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Les riches heures de Noëlle
Quand on s’exprime en qualifiant le populo de gens ordinaires, d’anonymes ou du vrai monde, c’est assez réducteur. Chaque vie peut devenir matière à roman. Pour peu que l’on s’intéresse à l’humanité. C’est que fait avec brio Henri Lessard qui, illustrateur et graphiste à la ville a fait le saut dans la littérature. Habitué à créer des images, il conserve ce talent, le faisant cette fois avec des mots qui font image. Comme avec ce recueil de nouvelles intitulé Grève des anges. Contrairement au procédé du genre où chaque chapitre est une histoire complète en soi, ici on suit le quotidien de Noëlle, une jeune fille qui se forme au journalisme et qui va crécher chez des gens. Tout ce qu’il y a de plus “ordinaire” en somme. Mai quand l’écrivain comme lui vampirise les émotions de la jeune femme, ça vous a tout un relief. Un auteur à suivre assurément et cette conversion des arts graphiques aux lettres est réussie.
Grève des anges. Henri Lessard. L’Interligne 93p. www.interligne.ca
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Des femmes qui se servent de leurs poings
Rare les coachs de la boxe qui délaissent les gros gants pour se transformer en fine plume. Une exception l’entraîneur Abbas un diplômé de kick boxing et de boxe thaï qui loin du ring a décidé de coucher sur papier un recueil de nouvelles Lady boxing qui met en scène des femmes de divers horizons qui ont en commun d’avoir eu un parcours difficile et qui trouvent à travers la boxe un exutoire à leurs malheurs. C’est un opuscule, mais qui où chaque ligne compte. L’auteur qui possède évidemment bien son sujet rend bien le milieu de ce sport à la dure où on ne se ménage pas. Et on voit comment la boxe a permis un certain sauvetage mental.
Lady boxing. Abbas. Budo 100p. www.budo.fr
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Une pièce de théâtre qui s’inspire d’une catastrophe écologique
La planète va mal, c’est une lapalissade. Si la littérature s’est emparée du sujet, le théâtre était un peu à la traîne. Voici que Alice Zeniter s’est montré conscientisé par la chose en créant Quand viendra la vague. Nous sommes face à ce qui était prédit depuis longtemps, à savoir la montée des eaux. Et les survivants de devoir tenté de se réfugier sur une île. Mais deux êtres, Mateo et Letizia ont décidé desquels élus auraient droits à être rescapés et grimper sur terre. Une terrible sélection par des humains qui ne le sont que de nom. On peut facilement imaginer la mise en scène qui peut-être faite sur un tel thème. Une pie on ne peut plus contemporaine où des individus profitent de la catastrophe pour assouvir leur instinct de domination.
Quand viendra la vague. Alice Zeniter. L’Arche 76p.
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De belles nouvelles du marchand de feuilles
Ce sont toujours de belles surprises qui nous attendent chez l’éditeur Marchand de feuilles, cette maison d’édition ayant la réputation d’un flair très sûr pour repérer la bonne littérature. Un peu comparable à ce qui se fait chez Actes Sud en France. Voici deux ouvrages qui nous parviennent plutôt qu’un seul, Habiller le coeur de Michèle Plomer et Nos morts de Valérie Carreau. Le premier est assez singulier, une bourgeoise qui a passé sa jeunesse dans le Golden Square Mile et qui rendue septuagénaire fera table rase de tout pour aller s’établir dans...l’Arctique. Le communiqué de presse accompagnant la sortie de ce beau roman nous apprend un mot en inuktitut “Taimaa” qui veut dire “C’est fini, j’ai atteint la limite de ma patience arrête de me questionner”. Ce dit être une sorte d’autofiction car la propre me de l’auteure vit dans le Nunavik. C’est un prétexte de réminiscences d’un Montréal disparu qui nous interpellera certainement à savoir si c’était mieux avant. La lire c’est comme ouvrir un album photo du photographe William Notman qui a capté ce Montréal d’antan.
Ailleurs c’est Valérie Carreau qui avec “Nos morts” évoque la terrible douleur d’une mère qui voit sa jeune enfant mourir. Elle a étiqueté son livre comme roman alors qu’on a l’impression que c’est plutôt un récit, le sien. Qu’importe, elle restitue à merveille tous les terribles états d’âme qui accompagnent une maman confrontée à la pire épreuve qui soit. L’auteure ne se contente pas d’un seul cas, elle partage aussi celle qu’ont pu vivre d’autres personnes de sa connaissance. La mort demeure, même en ce monde de l’information instantanée, un sujet tabou. On préfère enfouir le sujet sous le tapis avec des conséquences parfois pénibles. Ce livre est un beau cri du coeur, un rappel que l’humain même à l’ère numérique qui robotise les êtres, demeure de chair et d’os. Bravo pour l’exercice de style.
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Retour sur l’enquête concernant le meurtre de Cédrika Provencher
Avez-vous vu le passage de Stéphan Parent sur le plateau de Denis Lévesque ? L’homme qui est scénariste et réalisateur s’est mué en journaliste d’enquête. Ce qui devait donner un documentaire sur les circonstances entourant la disparition et le meurtre de Cédrika Provencher. Le documentaire ne s’est pas fait, mais un livre est sorti de la démarche Sur les traces de Cédrika Provencher. Face à l’animateur, l’auteur soutient que l’enquête menée par la SQ comporte des failles et des éléments importants ont été négligés qui auraient pu orienter différemment la police. Denis Lévesque s’est montré dubitatif, de même que son invité en duplex un ex-enquêteur de la SQ à la retraite, qui semblait protéger l’image de l’institution comme dans un certain esprit corporatif. Car le corps policier a le droit d’être interrogé sur ses méthodes d’enquêtes. Bref, cette lecture est à faire pour vous permettre d’en jugez vous-même. On n’a trop peu d’enquêtes du genre sur le terrain pour mettre de côté des hypothèses troublantes comme dans ces pages.
Sur les traces de Cédrika Provencher. Stéphan Parent. Les éditions JCL 245p. www.jcl.qc.ca
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Sur la psychologie de ceux qui pratiquent le sadomasochisme
L’univers BDSM est un microcosme qui a ses règles bien à lui, et quiconque trahit les règles est immédiatement exclu. Pour saisir la portée de ce qui traversent les esprits des pratiquants du BDSM voici que nous arrive un roman qui a valeur de documentaire Turbulences de Éva Delambre. D’entrée de jeu, cette femme parle d’expérience puisqu’elle pratique ce penchant qui la transporte au plan de ses fantasmes. Ce gros pavé rapporte des situations vécues par beaucoup de soumises. Comment en viennent-elles à s’abandonner totalement aux desiderata d’un mâle ou de plusieurs ? Elle parle aussi des trahisons qui peuvent survenir quand un partenaire modifie les règles du jeu. L’ouvrage est au passage préfacé par un maître, admiratif de ce qu’il a lu, et fidèle à la réalité. On ose à peine imaginer que ce roman génèrera des vocations, mais à tout le moins a le mérite de donner un éclairage à ce milieu quand même fascinant.
Turbulences. Éva Delambre. Tabou 569p. www.tabou-editions.com
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Tout savoir sur la profession de journaliste et l'analyse des médias
Les nouveaux journalistes de Pascal Lapointe et Christiane Dupont aux Presses de l'Université Laval, devient le guide classique par excellence pour qui veut en connaître sur le métier de journaliste. A telle enseigne qu’il en est à sa troisième réédition! Et on comprend pourquoi. C’est que le grand mérite du bouquin c’est qu’il n’y a pas d’embellie. On vous dit réellement ce à quoi seront confrontés les futurs scribes au XXIème siècle. Et le portrait qu’on n’en fait a de quoi faire reculer avec tous ces bouleversements engendrés par le numérique et le peu de respect que l’on entretient pour la carrière. C’est d’une lucidité saisissante. Exemple, on informe qu’un journaliste qui ne voudrait vivre qu’avec un statut de pigiste gagnera un peu plus de 10 mille dollars par année! Avis aux intéressés. Tous les contours de l’univers journalistique sont passé en revue. Il n’y a rien de meilleur sur le marché. Et il y a pour points de comparaison des indications sur la pratique journalistique tant en France qu’aux États-Unis. Et l’herbe dans le domaine n’est pas plus verte ailleurs.
Et ailleurs c'est aux Presses Universitaires de Grenoble que l'on aura le loisir d'analyser en profondeur les enjeux entourant les médias, si critiqués à l'heure des "fake news". L'étude en collectif s'intitule Médias et médiatisation avec pour sous-titre "Analyser les médias imprimés, audiovisuels et numériques". C'est sous la direction de Benoit Lafon professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université Grenoble-Alpes et aussi directeur adjoint du GRESEC (Groupe de recherche sur les enjeux de la communication). Comme c'est un travail didactique exigeant, nous reproduirons exceptionnellement la quatrième de couverture pour ne pas dénaturer les intentions des contributeurs.
"Cet ouvrage vise à donner aux étudiants, enseignants, analystes des médias et chercheurs des conseils méthodologiques, ainsi que des clés pour se poser les questions pertinentes et connaître les approches et recherches récentes. Il présente les principaux concepts puis en fait la synthèse, de manière à éviter les erreurs les plus courantes dans l’analyse des médias. Il vise à penser les médias dans leur diversité (de l’imprimé au numérique) et les produits médiatiques dans la variété de leurs formats (de l’actualité à la fiction, des textes aux vidéos). Il aborde notamment les questions de la médiatisation de l’espace public, du politique, de la science et du genre. Cette réflexion mène à un questionnement sur le journalisme et la construction des événements, au coeur des débats publics contemporains."
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Une révolution que rien ne doit séparer et les essentiels de la new wave
La collaboration étroite que nous avons avec la maison d’édition française Le mot et le reste nous a permis de découvrir de nouveaux trésors, car ils ont déjà un catalogue impressionnant de qualité qui ne cesse de s’enrichir. Et deux derniers arrivages vont l’enrichir. Et ce dans deux sphères totalement différentes. Le premier Et qu’importe la révolution ? de Catherine Gucher. Pour l’anecdote et qui la rapproche de nous, elle a remporté entre autres distinctions le prix Québec-France Marie-Claire Blais. C’est un tendre roman. Qui narre les aléas du coeur d’une prénommée Jeanne qui vit en Ardèche. Jadis elle avait eu une romance avec Ruben. Puis la jeune femme ira s’établir à Cuba ce qui provoquera la rupture pour cause d’éloignement. Et lui qui avait connu les heures sanglantes franquistes ne se sentait pas de taille à vivre dans un climat politiquement inquiétant. Les années ont passé et voilà que n’ayant pas oublié sa dulcinée, il va lui écrire. Une missive qu’elle lira et relira encore. Que va t’il se passer ensuite ? Nous vous le laissons découvrir ce beau texte qui coule comme un flot poétique. De la belle littérature comme il s’en fait plus rarement.
De son côté un mordu de musique Sylvain Fanet nous introduit dans les arcanes de la musique new wave, un genre inclassable qui a succédé à l’ère punk. On parle des années allant de 1978 à 1985. Une nomination un peu bordélique, car comme le rappelle le communiqué de presse accompagnant la sortie de Standing on a beach on a accolé l’étiquette new wave a à peu près n’importe quoi. Notre homme a débroussaillé le tout pour ne retenir que 100 disques essentiels qui consacrent un certain mode de référence. De The pretenders à Alain Bashung en passant par John Foxx et Scritti Politti vous saurez tout sur ce courant qui a engendré des artistes de référence. Votre discothèque pop ne sera assurément incomplète si vous ne référez pas à ce guide des meilleures prestations en la matière.
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Une grande enquête sur la tragédie du Lac Mégantic
Le 6 juillet 2013 est une date qui est passée tristement à l’Histoire du Canada comme étant la plus effroyable tragédie ferroviaire de mémoire d’homme. Bruce Campbell est directeur général du Centre canadien de politiques alternatives. On lui doit moult rapports sur cet hécatombe funeste qui s’est déroulée à Lac-Mégantic. Mais l’oeuvre pivot sur ce sujet demeure Enquête sur la catastrophe de Lac-Mégantic. Il nous fait revivre dans un style vivant la chronologie des événements. On a voulu faire porter le fardeau sur trois employés de la Montreal Maine & Atlantic railways heureusement acquittés. Car vous verrez que des signaux avaient été lancé bien avant, notamment en 2007 par l’avocat Wayne Benedict ancien conducteur de locomotive qui avait alerté le gouvernement fédéral afin que l’on rétablisse le pouvoir réglementaire sur le transport ferroviaire à Transports Canada qui avait été délaissé cette responsabilité devant incombée aux compagnies ferroviaires! Ensuite, la locomotive de tête avait éprouvé des problèmes. Et le malheureux conducteur Tom Harding qui demandait des assurances sur la suite à donner, s’est fait mal informer. Avec les conséquences horribles que l’on sait. Tout le dossier accablant est là pour plusieurs personnes en autorité qui n’ont rien fait. De la négligence criminelle. Imaginez ensuite ce convoi filant à 105 kilomètres heures dans la municipalité avec accroché à sa suite 63 wagons-citernes chargés de pétrole!
Enquête sur la catastrophe de Lac-Mégantic. Bruce Campbell. Fides 248p. www.groupefides.com
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Quand une certaine humanité aide à juguler le malheur
On connaît le dicton, un malheur ne vient jamais seul. Tom le protagoniste de Rencontres de Jean-Louis Drolet s’est fait successivement floué par des associés et sa femme est allé roucouler dans les bras d’un autre. De quoi vous décourager de la nature humaine. On le serait à moins. Et il arrivera que notre infortuné personnage croisera sur sa route des êtres autrement mieux attentionné qui, chacun à leur façon vont apporté à Tom l’aide dont il avait besoin. Il aura retrouvé la confiance dans la nature humaine. Pour son auteur qui est docteur en psychologie et professeur associé à l’Université Laval la voie choisie du roman s’inscrit dans le prolongement de son essai “La route du sens: l’art de s’épanouir dans un monde incertain”. On peut dire que cette profession envers le genre humain apportera une consolation aux esprits chagrins qui sont toujours prêts à rappeler que l’homme est un loup pour l’homme. Oui peut-être mais pas tous. Tom a rencontré ceux qui lui fallait pour traverser les épreuves.
Rencontres. Jean-Louis Drolet. Le Dauphin Blanc 179p. www.dauphinblanc.com
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Nouvelles d’américains ordinaires
Caroline Guindon vit à Chicago depuis vingt ans. Elle est donc imprégnée de la civilisation américaine et en a fait le terreau de son premier ouvrage de fiction, un recueil de nouvelles qui a pour titre La mémoire des cathédrales la métaphore des temples du Moyen-Âge pour signifier que des individus veulent s’inscrire dans la durée. On a dix-neuf cas d’espèces. Des êtres qu’elle a créé certes, mais qu’elle laisse évoluer, les examinant tel le ferait un entomologiste pour des fourmis. Mais mieux, elle sonde les âmes à merveille. Le passage terrestre c’est tout de même quelque chose qui vaille la peine qu’on s’y arrête. On a bien aimé celle de cette poète face au réalisme de la maternité. Bref de beaux petits bijoux bien ciselés. Peut-être cela vous donnera t’il le goût de juger vos semblables autrement.
La mémoire des cathédrales. Caroline Guindon. Lévesque éditeur 152p. www.levesqueediteur.com
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A la découverte d’une afro-américaine hors norme
Peter Bagge un bédéiste inspiré a trouvé un sujet en or, à savoir de faire en bande dessinée la biographie de Zora Neale Hurston (1891-1960) qui a été un pilier du mouvement la Renaissance pour Harlem dans les années vingt. Descendante d’esclaves bien entendu, elle a réussi le rare exploit dans sa condition de noire à vivre exclusivement de ses écrits. C’était une femme allumée, extravagante au plan vestimentaire et qui fumait comme ce n’était pas permis. Étrangement, elle qui militait pour la fierté de la culture afro-américaine a été très souvent conspuée par ses pairs de couleur. Particulièrement quand elle fut accusée injustement accusée de pédophilie sur un garçon, fils de sa logeuse. Une histoire si odieuse qu’elle a eu beaucoup de difficulté à se dépêtrer, abandonnée à son sort par ses compatriotes noirs. Elle a songé même à mettre fin à ses jours. Mais c’était une battante et elle a repris le dessus. Elle ne faisait pas mystère de son goût des amants plus jeunes qu’elle, audace qui même aujourd’hui fait jaser. Elle est morte complètement démunie. Cette écrivaine est maintenant réhabilitée grâce entre autres au travail de Bagge. La grande écrivaine Toni Morrison n’hésitait pas à la comparer comme “l’une des plus grands écrivains de notre époque”.En fin d’ouvrage on a une galerie de tous les personnages qui ont gravité dans sa vie, et on découvrira des bibittes rares dans la communauté black de son temps.
Fire! L’histoire de Zora Neale Hurston. Peter Bagge. Nada 119p. www.nada-editions.fr
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Un roman en forme de réquisitoire sur le sort des femmes algériennes
Nassira Belloula est ressortissante algérienne établie à Montréal avec sa famille en 2010. Elle nous offre un beau roman mais dur J'ai oublié d'être Sagan où le personnage principal est une jeune fille algérienne qui va trouvé en prof de français un mentor en tout, même pour l'amour. C'est lui qui l'introduira à Françoise Sagan. Mais cette liaison et une grossesse en prime suffisent pour être l'objet même du déshonneur. Ça c'est pour la toile de fond. Et ce que la romancière dit de cette situation se déroule dans les années 70-80. On prend conscience que le féminisme s'est arrêté aux portes du pays. Que la tradition domine de toutes ses forces. La femme de lettres a ce talent de montrer par le menu l'oppression que les algériennes subissent encore de nos jours. Pour ne pas bouder votre plaisir on ne vous dira ce qu'il va advenir de la fille honnie par son milieu. Les ceux et celles qui sont interpellés par la condition féminine doivent impérativement lire ce livre.
J'ai oublié d'être Sagan. Nassira Belloula. Hashtag 108p. www.editionshashtag.com
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Et si c'était chez les femmes que se trouvent les réponses ?
Pour souvent mille et une raisons on se fait du mouron, se demandant comment se dépêtrer de telle ou telle situation. Parfois les problèmes rencontrés sont inextricables, comme si ça n'arrivait qu'à soi. C'est là que l'Histoire, la grande comme la petite peut être d'un précieux secours. Et plus encore du côté de femmes singulières qui ont été confrontées à des épreuves et qui sont passées au travers. Joue-la comme Cléopâtre est une proposition originale de Mmes Elizabeth Foley et Beth Coates qui se sont dites, pourquoi ne pas aller voir du côté des femmes de renom, question de voir à quoi elles ont eu affaire dans leur existence et de quelle manière elles s'en sont sorties. Et il n'y a pas que des célébrités. Si on trouve une Mae West et une Agatha Christie, pour ne nommer que ces pointures, que dire des George Eliot, Grace Hopper, Fanny Cochrane Smith, Wang Zhenyi parmi lesquelles ont peut puiser des enseignements de vie étonnants. C'est aussi la réhabilitation de noms qui nous sont inconnus aujourd'hui et qui chacune, ont marqué leur environnement, voire leur époque.
Joue-la comme Cléopâtre. Elizabeth Foley et Beth Coates. Denoël 377p. www.denoel.fr
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Des nouvelles de chez Pierre Tisseyre
La maison d'édition Pierre Tissyere qui a plus de 70 ans d'existence sait être innovante. A preuve, elle a peut-être donné naissance sans le savoir au roman écologique. Pas étonnant quand on sait qu'à la barre se trouve Charles Tisseyre le monsieur "Découvertes" à Radio-Canada et ardent défenseur de l'environnement. C'est donc un petit livre destiné au créneau jeunesse qui a pour titre Requiem pour Martha de Daniel Mativat. Il se met en scène avec sa petite-fille Adèle tous deux ornithologue amateurs. Le grand-père raconte à sa protégée une bien triste histoire, celle de la disparition de la tourte voyageuse dont le dernier spécimen, prénommé Martha, a quitté la surface de la Terre en 1914 dans un zoo américain. Quelle perte quand on pense que l'on dénombrait jusqu'à 100 millions de ces volatiles qui nichaient dans le nord-est de l'Amérique du Nord. Adèle reçoit de la sorte un magnifique exposé sur la nécessité de protéger la faune, sinon d'autres oiseaux, mammifères et insectes risquent de disparaître à jamais.
Pendant de temps Daniel Lessard qu'on a connu longtemps correspondant à Radio-Canada et commentateur, sait très bien occuper sa retraite depuis sa reconversion comme écrivain. Il nous arrive avec La dalle des morts. Il s'est inspiré d'un fait authentique qui s'est déroulé entre 1938 et 1946 dans la paroisse du petit village de Saint-Léon de Standon en Beauce. Qui a été l'occasion d'une guerre déclarée entre le curé de l'endroit et ses paroissiens. L'objet du litige, le déménagement du cimetière. Le romancier s'est autorisés de petits ajouts fictifs. Mais pour le reste c'est la stricte vérité des faits. Qui montre hors de tout doute, l'emprise toxique de l'Église catholique dans la société québécoise et qui entérine qu'il y a bien eu une grande noirceur, n'en déplaise aux révisionnistes. Lessard a fait précédé sa rédaction d'une bonne recherche pour bien restituer cette époque qui semble relever de la préhistoire. Mais c'était hier et on dit que des gens en ressentent encore des séquelles. C'est écrit avec une maestria qui force l'admiration.
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Le coin spiritualité et religion
L'arrivée des trois titres qui suivent chez Novalis inaugure une nouvelle rubrique "Le coin spiritualité et religion" pour la raison qu'il se publie énormément d'ouvrages sur ces domaines qui interpellent les lecteurs sur les interrogations qu'ils peuvent avoir sur la Foi et les institutions religieuses. Ainsi on évitera le dispersement de ces ouvrages dans nos colonnes et favorisant en même temps leur traçabilité. Donc un premier titre Comment l'Amérique veut changer de pape. L'auteur en est Nicolas Senèze correspondant du quotidien La Croix et vaticaniste réputé. Il met en lumière les vives tensions qui opposent la Conférence des évêques américain au Saint-Siège. C'est qu'il y a une frange de droite, voire d'extrême-droite qui ne gobe pas les vues novatrices du titulaire actuel du trône de Saint-Pierre, qualifié de trop réformiste. En plus, sacrilège pour des américains où le véritable dieu est celui du dollar, le Souverain pontife s'en prend au néo-libéralisme capitaliste! On s'agite donc en coulisse pour orchestrer un conclave qui mettra en place un successeur au pape François qui épousera leurs vues sur la conduite des affaires de l'Église. Un chapitre intéressant c'est la présence d'homosexuels à la Curie qui divise, le pape temporisant sur la réalité des faits et l'épiscopat américain qui agite l'épouvantail. C'est tr bien documenté, qui nous rappelle que l'Église est bien le fait des hommes, avec surtout beaucoup de faiblesses.
Jacques Otis est prêtre retraité du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Il a été beaucoup impliqué en éducation de la Foi, tant auprès des jeunes que des adultes. Et il persiste et signe avec Entre l'âme et l'esprit. Il ressent sans doute ce besoin qu'ont les gens de chercher des réponses à leur quête spirituelle. Ce qu'il propose c'est une vie spirituelle en quatre saisons. Les deux pieds sur terre il cite un scientifique de sa connaissance qui disait que l'essentiel ne s'enseignait pas. Et que lui malgré la pléthore d'ouvrages en ressourcement spirituel sentait le besoin de partager son bilan de vie. C'est sa petite contribution aux êtres qui magasinent leur spiritualité et qui considèrent que ce n'est pas dans l'église, le temple, qu'ils vont trouver la Lumière. Il a choisi la forme des saisons pour exposer son plan de transmission qui s'élabore ainsi: la saison du désir et de la recherche de Dieu, celle de la rencontre avec Dieu, celle de la Foi et de la relation vivante avec lui et enfin la saison des récoltes, celle de la mission et de l'engagement.
Et un peu dans le même registre Demain l'Église c'est un ouvrage écrit en collectif. Et les contributeurs se sont comme donné le mot pour trouver de l'apaisement auprès de ceux qui ont un contentieux envers l'institution catholique, en soulignant ce que veut dire la communauté des croyants. Un des contributeurs Sébastien Bergeron a un titre pour son chapitre qui donne le ton d'ensemble "De l'humaine amertume à la divine espérance". Le sous-titre du livre est d'ailleurs "Lettres aux catholiques qui veulent espérer". Et Bergeron a cette transparence en déclarant que l'Église romaine n'est plus une mission mais une administration. Une fois ce constat établi, on fait quoi ? C'est toute la matière du contenu.
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Deux paumés financièrement montent un coup
Feel good de Thomas Gunzig devrait être assuré d'un bon lectorat. Pour la raison que l'histoire qu'il raconte, celle d'une femme et d'un homme désargentés qui tentent à tout prix de s'en sortir, va toucher droit au coeur de pas mal de gens pour qui le crédit a remplacé l'épargne, tellement les sous ne sont pas au rendez-vous. Elle, elle s'appelle Alice. Elle a vu sa mère bosser et connaître une vie économiquement précaire. C'est ce qui lui arrive aussi avec son statut de mère monoparentale. Sa route va croiser celle de Tom, un écrivain infortuné. Mais auparavant elle a kidnappé un bébé dans une crèche de riches, espérant le fruit d'une rançon. Mais à sa grande déconvenue, elle restera prise avec le bébé sur les bras. Donc le Tom en écoutant cette histoire rocambolesque croit tenir une histoire a succès. Au final c'est plutôt elle qui va écrire le récit de cette aventure sous sa supervision. Deviendra t-il le best-seller attendu qui les sortira de la mouise ? On vous laisse la surprise. La beauté dans tout ça c'est que l'auteur parvient à bien décrire le désarroi qui s'empare de gens qui n'ont plus un euro vaillant devant eux. Du Zola pour notre époque où la misère porte des masques mais qui est toujours présente.
Feel good. Thomas Gunzig. Au diable vauvert 398p. www.audiable.com
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La paix économique un concept grenoblois pour humaniser le travail
Loïck Roche est bardé de certifications, dont deux doctorats, un en psychologie et un autre en philosophie. Il dirige la Grenoble École de Management (GEM) à qui l'on doit le concept de paix économique. C'est une proposition radicale de renouvellement de la façon de manager une entreprise. Encore hélas, on en est à une administration à la verticale qui ne tient pas compte de la base. Avec l'idée de paix économique, il est question de donner du sens au travail. Que ce soit un travail vivant où le travailleur a le sentiment d'être utile et surtout considéré. Sans doute l'accroissement de la détresse au boulot a été le signe annonciateur qu'il fallait revoir ses méthodes. Cette théorie de la paix économique, vous la trouverez détaillée dans cet essai Manager, le migrant et le philosophe. Ce sont des chroniques que Roche a rédigé au fil du temps pour expliciter sa pensée. En conclusion il parle de faire du travail une passion, de sorte qu'on aime tellement ce qu'on fait qu'on ne changerait pas de fonction pour rien au monde. On est loin du compte bien entendu, mais il est permis d'espérer. Une lecture que devrait s'imposer tout patron, petit ou grand cadre.
Manager, le migrant ou le philosophe. Loïck Roche 141p. Presses Universitaires de Grenoble. www.pug.fr
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Sur la triste vie de Judy Garland
Habituellement les biographes français qui traitent de personnalités américaines font un travail un peu bâclé, se contentant de reprendre ce qui a été écrit ailleurs et en faisant une sorte de synthèse. Pour cause de faute de moyens sans doute. Mais il y a des exceptions comme Bertrand Meyer-Stabley et Bertrand Tessier. Ce dernier nous arrive avec la vie de Judy Garland sous-titrée "splendeurs et chute d'une légende". Quelle triste vie que celle de l'interprète légendaire d'Over the rainbow, la chanson-thème du Magicien d'Oz, film qui sera la source de tous ses malheurs et qui provoquera sa mort prématurée à 47 ans. C'est que pour parvenir à produire dans "l'usine à rêves" de la MGM on vous droguait pour tenir le coup à 5 heures du matin, heure matinale de convocation aux studios, et cachets de Seconal pour parvenir à vous endormir et lutter contre l'insomnie. Conséquence, elle en développera une dépendance de très haut niveau. Une vie à 100 mille à l'heure, de la vraie défonce où on croyait parfois qu'elle n'en réchapperait pas, et hop elle ressuscitait sous vos yeux. Mais sa pauvre anatomie ne pouvait tenir le coup bien longtemps. Ainsi on la retrouvera assise sur un siège de toilette, le corps ballant vers l'avant, morte d'une overdose. Le biographe a réussi à survoler cette vie intense en quelques chapitres éclairants. On ne peut pas ne pas penser à Édith Piaf dont les similitudes sont nombreuses. Vous allez adorer cette lecture tout en ayant un peu de tristesse à voir cette vie gâchée par faute de réel amour. Et on ne vous a pas parlé de sa mère...
Judy Garland. Bertrand Tessier. l'Archipel 274p. www.editionsarchipel.com
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Le fils du curé Labelle nous écrit
Comme titre accrocheur on ne peut trouver mieux. En fait le fils du curé dont il est question est Raymond Desmarteau fils du comédien Paul Desmarteau qui incarnait le curé Labelle dans Les belles histoires des Pays d'En-haut à la télévision de Radio-Canada. Le fiston a fait une longue carrière à la radio de Radio-Canada comme animateur, notamment au service international. Il écrit aussi et Chroniques du bout de ma rue est son second livre paru aux éditions GID. C'est un petit bouquin où l'auteur revient sur des pans de sa jeunesse à Boucherville. Étonnamment il n'est pas question de son illustre père. Par contre ce qu'il a vibré pour sa bellissime cousine Marie qui a droit à un chapitre à elle seule. C'est un peu comme de l'écriture automatiste avec pleins de flash. Comme si il ouvrait un album photo et nous en commentait le contenu. Un zeste de nostalgie dans l'air.
Chroniques du bout de ma rue. Raymond Desmarteau. GID 122p. www.leseditionsgid.com
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Les trésors de Portneuf
La collection "Curiosités" aux éditions GID compte désormais un opus de plus avec Curiosités de Portneuf de MM. Pierre Lahoud et Denis Robitaille qui font autorité dans le recensement de notre patrimoine. Les qualificatifs nous manquent pour honorer ces deux passionnés des trésors de la Belle Province. Cette fois donc c'est dans la région de Portneuf que nous sommes conviés, qui recèle à son tour de belles découvertes à faire. Vous avez entre autres cet espèce de château né de la folie d'un antiquaire, Armand Proteau qui avait rescapé des pièces architecturales provenant de la démolition de maisons victoriennes rue Grande-Allée à Québec lorsqu'on les a démolies pour faire place aux affreux bunker de style "Robert Bourassa". Puis à Neuville, qui n'a pas entendu parler du fameux maïs qui a une appellation d'origine contrôlée tellement il est fameux. Ensuite avez-vous entendu parler du sculpteur Louis Jobin, qui s'est a produit énormément de statues religieuses. Il jouissait de son vivant d'une, excusez-le je de mot facile, sacrée réputation. Sauf que si Jésus a dit que quiconque le suivait ne manquerait de rien, lui est mort dans le dénuement. Puis vous avez le fief de Saint-Casimir qui a vu naître le poète Alain Grandbois. Autant de faits intéressants au possible qui nous donne le goût de filer là bas à la première occasion.
Curiosités de Portneuf. Denis Robitaille et Pierre Lahoud. GID 220p. www.leseditionsgid.com
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Tombeau pour un valeureux soldat
Le livre fait environ un peu plus de cent pages, mais ce n'est pas l'épaisseur des pages qui compte ici, mais le densité du propos que l'on trouve dans Les larmes de la guerre que signe Jimmy Daraîche. Il rappelle le souvenir de son grand-oncle Léon Gagné soldat appartenant au régiment de la Chaudière qui s'enrôla avec enthousiasme pour redonner la liberté à l'Europe. Il participa au Débarquement de Normandie. Jimmy rencontra son héros en 1994 pour amasser le plus de notes possible. Hélas son sujet mourra à 89 ans avant même d'avoir pu lire le récit de ses exploits. Une rue porte son nom dans le village de Rots en Basse-Normandie, c'est peu dire. Fait étonnant, Léon Gagné apparaîtra en songe `son petit-neveu l'enjoignant de terminer son travail et lui annonçant par la même occasion le décès à venir de son frère, le grand-père de l'auteur et parrain. Ce qui se produisit en effet! Ce devoir de mémoire pourrait porter le titre de tombeau comme on désignait à l'époque des Lumières une création rendant hommage à un défunt. Ce livre vaut cent pierres tombales.
Les larmes de la guerre. Jimmy Daraîche. GID 109p. www.leseditionsgid.com
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Un bras droit du curé Labelle
Certainement que le nom de Joseph Bureau ne vous dira rien. C'était un explorateur officiel en titre mandaté par nul autre que le curé Labelle pour repérer les terres arables sur le territoire du Québec. Toute une mission. Notre homme s'est promené partout, des Laurentides bien entendu mais au Lac-Saint-Jean autant que sur le fleuve Churchill au Labrador, territoire que nous revendiquions alors, de même le Témiscamingue et la Gaspésie. Et on peut imaginer les conditions de déplacement sans les infrastructures d'aujourd'hui. Journaliste au quotidien Le Soleil de 1973 à 2009, Robert Fleury retrace cette vie hors du commun. Il faut voir les photos qui parsèment le livre, notamment une où on voit le fameux curé Labelle avec soutane et haut de forme! La mission que se donnait le valeureux homme de Dieu était de stopper l'exode des nôtres qui peinaient ici et qui étaient attiré par les usines de la Nouvelle-Angleterre. On cherchait donc pour eux des terres qui pouvaient assurer des lendemains qui chantent. Quand même un million de québécois s'expatrieront chez nos voisins du sud sur une période de cent ans. Toute une épopée revit sous nos yeux.
Joseph Bureau explorateur officiel. La colonisation au temps du curé Labelle. Robert Fleury. GID 261p. www.leseditionsgid.com
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Exercice de style à partir de Marilyn Monroe et James Dean
C'est admis, le romancier a carte blanche pour divaguer comme il veut au gré de ses inspirations. On ne lui en fera pas grief. C'est le cas de Manon Labrie qui s'autorise des pages à partir de ce qui a pu se passer entre Marilyn Monroe et James Dean ces deux icônes du cinéma hollywoodien qui connaîtront tous deux des destins tragiques. Elle situe l'action alors que les deux acteurs fréquentent l'Actor's Studio à New York. Elle s'investie en eux, leur prêtant des réflexions possibles. Ça donne Marilyn & James livre inclassable qui a parfois des allures de poésie en prose, en raison des emportements lyriques qui peuplent les pages.
Marilyn & James. Manon Labrie. GID 144p. www.leseditionsgid.com
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Sur l'implantation des réfugiés acadiens en sol québécois
Si il a été beaucoup question de la Déportation des acadiens et leur migration vers les États-Unis, on ne s'est pas trop demandé comment le Québec a été bénéficiaire du retour de nombreux acadiens qui ont choisi de s'enraciner dans la Belle Province. Beaucoup s'établirent autour du Lac Saint-Pierre ou à Yamachiche. Pour savoir de quoi il en retourne vous avez un beau roman de Monique Michaud "Premières saisons en Petite-Cadie". L'auteure et son conjoint ont tous deux des ascendants acadiens. Les Roy, Garceau, Bastarache, Lord, Landry, Melanson et Pellerin sont tous des patronymes avec du sang acadien dans les veines. Ce livre pourrait faire en passant l'objet d'une belle télésérie car il y a dans ces pages de quoi nourrir de belles heures au petit écran.
Premières saisons en Petite-Cadie. Monique Michaud. GID 218p. www.leseditionsgid.com
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Trois arrivages dans la collection 100 ans noir sur blanc
Aux éditions GID la collection "100 ans noir sur blanc" est le fleuron prestigieux chez cet éditeur. Qui permet avec nostalgie de revoir en images une localité sur cent ans. Généralement on s'arrête à 1962. Trois nouveaux titres viennent enrichir le corpus. D'abord avec Bernard Genest sherbrookois d'origine Sherbrooke dans le courant de la prospérité. Cet ethnologue qui a travaillé au ministre de la Culture du Québec a inventorié notre patrimoine ethnologique, était dans son élément. Que de choses émouvantes à regarder, comme la quincaillerie J.S. Mitchell assez imposante qui n'aurait pas fait mauvaise figure face a un RoNa de quartier. La compagnie J.J. Mathieu qui fabriquait le célèbre sirop Mathieu contre la toux et que nos aïeux connaissaient bien, bien établie dans la ville reine de l'Estrie. Les inondations ? Rien de nouveau, a preuve celle de 1942 où la rivière Saint-François sortit de son lit. Ailleurs c'est un magnifique corbillard d'apparat très impressionnant. On apprend que la première voiture a gazoline au Canada a vu le jour dans cette ville quelques mois après celle d'Henry Ford. Et que dire de la photo mais alors très officielle du premier maire de Sherbrooke, le lieutenant-colonel George Fredericnue protocolaire. A l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul une photo saisissante prise dans la salle de cours d'anatomie avec cadavre a la clé. Et l'immense usine de la Dominion Textile.
Allons suivre maintenant suivre l'invitation qui nous est faite par Pascal Alain de revivre en sa compagnie les riches heures de La Baie-des-Chaleurs. L'auteur s'est beaucoup impliqué dans la vie muséale de la région gaspésienne. On commence par une photo d'intérieur d'une maison locale en 1950 avec toute une équipée, Lida Moser qui a fait beaucoup de photos de la région, Paul Gouin délégué culturel de Maurice Duplessis, l'historien tout jeune Luc Lacourcière et Félix Antoine-Savard. Une exploration toute ethnographique des lieux. Puis une photo d'Arthur Buies, celui qui fut secrétaire du curé Labelle et réputé polémiste. Elle a été réalisée en 1895 alors qu'il passait dans la Matapédia. Une photo touchante, une classe d'école de rang à Bonaventure en 1910, la classe de Mlle Langlais. Puis un cliché où on sort un cercueil d'une résidence en 1939, époque où on exposait nos morts dans les maisons. Deux photos de pointures politiques qui chacun ont marqué leur temps, Gérad D. Lévesque qui longtemps a été celui qui a siégé le plus longtemps à l'Assemblée nationale du Québec et Bona Arsenault. Faut pas rater cette escouade de ce qu'on appelait la police provinciale en 1952 ancêtre de la Sûreté du Québec, tordant. Il y a une illustration datant de 1958, véritable peinture en soi qui montre un attelage tirant son chargement de bois sur un pont. L'image est magnifique. A travers ces pages il y a une large place aux chemins de fer avec des photos où on voit des passages étroits qui font un peu frémir. Puis un document rare vers 1880 montrant la princesse Louise, fille de la reine Victoria et épouse du marquis de Lorne gouverneur-général du Canada.
Et un autre album de trésors iconographiques, La Haute-Saint-Charles réalisation de la Société d'histoire de la Haute-Saint-Charles. Encore là on est ébaubi devant ce qu'on révèle. Dans les premières pages une photo d'une vieille maison qui n'est pas loin d'avoir l'air d'une grange. Et cette grosse bagnole qui servait de véhicule pour la boulangerie. Ça consommait ces gros bolides. Un instantané de 1944 nous fait voir une centrale téléphonique a Loretteville en 1944 et le texte nous décrit comment on pouvait acheminer un appel. Des années lumières de nos téléphones intelligents de l'ère numérique. Puis la région s'était faite une spécialité dans la ganterie. On était passé maître dans l'art de confectionner de beaux gants de cuir. Quelle époque.
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Le coin Miam miam
Aux éditions Pratico nous parvient deux titres qui vont compléter votre bibliothèque culinaire. Le premier Simplement chic de Cassandra Loignon (patronyme fort à propos). Cette vedette des réseaux sociaux s'est donné le pari que nos soupers en semaine soient comme autant de samedis soirs. Elle a divisé ses recettes selon des thématiques continentales. Il y a de sacrées belles propositions. Toute résistance est vaine devant cette trempette chaude ux artichauts, ou sa soupe mexicaine maison en passant par la salade thaïe, vinaigrette au lait de coco et arachides ou bien pour les dents sucrées une bagatelle aux fraises, recette maternelle imbattable.
Puis dans la série "Les plaisirs gourmands de Caty" place est faite aux Soupes-repas. Là c'est l'imagination au pouvoir pour ces soupes d'origine asiatique, plus bio que ça tu meurs, et qui sont nutritives en diable tout en étant légères. Nous on ne dirait pas non à cette soupe "pad thaï" aux nouilles. Tout comme on goberait volontiers cette soupe aux pois, jambon et érable. Comme quoi le choc des cultures est toujours possible. Elle sont faciles de préparation et procure un sentiment de satiété.
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Le coin santé physique et psychique
On se souviendra longtemps de la performance de l'acteur Pierre Richard dans le film qu'il réalisa et interpréta le premier rôle "Je suis timide mais je me soigne". C'était désopilant. Dans la drague comme au boulot, on n'en a que pour la performance. Mais que faire pour trouver l'âme soeur lorsque l'on rougit à rien ? Lisez alors ce petit pamphlet drolatique Guide de survie sexuelle aux éditions Tabou par Flore Cherry et Guennièvre Suryous. Ce sont de sacrés bon coachs qui ont fait le tour de toutes les situations.
La féministe et activiste américaine Camille Paglia qui, l'a t'on oublié est historienne d'art à la base, n'a pas baissé la garde pour favoriser l'harmonie entre les hommes et es femmes. L'an dernier, elle faisait paraître Femmes libres hommes libres dont nous avons la traduction française aux Presses de l'Université Laval qui nous donne un cours magistral et simple qui reprend l'historique de la guerre des sexes, la naissance du féminisme, en même temps qu'un tour d'horizon sur le sexe, le genre (sujet très d'actualité) et le féminisme. Rien de revanchard et c'est ce que le lecteur mâle appréciera.
Aux éditions du Dauphin Blanc deux titres. Vous avez Isabelle B. Tremblay qui présente Les chemins de l'âme. Elle nous a donné par le passé "Médium malgré moi!". Dans ce dernier livre que nous avons présentement il est question de la réincarnation dont elle prend bien soin de préciser que ce n'est pas une sornette du Nouvel Âge. Elle part de notre incarnation à notre réincarnation. Car si on s'arrête bien on se préoccupe beaucoup sur la vie après la vie, mais sait-on interrogé sur ce que nous étions avant de naître ?
Dans le registre de la croissance personnelle c'est Luc Côté qui s'intéresse à tout ce qui touche à l'âme. Assez pour que cet analyste en informatique couche sur papier ses certitudes qui ont pour titre Retrouver son espace intérieur. Il définit à sa façon ce qu'est l'âme. Que pouvons nous faire pour influencer notre destinée. C'est en fait comme l'indique le sous-titre un réel dialogue avec notre âme. Toujours dans l'optique du connais-toi toi même.
Enfin, aux éditions Budo de maître Hiroo Mochizuki voici Le Budo en héritage. Cet homme pour la petite histoire, a été le tout premier à enseigner le karaté en France. C'était en 1957. Âgé de 83 ans (le croiriez-vous sur la photo de la couverture) c'est un descendant de samouraïs. Ce beau livre magnifiquement illustré, est la biographie de ce sage qui commande le respect. Il livre ses souvenirs avec beaucoup d'humilité. Et fait à noter, l'ouvrage est présenté dans les deux langues, en français et en anglais. Pratique pour ceux et celles qui veulent parfaire la maîtrise de la langue de Shakespeare. Ce livre lui avait été demandé par nombre de personnes qui souhaitaient connaître ce que fut ce parcours singulier.
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