- LIVRES SEPTEMBRE 2020 -
 
 

 


Trois titres forts chez le Marchand de feuilles

L’éditeur Marchand de feuilles entreprend une rentrée en force avec trois titres qui, chacun dans sa sphère ne manquent pas d’intérêt. A commencer par cet essai de la journaliste torontoise Kelli Maria Korducki qui signe une brillante analyse de la vie contemporaine du couple hétérosexuel Pas facile. Le titre, donne la tonalité de l’ouvrage. Elle passe en revue les interactions sociales sur la dynamique du couple. Comme lorsque l’on a tenté de faire de la femme la reine du foyer. Et que bien qu’elle soit appelée à exercer un emploi sur le marché du travail, se sentait coupable de ne pas en faire autant que sa propre mère. Comment l’ancien magnat John D. Rockefeller a puisé six millions de dollars de sa poche au début du vingtième siècle pour combattre la prostitution. En fin de lecture c’est à se demander si homme et femme ne sont pas des planètes réellement opposéeset qui, pour les unissent suppose une montagne de compromis.

Puis sous le nom énigmatique de Daphné B voici Maquiilée. Cette poétesse et traductrice littéraire y va elle aussi d’un essai consacré cette fois au maquillage. Sujet singulier, et qui pourtant comme elle le souligne plus loin dans ces pages, n’a jamais été sérieusement étudié. Elle se rappelle que sa mère, qui elle même se mettait du rouge à lǜres chaque jour qu’elle sortait, avait traité sa fille de genre de pute la première fois ou cette dernière s’était essayée au maquillage. Ça marque les esprits. En même temps, c’est une radiographie des réseaux sociaux, notamment Instagram et le phénomène des youtubeuses. Un livre qui fera référence sur l’état de notre monde.

Et voici Julie Dugal qui entre en littérature avec Nos forêts intérieures. Elle nous présente Nathalie, une femme avec un désir d’enfant, qui en aura un d’ailleurs. Mais au lieu de répondre aux diktats formatés de la société, elle se voit collée à la nature, avec ce désir de liberté infini. De longs passage sont consacrés à la lutte contre son corps qui fait des siennes, notamment des champignons récurrents dont elle ne sait plus comment se débarrasser. La beauté de ce premier opus, c’est l’exposition de la réalité terre à terre, en même temps qui n’interdit pas de faire sauter tous les a priori voulus par les conventions sociales. L’auteure a elle-même était jeune au contact de la lnature qui l’a toujours interpelée. Cette nature qui occupe aussi une place dans ces pages. Chapeau pour cette arrivée littéraire. Un nom à suivre.  A ceux qui décernent des prix pour un premier roman, regardez de ce côté-là, elle mérite tous les encouragements.

Enfin, Daniel Grenier et Les constellées.

 

 

 


Du côté de Leméac

C’aurait pu s’appeler “La condition humaine” mais il a déjà été pris par Malraux. La manitobaine Simone Chaput a plutôt choisi celui-ci comme titre de son livre de nouvelles Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ? En gros, tous les personnages réunis ont en commun d’avoir été écorchés au point de se replier sur eux-mêmes, à panser leurs blessures. Donc parce que les autres parents et amis ont failli à la notion d’altérité, cela en conduit à ne dépendre que d’eux-mêmes. Et si finalement c’était la bonne formule ? Car on nous a toujours demandé en somme de vivre pour les autres. A sa manière, l’auteure consacre l’adage que ce qui ne tue pas rend plus fort. Ce qui n’exclue par l’amertume, voire des degrés de douleurs. Mais comme le disait Guitry, lucid e s’il en est, avec des amis pareils on n’a pas besoin d’ennemis. Et finissons par cette autre citation qui va tellement bien à ce livre, celle de Picasso qui dira un jour que finalement c’est bien toujours avec nous-mêmes que l’on est en compagnie. Ceux qui aiment triturer les thèmes sur la nature humaine vont adorer cette lecture d’un réalisme saisissant.

Marianne L’Espérance pour sa part met en scène l’amitié soudée de deux femmes avec Et soudain Maureen. Un premier roman, très fort. Mais une petite mise en garde. Si vous vous contentez de lire la quatrième de couverture, il est écrit que Maureen bat un garçon jusqu’à le rendre sourd et que ce fait va déclencher  l’émerveillement de Tara la narratrice. Vous aurez l’impression que la violence peut-être source d’admiration. Ce n’est pas le cas. Simplement que Maureen réglait le compte d’un de ses gosses qui veut faire la loi dans la cour d’école. Ce que Tara va donc admirer c’est la fille forte qui ne s’en laisse pas imposer. Et tout au long du roman, Tara narre les soubresauts de leur relation. Elle est vraiment spéciale cette Maureen. Il y aura des moments de séparation, mais elles vont toujours se retrouver. Jusqu’au jour où une étrange noyade va changer la donne. On ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir, mais comme dit souvent quelqu’un de notre rédaction, on ne connaît quelqu’un que demain, surtout le surlendemain. Et ça n’a jamais été ici aussi vrai. On l’a dit plus haut, c’est un texte très fort et une étude psychologique sur le tréfonds de l’âme humaine.

David Homel débarque avec Le vide sous mes pas une autobiographie centrée sur l’accident dont il fut victime en Espagne, alors qu’il n’a tout juste que dix-huit ans. Un un faux pas, le retrouvera désarticulé quelques mètres plus bas, au fond d’un ravin, dans le lit d’un ruisseau. Commencera alors une longue réadaptation. Et c’est ce qu’il nous partage, en analyste de sa propre évolution. Il le résume un peu d’entrée de jeu, en disant qu’il était devenu vieux avant l’heure. Il devra puiser en lui-même pour trouver le renoncement au mal de vivre et le contentement de ce qui lui restait de patrimoine physique. Ce sont également des réflexions pertinentes sur le vieillissement. Il écrit sans ambages sur son rapport au sport et à la libido. Que fait-on quand on est diminué physiquement ? C’est un formidable livre sur le courage et le triomphe de la volonté.  Que nous recommandons à ceux qui se plaignent du moindre petit bobo.

 

 

 


Méditations de Trenet en prison

Olivier Charneux est parti d’un fait divers pour écrire Le prix de la joie. En effet, le 12 juillet 1963 à Aix-en-Provence on procéda à l’arrestation de Charles Trenet pour avoir eu des relations sexuelles avec une personne de son sexe de moins de vingt-et-un ans. Il séjournera en tôle vingt-huit jours et sera relaxé. La presse de l’époque dont le quotidien La Marseillaise écrivit même que le compositeur et interprète de “La mer” organisait des ballets bleus à domicile. Trenet avait cinquante ans à cette époque. Même des années plus tard au micro de Radioscopie de Jacques Chancel qui voulait revenir sur ces moment douloureux, l’artiste semblait mal à l’aise et fit une pirouette pour que l’on passe à autre chose. Visiblement il était encore affecté. C’est que suivant cette affaire, Trenet connu une traversée du désert qui dura quinze ans, boudé par le milieu artistique et un certain public. Dans l’épilogue l’auteur montre comment notre homme se ressaisit pour obtenir sa réhabilitation. Charneux revient sur ses faits. Comment a t-il été inspiré ? C’est qu’un jour en famille, tandis que Trenet passait à la télévision, on ne s’était pas gêné pas parmi les siens de le traiter de tapette. Et le garçon qu’il était de se demander ce qui lui valait tant d’hostilité. Il s’est donc mis dans la peau de Trenet ses jours de geôle. Un bel exercice de style qui rend compte de l’injustice dont il fit l’objet. Et une réflexion de même sur la moralité publique et les droits qu’elle s’accorde de juger les autres.

Le prix de la joie Olivier Charneux. Séguier 143p.   www.editions-seguier.fr

 

 

 


Intelligence artificielle et immortalité

Imaginez Céline Galipeau la cheffe d’antenne du Téléjournal de Radio-Canada qui serait en même temps une auteure de thrillers comptant des millions de lecteurs à travers le monde. Eh bien c’est ce qui se passe avec José Rodrigues dos Santos qui présente tous les soirs le 20H. au Portugal depuis un quart de siècle. Il n’a pas connu l’épreuve de la page blanche pour sa dernière ponte Immortel qui gravite autour des recherches en intelligence artificielle, sujet de l’heure. Et une des recherches non avouée est de...vaincre la mort. Ça c’est du concret. Maintenant il a inventé un chercheur chinois qui sera fier de présenter deux bébés génétiquement modifié, et qui disparaîtra par après mystérieusement. L’agence de recherche avancée de la Défense américaine se mettra en quête de retrouver le disparu. On saura par la même occasion ce qu’a en-tête le projet chinois. Un grand thriller où le romancier est au zénith de son talent.

Immortel J.R. dos Santos. HC éditions Hervé Chopin 558p.   www.hc-editions.com

 

 

 


Un catalogue de 1000 mini-tatouages

Vous venez d’acquiescer à l’idée d’être dans l’air du temps et de vous accorder un tatouage mais pas trop évident toutefois. Et quel thème choisir ? Voici un guide avec une autorité en la matière Rebecca Vincent qui est artiste tatoueur au studio Parliament Tattoo à Londres. Elle exerce son art depuis sept ans et est la première étonnée qu’elle puisse en vivre. Et ce qui la passionne au-delà de ses réalisations c’est la qualité d’échange avec les clients. Elle a porté elle-même son premier tatouage alors qu’elle avait vingt ans. Elle nous livre pas un mais 1000 sujets de Mini-tatouages avec les sujets les plus sages comme les plus fous. Et si vous ne trouvez pas votre compte dans ces dessins c’est que vous avez un sérieux problème.

Mini-tatouages Rebecca Vincent. Pyramyd 192p.     www.pyramydeditions.com

 

 

 


Un grand avocat parisien parle de racines et de sa profession

L’Hexagone compte de grands avocats. Jean-Pierre Versini-Campinchi fait partie de ceux-là. Il a senti le besoin de se raconter. D’habitude les disciples de Thémis aiment bien, tels des coqs, évoquer leurs grands succès judiciaires, moins de leurs ratés. Cela ne gêne pas outre-mesure Campinchi qui s’y penchent pour en tirer ses propres conclusions. Mais il a surtout voulu traiter de ses racines. Il ne voulait pas tomber dans l’autobiographie classique, mais il y a un tel métissage familial et géographique dans son existence, qu’il ne pouvait pas passer à côté du “Il était une fois”. Imaginez un père polyamoureux et faux-monnayeur avec par contre un grand-père magistrat. Il y a toute une colonie de personnages hauts en couleurs qui ont gravité autour de lui et qu’il rend compte avec un grand talent de conteur. Papiers d’identités a été écrit dans une certaine petite souffrance, lui qui même pour sa profession n’aimait pas dépasser dix pages de compte-rendus. Mais il s’est donné le coup de pied nécessaire et cela donne un ouvrage palpitant, surtout sur le thème des communautarismes, sujet bien à la mode.

Papiers d’identités Jean-Pierre Versini-Campinchi. Cerf 302p.     www.editionsducerf.fr

 

 

 


Errol Flynn l’éternel délinquant

Chez l’éditeur Séguier qui se fait fort de publier des vies de personnalités iconoclastes, on est dans une magnifique bonbonnière avec la réédition des mémoires d’Errol Flynn publiés pour la première fois en version originale en 1959. Et on raconte que même dans ces pages extravagantes, voire inimaginables vous croyez qu’il a tout dit, hélas non. Mais dans l’immédiat c’est un régal pour qui aiment envoyer tout en l’air. N’était-ce pas lui qui dans une conférence déclara qu’il avait enculer un canard alors qu’il n’avait que douze ans. C’était un soudard qui avait toujours le braquemart disponible. En plus des mauvais coups dont il était l’auteur, comme cette fois où il glissa un serpent dans la culotte d’Olivia de Havilland qui vient de disparaître il y a peu à un âge canonique. Dire qu’il a vécu intensément est en dessous de la vérité. Songez qu’à la fin des années cinquante il devait huit cent quarante mille dollars à l’impôt! Imaginez en valeurs constantes d’aujourd’hui. Ses souvenirs démarrent avec le conflit l’opposant aux frères Warner et où il décida de devenir son propre producteur et acteur avec le personnage de Guillaume Tell. Il perdit presque la même somme. Sans compter Lili Damita son ex qui lui arracha tous les biens matériels possibles en guise de paiement pour arriérés de pension alimentaire non payés. Il est mort à 50 ans, c’est jeune. Mais son souhait a été exaucé, il ne voulait pas disparaître avant d’avoir vécu.

Hollywood incorrect Errol Flynn. Séguier 492p.     www.editions-seguier.fr

 

 

 


Une commode révélatrice du passé

Olivia Ruiz est une chanteuse bien connue dans l’Hexagone, mais très peu au Québec sauf pour les experts chez nous de la chanson francophone. Ils la découvriront toutefois sous un autre jour, puisque la jeune femme a décidé d’entrer en littérature avec La commode aux tiroirs de couleurs. Et faut-il vous le dire tout de suite, c’est une totale réussite. D’abord parce qu’on y croit à cette histoire par le fait que la narratrice parle d’elle à la première personne et on croit la confondre avec la romancière. C’est donc la protagoniste de ces pages qui va recevoir à la mort de la matriarche surnommée Abuela, la fameuse commode, qui intriguait tant, étant enfant et  dont il était formellement interdit d’aller fouiner dedans. Il y avait dix tiroirs en tout, chacun avec sa couleur et la révélation de bien des secrets. Voilà de quoi il est question tout au long pour celle qui s’était longuement interrogée sur ses origines. Comme premier exercice de style c’est une réussite à tous les coups. Voilà un deuxième avenir qui s’engage pour la chanteuse.

La commode aux tiroirs de couleurs Olivia Ruiz. JC Lattès 198p.

 

 

 


Un roman sur le cancer du sein

Ce pourrait être un sujet pénible mais Marie-Hélène Cyr le transforme en un élément de résilience et de réaffirmation de la féminité. Cette ingénieure se passionne pour deux choses, la médecine et l’écriture littéraire. Elle a ressenti aussi beaucoup de compassion pour ces femmes, une sur 500 canadiennes, qui sont confrontés au cancer du sein. Elle a donc voulu faire sa part avec ce roman A cause d’eux dont deux dollars sur chaque exemplaire vendu iront à la Société canadienne du cancer. Son “héroïne” est condamnée a une double mastectomie et une ovariectomie. Il y en a qui s’effondrerait pour bien moins. Elle, non. Des épreuves elle en affrontera, toujours avec grand courage. Elle a la résilience dans son ADN. C’est un roman certes, mais qui donnera beaucoup de tonus à ceux qui passent par là, pour ce type de cancer ou pour tout autre. Ou des gens qui vivent au quotidien avec des personnes atteintes par ce mal exponentiel. C’est écrit avec l’encre du coeur.

A cause d’eux Marie-Hélène Cyr. Les éditions de l’Apothéose 477p.   www.leseditionsdelapotheose.com

 

 

 


L’enjeu écologique de la mode deuxième plus grand pollueur au monde

Le communiqué accompagnant la sortie de Mode manifeste s’habiller autrement de Magali Moulinet-Govoroff nous apprend que l’industrie textile est le deuxième plus grand pollueur au monde! Une fois que l’on sait cela, que doivent faire alors les fashion’s victim qui veulent à la fois demeurer élégants tout en ayant le respect de l’environnement. C’est dans ce contexte que l’auteure, journaliste mode à l’Obs a recueilli différentes collaborations pour un collectif qui regorge d’idées, afin de revoir nos façons de faire en matière d’habillement. Si la mode jetable est encore en vogue, il y a de quoi se montrer davantage responsable. En plus, qui montre bien la parution de ce livre lié à l’actualité, on nous montre comment la pandémie du Coronavirus-19 est source d’un effondrement de la production dans la pays pauvres qui dépendent de cette industrie. Bref, le portrait n’est pas dans les teintes de rose, c’est même une alerte.

Mode manifeste s’habiller autrement Collectif sous la direction de Magali Moulinet-Govoroff. Éditions de la La Martinière 187p.     www.editionsdelamartiniere.fr

 

 

 


Réédition d’une étude clé sur la position du Devoir lors de la crise d’Octobre

En 2005 Guy Lachapelle aujourd’hui professeur titulaire au Département de science politique de l’Université Concordia, faisait paraître un essai intitulé Le Devoir et la crise d’Octobre 1970 avec pour sous-titre “le combat de journalistes démocrates”. Un livre qui avait germé bien avant dans la tête de son essayiste. Grâce aux Presses de l’Université Laval nous avons droit à une réédition bienvenue dans la collection A propos, alors que l’on commémore le 50ème anniversaire de ce mois marquant de l’Histoire contemporaine du Québec. Ce que Lachapelle mettait de l’avant, c’est combien Claude Ryan pourtant l’incarnation de l’ordre établi, était contre le recours aux mesures de guerre qui étaient une atteinte aux droits et libertés des citoyens. Il avait une appréciation beaucoup moins panique que les Robert Bourassa et Jean Drapeau. En annexe, il reproduit un des textes de Ryan sur les trois questions qu’il posa concernant ces mesures d’exception suivi du texte intégral de cette loi inique qui conduisit 500 québécois dans les geôles sans droit de réplique. Et qui fit du tort à la montée en puissance du Parti québécois. En plus de la position éclairée de Claude Ryan plus démocrate que jamais, vous avez aussi ce que les autres scribes ont produit durant ce mois fatidique. C’est une belle contribution à cet exercice de mémoire. Car qui ignore l’Histoire, risque de la revivre. Regardez ce qui est entrain de se faire avec la pandémie du Coronavirus-19…

Le Devoir et la crise d’Octobre 1970 Guy Lachapelle. Presses de l’Université Laval 290p.      www.pulaval.com

 

 

 


Un Verdun fantasmagorique

Verdu qui fut successivement dans son histoire un village, puis une ville et enfin un arrondissement de Montréal, est devenu une localité tendance, bobo même, où chose impensable il y a encore même dix ans, il n’est plus rare de voir stationnées dans les rues transversales des Mercedes, Audi, BMW et tutti quanti. Et dire que dans les années 70 Verdun était la ville des feux où il n’y avait pas une semaine sans qu’un incendie ne se produisit, avec une large frange de la population sur l’aide social. Verdun connaît une gentrification avec ses ressortissants français de plus en plus en nombre qui fait dire à certains que l’arrondissement est en passe de devenir une extension du Plateau Mont-Royal. Tout ce préambule pour vous signaler un hommage poétique sur Verdun ayant pour titre Verdunland cosigné par Timothée- William Lapointe et Baron Marc-André Lévesque. Ils voient pour Verdun des choses qui échappent au commun des mortels. On prête même au lieu des personnages mythiques. Extrait “Vivait autrefois à Verdunland une ogresse qui détestait les humains en fait le domaine de sa détestation s’étendait sur à peu près toute chose “. Les verdunois, fiers d’y habiter auront une occasion de plus de bomber le torse. Imaginez des poètes qui se penchent sur Verdun et la magnifie avec de l’imagination. Pour cette rentrée littéraire, celle-là on ne l’avait pas vu venir et c’est une heureuse surprise.

Verdunland Timothée-William Lapointe et Baron Marc-André Lévesque. Les éditions de ta mère 91p.      www.tamere.org

 

 



 


Le coin religion et spiritualité

Il se publie maintenant un nombre sans cesse croissant d’ouvrages sur la spiritualité et les religions que l’on a décidé de les regrouper dans un de nos coins, afin de faciliter la recherche si vous avez une prédilection pour ce type de sujet. Deux ouvrages sortent chez Novalis. Le premier d’Enzo Bianchi La saveur du partage”. C’est tout un personnage, qui a fondé dans le Piémont italien, à Bose précisément, un monastère mixte, vous avez bien lu, qui a acquis la réputation, qui s’il en est pour la contemplation, l’est aussi pour l’exception que l’on fait pour le péché de gourmandise. Car dit-on on y mange très bien. Or ce pasteur sait d’office que la table est un lieu de plaisir gustatif certes, mais un lieu de partage. Et à cette fin il consacre un livre La saveur du partage. En exagérant un peu on peut dire qu’il donne faim, à tout le moins de se retrouver. Et il puise dans les Écritures des éléments de convivialité culinaire qui appuie sa vision de l’existence sur un mode grégaire.

 

Demeurons en Italie, cette fois à Rome où Lucetta Scaraffia est professeure d’histoire contemporaine à l’Université La Sapienza. Elle a un parcours singulier. en 2012 elle a créé au Vatican, un mensuel “Les femmes, l’Église, le monde” qui figurait comme supplément à l’Osservatore Romano”. Sept ans plus tard, cette féministe modérée donna sa démission avec les membres de son équipe. outrée de l’ingérence mâle dans leurs affaires. Elle a choisi de raconter cette aventure dans Féministe et chrétienne qui nous montre un peu des coulisses du Saint-Siège et ce qui leur est arrivé en propre. De longs passages concernent les abus sexuels et notamment sur les religieuses et comment même à notre période, les évêques jouissent de l’impunité même s’il est avéré qu’ils ont participé ou couverts des exactions.  Le constat qu’elle fait de l’Église catholique est assez affligeant. A se demander quelle révolution faudra t-il pour changer cette culture inadmissible.

Chez l’éditeur Artège dans la collection “Pédagogie religieuse Maria Montessori” on lance  Le potentiel religieux de l’enfant entre 3 et 6 ans de Sofia Cavalletti qui a fondé avec Gianna Gobbi la catéchèse du Bon Berger inspirée de la méthode pédagogique de Maria Montessori dont Madame Gobbi a été l’assistante. Précision, elle se garde bien de faire de l’endoctrinement chez les jeunes, respectant leur degré d’évolution. Elle se contente de travailler à partir de signes. Elle raconte dans ces pages le fruit de son travail. Sur le bandeau qui ceinture le livre sa conclusion est toute indiquée “Les manifestations de joie sereine et paisible montrées par l’enfant en contact avec le monde de Dieu, nous ont permis de constater que l’expérience religieuse répond chez l’enfant à une faim profonde.”

 

 

 


Causalités narratives au transculturel dans les littératures des Amériques

Les romans, nouvelles et récits des Amériques s’ouvrent de plus en plus aux altérités et ainsi se rejoignent dans leurs dynamiques. Leur structure narrative est fondée sur le schéma de Greimas et mène à la transformation de contenus à partir de temporalités/causalités qui s’enchaînent. Les causalités justifient des exclusions comme barbarie/civilisation. Elles sont fondées, selon René Girard, sur la mimésis d’appropriation et une violence réciproque menaçant la communauté et sur la production d’un bouc émissaire conduisant à une violence unanime. Cette dernière renforce l’homogénéité du groupe qui se construit sur des paradigmes binaires vie/mort, intérieur/extérieur et richesse/pauvreté. Ils sont aussi présents dans des textes fondateurs, Bible , Popol Vuh , Torah et Livre de Mormon . Cependant, la dynamique narrative d’exclusion est récemment déjouée par des auteurs comme Simone Chaput, Yann Martel, Paul Auster, Laura Esquivel ou Leanne Betasamosake Simpson. Pour déplacer la structure narrative causale justifiant l’exclusion, les textes contemporains des Amériques (Canada, Québec, États-Unis, Mexique, Brésil, Caraïbes) utilisent des techniques et des thématiques jouant du fragment, du hasard, du non-causal, des interprétations multiples et de la réincarnation. Ils s’inscrivent dans une dynamique à la fois postcoloniale au sens de Homi Bhabha et multiculturelle au sens de Will Kymlicka. Ils ouvrent sur un transculturalisme où égalité et différence marchent de concert dans la reconnaissance des altérités, le partage des savoirs et la multiplication des images de soi allant jusqu’à l’affirmation d’une normalité queer .

Les histoires qui nous sont racontées Patrick Imbert. Presses de l’Université Laval 240p.     www.pulaval.com

 

 

 


Histoire de la diplomatie québécoise

Le Québec malgré son sort inconfortable d’être une province canadienne, a senti depuis le tout début de son histoire le besoin d’être représenté. Et ce bien avant la Révolution tranquille. C’est ce qu’on apprend entre autres à la lecture de Politique étrangère du Québec de Jean-François Payette professeur de gestion internationale à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. Il est aussi directeur scientifique de l’Observatoire de la politique et de la sécurité dans l’Arctique, sans compter de nombreuses contributions comme chercheur. Pour la rédaction de son essai il a entrepris de laborieuses recherches. Car il fait remonter notre représentation diplomatique et commerciale à ses touts débuts. Il s’est aussi donné pour mission d’éclairer le gouvernement sur ce qui peut et doit être fait pour que notre Belle Province puisse réaffirmer son statut de société distincte. Au passage, ce livre est la synthèse du de sa thèse de doctorat soutenue à l’Université Jean-Jaurès à Lyon. On appréciera pour ceux que le domaine passionne, une riche bibliographie.

Politique étrangère du Québec Jean-François Payette.  Les Presses de l’Université Laval 319p.     www.pulaval.com

 

 

 


15 regards sur la loi 21

Cette fameuse loi 21 sur la laïcité de l’État québécois promulgué par le gouvernement Legault n’a pas fini de faire des vagues si on en juge par ce remarquable essai en collectif Modération ou extrémisme ? Regards critiques sur la loi 21 sous la direction de Leila Celis, Dia Dabby, Dominique Leydet et Vincent Romani. Quinze analyses, autant de regards sur cette loi établie dans un contexte social troublé. Il y a une réflexion à lire tout particulièrement critique, celle de Sonia Ben Soltane qui n’hésite pas à employer le qualificatif de “ségrégations respectables”. C’est dire comment le sujet est d’une brûlante actualité. La loi 21 ne serait que le couvercle sur une marmite bouillante.

Modération ou extrémisme ? Regards critiques sur la loi 21 Collectif. Presses de l’Université Laval 256p.    www.pulaval.com

 

 

 


Enquête sur une célèbre tondue de Chartres

Robert Capa a immortalisé pour la postérité ce cliché devenu célèbre où l’on voit une jeune femme, tondue, tenant son bébé dans les bras. Deux crimes lui sont reprochés, collaboration avec les allemands pour lesquels elle aurait dénoncé des voisins et aussi sa liaison avec un boche, union de laquelle surgira un nouveau-né. Gérard Leray est un passionné de l’histoire de cette ville à une heure de Paris. Un jour un facteur de clavecin Philippe Frétigné lui fait remarquer une erreur d’adresse d’un notable. Le premier est impressionné par la minutie du second. Ensemble ils vont se mettre en quête de tout connaître de la tondue de Chartres, qui à la ville s’appelait Simone Touseau qui eu une liaison interdite avec l’allemand Erich Göz. Vous dire qu’elle l’a eu pénible, condamné à l’indignité nationale, pointée par l’entourage. Elle finira alcoolique et mourra en 1966. Son amoureux teuton périt de son côté sur le Front de l’Est. C’est une véritable enquête qu’ont mené les deux auteurs de La Tondue. Ils ont même réussi à retracer le fruit de cet amour maudit, un homme rendu septuagénaire qui tenait à tourner la page de ce chapitre douloureux de son existence. Et dire que tout est parti d’une simple photo…

La Tondue Philippe Frétigné et Gérard Leray. Texto 310p.     www.tallandier.com

 

 

 


Deuxième volet d’un triptyque sur la solitude

L’écrivain scandinave Gyrdir Eliasson a entrepris l’an dernier la rédaction d’un triptyque romanesque sur le thème si d’actualité de la solitude. Cela a débuté avec “Au bord de la Sanda” et se prolonge cette fois avec La fenêtre au sud. Nous sommes transportés en Islande sur le littoral de la mer. Où il n’y a que quelques habitants, dont un écrivain misanthrope qui tente de coucher sur papier une relation de couple. On ne situe pas l’époque, mais sachant qu’il tape sur le clavier d’une machine à écrire Olivetti, cela indique que l’histoire ne date pas d’hier. En même temps qu’il planche sur son sujet, les saisons passent. Et c’est le talent de ce romancier de nous faire partager cette solitude dans un temps qui passe inexorablement. Le “défaut” de l’exercice, c’est que c’est trop court. Heureusement qu’un triptyque comprend un troisième tome que nous attendons vivement. Entre parenthèses à travers son personnage on croirait voir des esquisses d’un Ingmar Bergman sur l’île de Farö qui lui aussi s’est beaucoup penché sur les relations hommes femmes.

La fenêtre au sud Gyrdir Eliasson. La peuplade 159p.     www.lapeuplade.com

 

 

 


Le poids existentiel de naître fille

Camille Laurens lui a accolé l’étiquette de roman, mais ce qui fait la mouture de Fille c’est une analyse d’une grande lucidité de ce que cela représente de naître fille. Et laissez-nous vous dire qu’au gré des pages ce n’est pas la joie. Presque un fardeau identitaire. Elle passe en revue à travers son personnage, tout ce dont on attend socialement d’une fille. Cela vaut bien des “Deuxième sexe” de Simone de Beauvoir, car ici on n’est pas dans la lourdeur d’un traité de psychologie. Les psychologues ne s’attardent pas au cadeau et la symbolique de la poupée Barbie. Ici il en est question. Tout comme l’intérêt qu’ont les pères pour la virginité de leur fille, même s’ils sont protestants et que la Vierge Marie ils s’en balancent. A la manière d’une réplique d’Audiard, elle déballe toutes les hantises du paternel. Hilarant et tragique à la fois. Ce livre relève du documentaire. Au passage elle dédie son bouquin à sa “merveilleuse fille”. Ouf, elle ne lui transmettra pas le lourd ascendant formaté qui fut le sien.

Fille Camille Laurens. Gallimard 225p.  

 

 

 


Un vol aérien mémorable

C’est quoi la normalité au juste ? C’est un peu à cette question que tente de répondre Hervé Le Tellier avec L’anomalie. Un huis clos aérien puisque l’histoire se déroule à bord d’un vol Paris-New-York. A bord des dizaines de passagers dont certains ont des personnalités ou un passé hors norme. En cours de vol, ils seront confrontés à une sacrée turbulence. Une fois arrivée à destination, plusieurs seront cueillis par diverses autorités, question de payer leur dette au passé. Teller réussit bien dans le portrait des uns et des autres. Quel film merveilleux cela ferait. Et il ne manque pas d’humour. A preuve on lui doit Joconde jusqu’à cent, un texte proposé à un éditeur. En plus ce bouquin est très d’actualité car on y parle de sujets du quotidien récent.

L’anomalie Hervé Le Tellier. Gallimard 332p. 

 

 

 


On élit toujours domicile à une frustration

Comment expliquer qu’Alex qui a pourtant à portée de main tous les ingrédiens du bonheur, femme aimante, beaux enfants, un bon job, une maison et qui pourtant veut faire table rase de tout ça pour désirer vouloir faire l’expérience d’une comédie musicale à Broadway. Dans ce Broadway de Fabrice Caro c’est à se demander si nous n’avons pas tous une frustration en soi qui ne demande qu’à faire jour. Pour être plus précis, c’est que notre homme va recevoir un courrier de l’Assurance maladie qui va changer la donne. Axel va t-il donner suite à son fantasme où considéré comme disait Brel, que les fantasmes sont toujours plus beau que la réalité ? A vous de le découvrir. L’humour tient une place significative dans ces pages, qui allège cette interrogation cornélienne. Du beau roman en somme.

Broadway Fabrice Caro. Gallimard 194p.    

 

 

 


État du climat, un constat inquiétant

Les derniers relevés sur l’état climatologique mondial indiquait avant la pandémie présente, que la demande en énergétique avait augmenté de 25%! On est loin de la réduction souhaitée de 45% d’ici 2030 de la présence de C02 dans l’atmosphère. Et en plus on constate avec regret que c’est l’énergie fossile qui a encore le haut du pavé. Bref, ce ne sont que quelques infos glanées dans ce merveilleux rapport que publie les Presses de l’Université du Québec La crise climatique à l’aube d’un monde incertain rédigé par Annie Chaloux, Catherine Gauthier, Hugo Séguin et Philippe Simard. A part Séguin qui est attaché à l’Université de Montréal, les trois autres le sont de l’Université de Sherbrooke. Quand il est mention dans le titre d’un monde incertain on parle bien sur de la Covid-19 qui change la donne. Les statistiques qu’on y trouve ont été relevées avant la pandémie. Les auteurs interrogent la loi du marché comme la cause profonde de cette crise climatique.

La crise climatique à l’aube d’un monde incertain Collectif. Les Presses de l’Université du Québec 152p.       www.puq.ca

 

 

 


Une psy de formation mal outillée

En notre époque trouble, beaucoup voudront s’en remettre à diverses thérapies pour voir la lumière au bout du tunnel et pas celle d’un train. Vous prendrez plaisir à lire beaucoup d’amusement La fois ou...les tortues m’ont appris à respirer d’Amélie Dubois où son personnage central Mali Allison psy de formation, connaîtra quelques tuiles dans son existence qui lui vaudra d’aller s’inscrire à des séances de yoga. Vous connaissez le dicton qui veut que le cordonnier soit souvent mal chaussé. Elle, qui devrait en théorie avoir connaissance des outils de résilience, se voit confrontée à des thérapies qui l’agressent plus qu’autre chose. On rit beaucoup de son désarroi. On vous laisse le soin de découvrir si tout ça va finir par un happy end ou à tout le moins la sérénité souhaitée par Mali. Le ton du roman est d’une belle légèreté qu’on accueillera avec bonheur. Il interpellera ceux et celles qui cherche la voie royale du bonheur.

Habituellement nous ne couvrons pas l’actualité des albums pour les touts petits, l’édition en ce domaine étant une véritable avalanche qui nous exigerait trop de temps. Mais puisqu’il est question de l’auteure Amélie Dubois, qui est vraiment versatile puisqu’elle nous gratie chez Les éditeurs réunis, même maison d’édition que pour le précédent titre, d’un petit album mignon comme tout Mali et la tortue toute nue. Décidément la tortue est son animal fétiche. D’entrée de jeu, elle pose la question à ses jeunes lecteurs s’ils ont déjà aperçu une tortue toute nue ? Dans la négative elle les invitent à partir à la découverte. Sur des illustrations de Niloufer Wadia c’est une jolie historiette qui laisse place à beaucoup d’imagination.

La fois où...les tortues m’ont appris à respirer Amélie Dubois. Les éditeurs réunis 449p. 
Mali et la tortue toute nue Amélie Dubois. Les éditeurs réunis.
www.lesediteursreunis.com

 

 

 


Autres choses que la cuisine sino-américaine

Avec la pandémie qui force à un confinement total ou partiel, on sera par la force sédentaire, avec un intérêt plus prononcé pour se mitonner des plats maisons. Et on sera peut-être attiré vers la cuisine asiatique. Lâchez s.v.p. les livraisons de nourritures chinoises rapide qui ne sont qu’un agrégat de sous-culture culinaire sino-américaine. Les cuisines asiatiques ont ceci de merveilleux qu’elles requièrent des ingrédients peu coûteux, le soja remplaçant le boeuf hors de prix. Et ensuite cela rehausse le niveau de santé. Si vous voulez explorer ce vaste univers, on réédite à coup sûr le livre de référence Le grand livre Marabout de la cuisine asiatique de Jody Vassallo et Emily Ezekiel avec ses 230 recettes. Qui reculera devant une soupe aux raviolis et aux crevettes ou bien un poulet teriyaki chargé de saveurs ? Toute résistance est vaine. Il y a beaucoup de soupes repas gourmandes qui nous viennent du sud-est asiatique, si tonifiantes, mais pas que...On trouvera des suggestions de desserts et même des boissons. A conserver tout près dans sa cuisine. Rien que les photos de Deirdre Rooney donnent faim.

Le grand livre Marabout de la cuisine asiatique Éditions Marabout 476p.    www.marabout.com

 

 

 


BD Jeremiah Johnson le mangeur de foies humains…

L’épopée du Far West regorge d’histoires abracadabrantes, chargée parfois de mythes et de légendes. Le quatuor formé de  Duval, Pécau, Jadson et Sayago nous présente une de ces figures auréolées de mystère, Jeremiah Johnson. On nous transporte dans les Rocheuses en 1847. En mai de cette année, des membres de la tribu indienne des Crows vont s’attaquer à la femme de Johnson qui était enceinte, vont la tuer et la scalper. Vous pouvez imaginer la douleur qui s’est emparé du mari. Il n’aura de cesse de se venger. On dit volontiers que la vengeance est un plat qui se mange froid. Il mettra un temps fou à réaliser sa mission expéditive. Vous verrez comment il s’y est pris pour rendre la monnaie de sa pièce. A t-il dévorer le foie de ses ennemis ? Allez voir.

Jeremiah Johnson  Duval, Pécau, Jadson et Sayago. Soleil 59p. 

 

 







 


Le coin santé physique et psychique

Le Dr. Servaas Bingé est de ceux qui tiennent la qualité de l’alimentation comme le meilleur rempart contre un tas de pathologies. Il le couche noir sur blanc dans sa méthode de désintoxication La liste chez Hachette, un programme élaboré sur dix jours et qui devrait selon ses dires, opérer une regénération totale du corps. Mais pour cela il faut exclure un nombre d’aliments, que peut-être chérissons nous mais dont il faudra se sacrifier. Mais que représente au fond dix jours dans une existence. Le pari en vaut la chandelle. C’est pour cela que le titre est opportunément une liste qu’il a élaboré, fort de son expertise sur le terrain. Et comme présentement beaucoup de nos lecteurs sont en demi confinement, ont tendance à ingérer ce que l’on nomme des aliments de confort qui nous font plus de tort que de bien. A plus forte raison cette proposition de faire maison nette dans notre organisme.

C’aurait pu s’appeler, les ennemis cachés du corps et de l’esprit. Le neuropsychiatre Jean-Michel Oughourian qui a connu un grand succès avec “Notre troisième cerveau”un précédent ouvrage a choisi plutôt ce titre L’altérité qui sort chez l’éditeur Desclée de Brouwer. Grosso modo, il appert que les sources d’agressions tant au niveau de la psyché que du physique seraient les mêmes. C’est une lecture quasi psychanalytique avec ce rappel historique de la présence de l’altérité dans l’histoire de l’humanité, en commençant par la Création proprement dite, puis la gestation humaine et l’interaction du corps à des moments de vie. L’homme de science rappelle comment le corps se défend ou non, lors de la présence de cellules cancéreuses. L’altérité c’est ce qui est “autre” comme on sait. Au final on ne voit plus la dynamique humaine de la même manière, elle prend un tout autre sens.

 

La dépression est un mal chronique qui en touche plusieurs. Une statistique effarante nous apprend qu’elle frappe un adolescent sur cinq. Voilà un sujet qui devait fatalement se trouver dans la collection “Tabou” des éditions de Mortagne. Et c’est à Fannie Therrien qu’incombe de traiter du thème. Elle le fait à travers la figure d’une adolescente habituellement pétillante et sur qui la dépression va s’abattre sournoisement sur elle telle une chape de plomb. Avec les effets connus dont le premier le goût de ne plus rien entreprendre. L’auteure décrit très bien les symptômes de sorte que beaucoup de lecteurs se sentiront interpellés, de même que les adultes pour qui ce mal insidieux présente les mêmes signaux.

 

Aux éditions du Dauphin Blanc Marie-Chantal Leblanc présente Tu peux toujours compter sur moi. L’auteur est une médium qui sert d’entremetteuse entre les vivants et les esprits des morts. Car il y a communication. Beaucoup des nôtres ont comme des inhibitions concernant leurs disparus, se demandant si éthiquement on pouvait les déranger. Si la médium est positive quand à l’idée d’une relation mort-vivant, elle fait une exception dit-elle pour les âmes récemment décédées qui auraient besoin momentanément de repos. Évidemment tout ce qui touche à la vie après la vie intrigue, c’est pourquoi vous serez sans doute intéressé à connaître le propos de l’auteure.

 

La parole est cette fois pour l’ergothérapeute Lisanne Rhéaume qui possède une expertise de plus de trente ans en service à domicile auprès des personnes en perte d’autonomie qui partage généreusement son savoir avec son Guides des aidants. Qui tombe à point nommé au moment où on s’inquiète avec raison du sort de nos aînés entre autres dans les CHSLD où la situation est loin de s’améliorer. Des proches de gens âgés envisagent l’alternative du maintien à domicile, mais comment s’y prend-on ? On voit que l’auteure a un regard de grande professionnelle ayant pensé à tout ou presque des besoins d’un individu aux ressources limités. Comment ajuster les meubles et les objets en fonction du degré de motricité. Ce guide a tout intérêt à être connu de ceux et celles confrontés à ces problématiques. C’est aux éditions Modus Vivendi.

 

 

 


Unions tortueuses

C’est une lapalissade que d’affirmer que la vie à deux est toute sauf simple. Deux romans aux éditions Hugo nous le rappelle douloureusement. Surtout que leurs auteur(e)s traduisent bien les sentiments qui s’emparent de deux êtres qui traversent une zone de grande turbulence. Commençons par Anna Todd qui est une familière avec les tirages à coups de millions de lecteurs et que le magazine Cosmopolitan n’hésite pas à qualifier comme “le plus grand phénomène littéraire de sa génération”. Elle nous avait donné précédemment le tome premier de  Stars “Nos étoiles perdues” dont voici la suite Nos étoiles manquées. “L’héroïne” Karina a quitté Kael son homme car il lui a menti de façon éhontée. Mais son mec elle l’a dans la peau. Il faut dire que le gars qui a  été proche du père de sa belle, a vécu des traumatismes militaires dont il porte un lourd secret. Mais les hommes ont si souvent ce défaut de ne jamais s’exprimer. Avec pour conséquence que la confiance de Karina envers les autres s’est émoussé. Comment fera t-elle sa résilience et acceptera t-elle le retour de son chéri ?

Et l’écrivain T.M. Logan arrive avec Holiday qui part lui aussi d’un mensonge. Le décor est chatoyant, le sud de la Provence bercé par le mistral. Mais pour Kate sa quiétude vole en éclat quand elle reçoit un message, un corbeau comme on dit dans le jargon policier, où il est décrit que son mari la cocufie et que la maîtresse en question séjourne présentement à leur résidence. Et pire encore, cette concurrente figure parmi ses trois meilleures amies. Comme disait Guitry, avec des amis semblables on n’a pas besoin d’ennemis. Alors qui est celle qui ravit le coeur de son être aimé ? Nous sommes en face d’un thriller psychologique très bien ficelé qui vous procurera bien du plaisir et qui vous fera apprécier votre petite vie tranquille.

 

 

 


Littérature jeunesse, voyage sur une autre planète

Aux jeunes têtes une gentille recommandation de lecture chargée d’exotisme car en effet Éric Mathieu nous entraîne sur une autre planète avec Capitaine Boudu et les enfants de la cédille.  Une petite histoire très courte narrant les tribulations de Félix et du capitaine Boudu, dont un vaisseau extraterrestre vient frapper la Cédille leur station spatiale. Le duo va se trouver transporté illico sur une planète bien spéciale dont, et ce n’est pas la seule étrangeté, se trouve une tour de Babel inversé!. Intriguant ? Allez voir, ou plutôt allez lire.

Capitaine Bou et les enfants de la Cédille Éric Mathieu. L’Interligne 122p.    www.interligne.ca

 

 

 


L’aventure scoute au féminin avec Olave Baden-Powell

Il y a des biographies qu’on ne lit pas, on les dévorent. Et c’est le cas de celle qui devient la femme de Robert Baden-Powell le créateur du mouvement scout, Olave Baden-Powell qui va contribuer à la propagation du scoutisme au féminin. Celui qui nous fait découvrir cette femme hors norme est Philippe Maxence à qui l’on doit la première biographie en langue française sur le fondateur du scoutisme. Quand elle s’unit à lui, il y a un sacré écart d’âge, 23 ans pour elle, et lui qui a 55 ans. C’est un tempérament féminin très singulier va sans dire, qui bien qu’elle ait donné trois rejetons à son illustre époux, n’était pas à proprement parler une reine du foyer. Elle avait trop à faire. Il faut lire sur sa mère, une coquette de bonne extraction, dont le père connut un revers de fortune et qui obligea sa fille à devenir gouvernante. Une excentrique qui était en jupon un véritable dandy. L’auteur a bien potassé son sujet, en nous livrant non seulement le parcours de cette femme mais aussi d’une époque, l’Angleterre avec ses codes sociaux rigides. Et comment elle parvint à faire sa place. Du bonbon pour qui aime se confronter à des gens non formatés.

Olave Baden-Powell L’aventure scout au féminin. Philippe Maxence Artège 312p.     www.editionsartege.fr

 

 

 


Des nouvelles sur l’éphémère

Josip Novakovich est montréalais d’adoption d’origine croate. Il enseigne la création littéraire à l’Université Concordia. Sacha Guitry avait lancé malicieusement que ceux qui peuvent font, ceux qui ne peuvent pas enseignent. Eh bien Novakovich oppose un sérieux démenti à l’homme de théâtre français, car non seulement il écrit plus que jamais, mais sa production s’est méritée nombre de prix dont une bourse Guggenheim. Il présente pour le moment un recueil de nouvelles Café Sarajevo titre du dernier chapitre, qui mérite qu’on y aille directement, car il se fait nostalgique, rappelant ce que fut cet établissement du boulevard Saint-Laurent, aujourd’hui disparu. Il exploite dans ces pages le thème du temps qui passe, comme ailleurs dans les autres nouvelles. C’est un fin observateur de la vacuité du monde. Mettez ce livre sur le dessus de votre liste de prochains achats de livres, vous apprécierez avec lui ce que veut dire le mot littérature dans ce qu’il y a d’achevé et d’utile pour la récréation des bons esprits.

Café Sarajevo Josip Novakovich. Hashtag 205p.      www.editionshashtag.com

 

 

 


Pour revisiter la question du récit

Jean-Marie Schaeffer est philosophe et s’est fait une spécialité de l’esthétisme. Il est directeur d’études et de recherches dans divers établissements de renom dont le CNRS. Parlant d’esthétique, le récit littéraire en est tout plein et est un champ d’exploration sans limite pour un intellectuel de sa trempe. Il nous entretient donc d’une nouvelle approche des processus narratifs dans son essai Les troubles du récit. Comme nous le faisons pour les ouvrages au contenu hermétique, et pour ne pas dénaturer la démarche entreprise, nous allons exceptionnellement citer in texto la quatrième de couverture. “D’où vient notre désir d’histoires et cette propension universelle à se représenter soi-même et la réalité comme un récit ? Qu'est-ce qui rend si irremplaçables les processus narratifs et les représentations qu’ils véhiculent  Pour apporter des éléments de réponse à ces questions, il faut réorienter notre point de vue. Et nous intéresser non pas aux formes canoniques de l’art de narrer, comme le roman ou la biographie, mais plutôt aux situations où ces formes se « troublent », voire se disloquent : récits ordinaires, marginaux, visuels ou pathologiques. Un livre fondamental, qui fait entrer la psychologie cognitive et les neurosciences dans le champ des sciences humaines, et complète les approches classiques du récit en nous donnant accès à ses sources.”

Les troubles du récit Jean-Marie Schaeffer. Éditions Thierry Marchaisse 198p.  www.editions-marchaisse.fr

 

 







 


Une déferlante imaginative chez Graph Zeppelin

Chez l’éditeur Graph Zeppelin c’est une explosion de talents qui attend le lecteur avec des albums illustrés de très haut niveau. Commençons par ces deux albums qui se veulent un cours sur le Japon s’ouvrant à l’étranger et par la même occasion à la modernité, tous deux créé par un duo de choc le scénariste de BD Sean Michael Wilson et l’illustrateur de manga Akiko Shimojima  Funestes vaisseaux” et “Le crépuscule des samouraïs”. Une saga qui démarre en juillet 1853 jusqu’en 1877. Au point de départ c’est le Commodore américain Perry qui veut d’abord parlementer avec les japonais pour faire commerce avec eux. Il faudra quelques jours appuyés par des coups de canon, pour que l’Empire du Soleil Levant recule devant l’assaut des amerloques. Car le Japon précédemment et depuis deux cent ans, s’était complètement coupé du monde, exception faite de chinois et néerlandais qui avaient droit d’entrer le pays par le port de Nagasaki. C’est ce qui est narré grosso modo dans le premier titre. Pour le second, c’est la résistance opposée par les samouraïs qui ne veulent rien céder de leurs coutumes féodales ancestrales. Quelle belle façon de faire vivre l’Histoire auprès des jeunes et moins jeunes.

Le 18 septembre 1970 le monde de la pop était en deuil, avec la disparition de Jimi Hendrix et ses inoubliables riffs à la guitare qui feront école. Le monde du livre n’a pas été en reste pour commémorer le cinquantième anniversaire de sa mort. Ainsi paraît une BD Jimi Hendrix requiem électrique à caractère biographique fruit de la collaboration de deux italiens Mattia Colombara et Gianluca Maconi.  Ils refont le parcours de ce géant qui connut bien entendu le racisme, peau noire aux USA oblige. Ce qui l’a conduit à une recherche constante de reconnaissance. Il avait un fossé abyssal à remplir. C’était l’artiste de tous les excès ce qui concouru à hâter sa fin tragique. Au passage l’éditeur nous annonce la sortie sous peu d’une bio du genre sur Janis Joplin qui fut un peu le pendant en débordements du musicien. Dans cet album entièrement en noir et blanc on retrouve l’essentiel de ce qu’il faut savoir. Qualité du scénario et du dessin sont au rendez-vous. C’est un très beau tribut qu’on lui rend de la sorte et une invitation à pousser la découverte vers l’écoute de sa musique.

La question de la vie après la vie continue d’en tarauder plusieurs. Eh bien il y en a une qui côtoie la mort quotidiennement, Thalia Rosewood, thanatologue de son état, qui veut en avoir le coeur net. En compagnie d’aventuriers, elle va entreprendre un grand voyage dans l’Au-delà. Obtiendra t-elle la réponse à son interrogation existentielle ? On ne vous en dira évidemment rien pour ne pas gâcher votre plaisir. Par contre participez à leur expédition en feuilletant  Les Euthanautes  cosigné Tini Howard et Nick Robles.

Si vous aimez la saga BD Wonderland olé! olé!, voici le tome 4 “Voyages au pays des merveilles”. Un peu lourd en main et pour cause car il n’y a pas une seule histoire qu’on y trouve, mais plusieurs. Les auteurs, Joe Brusha, Ralph Tedesco, Raven Gregory, Daniel Leister et Nei Ruffino. Un peu comme dans un film de Jean Cocteau vous avez au point de départ un miroir, qui vous “avale” et vous transporte dans d’autres mondes. L’espace manque pour décrire ce qui serait ailleurs comme de courtes nouvelles. Mais sachez qu’elles ont toutes en commun de captiver le lecteur. Et surtout en notre époque de morosité pandémique, le fantastique est plus que jamais bienvenue.  

Enfin, dans un tout autre univers on la connaît bien notre Danger Girl cette fille jolie au possible et très forte, qui n’a pas froid aux yeux. L’héroïne de Andy Hartnell et Stephen Molnar, Abbey Chase, qui nous a donné tant d’autres albums d’aventure, nous arrive avec “Renégate”. Les auteurs ont voulu répondre à la question légitime que l’on se pose face à une telle représente hors norme de la gent féminine, comment parvient-t-on à devenir une “Danger Girl”. Beaucoup de déplacements dans le monde pour notre battante qui se cherche. Encore une fois, de l’action en veux-tu en voilà. Et c’est de la voir se rire de l’adversité. Elle nous donne du courage. 

 

 

 


Thoreau le naturaliste amateur

Henry D. Thoreau considérait les animaux comme des co-habitants de notre planète. Et dès 1852 dans son journal, il commença à consigner des observations qu’il avait entrepris à leur sujet. Un écologiste. Déçu des hommes il préférait de beaucoup leur compagnie. Michel Granger a sélectionné sous le titre Voisins animaux quelques uns de ces textes qui traduisent cet intérêt. Il a mis le tout sous forme d’abécédaire. On s’aperçoit que Thoreau avait bien pris soin d’analyser ce qu’il voyait bouger et grenouiller autour de lui. Un petit livre charmant en somme qui contribuera `faire grandir notre respect pour le monde animal. Lisez ce qu’il dit des écureuils dont nous avons légions au Québec.

Voisins animaux Henry D. Thoreau. Le mot et le reste 165p.  

 

 

 


Une ex fonctionnaire suisse nous raconte son passage dans la porno

Vous voulez le portrait d’une femme libérée ? En voici un qui nous est offert sur un plateau d’argent. C’est l’autobiographie d’Adeline Lafouine au patronyme si singulier. Dans Fais-le bien et laisse dire un proverbe helvétique choisi comme titre et fort à propos, elle raconte cette fois où elle publia un tweet sexy depuis son bureau au Palais fédéral. Quand la presse locale fut au courant ce fut un véritable tsunami. On la pressa de se raconter, mais elle préféra n’en rien faire se disant qu’une nouvelle de la veille est déjà de la vieille nouvelle. Eh bien non, on ne la lâcha pas d’une semelle. On l’invita donc à démissionner. Cette libertine qu’elle était réellement, se dit alors qu’il valait mieux se consacrer à sa passion. Et de la`elle organisa des tournages coquins ou hard c’est selon. Un des passages croustillants c’est quand elle raconte cet épisode de tournage où plusieurs hommes la prirent à la hussarde par tous les orifices, deux membres masculins même dans l’anus. Et au final une séquence de miction qui la mit au comble du bonheur. A la lecture on se demande si la libération véritable de la femme ne passe t’ele pas par l’affirmation d’une sexualité revendiquée ? A lire sans faute.

Fais-le bien et laisse dire Adeline Lafouine. Tabou 409p.   
www.tabou-editions-com

 

 

 


Deuxième recueil du poète québécois le plus provocateur

Sur la photo paraissant en quatrième de couverture de son deuxième recueil de poésie on peut voir Sébastien Émond qui présente un faciès annonçant ses couleurs de provocateur. Il pourrait passer pour un excentrique dont l’intérêt s’émousse passé l’étape de la première stupeur. Au contraire il persiste et signe au point que l’auguste société Radio-Canada l’a retenu comme finaliste pour son prix de poésie. Le voici donc avec ce deuxième opus dont le titre a une familiarité avec celui de Jean Genet, Notre-Dame du Grand-Guignol où le corps et l’amputation prennent une place prépondérante. A n’en pas douter Émond est le poète le plus dérangeant de la Belle Province et ses relents de catholicisme. Extrait “Tu deviens Mary dans la chirurgie d’un autre corps, tu deviens Très-Sainte-Mary-Grand-Guignol à qui on doit bientôt poser une plote de cristal”. La messe est dite.

Notre-Dame du Grand-Guignol. Sébastien Émond. Hashtag 76p.    www.editionshashtag.com

 

 

 


Étude de référence sur la vie artistique de Dalida

Des biographies sur Dalida il en pleut. Mais ce qui sort en librairie Dalida mythe et mémoire de Barbara Lebrun jette un éclairage sur la trajectoire purement artistique de cette star qui passa de la chanteuse orientale à la disco queen. L’essayiste est une pointure qui enseigne la civilisation française à Manchester. Elle s’attache à comprendre l’édification d’un mythe. On saluera l’énorme travail de recherche qui a précédé cette rédaction. On comprendra mieux sa fin tragique quand on sait qu’elle a eu ses traversées du désert, comme en 1976 où elle vendait à peine 75 mille copies d’un disque tandis que France Gall grimpait dans le 400 mille sans parler de Johnny Hallyday qui lui était dans la stratosphère des deux millions de vente. Et comme les artistes sont très vulnérables dès qu’il est question de leur image, on peut figurer le désarroi de l’interprète de Gigi l’amoroso. Pour qui aime cette artiste c’est une exploration de première de sa livraison artistique.

Dalida mythe et mémoire Barbara Lebrun. Le mot et le reste 340p.    

 

 

 


Une suffragette raconte sa lutte pour l’émancipation des iraniennes

Elle s’appelle Shaparak Shajarizadeh une militante pour les droits des femmes en Iran et qui a connu les geôles de son pays pour avoir commis le “crime” d’avoir retirer son voile en public et militer pour le retrait du hijab. Elle passera comme on dit un très mauvais quart d’heure, manière de parler, ce fut pire que ça. Elle témoigne de son engagement avec la collaboration de la journaliste montréalaise de La Presse Rima Elkouri. Le titre La liberté n’est pas un crime. Au passage son avocate a été condamnée tenez-vous bien, à trente-trois ans de réclusion et cent quarante-huit coups de fouet.L’auteure vit maintenant au Canada mais n’a de cesse de proclamer la liberté d’agir pour les siennes. Son ouvrage est un livre marquant de cette rentrée. Il reste énormément à faire en Iran qui continue des pratiques dégradantes pour qui ne se conforme pas au diktat du pouvoir masculin.

La liberté n’est pas un crime Shaparak Shajarizadeh avec Rima Elkouri. Plon 295p.     www.plon.fr

 

 

 


 Le monopole des clercs source de tous les abus dans l’Église

L’agrégé de philosophie Loïc de Kerimel pose la question à savoir comment l’Église dépositaire du message christique s’est-elle commise dans tant d’abus dont sexuels ? En rappelant que de son temps, Jésus condamnait les prêtres au Temple. L’essayiste tire ses conclusions et apporte sa solution dans En finir avec le cléricalisme où il explique très bien comment l’Église catholique s’est érigée en un système en propre nullement redevable à la justice des hommes. Et que cette mentalité cléricale est justement à la base de tous les problèmes qu’elle rencontre.  Dans sa Lettre au peuple de Dieu le pape François en arrive aux mêmes conclusions. Et il y a aussi la faction américaine qui pousse dans le dos de cette vieille institution la priant de faire table rase. L’Église est véritablement à un tournant.

En finir avec le cléricalisme  Loïc de Kerimel. Seuil 297p.     www.seuil.com

 

 

 


Deux lectures coquines auxéditions Tabou

En quatrième de couverture de L’autel de l’extase un libellé prémonitoire “Un chaos social sans précédent éclate en France”. Une phrase qui pourrait décrire très bien ce que vit l’Hexagone. Sauf qu’ici l’auteure Sylvain Lainé nous transporte dans le massif de la Sainte-Baume dans le Var. Il y a une femme prénommé Margot en tête d’un groupe de “sorcières modernes” organise un rituel orgiaque. Vingt-deux initiés doivent répondre à l’appel. Si l’écrivain est également peintre, il sait très bien portraituré le désir ardent qui consume la chair.

Au tour de Gérald Ruault qui propose Muse(s). Dans le précédent compte-rendu on situait l’action dans le Var, région où demeure Ruault, plus exactement à Cogolin. Lui, il nous fait connaître un peintre new-yorkais, Adam Foster, qui ne sait plus trop quoi coucher sur la toile. La panne sèche. Il lui faudrait bien une muse pour que le regain créateur soit au rendez-vous. Il en a une dans le collimateur qui l’a inspiré. Elle est française et elle se nomme Lisa. Acceptera t-elle de s’abandonner telle une nouvelle Ève ? Ces deux tires sauront assurément vous emporter.

 

 

 


Sur les affaires de religieuses abusées sexuellement

Décidément les hommes d’Église ont ratissé large dès lors qu’il s’agissait d’assouvir leurs bas instincts. On était au courant des abus sur des enfants, des dizaines de milliers de par le monde. Mais des religieuses aussi ont goûté à la médecine. Et pour ceux qui, catholiques fervents se refusaient à l’admettre, même le pape François a reconnu les exactions commises. Pour savoir de quoi il en retourne, paraît sous la plume de l’historienne et journaliste française Constance Vilanova une enquête de fond Le grand silence qui lève le voile sur les circonstances entourant ces agressions. L’ouvrage s’ouvre sur une supérieure d’une communauté qui s’apprête à réunir son Conseil pour organiser le renvoi d’une de ses religieuses qui a été violée par un diacre de passage. Et cela dit-elle, a jeté un discrédit honteux sur la communauté! La victime se trouva donc ici doublement stigmatisée. C’est la culture d’obéissance qui a permis que soit perpétré ces faits infâmes. Avec la culture du silence propre à l’Église dominée par des hommes. Une enquête palpitante qui interpelle sur le ménage que doit opérer l’institution dans ses façons d’agir.

Le grand silence Constance Vilanova. Artège 208p.    www.editionsartege.fr

 

 

 


Trois romans de poids chez Gallimard

Cette rentrée est marquée par de jolies surprises littéraires. Disons qu’on ne les a pas vu venir. Prenez ces trois romans chez Gallimard. A commencer par Comédies françaises de Éric Reinhardt. Ça joue à deux niveaux. Au centre un jeune reporter qui veut décrocher la timbale avec un scoop de taille. Il va s’intéresser à la naissance d’Internet et comment, cette invention a vu le jour plutôt qu’en France, en raison du sabordage d’un grand industriel, Ambroise Roux qui, de courte visée, ne songea qu’à ses intérêts. C’est un roman mais qui a la tonalité d’un documentaire, car pour s’atteler à cette rédaction, il lui aura fallu certes une longue recherche. Ici on s’écarte un peu de la littérature de premier niveau. Car le style en est un journalistique.

Vient ensuite Carole Martinez avec  Les roses fauves. La romancière a trouvé son inspiration à partir d’une vieille coutume andalouse qui voulait que lorsqu’une femme se sentant à l’article de la mort, celle-ci avait pour obligation de broder un coeur en tissu dans lequel elle fourrait des bouts de papier sur lesquels elle confiait des secrets. Et une fois morte, il était souverainement interdite à la fille aînée de tenter d’en connaître le contenu. Ainsi donc dame Martinez va mettre en scène une femme qui posse justement de ces coeurs. Comme elle veut en découdre avec son passé familial, elle ne tient plus en place avec cette obsession de braver l’interdit. Voyez comme c’est chargé d’imagination. Presque un thriller psychologique.

Et ailleurs Jessie Burton nous présente Les secrets de ma mère. On est à Londres. Elise Morceau va faire la connaissance de Constance Holden, écrivaine à succès dont un de ses romans sera transposé au grand écran avec toute la machine hollywoodienne derrière. De quoi impressionner la première qui suivra Connie à Los Angeles.  Burton en profite pour dépeindre ce qu’il en est du quotidien dans la capitale du cinéma. Ça c’est un premier volet où Elise sera témoin d’une conversation qui changera le cours des choses. Puis grand saut trois décennies plus tard, alors qu’une femme, Rose Simmons, est en quête de sa mère qui l’avait abandonné tandis qu’elle était encore pouponne. Et elle apprendra que la dernière personne à l’avoir vue est Constance. C’est un roman dont vous aurez deviné qu’il touche à la quête d’identité. C’est de la très grande littérature.

 

 





 


Autobiographie d’un grand penseur Inuit et un roman au Nunavut
A l’heure où chargé de remords, nous les blancs, commençons à nous intéresser à l’héritage des peuples autochtones, premiers habitant du Canada, voici un ouvrage de premier plan concernant la culture Inuit. Et pour nous faire pénétrer dans ce monde du Grand Nord quel plus merveilleux guide que Taamusi Qumaq un pur autodidacte, qui fut tour à tour trappeur pour la Compagnie de la Baie d’Hudson, pêcheur, chasseur et homme politique. Il ne parlait que sa langue, et lui qui n’a pas fait d’études s’est vu accorder toutes les distinctions que notre pays peut décerner. Il a écrit son autobiographie Je veux que les Inuit soient libres de nouveaux publié en version bilingue français et inuktitut aux Presses de l’Université du Québec. Grâce à lui on en sait mieux sur cette civilisation racontée par un témoin de premier plan. En sa compagnie on assiste à tous les défis que rencontre les siens pour survivre. Plus exotique que ça tu meurs et pourtant c’est chez nous au Québec dans le Grand Nord. A faire figurer sur le haut de votre liste d’achat de livres.
Et si vous souhaitez demeurer dans cette même culture, voici un roman de Gilles Dubois qui nous emmène au Nunavut. Tiriganiak docteure au Nunavut publié chez L’Interligne, qui décrit les embûches qui attendent la chirurgienne métisse Tiriganiak et son mari, la première ayant décidé d’ouvrir une clinique communautaire. Son mari entre parenthèses, est un natif du coin. Si le présent n’est pas un jardin de roses, et le futur imprévisible, le passé lui se ramène laissant sa part de troubles. L’auteur ressortissant franco-espagnol est un de ces valeureux immigrants venus pour l’Expo 67 et qui a craqué pour le Québec. Il nous fait cadeau de ce beau roman qui montre à quel point la dureté. du quotidien exalte pleins de choses, bonnes ou mauvaises.   L’écrivain est un formidable conteur qui sait trouver le qualificatif juste pour écrire ce que pensent et voient ses personnages. Une belle surprise de cette rentrée littéraire.

 

 

 


Quatrième enquête du commissaire Oppenheimer

Il y a de ces écrivains de polars qui ont trouvé le confort en se réfugiant derrière un enquêteur fétiche. Harald Gilbers est de ceux-là qui nous présente la quatrième enquête du commissaire Oppenheimer dans La vengeance des cendres. Et autre caractéristique de ce type d’écrivain, c’est que dès qu’il s’agit de tueurs en série, comme c’est le cas ici, ces derniers ont toujours en commun de signer leurs actes immondes. Nous nous transportons dans le Berlin de 1946. Il faisait dit-on un froid de canard, le plus important consigné dans les annales du XXème siècle. Et imaginez en plus que la capitale allemande avait été tellement bombardée qu’on racontait qu’il suffisait de placer une brique debout et vous pouviez voir l’horizon à sa hauteur. Une ville détruite dans sa majorité et où il n’y avait aucune commodité. C’est dans ce contexte sordide et peut-être mérité, que va se déployer un tueur bien spécial qui mutile ses proies, griffonnant sur leur chair des mots et fourrant dans leur bouche une liste de noms inconnus. Ce que le limier finira par apprendre, c’est que tous ces morts avaient été collaborateurs du parti nazi. A partir de ce constat, son enquête s’orientera dans ce secteur afin de prévoir qui seront les prochaines cibles. Ce pourrait au passage faire un superbe film. Et dire qu’il y a des scénaristes qui vivent le drame de la page blanche. Vous manquez d’imagination. En tout cas Gilbers n’en manque pas. Et il décrit très bien le climat qui prévalait dans l’Allemagne post-nazi.

La vengeance des cendres Harald Gilbers. Calmann-Levy 441p.     www.calmann-levy-noir.fr

 

 

 


Une déclaration d’amour pour la Gaspésie

Cet été, pandémie oblige, bien des québécois qui avaient l’habitude de dépenser leurs sous chez nos voisins américains durant le fameux congé de la construction, ont migré vers la Gaspésie. Un véritable envahissement au dire des gaspésiens. Mais qui fut l’occasion pour plusieurs de ces touristes locaux de découvrir les splendeurs géographiques des lieux et la chaleur humaine ambiante. Mais il n’y a pas que. En effet, la responsable des communications des Traversées de la Gaspésie Geneviève Lefebvre a invité dix écrivains à participer à cet événement et de rapporter par écrit les sensations éprouvées pour chacun. Et au final cela donne un bel album, magnifique hommage à la région. La traversée des écrivains titre de l’ouvrage, est un tribut mérité. Chacun a sa vision de la Gaspésie dont Marie-Claire Blais, citée en début d’ouvrage, disait de ses habitants que ce sont des gens qui donneraient ce qu’ils n’ont pas. Saluons au passage les éditions La Presse, dont l’éditeur Pierre Cayouette était du nombre, pour le soin mis à la présentation graphique. Un bel écrin à la hauteur de ces écrits où le lecteur aura l’impression que chacun des contributeurs a ciselé chacun des mots pour rendre justice à la grandeur des impressions.

La traversée des écrivains Collectif sous la direction de Geneviève Lefebvre. Éditions La Presse 255p.     www.editionslapresse.ca

 

 





 


Au menu, tout sur les sumos et le Jujitsu pour gagner en grade

Aux éditions Budo deux livres qui vont trouver chacun leur clientèle. D’abord Tokyo Sumo une petite plaquette de Claude Thibault historien des arts martiaux japonais et enseignant à l’École des interprètes de Tokyo. Il s’est donné pour mandat de nous introduire dans la culture très élitiste des sumo, ces énormes lutteurs nippons dont la masse corporelle ne cesse de nous surprendre et qui faisaient la délectation du défunt président Jacques Chirac, adepte de leurs compétition. Vous saurez tout sur le recrutement, leur style de vie, comment on atteint au stade suprême et difficile d’accès de Yokozuna. C’est un microcosme fascinant et l’adjectif est un euphémisme. En tout cas, si l’auteur a voulu nous donner le goût de voir des matchs de sumo, son pari est réussi.

D’autre part, ils se sont mis à deux pour nous expliquer comment répondre aux 20 attaques imposées afin de gagner des galons au jujitsu. Il y a Daniel Bonet-Maury avec tenez-vous bien, soixante-dix ans d’expériences du domaine, on peut spéculer sur son âge et que vous voyez dans une forme terrible sur la couverture du livre Jujitsu techniques pour passer en grade. L’autre c’est Guy-Michel Quintin qui unit son savoir au maître pour passer en revue les gestes à poser pour devenir supérieur dans cet art martial. Qui intéressera aussi au premier chef les détenteurs de ceinture noire en judo. La technique ça se démontre et par l’image. Et des illustrations il en pleut. Si l’adage voulant qu’une image vaut mille mots, on ne s’aventure pas alors à compter les mots. Et pour ce faire la maison d’édition n’a pas lésiné sur les clichés.

 

 

 


Le cours 101 du bondage

Tous les goûts sont dans la nature se plait-on à dire. Et dans le menu sexuel qui est offert à l’homo sapiens, se trouve le bondage. Cet art de ficeler les corps qui nous vient du Japon. Lord Morpheous qui est passé maître dans l’art de maîtriser les anatomies, nous offre tout son savoir dans Les bases du bondage. La plupart du temps, la sexualité ne va s’arrêter qu’à la manipulation des cordages autour des corps nus. C’est bien inoffensif. Et si par malheur on serre un peu trop, causant hématomes ou égratignures, eh bien l’application de crèmes apaisantes fera partie du jeu, madame se confondant avec une infirmière et vice versa. Vous avez beaucoup d’illustrations de couples qui servent de modèles aux différentes techniques.

Les bases du bondage Lord Morpheous. Tabou 175p.   
www.tabou-editions.com

 

 

 


Délire pornographique sauce espagnole

Un des grands esprits de la littérature érotique l’espagnol Raûlo Caceres a incontestablement donné la somme de son talent dans cette BD Les Saintes Eaux décrite par l’éditeur Tabou comme un mélange de délires psychanalytiques, de mythologie ibérique et de sexualité brute. Tout un cocktail. Il situe ce qu’il nomme un voyage en pornographie sacrée dans un bled imaginaire nommé Aguas Calientes, tout près de la frontière portugaise. Dans ce hameau peuplé de bigots, il va se passer cette chose inimaginable qu’un esprit malin va se répandre, transformant les habitants tels des furies du sexe, se livrant au stupre comme jamais on aurait pu imaginer dans cette localité. Et vous dire que les gens ne vont se limiter à aucune dépravation, les femmes se voyant honorées par tous les orifices et en redemandant. Le coup de crayon est très nerveux, symbolisant la frénésie sexuelle qui s’empare du populo. Jouissif en diable.

Les Saintes Eaux Raûlo Caceres. Tabou 186p.   

 

 





 


Le coin santé physique et psychique

Deux titres sortent chez Fides dans la collection “Ce qu’en dit la science”, sous la direction de Stéphane Labbé. Dans un premier temps Sauver l’environnement et Les écrans, usages et effets, de l’enfance à l’âge adulte. Le premier chapitre de  l’essai sur l’environnement concerne la notion de jeter, tout notre rapport à la consommation. Il estime dans sa conclusion que ce sont les actions gouvernementales qui vont amener le citoyen à changer ses habitudes, comme ça été le cas avec l’élargissement des consignations sur les canettes et bouteilles. Concernant la question des écrans, il démarre par une statistique à glacer le sang, à savoir que les enfants de deux ans et demi passent en moyenne 8,82 heures par semaines sur ces objets numériques!  Avec des conséquences dont on n’a pas mesuré encore les effets. Ce sont aux parents d’y voir point barre.

Chez Artège c’est un prêtre du diocèse de Nantes Joël Guibert nous offre Le combat spirituel clé qu’il présente comme la clé de la paix intérieure. Cette paix en soi-même, exhortée même par le Psaume 34 lorsqu’il est écrit “Recherche la paix et poursuis-là”. C’est un désir commun à bien des gens de la trouver cet apaisement. On se souviendra de cette belle chanson de la regretté Renée Claude “Tu trouveras la paix dans ton coeur et pas ailleurs” qui a marqué tant de québécois. Oui, mais comment arrive  t-on à cette sérénité ? Un chapitre est assez éclairant quand l’auteur dit que la parole libère de la même façon que l’on se trouve soulagé après avoir craché une arête de poisson. Jolie métaphore. On retient trop. Ensuite il nous fait une invitation à ne pas avoir peur du silence dans ce monde si bruyant. Donc de judicieux conseils qui ne font pas dans le prêchi-prêcha mais qui n’ont d’autre objectif que de nous rendre paisible, et mieux armé pour traverser sa vie.

Si vous voulez une lecture palpitante, rien de moins que la vie de Jean-Pierre Vignau qui aurait pu être incarnée au cinéma par un Lino Ventura. C’est la vie d’un dur qui aurait pu très mal tourner. Abandonné par sa mère, il vivre sur une ferme et ne saura lire qu’à partir de 28 ans! Il sera tour à tour professeur d’arts martiaux, cascadeur, taulard. Aujourd’hui il occupe la vice-présidence de l’International Budo Association, adeptes des arts martiaux. Une anecdote entre autres qui vous donnera une idée de cette autobiographie écrite en collaboration avec Jean-Pierre Leloup qui sort aux éditions de l’Éveil sous le titre Construire sa légende. A un moment donné de son existence il est à la tête d’une équipe de videurs dans des bars. Et il avait entrepris de faire le ménage parmi les caïds qui voulaient faire la loi dans les établissements dont il avait la garde. Un soir, se méprenant, un de ces derniers appuya sur la gâchette sur un gardien, croyant viser Vignau. Le gars mourut sur-le-champ une balle entre les deux yeux. Et ce n’est qu’une des péripéties de cette existence de roman pour reprendre le cliché bien connu. Il aurait pu mal tourner, mais il s’est fait une respectabilité qui lui vaut maintenant le respect. Quel revirement!

 

 



 


Pour mieux connaître le leader des Beach Boys et Bono

Un journaliste québécois a dit du journalisme que c’était un acte mineur un peu comme Gainsbourg n’en disait pas mieux de la chanson populaire. Eh bien le métier de scribe à ses lettres de noblesse et Michka Assayas en donne une preuve éclatante avec cette entrevue qu’il avait réalisé en 1992 avec Brian Wilson le leader du mythique groupe des Beach Boys qu’on a accusé tellement de faire dans le genre bleu bleu. Même si Assayas reconnaît être un inconditionnel depuis l’âge aussi tendre de huit ans, il n’en est pas moins critique et ne gobe pas tout d’emblée sur ce qu’a produit la formation au cours des ans. Il a donc rencontré son idole à Malibu et lui a posé des questions franches pour lesquelles il a obtenu des réponses toutes aussi transparentes. Cela donne un livre régal avec l’entrevue précédée d’une mise en situation de ce que les Beach Boys ont été dans le paysage du rock. On doit à Assayas le Nouveau dictionnaire du rock chez Laffont et il tient le micro sur France Inter de l’émission “Very Good Trip”.

Et si vous regrettez que la lecture de l’entrevue avec Brian Wilson a été très courte et que vous adorez l’approche journalistique d’Assayas, sachez que celui-ci, dans une même mouture que le livre précédemment décrit nous offre également une introspection sur la carrière de Bono et ça donne Bono par Bono toujours chez le même éditeur Le mot et le reste. A Montréal quand Bono débarquait dans sa suite de l’Hôtel St-James, une horde d’admirateurs campait aux abords de l’établissement pour l’accueillir avec frénésie. Sa cote chez nous demeure inchangée, et surtout en raison de son engagement humanitaire. Dans le cas de son sujet il a eu la grande opportunité de partager plusieurs moments d’intimité. Il nous sert ici une entrevue remontant à il y a quinze ans. Sur les fondamentaux du chanteur de U2 la démarche est inchangée. S’il y a un dénominateur avec Katerine cité plus haut, c’est que l’artiste le plus choyé et respecté de la planète s’en tient à un discours, tout sauf formaté. Nous on adore. Là nous avons un petit pavé entre les mains qui se déguste comme du petit lait. On se rend compte avec Bono de l’utilité des artistes, cette distanciation et cette contestation du monde qui fait du bien à entendre.

 

 

 


Un garçon hors norme et sa quête d’une vie meilleure

C’est un jeune garçon qui se prénomme Pierre, difficilement classable qui a des manies, presque des tocs qui rappellent ceux d’un autiste. Qui font rager son père Pierre, qui d’office est un violent. Ce dernier voulait même pousser son fiston à lancer un cocktail molotov sur un édifice public. C’est dire où c’en était rendu de leur rapport. Et le fils ne se nourrit pas de violence, au contraire. Il a la chance de compter sur une adolescente de 15 ans, Djamila avec qui il ira en forêt chercher un jour couleur d’orange qui donne son titre à Un jour viendra couleur d’orange de Grégoire Delacourt qui a emprunté cette symbolique dans l’oeuvre d’Aragon. Et en forêt le duo d’amis inséparables, liés même par l’amour, fera la rencontre d’un ermite, Hagop, qui leur enseignera pleins de belles choses sur la nature. Un bol d’air par rapport au foyer familial toxique. Et c’est fichtrement bien écrit, ce qui n’est pas pour déplaire.

Un jour viendra couleur d’orange Grégoire Delacourt. Grasset 265p.    

 

 

 


Un écrivain pour qui la vie est une vallée de larmes

Sans connaître Valério Romao écrivain portugais d’origine française, il doit certainement être un admirateur du philosophe pessimiste Schopenhauer car un critique du Figaro a dit de lui qu’il était venu pour témoigner d’une humanité condamnée à une vie dégradée et dégradante, Brrrr!!!  Bref le voici avec le tome 2 de sa trilogie “Paternités ratées” Les eaux de Joana qui narre l’affolement d’une parturiente à qui on annonce au bout de sept mois de grossesse que son bébé est mort-né. Pour quelqu’un qui avait de grandes attentes c’est un coup de massue. On peut certainement qualifier ce roman qui est presque du documentaire de réalisme saisissant. Ce ceux qui apprécieront ce livre, ce sont au premier chef les ennemis du jovialisme à tout crin. Oui la vie peut avoir ce côté pénible. Voyez ce qu’en dit Romao et confrontez sa vision avec la vôtre. Peut-être l’exemple du pire peut agir parfois comme un repoussoir et nous conduire à rechercher des moments de bonheur.

Les eaux de Joana  Valério Romao. Chandeigne 196p.      www.editionschandeigne.fr

 

 

 


Une étude de cas sur le nazisme par le biais du roman

Une des belles surprises de cette rentrée littéraire est l’exhumation d’un roman datant de 1942 La septième croix de Anna Seghers. Cette allemande était membre du parti communiste et à ce titre fut inquiétée par la Gestapo qui procéda à son arrestation. Elle a eu de la veine car d’autres ne sortirent jamais vivant des geôles gestapistes. Sentant qu’il ne faisait plus bon de demeurer en Allemagne, elle prit le chemin de l’exil, d’autant que ses ouvrages furent livrés aux flammes des autodafés mené par Goebbels. Elle prit son inspiration du destin des opposants au national-socialisme pour accoucher de ce roman. Qui raconte l’évasion de sept prisonniers d’un camp allemand. La direction fit ériger sept croix pour marquer ce qui deviendrait leur dernière demeure. Un des évadés parvint  sortir du pays. Ce livre est en même temps une radiographie de l’esprit d’un régime qui ne pouvait souffrir aucune rébellion. Le communiqué de presse accompagnant la réédition de ce beau livre chargé d’humanité ou inhumanité, c’est selon, nous apprend que des soldats américains qui allaient combattre outre-mer pour défendre la liberté, reçurent le bouquin pour mieux s’imprégner du sens de leur mission.

La septième croix Anna Seghers. Métailié 440p.     www.editions-metailie.com

 

 

 


L’homme aux vingt-sept millions d’exemplaires

Il y en a qui honnisse l’idée que la reconnaissance humaine doit passer par un nombre de prix ou de vente. Mais néanmoins qu’un écrivain comme Ken Follett ait réussi l’exploit de s’attacher vingt-sept millions de lecteurs pour ses “Les Piliers de la Terre” commande tout de même le respect. Et à parcourir la livraison de sa dernière épopée moyenâgeuse Le crépuscule et l’aube il y a de bonnes chances qu’il récidive l’exploit. Ici nous faisons un grand saut dans le temps, plus précisément en 997 avec pour théâtre d’opération l’Angleterre que se dispute les Gallois et les Vikings. A partir de ce matériau historique Follett fait surgir au fil des pages des personnages qui ont tous un fort destin. Nous avons pour notre part un attachement pour ce moine Aldred qui veut faire de son abbaye une sorte d’épicentre européen du savoir. Car il faut savoir que les monastères sont nés du désir de créer des enclos protecteurs pour se mettre à l’abri de la barbarie ambiante. Encore une fois l’érudition de Follett qui au passage est un francophile averti (faut voir sa prestation lors de son dernier passage sur le plateau de La grande librairie) garni cette grande fresque dont la structure rappelle un peu celle que l’on trouve dans les fantasy. Ceux qui sont des familiers du romancier seront en terrain de connaissance, aux autres l’occasion rêvée de plonger dans son monde. Ici il tutoie l’excellence.

Le crépuscule et l’aube  Ken Follett. Robert Laffont 848p.     www.laffont.ca

 

 

 


Le coin de la BD

Trois excellents titres cette semaine nous sont arrivés qui feront la joie des bdphiles. Chez l’éditeur Mosquito qui publie les trois ouvrages, faisons connaissance avec Le dernier ours de Chartreuse à saveur écologiste. Les auteurs Capucine Mazille et Michel Jans nous emmènent bien loin, en fait rien, rien de moins que dans la Préhistoire. Et figurez-vous qu’il se trouva deux adolescents soucieux de la préservation des ours du coin. En effet, leur route va croiser celle d’un ourson orphelin. Et ils vont tout faire en sorte pour lui faciliter l’existence et assurer ainsi la perpétuation de son espèce. L’ourson est craquant au possible. Si vous demeurez de marbre en le voyant, considérez-vous dès lors comme un dur.  Cette fois un autre album remarquable Köllwitz 1742 de Toppi. Qui est un vibrant plaidoyer en faveur de la paix. Et pour illustrer, excusez du jeu de mots facile, son propos, il a sélectionné quatre conflits sanglants. Ici pas de colorisation, le dessin à lui seul est une classe de maître, tant l’artiste se fait champion du détail. Ici la scénarisation se contente de vignettes avec la narration des faits, leur mise en contexte. Du grand art. Comme quoi si la BD divertit, elle peut se mettre au service de nobles causes.

Enfin, changement de climat avec Hispaniola de Lele Vianello. Entre parenthèses, ce bédéiste a été d’abord disciple de Hugo Pratt qui en fit son second. Ils furent liés professionnellement jusqu’à la mort de ce dernier. La filiation d’excellence s’est perpétuée. L’histoire est celle d’un déserteur officier à la Légion étrangère qui veut sortir de la mortelle souricière qu’est la guerre civile espagnole. Nous sommes en 1939, la dernière année en fait de ce conflit sanglant avec son tissu d’horreurs de chaque côté des parties adverses. Un peu comme pour le cas de Toppi, il y a aussi ce message plutôt indirect cette-fois qui montre bien la laideur de la guerre.

 

 

 


Un accident de voiture qui change le destin de trois personnes

Il était une fois un professeur d’université new-yorkais, menant la vie la plus tranquille qui soit et dont un jour la voiture, nous sommes dans Brooklyn, heurtera celle d’une sans-papiers guatémaltèque, Evelyn Ortega. Aussitôt, Richard Bowmaster convoque une de ses maies d’origine chilienne, Lucia Maraz. L’infortunée accidentée partagera avec ses nouvelles connaissances le secret qu’elle porte en elle et qui débouchera sur des ramifications dont on ne pouvait imaginer que tout ça pouvait découler d’un seul accident routier. Voilà pour la trame de Plus loin que l’hiver un autre best-seller assuré pour son auteure Isabel Allende. Une romancière qui se sert très bien de la plateforme littéraire pour répandre ses convictions touchant à l’injustice politique. Son ascendance y est sans doute pour quelque chose, car son père rappelons-le, était cousin de l’ancien président de la république chilienne, Salvador Allende.

 

 

 


Un témoignage sur les balbutiements de la Nouvelle-France

La collection Portages des éditions des Presses de l’Université Laval s’est donnée pour mission de faire connaître des incunables touchant au début de la colonisation de la Nouvelle-France. Grâce à Sébastien Côté professeur de littérature de l’Université Carleton à Ottawa, il nous est permis de prendre connaissance d’un témoignage de premier plan sur les balbutiements de l’Histoire du Québec. En effet, ce spécialiste de la Nouvelle-France a pu avoir accès à de rares éditions existantes de la Brève relation du voyage de la Nouvelle-France du jésuite Paul Lejeune publié en France en 1632, contemporain des écrits du récollet Gabriel Sagard et Marie de l’Incarnation. Première chose qui le heurte à Tadoussac est le fait d’être dévoré par une horde de maringouins hostiles. C’est une petite plaquette riche par son contenu qui décrit bien le décor qui attendait les premiers arrivants.

Brève relation du voyage de la Nouvelle-France Paul Lejeune. Les Presses de l’Université Laval 74p.      www.pulaval.com

 

 

 


Une fable animalière néolibérale

Bon sang, on doit de rendre à l’évidence qu’il nous est très difficile de situer ce roman Le lièvre d’Amérique de Mireille Gagné qui est présenté comme une fable animalière néolibérale. L’auteure qui a un talent fou marqué par énormément d’imagination, campe son personnage principal Diane, en utilisant à son sujet des métaphores touchant au lièvre. D’ailleurs le récit est entrecoupé d’informations intéressantes sur ce charmant animal de même que la situation anatomique de la jeune femme en milieu de travail. Ce pourrait faire un film fantastique fabuleux, imprégné de poésie. Car nous on nous livre toutes les pensées et observations de la dame qui vient de subir une intervention qui va la bouleverser, la déposséder quel que peu de son corps. Au passage, ce qu’elle écrit bien cette romancière. Une véritable classe de maître. Et merci dame Gagné pour les infos sur le lièvre, on est toujours un nain face à la connaissance.

Le lièvre d’Amérique Mireille Gagné. La peuplade 138p.     www.lapeuplade.com

 

 

 


Tout ce dont il faut savoir sur la vie végétale

D’abord débutons par une lapalissade, une plante n’est pas un humain ni un animal, elle a sa vie propre, et les dernières recherches concernant le domaine nous apprennent qu’il existe une communication entre elles. Et pour marquer la différenciation avec le reste de la nature, on a vu un pin, baptisé Mathusalem, avoir 5000 ans d’existence! Bonjour le vieillissement. C’est un univers proprement fascinant que nous invite à découvrir Florence Burgat qui est étonnamment philosophe, comme quoi il n’y a pas que le journalisme qui mène à tout. Elle a simplement intitulé son essai par Qu’est-ce qu’une plante ? Elle a une formidable explication qui explique la fascination pour les plantes : sa luxuriance, la fantaisie de ses motifs, son impassibilité et son silence constituent le contrepoint du vivre des êtres mortels faits de chair et de sang. Cette vie qui ne meurt que pour renaître est le contraire d’une tragédie.

Qu’est-ce qu’une plante ?  Florence Burgat. Seuil 200p.     www.seuil.com

 

 

 


Sur le 45ème président américain inclassable

Donald J. Trump a réussi en dépit de son narcissisme incommensurable et sa vulgarité à intéresser les observateurs de la chose politique qui n’en reviennent toujours pas que cet être quasi dément soit parvenu à se maintenir à la Maison-Blanche et peut-être arracher au grand dam de beaucoup un second mandat. François-Emmanuël Boucher professeur au Collège royal du Canada est un de ceux qui tente de circonscrire l’action de Trump, dont la popularité (65 millions de followers sur Twitter) a engendré des clones politiques ailleurs sur la planète, ce qui ajoute à l’inquiétude. Son essai Le trumpisme se veut une pierre à l’édifice pour une tentative de compréhension du personnage. A quelques jours de l’élection présidentielle cette lecture ajoute un éclairage pertinent sur les mœurs électorales de nos voisins au sud de la frontière.

Le trumpisme François-Emmanuël Boucher. Les Presses de l’Université Laval 137p.       www.pulaval.com

 

 

 


Variations sur la maternité

Même en notre époque trouble on continue de faire des enfants. Est-ce qu’on appelle l’instinct de survie ? En tout cas trois jeunes femmes abordent le sujet d’une éternelle actualité, la maternité, sous des angles différents. Et elles ont conjugué le tout dans un même ouvrage Histoires de mamans. Nadia Lakdhari avec Le grande retour, nous offre le désarroi d’une femme qui revient à Montréal avec ses deux petits, après dix ans d’absence et qui comptait sur sa mère pour jouer les baby-sitters. Sauf que la grand-mère a donné dans le gardiennage et est résolument moderne avec un agenda essoufflant. Quoi faire alors, sinon revenir aux exigences inhérentes au rôle de maman. Ensuite Catherine Girard-Audet signe Toi, veux-tu des enfants ? avec une séquence assez inusitée en ce sens que c’est le gars qui demande à sa compagne si elle entend vouloir des enfants. Habituellement ce questionnement est en sens contraire. L’occasion pour l’interlocutrice de faire un choix alors que son horloge biologique est comme une épée de Damoclès. Puis pour compléter cette trilogie, Josée Bournival débarque avec Le paradoxe de l’hippocampe. C’est une propriétaire d’une clinique vétérinaire dont l’union est vacillante et qui s’interroge s’il faut poursuivre la relation. Il y a les enfants qui sont en jeu dans les choix à faire. Quel dilemme! Les trois auteures font également une pierre deux coups, car elles ont décidé de remettre sur chaque vente d’exemplaire, un dollar sera remis à la Maison Bleue un établissement qui vient en aide aux femmes enceintes vulnérables et aux familles précaires.

Histoires de mamans Collectif. Les éditions Goélette 299p.     www.boutiquegoelette.com

 

 

 


Un ex militant felquiste revient sur ses motivations d’antan

Cette année marque le 50ème anniversaire de la Crise d’octobre. L’occasion pour beaucoup de revenir sur ce chapitre marquant de l’Histoire du Québec. Antérieur à ce drame politique, il y a eu la création du Front de libération du Québec (FLQ). Un des participants actifs a été Marcel Faulkner qui appartenait à la cellule Vallières-Gagnon. Il a voulu apporter son témoignage, celui de quelqu’un qui avait des comptes à régler avec le capitalisme d’alors dans la Belle Province. Arrêté, il écopera de cinq années et demi de détention. Réhabilité il enseigne aujourd’hui la sociologie après avoir entrepris une maîtrise dans ce domaine. Il jette un regard rétrospectif sur ce qui pouvait motiver un jeune à cette époque. Le Québec était en pleine révolution tranquille et l’action dont il traite tourne autour de 1966. Il ouvre pour nous l’album de ces révolutionnaires qui à défaut de vouloir changer le monde voulait faire entrer le Québec dans la modernité. Nostalgie quand tu nous tiens.

FLQ histoire d’un engagement Marcel Faulkner. Fides 220p.      www.groupefides.com

 

 

 


Une épopée japonaise au XIème siècle

Avant d’aborder le sujet de Shinobi un mot sur la romancière Francine Tremblay qui est tout, sauf banale, docteure en études littéraires, détentrice d’un 15ème dan en arts martiaux, elle enseigne à la fois ces derniers en même temps qu’elle dispense des cours d’écriture à l’Université Laval. Férue de culture nippone, elle se rend régulièrement ai Japon. Donc pétrie de civilisation japonaise, elle se fend d’une histoire de vaillants guerriers, les ninjas ou shinobi c’est selon, qu’Hollywood a porté au grand écran dans un espace bien déterminé. Ici on assiste aux tribulations de Fujiwara No Chikada qui avait sollicité de l’empereur un titre qui lui a été refusé. On verra que la frustration est la mère de bien des revanches. C’est le Japon du Xième siècle qui s’étale sous nos yeux à l’ère Heian, une période faste à tous les niveaux. Mais si on vante la force physique, qu’en est-il des sentiments ceux-là terriblement plus humains ? On voit que l’écriture de Shinobi a été précédé d’une profonde imprégnation des valeurs japonaises. Plus exotique que ça tu meurs. Et si vous déplorez que ce soit trop court, consolez-vous, un deuxième tome s’en vient, ce premier étant intitulé La naissance d’un ninja.

Shinobi Francine Tremblay. Fides 333p.      www«groupefides.com

 

 





 


Trois romans chez Leméac qui illuminent la rentrée

Décidément une des belles constations, pandémie ou pas, c’est que la littérature fait son petit bonhomme de chemin et la rentrée cuvée 2020 nous apporte de jolies primeurs tels ces trois titres chez Leméac. Commençons par ces Bermudes de Claire Legendre. Ce roman a servi de matériau pour un film portant le même titre. Il s’inscrit dans une trilogie littéraire. Ça raconte l’histoire d’une femme qui s’amenant d’Europe, débarque au Québec dans le but d’écrire la biographie d’une écrivaine disparue. C’est le choc des cultures bien évidemment. La narratrice par exemple s’étonne entre autres, que dans les rapports hommes femmes on privilégie la fraternité aux jeux de la séduction. En même temps, plusieurs choses la renvoient à elle-même. Ça nous fait réfléchir à ce que disait Picasso un jour qui lucidement lança que l’être humain n’est toujours du début à la fin qu’en compagnie de lui-même. Vous a-t-on dit que c’est bien écrit ? Et c’est un euphémisme. Vraiment un petit bijou en son genre.

On change de registre avec Rayonnements de Ying Chen. C’est un très court roman, voire une plaquette. Mais ce qui compte ce n’est pas le contenant que le contenu. Et il est riche en humanité ce texte qui narre les souvenirs d’une fille assistante laborantine de sa mère une scientifique aujourd’hui décédée. La fille raconte cette mère qu’elle admirera plus que tout. Et dont elle dit que la particularité était que dans son pays, elle avait le respect de son mari. Chose assez rare semble t’il car l’élément féminin en Chine était lié à une servitude matrimoniale. Or la maman en question était à la fois épanouie dans sa vie professionnelle que personnelle. Ce roman est un tribut à la féminité accomplie.

Aux amateurs de nouvelles, nous recommandons ce plat de choix Le cri du poisson et autres esquisses d’André Carpentier. Les nouvellistes sont comme des peintres qui usent de l’étendue de leur palette de couleurs. Ici se sont en apparence de sombres coloris car l’auteur a divisé ses sujets en trois catégories, les égarés, les éprouvés et les éclopés. Ce qui n’exclut de petites touches de légèreté sur terre. Des gens qui doivent certainement avoir leur petite idée ;a savoir que la vie est un cadeau. Allez voir ou plutôt allez lire. On voit que Carpentier est friand de musique, notamment contemporaine. Il y fait souvent allusion. Vous avez là un sacré portraitiste qui en connaît un rayon sur la nature humaine. 

 

 

 


La vie homosexuelle à Montréal de 1880 à 1929

Parmi les curiosités livresques, voici une thèse de doctorat (de lecture accessible) issu du travail de limier de Dominici Dagenais qui a exploré ce qu’était la vie gay à Montréal entre les années 1880 et 1929. Un sujet absolument fascinant qui porte le titre de Grossières indécences. Car le code pénal avait, dès 1890 inscrit les gestes contre-nature entre deux hommes comme des actes du genre. Or la documentation est très rare dans ce domaine. Il a fouillé 463 registres de ce qu’on appelait la Cour du recorder, appellation de ce qu’était alors la Cour municipale. Puis quelques feuilles glanées ça et là dans des journaux de l’époque. Qu’apprend-on ? C’est que l’on ne peut rien contre la nature et que beaucoup d’hommes, s’en donnaient, peut-être pas à cœur joie, car toujours dans l’obscur des parcs, des ruelles et certains lieux comme les toilettes des théâtres. Et puis la police en piégeait en mettant des garçons comme appât. C’est assez misérabiliste comme climat. Peut-on qualifier d’homosexuel un garçon d’âge mineur qui accordait ses faveurs moyennant des sous pour faire vivre sa famille ? A partir de 1910 le carré Dominion près de la rue Peel devient l’épicentre de la drague. A quoi s’ajoute le parc Lafontaine et le Mont-Royal surnommé La jungle. Vous avez aussi la gare Windsor où on avait pratiqué des trous dans les parois des toilettes pour que des suceux de culs comme les baptisaient les vulgaires, puissent s’offrir des gratifications. Côté lesbienne c’est absolument le désert pour la raison que les femmes, n’ayant pas de statut juridique, et assimilées par le législateur comme des fillettes, avaient absolument besoin des hommes financièrement. L’essayiste qui a fait un travail de moine cite toutefois une audacieuse Elsa Gidlow qui osait faire des avances à d’autres femmes. Elle finira par s’exiler aux États-Unis pour trouver à s’épanouir. On lit dans ces pages que des presbytères, un cabinet de médecin et certains autres points chauds, donnaient lieu à des bacchanales qui n’osaient dire leur nom. Chapeau pour ce travail d’anthropologie bien particulier. 

Grossières indécences Pratiques et identités homosexuelles à Montréal 1880-1929 Dominic Dagenais. Mc Gill Queen’s University Press 306p.     www.mqup.ca

 

 









 


Le coin santé physique et psychique (1)

Dans son livre de coaching Fuck les miettes!, aux éditions Béliveau, Bill Marchesin nous cite en tête d’un chapitre une pensée de Picasso qu’il ne faudrait jamais perdre de vue et ça se lit comme suit “Rappelle-toi, l’unique personne qui t’accompagne toute ta vie c’est toi-même! Sois vivant dans tout ce que tu fais”. Cette injonction, et bien d’autres inspirantes on les trouvent dans cet ouvrage qui a pour objectif que l’on cesse de vivre dans le regard des autres, de ne se contenter que de ce qu’on nous offre et de revendiquer haut et fort ses aspirations.

Chez Béliveau toujours Diane Diotte signe Rien n’arrive pour rien où comment se relever après une épreuve. Car il y en a pour qui un revers peut avoir un effet dévastateur, à tout le moins paralysant. Elle invite donc les lecteurs à passer par dessus tout ça et comment on en arrive mentalement à refaire le plein.

Aux éditions du Château d’encre qui développe un beau catalogue touchant au domaine de l’éducation on lance Osons l’école d’après qui tombe à point nommé car il traite de l’enseignement à l’ère de la Covid-19 et aussi les autres défis qui se poseront par après. Les signataires sont tous deux deux du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi son PDG et Isabelle Sénécal directrice de l’innovation pédagogique. Face à la pandémie ils ont institué une pédagogie à géométrie variable. Ils ont été très réactifs. Lisez sur leur expérience novatrice, ça vaut le coup. Comme quoi si le système éducatif est souvent désespérant, il y a ici comme ici des sources lumineuses qui valaient la peine d’être rapportées.

 

Être prêtre à notre époque

C’est un prêtre, Jérôme tout rempli d’ardeur après sa sortie du Grand Séminaire de Montréal. Qui allait surtout faire plaisir à ses parents de Maria en Gaspésie. La réalité de la vie pastorale amènera quelques désillusions, des échecs. Et notre pasteur rompera avec son voeu de chasteté. Mais où tout cela va t-il mener, surtout la conclusion à toutes ses remises en questions. C’est de tout cela dont nous parle Odette Mainville  dans ce roman Le grand cahier de Jérôme. l’auteure est professeure retraitée de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal. Elle rend bien les tourments qui habitent son personnage. On ne vous dira pas comment tout cela va se terminer pour lui. Ce serait gâcher votre plaisir. Une lecture que l’on recommande à ceux qui seraient par hasard tenté par la vocation religieuse. Comme quoi tout cela demande d’être bien réfléchi. Aux autres, de pénétrer la pensée d’un prêtre face aux enjeux actuels. C’est chez Fides.

 

La pandémie de la Covid-19 aura permis de lever le voile sur le sort réservé aux patients des CHLSD, des conditions inimaginables qui ont soulevé à juste titre l’indignation de la population. Or voici que paraît un roman inspiré par des faits réels L’Alphabet inachevé de Rachel Gagnon aux éditions Goélette.  L’auteure connaît bien son sujet car elle est bénévole au CHSLD Sainte-Rose à Laval. Auparavant et durant près de trois décennies elle a oeuvré dans le secteur psychiatrique d’un établissement carcéral. Attention on ne trouvera pas dans ces pages une dénonciation des conditions de travail. Cet aspect est escamoté. Au mieux on peut juger des défis qui attendent au quotidien ceux qui bossent dans ce milieu si exigeant. Son personnage central Marie-Hélène Corbeil découvrira par hasard le journal intime d’une résidente, Antoinette. Elle se fera l’écho de ce journal en ajoutant de ses propres réflexions. Beaucoup d’humanité évidemment dans ces chapitres qui en disent long sur le vieillissement et la perte d’autonomie.

Ailleurs aux éditions de Mortagne un roman qui s’inscrit bien dans la célébrissime collection Tabou aux éditions de Mortagne car s’il est bien un tabou dans nos sociétés, c’est la vie sexuelle des adolescents d’âge mineur. C’est toute la problématique rapporté dans Amour interdit de Nadine Poirier. Au départ c’est une adolescente mineure, Amélia, qui va apprendre de son père que lui et sa nouvelle compagne, donc sa belle-mère ont décidé de se transporter en milieu rural! D’abord il y a le choc du déracinement. Elle trouvera une consolation auprès d’une jument. Mais mieux! Cupidon qui fait toujours bien les choses comme on sait, met sur sa route un beau jeune homme du coin, prénommé Éthan. L’amour dans le pré, vous voyez! Sauf qu’il y a un hic, c’est un amour interdit de par la loi car l’écart d’âge prohibe ce type de relations, qui est sanctionné par le législateur. Que va t-on faire dans ces circonstances, se cacher ou faire fi de tout! Lisez ces pages admirables où l’auteure traduit bien toute la gamme des sentiments qui va traverser ces deux êtres. 

 

 







 


Le coin santé physique et psychique (2)

Notre époque étant anxiogène au possible vous chercherez peut-être des aides pour vous sortir de votre état d’inquiétude. Le Dr. Pooky Knightsmith a conçu un coffret qui se veut comme indiqué “une respiration en quatre temps”. C’est un guide qui comprend un livre avec des techniques comportementales et un jeu de 25 cartes qui présente aussi des techniques de détente. Bref, tout ce qui est susceptible de faire reculer des émotions non désirées. Le concepteur enseigne au University College de Londres. Il propose donc une façon ludique pour éloigner nos préoccupations.

 

Aux Presses de l’Université Laval ils sont deux Michel Sasseville professeur à cette université et Johanna Hawken qui livrent un plaidoyer à ce que les enfants puissent philosopher. La seconde est d’ailleurs l’auteure d’ouvrages en ce sens. Ils sont tous deux dans les pas de Frédéric Lenoir qui signe la préface de leur petite plaquette Abécédaire de la philosophie pour enfants. Ils entreprennent une discussion sur des thèmes par ordre alphabétique va sans dire, qui par l’exemple montre à quel point il est valorisant pour les petits qu’ils puissent se faire entendre sur des sujets même du plus grand sérieux. C’est toujours touchant d’entendre des enfants s’exprimer souvent avec candeur mais vérité. Car celle-ci selon le vieil adage ne vient-elle pas de leur bouche ?

Le fameux Coronavirus engendre déjà sa littérature. Dernier exemple en date la communication du Dr. Gérald Kierzek urgentiste à l’Hôtel-Dieu de Paris  Coronavirus comment se protéger ? C’est aux éditions Archipoche où il répond à 50 interrogations que l’on peut se faire face à ce virus dont on ne mesure pas encore tous les effets pernicieux. Et comme dans toute chose, la connaissance d’un fait permet souvent d’en avoir moins peur.
La spécialiste du couple et psychologue Sabrina Philippe a pris la voie du roman pour décrire une personne vivant une problématique et comment elle s’en est sortie. Un développement très personnel chez Édito est l’histoire d’une auteure qui a connu un vif succès avec un ouvrage sur la croissance personnelle. Mais comme dit le dicton, le cordonnier est souvent mal chaussé. Et il arrivera que Sophia connaîtra un malheur dans sa vie pour lequel elle choisira l’éloignement à la campagne en compagnie de son chien. Qui a un nom amusant, Chamane. Et c’est dans cette solitude volontaire qu’elle puisera les forces nécessaires à sa rédemption. Loin du tumulte du monde, elle écoutera sa voie intérieure.

Aux éditions Tom Pousse le Dr. Mehdi Liratni présente 100 idées pour enseigner les habiletés sociales. Comment décrire cette démarche qui pourrait se résumer à un rappel des choses basiques qui permettent une ordonnance de vie équilibrée. Du genre faire sa chambre pour qu’elle ne soit pas en désordre. C’est qu’aujourd’hui il y a un terrible déficit de l’altérité et on a complètement perdu les codes sociaux. Rappelez-vous autrefois quand on enseignait la bienséance à la petite école. C’est quasi relevant de l’ère préhistorique. Aujourd’hui c’est le chacun pour soi où les chartes des droits et libertés ont été utiles pour les droits certes, mais point les devoirs. C’est pour cette raison que le psychologue a cru rappeler des évidences qui permettent le mieux vivre ensemble. 

Nous évoquions plus haut notre époque agitée par la présence de cette pandémie du Coronavirus-19 qui a provoqué tant d’anxiété. Alors les livres qui traitent d’apaisement sont particulièrement bienvenus comme celui que nous offre Carole Hamelin avec Cultiver la zénitude aux éditions du Dauphin Blanc. Cette designer d’intérieur est une fervente adepte de la méditation. Elle prône de faire des pauses dans notre quotidien, afin de prendre la distanciation (mot à la mode) face à tout ce qui nous entoure. Elle s’inquiète de ce que nous ne soyons plus à l’écoute de la beauté qui nous habite.

Chez l’éditeur Béliveau un best-seller acclamé par le New-York Times Un enfant appelé chose de Dave Pelzer. C’est l’autobiographie d’un enfant maltraité comme ce n’est pas permis, une histoire digne d’Aurore l’enfant martyr. Il était considéré par sa mère démente comme rien de moins qu’une chose, vivant séquestré dans un sous-sol humide, bouffant de la nourriture que même des chiens ne voulaient pas! Et tenez-vous bien, il a réussi à survivre à cet enfer par sa seule imagination alors que dans sa petite tête il a conçu un être bienveillant qui venait lui apporter du réconfort. Il a fini par sortir de cet emprisonnement et donne des conférences. Il n’y a pas mieux que lui pour livrer un message d’espoir. On ne sort pas indemne d’une telle lecture qui glace le sang.

 

 

 


Sur un immigrant italien au Québec

Le roman Errance n’a jamais aussi bien porté son nom. Il est le fruit de Mattia Scarpulla un ressortissant italien qui a choisi d’élire domicile au Québec. Retenez ce nom, car dans sa ponte il a réussi à vampiriser la peau d’un migrant turinois qui s’est d’abord installé au Havre en France avec sa petite famille. Mais son pays d’origine, un passé trouble, viennent le hanter. Et ce n’est pas parce que tu franchi l’océan que tout se dissipe comme par enchantement. Il est italien et tout le lui rappelle, et ce jusqu’à la dernière page et même lors de l’escale finale québécoise. Il erre tant au plan physique que psychique. La beauté de la démarche de l’écrivain vous fera comprendre que votre vie est certainement moins compliqué que celle du protagoniste.

Le gars écrit superbement et c’est tout à l’honneur de sa petite maison d’édition, Annika Parance, qui sans tambours et trompettes est en train de se faire une niche sous le label de la qualité littéraire. Et cette “Errance” le montre bien.

Errance Mattia Scarpulla. Annika Parance 339p.       www.apediteur.com

 

 

 


Ah! cette Odette Archambault

Vingt-troisième oeuvre littéraire au compteur pour Maurice Henrie qui s’amène avec Odette oeuvre 100% hétéro puisqu’il s’agit de l’ascendant phénoménal qu’exerce cette femme Odette Archamabault sur le narrateur qui est un petit bourgeois, fonctionnaire de son état aux ministère des Affaires étrangères. Un type un peu surfait, un peu trop centré sur lui-même. Il n’est pas à proprement parler très sympathique. Il a longtemps mis de l’avant son “je”. Mais quand il croisera sur sa route la Odette en question, il devient tout petit et elle le hantera de bien des façons. Bon cela est bien beau ce charisme au féminin, mais que va t-il faire ? On ne vous gâchera pas votre plaisir en vous révélant la conclusion, mais sachez que ce court roman plaira à deux types de clientèles, aux hommes qui sont passé par là, en pâmoison devant une illustre représentante de la gent féminine et aussi aux femmes bien dotées par la nature et qui ont eu à exercer une sorte de domination sur les mâles.

Odette Maurice Henrie. Les Presses de l’Université d’Ottawa 164p.     www.presses.uottawa.ca

 

 

 


Dernier tome de la saga policière de Michel Bélil

En musique on  connaît les quatre saisons de Vivaldi et de Glazounov. En littérature Michel Bélil se rend à cinq saisons qui donne son titre à la saga Les cinq saisons de l’Avenir, cette dernière étant la cité-état où s’active Joachim O’Bomsawin qui porte plusieurs casquettes, dont celle de directeur des travaux publics de même que chef de police par intérim. Si on vous parle de cette série c’est qu’elle trouve sa conclusion avec le quatrième tome intitulé “Qui ne parlait pas comme les autres.” Difficile de rendre compte de son contenu, tant les crimes et autres affaires se multiplient sur le territoire dont le “héros” a la charge. Si vous êtes un familier des ouvrages précédents, vous serez en terrain de connaissance. Sinon, ne déplorez pas de ne pas avoir parcouru les autres tomes, car chaque ouvrage a le mérite d’être une histoire complète en soi. C’est écrit dans les règles de l’art et l’auteur a le mérite d’être un excellent dialoguiste, ce qui lui permet d’animer ses intrigues. On ne s’ennuie pas une seconde. C’est déjà tout un compliment.

Les cinq saisons de l’Avenir Tome 4 Qui ne parlait pas comme les autres. Michel Bélil. Les éditions de l’Apothéose 386p.       www.leseditionsdelapotheose.com

 

 

 


Un guide de référence pour la transparence en cas de gestion de crise

Les médias, depuis des années, ne se contentent plus de faire de la réécriture de dépêches d’agences de presse. Ils ont pour mandat de fouiller dans les poubelles et de dénicher le scandale du jour qui augmentera tirages et nombre de clics. C’est pourquoi le travail de relationniste dans une entreprise prend une tournure toute nouvelle. Car il s’agit de parer voire d’anticiper les coups. Or, ceux qui s’en tirent le mieux ont joué la carte de la transparence. C’est pourquoi un essai de référence paraît qui donnent le la  en la matière. La transparence en communication est signé Marcel A. Chartrand professeur au Département de communication et à l’Éducation permanente de l’Université d’Ottawa. Il est de surcroît une autorité en gestion de crise. Dans ces pages il rapporte 79 études de cas qui éclaireront sur diverses situations possibles et comment ces organisations ont fait face. Un travail nourri qui aidera nombre d’agents de presse à bien savoir livrer la marchandise, quand des médias se pointeront chez eux, caméras au poing, exigeants des réponses.

La transparence en communication Marcel A. Chartrand. Les Presses de l’Université d’Ottawa 468p.        www.presses.uOttawa.ca

 

 

 


Un essai sur la conscience historique

Il se publie beaucoup d’ouvrages touchant à la transmission de l’Histoire au Canada, mais peu ont abordé la conscience historique. Ce fossé est désormais comblé avec L’avenir du passé cosigné par Stéphane Lévesque professeur auxiliaire à la Faculté d’éducation et directeur du laboratoire d’histoire virtuel de l’Université d’Ottawa et Jean-Philippe Croteau professeur adjoint au Département d’études françaises du Collège des cultures et des langues étrangères à l’Université du Sichuan à Chengdu en Chine. Ils s’interrogent tous deux sur l’état de l’identité, de la mémoire et des récits parmi la jeunesse québécoise et franco-ontarienne.  Voici le libellé de leur démarche tel que décrit dans le communiqué de presse:

“Des jeunes francophones issues de provinces différentes ont-ils la même perception de l'histoire canadienne ? Cet ouvrage nous entraîne au coeur d'une réflexion inédite sur le passé national dans la conscience de la jeunesse francophone du Québec et de l'Ontario.”

L’avenir du passé Stéphane Lévesque et Jean-Philippe Croteau. Les Presses de l’Université d’Ottawa 268p.        www.presses.uOttawa.ca

 

 

 


Soubresauts autour d’un café montréalais

Signe qu’une certaine joie de vivre a droit de cité en cette époque de morosité pandémienne, les éditions Goélette ont lancé opportunément une collection nommée “Bonne humeur” avec le mandat d’arracher au moins des sourires. Et le dernier opus de celle-ci Café corsé de Marie Paquet narre les tribulations d’une ex-enseignante qui en compagnie d’une amie, décident d’ouvrir un café à Montréal. On connaît les aléas que peuvent rencontrer les propriétaires du milieu de la restauration. En plus qu’il faut composer avec le tempérament de l’instigatrice. Effectivement, le livre rencontre sa mission de nous faire non seulement sourire, mais plus encore, rire. Et tous ceux qui répandent de la joie sont d’office des bienfaiteurs de l’humanité. Nous vous recommandons fortement sa lecture, particulièrement les jours de grisaille ou quand des dictateurs de la santé iront trop loin en poussant sur le bouchon de la peur. Ce roman est tonifiant au possible.

Café corsé Marie Paquet. Les éditions Goélette 246p.      www.boutiquegoelette.com

 

 

 


Finances obscures et sexe en milieu minier

Yves Plouffe a été chasseur de têtes pendant deux décennies et notamment dans le secteur minier. Un milieu qui l’a intéressé et le passionne toujours puisqu’il en fait le cadre de son thriller policier En terrain miné un titre fort à propos compte tenu du cadre de son histoire et inspiré par le scandale minier de l’entreprise canadienne UraMin qui sera englobé par la française Areva. Il y a beaucoup d’intrigues dans ces chapitres et il serait fort malaisé dans découdre en quelques lignes. Sachez toutefois que pour les amateurs du genre vous ne serez pas déçus. L’auteur est un bon conteur et sait garder son lecteur captif du début à la fin.

En terrain miné Yves Plouffe. Essor livres 139p.        www.leseditionsdelapotheose.com

 

 

 


Deuxième tome d’une trilogie sur l’utilisation de l’intelligence artificielle

Un roman sur l’intelligence artificielle. Pourquoi pas ? D’autant que Montréal est un carrefour de premier plan de ces technologies d’avancement qui ont fait si peur à l’astrophysicien Stephen Hawking comme le rappelle le communiqué soulignant la sortie du deuxième tome de la saga L’affaire Minerva et ayant pour titre Le complot africain qui a pour théâtre d’opération le vieux continent partagé entre pratiques ancestrales et visées d’avant-garde. Et pas que, car l’auteur Michel Bargone architecte en technologies de l’information, mondialisation oblige, nous amène même jusqu’à Saint-Augustin,de-Desmaures. Cette politique-fiction, comme bien d’autres ouvrages du genre, fait parfois figure d’oeuvre visionnaire. Songez au fameux 1984 de George Orwell. Nous y sommes presque. C’est entendu que des intelligences obscures aux sombres desseins, n’ont pas intérêt à ce que des vérités se sachent ou bien s’entendent pour en créer de toutes pièces. Bref Bargone maîtrise bien les informations qui alimentent son sujet. Certains passages ont de quoi inquiéter sur le sort du monde. Le seul tort de ce tome c’est qu’il est trop court. Heureusement, il est en préparation de la suite et de sa conclusion.

L’affaire Minerva Le complot africain. Michel Bargone. Les éditions de l’Apothéose 297p.        www.leseditionsdelapotheose.com

 

 

 


Le phénomène chouchou parents-enfants

La collection “Tabou” des éditions de Mortagne a célébré avec éclat sa dixième année d’existence, cartonnée de plusieurs succès et forts mérités. Et ça se comprend. La ligne éditoriale édictée par la direction a permis que des auteur(e)s aguerri(e)s traitent de sujets qui concernent les jeunes en abordant de vastes sujets sur un mode de vulgarisation. Avec des situations de cas fictifs basés sur des faits réels qui ont frappé dans le mille leur public cible. C’est encore le cas avec Celle de trop de Joannie Touchette. L’histoire d’une fille qui désespère de voir sa soeur Cassiopée qui excelle en tout et pour laquelle elle se sent dans l’ombre, ses parents ce cessant de lui prodiguer une attention dont elle se sent exclue. Une problématique pourtant répandue et curieusement assez peu traité en psychologie. C’est un autre roman très bien ficelé qui à son tour honore la mission que s’est donnée la maison d’édition.

Celle de trop Joannie Touchette. Éditions de Mortagne 375p.  www.editionsdemortagne.com

 

 

 


Dissertation réussie sur les petites choses qui vont la vie
C’est une petite plaquette qui vaut le détour non pas pour le contenant, mais pour le contenu. En effet Partir de Christian Lemieux-Fournier est constitué de réflexions que n’auraient pas dédaignées un Montaigne, qui partait de petits faits de vie pour annoncer de grands messages. Ici l’auteur disserte sur toutes sortes d’observations qu’il soit promeneur ou flâneur. Il parle aussi de la fin de vie, celle de sa mère dans le chapitre intitulé “Le lien”. Avec une sobriété de mots qui ne veut pas faire dans l’épate, il décrit bien ce qui peut nous passer par la tête quand on voit sa génitrice s’apprêter à quitter ce monde, annoncé par l’électrocardiogramme qui se met en ligne horizontale. Une lucidité qui nous fait du rentre dedans. Exercice réussi cher auteur, nous vous accordons la note parfaite.

Partir  Christian Lemieux-Fournier. Les éditions Sémaphore 77p.      www.editionssempahore.qc.ca

 

 

 


Repérer les traces d’animaux au Québec

C’est un petit bouquin mais riche d’enseignements touchant aux moeurs des animaux qui peuplent le Québec, surtout comment reconnaître leurs traces. Et en milieu urbain cela peut avoir son utilité si notre domicile se trouve envahi soit par un raton laveur ou un écureuil gris. Traces d’animaux du Québec est le fruit de la collaboration de Mathieu Hébert et Geneviève Lavoie. Pour chaque animal une fiche signalétique avec les mensurations, l’empattement, et un croquis montrant leurs empreintes, avec photo de la bête bien entendu. C’est très bien fait et nous aide à mieux comprendre ce qui nous entoure.

Traces d’animaux du Québec Mathieu Hébert et Geneviǜe Lavoie. Broquet Broquet 128p.   www.broquet.qc.ca

 

 

 


Autopsie d’un amour

Il était une fois un professeur de théâtre, David, qui revoit une de ses anciennes élèves, Julie. Ça réveille alors des sentiments qui trouveront à s’exprimer de rencontres en rencontres jusqu’à ce qu’ils forment un couple. Une union qui ébranle un peu David qui se sent pris comme dans un carcan. Il n’est donc pas tout à fait là, et même les “Je t’aime” au téléphone sont comme des salutations de fin de conversation banalisées. Du moins c’est comme ça que le ressent l’interlocutrice. Et au bout du compte ce sera l’inévitable éclatement. Une histoire toute simple en définitive, mais c’est une autopsie réussie de la vie d’un couple formé d’un homme et d’une femme, qui on le savait sont comme deux planètes difficilement conciliables. Cette analyse porte le titre de L’équivoque de Alain Cavenne. Beaucoup se reconnaîtront dans cette fine observation des sentiments amoureux de la naissance à leur fin.

L’équivoque Alain Cavenne. L’Interligne 157p.      www.interligne.ca

 

 

 


Le secret de Liv Maria

Julia Kerninon est une auteure qui tutoie l’excellence littéraire et qui récolte moult distinction, juste reconnaissance de son grand talent. Qui se manifeste une fois de plus dans Liva Maria le portrait d’une femme dite ordinaire , qu’on ne remarquerait peut-être pas dans la rue, mais qui a un riche vécu et surtout un secret. En introduction à ce roman on a droit à une citation de William Faulkner sur les femmes, assez juste tirée de son livre “Les Larrons”. Extrait fort à propos pour décrire ce qu’est cette Liv Maria Christensen qui vit dans une certaine aisance matérielle, avec un entourage aimant et qui va se lancer dans la vie. Elle est quelque peu tourmentée, se qualifiant beaucoup dans le regard des hommes. La romancière n’accumule pas les prix pour rien. A la lecture on appréciera comment elle parvient à investir l’âme de sa protagoniste. C’est comme faire la biographie de quelqu’un qui n’a pas de notoriété comme telle, mais qui vaut le détour par son cursus de vie. Très bon roman est un euphémisme.

Liv Maria Julia Kerninon. Annika Parance éditeur 205p.      www.apediteur.com

 

 

 


Une mère à la rencontre de son fils éloigné

C’est une auteure d’origine montréalaise qui vit en Provence, indépendante et un peu sauvageonne. Elle se lie juste ce qu’il faut avec le voisinage qui la regarde avec curiosité. Rose qu’elle s’appelle a un fils qui a quitté le foyer il y a plus d’une dizaine d’années pour entreprendre un périple autour du monde. Il a mûri cet Antoine qui est devenu un homme et qu’elle va apercevoir au cours d’une émission de télé. Dès lors elle n’aura de cesse de vouloir le retrouver. Voilà la trame de Pourtant, je suis là excellent et premier roman de Camilla Sironi. Pour une entrée en littérature ça démarre bien. Avis à ceux qui décernent des prix pour un premier roman, allez voir de ce côté là, elle le mérite amplement. La Sironi, un nom à suivre.

Pourtant, je suis là Camilla Sironi. Éditions Au Carré 221p.     www.editionsaucarre.com

 

 

 


Des réflexions à point nommé sur les effets du Coronavirus

Il n’y a jamais tant que lorsque cela va mal que l’on apprécie la présence des intellectuels qui prennent la perspective nécessaire pour nous livrer des pistes d’éclairages. La pandémie actuelle du Coronavirus allait amener son lot de réflexions sur les conséquences de ce virus sur la destinée humaine. De l’inédit dans l’histoire de l’humanité. Et c’est justement parce que nous ne pouvons nous référer à des repères que cela nous inquiète. Voilà que nous arrive très opportunément Vivre sans que reste t’il de notre monde ? Un essai en collectif sous la gouverne de Peggy Larrieu. Il a rassemblé un aréopage de penseurs qui chacun apporte une pierre à la connaissance de ce qui se passe présentement et qui inquiète le monde. Et une de ces inquiétudes, sinon la majeure est la perte des droits et libertés au nom d’une politique sanitaire. Et à ce sujet François Ost livre une chapitre intitulé “Vivre sans droit ?” qu’il ne faut rater sous aucun prétexte. Chapeau aux éditions Érès d’avoir pu produire ce livre en un temps record.

Vivre sans que reste t’il de notre monde ? Collectif sous la direction de Peggy Larrieu. Érès 188p.       www.editions-eres.com

 

 

 


Une réflexion de haut niveau sur la numérisation de la société

Bernard Miège est professeur émérite de sciences de l’information et de communication à l’Université de Grenoble Alpes. Plus actif intellectuellement que jamais, il nous partage ses réflexions sur la numérisation en cours de la société. Et cela prend la forme d’un petit essai La numérisation en cours de la société. Comme il est mentionné fort à propos en quatrième de couverture, l’achèvement de la numérisation n’étant pas complétée, on peut difficilement tirer des conclusions. Il s’en remet donc aux idées promotionnelles véhiculées par les concepteurs, ceux entre autres de l’Intelligence Artificielle (IA). On remarque que l’auteur s’interroge toujours sur la place réservée à l’humain pour ce futur qui est déjà un peu présent. C’est manifestement une pensée de référence.

La numérisation en cours de la société Bernard Miège. Presses Universitaires de Grenoble 148p.         www.pug.fr

 

 

 


En connaître sur mille plantes d’intérieur
Ceux qui ont le pouce vert vont accueillir avec jubilation cette véritable somme consacrée aux plantes d’intérieurs, un travail de moine effectuée par Larry Hodgson. Ce journaliste horticole en renom a déjà 50 livres à son actif et tenez-vous bien, 5000 articles à son palmarès. Et il peaufine sans cesse. A preuve Les plantes d’intérieurs qu’il nous offre, comprennent des techniques inédites. Songez qu’il décrit 1000 plantes à l’intérieur de 300 fiches descriptives. Dans le genre c’est la perfection. Pas besoin de se doter de toute une bibliothèque autre en la matière car c’est un ouvrage qui fait date.

Les plantes d’intérieur Larry Hodgson. Broquet 423p.      www.broquet.qc.ca

 

 

 


Sur le mensonge comme ciment social

La cuvée 2020 d’Elena Ferrante est un grand cru avec La vie mensongère des adultes. Une leçon de vie magistrale sur ce qui anime les rapports humains. Un sociologue nous ferait une démonstration chargée de statistiques, la romancière elle, va droit au coeur des hommes et ce qu’elle livre ne présente pas l’aspect le plus reluisant de l’humanité. On nous transporte à Naples où nous allons faire connaissance avec Giovanna, fille unique de deux instituteurs. Le père n’a pas une grande considération pour cette fille qui autrement vit des jours assez heureux. Jusqu’au moment où elle sera témoin d’une conversation entre ses parents où le paternel prétend que Giovanna est le portrait d’une tante honnie, Vittoria. A partir de ce moment là, la fille va se mettre en quête de rencontrer son “clone” moral, car elle serait maléfique. Et puis, elle découvrira qu’en réalité, cette tante si elle subit le courroux de son père c’est qu’elle est sans filtre, et dit ses vérités qui ne plaisent pas du tout dans un monde où le mensonge fait figure de ciment social. Giovanna ouvrira grands les yeux en compagnie de cette tante lucide. C’est un cours sur comment les hommes vivent qui en interpellera plusieurs parmi les lecteurs.

 La vie mensongère des adultes Elena Ferrante. Gallimard 404p.

 

 

 


Les mauvais jours du journalisme

Pour illustrer le péril qui pèse en permanence sur la profession de journaliste Mathieu-Robert Sauvé la compare au béluga menacé de disparition. Et c’est vrai que le journalisme en prend plein la gueule. Dans Le journaliste béluga Sauvé fait le portrait de la situation que vit la classe journalistique, coupures de postes, compétition des blogueurs qui s’offrent à écrire pour rien, le multitâche esclavagiste où le scribe doit faire lui-même ses photos ou du montage sonore. Bref, le métier a connu de meilleurs jours. L’essayiste considère le journalisme comme un art mineur, ce qu’on appréciera au mérite, métier qui a donné tout de même de grandes plumes dans divers quotidiens du monde. Le sous-titre de son ouvrage “ les reporters face à l’extinction” est quasi une véritable autopsie de la carrière, On constate que les gestionnaires des salles de rédaction ne sont pas des petits génies, plus comptables que journalistes dans l’âme. Un chapitre étonnant est celui consacré au défunt hebdomadaire Allô Police!, dont il rapporte qu’à sa manière, dans son créneau, il était un indicateur de la criminalité au Québec, qui sert même aujourd’hui à de sérieux analystes qui s’y réfèrent. A lire si le journalisme vous intéresse comme carrière. Vous y penserez par deux fois. Pour les autres c’est un tableau très inquiétant pour la liberté d’expression.

Le journaliste béluga Mathieu-Robert Sauvé. Leméac 199p.   

 

 

 


Du Hemingway dans ce roman terre-neuvien

Une des belles surprises de la rentrée ce sont Les innocents du romancier terre-neuvien Michael Crummey qui au passage, tel que l’on le voit sur la photo du communiqué de presse accompagnant la sortie du roman, a une très belle tête de comédien de théâtre. S’il ne l’est pas, il sait donner un supplément d’âme à ces personnages, ces deux enfants, Ada et son frère Everest orphelins des deux parents, et qui isolés dans une anse de la côte nord de Terre-Neuve, tentent de survivre. Notons que nous sommes au XIXème siècle. Déjà ils travaillaient à la dure aidant du mieux qu’ils pouvaient leurs parents. Mais là, leur savoir et leur débrouillardise seront vite mis à contribution. Il y a du Hemingway dans ces chapitres, où l’enfance est confrontée à la nature. Car pour subsister ils vendent le fruit de leur pêche contre des denrées. Ils sont admirables dans leur volonté d’affronter le quotidien. Des héros à leur façon. Vous les aimerez comme cela été pour nous.

Les innocents Michael Crummey. Leméac 314p.

 

 



 


Le coin jeunesse

Deux charmants albums destinés aux touts-petits débarquent, que nous vous signalons. Car on s’interroge si les parents se donnent la peine de lire des contes à leurs enfants. Car c’est une méthode tellement accessible pour leur faire comprendre les sentiments qui animent les humains. Bref, nous avons Derrière le frigo à La Pastèque, du tandem François Turcot et Christophe Jacques. Pouvez-vous imaginer un seul instant qu’un frigo puisse abriter un secret ? Et c’est pourtant le cas. Un mystère que doit élucider la petite Adèle en compagnie de son papa. Vous serez étonné de la conclusion.

Puis chez Broquet jeunesse Frances Watts et David Legge nous livrent C’est une histoire Édouard! L’idée des concepteurs est de montrer aux jeunes comment s’élabore un conte. On fait donc entrer Émilie et Édouard dans les pages, avec un guide qui donne le cours 101 de création. C’est génial. Avec peut-être comme conséquence que les petites têtes voudront à leur tour s’y mettre.

 

 

 


Portraits d’hommes par une femme à hommes

A n’en pas douter Michelle Labrèche-Larouche aime les hommes, ce qui est assez détonnant au Québec où en général on s’accorde qu’il y a un profond désaccord entre les deux sexes comme irréconciliables. Pour preuves le peu de couples chez les nôtres se tenant par la main, et le nombre élevé de femmes trentenaires et seules. C’est pourquoi la parution de Les 40 hommes de ma vie consacre instantanément son auteure comme une curiosité. Déjà par le palmarès des mâles dans sa vie. Dame Labrèche-Larouche est une journaliste en carrière avec vingt-ans passé chez Châtelaine puis directrice du défunt magazine Montréal ce mois-ci. La femme a du style et un sens aigu de l’observation. Elle décrypte très bien le sexe masculin. Et elle en a eu de ces rencontres étonnantes, comme entre autre cette femme teutonne qui, sans problème, lui prêta son mari pour le week-end! C’est très agréable à lire et rempli d’anecdotes distrayantes au possible.

Les 40 hommes de ma vie Michelle Labrèche-Larouche. Les éditions La Presse 219p.     www.editionslapresse.ca

 

 

 


Des conseils de pros pour filles peureuses désirant voyager

Il y a de ces filles mais pas que, qui redoutent leur ombre pour reprendre le cliché consacré. Mais qui désirent tout de même voir du pays, sachant l’adage que les voyages forment la jeunesse. Mais comment se prémunir contre toutes les peurs et les préjugés possibles. Tout simplement en se référant à deux pros du voyage Ariane Arpin-Delorme agente de voyage un peu particulière qui offre des séjours sur mesure et Marie-Julie Gagnon titulaire d’un blogue Taxibrousse.ca dédié aux voyages. Ces deux-là ont franchi les frontières de 60 pays, excusez du peu, et des conseils elles en ont à revendre. Elles ont donc écrites à quatre main Le voyage pour les filles qui ont peur de tout qui regorge de moult tuyaux pratiques. Comment se défaire des moustiques, quels souliers utiliser pour tel ou tel type de randonnée. C’est un livre précieux pour qui a la bougeotte et que l’on gardera à demeure près de soi.

Le voyage pour les filles qui ont peur de tout Ariane Arpin-Delorme et Marie-Julie Gagnon. Éditions Michel Lafon 313p.     www.michel-lafon.com

 

 

 


Les jours préambules au fameux discours de De Gaulle du 18 juin 40

Pour l’anecdote, c’est l’acteur Alain Delon qui a acheté aux enchères, le manuscrit du fameux discours du 18 juin 1940 du Général De Gaulle qu’il offrira ensuite à l’Ordre de la Libération. Eh bien touchant à ce texte qui fit l’Histoire, Bertil Scali nous raconte tout à son propos dans Les jours d’avant qui passe en revue les dates du 14 au 18 juin de cette année 40. Que s’est-il passé ? Comment ce militaire va t-il en arriver à incarner à lui seul la France au grand dam des Alliés qui faisaient difficilement avec son sens de la grandeur. L’historien est un formidable conteur. On le savait avec un précédent ouvrage “Hitler, mon voisin”. De Gaulle avait un culot fou et il a foncé. Ce discours du 18 juin sonnera l’appel à la Résistance. Message entendu qui finira à la longue par faire plier l’échine aux féroces nazis et mettre fin à l’Occupation. Étrangement en couverture on a accolé le mot roman, alors qu’il s’agit bien d’un livre d’Histoire, à moins qu’on lui donne le sens de vie de roman. En fin de bouquin, pour ceux qui seraient intéressés d’en connaître davantage. Scali a joint une bibliographie substantielle.

Les jours d’avant Bertil Scali. Michel Lafon 280p.      www.michel-lafon.com

 

 

 


A l’heure de la pandémie un livre phare sur les droits et libertés

Le momentum est bon pour la sortie de Vos droits et libertés du journaliste de La Presse Vincent Brousseau-Pouliot. En effet, tandis que sévit la pandémie du Coronavirus-19 qui oblige les gouvernements à mettre en place des restrictions qui limitent les droits, plusieurs hurlent au liberticide. Alors justement, quels sont globalement ce que reconnaît les deux chartes canadienne et québécoise au sujet de nos droits et libertés ? Le scribe a donc choisi le style questions-réponses, 45 en tout qui font le tour des fondamentaux du genre. Assortis d’entrevues avec d’éminents juristes, à commencer par le juge en chef de la Cour suprême du Canada, Richard Wagner. On va droit à l’essentiel. Et vous serez étonné par le chapitre suivant “Doit-on traiter les hommes et les femmes de façon identique au nom du droit à l’égalité ?”. Vous croyez la réponse toute prête, allant de soi ? Vous risquez une petite surprise.

Vos droits et libertés en 45 questions Vincent Brousseau-Pouliot. Les éditions La Presse 334p.       www.editionslapresse.ca

 

 

 


Un impressionnant almanach historique sur les littératures au Québec
Celle-là on ne l’avait pas vue venir. On parle de la sortie de l’Atlas littéraire du Québec. Le titre en soi intrigue. Évoque t-on les régions du Québec à travers notre littérature, les lieux de vie de nos écrivains ? Pour tenter de définir cet énorme travail de recherche disons que ce serait un almanach qui fait le tour de tout ce qui touche à la littérature québécoise depuis les origines. Nous devons la supervision de ce travail titanesque à MM. Pierre Hébert, Bernard Andrès et Alex Gagnon. Un travail de moine. Un pavé de près de 500 pages qui ne peut manifestement se lire d’un seul coup, tant la somme d’information est ahurissante. Et chapeau à la maison Fides pour s’être engagée à fond dans ce travail qui n’a rien d’une entreprise commerciale. On a donné naissance à un ouvrage de référence qui pourra être réédité revu et augmenté au fil du développement de notre industrie et culture livresque. Quand on pense que rien n’a été négligé, faisant la juste part aux ouvrages autochtones et LGBT. De la grande édition!

Atlas littéraire du Québec Collectif. Fides 496p.     www.groupefides.com

 

 

 


A l’ère de la distanciation, une BD érotique salutaire!

Il y a des livres qui font du bien. A preuve cette BD Inguinis l’esclave du Panthéon de Katia Even et Nicolas Guenet qui nous transporte dans la grande Rome d’Agrippa. Il est raconté qu’un célèbre sculpteur, Nicomède a été assassiné tandis qu’il s’activait sur une commande impériale. C’est sa fille Artémis qui va reprendre le flambeau de l’atelier du paternel. Elle va donc fréquenter la cour et les moeurs débridés qui y règne. Ce qui est formidable avec cette BD érotique, c’est qu’à l’heure où on prône la distancitation coûte que coûte et que même le gouvernement canadien qui appelle au port du masque au moment des relations sexuelles!, c’est de voir ces belles images où les organes s’interpénètrent, les fluides s’échangent dans une exaltation sans limite. Que ça fait plaisir à contempler que ces beaux organes génitaux pleins de vivacité. Vive la vie!

 Inguinis L’esclave du Panthéon. Katia Even & Nicolas Gunet. Tabou 48p.    www.tabou-editions.com

 

 

 


L’album qui prouve que Chapleau est le plus grand caricaturiste vivant

Les éditions La Presse se sont surpassées pour offrir le plus bel hommage qui soit à leur caricaturiste de légende gggggggggggggggggggggSerge Chapleau statufié de son vivant par une rétrospective au Musée McCord. On lance donc Chapleau un grand et magnifique album où le satiriste raconte sa vie et on peut le dire sans fausse modestie “son oeuvre”. C’est un livre ouvert où il raconte des faits relevant de l’intime, comme cette fois où il fut victime d’un cambriolage. Des ennuis aussi au plan professionnel alors qu’il donna sa démission au Devoir tandis qu’on l’avait accusé malgré lui d’un plagiat de Girerd, qui ce dernier était à La Presse.  Pour les fins d’édition on a procédé à une sélection des meilleures résultantes de son talent. On peut mesurer à quel point c’est avant tout un illustrateur magicien dans l’hyperréalisme. Au fil des pages il y a des témoignages de ses victimes. Un Lucien Bouchard qui le traite de plus grand dans sa profession. Le créateur nous abreuve de faits amusants sur les réactions de ceux qu’il a caricaturé comme cette Lise Payette dubitative. Chapleau avait sans doute vu trop juste. Bien sûr on ne pouvait pas passer sous silence la gestation et la naissance de Gérard D. Laflaque.  Salut l’artiste!

Chapleau Depuis mes débuts! Serge Chapleau. Les éditions La Presse 303p.   www.editionslapresse.ca

 

 

 


La science à la portée des jeunes et des moins jeunes

C’est une encyclopédie chez l’éditeur Broquet qui a pour nom “Tout connaître” et qu’il nous apparaît de vous signaler, tant elle met à la portée de plusieurs auditoires et pas seulement pour les jeunes auquel est elle consacrée en tout premier lieu. Sort en librairie un premier tome consacré à la Science. C’est un fourre-tout qui nous promène de la génétique aux ordinateurs en passant par la gravité et le monde énergétique. Comme type de vulgarisation on ne peut faire mieux. Et de mettre entre les mains des jeunes semblable bouquin, ne peut qu’avoir des résultats bénéfiques sur le quotient intellectuel. Avis aux acheteurs des bibliothèques scolaires, ce doit être un incontournable.

Tout connaître. Science Vo. 1. Broquet 127p.    www.broquet.qc.ca

 

 

 


Une première dans l’Église, des époux et parents devenus saints

Ce 18 octobre 2015 le pape François sur la Place Saint-Pierre, va faire l’événement en consacrant saints Louis et Zélie Martin. Pour la première fois des époux et de surcroîts parents vont atteindre à cette dignité suprême dans l’Église catholique et proposé à l’admiration des fidèles. Ils ont eu le mérite d’avoir donné naissance eux-mêmes à une sainte Thérèse Martin cette jeune carmélite devenue Sainte Thérèse de Lisieux. Cette dernière dira de ses géniteurs qu’ils étaient plus dignes du Ciel que de la Terre. Qui étaient donc ces parents si méritants. Pour le savoir, on a créé une bande dessinée, quoi de mieux comme véhicule de proximité issue du talent de  M. & O. Malcurat et M. Greselin. Artège 51p.      wwweditionartege.fr

 

 










 


Le coin santé physique et psychique (1)

Les éditions Accarias donnent le “la” en matière de rentrée littéraire dynamique avec trois ouvrages qui agrémenteront le quotient intellectuel de leurs lecteurs. D’abord le médecin et musicologue Jean Klein est un protagoniste de cette branche spirituelle indienne nommée advaïta qui est n’est pas un concept issue d’une élucubration, mais bien de certitudes basées sur la réalité quotidienne. Et c’est pour cela que les adeptes s’y reconnaissent. Si la curiosité vous y conduit alors parcourez Ouvert à l’inconnu sous-titré “Entretien à Delphes”. Une règle parmi d’autres que l’on peut lire dans cette formulation questions-réponses, c’est quand le sage nous exhorte à ne pas créer de problèmes qui ne doivent pas être.

Ailleurs c’est Diego Burgard qui débarque avec Les cycles d’évolution de la conscience. Une célébration à sa façon de l’existence pour qu’elle soit véritablement un cadeau et non une vallée de larmes.  Celui qui fut tout jeune attiré par les questions existentielles nous dit que la vie est meublé par deux cycles évolutifs qui passe l’un en mode contraction tandis que l’autre l’est en mode expansion. Et ce sont ces deux cycles qui régissent toute la vie ci-bas. Il destine son ouvrage à ceux qui veulent grandir, en quête d’épanouissement et d’amour. Et Burgard raconte que même la rédaction du livre a été pour lui une source de fécondité, ce qui est peu dire.

Maintenant une question. Que signifie l’assertion suivante  “L’esprit lui-même est le bouddha. Il n’y a pas de bouddha en dehors de l’esprit” ? Vous pouvez vous triturer les méninges où lire ce qu’en pense Antoine Marcel dans L’esprit-bouddha. L’essayiste qui tente des réponses conclut avec une jolie métaphore touchant lotus des Indes dont les racines poussent dans la boue et qui s’élèvent au-dessus de l’Océan des souffrances. Cela donne le ton de ce qui vous attend, l’éveil.

Aux éditions Érès la psychanalyste italienne Laura Pigozzi nous offre Périlleuse adolescence. Le qualificatif de périlleux est fort à propos, car ce qu’on n’a souvent pas compris, c’est que ce que l’on a coiffé de révolte adolescente est surtout l’occasion d’un règlement de comptes du jeune qui exprime son amertume d’une vie souvent non désirée, assortie de diktats parentaux puis en prime le fameux “il faut gagner sa vie” pourtant on avait clamé que la vie était un cadeau. Qui se paie fort cher. Qu’en dit cette sondeuse des âmes ? C’est une analyse très fouillée qui aborde aussi, monde moderne oblige, l’omniprésence des algorithmes dans la vie des jeunes. Elle présente la radiographie de l’adolescence au XXIème siècle avec aussi des parents bien différents de ceux des générations précédentes.

Et si l’apaisement dans nos tourments ne trouverait-il pas source dans un supplément de spiritualité ? C’est un peu la conclusion à laquelle parvint le psychanalyste Carl Gustav Jung. On sait que celui-ci était partisan de l’enseignement mystique de Maître Eckhart. Le fruit des observations de la pratique de Jung était que ceux de ses patients qui avaient une dose de religiosité guérissait leurs maux davantage que les autres. Notre compatriote Steve Melanson professeur au Québec de philosophie nous amène dans Jung et la mystique aux éditions Sully. Un ouvrage un tantinet érudit mais accessible à ceux qui se donneront la peine de boire à petit lait cette introduction à la pensée jungienne.

Chez les Presses Universitaires de Grenoble, un essai en collectif Corps et prothèses sous la direction de Valentine Gourinat, Paul-Fabien Groud et Nathanaël Jarassé. C’est une introspection sur le rapport de l’humain qui doit se mouvoir par le biais d’une prothèse. Un champ de connaissance trop peu exploré jusqu’ici. Et on prend bien soin en quatrième de couverture de spécifier que l’on ne s’est pas attaché à voir cette extension mécanique comme une hybridation homme-machine, d’un homme augmenté ou de transhumanisme. De longs passages sont consacrés à la relation de l’enfant avec la prothèse. Nous prenons un moment pour rappeler que ce titre figure dans une collection exhaustive concernant les handicaps “Handicap, Vieillissement, Société” dirigé par Alain Blanc. D’autres titres en effet peuvent compléter cette lecture actuelle.

Chez l’éditeur Budo, spécialisé dans les ouvrages touchants aux arts martiaux, on réédite de façon revue et augmentée ce classique Kung-fu de Roland Habersetzer qui pratique cet art depuis 1957 et dirigeant de classes réputées. Cette somme qui fait référence depuis des lustres concerne autant le débutant jusqu’à l’expert. Songez seulement qu’on y trouve 2800 dessins! Ainsi donc tous les mouvements sont parfaitement illustrés. Avec ce guide suprême, aucun autre ouvrage n’est nécessaire.

 

 



 


Le coin santé physique et psychique (2)

Sabrina Philippe qui est psychologue et spécialiste du couple, pourrait bien se fendre de doctes traités sur l’univers professionnel qui est le sien. Elle a choisi plutôt le biais du roman pour atteindre un plus vaste auditoire et faire partager ses recettes. La voici donc avec un troisième roman Un développement très personnel. Un cas classique d’une femme effondrée à la suite de la rupture avec un mari qui l’a quitté. Et en plus de cet échec sentimental qui compte énormément parmi l’échelle des traumatismes, la voilà sans un sou vaillant, l’ex étant parti avec la cagnotte. C’est en trouvant refuge chez des amis qu’elle va se trouver entourée de gens qui ont l’altruisme tatoué sur le coeur. Et c’est grâce à cet environnement bienveillant que Sophia va se reconstruire et aspirer à des lendemains qui chantent. Voilà une lecture chez Édito qui mettra du baume au coeur à ceux qui sont confrontés à pareille épreuve de vie.

Chez le même éditeur Édito place au professeur Gabriel Perlemuter qui nous parle de Stress, hypersensibilité, dépression avec un sous-titre qui a de quoi nous intriguer en cette époque que nous vivons en pleine pandémie “Et si la solution venait de nos bactéries ?.  C’est qu’il aborde nos intestins surnommés la seconde intelligence et dont le rôle fondamental pour tout notre métabolisme, est encore hélas trop méconnu. Les orientaux ont sacralisé le ventre comme l’épicentre de tout, et ils ont raison. Et ce n’est pas à coups de probiotiques qu’on va caresser nos microbiotes. Allez lire ces pages magnifiques de vulgarisation qui à leur façon vont nous faire comprendre que sous le ventre se trouve un ensemble de fonctions qui jouent tout un rôle dans notre santé.

L’être humain quand il n’a pas de dépendance s’en crée une autre. Comme s’il fallait à tout prix une béquille pour supporter l’existence. Autrefois on prétendait que la religion était l’opium du peuple. Maintenant on peut clairement affirmer que ce sont les réseaux sociaux qui ont pris la place, tellement le numérique et son usage a gangrené le tissu social. Des parents pétrifiés ont vu leur enfant se transformer en véritable démon, tel Linda Blair dans l’Exorciste, au moment où ils tentaient d’arracher ou de restreindre l’usage de l’ordinateur ou du jeu électronique. L’ère du web a engendré la cyberdépendance, véritable fléau. Il faut entendre des jeunes lors de micro-trottoirs admettre le nombre d’heures quotidiennement passées devant l’écran. Et s’il y a une véritable pandémie c’est bien celle-ci. Alors que faire si vous n’êtes pas capables de vous soustraire à cette emprise. Peut-être en feuilletant Cyberdépendance de la psychologue clinicienne Marie-Anne Sergerie aux éditions La Presse.  Elle partage le fruit de ses observations et comment on peut parvenir à se libérer de cet esclavage. Et surtout au moment où on se confine davantage à la maison, ça n’augure rien de bon. C’est un ouvrage fondateur qui va certainement en aider beaucoup, ceux qui sont atteints au premier chef et ceux qui vivent autour d’eux et qui désespèrent de les voir aller.

Après “Maîtrisez le flot de vos pensées” le tome premier de Méditation consciente, Chantal D’Avignon persiste et signe avec un second volet qui a pour titre “Apprenez le langage de votre coeur”. Les deux bouquins ont ceci en dénominateur commun qu’ils veulent permettre à la personne désireuse d’intégrer la méditation dans son quotidien, d’être en posture d’évacuer son trop plein de pensées, pour s’abandonner, prédisposition préalable à toute méditation réussie. Elle s’est donnée pour objectif avec ces enseignements, de permettre aux gens d’atteindre à l’essence même de ce qu’ils sont, débarrassés des formatages sociaux qui emprisonnent plus qu’ils ne libèrent. C’est aux éditions de Mortagne.