- LIVRES OCTOBRE 2019 -
 
 


 


Un portrait de Joseph-Adolphe Chapleau

L’ancien recteur de l’UQAM Claude Corbo est un de ceux que le mot retraite ne fait pas partie de son vocabulaire. Aux éditions Del Busso il a entrepris une série sur les destins de politiciens québécois marqués par l’échec. On a eu droit jusqu’à présent à des ouvrages sur Georges-Émile Lapalme, Félix-Gabriel Marchand, Honoré Mercier et Paul Gouin. Il persiste et signe avec cette fois, non pas une biographie mais une fiction historique où quand même tous les faits sont d’une grande exactitude. Chapleau a été présent sur la scène politique une trentaine d’années comme député de Terrebonne. Et quelle trajectoire, deux fois premier ministre du Québec en 1879 et 1881, puis ministre de seconde zone à Ottawa sous le gouvernement Macdonald, puis lieutenant-gouverneur du Québec. On dit de lui qu’il avait la trempe d’un Sir Wilfrid Laurier, mais l’histoire la relégué à l’arrière-plan. On apprend que Mgr. Laflèche, évêque ultramontain de Trois-Rivières lui réclamait que l’État soit subordonné à l’Église et que ses prêtres soit soustraient à la justice des hommes, seule l’Église pouvant s’occuper de ces cas. Un très grand tribun dans les deux langues officielles. Une grande énergie aussi, il dormait peu pour avoir le temps de passer à ses dossiers malgré une bronchite récurrente qui nuira à sa santé toute sa vie.  Bref assez de matériaux pour occuper le lecteur et sous la plume ou le clavier de Corbo, c’est selon, il redonne le crédit qui est dû au personnage.

Le destin politique de J.-A. Chapleau. Claude Corbo.Del Busso 312p.     www.delbussoediteur.ca

 


 


Un premier roman sur les années parisiennes de Lee Miller

Lee Miller et c’est étonnant, n’a pas eu encore une transposition de sa vie hors du commun sur le grand écran. Née aux États-Unis en 1907, elle connaîtra l’inceste à l’âge aussi jeune que sept ans, et son père adorait la photographier nue et cela dura quelques années. Grand saut dans le Paris des années folles. De 1929 à 1932, avec son appareil photo en bandoulière, elle fait la connaissance de Man Ray qui lui enseigne les trucs de la photographie et en fera sa maîtresse. C’était une blonde magnifique qui fera la mannequin un certain temps, notamment  pour le Vogue. Après l’épisode Ray, elle va s’affranchir et voler de ses propres ailes. Pour la petite histoire elle sera photographe de guerre et il y a la photo célèbre la montrant dans la baignoire...d’Hitler au Berghof.  Pourquoi on vous raconte tout ça, c’est que Whitney Scharer en fait l’objet de son premier roman L’Âge de la lumière. Les premières pages nous ramène en 1966 dans une ferme anglaise du Sussex où Lee s’est retirée, femme désormais âgée. Elle répond aux questions d’un reporter et voilà qu’elle revient dans le passé. L’auteure s’est arrêtée aux années parisiennes de cette muse. Comme premier pas dans le monde de la littérature c’est une réussite totale. On voit qu’elle s’est bien documentée au préalable pour nous faire revivre ce passage dans la capitale française. A suivre cette Sharer. Pour ceux qui auraient le goût de poursuivre leur connaissance de cette femme hors norme, la romancière novice a eu la bonne idée de mettre une bibliographie en fin d’ouvrage.

L’Âge de la lumière. Whitney Scharer. Les éditions de l’Observatoire 438p.

 


 


Bureau qui portraiture des coins du Québec

Luc Bureau est professeur retraité en géographie de l’Université Laval. C’est un fin observateur, déformation professionnelle oblige, mais doté de surcroît comme conteur. Et il faut voir ce qu’il a retenu de ses pérégrinations à travers la Belle Province. Ça donne au final  Ma géographie est pleine d’histoires dont le titre à lui seul est tout un programme. Il commence par rendre les honneurs à son village natal Saint-Évariste dont il déplore qu’il ait été négligé par les littérateurs.  Il va bourlinguer un peu partout comme en Gaspésie dont il n’a qu’à citer les dimensions pour vraiment nous situer sur le portrait socio-économique de la région, 30 mille kilomètres carrés avec 80 mille habitants, une superficie équivalente à la Belgique qui elle compte plus de 11,3 millions d’habitants! Il est très plaisant de nous le laisser raconter son Québec. Allez lire ce qu’il dit sur Montréal, qui n’inspire pas tellement avec ses horreurs urbanistiques.

Ma géographie est pleine d’histoires. Luc Bureau. Del Busso 237p.     www.delbussoediteur.ca

 


 


Un roman féministe centrée sur une mère monoparentale

Notre compatriote Nancy Huston n’a pas hésité à qualifier Les femmes sont drôles de Samira El Ayachi de roman “puissant, bouleversant...et drôle!”. Et ces qualificatifs sont effectivement mérité pour ce livre où la narratrice, mère monoparentale larguée par son homme, se retrouve seule à tout faire avec son poupon si attendrissant qui réclame tellement d’attention. C’est étiqueté comme un roman, mais cela a valeur de documentaire, tellement il reflète la condition féminine avec tout ce fardeau de la conciliation travail-famille. Beaucoup de femmes vont se retrouvées au fil des chapitres alors que la protagoniste parle d’elle à la troisième personne. Elle se regarde aller et commente son lourd quotidien, si épuisant. Et les hommes qui s’en donneront la peine, regarderont peut-être par deux fois avant de laisser à l’abandon celle qui était leur chérie d’hier aux prises avec tellement de responsabilités. Précisons toutefois et c’est pour cela que l’écrivaine canadienne a mentionné drôle, car l’humour trouve sa place, sinon ce serait d’un déprimant. L’héroïne est en tout cas très courageuse.

Les femmes sont occupées. Samira El Ayachi. Éditions de l’aube 246p.     www.editionsdelaube.com

 


 


Un livre prémonitoire sur la suite à donner à Daech

Quel hasard! Arrive sur nos rayonnages des librairies Daech la suite de Sébastien Boussois au moment où la Maison-Blanche et le Pentagone claironnent la mort du calife Abou Bakr al-Baghdadi qui s’est fait exploser alors qu’il était coincé comme un rat par une force spéciale américaine épaulé par un...chien pisteur devenu un héros américain. Et Trump de s’empresser de récupérer l’affaire, comme si on avait mis fin aussi à Daech. Eh bien, s’il savait lire, le président américain aurait tout intérêt à parcourir l’essai de Boussois qui chercheur associé à l’Université libre de Bruxelles et aussi à Montréal à l’UQAM. Les alliés avait tambouriné la fin de l’organisation terroriste lors de la chute de Raqqa l’année dernière. Et on a vu la suite. On avait crié victoire aussi trop vite dans les dernier sursauts d’Al-Qaïda. On n’a pas retenu la leçon avec la mort du chef terroriste qui avait voulu instaurer un califat où les intégristes auraient fait la loi sur tous les pays conquis, on a encore festoyer un peu hâtivement. Le politologue aborde la question de la succession dans ces organisations terroristes et comment elles se renouvellent avec de nouveaux leaders. Plus que jamais l’adage qui veut que quiconque ignore l’histoire est condamné à la revivre, est plus vrai que jamais.

Daech la suite. Sébastien Boussois. Éditions de l’aube 234p.     www.editionsdelaube.com

 


 


Biographie éclairante de Patrick Bruel

Le biographe ne pouvait rêver de meilleur timing. La biographie que consacre Frédéric Quinonero à Patrick Bruel arrive en librairie au moment où pèse sur le chanteur deux allégations d’agressions sexuelles. Bénéficiant de la présomption d’innocence, ces nouvelles ne semblent pas pour le moment mettre du plomb dans l’aile de celui qui a vendu quinze millions d’albums, remplit ses salles comme pas un, sinon Johnny Hallyday avant lui et qui fait l’acteur à succès depuis quarante ans. Pour mieux connaître l’homme cette bio est de référence car on retrace tout le parcours, son identité juive dont il est fier, étonnamment l’échec de son premier disque. Après lecture on a une meilleure idée de sa personnalité lui qui est doublé d’un hommes d’affaires, se consacrant aussi à la culture de l’olivier, produit qu’il vénère. Et aussi bien sûr ses amours sinon le portrait ne serait pas complet.

Patrick Bruel des refrains à notre histoire. Frédéric Quinonero. l’Archipel 422p.    www.editionsarchipel.com

 


 


Sur la réaction face à la prostitution depuis le XXème siècle

Curieusement, nous arrive un essai de Yolande Cohen  “Prostitution et traite des femmes” alors qu’un de nos co-éditeur était sur un plateau de télévision en marge de la sortie d’un livre sur l’histoire de Verdun. L’entrevue se déroule à merveille jusqu’au moment où à la toute fin, l’animatrice rappelle que l’arrondissement est devenu branché avec sa plage, ses bars et restaurants. Et notre collègue d’ajouter, oui mais il manque un bordel. L’animatrice en est devenue presque cramoisie, rejetant toute discussion sur le sujet. On voit bien que même en 2019, ce sujet est tabou. Et dans son livre cette professeure d’histoire contemporaine à l’Université du Québec à Montréal connue pour ses ouvrages sur le féminisme et la notion de genre (titulaire de l’Ordre national du Québec) écrit d’entrée de jeu, le rôle épouvantable des femmes qui ont exercé un impérialisme féminin sur celles qui pratiquent le plus vieux métier du monde (d’autres disent que c’est l’agriculture). Elle fait le tracé des comportements qui ont prévalu sur la prostitution en France et au Canada au tournant du XXème siècle. D’un côté en Europe on est pour l’abolition de lois contraignantes, tandis qu’ici on prône la prohibition.

Prostitution et traite des femmes. Yolande Cohen. Del Busso 267p.      www.delbussoediteur.ca

 


 


Une vingtaine de portraits irrévérencieux traités comme des nouvelles

Il y a bien des avenues pour parler de quelqu’un. Javier Marias a ce petit don de saisir des aspects qui échappent à la majorité d’entre nous. Ainsi, cet élu à l’Académie royale espagnole a pris sur lui de raconter des personnages illustres, d’autres qui le sont moins et qui ont en commun d’être en fuite de leur milieu. Ses Vies écrites n’ont pas la prétention d’être des biographies. Ce serait plutôt, tiens, comme des bios de l’âme. Ainsi sur Joseph Conrad raconte t-il, on a retenu ses ouvrages sur la mer, en oubliant que les trente dernières années de sa vie il les a passé sur le sol terrestre. Il écrit de même de belles analyses sur la violence de Rimbaud. Les émois de Thomas Mann l’auteur de “Mort à Venise” homme marié s’il en est, troublé à la vue de belles nudités masculines. Et chez les femmes des noms injustement oubliés de l’histoire comme Lady Hester Stanhope, Vernon Lee, Adah Isaacs Menken pour ne nommer que celles-là qui valent le détour. Des monographies qui sont autant de pistes de curiosité, nous incitant à fouiller plus loin et lire leurs vies complètes.

Vies écrites. Javier Marias. Gallimard 207p.     

 


 


L’Holocauste vu de l’Argentine

Nous l’écrivons à chaque fois qu’il est question de l’Holocauste, c’est sans doute cette page la plus sombre de l’histoire de l’humanité qui aura produit les livres les plus forts, tant ils exaltent les aspects les plus intenses et contradictoires  chez l’homme,  l’altruisme ou la violence criminelle. Voici cette fois Santiago H. Amigorena qui présente un roman, plutôt une variante d’autofiction puisque dans  Le Ghetto intérieur il est fait référence à son arrière-grand-mère emprisonné dans le ghetto de Varsovie, juive évidemment et qui périra à Treblinka. Mais au départ il nous fait voir le fils de cette dernière, Vicente, qui fuira l’Europe en entendant le bruit des bottes nazies. Il migre vers l’Argentine et épouse une locale, Rosita. Tout va pour le mieux. Au café on évoque ce qui se passe en Europe, mais lui essaie de prendre une distance. Pourtant sa maman lui envoie des correspondances où elle décrit l’étau nazi qui se referme sur elle dans le ghetto de Varsovie. C’est quand il saura pour la Shoah que Vicente éprouvera des tourments car il aurait aimé être allemand, mais la destruction de sa famille vient lui rappeler qu’aux yeux des Teutons il n’est qu’un juif. On l’aura deviné, nous nageons ainsi dans l’intensité et la culpabilité.

Le Ghetto intérieur. Santiago H. Amigorena. P.O.L.   191p.    www.pol-editeur.com

 


 


Un Buffon québécois partage ses observations

Les amoureux de la nature connaissent ou doivent connaître Buffon qui signa en son temps son “Histoire naturelle” où il consigna scientifiquement ses observations. Le Québec n’est pas n reste puisque avec Jean Provencher nous avons un digne dauphin qui s’amène avec ses Histoires naturelles. C’est étrange de le voir dans ces sentiers, lui que nous connaissons comme un historien émérite qui a signé des ouvrages remarquables sur notre histoire. Là il montre à quel point il sait non seulement observer la nature mais qu’il l’aime de tout son coeur. Ce n’est pas un docte ouvrage, justement car il veut que la multitude partage son goût pour la biosphère. Connaissez-vous  la cicindèle ? C’est un insecte assez gourmand qui aime bien mettre des fourmis à son menu. C’est une mine de connaissance qu’il dépose à nos pieds. Et parlant de ces derniers, on fera bien attention de piller sur ces petites bestioles qui ont toutes un rôle à jouer.

Histoires naturelles. Jean Provencher. Del Busso 156p.     www.delbussoediteur.ca

 


 


L’État du Québec cuvée 2020 est arrivé

S’il est un ouvrage attendu c’est bien L’État du Québec chez l’éditeur Del Busso en partenariat collectif avec l’Institut du Nouveau monde, le Devoir, firme Léger & Léger, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement et les Fonds de recherche du Québec. Sorte d’almanach en son genre qui livre une radiographie sur certains thèmes qui font l’actualité au moment de la publication pour l’année 2020. Il est question, c’est incontournable, des changements climatiques, des fake news, la laïcité, les répercussions de l’avènement de la CAQ au pouvoir. C’est une manière de prendre le pouls de notre civilisation si particulière. Un chapitre très intéressant porte sur l’éco-anxiété généré par les préoccupations environnementales. A conserver aussi pour que lorsque l’on reviendra en arrière, on y référer afin de savoir quelles étaient nos préoccupations cette année-là.

L’État du Québec 2020.  20 clés pour comprendre les enjeux actuels. Collectif 272p.     

 


 


Des scribes se muent en nouvellistes

Sonia Sarfati qui nous a donné de riches moments à La Presse a eu l’idée de passer commande à des journalistes pour que chacun écrive une nouvelle ayant pour cadre le “merveilleux” monde des médias. Chacun pouvant donner libre cours  à son imagination. Bel exercice de style qui a produit au bout du compte On tue la Une cette expression consacrée de l’univers de la presse quand on doit changer in extremis une manchette en raison de l’arrivée d’une nouvelle de dernière minute et de grande importance. Parmi les contributeurs Claudia Larochelle, Chapleau, Pierre Cayouette, Florence Meney et Michel Jean pour ne retenir que ceux-là. Autant de plumes, autant de genres qui nous sont donné de lire. Ce n’est pas l’imagination qui manque comme vous le verrez. Mais à l’évidence tous ont pris un grand plaisir, ça ne se voit pas, ça se lit. Prenez ce beau risque de jeter un coup d’oeil de ce côté là. Vous en apprendrez aussi sur l’ambiance dans les salles de rédaction.

On tue la Une. Collectif sous la supervision de Sonia Sarfati. Druide 279p.    www.editionsdruide.com

 


 


Tout connaître de ce qu’est une enquête criminelle

Les affaires de justice intéresse la grande masse. Et hélas, plus c’est morbide, plus  ça accentue l’intérêt. Tel est l’humain. Un livre nous arrive d’un immense intérêt car il concerne l’art de mener une enquête. Son titre L’art de l’enquête criminelle et rédigé par deux experts en la matière, nous avons nommé Maurice Crusson professeur émérite de criminologie à l’Université de Montréal, récompensé par le prix Beaumont-Tocqueville de l’Association internationale de criminologie de langue française pour l’ensemble de son oeuvre. Il est de surcroît membre de la Société royale du Canada et Guillaume Louis responsable du certificat en enquête et renseignement à l’Université de Montréal. Il est aussi participant de la formation des enquêteurs de police du Québec. Ces deux gars ont mis leur expertise en commun pour nous introduire dans la méthodologie des enquêtes. La police scientifique est toute jeune, elle remonte au début du vingtième siècle, qui est venue donner un sacré coup de pouce à l’avancée des enquêtes. C’est là qu’on a commencé à dire qu’une scène de crime “parle”. Première des choses, il faut que l’enquêteur puisse trouver un maximum d’indices dans les vingt-quatre heures, sinon le coefficient de difficulté augmente. Que l’élucidation n’est plus le but ultime, on réalise des enquêtes souvent pour prévenir un crime. Comme on le voit avec les services de renseignements mandatés contre les organisations terroristes et qui débusquent un crime en préparation empêchant qu’il ne soit perpétré. Que les interrogatoires ne réussissent à obtenir des aveux qu’à 50 ou 60% du temps. Qu’au Canada il faut une autorisation judiciaire pour effectuer un prélèvement d’ADN. Ce ne sont que quelques éléments parmi tant d’autres qui vont vous fournir un portrait complet du travail de limier. Passionnant est ici un euphémisme. Et fort à parier que des criminels vont le lire pour savoir de quel bois se chauffent les enquêteurs.

L’art de l’enquête criminelle.
A la recherche de la vérité, de la sécurité et de la justice. Maurice Cusson et Guillaume Louis. Septentrion 213p.      www.septentrion.qc.ca

 


 


Sur la plus ancienne revue québécoise

Depuis 2017 la revue L’Action nationale est une bonne vieille centenaire qui vit très bien son siècle passé en continuant de nous alimenter d’articles d’intérêt sur fond d’engagement social et de nationalisme québécois. C’était l’occasion toute trouvée de nous raconter cette grande aventure des idées chez nous. Et c’est l’historienne Lucia Ferretti également professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui s’est acquitté de cette mission. Depuis 1917, la publication a été connue sous trois identités, l’Action française, l’Action canadienne-française puis sous son appellation actuelle. L’auteure ne s’attache pas seulement à l’existence de la revue mais son rapport aux autres organes idéologiques qui paraissaient en même temps. Fragilisée au plan matériel, elle s’est maintenue contre vents et marées, fer de lance ensuite de la démocratie et du coopératisme.  Toute une épopée qui a demandé à la professeure un remarquable travail de recherche. En toute fin on dispose d’un appareil critique qui complète par des mises en contexte.

L’Action nationale. Le long combat pour le Québec. Lucia Ferretti. Del Busso éditeur 314p.      www.delbussoediteur.ca

 


 


Des événements à portée historique de notre temps

C’est toujours un choix arbitraire de désigner les événements qui ont marqué l’Histoire. C’est pourquoi nous saluons le travail en collectif sous la direction de Alfredo Luis Somoza, Lorenzo Sagripanti et Margherita Giacosa qui lancent Les événements qui ont changé le monde de 1950 à aujourd’hui. Leur sélection est fort à propos avec le couronnement d’Elizabeth II le plus long règne de l’histoire de l’Angleterre, la guerre du Vietnam, l’avènement d’Internet et du IPhone, l’arrivée de Barack Obama, les événements du 11 septembre 2001 etc. Un choix judicieux qui couvre pas mal de terrain. Un ouvrage didactique parfait pour initier justement des jeunes à l’actualité contemporaine.

Les événements qui ont changé le monde de 1950 à aujourd’hui. Collectif. Broquet 222p.  www.broquet.qc.ca

 


 


Le chef du Château Frontenac nous conseille en cuisine de pêche

Ce qui est rassurant c’est que l’actuel chef du Château Frontenac Stéphane Modat poursuit la tradition de son prédécesseur Jean Soulard, en nous gratifiant généreusement de son savoir par le biais de beaux livres. Il s’amène avec Cuisine de pêche. Nous les québécois, mis à part deux des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie, avons eu longtemps un contentieux avec les poissons car l’Église catholique qui se mêlait de tout, imposait de faire maigre le vendredi et de proscrire ce jour-là la viande (un intégrisme digne des ayatollahs). Ce qui forçait les gens à manger du poisson. Et on sait ce qui arrive avec ce qui est imposé, le rejet. Heureusement, le temps a passé, et les générations succédentes se sont réconciliées avec les produits de nos eaux, douce ou de mer. Et même un grand rattrapage a été fait avec la découverte de poissons d’élevage venu d’Asie. Modat a ici livré pas juste un livre de recettes de plus. C’est un passionné de la nature. Il aime le contact des forêts et de l’eau. Il craignait même avoir l’allure d’un bûcheron au chic Frontenac. En plus de concert avec le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs il ajoute moult renseignements concernant l’habitat des des espèces qui vont se retrouver dans la poêle. En plus le tout est agrémenté de jolies photos de Frédéric Laroche. Un petit bijou en somme pour votre bibliothèque culinaire.

Cuisine de pêche. Stéphane Modat sur des photographies de Frédéric Laroche. Éditions La Presse 352p.          www.editionslapresse.ca

 


 


Un livre fondateur sur les liens lointains de De Gaulle et le Québec

L’historien Roger Barrette fait bande à part. Car normalement l’observateur des faits historiques est à bonne distance de son sujet. Tandis que pour ce qui concerne les rapports de la France et du Québec, il a été un acteur de premier plan. Et il a compulsé une abondante documentation avant d’accoucher d’un livre fondateur qui passionnera les fervent de notre histoire nationale  De Gaulle les 75 déclarations qui ont marqué le Québec. Ceux qui ont une courte vue sur l’intérêt que portait le libérateur de la France à l’endroit du Québec, s’imaginant que le tout a démarré avec son célèbre voyage chez nous de 1967 et son fameux Vive le Québec livre font fausse route. Dans sa bibliothèque personnelle à la Boisserie apprend on dans ce livre, on trouve un ouvrage de 1911 de Thomas Chapais sur le Marquis de Montcalm et autres livres portant sur notre province. Et sur un manteau de cheminée on peut voir des sculptures Innu. Étonnant n’est-ce pas ? Vous ne serez pas au bout de vos surprises. En même temps que le rapport gaullien avec la Belle Province, c’est un large pan des relations France-Québec qui est passé en revue. A travers les pages des photographies qui valent mille mots. Une est particulièrement touchante en 1967 où on aperçoit Barrette à Berthier à quelques pas du Général, admiratif.

De Gaulle les 75 déclarations qui ont marqué le Québec. Roger Barrette. Septentrion 381p.          www.septentrion.qc.ca

 


 


Félix Leclerc dans l’oeil des universitaires

Tout s’étudie à l’université. Même Félix Leclerc a eu droit aux honneurs d’un colloque qui s’est tenu en septembre 2014 à l’Université du Québec à Montréal. Les trois instigateurs de l’événement ont cru bon de pérenniser les idées qui ont émergé durant ces journées pour en faire un livre éclairant sur l’homme et l’oeuvre. Ces trois là sont  Luc Bellemarre spécialisé en histoire de la musique, Jean-Pierre Sévigny chercheur et historien sur la musique et la culture populaire. Il a fondé en 2005 la maison de disques Gala qui se consacre à la production patrimoniale et enfin Danick Trottier professeur de musicologie au Département de musique de l’Université du Québec à Montréal et membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique. Ces comparses ont rallié divers contributeurs qui viennent chacun, ajouter une pierre à l’édifice de notre grand barde national. On a décortiqué les influences qui ont agi sur l’artiste sur toutes les coutures. Il aurait été entre autres inspiré par Django Reinhardt. C’est à Leclerc que l’on doit chez nous la création de la chanson poétique.  Ce qui ajoute au plaisir de lire, ce sont les photos d’archives, souvent personnelles où on apprend un tas de choses, comme le fait que la seconde épouse de l’auteur-compositeur-interprète, Gaëtane,  était la soeur de l’ex-ministre péquiste Claude Morin. Que le lieu où il chanta pour la première fois comme chansonnier à Vaudreuil, ne porte même pas de plaque commémorative pour souligner cet événement. En fin d’ouvrage la seule entrevue que Leclerc accorda à des chercheurs universitaires. C’était en 1978. Au sortir de cette lecture vous saurez vraiment tout, et qui donne aussi le goût de faire aussitôt tourner un disque, pour savourer la contribution de ce géant admiré de Brel et Brassens.

Félix Lelcerc héritage et perspectives. Collectif. Septentrion 333p.     www.septentrion.qc.ca

 


 


Il était une fois la Tesla

Elon Musk cet électron libre totalement dingue et visionnaire a déjà une longue histoire derrière lui. Son nom est étroitement associé à celui de la Tesla son automobile phare entièrement électrique qui veut reléguer aux oubliettes la mobilité  ayant recours aux énergies fossiles. Pour nous raconter le “il était une fois” voici Hamish Mckenzie néo-zélandais d’origine qui a été par la suite au service de la communication de Tesla. Dans les premières pages il nous raconte comment il a été intrigué par les propositions électriques de Musk, qu’il a écouté à distance en Chine tandis qu’il suivait sur ordinateur une conférence donné par le génial créateur. Une histoire que l’on pourrait résumer en des hauts et des bas constants. Ensuite qu’il faut composer avec la personnalité du bonhomme qui ne tient pas en place un instant, une idée à l’heure ou presque. Bref, tout ce que vous n’avez jamais osé demander sur la compagnie vous l’avez dans ces pages qui se lit comme une épopée rappelant parfois celle des Edison de jadis.

La révolution Tesla.  Hamish Mckenzie. Édito 311p.     www.editionsedito.com

 


 


Thoreau l’écologiste qui n’ose dire son nom

Henry D. Thoreau est cet écrivain américain qui à son corps défendant a été le précurseur de toutes les valeurs que préconisent l’actuelle génération Z: protection de l’environnement, simplicité volontaire et dénonciation du capitalisme sauvage. Son livre mythique “Mr Walden” est inspiré par un séjour que l’écrivain effectua durant deux ans dans le bois à Concord dans le Massachusetts, et ce dans une cabane pour éprouver l’existence avec le minimum de besoins.  C’était au bord du lac Walden dont il prit le patronyme pour son personnage central. Michel Granger professeur honoraire de littérature américaine du XIXème siècle à l’Université de Lyon. Il connaît bien son Thoreau car il lui a consacré un cahier de l’Herne. Il publie Henry D. Thoreau Mr. Walden dans lequel il nous prend par la main pour nous faire pénétrer dans la philosophie de vie de cet être d’exception qui devrait être le modèle de tous ceux qui veulent changer le monde. On lui a accolé assez vite d’être le chantre de la désobéissance civile. C’est, lit-on, une étiquette un peu forte, au plus un homme de résistance. Un essai qui complète très bien un autre,  celui-là de Kenneth White “Thoreau: compagnon de route” chez le même éditeur Le mot et le reste dont nous avons fait un compte-rendu dans ces colonnes.

Henri D. Thoreau Mr. Walden. Michel Granger. Le mot et le reste 188p.    

 


 


Heureux qui comme Bruno Rodi a fait de beaux voyages

Dans le monde du livre, le créneau des récits de voyages demeure important et touche un vaste lectorat. Qui fait fantasmer  ceux qui peuvent ou ne peuvent pas s’éloigner de leur port d’attache. C’est pourquoi Globe-trotter des extrêmes du québécois Bruno Rodi est assuré de nombreux lecteurs. Il l’a écrit avec le support de la journaliste Sonia Sarfati.  L’homme a eu la main heureuse en affaires, notamment dans le dossier des Bixi. Il ne s’en cache pas il a fait fortune. Mais ajoutant aussitôt  que ce n’était pas pour lui l’Absolu. Que ce qui importait à ses yeux était de voir le monde. Au départ il s’était fixé de visiter tout ce que l’Unesco a considéré comme faisant partie du patrimoine mondial. Mais en même temps il ne voulait pas arpenter des sentiers empruntés par tellement de touristes. Il en a fait du millage aux quatre coins du globe, se rendant même sur l’Everest. Et la pensée qui lui est venue sur le toit du monde ? “Décamper”. Pourquoi dit-il ça ? Vous verrez à la lecture. La descente est aussi contraignante que l’ascension. Des pages et des pages d’anecdotes qui enchantes et donnent le goût des grands espaces. Rodi est un homme libre.

Globe-trotter des extrêmes.  Bruno Rodi avec la collaboration de Sonia Sarfati. Les éditions La Presse 286p.       www.editionslapresse.ca

 




 


Le coin santé physique et psychique

La Bible a trop longtemps été utilisé par des esprits malveillants, les religions, qui se la sont appropriée pour de mauvaises fins. Surtout en matie de sexulaité, où on s’est mis à condamner à tout venant. Voici un petit brûlot qui remet les pendules à l’heure  Sortir la Bible du placard dont l’auteur est professeur en études bibliques à l’Université Laval. C’est qu’il a fait du livre le plus traduit dans le monde, une lecture éclairée, libératrice. En effet, il y a des pages d’une grande sensualité, voire érotiques. En plus au contraire de la perception misogyne habituellement véhiculée, on voit apparaître des femmes qui ont joué un rôle important dans la société de leur temps comme Débora qui deviendra juge en Israël, ou bien des Judith, Esther ou Athalie, de quoi donner de bons arguments aux féministes. C’est aux éditions Fides.

Chez l’éditeur Accarias, nous recevons deux titres. A commencer par Créer sa vie de Claudette Vidal et Le souffle de Dieu respiration et yoga de Pierre Allais. Madame Vidal est une compatriote québécoise connue pour ses ouvrages antérieurs et ses conférences dans la Belle Province et en Europe. C’est une autorité en matière de croissance personnelle et elle se signale d’abord en écrivant d’entrée de jeu qu’elle ne détient pas la vérité, ne voulant pas poser en gourou. Seulement elle réitère les principes fondamentaux qui permettent d’atteindre à la seule et réelle mission que nous avons sur Terre, nous connaître nous-mêmes selon le voeu des philosophes antiques. Elle appelle l’individu à l’ouverture et la curiosité. Elle pose même une question troublante, notre destin est-il déjà écrit ? Voyez ce qu’elle en dit.
Pour Pierre Allais, le souffle qu’il évoque “n’est pas culturel, ce n’est pas un exercice, c’est la Nature en nous, la Nature en tant qu’énergie essentielle”. Les anglophones écriraient eux, le “ground”. Et c’est d’autant plus important que dans notre monde gangrenée par les mille choses à faire, l’employeur et ses quotas de performance, la conciliation travail-famille et on en passe, l’individu est justement à bout de souffle dans la première acception du mot, mais n’écoute plus son Souffle intérieur. Voici donc quelques enseignements de celui qui est allé chercher ses préceptes chez des maîtres indiens

Aux éditions du CRAM deux titres aussi. Le premier Vivez!, que présente Luca Giovannini docteure en psychologie. Qui rejoint par son contenu les compte-rendus des titres précédents chez Accarias. Mais elle s’attache à un blocage qui touche hélas une vaste majorité de gens, la peur. Et dieu sait si la peur est dans l’ADN des québécois qui ne se révoltent que rarement, de crainte, de peur devrait-on dire, de faire des vagues, pas même des vaguelettes. Elle utilise pour ce faire, une méthode interactive où elle nous questionne, et pour laquelle il nous est demandé de jouer le jeu avec le plus d’honnêteté possible.

Un lien amoureux qui se brise peut-être interprété comme un échec personnel assez douloureux. Parfois même avec des conséquences désastreuses pour la psyché de l’être délaissé. Yvan Phaneuf thérapeute d’aide s’est penché sur la question et sa réflexion a conduit à ce livre Sortir gagnant de la rupture amoureuse. C’est une réédition d’un livre épuisé pour cause de trop de succès. L’auteur s’il identifie le malaise, s’attache aux causes, car la rupture ne survient pas spontanément, elle a été précédé de faits. Comme moyen de s’en sortir il parle de la rationalisation du problème. Car le mal d’amour est tellement enrobé d’émotions que ça paralyse tout processus de guérison. Et on verra ici comme ailleurs toute la question de la confiance en soi.

Si le nom de Susan Nolen-Hoeksema vous dit quelque chose, c’est que vous avez sans doute entendu parler ou lu sont best-seller “Ces femmes qui pensent trop”. A l’heure où le mouvement du balancier penche du côté du retour en force des femmes, voici qu’elle présente Le pouvoir des femmes chez l’éditeur Broquet. Elle a répertorié seize forces permettant de faire de vous une femme d’exception. Et comme tout livre de croissance à l’américaine, elle émaille ces théories de cas vécu. Sa conclusion est superbe où elle annonce que le monde est près de reconnaître la force des femmes qui permettra peut-être à celui-ci de relever les défis qui l’attend. Autre beau message au milieu du livre, ne jamais accepté les idées toutes faites et très formatées. Dites-vous que vous êtes capables de changer le monde. Toute une proposition!

 


 


De la justice canadienne chez les amérindiens

Il y a en ce moment une mouvance salutaire à reconnaître les torts que la “civilisation” canadienne a causé aux Premières  nations au cours de son histoire.Et on a parlé à juste titre de génocide. Une voix s’ajoute qui dénonce mais qui apporte également des solutions concernant l’application de la justice en milieu autochtone. Il s’agit de Pierre Rousseau avocat aujourd’hui retraité qui fut procureur fédéral et directeur des bureaux des territoires de l’arctique canadien au Ministère canadien de la justice. Il a une longue feuille de route en la matière. Il est le premier à dénoncer la mentalité colonialiste qui demeure au Canada. A commencer par le fait que chez les Inuit pour ne nommer que ceux-là, pour ceux qui sont trop âgés pour connaître nos langues officielles, on ne dispose d’aucune traduction de nos lois dans leurs langues. Pour savoir de quoi il est question lisez son réquisitoire Une justice coloniale. C’est un vibrant plaidoyer qui montre noir sur blanc les injustices auxquelles sont confrontés nos autochtones.

Une justice coloniale. Pierre Rousseau. Les Presses de l’Université Laval 258p.    www.pulaval.com

 


 


Il était une fois le travail

Comment le travail s’est-il organisé au fil des siècles ? Quels ont été ses penseurs ? Des essais ont déj<a été publié sur ce thème. Mais celui sous la direction de Daniel Mercure et Jan Spurk qui a pour titre Les théories du travail a le mérite de faire une synthèse accessible pour le plus grand nombre. On remonte jusqu’à la nuit des temps. On apprend une foule de choses. Ainsi sur l’exploitation des riches sur les pauvres, on saura que Calvin a été le chantre des inégalités sociales en son temps. Le chapitre sur la vision du travail selon Durkheim s’ouvre sur une lapalissade à savoir que le travail a profondément marqué la condition humaine. Puis il y a toute la question plus récente de la sécurisation à l’heure de la précarité.  Il y a dans ces pages de quoi donner des arguments à la classe ouvrière lorsque vient le temps de revendiquer.

Les théories du travail. Collectif. Les Presses de l’Université Laval 280p.    www.pulaval.com

 


 


Rock et Belles Oreilles est l’attention des intellectuels

Qui eu cru que le groupe d’humoristes Rock et Belles Oreilles allait faire l’objet d’une étude ? Sans être docte, elle analyse le phénomène et la place qu’il a pris dans la société québécoise. Sous la direction de Lucie Joubert avec la collaboration de Christelle Paré divers contributeurs scrutent sous tous les angles les multiples messages véhiculés par la formation. Qui est demeuré dans l’imaginaire collectif par leurs simples initiales, RBO. Les deux auteures précitées ont fait leur marque dans la recherche sur l’humour pour lesquels on leur doit de nombreux écrits. Si le groupe mythique a duré dans le temps, grâce aux réseaux sociaux leur humour pérenne. Décortiquant les thèmes exploités durant leur carrière, elles ont peut-être vues des éléments qui vous ont échappé. Car il y a du subliminal dans leur production. Bref, les participants ont vraiment scruté à la loupe chaque ligne de gag pour relever les subtilités qui s’y trouvent même quand cela a les apparences du premier degré.

Rock et belles Oreilles. Analyse de l’oeuvre d’un groupe mythique. Sous la direction de Lucie Joubert et la collaboration de Christelle Paré. Lévesque éditeur 234p.      www.levesqueediteur.com

 


 


Sur l’armée de l’air française, que d’anecdotes

Aux éditions JPO on persiste dans la mission de préserver à titre de devoir de mémoire l’héritage du monde de l’aviation. Et voici un autre opus qui vient enrichir la collection signé Jean-Paul Salini. Tout un gaillard qui débarque avec Les folies de l’escadrille. Pour présenter le personnage référons nous à la note de présentation qui figure en quatrième de couverture “ Paul Salini s’engage à 14 ans dans la Résistance Corse. Il entre ensuite à l’Ecole de l’Air et fait une carrière de pilote de chasse, commandant d’escadrille, d’escadron, d’escadre, de base aérienne et commandant le 1er Commandement Aérien Tactique. Il participe aux opérations d’Indochine, d’Algérie, du Moyen-Orient et dirige l’opération interarmées Lamantin. Il a été aussi Directeur de l’Ecole Supérieure de Guerre Aérienne et Directeur du Renseignement et des études Générales au Secrétariat Général de la Défense Nationale. Il est l’auteur de “DERNIERS VIRAGES” qui a obtenu la médaille de l’Académie de l’Air et de l’Espace. Il a quitté l’Armée à 51 ans avec le grade de général de division pour se consacrer à la navigation à voile.”
Pouvez-vous imaginer que ce vétéran de l’air a accumulé des histoires sur son corps d’armée. Il est servi de plus par un grand humour. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’il nous fait revivre quasi une épopée. Et dire que ce grand militaire qui a servi la France de son mieux, était adolescent, engagé dans la résistance Corse. Sa reconversion lui a bien réussi.

Les folies de l’escadrille. Jean-Paul Salini. Éditions JPO 209p.   
www.editions-jpo.com

 


 


La vie d’un homme ordinaire

Volontairement on a choisi un titre condescendant pour rappeler que c’est ainsi que l’élite voit le vulgum pecus, le populo. Grâce à Yvon Laprade on nous amène à voir au-delà de la condition sociale et à apprécier l’humain pour ce qu’il est. Ce journaliste a réussi sa conversion dans les lettres avec ce premier roman Un homme vaillant. Son héros car c’en est un, se voyait vivre jusqu’à cent ans. Jusqu’à ce qu’on lui découvre, octogénaire, un cancer. La seule issue c’est la fin. Il va donc revoir les heures de sa vie. Et c’est là que l’écrivain a ce grand talent de remémorer des époques de vie qui rappelleront aux lecteurs plus âgés ce qu’a été la vie sociale au Québec et plus particulièrement de la Pointe-Saint-Charles. Entre autres on le voit se dépêtrer, lui qui deviendra propriétaire, avec des locataires du genre bougons et vendeurs de drogues. Ce sont des pages extrêmement touchantes et on ne s’étonnera pas de voir perler une petite larme à l’évocation de certains petits drames de vie qui nous ressemblent tellement. Le vrai monde si cher à Janette Bertrand.Ah, oui le personnage se prénomme Victor. De toute façon vous n’allez pas l’oublier de sitôt.

Un homme vaillant. Yvon Laprade. Druide 366p.     www.editionsdruide.com

 


 


Pour la première fois le monde a deux papes   

Anthony McCarten est un type très intelligent. Comment ça se voit ? Par le simple fait qu’il est d’une curiosité sans limites. Jugez par vous-même, il a adapté l’ouvrage phare de Stephen Hawking “Une merveilleuse histoire du temps” qu’il a scénarisé. Ce néo-zélandais, catholique de confession s’intéresse cette fois à la cohabitation forcé de deux papes en même temps. Une situation inédite dans l’histoire de l’Église. Que Benoît XVI ait démissionné avait connu des précédents sept ans plus tôt. Mais là, à la différence, c’est que les deux papes, François et lui vivent dans l même périmètre de la Cité du Vatican et que des cardinaux de la Curie ne jurent allégeance encore qu’au premier, et vouant aux gémonies le second. Et quelle différence de personnalités, Benoît XVI c’est le conservateur typique, qui prône que l’Église ne doit céder à aucune pression sociale, Une et universelle. Dandy raconte l’auteur se faisant même commandé une fragrance pour son seul usage personnel. Alors que l’actuel titulaire du Saint-Siège porte une montre Swatch et a usé des chaussures, les mêmes, durant vingt ans. De quoi faire un livre. C’est fait avec Le pape qui a donné naissance à un film diffusé sur Netflix. L’auteur qui se fait ici historien nous raconte ce qui se trame dans les coulisses de Rome depuis la mort de Jean-Paul II. Mieux qu’un roman.

Le pape. Anthony McCarten. Michel Lafon 331p.       www.michel-lafon.com

 


 


Harcèlement virtuel

La littérature a aussi cette utilité qu’elle est le reflet d’une époque. Si on remonte au romantisme dans les lettres, on voit la manière dont les hommes courtisaient ces dames. Les gens des générations futures, comment nous verront-ils à ce chapitre ? Lisez Les yeux rougis de Myriam Leroy. Le sujet est on ne peut plus contemporain puisque c’est un gars qui va harceler une femme par le biais des réseaux sociaux, à commencer par Facebook. La récipiendaire sera l’objet d’une gradation dans le harcèlement qui confine au thriller. Et elle écrit bien cette Leroy qui a déjà été en lice pour le Goncourt du premier roman. Ce deuxième devrait lui valoir un supplément d’attention et pour cause, car la tension est constante de chapitre en chapitre. Une belle leçon pour les accrocs du web prêts à s’offrir à celui qui sérénade le mieux.

Les yeux rouges. Myriam Leroy. Seuil 188p.       www.seuil.com

 


 


Autofiction sur une enfance dans le Paris des années 60-70

 Il faut avoir les mains bien ancrées aux poignets pour bien tenir Et l’ombre emporte ses voyageurs de Marin Tince. Car le bouquin, petit pavé de 700 pages a tout son poids au propre comme au figuré. Au style inclassable où le romancier entremêle l’argot de la rue, on se trouve devant une sorte d’autofiction. Ce qui résumerait le mieux le contenu, c’est que le narrateur est atteint de lucidité chronique, où la joie ne passe pas facilement. Et ce regard réaliste sur le monde, il l’a développé tout jeune, de sorte qu’on ne pouvait pas lui raconter des bobards. Si ce roman mérite de l’attention c’est dans sa stylistique, riche d’expressions. C’est du costaud. A lire lentement, comme on déguste quelque chose qui relèverait de la gastronomie.

Et l’ombre emporte ses voyageurs. Marin Tince. Seuil 701p.   www.seuil.com

 


 


Joyce Carol Oates rappelle que l’humain en cache un autre

Le maître des poupées et autres nouvelles terrifiantes de Joyce Carol Oates semble par son aspect être un roman, mais c’est en fait un recueil de nouvelles, le titre donnant son nom à une de ses nouvelles qui nous remet en mémoire que le credo de la romancière c’est qu’il ne faut jamais prendre quelqu’un pour acquis et qu’un humain en cache un autre. Ou variation,que l’on connaît quelqu’un vraiment demain comme se plaît à nous le dire un camarade de la rédaction. Donc six nouvelles en tout qui sont baroques mais leur invraisemblance, comme justement ce maître des poupées qui est un garçon qui a pris la poupée de sa cousine morte de leucémie. Non seulement s’attachera t-il à cette poupée mais, il va en collectionner d’autres encore de fan compulsive. Pourquoi  direz-vous  ? Allez découvrir ce petit bijou de désordre humain. Ou cette adolescente qui est l’attention de trop d’amour. C’est bien la première fois que l’affection à ce point pouvait se montrer dommageable. On ne s’ennuie pas une seconde. Nous le recommandons tout particulièrement pour la période de l’Halloween.

Le maître des poupées et autres nouvelles terrifiantes. Joyce Carol Oates. Philippe Rey 330p.       www.philippe-rey.fr

 


 


Remettre la nation démocratique au coeur de l’agenda

C’est la proposition qui est faite par David Djaïz un haut fonctionnaire enseignant à Sciences-Po. Il la couche dans un essai qui est en même temps une alarme Slow démocratie.  C’est en réaction à la mondialisation qui éteint tous les pouvoirs nationaux au profit d’un cénacle de milliardaires qui décide du sort du monde. Créant davantage de pauvreté, l’écart étant abyssal entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien. La classe moyenne est entrain d’être laminée. D’où la grogne populaire qui veut reprendre le contrôle de son identité nationale et qui s’en remet pour cela à des hommes forts en gueule qui s’emparent du pouvoir et qui écorchent jour après jour la démocratie. Que peut-on faire. L’auteur s’essaie à livrer des pistes de solution pour que l’on puisse maîtriser la mondialisation et l’avenir de chaque nation. Actuellement nous sommes aux prises avec un ordre libéral non démocratique dont il faut se défaire.

Slow démocratie. David Djaïz. Allary éditions 313p.     www.allary-editions.fr

 


 


Un combinard raconte son mode survie

Aussitôt La Fabrique des salauds de l’allemand Chris Kraus sorti des presses  que la critique s’est mise à lui faire des parentés avec Les Bienveillantes de Jonathan Littell qui, ce dernier, essayait de vampiriser l’âme des nazis. Ici on se retrouve dans les années 70 dans un hôpital bavarois. Il y a un vieillard Koja Solms, germano-balte né à Riga en Lettonie, qui raconte son voisin de chambre un hippie, toutes les tribulations de sa vie, à commencer par son entrée dans la Wermacht, puis le KGB et le Mossad. Autant de retournements de vestes motivés par l’unique survie. En plus qu’il a écopé d’une balle dans la tête qui ne l’a pas envoyé dans l’autre monde. Une vie hors norme bien entendu. Et quel récit il fait de sa rivalité avec son frère et leur amour partagé, tel un triangle amoureux avec leur soeur. Huit cent quatre vingt sept pages bien touffus. Nous sommes devant une fresque de vie qui tente d’expliquer le mal et comment on fait avec, en mettant parfois un peu beaucoup la morale de côté. 

La Fabrique des salauds. Chris Kraus. Belfond 887p.   www.belfond.fr

 


 


Des femmes modèles auxquelles on ne s’attendait pas

Il n’y a pas si longtemps on recevait un livre sur des femmes d’exception. Et comme à l’habitude, ne figurait que des célébrités genre Maria Callas, Coco Chanel ou Colette.  Sans doute inspirantes, mais si exceptionnelles que la lectrice aura de la peine à se référer pour sa vie personnelle. Alors voici qui tranche sur le reste. C’est Excessives de  Louise Ebel qui, elle-même est exceptionnelle puisque à titre d’autodidacte, elle nous arrive avec un ouvrage digne d’une grande historienne. Et au lieu de s’attacher à des femmes illustres, elle nous en présente six qui sont des obscures et sans grades au départ mais qui ont agit à leur époque. Elles ont pour prénom Geneviève, Henriette, Berthe, Madeleine, Minna et Gisèle. Une a posé des bombes, l’autre tailladé de précieuses fourrures, quand ce ne sont pas pour une autre des messes noires. L’auteure qui est titulaire du blog Pandora a accompli un travail de recherche qui force l’admiration. Elle a consacré d’ailleurs un mémoire à l’image de ;a femme dans la seconde moitié du XIXème, la grande époque, des horizontales, cocottes et quoi encore. Passionnant est un euphémisme. Et là, mesdames ces femmes vous seront de plus grande proximité.

Excessives. Louise Ebel. Favre 250p.      www.editionsfavre.com

 


 


L’Holocauste matière à un autre roman poignant

Nous ne sommes pas près d’oublier l’Holocauste et ce devoir de mémoire est une obligation morale pour que ne soit pas morts en vain ces six millions de juifs. Pam Jenoff le sait bien qui, en tant que spécialiste de cette période noire de l’Histoire nous arrive avec un roman poignant La parade des enfants perdus. Au départ c’est une jeune fille, Noa, elle a seize ans, qui va faire la sordide découverte de bébés juifs entassés dans un wagon d’un convoi de la mort. La majorité sont morts de froid. Elle va s’emparer d’un des survivants. Immédiatement elle ira trouver refuge dans un cirque itinérant. Son directeur lui présente un pari effrayant. Il s’engage à l’accueillir elle et son “petit frère” à condition que la première réussisse à devenir trapéziste en duo avec une autre fille prénommée Astrid. Ça vous a un petit côté “Choix de Sophie”sur les bords. Réussira t-elle ce pari ? On vous laisse le soin de découvrir l’issue. Comme toujours dans ce genre de thématique liée au génocide nazi, il n’y a que des sentiments puissants en présence. Jamais de demi-mesures.

La parade des enfants perdus. Pam Jenoff. Michel Lafon 319p.     www.michel-lafon.com

 


 


Suivre les guides Ulysse en Espagne

Peut-être que pour vos vacances vous en avez marre de la sempiternelle “trail” de Cancun, Varadero ou Miami et que vous avez le goût d’autres horizons côté destinations soleil. Les guides Ulysse consacrent deux guides à la péninsule ibérique qui sont deux petits bijoux pour organiser des vacances réussies au pays de Cervantès. Il y a d’abord le grand ouvrage de référence Fabuleuse Espagne méditerranéenne écrit en collectif. Les concepteurs ont vadrouillé le pays du nord au sud et d’est en ouest. Récoltant au passage des lieux magiques que l’on vous fait partager. Ici on se limite à désigner les endroits. Vous ne trouverez pas de renseignements sur les lieux d’hébergement ou de restauration qui peuvent être complétés par d’autres guides. Et comme nous avons en prime un beau petit cours d’histoire, ça rappelle que l’Europe permet de combiner détente et voyage intelligent, car on marche continuellement dans les pas de l’Histoire.

Et parlant de références pour ce qui est des endroits où bouffer et dormir, on publie Séville et l’Andalousie qui sont des provinces phares de l’Espagne. Une foule d’adresses sont fournies qui vous aidera grandement à bâtir l’itinéraire en fonction de vos ressources et du temps mis à votre disposition. Dans le cas des deux ouvrages on remarquera les magnifiques photos qui donnent le goût de prendre le premier vol en partance.

 


 


Au Castor Astral à la découverte de Miles Davis et Nougaro

Chez l’éditeur Castor Astral deux petits ouvrages nous permettent d’approfondir deux pointures du monde de la musique qui ont oeuvré dans des contextes diamétralement opposé mais dont le jazz les unit , nous avons nommé Miles Davis et Claude Nougaro. Miles & me de Quincy Troupe. Ce dernier était l’homme tout trouvé pour nous raconter le grand trompettiste puisqu’il a été son intime et qu’il a participé à la rédaction de l’autobiographie de Miles. Il a été lauréat de même du Peabody Award pour la série d’émissions “The Miles Davis Radio Project”. Il nous livre son Miles à lui. Loin d’être une hagiographie, il nous fait voir toutes les facettes complexes du personnage, révélant que des rumeurs couraient qu’il avait été non seulement coureurs de jupons mais de pantalons. Avec à la clé la possibilité jamais élucidé qu’il ait été atteint du sida, ce que le premier concerné a nié disant aux gens de se mêler de ce qui les regardent. Il avait par ailleurs une large frange d’amis gays dont Gianni Versace. L’auteur lui-même en est et précise que le musicien ne lui a jamais fait d’avance. Vous voyez donc qu’on entre au coeur même de la vie de l’artiste.

Dans le cas du chanteur français, on le laisse parler car Nougaro amant des mots nous remet en mémoire qu’il était un homme lettré qui avait moult références dans le domaine et qu’il trouvait là un terreau pour sa création. On trouve donc un florilège de pensées qu’il avait sur lui-même, son oeuvre et des écrivains qu’il avait dans son ordre affectif. Exemple “Je ne m’aime pas. La chanson, c’est une façon de me rassurer: puisque les autres m’aiment, moi je m’aime un peu mieux”.  

 

 


Quand la vie que l’on souhaiterait nous échappe

Nicole Bordeleau est un nom bien connu du paysage médiatique, ne serait-ce que pour ses interventions à la télévision prônant les vertus du yoga et de la croissance personnelle. Elle a publié sur ces sujets aux éditions de l’Homme. Changement d’éditeur cette fois, maintenant Édito, pour son entrée dans le monde des lettres avec un premier roman prometteur S’aimer malgré tout. Qui nous fait rencontrer des femmes, Édith et Madeleine entre autres qui n’ont plus d’emprise sur leur existence. Au point que le monde a cessé d’exister pour elles. Comment parvient-on alors à reprendre son destin main ? Ce que nous voyons dans cette nouvelle communication qu’est la voie du roman, une plateforme autre pour que l’auteure puisse passer ses messages de connaissance de soi et de pouvoir affirmer son “je”. L’écriture maîtrisée est au rendez-vous, le sujet, le verbe et son complément sont à la bonne place. Et notoriété aidant, elle aura une longueur d’avance sur les novices en littérature puisqu’elle a déjà un lectorat de ses ouvrages antérieurs. Ses admirateurs (trices) seront agréablement surpris de cette nouvelle orientation.

 S’aimer, malgré tout. Nicole Bordeleau. Édito 442p.   www.editionsedito.com

 


 


Un angle voyageur pour pénétrer Jack London dans son essence

Bernard Chambaz a eu l’immense douleur de perdre son fils Martin dans un accident de voiture  alors qu’il avait seize ans. Comme Jack London que le paternel endeuillé adore, ils sont tous deux nés en janvier, le fils et le romancier, à quelques jours près et à cent ans de distance. Avec sa compagne Chambaz va entreprendre 5000 kilomètres sur les traces de London, à travers les États-Unis et le Canada. Un autre Eden s’inspire du grand roman de London “Martin Eden”. Vous voyez l’amalgame, le prénom du fils associé au mot Eden. C’est le prétexte pour livrer une sorte de biographie de l’écrivain qui n’ose dire son nom. Les pages qui s’ouvrent le sont pour faire remarquer le côté féminin du célèbre homme de lettres. Si vous aimez ce dernier, cela ajoutera à votre bonheur, aux autres le goût d’aller à sa rencontre.

Un autre Eden. Bernard Chambaz. Seuil 342p.      www.seuil.com

 


 


Les mémoires d’un journaliste entier même quand il est question de sexe

Alain Guérin est disparu avant d’avoir pu terminer la rédaction de ses mémoires. Mais ce qu’il nous a légué, plus de 600 pages, nous en dit long sur cette pointure du journalisme et l’action militante au parti communiste français. C’était une des plumes phare de l’Humanité. Curieux comme un petit singe il s’intéressait à plein de choses comme la poésie où il laissa des traces, notamment pour son recueil Cosmos brasero qui lui valut d’être couronné par l’Académie française. Loin d’être un saint il écorchait parfois la notion de présomption d’innocence, notamment dans l’affaire de Pierre Goldman, frère de Jean-Jacques Goldman mis en cause dans l’affaire du meurtre d’une pharmacienne, pour laquelle il sera finalement acquitté. Hélas le scribe l’avait déjà condamné à l’avance. Il s’en explique dans ces pages. Il dévoile des faits concernant l’OAS pendant la guerre d’Algérie et comment, bien naturellement, la CIA espionnait le siège du Parti communiste français. Mais ce qui a retenu notre attention tout particulièrement c’est sa franchise en ce qui touche la “chose”. Notre homme écrivait qu’il n’y avait pas que le coeur qui bat la chamade, le sexe aussi. Et de nous raconter ses aventures, notamment avec une jolie blonde soviétique mariée. Ou encore cette fille qu’il fait monter à la chambre. Pour se rendre compte après une nuit torride, que les draps étaient ensanglantés. Il venait de dépuceler une vierge! Il est allé voir par la suite le tenancier de l’hôtel pour régler le “dommage”. Quand il a expliqué le pourquoi, il dit que gars lui a envoyé un sourire égrillard! Douce France. Autant de motifs qui incitent à mettre cet ouvrage au-dessus de votre prochaine pile de lecture.

Ne quittez pas je raccroche. Alain Guérin. Le Temps des Cerises 603p.  

 


 


Un plaidoyer pour une authentique réciprocité Québec Acadie

Dans les salons et chez les intellectuels on se gausse de la francophonie représentée par le Québec et l’Acadie. En réalité sur le terrain les genres ne se mélangent pas trop. C’est que nous dit Jean-Marie Nadeau dans un pamphlet Québec Acadie fini le niaisage! Entre autres choses dans ces pages il nous fait voir comment le Québec récupère des artistes acadiens pour en faire des artistes québécois comme Roch Voisine ou Jean-François Breau. Et que si par malheur ces derniers artistes ont le malheur de ne pas venir faire souvent leur tout en Acadie, cette dernière va leur remettre sous le nez. L’auteur était prédestiné à devenir porte-étendard de l’Acadie puisqu’il est né un 15 août jour de la fête nationale de l’Acadie. Comme c’est un défenseur acharné du français, il appelle à une solidarité authentique entre le Québec et l’Acadie. Et entre parenthèses ne venez pas lui parler de Denise Bombardier et André Boisclair des québéco-ethno-centristes qui prétendent que le fait français  en Amérique c’est le Québec, une étroitesse de vue à ses yeux.

Québec Acadie fini le niaisage! Jean-Marie Nadeau. Les éditions de la Francophonie 138p.       www.editionsfrancophonie.com

 


 


Ode à l’amitié

Guitry un peu malin ce jour-là écrivit que ceux qui peuvent font, ceux qui ne peuvent pas enseignent, et nous d’ajouter critiquent. Mais Hugues Corriveau qui tenait la critique de poésie au quotidien Le Devoir de 2006 à 2017 a déjà donné comme poète et l’est encore. A preuve sa dernière ponte inspirée Les amitiés fragiles qui est une ode à l’amitié, ses forces et surtout sa fragilité. Dans ce domaine rien n’est jamais acquis. Extrait “J’ai opposé de   la joie à mon supplice pour éviter de tout détruire. Pour que vacille la pâle étincelle. Le noir aurait pu ternir, à jamais, sa lumière, celle des éclats de rire et des empathies”.

Les amitiés fragiles.  Hugues Corriveau. Éditions du Noroît 84p.     www.lenoroit.com

 


 

Un recueil de nouvelles sur des exilés vietnamiens

Souvenez-vous de notre compatriote d’adoption Kim Thuy lorsqu’elle se met à raconter ce à quoi furent exposés les vietnamiens,  ces fameux boat people, qui fuyaient le régime communiste au lendemain de la victoire des Viet-Congs sur les américains. Viet Thanh Nguyen le fait à sa façon par le biais d’un recueil de nouvelles qui va droit au coeur Les réfugiés. Autant de variations sur ces êtres épris de liberté qui vinrent trouver un “Eldorado” en Amérique du Nord. Nous avons particulièrement aimé celle intitulée “L’autre homme” car discrétion oblige, rarement un vietnamien ne pas s’étendre sur les amours homosexuelles. Un petit bijou sentimental qu’il exprime bien en mots, celui de l’émoi d’un corps d’homme près du sien.

Les réfugiés. Viet Thanh Nguyen. Belfond 205p.     www.belfond.fr

 


 


Les mystères de Paris

Nous sommes dans la Ville Lumière en 1889, année de la fameuse Exposition universelle qui verra surgir la Tour Eiffel, ce monstre d’acier qui ne devait être là que le temps de l’événement. A ce moment là s’agite Vincent et des amis qui connaissent un Paris souterrain. Et le groupe fait l’objet de sombres menaces dont on ne sait trop d’où. Voilà la trame historico-ésotérique de Pour un instant d’éternité de Gilles Legardinier. Un solide bouquin qui a fait l’objet de recherches préalables menées par sa fille Chloé. Le mystère est partout, dans les parties troglodytes de la capitale et aussi par des forces occultes animées de sombres desseins. Victor Hugo bien décrit le Paris d’une époque, Legardinier nous en fait découvrir une autre dimension. Une fiction certes mais qui rend le lecteur à la sortie plus intelligent que lorsqu’il y est entré.

Pour un instant d’éternité. Gilles Legardinier. Flammarion Québec 560p.    www.flammarion.qc.ca

 


 


Un roi belge génocidaire, 10 millions de victimes

C’est une page sombre de la Belgique, un peu passé sous silence. Quand on pense aux six millions de juifs qui ont péri sous Hitler, que dire alors du roi Léopold II de Belgique qui dans les années 1880 et sur une période de vingt-trois, va s’emparer à titre personnel du Congo, massacrant dix millions d’habitants noirs, amassant une fortune personnelle d’un milliard de dollars qu’il dilapida dans la construction de châteaux notamment pour sa belle maîtresse d’à peine 16 ans qu’il connut alors qu’elle faisait le tapin à Paris. Lui en avait 65 ! Les congolais étaient soumis à une répression sanguinaire. On tranchait la main de tous les récalcitrants même ceux d’enfants. Toute cette horreur est détaillée dans un livre terrible Les fantômes du roi Léopold de Adam Hochschild. Cette terreur s’est étendue de 1884 à 1908 et a pu prendre fin grâce à des campagnes de sensibilisation menée par des parlementaires britanniques et américains. Le Congo fut ensuite rachetée par l’État au roi en retour de l’annulation de ses dettes. Une histoire effrayant et à la fois rocambolesque. Pour ne pas oublier.

Les fantômes du roi Léopold. Adam Hochschild. Texto 617p.     www.tallandier.com

 


 

Un prof de biologie captivant comme pas un

Guy Drouin a une carte de visite loin d’être banale. Professeur de génétique à l’Université d’Ottawa, il a un doctorat dans ce domaine de l’université de Cambridge et a participé à des recherches post-doctorales à l’université Harvard. Au lieu de produire un ouvrage barbant il se métamorphose en un magnifique professeur de biologie comme on aurait tous rêvé d’en avoir un en classe. Son livre  Les buveurs de lait sont des mutants nous donne à voir le monde autrement. La science a pas mal de réponses. D’ailleurs n’est-ce pas la jeune Greta Thunberg qui nous exhorte à écouter la science ? Le prof Drouin nous parle des africains comme des seuls humains pure laine! Et vous ne serez pas au bout de vos surprises. A la fin de cette lecture on aura sans doute un autre regard sur ce qui nous entoure et aussi plus de respect. Et il nous fait prendre conscience que vraiment nous sommes des nains devant la connaissance.

Les buveurs de lait sont des mutants. Guy Drouin. Éditions Fides 296p.   www.groupefides.com

 


 

Le train, source infinie d’inspirations pour un poète

Louis-Philippe Hébert se sent pris de nostalgie au point de fouiller dans ses souvenirs, notamment dans des voyages en train. Et quoi de mieux que ce mode de transport pour faire aller l’imaginaire. C’est qu’il n’a pas besoin d’aller bien loin pour trouver son inspiration, sa propre vie est gorgée de souvenirs comme il le transcrit dans Voyages en train avec ma soeur.  Extrait “Il faut partir d’ici mais on ne peut pas on est prisonnier un type à côté de moi se prononce: c’est la vie personne n’y peut rien changer”.

Voyages en train avec ma soeur. Louis-Philippe Hébert. Les éditions de la Grenouillère 176p.      www.delagrenouillere.com

 


 


Radiographie des rejetons des milléniaux québécois

Dernièrement on pouvait lire que c’était les nouveaux jeunes travailleurs qui négociait leurs conditions de travail. Que si l’on est en panne de main-d’oeuvre c’est que les jeunes ne veulent plus devenir du “cheap labor” et qu’à des conditions matérielles supérieures ils préfèreront une qualité de vie. Du jamais vu. Il se passe véritablement quelque chose avec la génération Z qui succède à celle des X, les milléniaux. Un colloque s’est tenu en septembre 2018 intitulé “Jeunes et politique: amour ou désamour” organisé conjointement par La Presse et la Chaire de recherche sur la démocratie sur la démocratie et les institutions parlementaires. Qui a inspiré Éric Montigny professeur au Département de science politique de l’Université Laval et François Cardinal éditorialiste en chef de La Presse pour la production de ce qui serait en somme les actes de cette rencontre. Ce qui donne  La révolution Z. Ainsi saurez vous tout ce qui trotte dans les jeunes têtes d’aujourd’hui à travers ces radiographies constatées par divers contributeurs. Qu’est-ce que cela va donner pour la suite des choses, bien malin qui pourrait le prédire. Mais dans ces pages vous avez de précieux indicateurs de ce qui ne sera plus.

La révolution Z.  Éric Montigny et François Cardinal. Les éditions La Presse 235p.  www.editionslapresse.ca

 


 


L’histoire du Québec raconté par Éric Bédard

Succédant à Luc Lacourcière, ethnologue, qui fut un brillant vulgarisateur dans les médias concernant l’histoire du Québec, voici un Éric Bédard très connu des québécois comme animateur des grandes figures de la Nouvelle-France sur les ondes de MATV. Il est en outre professeur à TELUQ la télé-université de l’Université du Québec. C’est une excellente idée qu’ont eu les éditions First de lui commander L’histoire du Québec pour les nuls. Autant il est brillant conteur dans les médias, autant il le montre par écrit, réussissant à synthétiser en de courts chapitres les grands moments de la Belle Province. A travers la succession des faits qui ont marqué le Québec, vous avez des encadrés qui s’attachent à temps de notre civilisation, comme Aurore l’enfant martyre, les enfants de Duplessis, Bonheur d’occasion, qui donnent de la valeur ajoutée à la connaissance de l’histoire de chez nous. Ce livre devrait figurer impérativement dans nos salles de classe pour combler le vide abyssal de la méconnaissance de notre passé. Saluons ce travail exigeant de mettre notre patrimoine historique à la portée du plus grand nombre. Et un beau cadeau à offrir aux ressortissants du monde entier qui viennent s’établir dans nos murs et qui désirent en connaître sur leur terre d’adoption.

L’histoire du Québec pour les nuls. Éric Bédard. First 405p.     www.pourlesnuls.fr

 


 

Quand Lorànt Deutsch livre son cours magistral d’histoire du français

 Si vous n’avez pas vu Lorànt Deutsch sur les plateaux télé de C à vous et de Vivement dimanche vous avez manqué quelque chose. Il venait présenter à la fois son spectacle et son livre portant tous deux le titre de Romanesque, véritable cours magistral de l’histoire du français dans l’Hexagone. Il le dispute à Fabrice Luchini pour la faconde et une énergie à épuiser tous les auditoires. C’est qu’il débite en paroles une telle logorrhée d’informations que c’en est étourdissant. Vaut mieux le lire pour ne pas en perdre un instant. Et c’est le mérite du livre que nous avons présentement en main et impressionnant. Un véritable travail d’érudition mais accessible à la multitude. Avec pleins d’encadrés qui soulignent un temps fort. Et aussi comment notre langue a emprunté à d’autres, l’arabe pour ne nommer que celle-là. Le livre qui est en fait un album assorti d’une riche iconographie, est une mine de renseignements. Avec ce guide merveilleux on voit se développer notre langue sous nos yeux. Par exemple savez-vous qui est Nithard ? On le qualifie un peu trop vite de premier écrivain français qui a vécu au IXème siècle. Tout un personnage qui termina la crâne fracassé lors d’une bataille. Bref, de la grande intelligence à chaque ligne. Chapeau M. Deutsch, du grand art.

Romanesque. Lorànt Deutsch. Michel Lafon 323p.     www.michel-lafon.com

 


 


D’intéressantes monographies de gens célèbres

Dans le monde de l’édition, les italiens contribuent passablement à la publication d’ouvrages de culture générale, généralement bien faits. Le dernier exemple en date est cet album de belle facture Les personnes les plus influentes de notre temps, sous la direction du duo Roberto Mottadelli et Gianni Morelli. Qui vient combler un vide épouvantable au chapitre de la culture générale dans la population. Dans la galerie de personnages on trouve Mandela, Hitler, Chanel, Frida Kahlo, Jean-Paul II, Walt Disney, Mao, Luther King, et combien d’autres qui ont en commun d’avoir marqué leur époque et la marche du monde. C’était tout un défi comme pour Hitler, de ramener en quelques lignes l’essentiel de sa vie et son règne sanglant. Le livre ouvre des pistes de curiosité pour d’autres qui voudraient approfondir ailleurs la connaissance de cette galerie illustre.  Un peu comme nous écrivons ailleurs dans ces colonnes concernant l’historien Éric Bédard et son Histoire du Québec pour les nuls chez First, cet album-ci devrait également être au programme d’un cours centré sur la culture générale. Car pour beaucoup ce sont des destins inspirants. Et qui ignore l’Histoire n’a t-on pas dit, est condamné à la revivre.

Les personnes les plus influentes de notre temps. Collectif. Broquet 224p.  www.broquet.qc.ca

 


 


Sagan vue par sa dernière compagne

Françoise Sagan était bisexuelle avec une préférence pour des femmes d’exception. On lui a connu Peggy Roche puis dans les dernières années de sa vie Ingrid Méchoulam. Cette dernière qui avait fait un beau mariage était à l’abri du besoin, vivant dans un très bel appartement dans les beaux quartiers de Paris. Une nuit de décembre, le playboy Massimo Gargia, personnage phare de la jet-set, téléphone à cette dernière. Il lui demande si elle peut dépanner une amie et s’ils peuvent quand même venir à cette heure tardive. C’est Sagan qui est avec lui. Elle est en manque de cocaïne et Gargia croit pouvoir en trouver chez son amie. Effectivement, elle a son “poudrier” de disponible. Et voilà que Cupidon le sournois que l’on sait, va décocher des flèches chez ces deux femmes qui vont amorcé une liaison qui durera jusqu’à mort de l’écrivaine.  Sous le soleil de Sagan est le récit d’Ingrid sur sa célèbre compagne. Elle rassemble de courts portraits de gens qui ont gravité autour d’elle dont le polémique Roger Peyrefitte auteur des Amitiés particulières et surtout Bernard Frank qui vivra avec elles au manoir de Breuil, résidence dont on sait que Sagan a pu l’acheter grâce à un gain mirobolant à la roulette du casino. Demeure qui sera ensuite rachetée par la signataire de ce livre de souvenirs pour éviter qu’elle ne soit saisie pour cause de dettes et de redevances au fisc. On sent que cette femme n’a pas oublié son amoureuse et elle en parle avec une affection qui ne se dément pas malgré les excès de Sagan qui ne facilitait pas toujours le quotidien. Mais quand on aime…

Sous le soleil de Sagan. Ingrid Méchoulam. Michel Lafon 142p.    
www.michel-lafon.com

 


 


Le coin santé physique et psychique (1)

A l’heure où les recherches s’intensifient touchant la maladie d’Alzheimer, voici un livre troublant. Celui d’une femme décédée de cette maladie, qui de l’Au-delà communique avec sa fille médium pour lui apprendre que dans l’infinie où elle se trouve elle a retrouvées ses facultés. La maladie d’Alzheimer vue par l’âme. C’est donc la fille Carolle Crispo qui nous communique ces transmissions d’outre-tombe. C’est aux éditions Le Dauphin Blanc. Les deux livres qui suit sont du même éditeur et du même auteur  Sanaya Roman présente Choisir l’Éveil et Choisir l’Amour. Ce sont deux livres de croissance spirituelle. L’auteure est médium elle aussi et en contact depuis quatre décennies avec un être de lumière qui a pour nom Orin. Le dénominateur commun des deux livres c’est que tout travail commence de l’intérieur, puis vers l’extérieur avec des connections vers les pouvoirs élevés de l’Univers. Le premier propose d’Être son grand Soi tandis que le second suggère l’éveil du centre de notre coeur.

 




 


Le coin santé physique et psychique (2)

Depuis 2003 se tient au Québec l’Université féministe. L’édition 2017 portait le thème suivant “Femmes, violences, politiques et résistances”. De ces rencontres sont issus les actes qui paraissent sous le titre Violences genrées où l’on analyse les enjeux et les résistances. Tous les contextes où la femme est présente dans le paysage socio-économique fait l’objet d’une analyse touffue. Ont participé à ces échanges des chercheuses féministes pluridisciplinaires. C’est aux Presses de l’Université Laval.

Le cerveau quel organe! Et tellement sous-utilisé alors que l’on s’en remet à l’intelligence artificielle. En revanche les experts de ce dernier domaine reconnaissent avec humilité que rien ne peut arriver en compétition avec le cerveau, organe complexe s’il en est et que l’on cherche encore à délivrer ses secrets. Il a besoin au plan mémoriel à être entretenu. La docteure en sciences de l’éducation Marie-Paule Dessaint lance Le cerveau comment entretenir votre mémoire et votre intelligence. C’est un ensemble de conseils pratiques forgés par l’expérience. Elle raconte comment les élites romaines se préparaient pour retenir par coeur ce qui devait constituer le contenu de leur allocution. Chez l’éditeur Broquet.

Gérald Fillion n’a pas besoin de présentation, on le voit au quotidien nous prodiguer le contenu de l’actualité économique. Et son travail l’amène à côtoyer des chefs d’entreprises, hommes et femmes. Il les a observé et en a tiré des conclusions qu’il partage dans De quoi sont faits nos leaders. Il en a même fait une émission Vocation leader sur les ondes de RDI. Pour la réalisation de son livre il a rencontré un aréopage de personnalités qui ont fait leur marque dans des domaines tr différents. Que l’on nomme Calin Rovinescu le président d’Air Canada, Chantal Lévesque de chez Shan, Phyllis Lambert vigile de notre patrimoine montréalais, Sophie Brochu qui vient tout juste de quitter la présidence dÉnergir ou un Louis Morissette (Monsieur Véro) à la tête du petit empire médiatique KO qui comprend magazines et télévision. Pour ne nommer que ceux-là.Fillion est allé sonder leur âme. Avec les incontournables question du genre si c’était à refaire. Un point commun de tout ce beau monde c’est un bon niveau de transparence. Finalement nous avons mis ce livre dans cette section car il entre de notre point de vue dans le créneau de la croissance personnelle. Et les aspirants entrepreneurs trouveront matière à s’inspirer.

 


 


Les riches heures de Noëlle

Quand on s’exprime en qualifiant le populo de gens ordinaires, d’anonymes ou du vrai monde, c’est assez réducteur. Chaque vie peut devenir matière à roman. Pour peu que l’on s’intéresse à l’humanité. C’est que fait avec brio Henri Lessard qui, illustrateur et graphiste à la ville  a fait le saut dans la littérature. Habitué à créer des images, il conserve ce talent, le faisant cette fois avec des mots qui font image. Comme avec ce recueil de nouvelles intitulé Grève des anges. Contrairement au procédé du genre où chaque chapitre est une histoire complète en soi, ici on suit le quotidien de Noëlle, une jeune fille qui se forme au journalisme et qui va crécher chez des gens. Tout ce qu’il y a de plus “ordinaire” en somme. Mai quand l’écrivain comme lui vampirise les émotions de la jeune femme, ça vous a tout un relief. Un auteur à suivre assurément et cette conversion des arts graphiques aux lettres est réussie.

Grève des anges. Henri Lessard. L’Interligne 93p.    www.interligne.ca

 

 


 


Des femmes qui se servent de leurs poings

Rare les coachs de la boxe qui délaissent les gros gants pour se transformer en fine plume. Une exception l’entraîneur Abbas un diplômé de kick boxing et de boxe thaï qui loin du ring a décidé de coucher sur papier un recueil de nouvelles Lady boxing qui met en scène des femmes de divers horizons qui ont en commun d’avoir eu un parcours difficile et qui trouvent à travers la boxe un exutoire à leurs malheurs. C’est un opuscule, mais qui où chaque ligne compte. L’auteur qui possède évidemment bien son sujet rend bien le milieu de ce sport à la dure où on ne se ménage pas. Et on voit comment la boxe a permis un certain sauvetage mental.

Lady boxing. Abbas. Budo 100p.     www.budo.fr

 

 


 


Une pièce de théâtre qui s’inspire d’une catastrophe écologique

La planète va mal, c’est une lapalissade. Si la littérature s’est emparée du sujet, le théâtre était un peu à la traîne. Voici que Alice Zeniter s’est montré conscientisé par la chose en créant  Quand viendra la vague. Nous sommes face à ce qui était prédit depuis longtemps, à savoir la montée des eaux. Et les survivants de devoir tenté de se réfugier sur une île. Mais deux êtres, Mateo et Letizia ont décidé desquels élus auraient droits à être rescapés et grimper sur terre. Une terrible sélection par des humains qui ne le sont que de nom. On peut facilement imaginer la mise en scène qui peut-être faite sur un tel thème. Une pie on ne peut plus contemporaine où des individus profitent de la catastrophe pour assouvir leur instinct de domination.

Quand viendra la vague. Alice Zeniter. L’Arche 76p.    

 

 


 


De belles nouvelles du marchand de feuilles

Ce sont toujours de belles surprises qui nous attendent chez l’éditeur Marchand de feuilles, cette maison d’édition ayant la réputation d’un flair très sûr pour repérer la bonne littérature. Un peu comparable à ce qui se fait chez Actes Sud en France. Voici deux ouvrages qui nous parviennent plutôt qu’un seul, Habiller le coeur de Michèle Plomer et  Nos morts de Valérie Carreau. Le premier est assez singulier, une bourgeoise qui a passé sa jeunesse dans le Golden Square Mile et qui rendue septuagénaire fera table rase de tout pour aller s’établir dans...l’Arctique. Le communiqué de presse accompagnant la sortie de ce beau roman nous apprend un mot en inuktitut “Taimaa” qui veut dire “C’est fini, j’ai atteint la limite de ma patience arrête de me questionner”. Ce dit être une sorte d’autofiction car la propre me de l’auteure vit dans le Nunavik. C’est un prétexte de réminiscences d’un Montréal disparu qui nous interpellera certainement à savoir si c’était mieux avant. La lire c’est comme ouvrir un album photo du photographe William Notman qui a capté ce Montréal d’antan.

Ailleurs c’est Valérie Carreau qui avec “Nos morts” évoque la terrible douleur d’une mère qui voit sa jeune enfant mourir. Elle a étiqueté son livre comme roman alors qu’on a l’impression que c’est plutôt un récit, le sien. Qu’importe, elle restitue à merveille tous les terribles états d’âme qui accompagnent une maman confrontée à la pire épreuve qui soit. L’auteure ne se contente pas d’un seul cas, elle partage aussi celle qu’ont pu vivre d’autres personnes de sa connaissance. La mort demeure, même en ce monde de l’information instantanée, un sujet tabou. On préfère enfouir le sujet sous le tapis avec des conséquences parfois pénibles. Ce livre est un beau cri du coeur, un rappel que l’humain même à l’ère numérique qui robotise les êtres, demeure de chair et d’os. Bravo pour l’exercice de style.

  

 

 


 


Retour sur l’enquête concernant le meurtre de Cédrika Provencher

Avez-vous vu le passage de Stéphan Parent sur le plateau de Denis Lévesque ? L’homme qui est scénariste et réalisateur s’est mué en journaliste d’enquête. Ce qui devait donner un documentaire sur les circonstances entourant la disparition et le meurtre de Cédrika Provencher. Le documentaire ne s’est pas fait, mais un livre est sorti de la démarche Sur les traces de Cédrika Provencher.  Face à l’animateur, l’auteur soutient que l’enquête menée par la SQ comporte des failles et des éléments importants ont été négligés qui auraient pu orienter différemment la police. Denis Lévesque s’est montré dubitatif, de même que son invité en duplex un ex-enquêteur de la SQ à la retraite, qui semblait protéger l’image de l’institution comme dans un certain esprit corporatif. Car le corps policier a le droit d’être interrogé sur ses méthodes d’enquêtes. Bref, cette lecture est à faire pour vous permettre d’en jugez vous-même. On n’a trop peu d’enquêtes du genre sur le terrain pour mettre de côté des hypothèses troublantes comme dans ces pages.

Sur les traces de Cédrika Provencher. Stéphan Parent. Les éditions JCL 245p.    www.jcl.qc.ca

 

 


 


Sur la psychologie de ceux qui pratiquent le sadomasochisme

L’univers BDSM est un microcosme qui a ses règles bien à lui, et quiconque trahit les règles est immédiatement exclu. Pour saisir la portée de ce qui traversent les esprits des pratiquants du BDSM voici que nous arrive un roman qui a valeur de documentaire Turbulences de Éva Delambre. D’entrée de jeu, cette femme parle d’expérience puisqu’elle pratique ce penchant qui la transporte au plan de ses fantasmes. Ce gros pavé rapporte des situations vécues par beaucoup de soumises. Comment en viennent-elles à s’abandonner totalement aux desiderata d’un mâle ou de plusieurs ? Elle parle aussi des trahisons qui peuvent survenir quand un partenaire modifie les règles du jeu. L’ouvrage est au passage préfacé par un maître, admiratif de ce qu’il a lu, et fidèle à la réalité. On ose à peine imaginer que ce roman génèrera des vocations, mais à tout le moins a le mérite de donner un éclairage à ce milieu quand même fascinant.

Turbulences. Éva Delambre. Tabou 569p.    www.tabou-editions.com

 

 


 

Tout savoir sur la profession de journaliste et l'analyse des médias

Les nouveaux journalistes de Pascal Lapointe et Christiane Dupont aux Presses de l'Université Laval, devient le guide classique par excellence pour qui veut en connaître sur le métier de journaliste. A telle enseigne qu’il en est à sa troisième réédition! Et on comprend pourquoi. C’est que le grand mérite du bouquin c’est qu’il n’y a pas d’embellie. On vous dit réellement ce à quoi seront confrontés les futurs scribes au XXIème siècle. Et le portrait qu’on n’en fait a de quoi faire reculer avec tous ces bouleversements engendrés par le numérique et le peu de respect que l’on entretient pour la carrière. C’est d’une lucidité saisissante. Exemple, on informe qu’un journaliste qui ne voudrait vivre qu’avec un statut de pigiste gagnera un peu plus de 10 mille dollars par année! Avis aux intéressés. Tous les contours de l’univers journalistique sont passé en revue. Il n’y a rien de meilleur sur le marché. Et il y a pour points de comparaison des indications sur la pratique journalistique tant en France qu’aux États-Unis. Et l’herbe dans le domaine n’est pas plus verte ailleurs.

Et ailleurs c'est aux Presses Universitaires de Grenoble que l'on aura le loisir d'analyser en profondeur les enjeux entourant les médias, si critiqués à l'heure des "fake news". L'étude en collectif s'intitule Médias et médiatisation avec pour sous-titre "Analyser les médias imprimés, audiovisuels et numériques". C'est sous la direction de Benoit Lafon professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université Grenoble-Alpes et aussi directeur adjoint du GRESEC (Groupe de recherche sur les enjeux de la communication). Comme c'est un travail didactique exigeant, nous reproduirons exceptionnellement la quatrième de couverture pour ne pas dénaturer les intentions des contributeurs.

"Cet ouvrage vise à donner aux étudiants, enseignants, analystes des médias et chercheurs des conseils méthodologiques, ainsi que des clés pour se poser les questions pertinentes et connaître les approches et recherches récentes. Il présente les principaux concepts puis en fait la synthèse, de manière à éviter les erreurs les plus courantes dans l’analyse des médias. Il vise à penser les médias dans leur diversité (de l’imprimé au numérique) et les produits médiatiques dans la variété de leurs formats (de l’actualité à la fiction, des textes aux vidéos). Il aborde notamment les questions de la médiatisation de l’espace public, du politique, de la science et du genre. Cette réflexion mène à un questionnement sur le journalisme et la construction des événements, au coeur des débats publics contemporains."

 

 


 


Une révolution que rien ne doit séparer et les essentiels de la new wave

La collaboration étroite que nous avons avec la maison d’édition française Le mot et le reste nous a permis de découvrir de nouveaux trésors, car ils ont déjà un catalogue impressionnant de qualité qui ne cesse de s’enrichir. Et deux derniers arrivages vont l’enrichir. Et ce dans deux sphères totalement différentes. Le premier Et qu’importe la révolution ? de Catherine Gucher. Pour l’anecdote et qui la rapproche de nous, elle a remporté entre autres distinctions le prix Québec-France Marie-Claire Blais. C’est un tendre roman. Qui narre les aléas du coeur d’une prénommée Jeanne qui vit en Ardèche. Jadis elle avait eu une romance avec Ruben. Puis la jeune femme ira s’établir à Cuba ce qui provoquera la rupture pour cause d’éloignement. Et lui qui avait connu les heures sanglantes franquistes ne se sentait pas de taille à vivre dans un climat politiquement inquiétant. Les années ont passé et voilà que n’ayant pas oublié sa dulcinée, il va lui écrire. Une missive qu’elle lira et relira encore. Que va t’il se passer ensuite ? Nous vous le laissons découvrir ce beau texte qui coule comme un flot poétique. De la belle littérature comme il s’en fait plus rarement.

De son côté un mordu de musique Sylvain Fanet nous introduit dans les arcanes de la musique new wave, un genre inclassable qui a succédé à l’ère punk. On parle des années allant de 1978 à 1985. Une nomination un peu bordélique, car comme le rappelle le communiqué de presse accompagnant la sortie de Standing on a beach on a accolé l’étiquette new wave a à peu près n’importe quoi. Notre homme a débroussaillé le tout pour ne retenir que 100 disques essentiels qui consacrent un certain mode de référence. De The pretenders à Alain Bashung en passant par John Foxx et Scritti Politti vous saurez tout sur ce courant qui a engendré des artistes de référence. Votre discothèque pop ne sera assurément incomplète si vous ne référez pas à ce guide des meilleures prestations en la matière.

 

 


 


Une grande enquête sur la tragédie du Lac Mégantic

Le 6 juillet 2013 est une date qui est passée tristement à l’Histoire du Canada comme étant la plus effroyable tragédie ferroviaire de mémoire d’homme. Bruce Campbell est directeur général du Centre canadien de politiques alternatives. On lui doit moult rapports sur cet hécatombe funeste qui s’est déroulée à Lac-Mégantic. Mais l’oeuvre pivot sur ce sujet demeure Enquête sur la catastrophe de Lac-Mégantic. Il nous fait revivre dans un style vivant la chronologie des événements. On a voulu faire porter le fardeau sur trois employés de la Montreal Maine & Atlantic railways heureusement acquittés. Car vous verrez que des signaux avaient été lancé bien avant, notamment en 2007 par l’avocat Wayne Benedict ancien conducteur de locomotive qui avait alerté le gouvernement fédéral afin que l’on rétablisse le pouvoir réglementaire sur le transport ferroviaire à Transports Canada qui avait été délaissé cette responsabilité devant incombée aux compagnies ferroviaires!  Ensuite, la locomotive de tête avait éprouvé des problèmes. Et le malheureux conducteur Tom Harding qui demandait des assurances sur la suite à donner, s’est fait mal informer. Avec les conséquences horribles que l’on sait. Tout le dossier accablant est là pour plusieurs personnes en autorité qui n’ont rien fait. De la négligence criminelle. Imaginez ensuite ce convoi filant à 105 kilomètres heures dans la municipalité avec accroché à sa suite 63 wagons-citernes chargés de pétrole!

Enquête sur la catastrophe de Lac-Mégantic. Bruce Campbell. Fides 248p.    www.groupefides.com

 

 


 


Quand une certaine humanité aide à juguler le malheur

On connaît le dicton, un malheur ne vient jamais seul. Tom le protagoniste de Rencontres de Jean-Louis Drolet s’est fait successivement floué par des associés et sa femme est allé roucouler dans les bras d’un autre. De quoi vous décourager de la nature humaine. On le serait à moins. Et il arrivera que notre infortuné personnage croisera sur sa route des êtres autrement mieux attentionné qui, chacun à leur façon vont apporté à Tom l’aide dont il avait besoin. Il aura retrouvé la confiance dans la nature humaine. Pour son auteur qui est docteur en psychologie et professeur associé à l’Université Laval la voie choisie du roman s’inscrit dans le prolongement de son essai “La route du sens: l’art de s’épanouir dans un monde incertain”.  On peut dire que cette profession envers le genre humain apportera une consolation aux esprits chagrins qui sont toujours prêts à rappeler que l’homme est un loup pour l’homme. Oui peut-être mais pas tous. Tom a rencontré ceux qui lui fallait pour traverser les épreuves.

Rencontres.  Jean-Louis Drolet. Le Dauphin Blanc 179p.    www.dauphinblanc.com

 


 


 


Nouvelles d’américains ordinaires

Caroline Guindon vit à Chicago depuis vingt ans. Elle est donc imprégnée de la civilisation américaine et en a fait le terreau de son premier ouvrage de fiction, un recueil de nouvelles qui a pour titre La mémoire des cathédrales la métaphore des temples du Moyen-Âge pour signifier que des individus veulent s’inscrire dans la durée. On a dix-neuf cas d’espèces. Des êtres qu’elle a créé certes, mais qu’elle laisse évoluer, les examinant tel le ferait un entomologiste pour des fourmis. Mais mieux, elle sonde les âmes à merveille. Le passage terrestre c’est tout de même quelque chose qui vaille la peine qu’on s’y arrête. On a bien aimé celle de cette poète face au réalisme de la maternité. Bref de beaux petits bijoux bien ciselés. Peut-être cela vous donnera t’il le goût de juger vos semblables autrement.

La mémoire des cathédrales. Caroline Guindon. Lévesque éditeur 152p.     www.levesqueediteur.com

 

 


 


A la découverte d’une afro-américaine hors norme

Peter Bagge un bédéiste inspiré a trouvé un sujet en or, à savoir de faire en bande dessinée la biographie de Zora Neale Hurston (1891-1960) qui a été un pilier du mouvement la Renaissance pour Harlem dans les années vingt. Descendante d’esclaves bien entendu, elle a réussi le rare exploit dans sa condition de noire à vivre exclusivement de ses écrits. C’était une femme allumée, extravagante au plan vestimentaire  et qui fumait comme ce n’était pas permis. Étrangement, elle qui militait pour la fierté de la culture afro-américaine a été très souvent conspuée par ses pairs de couleur. Particulièrement quand elle fut accusée injustement accusée de pédophilie sur un garçon, fils de sa logeuse. Une histoire si odieuse qu’elle a eu beaucoup de difficulté à se dépêtrer, abandonnée à son sort par ses compatriotes noirs. Elle a songé même à mettre fin à ses jours. Mais c’était une battante et elle a repris le dessus. Elle ne faisait pas mystère de son goût des amants plus jeunes qu’elle, audace qui même aujourd’hui fait jaser. Elle est morte complètement démunie. Cette écrivaine est maintenant réhabilitée grâce entre autres au travail de Bagge. La grande écrivaine Toni Morrison n’hésitait pas à la comparer comme “l’une des plus grands écrivains de notre époque”.En fin d’ouvrage on a une galerie de tous les personnages qui ont gravité dans sa vie, et on découvrira des bibittes rares dans la communauté black de son temps.

Fire! L’histoire de Zora Neale Hurston. Peter Bagge. Nada 119p.    www.nada-editions.fr

 

 


 


Un roman en forme de réquisitoire sur le sort des femmes algériennes

Nassira Belloula est ressortissante algérienne établie à Montréal avec sa famille en 2010. Elle nous offre un beau roman mais dur J'ai oublié d'être Sagan où le personnage principal est une jeune fille algérienne qui va trouvé en prof de français un mentor en tout, même pour l'amour. C'est lui qui l'introduira à Françoise Sagan. Mais cette liaison et une grossesse en prime  suffisent pour être l'objet même du déshonneur. Ça c'est pour la toile de fond. Et ce que la romancière dit de cette situation se déroule dans les années 70-80. On prend conscience que le féminisme s'est arrêté aux portes du pays. Que la tradition domine de toutes ses forces. La femme de lettres a ce talent de montrer par le menu l'oppression que les algériennes subissent encore de nos jours.  Pour ne pas bouder votre plaisir on ne vous dira ce qu'il va advenir de la fille honnie par son milieu. Les ceux et celles qui sont interpellés par la condition féminine doivent impérativement lire ce livre.

J'ai oublié d'être Sagan. Nassira Belloula. Hashtag 108p.      www.editionshashtag.com

 

 


 


Et si c'était chez les femmes que se trouvent les réponses ?

Pour souvent mille et une raisons on se fait du mouron, se demandant comment se dépêtrer de telle ou telle situation. Parfois les problèmes rencontrés sont inextricables, comme si ça n'arrivait qu'à soi. C'est là que l'Histoire, la grande comme la petite peut être d'un précieux secours. Et plus encore du côté de femmes singulières qui ont été confrontées à des épreuves et qui sont passées au travers. Joue-la comme Cléopâtre est une proposition originale de Mmes Elizabeth Foley et Beth Coates  qui se sont dites, pourquoi ne pas aller voir du côté des femmes de renom, question de voir à quoi elles ont eu affaire dans leur existence et de quelle manière elles s'en sont sorties. Et il n'y a pas que des célébrités. Si on trouve une Mae West et une Agatha Christie, pour ne nommer que ces pointures, que dire des George Eliot, Grace Hopper, Fanny Cochrane Smith, Wang Zhenyi  parmi lesquelles ont peut puiser des enseignements de vie étonnants. C'est aussi la réhabilitation de noms qui nous sont inconnus aujourd'hui et qui chacune, ont marqué leur environnement, voire leur époque.

Joue-la comme Cléopâtre.  Elizabeth Foley et Beth Coates. Denoël 377p.     www.denoel.fr

 

 




 


Des nouvelles de chez Pierre Tisseyre

La maison d'édition Pierre Tissyere qui a plus de 70 ans d'existence sait être innovante. A preuve, elle a peut-être donné naissance sans le savoir au roman écologique. Pas étonnant quand on sait qu'à la barre se trouve Charles Tisseyre le monsieur "Découvertes" à Radio-Canada et ardent défenseur de l'environnement. C'est donc un petit livre destiné au créneau jeunesse qui a pour titre  Requiem pour Martha de Daniel Mativat. Il se met en scène avec sa petite-fille Adèle tous deux ornithologue amateurs. Le grand-père raconte à sa protégée une bien triste histoire, celle de la disparition de la tourte voyageuse dont le dernier spécimen, prénommé Martha, a quitté la surface de la Terre en 1914 dans un zoo américain. Quelle perte quand on pense que l'on dénombrait jusqu'à 100 millions de ces volatiles qui nichaient dans le nord-est de l'Amérique du Nord.  Adèle reçoit de la sorte un magnifique exposé sur la nécessité de protéger la faune, sinon d'autres oiseaux, mammifères et insectes risquent de disparaître à jamais.

Pendant de temps Daniel Lessard qu'on a connu longtemps correspondant à Radio-Canada et commentateur, sait très bien occuper sa retraite depuis sa reconversion comme écrivain. Il nous arrive avec La dalle des morts. Il s'est inspiré d'un fait authentique qui s'est déroulé entre 1938 et 1946 dans la paroisse du petit village de Saint-Léon de Standon en Beauce. Qui a été l'occasion d'une guerre déclarée entre le curé de l'endroit et ses paroissiens. L'objet du litige, le déménagement du cimetière. Le romancier s'est autorisés de petits ajouts fictifs. Mais pour le reste c'est la stricte vérité des faits. Qui montre hors de tout doute, l'emprise toxique de l'Église catholique dans la société québécoise et qui entérine qu'il y a bien eu une grande noirceur, n'en déplaise aux révisionnistes. Lessard a fait précédé sa rédaction d'une bonne recherche pour bien restituer cette époque qui semble relever de la préhistoire. Mais c'était hier et on dit que des gens en ressentent encore des séquelles. C'est écrit avec une maestria qui force l'admiration.

 

 


 


Le coin spiritualité et religion

L'arrivée des trois titres qui suivent chez Novalis inaugure une nouvelle rubrique "Le coin spiritualité et religion" pour la raison qu'il se publie énormément d'ouvrages sur ces domaines qui interpellent les lecteurs sur les interrogations qu'ils peuvent avoir sur la Foi et les institutions religieuses. Ainsi on évitera le dispersement de ces ouvrages dans nos colonnes et favorisant en même temps leur traçabilité.  Donc un premier titre Comment l'Amérique veut changer de pape. L'auteur en est Nicolas Senèze correspondant du quotidien La Croix et vaticaniste réputé. Il met en lumière les vives tensions qui opposent la Conférence des évêques américain au Saint-Siège. C'est qu'il y a une frange de droite, voire d'extrême-droite qui ne gobe pas les vues novatrices du titulaire actuel du trône de Saint-Pierre, qualifié de trop réformiste. En plus, sacrilège pour des américains où le véritable dieu est celui du dollar, le Souverain pontife s'en prend au néo-libéralisme capitaliste! On s'agite donc en coulisse pour orchestrer un conclave qui mettra en place un successeur au pape François qui épousera leurs vues sur la conduite des affaires de l'Église. Un chapitre intéressant c'est la présence d'homosexuels à la Curie qui divise, le pape temporisant sur la réalité des faits et l'épiscopat américain qui agite l'épouvantail. C'est tr bien documenté, qui nous rappelle que l'Église est bien le fait des hommes, avec surtout beaucoup de faiblesses.

Jacques Otis est prêtre retraité du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il a été beaucoup impliqué en éducation de la Foi, tant auprès des jeunes que des adultes. Et il persiste et signe avec Entre l'âme et l'esprit. Il ressent sans doute ce besoin qu'ont les gens de chercher des réponses à leur quête spirituelle. Ce qu'il propose c'est une vie spirituelle en quatre saisons.  Les deux pieds sur terre il cite un scientifique de sa connaissance qui disait que l'essentiel ne s'enseignait pas. Et que lui malgré la pléthore d'ouvrages en ressourcement spirituel sentait le besoin de partager son bilan de vie. C'est sa petite contribution aux êtres qui magasinent leur spiritualité et qui considèrent que ce n'est pas dans l'église, le temple, qu'ils vont trouver la Lumière. Il a choisi la forme des saisons pour exposer son plan de transmission qui s'élabore ainsi: la saison du désir et de la recherche de Dieu, celle de la rencontre avec Dieu, celle de la Foi et de la relation vivante avec lui et enfin la saison des récoltes, celle de la mission et de l'engagement.

Et un peu dans le même registre Demain l'Église c'est un ouvrage écrit en collectif. Et les contributeurs se sont comme donné le mot pour trouver de l'apaisement auprès de ceux qui ont un contentieux envers l'institution catholique, en soulignant ce que veut dire la communauté des croyants. Un des contributeurs Sébastien Bergeron a un titre pour son chapitre qui donne le ton d'ensemble "De l'humaine amertume à la divine espérance". Le sous-titre du livre est d'ailleurs "Lettres aux catholiques qui veulent espérer".  Et Bergeron a cette transparence en déclarant que l'Église romaine n'est plus une mission mais une administration. Une fois ce constat établi, on fait quoi ? C'est toute la matière du contenu.

 

 


 


Deux paumés financièrement montent un coup

Feel good de Thomas Gunzig devrait être assuré d'un bon lectorat. Pour la raison que l'histoire qu'il raconte, celle d'une femme et d'un homme désargentés qui tentent à tout prix de s'en sortir, va toucher droit au coeur de pas mal de gens pour qui le crédit a remplacé l'épargne, tellement les sous ne sont pas au rendez-vous. Elle, elle s'appelle Alice. Elle a vu sa mère bosser et connaître une vie économiquement précaire. C'est ce qui lui arrive aussi avec son statut de mère monoparentale. Sa route va croiser celle de Tom, un écrivain infortuné. Mais auparavant elle a kidnappé un bébé dans une crèche de riches, espérant le fruit d'une rançon. Mais à sa grande déconvenue, elle restera prise avec le bébé sur les bras. Donc le Tom en écoutant cette histoire rocambolesque croit tenir une histoire a succès. Au final c'est plutôt elle qui va écrire le récit de cette aventure sous sa supervision. Deviendra t-il le best-seller attendu qui les sortira de la mouise ? On vous laisse la surprise. La beauté dans tout ça c'est que l'auteur parvient à bien décrire le désarroi qui s'empare de gens qui n'ont plus un euro vaillant devant eux. Du Zola pour notre époque où la misère porte des masques mais qui est toujours présente.

Feel good.  Thomas Gunzig. Au diable vauvert 398p.     www.audiable.com

 


 


La paix économique un concept grenoblois pour humaniser le travail

Loïck Roche est bardé de certifications, dont deux doctorats, un en psychologie et un autre en philosophie. Il dirige la Grenoble École de Management (GEM) à qui l'on doit le concept de paix économique. C'est une proposition radicale de renouvellement de la façon de manager une entreprise. Encore hélas, on en est à une administration à la verticale qui ne tient pas compte de la base. Avec l'idée de paix économique, il est question de donner du sens au travail. Que ce soit un travail vivant où le travailleur a le sentiment d'être utile et surtout considéré. Sans doute l'accroissement de la détresse au boulot a été le signe annonciateur qu'il fallait revoir ses méthodes. Cette théorie de la paix économique, vous la trouverez détaillée dans cet essai Manager, le migrant et le philosophe. Ce sont des chroniques que Roche a rédigé au fil du temps pour expliciter sa pensée. En conclusion il parle de faire du travail une passion, de sorte qu'on aime tellement ce qu'on fait qu'on ne changerait pas de fonction pour rien au monde. On est loin du compte bien entendu, mais il est permis d'espérer. Une lecture que devrait s'imposer tout patron, petit ou grand cadre.

Manager, le migrant ou le philosophe. Loïck Roche 141p. Presses Universitaires de Grenoble.    www.pug.fr

 

 


 


Sur la triste vie de Judy Garland

Habituellement les biographes français qui traitent de personnalités américaines font un travail un peu bâclé, se contentant de reprendre ce qui a été écrit ailleurs et en faisant une sorte de synthèse. Pour cause de faute de moyens sans doute. Mais il y a des exceptions comme Bertrand Meyer-Stabley et Bertrand Tessier. Ce dernier nous arrive avec la vie de Judy Garland sous-titrée "splendeurs et chute d'une légende". Quelle triste vie que celle de l'interprète légendaire d'Over the rainbow, la chanson-thème du Magicien d'Oz, film qui sera la source de tous ses malheurs et qui provoquera sa mort prématurée à 47 ans. C'est que pour parvenir à produire dans "l'usine à rêves" de la MGM on vous droguait pour tenir le coup à 5 heures du matin, heure matinale de convocation aux studios, et cachets de Seconal pour parvenir à vous endormir et lutter contre l'insomnie. Conséquence, elle en développera une dépendance de très haut niveau. Une vie à 100 mille à l'heure, de la vraie défonce où on croyait parfois qu'elle n'en réchapperait pas, et hop elle ressuscitait sous vos yeux. Mais sa pauvre anatomie ne pouvait tenir le coup bien longtemps. Ainsi on la retrouvera assise sur un siège de toilette, le corps ballant vers l'avant, morte d'une overdose. Le biographe a réussi à survoler cette vie intense en quelques chapitres éclairants. On ne peut pas ne pas penser à Édith Piaf dont les similitudes sont nombreuses. Vous allez adorer cette lecture tout en ayant un peu de tristesse à voir cette vie gâchée par faute de réel amour. Et on ne vous a pas parlé de sa mère...

Judy Garland. Bertrand Tessier. l'Archipel 274p.      www.editionsarchipel.com

 

 


 


Le fils du curé Labelle nous écrit

Comme titre accrocheur on ne peut trouver mieux. En fait le fils du curé dont il est question est Raymond Desmarteau fils du comédien Paul Desmarteau qui incarnait le curé Labelle dans Les belles histoires des Pays d'En-haut à la télévision de Radio-Canada. Le fiston a fait une longue carrière à la radio de Radio-Canada comme animateur, notamment au service international. Il écrit aussi et Chroniques du bout de ma rue est son second livre paru aux éditions GID. C'est un petit bouquin où l'auteur revient sur des pans de sa jeunesse à Boucherville. Étonnamment il n'est pas question de son illustre père. Par contre ce qu'il a vibré pour sa bellissime cousine Marie qui a droit à un chapitre à elle seule. C'est un peu comme de l'écriture automatiste avec pleins de flash. Comme si il ouvrait un album photo et nous en commentait le contenu. Un zeste de nostalgie dans l'air.

Chroniques du bout de ma rue. Raymond Desmarteau. GID 122p.    www.leseditionsgid.com

 

 


 


Les trésors de Portneuf

La collection "Curiosités" aux éditions GID compte désormais un opus de plus avec  Curiosités de Portneuf de MM. Pierre Lahoud et Denis Robitaille qui font autorité dans le recensement de notre patrimoine. Les qualificatifs nous manquent pour honorer ces deux passionnés des trésors de la Belle Province. Cette fois donc c'est dans la région de Portneuf que nous sommes conviés, qui recèle à son tour de belles découvertes à faire.  Vous avez entre autres cet espèce de château né de la folie d'un antiquaire, Armand Proteau qui avait rescapé des pièces architecturales provenant de la démolition de maisons victoriennes rue Grande-Allée à Québec lorsqu'on les a démolies pour faire place aux affreux bunker de style "Robert Bourassa". Puis à Neuville, qui n'a pas entendu parler du fameux maïs qui a une appellation d'origine contrôlée tellement il est fameux. Ensuite avez-vous entendu parler du sculpteur Louis Jobin, qui s'est a produit énormément de statues religieuses. Il jouissait de son vivant d'une, excusez-le je de mot facile, sacrée réputation. Sauf que si Jésus a dit que quiconque le suivait ne manquerait de rien, lui  est mort dans le dénuement. Puis vous avez le fief de Saint-Casimir qui a vu naître le poète Alain Grandbois. Autant de faits intéressants au possible qui nous donne le goût de filer là bas à la première occasion.

Curiosités de Portneuf. Denis Robitaille et Pierre Lahoud. GID 220p.     www.leseditionsgid.com

 

 


 


Tombeau pour un valeureux soldat

Le livre fait environ un peu plus de cent pages, mais ce n'est pas l'épaisseur des pages qui compte ici, mais le densité du propos que l'on trouve dans Les larmes de la guerre que signe Jimmy Daraîche.  Il rappelle le souvenir de son grand-oncle Léon Gagné soldat appartenant au régiment de la Chaudière qui s'enrôla avec enthousiasme pour redonner la liberté à l'Europe. Il participa au Débarquement de Normandie. Jimmy rencontra son héros en 1994 pour amasser le plus de notes possible. Hélas son sujet mourra à 89 ans avant même d'avoir pu lire le récit de ses exploits. Une rue porte son nom dans le village de Rots en Basse-Normandie, c'est peu dire. Fait étonnant, Léon Gagné apparaîtra en songe `son petit-neveu l'enjoignant de terminer son travail et lui annonçant par la même occasion le décès à venir de son frère, le grand-père de l'auteur et parrain. Ce qui se produisit en effet! Ce devoir de mémoire pourrait porter le titre de tombeau comme on désignait à l'époque des Lumières une création rendant hommage à un défunt.  Ce livre vaut cent pierres tombales.

Les larmes de la guerre.  Jimmy Daraîche. GID 109p.    www.leseditionsgid.com

 

 


 


Un bras droit du curé Labelle

Certainement que le nom de Joseph Bureau ne vous dira rien. C'était un explorateur officiel en titre mandaté par nul autre que le curé Labelle pour repérer les terres arables sur le territoire du Québec. Toute une mission. Notre homme s'est promené partout, des Laurentides bien entendu mais au Lac-Saint-Jean autant que sur le fleuve Churchill au Labrador, territoire que nous revendiquions alors, de même le Témiscamingue et la Gaspésie.  Et on peut imaginer les conditions de déplacement sans les infrastructures d'aujourd'hui. Journaliste au quotidien Le Soleil de 1973 à 2009,  Robert Fleury retrace cette vie hors du commun. Il faut voir les photos qui parsèment le livre, notamment une où on voit le fameux curé Labelle avec soutane et haut de forme! La mission que se donnait le valeureux homme de Dieu était de stopper l'exode des nôtres qui peinaient ici et qui étaient attiré par les usines de la Nouvelle-Angleterre. On cherchait donc pour eux des terres qui pouvaient assurer des lendemains qui chantent. Quand même un million de québécois s'expatrieront chez nos voisins du sud sur une période de cent ans. Toute une épopée revit sous nos yeux.

Joseph Bureau explorateur officiel. La colonisation au temps du curé Labelle. Robert Fleury. GID 261p.     www.leseditionsgid.com

 

 


 


Exercice de style à partir de Marilyn Monroe et James Dean

C'est admis, le romancier a carte blanche pour divaguer comme il veut au gré de ses inspirations. On ne lui en fera pas grief. C'est le cas de Manon Labrie qui s'autorise des pages à partir de ce qui a pu se passer entre Marilyn Monroe et James Dean ces deux icônes du cinéma hollywoodien qui connaîtront tous deux des destins tragiques. Elle situe l'action alors que les deux acteurs fréquentent l'Actor's Studio à New York. Elle s'investie en eux, leur prêtant des réflexions possibles. Ça donne Marilyn & James livre inclassable qui a parfois des allures de poésie en prose, en raison des emportements lyriques qui peuplent les pages.

Marilyn & James. Manon Labrie. GID 144p.     www.leseditionsgid.com

 

 


 


Sur l'implantation des réfugiés acadiens en sol québécois

Si il a été beaucoup question de la Déportation des acadiens et leur migration vers les États-Unis, on ne s'est pas trop demandé comment le Québec a été bénéficiaire du retour de nombreux acadiens qui ont choisi de s'enraciner dans la Belle Province. Beaucoup s'établirent autour du Lac Saint-Pierre ou à Yamachiche. Pour savoir de quoi il en retourne vous avez un beau roman de Monique Michaud  "Premières saisons en Petite-Cadie". L'auteure et son conjoint ont tous deux des ascendants acadiens. Les Roy, Garceau, Bastarache, Lord, Landry, Melanson et Pellerin sont tous des patronymes avec du sang acadien dans les veines. Ce livre pourrait faire en passant l'objet d'une belle télésérie car il y a dans ces pages de quoi nourrir de belles heures au petit écran.

Premières saisons en Petite-Cadie. Monique Michaud. GID 218p.    www.leseditionsgid.com

 

 








 


Trois arrivages dans la collection 100 ans noir sur blanc

Aux éditions GID la collection "100 ans noir sur blanc" est le fleuron prestigieux chez cet éditeur. Qui permet avec nostalgie de revoir en images une localité sur cent ans. Généralement on s'arrête à 1962.  Trois nouveaux titres viennent enrichir le corpus. D'abord avec Bernard Genest sherbrookois d'origine Sherbrooke dans le courant de la prospérité. Cet ethnologue qui a travaillé au ministre de la Culture du Québec a inventorié notre patrimoine ethnologique, était dans son élément. Que de choses émouvantes à regarder, comme la quincaillerie J.S. Mitchell assez imposante qui n'aurait pas fait mauvaise figure face a un RoNa de quartier. La compagnie J.J. Mathieu qui fabriquait le célèbre sirop Mathieu contre la toux et que nos aïeux connaissaient bien, bien établie dans la ville reine de l'Estrie. Les inondations ? Rien de nouveau, a preuve celle de 1942 où la rivière Saint-François sortit de son lit. Ailleurs c'est un magnifique corbillard d'apparat très impressionnant. On apprend que la première voiture a gazoline au Canada a vu le jour dans cette ville quelques mois après celle d'Henry Ford. Et que dire de la photo mais alors très officielle du premier maire de Sherbrooke, le lieutenant-colonel George Fredericnue protocolaire. A l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul une photo saisissante prise dans la salle de cours d'anatomie avec cadavre a la clé. Et l'immense usine de la Dominion Textile.

Allons suivre maintenant suivre l'invitation qui nous est faite par Pascal Alain de revivre en sa compagnie les riches heures de La Baie-des-Chaleurs. L'auteur s'est beaucoup impliqué dans la vie muséale de la région gaspésienne. On commence par une photo d'intérieur d'une maison locale en 1950 avec toute une équipée, Lida Moser qui a fait beaucoup de photos de la région, Paul Gouin délégué culturel de Maurice Duplessis, l'historien tout jeune Luc Lacourcière et Félix Antoine-Savard. Une exploration toute ethnographique des lieux. Puis une photo d'Arthur Buies, celui qui fut secrétaire du curé Labelle et réputé polémiste. Elle a été réalisée en 1895 alors qu'il passait dans la Matapédia. Une photo touchante, une classe d'école de rang à Bonaventure en 1910, la classe de Mlle Langlais. Puis un cliché où on sort un cercueil d'une résidence en 1939, époque où on exposait nos morts dans les maisons. Deux photos de pointures politiques qui chacun ont marqué leur temps, Gérad D. Lévesque qui longtemps a été celui qui a siégé le plus longtemps à l'Assemblée nationale du Québec et Bona Arsenault. Faut pas rater cette escouade de ce qu'on appelait la police provinciale en 1952 ancêtre de la Sûreté du Québec, tordant. Il y a une illustration datant de 1958, véritable peinture en soi qui montre un attelage tirant son chargement de bois sur un pont. L'image est magnifique. A travers ces pages il y a une large place aux chemins de fer avec des photos où on voit des passages étroits qui font un peu frémir. Puis un document rare vers 1880 montrant la princesse Louise, fille de la reine Victoria et épouse du marquis de Lorne gouverneur-général du Canada.

Et un autre album de trésors iconographiques, La Haute-Saint-Charles réalisation de la Société d'histoire de la Haute-Saint-Charles. Encore là on est ébaubi devant ce qu'on révèle. Dans les premières pages une photo d'une vieille maison qui n'est pas loin d'avoir l'air d'une grange.  Et cette grosse bagnole qui servait de véhicule pour la boulangerie. Ça consommait ces gros bolides. Un instantané de 1944 nous fait voir une centrale téléphonique a Loretteville en 1944 et le texte nous décrit comment on pouvait acheminer un appel. Des années lumières de nos téléphones intelligents de l'ère numérique.  Puis la région s'était faite une spécialité dans la ganterie. On était passé maître dans l'art de confectionner de beaux gants de cuir.  Quelle époque.

 

 


 


Le coin Miam miam

Aux éditions Pratico nous parvient deux titres qui vont compléter votre bibliothèque culinaire. Le premier Simplement chic de Cassandra Loignon (patronyme fort à propos). Cette vedette des réseaux sociaux s'est donné le pari que nos soupers en semaine soient comme autant de samedis soirs. Elle a divisé ses recettes selon des thématiques continentales. Il y a de sacrées belles propositions. Toute résistance est vaine devant cette trempette chaude ux artichauts, ou sa soupe mexicaine maison en passant par la salade thaïe, vinaigrette au lait de coco et arachides ou bien pour les dents sucrées une bagatelle aux fraises, recette maternelle imbattable.
Puis dans la série "Les plaisirs gourmands de Caty" place est faite aux Soupes-repas. Là c'est l'imagination au pouvoir pour ces soupes d'origine asiatique, plus bio que ça tu meurs, et qui sont nutritives en diable tout en étant légères. Nous on ne dirait pas non à cette soupe "pad thaï" aux nouilles. Tout comme on goberait volontiers cette soupe aux pois, jambon et érable. Comme quoi le choc des cultures est toujours possible.  Elle sont faciles de préparation et procure un sentiment de satiété.

 

 


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Le coin santé physique et psychique

On se souviendra longtemps de la performance de l'acteur Pierre Richard dans le film qu'il réalisa et interpréta le premier rôle "Je suis timide mais je me soigne". C'était désopilant. Dans la drague comme au boulot, on n'en a que pour la performance. Mais que faire pour trouver l'âme soeur lorsque l'on rougit à rien ? Lisez alors ce petit pamphlet drolatique Guide de survie sexuelle aux éditions Tabou par Flore Cherry et Guennièvre Suryous. Ce sont de sacrés bon coachs qui ont fait le tour de toutes les situations.

La féministe et activiste américaine Camille Paglia qui, l'a t'on oublié est historienne d'art à la base, n'a pas baissé la garde pour favoriser l'harmonie entre les hommes et es femmes. L'an dernier, elle faisait paraître Femmes libres hommes libres dont nous avons la traduction française aux Presses de l'Université Laval qui nous donne un cours magistral et simple qui reprend l'historique de la guerre des sexes, la naissance du féminisme, en même temps qu'un tour d'horizon sur le sexe, le genre (sujet très d'actualité) et le féminisme. Rien de revanchard et c'est ce que le lecteur mâle appréciera.

Aux éditions du Dauphin Blanc deux titres. Vous avez Isabelle B. Tremblay qui présente Les chemins de l'âme.  Elle nous a donné par le passé "Médium malgré moi!". Dans ce dernier livre que nous avons présentement il est question de la réincarnation dont elle prend bien soin de préciser que ce n'est pas une sornette du Nouvel Âge. Elle part de notre incarnation à notre réincarnation. Car si on s'arrête bien on se préoccupe beaucoup sur la vie après la vie, mais sait-on interrogé sur ce que nous étions avant de naître ?

Dans le registre de la croissance personnelle c'est Luc Côté qui s'intéresse à tout ce qui touche à l'âme. Assez pour que cet analyste en informatique couche sur papier ses certitudes qui ont pour titre Retrouver son espace intérieur. Il définit à sa façon ce qu'est l'âme. Que pouvons nous faire pour influencer notre destinée. C'est en fait comme l'indique le sous-titre un réel dialogue avec notre âme. Toujours dans l'optique du connais-toi toi même.

Enfin, aux éditions Budo de maître Hiroo Mochizuki  voici  Le Budo en héritage.  Cet homme pour la petite histoire, a été le tout premier à enseigner le karaté en France. C'était en 1957. Âgé de 83 ans (le croiriez-vous sur la photo de la couverture) c'est un descendant de samouraïs. Ce beau livre magnifiquement illustré, est la biographie de ce sage qui commande le respect. Il livre ses souvenirs avec beaucoup d'humilité. Et fait à noter, l'ouvrage est présenté dans les deux langues, en français et en anglais. Pratique pour ceux et celles qui veulent parfaire la maîtrise de la langue de Shakespeare. Ce livre lui avait été demandé par nombre de personnes qui souhaitaient connaître ce que fut ce parcours singulier.

 


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