu’elle écrit bien cette fille. C’est le plus beau compliment à faire à un écrivain.

Fugue mexicaine Chloe Aridjis. Mercure de France 174p.     

 


 


Basé sur la pitoyable vie d’Horace Frink

L’oeil de la nuit de Pierre Péju lui a été inspiré par la vie d’Horace Frink un médecin américain qui se destinait à la chirurgie mais qui, en raison d’une infection grave au doigt ne put donner libre cours à son ambition. Il deviendra psychiatre et psychanalyste. C’était un disciple inconditionnel de Freud. Frink, homme marié et père d’enfants, deviendra l’amant d’une de ses patiente, la richissime Angelica Bijur, riche de par son mariage. Freud qui était obnubilé par l’argent et qui ne voyait chez les américains que de vils pourvoyeurs va manipuler Frink et s’arrangera pour recevoir des dons. Il provoquera le divorce de chacun des amants d’avec leurs conjoints.  Les tourtereaux vont se marier. Mais le tout au final finira très mal, Angelica se rendant bien compte de la manoeuvre demandera le divorce et Frink terminera son existence dépressif et en psychiatrie. Il meurt en 1936. Toute cette folle histoire se déroule sur fond des années folles. Péju avait du bon matériau entre les mains. A lire impérativement. Et quel beau film cela pourrait faire.

L’oeil de la nuit Pierre Péju. Gallimard 422p.  

 


 


Une biographie définitive de Frank Sinatra

On le surnommait dans l’industrie du divertissement américaine “the chairman of the board” tellement Frank Sinatra en imposait, ou encore Ol’ blue eyes pour son regard séducteur qui faisait pâmer bien des midinettes à ses débuts. Steven Jezo-Vannier lui consacre une biographie.  Il y avait bien sûr celle de Kitty Kelley qui jusqu’ici était la référence car elle avait menée une sérieuse enquête révélant des côtés pas trop reluisants du crooner, au point où celui-ci voulut lui faire un procès en diffamation. Qui tomba en cours de route car ce qu’elle dévoilait était trop vrai. Mais Sinatra était encore vivant à ce moment-là. Ce que nous offre Jezo-Vannier est en somme la biographie définitive qui englobe les derniers moments de sa vie et son décès. Ceux qui connaissent déjà la vie du chanteur auront un intérêt additionnel, car cette nouvelle biographie passe en revue la discographie du chanteur et offre en fin d’ouvrage le bilan complet de sa production. Sa fille Nancy avait raison de qualifier la personnalité de son illustre père de kaléidoscopique, tant le gars avait tellement de facettes, de la grande générosité allant à de la pure violence gratuite. Bref, ce livre nous offre une chose, d’aller au plus vite faire tourner cette voix unique entre toutes.

Frank Sinatra, une mythologie américaine Steven Jezo-Vannier. Le mot et le reste 522p.

 


 


Tout savoir sur la civilisation des fourmis

Quelqu’un a déjà écrit que même après une destruction nucléaire, les fourmis si résistantes survivrait au cataclysme. C’est à voir. Seront-elles emportées par les changements climatiques et les nuisances de l’humain ou bien tout au contraire  nous envahirons-telles ? Pour le savoir un livre fascinant paraît à leur sujet Les guerres secrètes des fourmis par la biologiste Cleo Bertelsmeier professeure à l’Université de Lausanne et qui leur a consacré sa thèse de doctorat  sur l’impact des changements climatiques sur les invasions des fourmis. Des idéalistes ont souvent mis de l’avant la société des fourmis comme un modèle d’organisation. C’était oublier, et l’auteure nous le rappelle, qu’il y a de nombreux clivages entre elles, des violences nombreuses, de l’esclavage. On apprend mille choses dont l’utilisation du poil qui sert de camouflage, que pour une espèce particulière seul le mâle est l’unique parent de la progéniture. Bien qu’elles déboulonnent des a priori à leur sujet cet univers minuscules demeure fascinant. Bientôt on fera attention en marchant de ne pas les écraser.

Les guerres secrètes des fourmis Cleo Bertelsmeier. Favre 210p. 

 


 


Société robotisée et la place des femmes aux lieux des hommes

Les Presses de l’Université Laval nous arrivent avec deux essais de grand intérêt. A commencer par La société robotisée sous la direction de Marie-Hélène Pariseau et Soheil kash. On ne peut pas avoir ouvrage plus dans l’air du temps, alors que ce travail en collectif interroge la place qu’occupe la robotisation dans différentes sphères. Au point où on s’interroge à voix haute s’il va falloir leur attribuer une entité juridique. Le sous-titre dit bien l’angle choisi, à savoir les enjeux éthiques et politiques. Il arrive à point nommé alors que beaucoup s’inquiètent, se demandant s’ils ne sont pas tout simplement entrain de prendre la place de l’humain. Le travail fouillé permet d’analyser tous les aspects de cette révolution. Mais qu’on se rassure, le cerveau humain ne sera jamais atteignable, foi même des protagonistes de l’intelligence artificielle.

Puis ailleurs ce sont Les femmes dans des professions traditionnellement masculines sous la direction de Sophie Brière qui est professeure titulaire au Département de management de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Il est dit que dans bien des domaines, les femmes vivent de doubles tensions, ne serait-ce que pour la question de la conciliation travail-famille. On tente à travers ces pages de comprendre pourquoi, en dépit de beaux énoncés d’égalité entre les deux sexes au travail qu’on enregistre des absences de celles-ci ou des inégalités dans le traitement. Cette recherche exhaustive donne le la de ce qui a cours présentement et pourra donner des arguments neufs à ceux qui font profession d’examiner la question.

 


 


Le livre qui a inspiré Scorsese pour The Irishman

Si vous n’avez pas vu ce film fleuve “The Irishman” le tout dernier de Martin Scorsese, vous manquez quelque chose, ne serait-ce que pour le casting de roi, mais pour la performance de Robert de Niro qui incarne Frank Sheeran un irlandais qui a joint la mafia et le syndicat des Teamsters alors dirigé par le tout puissant Jimmy Hoffa. Longtemps on n’avait rien su de la manière dont Hoffa avait disparu mystérieusement sans laisser de traces. On savait qu’il avait été assassiné mais comment. Certains laissaient entendre que son corps avait été coulé après coup dans le béton d’un pilier d’un stade. Mais on sait désormais grâce aux déclarations faites par Sheeran peu avant sa mort, qu’il a été celui qui a trucidé le leader syndical. C’est l’avocat du meurtrier Charles Brandt qui nous présente le fruit de cinq années d’interrogations. Et vous verrez ce que dit l’irlandais au sujet de la mort de John F. Kennedy. Ce long témoignage a inspiré le cinéaste pour The Irishman qui aura sans doute sa récolte bien mérité d’Oscars.

J’ai tué Jimmy Hoffa Charles Brandt. Éditions du Masque 382p.      www.lemasque.com

 




 


Le coin santé physique et psychique

Anthologie de la vigilance de Marie-Chantale Forest fait la démonstration qu’il n’est pas incompatible d’être lucide tout en étant détendu. Un défi toutefois qui passe par la vigilance qui s’appui sur une spiritualité longtemps enseigné par les sages des civilisations anciennes. C’est que notre bagage de vie est généralement encombré par toutes les postures que l’on se donne pour être capable de vivre en société dont le mensonge en est souvent le tissu sociétal. Dans cet ouvrage vous trouverez nombre de citations opportunes, éclairantes même rassemblées par notre compatriote québécoise. L’auteure a fait un véritable travail de recherche avec des pensées provenant autant de l’occident que de l’orient et à travers les âges, qui nous interpellent fatalement. C’est aux éditions Accarias.

 

Puis chez Sully, une grande disciple du bouddhisme Jeanne Schut nous met en contact avec les enseignements des maîtres du bouddhisme theravada. C’est une division de la pensée bouddhiste, animiste dans sa façon de vivre puisqu’elle réfère à la forêt. Une influence venue de Thaïlande à la fin du XIXème siècle. C’est en 1970 que cette vision bouddhique fait son apparition en occident. Grosso modo, on peut dire que le credo exprimé est que rien n’est certain. Que l’homme cherche à tout prix la permanence des choses et que dans la vie, au niveau même de la biologie ça n’existe pas. A la lecture de ce livre réaliste au possible, on imagine l’humain, faisons cette métaphore, avec le pompier qui est en stand-bye dans une caserne, prêt à intervenir à tout moment. La vie est ainsi faite de surprises bonnes ou mauvaises. Cet ouvrage en est un de gestion du destin. Essentiel.


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