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Initiation à la mythologie
Quelle excellente initiative de la collection “Pour les nuls” d’avoir songé à inclure une initiation aux mythologies gréco-romaine. Ce travail qui est aussi un défi de simplification a été commandé à Pierre Brunet qui est professeur émérite de littérature comparée à la Sorbonne et membre éminent de l’Académie des sciences morales et politiques. Il a par ailleurs beaucoup consacré d’ouvrages au domaine du mythe. Il était donc l’homme tout trouvé pour nous brosser le tableau de ces dieux et déesses qui ont été les fondements de la culture occidentale. Et cette parution ne peut mieux tomber alors que des observateurs du monde de l’éducation déplorent l’absence d’enseignement de ces matières comme cela l’était à l’époque nostalgique des cours classiques, les fameuses humanités qui forgeaient des personnalités qui ont formé tant de nos élites. Bienvenue dans le monde de Zeus.
Les grands mythes pour les nuls Pierre Brunet. First 370p. www.pourlesnuls.fr
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Deux romans qui valent le détour chez Michel Lafon
La réputation de l’éditeur Michel Lafon à bien choisir ce qui va entrer dans son catalogue de fiction se consacre avec la sortie de deux titres Quatre aveux pour un seul crime de Gina Lamanna et L’Île de mes démons de Saskia Noort. Ces quatre aveux pour un un seul crime qui ouvre le bal, est le premier titre en français publié par l’auteure qui dans une autre vie se voyait mathématicienne. Là, au lieu de jouer avec les chiffres, c’est avec les intrigues qu’elle déploie son talent. Au cinéma on nommerait ça une comédie policière, car ici, ce sont quatre femmes d’horizons divers qui déclarent, chacune, avoir tué le même homme. Vous pouvez imaginer le casse-tête de l’enquêteur chargé d’élucider l’affaire. Il y a de quoi faire un sacré film avec tout ça. D’ici là concevez vous-même vos images, la littérature est faite pour cela et vous serez surprise de connaître la conclusion de cette affaire criminelle rocambolesque. De son côté Saskia Noort est une pointure de la littérature néerlandaise. Elle est réputée pour mettre à l’avant-scène des femmes au fort tempérament. Et ça ne manque pas dans l’Île de mes démons. Ici elle s’appelle Sara et est aux prises avec un mari dépendant de l’alcool. Elle aurait toutes les bonnes raisons de divorcer mais elle n’y tient pas. Elle finira par s’arracher à cette vie conjugale sans issue pour aller se réfugier et méditer sur l’île de Stromboli. Ça vous dit quelque chose ? C’est l,île associée aux amours scandaleuses d’Ingrid Bergman avec Roberto Rossellini. Que va y faire Sara qui a son petit secret personnel. Elle veut soigner son mal à l’âme. Réussira t-elle ? A lire absolument.
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Une sorte de post-mortem des Gilets Jaunes
Bien que le mouvement des Gilets Jaunes n’a pas dit son dernier mot et connaît une sorte d’essoufflement, il est permis toutefois de tirer des conclusions, de revoir ce qui s’est passé non par la lorgnette parfois déformante des médias. D’où l’intérêt que présente ce travail en collectif Gilets Jaunes jacquerie ou révolution où témoins de la première heure, en première ligne et observateurs attentifs au phénomène, privilégient divers angles de vue pour permettre d’avoir un aperçu le plus juste possible de ce qui s’est passé réellement et de tenter de voir ce que tout ça annonce. Il reste que les Gilets Jaunes constitue un précédent dans l’histoire de France. Et comment le pouvoir répondra t-il au final. Ce livre qui a valeur de documentaire est très fouillé et fait office de référence.
Gilets Jaunes jacquerie ou révolution Collectif. Le Temps des Cerises 310p. www.letempsdescerises.net
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Une étrange alliance en enfer entre un noir et un blanc
Raconté comme ça, ça semble extravagant, mais sous la plume de Melvin van Peebles ça se tient. Jugez-vous même. Dans ce roman Un américain en enfer il y a au départ un jeune noir Abe, qui vivant aux États-Unis, ne l’a pas eu facile. Il meurt et se retrouve en...enfer. Et heureuse découverte, il s’aperçoit que dans ce monde qui devrait être tourmentant à souhait, ce sont les black qui dominent les blancs. Notre gars va finir par se mettre ami avec un blanc, Dave. Puis Abe va demander au Diable, représenté ici par un manager retors, de les renvoyer lui et Dave sur Terre. Les deux promettent de se retrouver, mais chacun cheminera dans son univers à lui. C’est un peu abracadabrant, mais cette fiction est un regard porté par l’Amérique et sa fumisterie de grandeur. Laissez vous gagner par les premières lignes, vous ne décrocherai pas.
Un américain en enfer de Melvin van Peebles. Wombat 234p.
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Respire, un livre d’accompagnement
Avec son immense succès l’Alchimiste Paulo Coelho a pavé la voie à une littérature d’accompagnement, susceptible d’apporter des lumières pour l’esprit. Dans cet ordre d’idée voici un titre inspirant Respire!, de Maud Ankaoua. Qui raconte l’aventure magique qui va survenir alors que ce gestionnaire doit se rendre en Thaïlande pour redresser une entreprise. Mais une fois là bas, un malheur s’abat, il apprend subrepticement que ses jours sont comptés! On serait assommé pour moins que ça. Mais le hasard comme on sait, fait bien les choses, qui met sur sa route une vieille dame qui pourra peut-être contourné le destin à condition qu’il lui consacre trente jours. Un parcours initiatique dont on vous laisse découvrir la conclusion. Un baume à lire pour les natures pessimistes.
Respire! Maud Ankaoua. Édito 310p. www.editionsedito.com
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Une femme sans réel ancrage
Avez-vous déjà éprouvé le sentiment de ne pas être chez vous nulle part ? C’est ce qui arrive à Marie-Ève Lacasse qui pour des raisons bien à elle à migré en France sans jamais se sentir chez elle dans l’Hexagone. Et ensuite pourquoi fuir le Canada ? Sans doute en écrivant Autobiographie de l’étranger a t-elle voulu se raconter. Mais pourtant il est annoté “roman” et non récit. Encore que c’est peut-être une autofiction. Difficile à démêler. Mais bref, c’est une femme qui a une enfant, qui vit en couple avec une autre femme. Et dans ces pages elle détaille tout ce qu’elle ressent de lieu en lieux. Elle n’a pas souvent l’esprit en repos. Mais à son crédit, elle se cherche intensément. Elle rend bien le tourment qui peut habiter une personne qui n’a pas l’impression d’avoir d’ancrage. C’est un bouquin très court mais d’une très grande densité.
Autobiographie de l’étranger. Marie-Ève Lacasse. Flammarion Québec 182p.
www.flammarion.qc.ca
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Là où vécurent les amours de Rimbaud et Verlaine
Pour son roman Azur noir, Alain Blottière a imaginé un adolescent de 17 ans qui a aménagé avec sa mère au 14 de la rue Nicolet dans Montmartre, là même où vécurent les amours de Rimbaud et de Verlaine. Un lieu, va sans dire, riche de symboliques. Il fait chaud à Paris, c’est même caniculaire. Fiston n’a pas voulu suivre sa mère partie en Laponie. Le garçon a des ennuis avec sa vue. Il craint de devenir aveugle. Mais cet appartement lui évoque tellement de choses que ça fait diversion à ses craintes. L’auteur en profite pour revisiter ce que fut la liaison des deux écrivains. Un angle de vue intéressant. Et l’habileté dans cette construction littéraire, est de passer du monde actuel au monde passé. Des flash-back très réussi. Qui donne le goût de revoir ces deux classiques. Ne serait-ce que pour ça, Blottière a fait oeuvre utile.
Azur noir Alain Blottière. Gallimard 156p.
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Un homme investi l’âme de Juliette Drouet le grand amour de Victor Hugo
Patrick Tudoret a réussi à vampiriser la personnalité de Juliette Drouet, ce grand amour de Victor Hugo. Sous le titre tout simple de Juliette l’écrivain, qui a bien potassé son sujet, se met dans la peau de cette femme amoureuse et la fait parler à la première personne. Comme une sorte d’autobiographie amoureuse. On sait que cette femme a écrit pas moins de vingt mille lettres au grand écrivain! On ne peut, ne serait-ce que pour cela se mettre à questionner l’intensité de ses sentiments. Grâce à Tudoret on voit l’évolution de cette liaison. Elle fut brièvement comédienne se consacrant surtout à être disponible pour son grand homme. Un amour qui était connu de tous, à commencer par l’épouse légitime de l’auteur d’Hernani. Ce que nous avons apprécié dans cette démarche, c’est la limpidité de la narration. Ça coule de source appuyé par une qualité de style qui est en soi une classe de maître pour ceux et celles qui veulent se mettre à l’écriture. Pour ceux qui voudraient poursuivre leur connaissance sur Juliette Drouet, l’écrivain a prévu une courte bibliographie dans laquelle il a puisé pour approfondir son sujet. Que du bonheur.
Juliette Patrick Tudoret. Gallimard 268p.
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Une fantasy sur un tueur de monstres
Si vous êtes un inconditionnel des séries sur Netflix, vous avez peut-être entendu parler ou même apprécier la série The witcher une adaptation de la saga de style fantasy de Andrzej Sapkowski. Grâce à l’éditeur Bragelonne nous avons la chance de pouvoir lire la traduction française dans la collection Big Bang dont paraît le premier tome “Le dernier voeu”. Qui met en scène Geralt de Riv qui, à cause de l’absorption d’un élixir, va se transformer en une sorte de mutant tueurs de monstres. Et laissez-nous vous dire que ses cibles ne se laissent pas anéantir facilement. Il y en a de redoutables. Cet homme de fer a aussi des sentiments. On le verra dans le cadre de sa rencontre avec une charmante magicienne. Geralt ne compte pas faire sa vie à trucider des méchants, il veut retrouver sa dimension humaine. De l’action à plein. Il ne faut pas oublier que cette histoire a fait l’objet d’un jeu vidéo. Il ne faut surtout pas ennuyer telle est la règle.
The witcher Tome 1 “Le dernier voeu”. Andrzej Sapkowski. Big Bang 380p. www.bragelonne.fr
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Oh nos jolis oiseaux!
Si malheureusement vous êtes scotchés, le cou éternellement penché sur votre smartphone, vous avez immanquablement raté nos merveilleux oiseaux qui gravitent au-dessus de nos têtes. Vous manquez tout un spectacle. A preuve, ce catalogue de référence Les oiseaux du Québec de l’ornithologue Suzanne Brûlotte qui, non seulement de les connaître, capte leurs mouvements dans sa lentille de photographe. Voici la nouvelle édition qui sort en librairie. Dans ces pages on recense 326 espèces! Avec plus de 1200 photos! Pourquoi une réédition ? C’est que des noms d’oiseaux ont changé au fil du temps. Vous avez donc leur nouvelle appellation. Pour chaque volatile une fiche technique plus que complète. Et l’éditeur a, comme toujours mis un soin à la présentation graphique, avec des couleurs chatoyantes. Il faut dire qu’avec de tels oiseaux c’est un bonheur d’édition.
Les oiseaux du Québec Suzanne Brûlotte. Broquet 464p. www.broquet.qc.ca
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Un premier roman qui nous en jette plein la vue
Sylvie Pinault est une médecin à la retraite depuis quatre ans. Et elle n’a pas perdu de temps car elle a donné suite à son plaisir d’écrire en commettant un premier roman qui est époustouflant à la fois par la noblesse de son sujet et le style magistral. Décidément une heureuse vocation tardive qui n’en restera pas là. Ce bijou, un roman, a pour titre Il dottore. Qui narre les tribulations d’un québécois du XIXème siècle, Nicolas-Josué, venant de Rimouski. Un croyant qui va joindre d’abord les zouaves pour aller porter secours au pape aux prises avec la révolution qui donna naissance à l’union de l’Italie. Et qui par la suite deviendra médecin. Ce qu’il y a d’intéressant dans ce pavé de plus de 500 pages c’est toute la restitution d’une époque. La romancière novice a potassé son Québec catholique. Tout passait par le biais de nos soutanes. Le danger était grand, au vu du nombre de pages de traîner des longueurs. Mais non! On se laisse entraîner dans l’épopée de son personnage et ses pérégrinations, car le monsieur voyagera beaucoup. Ceux qui aiment les grandes fresques historiques adoreront. Retenez le nom de cette auteure. Et ceux qui décernent des prix auront intérêt à regarder de ce côté là.
Il Dottore Sylvie Pinault. Carte blanche 530p. wwww.carteblanche.qc.ca
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Les pieds sur terre et la tête dans le ciel
L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris nous a ramené en mémoire à quel point ce temple de même que toutes les autres cathédrales de France de la même époque, sont des joyaux inestimables du patrimoine. Le tragique événement a suscité son lot de livres. Dont un qui nous parvient Des hommes pour l’éternité de Patrick Sbalchiero qui porte la double casquette d’historien et de journaliste. A sa façon il raconte l’épopée des bâtisseurs de cathédrales. Au lieu de choisir la voie didactique traditionnelle pour raconter l’histoire de ces constructions grandioses, il fait intervenir des témoins de ces époques qu’il fait parler à la première personne. Un angle qui a le mérite d’être très dynamique. Comme si on interviewait ces personnages dans le cadre d’un reportage. De l’Histoire vivante. Et ils nous font vivre les étapes de construction. On à peine à imaginer comment, avec des moyens rudimentaires, ils sont parvenus à édifier ces monuments de pierres à des hauteurs si vertigineuses. Seule la Foi peut-être une explication pour ces ouvriers qui avaient les pieds sur terre et la tête dans le ciel.
Des hommes pour l’éternité Patrick Sbalchiano. Artège 221p. www.editionsartege.fr
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Un retour inattendu d’une fille disparue
Imaginez que vous avez une fille âgée de seulement quatre ans qui disparaît comme ça. Vous avez beau faire des recherches intenses, en vain. Il se passe dix ans quand soudainement s’amène en face de chez vous une famille dont leur fille qui a quatorze ans, l’âge qu’aurait Hortense la fille disparue, qui affiche une marque distinctive, une cicatrice sur la lèvre...Et la mère éplorée de reconnaître sa fille! Voilà l’essentiel de ce fait divers ahurissant qui constitue la toile de fond de la Marche blanche de Claire Castillon. De quoi faire un sacré film. Mais pour le moment savourez ce suspense psychologique rudement bien ficelé. C’est une belle surprise littéraire. Un livre court mais qui va à l’essentiel de la dramatisation. Qui montre par l’exemple que ce n’est pas le nombre de pages qui compte, mais la densité de celles-ci.
Marche blanche Claire Castillon. Gallimard 167p.
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Le coin de la BD
Deux titres cette semaine mais qui, ont vous le prédit, vont cartonner. A commencer par La peau de l’ours 2 chez Dargaud, du duo formé du scénariste Zidrou et de l’illustrateur Oriol Hernandez. Et qu’on ne s’y méprenne pas. Si l’album porte le chiffre 2 au côté du titre, ce n’est pas une suite en tant que tel puisque le tome 1 était une histoire complète en soi. Ici tout tourne autour du jeune Andrea Montale dont le destin est marqué au fer rouge à la suite de la double tragédie du meurtre de son père et du suicide de sa mère. C’est un chef mafieux qui va prendre la vie en mains de cet adolescent lequel deviendra avec le temps son bras droit. Qui est tendre avec l’être aimée secrètement mais qui dans sa fonction de truand n’a aucun scrupule à peser la gâchette. C’est un album qui a du tempérament avec des dessins d’un grand réalisme.
Changement de ton, et dans le plus léger avec chez Dupuis le tome 6 “dinosaures2 de FRNCK de messieurs Brice Cossu et Olivier Bocquet. C’est une plongée dans les années 70 tandis que Anouk et Francisco s’adonnent à leur loisir de spéléologie. Au cours de leur randonnée sous terre, ils vont découvrir le portable de Franck sur lequel il y a un message alarmant de ce dernier. Ce qui se passe, c’est que le Franck en question avec Kenza, ont trouvé deux oeufs de dinosaures, Ils se disent que côté bouffe ils vont avoir de quoi tenir le coup. Mais attendez de voir après l’éclosion de ces énormes oeufs. Une surprise les attends.
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49 combats, 49 victoires
Si on vous parle de Rocco Francis Marchegiano, ce nom risque de ne rien vous dire. Mais si on vous livre son nom en boxe professionnel, Rocky Marciano il y a des chances que si vous êtes un fan de pugilat vous savez que c’est ce champion poids lourd de tous les temps qui n’a jamais perdu un seul de ses 49 combats. Une courte carrière qui débuta en 1946 pour se terminer dix ans plus tard. Il demeure une légende. Et pour raconter sa vie qui alternait entre bénitier et mafia l’éditeur a eu recours à une pointure, rien de moins qu’un prix Pulitzer Mike Stanton. Il nous dit tout sur ce gars pas très grand, pesant quatre-vingt dix-sept kilos, mais dont on dit que sa force de frappe équivalait à une force d’une tonne contre vous. Ça en dit long sur l’énergie que ce gars là dégageait. Une vie de cinéma également qui mérite que vous fassiez le détour même si la boxe ne vous dit pas grand chose.
Invaincu Mike Stanton. Ring éditeur 644p. www.ring.fr
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Philadelphie comme un microcosme du profilage racial
Alice Goffman s’est fendue d’une thèse dont on a tiré un ouvrage “On the run” pour titre de l’édition originale, c’était en 2014 qui lui a valu le prix de la meilleure thèse de l’American Sociological Association. Ce professeure de l’Université du Wisconsin a scruté durant une longue période le traitement qui était réservé aux jeunes noirs du quartier qui est le leur dans la ville de Philadelphie. Au passage, aux États-Unis, un jeune noir sur neuf est en prison, contre deux blancs sur cent. Ça vous donne une idée du fossé en terme de justice dans ce pays qui n’en est jamais sorti du racisme. L’art de fuir dans sa version française détaille par le menu le harcèlement dont font preuve les forces policières à l’endroit des jeunes noirs. On ne les laisse pas en paix une seconde. Avec à la clé un climat de tension dont on a peine à imaginer dans notre Belle Province si pacifiste. Cet essai est une radiologie de la violence chez nos voisins du Sud. Et ça n’est pas près de se régler.
L’art de fuir Enquête sur une jeunesse dans le ghetto. Alice Goffman. Seuil 365p. www.seuil.com
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Une année de lecture au féminin
Les éditions Marchand de feuilles nous ont habitué à des livres qui ont le format que l’on voit habituellement chez Actes Sud, petits et étroits. Et voilà que débarque de chez cet éditeur un pavé en comparaison qui a pour titre Les constellées de Daniel Grenier. Écrivain et traducteur, l’homme s’est fait le pari de ne lire que des livres écrits par des femmes. Intéressant ? Jugez vous-même avec l’entrée en matière qu’il a coiffé par ceci Les femmes que j’ai lues sont dangereuses. On serait curieux pour moins que ça. Il a voulu mesurer son regard de mâle devant les écrits de ces dames d’horizons divers. Et dans ces pages il livre comme à voix haute ce que ça lui suggère. Cet acte s’inscrit vraiment dans une période où les femmes prennent leur revanche et veulent regagner leurs galons. Même s’il les trouvent “dangereuses”, l’essayiste concède par la force des choses une certaine fascination. En même temps ses choix d’écrivaines, arbitraire va sans dire, sert un peu de guide pour ces hommes qui voudraient se promener dans des lectures au féminin et qui ont besoin d’être pistés. Et à cet effet, en fin de bouquin il nous communique la liste complète de ses lectures.
Les constellées Daniel Grenier. Marchand de feuilles 609p. www.editionsmarchanddefeuilles.com
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Une française de dix-huit ans qui vient s’établir à Rimouski
Le titre a de quoi attirer l’attention Juliette ou Les morts ne portent pas de bigoudis. Si c’était le but recherché par l’auteure Pénélope Mallard c’est réussi. Qui raconte l’exil de Juliette, jeune française de dix-huit ans, attiré par le chant de la sirène incarné par sa tante Mique qui n’a eu de cesse de lui vanter les charmes du Bas-Saint-Laurent. La voilà donc qui part de Roissy en direction de Rimouski. Y a t-il une part d’autofiction dans ces pages qui ont al forme de nouvelles, car l’écrivaine est ressortissante française si on a bien compris, qui s’est établi de même à Rimouski. Quand une cousine ou un cousin s’amène chez nous, on a beau parler la même langue ou presque, il y a tout de même un choc des civilisations. Car comme petit peuple gaulois dans une mer anglophone, nous les québécois sommes très singuliers. Prenez autant de plaisir que nous aux réflexions qui habitent “l’héroïne”.
Juliette ou Les morts ne portent pas de bigoudis Pénélope Mallard. Lévesque éditeur 121p. www.levesqueediteur.com
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Deux livre sur les autochtones aux éditions Pierre Tisseyre
De belles nouvelles en provenance des éditions Pierre Tisseyre qui prennent un soin jaloux d’accueillir en leur sein des auteurs de grand talent. En voici deux exemples avec des sujets qui ne peuvent mieux coller à l’actualité, soit la situation des autochtones au Canada. Vous avez Douglas L. Bland qui signe Soulèvement préfacé par le Général Roméo Dallaire. Ce roman ne peut mieux tomber au moment où les peuples autochtones chez nous se soulèvent contre le gouvernement d’Ottawa, en réaction à leur politique énergétique qui vient heurter leurs préoccupations environnementales. A la retraite de l’armée canadienne après trente ans de vie militaire active se terminant avec le grade de lieutenant -colonel, l’homme a étudié les guerres révolutionnaires dans le cadre de sa mission. Il est très préoccupé notamment par l’absence de dialogue entre le gouvernement central et les Premières nations. Il a imaginé une leader charismatique, Molly Grace, inspirée par un Louis Riel qui va fédérer les communautés autochtones dans le pays, s’en prendre au réseau hydro-électrique et mettre le pays à genoux. Ça ne vous rappelle pas ce qui vient tout juste de se passer avec l’arrêt des chemins de fer qui a, l’espace d’un éclair, mis l’économie canadienne en mode fragilité. C’est un roman captivant de par son actualité et écrit de main de maître
Et demeurons dans le même registre avec Le réveil de l’aigle de André Maltais avec pour sous-titre “Les peuples autochtones, des sociétés en mutation. L’auteur en connaît un rayon pour avoir été député de la deuxième circonscription la plus importante du Québec, le comté de Manicouagan qui englobe des communautés autochtones dont les Cris. Il avait envie de raconter sa vision du “problème” autochtone, lui qui convient qu’il est le fruit d’une incompréhension totale des gouvernements, particulièrement celui d’Ottawa. On apprend que lorsque le premier ministre Robert Bourassa annonça l’érection des grands barrages de la Baie-James inondant par conséquent les terres des Cris, ceux-ci apprirent la chose par...la télévision. Vous pouvez figurer la colère qui fut la leur. Le signataire ne fait pas mystère des négociations interminables dont les traités au final, n’étaient qu’un tissu de contradictions. Bref, c’est l’ouvrage à lire si la question vous intéresse.
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Des dynasties familiales en de très belles images
A prime abord on se dit en voyant cet album des éditions GID ayant pour titre Les familles Bélanger et Dionne, une histoire d’amour à Beauport qu’on ne devrait pas trop se sentir concerné, puisque ce sont des affaires familiales qui les concernent. Et puis vous ouvrez ces pages et puis soudainement vous êtes emportés par un courant de nostalgie, car ces gens hommes et femmes auraient pu être vos parents. Surtout on voit vivre des québécois à diverses époques, comme un tel avocat qui se promène dans une rutilante bagnole qui devait impressionner le voisinage. On doit cette initiative à Louise Michaud en collaboration avec Clovis Bélanger. La première est une graphiste de profession qui a eu la chance d’avoir à sa disposition une quantité incroyable de photos qu’elle met généreusement à notre disposition. La question que l’on se pose inévitablement, est la suivante, est-ce que par rapport à nous, ces gens étaient plus heureux ? On n’aura jamais la réponse très certainement, mais c’est ce qui alimente notre curiosité en feuilletant ce bel ouvrage.
Les familles Bélanger et Dionne Une histoire d’amour à Beaupré. Les éditions GID 165p. www.leseditionsgid.com
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Beloeil, le Mont-Saint-Hilaire et Drummondville honorées
La collection renommée “100 ans noir sur blanc” des éditions GID qui met en valeur des localités, s’enrichit de deux nouveaux opus Drummondville l’industrieuse et Beloeil-Mont-Saint-Hilaire, une montagne, une rivière. Le premier est le fruit du travail de Jean-Claude Cloutier qui a été dans la fonction publique québécoise et est économiste conseil, et le second de Anne-Marie Charuest une archiviste professionnelle qui a eu accès à des documents de première main. Pour ceux qui ne seraient pas encore des familiers de cette collection, il faut savoir qu’elle est basée essentiellement sur des photos allant de la fin du dix-neuvième siècle jusqu’à 1962. Pour le livre sur Drummondville on sera immanquablement touché par ses rues bordées de trottoirs de bois, d’une succursale d’un concessionnaire de la pétrolière défunte White rose, des débuts modestes de la succursale du Canadian Tire qui n’a rien à voir avec ce qu’on connaît aujourd’hui. Il y a là une dimension humaine qui nous va droit au coeur.
Dans celui de Beloeil-Mont-Saint-Hilaire, on sera happé par ces cheminots de la Grand Trunk qui posent une deuxième voie sur le tracé Portland-Montréal, Un autre cliché montrant une fabrique de TNT ces explosif ultra-sensibles, et l’impressionnant hôtel Pointe-Valaine. Que de trouvailles, d’autant comme on le rappelle, l’auteure et archiviste a pu compter sur des documents exceptionnels qui confèrent de la valeur ajoutée au livre.
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Pour éprouver vos connaissances sur les îles du monde
Henri Dorion tout au long de sa vie a eu la bougeotte. Doublé d’une formation de juriste et de géographe, il est un curieux comme ce n’est pas permis. Il soumet à notre intelligence un 4ème tome de sa série “Le monde en questions”. Le principe de cette collection est de sélectionner 365 questions suivi des réponses. Il s’agit cette fois de connaissances sur les Îles du monde. C’est un livre qui peut alimenter des quiz maisons mettant à l’épreuve notre culture générale. On sort de cette lecture fatalement plus intelligent que lorsque nous sommes entrés.
Îles du monde Henri Dorion. Les éditions GID 170p. www.leseditionsgid.com
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Le Lac Saint-Jean et Lotbinière entrent dans la collection Curiosités
Les adeptes du tourisme intelligent adorent la collection”Curiosités” des éditions GID qui sélectionne arbitrairement au gré des auteurs, des lieux qui méritent de faire le détour, souvent hors des circuits traditionnels patrimoniaux. Deux titres sont lancés qui viennent enrichir le catalogue Curiosités du Lac-Saint-Jean de Aurélien Boivin et Curiosités en Lotbinière du trio Claude Crégheur, Mélanie St-jean et Pierre Lahoud. La collection est d’ailleurs dirigée par ce dernier qui a publié moult titres chez cet éditeur dont la marque de commerce est de mettre en lumière le riche patrimoine québécois. Pour le Lac Saint-Jean on recommande pour ce qui est de Saint-Gédéon, la visite du Petit marais qui regorge d’une faune exceptionnelle notamment du côté des volatiles. Puis une visite à Péribonka au Musée Louis-Hémon l’auteur du célébrissime roman Maria Chapdelaine qu’il a écrit alors qu’il séjournait dans la région. Et quoi encore. Pour ce qui est de Lotbinière, un vaste territoire, traversés de riches terres agricoles, il englobe dix-huit municipalités. C’est là que se trouvait une seigneurie qui a appartenu à la même famille durant trois siècles. Les auteurs ont semblé bien apprécié la localité de Leclercville qui effectivement, ne manque pas d’attraits historiques.
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Quelques histoires foffoles de cracs de l’automobile
Guy Thibault en bon historiographe qu’il est pour toutes les histoires touchant au monde de l’automobile. On lui doit “L’immatriculation au Québec” et “L’automobilisme et ses témoins”. Des anecdotes il en a des tonnes à partager, qu’elles proviennent de la Belle Province ou ailleurs sur le globe terrestre. Il en a colligé quelques unes pour sa dernière ponte Les fous du volant. C’est un excellent conteur et pour ce livre il lui a fallu faire bon nombre de recherches. Il y a des photos très intéressante, comme celle montrant un équipage photographié près du Parlement de Québec près de l’auto qui a parcouru pour la première fois le trajet Québec à Chicoutimi. Passionnant est ici un euphémisme.
Les fous du volant Guy Thibault. Les éditions GID 183p. www.leseditionsgid.com
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Souvenirs d’un pionnier québécois de l’arpentage
Le Québec c’est grand. Il peut contenir quatre fois la France! Vous pouvez figurer ce que ce devait être d’arpenter ce vaste territoire pour en faire l’arpentage. Si ça vous échappe, alors suivez notre recommandation de lire les souvenirs d’un pionnier de l’arpentage chez nous, nous avons nommé Philippe Tremblay (1929-1985). C’est sa fille Sylvie Tremblay qui a pris sur elle de faire parler son paternel à la première personne. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est d’en apprendre sur les conditions physiques et matérielles qui prévalait à ces époques héroïques, avec
du portage à faire avec des nuées de maringouins ou de mouches noires qui vous dévorent. Avec des froids sibériens et des kilomètres à parcourir. Quel univers! Un monde que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître comme chantait l’autre.
Les récits de Philippe Tremblay Arpentage primitif, mesurer le Québec. Sylvie Tremblay 154p. www.leseditionsgid.com
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Une radiation aux étranges conséquences
Histoire d’amour de Stéphane Audeguy ne peut faire que dérouter avec cette histoire d’un gars, Vincent, qui à la suite d’un attentat à Paris Place de la République, est-ce dû à des radiations, se met désormais dans la peau de personnages divers et dans des époques lointaines, comme Actéon ou bien au cours de la Seconde guerre mondiale. C’est un exercice de style bien particulier. Ça c’est pour la forme. Pour ce qui est du style justement, alors là c’est du grandiose, car l’écrivain sait créer des images déroutantes. C’est presque un roman surréaliste. Et réussi.
Histoire d’amour Stéphane Audeguy. Seuil 284p. www.seuil.com
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La réalité saphique en pays chti
On a beau s’échiner à parler de fierté gay, allez voir dans un bled du nord de la France ce qu’il en est quand une jeune fille comme Sarah tombe en amour avec une de ses semblables. Si vous voulez le registre, il faut lire ce qu’en dit Fanny Chiarello dans Le sel de tes yeux un roman certes, mais la Sarah existe vraiment, l’auteure l’a croisé sans jamais s’adresser à elle. Elle a donc imaginé son univers. Où on vit bien que l’homosexualité suscite encore en ce deuxième millénaire son zeste de réprobation quand ce n’est pas tout juste de la tolérance. Ce livre est la radiographie saphique dans l’Hexagone. On a choisi ici un cas d’espe, mais vous pourriez lui accoler tous les autres prénoms féminins que vous connaissez. Et puis c’est écrit avec brio et une belle pénétration de son sujet.
Le sel de tes yeux Fanny Chiarello. Éditions de l’Olivier 174p. www.editionsdelolivier.fr
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Une femme souffrant d’un toc réclame de l’aide
Il est dit que l’on ne prend pas assez la maladie mentale au sérieux. Voici un exemple d’une femme en apparence convenable mais qui est au prise avec un toc assez particulier. En effet elle redoute avec effroi une inondation qui la surprendrait dans son appartement. D’où son obsession pour tout son d’écoulement d’eau. Elle demeure à Paris. Elle écoute souvent un psychiatre à la radio. Désespérée par son état elle va l’appeler en pleine nuit. Lui veut bien l’entendre mais en consultation, et c’est pourquoi il insiste pour qu’elle prenne rendez-vous avec sa secrétaire. Mais elle refuse, préférant le téléphone. Bref, il y aura une consultation virtuelle en quelque sorte. Ensuite intervient un obstacle en ce sens qu’elle est libanaise et lui israélien et qui, lui, pour cette raison, ne devrait pas lui adresser la parole. Voilà la trame de fond de Cet amour un très beau roman de Yasmine Khlat. Qui montre bien la fragilité de la psyché humaine et des débordements qu’elle entraîne.
Cet amour Yasmine Khlat. Elyzad 145p. www.elyzad.com
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Un tribut au Vieux-Hull
Pierre Raphaël Pelletier porte la double casquette d’écrivain et d’artiste visuel. Donc doublement sensible. Et entre autres à ce qui se passe dans son Vieux-Hull chéri qui a perdu son âme au profit de spéculateurs qui l’ont défiguré pour ériger des tours à bureaux ou condominiums. Il a voulu coucher sur papier son désarroi, voire son impuissance, en rappelant tout de même de beaux souvenirs d’enfance. Ce qui donne ce récit poétique comme il le nomme Les dépossédés du Vieux-Hull. Il mêle des faits historiques pour rappeler l’importance que la ville a joué au plan économique, ce qu’elle avait de pittoresque. Les français de l’époque baptisait ce genre d’hommage du nom de tombeau. Très approprié ici au propre comme au figuré.
Les dépossédés du Vieux-Hull Pierre Raphaël Pelletier. Éditions David: Indociles 139p. www.editionsdavid.com
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Comment meurent les célébrités ?
Comme la culture générale dans nos programmes scolaires affiche un vide abyssal, nous devons saluer ceux qui prennent sur eux de nous rendre plus intelligent. Tel le Dr. Patrick Pelloux qui s’est fendu d’un livre dans lequel il raconte les derniers instants d’un éventail de célébrités, allant de Bourvil à Debussy, de Billie Holiday à Pasolini pour ne nommer que ceux-là. Un choix arbitraire car il faut bien se limiter. Mais qui a le mérite de nous faire partager les jours qui ont précédé leur disparition. Comme Billie Holiday junkie jusqu’à la fin dont on découvrira roulé et scotché dans son vagin une somme de 500$ caché pour payer ses doses. Debussy se débattant avec un terrible cancer de l’anus et Bourvil et un cancer des os qui va le rendre amaigri de manière rapide. Puis le président de la République française qui mourra en plein Élysée alors que sa maîtresse lui prodiguait des caresses que la décence nous empêche de citer ici. Il y a de quoi se distraire amplement dans ces pages. Merci docteur.
Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux Patrick Pelloux. Robert Laffont 332p. www.laffont.ca
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Un sentiment de déracinement
Francis O’Gorman est professeur de littérature à l’Université anglaise de Lancaster. Comme tout amoureux du savoir il désespère devant l’abêtissement des populations coupées de leurs racines. Il consacre un livre aux effets de l’inculturation dans La mémoire perdue. Qui n’en revient pas du niveau d’ignorance des gens concernant l’Histoire, leur propre passé. En quatrième de couverture, une phrase résume ce qui fait le sel de cet essai “les occidentaux d’aujourd’hui habitent le séjour trépidant des égarés qui ne font qu’imaginer savoir vers quoi ils vont”. Par quelle justification en est-on venu à figurer que l’on pouvait très bien vivre sans connaître les récits qui nous précèdent. Comme si chacun se suffisait en eux-même. Toute une déception pour les créateurs du web, qui ont réalisé le rêve des antiques de mettre la connaissance du monde à la portée du plus grand nombre et qui sont amèrement déçus de voir que ce qui intéresse réellement le vulgum pecus est l’affirmation de leur moi sur les réseaux sociaux. Il faut voir aussi l’état de l’enseignement source de ce grave déficit. Il y a un long passage de grand intérêt sur la manière dont les informations nous sont parvenus, et à quelle vitesse à travers le temps. Et quelle réception on leur accorde. Il y a ici un beau déploiement d’érudition accessible. C’est un sonneur d’alerte sur nos futurs QI.
La mémoire perdue Francis O’Gorman. Éditions du Rocher 242p. www.editionsdurocher.fr
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Entrevues avec les pointures de la Nouvelle Vague
Oyé! Oyé! Oyé! Si vous êtes cinéphile accompli, il y a un ouvrage qui paraît absolument incontournable. C’est le critique de cinéma Noël Simsolo qu’on a entendu longtemps sur les ondes de France Culture qui a colligé dans un seul ouvrage des entretiens avec les figures clés du mouvement de la Nouvelle Vague. Des rencontres qui se sont échelonnées de 1969 à 1985. Il était l’homme parfait pour ce faire car il a eu la piqûre du cinéma dès l’âge de trois ans alors qu’il se rendait dans un cinéma de Lille. Et la “dépendance” s’est amplifiée. C’est le livre d’interviews de Hitchcock par Truffaut qui lui a donné l’idée de faire de même avec les artisans de cette Nouvelle Vague. Ils sont tous là dans ces pages. Et on ne dira jamais assez sur la belle dynamique qui se crée dans la formulation questions réponses. Même ceux qui ne sont pas des cinéphiles ultra passionnés, seront curieux de savoir ce qui a animé un Truffaut, un Rohmer, une Duras, Demy, Chabrol et tant d’autres. Que du bonheur comme dirait l’animateur Patrick Sébastien.
Paroles de cinéma nouvelles vagues Noël Simsolo. Marest 278p. www.marestediteur.com
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Un des chauffeurs de Chirac raconte son patron
André Demullet a eu la chance de servir de chauffeur à Jacques Chirac. Il a ressenti le besoin de raconter l’homme qu’était ce dernier, une fois les projecteurs éteints. Il nommait Chirac le patron qu’il considérait comme un demi-dieu et qui aurait tué pour lui. Ce Demullet est vraiment parti de rien avec une mère alcoolique, couche-toi là, qui ne s’occupait de lui. Et le père, inconnu. Et ça explique pourquoi il fera du regretté président de la République un père de substitution. Un jour, il décide d’envoyer une lettre de félicitations, bourrée de fautes à l’homme politique. Ce dernier curieux de la démarche, le fit venir à son bureau de l’Hôtel de ville de Paris alors qu’il était maire. Il en fera son chauffeur en second. Une histoire rocambolesque. Le temps permet de délivrer ses secrets, ce qu’il fait notamment en révélant avoir fait disparaître une tonne de documents qui auraient pu davantage compromettre Chirac. Mais pour lui c’était faire oeuvre de fidélité. Écrit en collaboration avec Olli Porri Santoro on a gardé le langage imagé, un peu à la Jacques Audiard, qui ne manque pas de pittoresque et donne de la valeur à ces souvenirs.
En route avec le patron André Demullet en collaboration avec Olli Porri Santoro. Plon 193p. www.plon.fr
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Le conclave du pape François aux secrets éventés
Les temps ont réellement bien changés. Encore hier, ce qui s’était déroulé dans l’enceinte de la chapelle Sixtine lors d’un conclave, demeurait un secret bien gardé. Maintenant les langues se délient il faut croire car le vaticaniste américain Gerard O’Connell nous dit tout de ce qui s’est déroulé en coulisses menant au trône de Saint-Pierre. Au passage, à l’occasion de ce conclave surprise au vu de la démission de Benoît XVI, l’auteur a été correspondant pour le réseau canadien anglais CTV. Donc en sa compagnie on voit par quelles tribulations les cardinaux en sont arrivés à porter leur choix sur le cardinal argentin Bergoglio. Et entre parenthèses, ceux qui spéculait sur les chances de notre cher cardinal québécois Marc Ouellet de décrocher la timbale avaient tout faux. Car bien que son Éminence canadienne se trouva parmi les quatre papabile en lice, allez voir le score minable qu’il obtint en regard du vainqueur. Le résultat du score final est dévoilé. Bien que les cardinaux font toujours porter sur l’Esprit-Saint le fait qu’il influence le choix final, le journaliste nous fait voir les tractations qui s’agitent en coulisses. Ouellet a d’ailleurs été largement rejeté apprend-on du fait de son autoritarisme et qu’il est réputé n’écouter personne. Ceux qui aiment les potins concernant le Vatican trouveront ici une véritable bonbonnière.
L’élection du pape François Gerard O’Connell. Artège 579p. www.editionsartege.fr
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Les charmes de Bruxelles et ses secrets dévoilés
Alors que Paris ne cessent de cumuler les livres qui louangent ses merveilles, il était temps que Bruxelles obtienne sa part du gâteau. Serait bien mal pris l’homme de la rue à qui on demanderait de citer de mémoire seulement cinq attraits touristiques de la capitale belge. Il y a infiniment autres choses que le manneken pis et l’atomium. Et c’est la grâce que nous fait un trio de guides remarquables en la personne de Nathalie Capart, Isabelle de Pange et Florent Verstraeten qui nous invite à emprunter les sentiers de la découverte des trésors cachés qu’on y trouve. Bruxelles insolite et secrète est l’assurance qu’on va vous apprendre des choses que vous ne saviez pas. Et peut-être même chez les belges qui nous lisent. Il y a par exemple une statue rappelant le courage héroïque de Jean Selys de Longchamps qui, tenez-vous bien, bombarda le siège de la Gestapo. Il y a aussi l’Hôtel de ville de Saint-Gilles qui tel un palais de la Renaissance a été l’objet du talent de 107 artistes! Et c’est sans compter les architectures de Victor Horta chef de file de l’Art nouveau, qui peuplent la ville. Une mine de renseignements pour qui est partant pour du tourisme intelligent.
Bruxelles insolite et secrète Nathalie Capart, Isabelle de Pange et Florent Verstraeten. Éditions Jonglez 331p. www.editionsjonglez.com
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Retour sur le terrible incendie du Bazar de la charité
L’histoire de la ville de Paris n’est pas près d’oublier cette date funeste du 4 mai 1897 alors que cent-vingt personnes dont la soeur de l’impératrice Sissi périront brûlées vives. Ce bazar avait été conçu par des nobles qui mettaient en vente des articles qu’on estimait superflus et dont le fruit de la vente était destiné à des oeuvres caritatives au bénéfice des pauvres. Ce sont des vapeurs d’éther servant à alimenter un projecteur de cinéma, attraction toute nouvelle, qui s’embrasèrent. Cet événement marqua les esprits longtemps et assombrit en même temps cette fin du dix-neuvième siècle. Odile Bouhier a trouvé là un matériau de choix pour un roman qui a servi comme transposition dans une télésérie diffusée sur Netflix. L’auteure prend des libertés avec la vérité historique et met en scène un coupable à désigner. C’est surtout le portrait d’une époque qui défile devant nous et bien rendue.
Le Bazar de la charité Odile Bouhier. Michel Lafon 361p. www.michel-lafon.com
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Autour de la rédaction de lettres d’adieux
Si vous n’avez pas lu “P.S. I love you” premier roman de Cecilia Ahern porté au grand écran,ce n’est pas une tragédie, vous voudrez y revenir après avoir terminé ce qui en est la suite Postscriptum. Au point de départ c’est Holly Kennedy qui doit se résigner à voir partir son conjoint Gerry qui se mortifiait dans des souffrances à peine endurables. Ce départ sera en fin de compte vu comme une délivrance. Le défunt avait pour habitude d’écrire beaucoup. Ça n’a pas échappé à l’attention d’un groupuscule baptisé “I love you” inspiré par les lettres écrites par ce cher Gerry. Et ces gens de demander à la veuve de les aider à rédiger des lettres du genre. Ce qui ne figurait pas dans les plans de cette dernière. L’occasion pour elle de revoir l’intensité de la relation qu’elle avait avec son chéri. Beaucoup de tendresse dans ces pages qui célèbre à sa façon les vertus de l’amour.
Postscriptum Cecilia Ahern. Milady 410p. www.milady.fr
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Réussir à mixer le Val-D’Oise et l’Arizona
Laurent Loison a de l’imagination à revendre. Pour preuve, de faire voisiner dans son roman Coupable ?, deux lieux à des antipodes de tout, géographique et social à savoir Garges-Les-Gonesses dans le Val d’Oise et Scottsdale en Arizona. Quel est le lien ? On vous laisse le bonheur de découvrir cet étrange chassé croisé. Sachez que pour la France on fait la rencontre d’un jeune loubard qui veut absolument intégrer un gang du coin tandis qu’en Arizona, dans un petit bled c’est la femme d’un homme abattu à l’occasion d’un braquage qui tient à sa revanche au plan de la justice. Intriguant ? Oui, mais attendez d’être confronté à la dynamique de l’écrivain qui a déjà quatre polars derrière lui qui ont été bien accueilli comme ce sera le cas ici. Si vous aimez le genre, à mettre au-dessus de la pile.
Coupable ? Laurent Loison. Slatkine & Cie 349p. www.slatkineetcompagnie.com
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Une belle histoire méconnue de femmes à l’ère du sida
Le fait est un peu passé à la trappe de l’oubli. Heureusement que le livre existe qui pérenne les choses. Il s’agit ici de l’épisode du bus des femmes dans les années 90 alors que le sida frappe à plein. Des prostituées ont initié une démarche unique, celle de sensibiliser les leurs à leur état de santé. Question de sensibiliser les pouvoirs publics à la vulnérabilité des péripatéticiennes, ce groupe de choc est allé à la rencontre des filles de rues, rue Saint-Denis, les Champs-Élysées et le cours Vincennes demandant à ces filles “de joie” d’écrire justement sur justement leur “joie”. Des lettres manuscrites, reproduites dans ces pages, écrites à chaud, où elles racontent leur quotidien, les maquereaux, la came, les clients qui majoritairement ne souhaitent pas porter de capotes et le reste. Ces écrits sont touchants avec ces fautes d’orthographes qui témoignent aussi de la pauvreté de leur condition. Un livre donc rappelle ces heures héroïques Le bus des femmes prostituées, histoire d’une mobilisation avec deux actrices de premier plan Lydia Braggiotti qui était cheffe de projet à cette époque et la sociologue Anne Coppel participante à plein. Vient de s’ajouter une “héritière” de ces actions et membre du mouvement Act-Up Malika Amaouche. Ce livre a ceci d’utilité qu’il vous aidera à vous forger une opinion sur la légalisation ou non de la prostitution, tant du côté des filles que des clients consommateurs.
Le bus des femmes Lydia Braggiotti, Anne Coppel et Malika Amaouche. Éditions Anamosa 140p. www.anamosa.fr
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Le coin de la poésie
Avec sa gueule de cinéma Sébastien Ayreault doit faire chavirer bien des coeurs. Nous c’est son recueil Ce n’est pas de la pluie qui nous a renversé. Car son recueil bien identifié dans le communiqué de presse comme des “haïkus libres made in USA” est constitué de strophes minimalistes qui décrivent pour beaucoup sa vie américaine. Car voyez-vous, le mec aime tellement la vie en Amérique qu’il a décidé de s’établir comme ouvrier à Atlanta. Il est donc question de bières manquantes dans le frigo, de visionnement trois XXX sur Youporn et de cheeseburger. Comme assimilation c’est la réussite totale. C’est de tout cela qu’il nous informe. De la poésie très moderne et “punché”. Bukowski serait fier de lui. C’est aux éditions du Diable Vauvert.
Aux éditions du Noroît Odile-Marie Tremblay signe Le déboisement. Le titre évoque une écologie. En tout cas il est question de nature et de notre rapport avec celle-ci. Sa corrélation avec ce qui l’entoure dans les prés et les verdures, mais pour autant elle tient le tout en respect. Extrait “un bol d’herbes fraîches ne soulage pas la souffrance à venir”. Nous vous invitons fortement à faire un détour par ici car il y a des fulgurances qui vont vous toucher assurément. De la grande poésie c’est ça, ça tient à peu de choses. Du coeur vers les coeurs.
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Sur les correspondances de nos écrivains
L’intérêt pour le volet épistolier de nos écrivains québécois remonte à une vingtaine d’année. C’est peu. Mais il n’est jamais trop tard et on fait de beaux efforts pour rattraper le temps perdu. Ainsi cet essai réunissant dix-neuf spécialistes de la “littérature intime” de nos gens de lettres et d’artiste Nouveaux regards sur nos lettres sous la direction de Stéphanie Bernier et Pierre Hébert. Évidemment la sélection est arbitraire, mais on a sélectionné de beaux cas d’espèces comme Anne Hébert ou Alfred Desrochers. A propos de ce dernier il y a une lettre savoureuse de lui adressée à Louis Dantin dans lequel il confesse que leurs premiers débuts poétiques avaient ce côté eau de rose pour séduire des jeunes filles en fleurs mais que ces destinataires terre-à-terre les ont invité à être naturels. On a bien sûr choisi des passages qui ne relèvent pas du plate train-train quotidien, mais plutôt des segments inspirants qui en disent davantage sur leurs personnalités respectives.
Nouveaux regards sur nos lettres Collectif. Presses de l’Université Laval 286p. www.pulaval.com
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Un voyage dans un univers surréaliste
Côté littérature jeunesse nous ne pouvons que vous recommander la lecture pour vos jeunes têtes de La promesse du fleuve d’Annie Bacon qui au passage à une imagination débordante en diable. Elle invite les lecteurs à un périple inoubliable en compagnie d’Odilon et sa soeur Babette, en quête de la Terre promise, nom donné à une île qui offrirait paraît-il l’Eden ici-bas. Mais pour ce faire il faut pagayer sur un radeau offert par un poète déjanté. Et là on nous guide en cours de route vers des contrées hallucinantes comme cette ville où son passionne pour les courses d’escargots géants! Mais ce qu’il est loin cet Eldorado. Il se mérite vraiment. On dit littérature jeunesse. Ici par exemple c’est réducteur, car un adulte qui veut retomber en enfance prendra aussi plaisir à ces pages surréalistes.
La promesse du fleuve Annie Bacon. Castelmore 281p. www.castelmore.fr
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Être sage-femme au Canada atlantique au début du XXème siècle
Quand on sait le temps fou que cela a pris avant que les autorités ne reconnaissent la profession de sage-femme, imaginez alors ce que ce devait être en Nouvelle-Écosse au début du XXème siècle, alors que le milieu de l’obstétrique “accueillait” d’un mauvais oeil ces femmes qui venaient s’interférer dans leur champ de compétence. La canadienne d’origine américaine Am McKay en fait le sujet central de son roman L’accoucheuse de Scots Bay. Ce dernier bled est situé en Nouvelle-Écosse là où l’auteure vit d’ailleurs. Elle nous prend à témoin des tribulations de son “héroïne” nommé Dora Rare. Qui sera mentorée par l’accoucheuse de l’endroit qui lui prodigue en même temps des conseils de guérisseuse. Sur un plan personnel, comme on dit, elle qui délivre des enfants, aura du mal avec la maternité. Sans compter la réception que lui fait le corps médical. Elle va y goûter. C’est un roman certes mais qui a valeur de documentaire, car il reflète exactement ce qu’ont connu ces pionnières sages-femmes. On ne pouvait trouver meilleur tribut que ce bouquin fichtrement bien écrit de surcroît.
L’accoucheuse de Scots Bay Ami McKay. Prise de parole 561p. www.prisedeparle.ca
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Une fantasy rarissime féministe et saphique
De plus en plus des écrivains francophones viennent enrichir le genre littéraire de la fantasy, pur produit anglo-saxon. Mais encore plus rare des écrivaines francophones. En voici une qui ne manque pas à la fois d’imaginaire et de cran Jeanne Mariem Corrèze qui inverse une des lettres “r” de son patronyme mais qui nous excusera que os claviers ne peuvent la suivre dans cette originalité. Elle débarque donc avec Le chant des cavalières qui comme toute bonne fantasy qu’elle est, fait entrecroiser plusieurs sous-histoires. On fait connaissance avec Sophie la protagoniste et disciple de Sappho, un Ordre de femmes chevauchant...des dragons! Ceux et celles qui aiment les femmes fortes sont servi sur un plateau d’argent car vous avez ici des cavalières aguerries, sans peurs et sans reproches pour reprendre la formule consacrée. La Sophie devra manoeuvrer pour trouver sa place dans un royaume divisé. C’est une lutte pour l’affirmation de soi. Les femmes vont adorer cette bravoure, mais pas que…
Le chant des cavalières Jeanne Mariem Corrèze. Les moutons électriques 319p. www.moutons-electriques.fr
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A la redécouverte de Louis-Antoine Dessaulles
Quand on pense que des scénaristes de chez nous sont confrontés au drame de la page blanche. C’est souvent par inculture. Car s’ils connaissaient un tant soit peu leur histoire, il y a là un vivier pour de grandes productions télévisuelles. Imaginez quoi faire avec la figure de Louis-Antoine Dessaulles petit-neveu de Louis-Joseph Papineau, Des daguerréotypes nous le montre arborant une belle tête. C’est un inventeur, financier malheureux qui fuira le Québec à la moitié du dix-neuvième siècle avec plus de 13 mille dollars de dettes auprès de ses créanciers. Il ira aux États-Unis, en Belgique et en France où il aboutira dans la capitale française. Pour la petite histoire il a été le premier québécois mis à l’Index par le Vatican. Il a publié notamment “Le petit bréviaire des vices du clergé”. Imaginez! Sa fille épousera un fortuné Béique. Autant de matériaux pour forger un nombre incalculables d’histoires. En attendant grâce à deux connaisseurs du personnage Georges Aubin et Yvan Lamonde nous avons droit à ses lettres en exil intitulées Paris illuminé: le sombre exil Lettres 1878-1895. Vous n’en reviendrez pas du parcours hors norme de ce québécois qui était animé d’une énergie sans pareille.
Paris illuminé: le sombre exil Lettres 1878-1895, Louis-Antoine Dessaulles texte établi avec introduction et notes par Georges Aubin et Yvan Lamonde. Presses de l’Université Laval 251p. www.pulaval.com
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C’était Auschwitz
Cette année 2020 marque le 75ème anniversaire de la libération du sinistre camp d’extermination d’Auschwitz pour lequel divers événements rappelleront qu’il ne faut pas oublier ce qui s’est passé. Car on l’a dit, quiconque ignore l’Histoire risque de la revivre. Et c’est justement ce qui a amené Eddy de Wind à écrire cette histoire, la sienne, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte même du camp. Aujourd’hui décédé, c’était un médecin juif hollandais qui a été embarqué avec sa femme également juive, pour être conduit d’abord dans un camp hollandais puis acheminé vers sa destination finale où la mort devait les attendre. Ils s’en sont sortis mais avec de graves séquelles, lui psychologiques, elle physiques. Trop de souffrance a posteriori, tellement que cela a conduit à l’éclatement de leur couple en 1957. Et Dieu sait qu’il l’aimait sa Friedel qui était dans l’affreux Block 10 où on pratiquait d’horribles expériences, entre autres de stérilisation sur les femmes. Le médecin raconte le quotidien des victimes, où c’est carrément l’enfer sur terre, avec la malnutrition, la peur des coups et ceux qui qui se produisent, les puces, les poux, la crasse et quoi encore. Et dire que de retour chez lui personne ne voulait plus entendre parler de ces histoires de camps de la mort….
Terminus Auschwitz Eddy de Wind. Michel Lafon 304p. www.michel-lafon.com
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Des vieilles se racontent
Nos aîné(e)s, ceux qu’en Afrique et en Orient on considère comme des bibliothèques vivantes et par conséquent respectées, ont des choses à dire. Et Alain Doom le sait qui a imaginé une pièce de théâtre, faisant rencontrer cinq dames résidentes d’un foyer pour gens âgés. Elles se retrouvent à l’origine pour un documentaire sur les “shefdies” ces insectes éphémères qui surgissent du lac Nippissing pour s’abattre en nuées sur North Bay. Ce sujet ne les excitent pas plus qu’il ne faut car elles ont envie de parler de bien d’autres choses. Cela donne Le club des éphémères. Qui a été conçu pour la récréation des bons esprits. Les participantes ont des réflexions très crues, et n’ont, c’est leur mérite aucun filtre. La vérité ne vient pas que la bouche des enfants.
Le club des éphémères Alain Doom. Prise de parole 131p. www.prisedeparole.ca
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Une romance ayant pour décor l’Université de Yale
Une romance se prend bien en ces temps troubles de l’humanité. Surtout quand elle est la première écrite par Magali Inguimbert et qui a pour titre Si seulement dont nous parvient le premier tome. Lever de rideau avec Alyssa qui veut devenir disciple de Thémis, mais surtout à la prestigieuse Université de Yale. Son voeu sera exaucé. Doublé du plaisir de savoir qu’elle aura comme condisciple son voisin de toujours, le charmant Luke pour qui elle en pince depuis longtemps. Le temps les avait un peu éloignés, mais le sort en est jeté, ils se retrouvent. Si les élans passionnés de la demoiselle sont inchangés, quels sont ceux exactement du jeune homme. Elle n’est pas sûre de la justesse des sentiments de l’objet de ses amours. Donc on va suivre l’évolution de cette rencontre. Est-ce que cela finira par un happy end où ils se marièrent et eurent de nombreux enfants comme dans les contes ? Permettez-nous de vous faire languir. Dans l’immédiat vous avez une belle histoire de coeur, bien ficelé. On attend vivement le deuxième tome.
Si seulement Magali Inguimbert. Hugo roman Tome 1 308p. www.hugoetcie.fr
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De vivre dans Berlin en ruines
Dans la vie civile il s’appelait Rudolf Ditzen (1893-1947) qui prit le nom de plume de Hans Fallada. Il fit plusieurs petits métiers, mais trouva le temps de pondre une vingtaine de livres. Celui qui nous est donné de lire Le Cauchemar était disparu des radars depuis soixante ans. Il réapparaît à la faveur d’une nouvelle traduction. C’est l’histoire d’un écrivain qui se retrouve à la fin de la Seconde guerre mondiale, maire d’un petit bled, et imposé par les forces d’occupation russe. Ce qui lui vaut des inimitiés au point où il devra s’exiler vers Berlin en ruines. Il est accompagné par une jeune épouse assez pourvue financièrement, ce qui expliquait en partie le ressentiment de la populace locale. On les voit vivre dans la capitale allemande et en mode survie. L’auteur tentait de répondre à une question que l’on s’est tous posé un jour où l’autre, les allemands ont-ils été les artisans de leur sort ? Un fichu de bon roman qui est tout à l’honneur de la maison d’édition qui a eu l’heureuse idée de le remettre dans la lumière.
Le Cauchemar Hans Fallada. Denoël 310p. www.denoel.fr
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Sacré Cavanna trop tôt disparu
A l’heure de la bienpensance qu’est-ce qu’il nous manque ce François Cavanna cofondateur de Hara-Kiri et Charlie Hebdo disparu il y a six ans. C’était un homme libre comme on n’en compte maintenant que sur les doigt d’une demie main. Heureusement il a laissé des traces de son passage terrestre dont ce qu’on considère comme son dernier opus Crève, Ducon!, un peu la suite de Lune de miel. Ce sont des textes très courts où il se laisse aller à une impertinence jouissive. Son premier texte fait référence au drame de la page blanche qui peut frapper tout écrivain ou rédacteur. Plus loin c’est la nostalgie du premier baiser, puis le regret que Claude Nougaro n’ait pas plus jouir plus longtemps de sa dernière acquisition, un palais baroque digne de l’Élysée raconte t-il. Il en avait les moyens. Hélas la grande faucheuse est venue le chercher. Des souvenirs de vie par petites tranches qui se dégustent. Merci Cavanna d’avoir existé.
Crève, Ducon! François Cavanna. Gallimard 234p.
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Un portrait grotesque du Duce
Rome en noir de Philippe Videlier un roman qui joue sur deux tableaux. Un en mode mineur, qui est la traque par les services secrets italien des assassins d’un boxeur d’origine italienne, fasciste jusqu’à la moëlle et qui sera trucidé à Villeurbanne en 1932. L’autre en majeur, c’est le portrait décapant de Benito Mussolini. On voit que l’auteur s’est grandement documenté pour recréer le climat régnant alors en Italie sous le Duce, mais sur les travers du dictateur qui est présenté comme une sorte de bouffon grotesque, imbu de lui-même jusqu’à la caricature. C’est ce qui fait le sel de plusieurs chapitres. Le gars a vraiment potasser son Italie mussolinienne. Outre le fait d’histoire, on a beaucoup apprécié la fluidité du style. Ce livre devrait mériter une distinction assurément.
Rome en noir Philippe Videlier. Gallimard 312p.
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Nora Roberts qui tombe à point nommé au moment du coronavirus
L’Élue Elle doit être dotée d’une boule de cristal cette chère Nora Roberts pour publier un ouvrage qui traite d’un monde qui remonte à peine d’un virus foudroyant qui a décimé la planète. Est-ce que ça ne vous fait pas penser à quelque chose que l’on vit en ce moment ? Eh bien c’est ce qui se produit avec L’Élue qui narre le destin de Fallon Swift, rescapée d’un virus qui a fait l’effet d’une hécatombe. Avec pour conséquence que les rapports humains ont été marqué au coin du sceau de l’intolérance et la peur. Comme elle a le cœur sur la main, elle prend sur elle de reconstruire le monde autour d’elle. Mais ses nobles intentions trouveront des obstacles sur sa route qu’elle devra vaincre avec le concours d’alliés. L’écrivaine au demi-milliard de lecteurs va, à l’heure où le monde vit de l’inédit dans son histoire et où l’ennemi est aussi un virus, c’est presque de sa part de la prescience et devrait intéresser un très grand lectorat, encore plus grand qu’à l’accoutumée. Il y a de la matière pour effectivement en captiver plus d’un et autoriser des amalgames avec ce que nous éprouvons.
L’Élue. Nora Roberts. Flammarion Québec 472p. www.flammarion.qc.ca
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L’inspecteur-chef Armand Gamache a encore du pain sur la planche
La dernière cuvée de Louise Pennny nous fait voir son limier fétiche l’inspecteur-chef Armand Gamache en position de vulnérabilité. En effet, parce qu’il a été à l’origine de malencontreuses décisions, sa hiérarchie va le rétrograder durant neuf mois, question de le mettre au pas et lui faire ravaler ses bévues. Mais connaissant le personnage. Une affaire criminelle on ne laisse pas passer ça, surtout s’il s’agit d’un père fou de douleur à la suite de la disparition de sa fille. Gamache n’écoutera que sa conscience pour élucider cette histoire affolante. Nous avons donc Un homme meilleur qui voit une auteure au zénith de son double talent à la fois pour bâtir des intrigues et les livrer avec une rythmique bien à elle. Ceux qui sont des familiers de son œuvre sont en pays de connaissance et retrouveront les ingrédients qui font des enquêtes de son personnage des petits bijoux du genre. Et aux autres qui font leur noviciat en lisant pour la première fois un livre d’elle, sachez qu’elle a très bien compris qu’il faut happer le lecteur dès le premier paragraphe.
Un homme meilleur. Louise Penny. Flammarion Québec 492p. www.flammarion.qc.ca
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Le temps de la vengeance contre les Yorks
Mariline Laplante est, on peut dire sans se tromper, une femme complète et curieuse. A preuve, elle qui est doublement diplômée d’un baccalauréat en sciences biomédicales et d’une maîtrise en biologie moléculaire, se passionne également pour la plus belle conquête de l’homme, le cheval et aussi l’écriture. Et à ce chapitre, elle nous donne de ses nouvelles avec sa dernière ponte Yorks l’expédition. D’abord il faut vous dire que cette saga de science-fiction met en scène les Yorks en question, créatures d’une cruauté sans fin. A leur palmarès, d’avoir quasiment décimé les terriens. Mais pas tous, dont une femme prénommée Klève, qui entend bien prendre sa revanche. D’autant qu’elle a hérité des mêmes pouvoirs que ses ennemis. Sauf que dans son cas c’est au service d’une bonne cause. Retenons au premier chef un maîtrise de la langue, élevée ici au rang de classe de maître. Ici le sujet, le verbe et son complément trouvent leur juste place. Ensuite elle évite le piège, trop souvent vu dans la fantasy, en ne juxtaposant pas trop d’histoires qui finissent par égarer le lecteur. Bref, avez-vous compris que nous avons aimé, un peu, beaucoup, passionnément pour reprendre l’expression consacrée.
Yorks l’expédition Mariline Laplante. Essor 349p. www.leseditionsdelapotheose.com
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Le coin de la BD
On est confinés à la maison pour cause de virus ambiant ? Est-ce à dire qu’il faut se taper des journées mortifères ? Pas en tout cas avec les trois BD qui suivent. Commençons chez l’éditeur Delcourt avec la saga Donjon qui se poursuit avec un nouvel épisode qui a pour titre L’armée du crâne qui réunit un trio de première avec Grégory Panaccione, Joan Sfarr et Lewis Trondheim. Si vous n’avez jamais mis la main sur la série, sachez que nous sommes dans une sorte de style fantasy qui n’ose dire son nom et qui met en scène deux cabots orphelins, un orque et un elfe, c’est leur race. Qui, l’un renfrogné et l’autre bavard, vont développer une grande amitié indéfectible, contre vents et marées. Les dialogues sont marrants.
Changement de couleur avec chez Dupuis signé Cunha et Carbone le tome 2 Sur les traces du coupable de la suite Dans les yeux de Lya. Rappelons que Lya se trouve handicapé à perpète depuis qu’elle a été happée par un chauffard qui a déguerpi sans mot dire. Depuis, elle n’a de cesse de le retracer pour qu’il paie pour son crime. L’infortunée a mis la main sur un dossier qui pourrait la mettre sur une piste. Elle, sa copine Adèle et Antoine partiront avec d’infimes indices. Va-t-elle enfin mettre la main au collet de cet automobiliste abject ? Nous ne gâcherons pas votre plaisir en dévoilant bien sûr la conclusion. Vous avez là une sacrée histoire, servie par une illustration soignée. Quoi demander de plus ?
Et si vous voulez vous bidonner, concluons avec Thérapie de groupe de Manu Larcenet qui nous fait partager les affres du créateur qui n’a plus d’inspiration. Un bédéiste qui entreprend un quelque chose et qui s’arrête tout net, se rendant compte que ce qu’il vient d’accoucher est lamentable. C’est le tome 1 intitulé L’étoile qui danse inspirée d’une pensée de Nietzsche. Alors dans ces pages vous avez plusieurs variations sur ce thème. On s’amuse beaucoup et pour ce seul fait Larcenet est un bienfaiteur de l’humanité, rien de moins. C’est publié chez Dargaud.
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Le coin santé physique et psychique (1)
Si le sujet de la réincarnation vous intéresse, voici un bouquin que l’on ressort de l’oubli un ouvrage du plus grand sérieux mené par le colonel Albert de Rochas d’Aiglun né en 1837 qui fut un brillant ingénieur formé à l’École Polytechnique, établissement de prestige s’il en est, qui fit une carrière militaire, et après qu’il termina son service militaire, il devint administrateur de son alma mater. Mais ce curieux avait une passion toute personnelle, la réincarnation. Et il entreprit des recherches au moyen de l’hypnose, faisant régresser des gens dans des époques antérieures, dans des contextes saisissants. Il publia l’essentiel de ses travaux dans Les vies successives dont nous avons une révision faite par Anne-Marie Bruyant une agrégée de lettres classiques. C’est assez estomaquant de voir à quels résultats il parvint. Outre ses conclusions, ce livre qui sort chez l’éditeur Le jardin des Livres, offre des notes complémentaires qui permettent d’appréhender ce phénomène des vies avant la vie ou après c’est selon.
Chez l’éditeur Accarias, c’est la poursuite de la connaissance des grands penseurs indiens avec L’Ultime question de Ramana Maharshi appuyé par une présentation, traduction et appareil critique de Patrick Mandala. Ce sage n’a pas fait autre chose que de dispenser son enseignement sur la quête du Soi. En somme de ne pas s’égarer par le tourbillon ambiant et de chercher le royaume qui est en soi. Jésus ne disait pas autrement en son temps. Et pour que le message passe de façon dynamique, l’ouvrage se présente sous la forme questions-réponses. Maharshi était tenant du courant de l’AdvaïtaVedânta. Pour preuve de la sérénité du gourou, il ya des moments où l’humour est au rendez-vous, un signe de grande élévation spirituelle.
Booster la mémorisation chez les enfants, voilà la mission que se sont donné la médecin en rééducation Michèle Mazeau et la psychologue spécialisée en neuropsychologie Michèle Cerisier Pouhet qui cosigne La mémoire à l’école, concrètement que faire ? aux éditions Tom Pousse. Où en est-on d’ailleurs dans les approches éducatives en la matière, Rappelons-nous pour les plus anciens, la connaissance très tôt en classe du par cœur des 365 questions et réponses du petit catéchisme, de quelques fables de La Fontaine et la table des multiplications. Aujourd’hui on est plus relax, sans perdre de vue toutefois d’offrir au jeune des outils pour développer sa mémoire. L’ouvrage lancé aux éditions Tom Pousse, se présente en deux parties. Des exercices au nombre de dix, pas trop contraignantes pour mieux performer en ce qui concerne la première, alors qu’en seconde partie on aborde les cas problématiques et que faire. Dans le genre c’est vraiment bien fait.
Que n’avons-nous pas parfois, nous adultes, des comportements qui renvoient souvent à ceux d’enfants immatures ? L’explication tient sans doute au fait que nous n’avons pas guéri de blessures d’enfances, intérieures, et qui surgissent mal des années après. Qui dictent souvent notre façon de nous comporter. C’est de tout cela dont nous entretien avec brio et un talent de vulgarisatrice Marie-Lise Labonté dans L’enfant émotionnel en nous aux éditions Édito. L’auteure est psychothérapeute et se déploie tant en Europe qu’aux États-Unis. Elle s’empresse avec sa méthode, fruit de longues années de pratique, que nous ne traînions pas un boulet toute notre existence. Il y a des esprits chagrins qui avancent que lorsque la structure de l’enfance est malmenée il n’y a plus rien à faire. Qu’une confiance en soi meurtrie n’est plus réparable. C’est méconnaître notre faculté de résilience et c’est là-dessus que la spécialiste capitalise. Ce volume apaisera notamment ceux et celles qui vivent avec un sentiment d’abandon depuis leur jeunesse et qui peinent à s’en sortir.
Avec la vieillesse ce ne serait qu’un cortège de choses affreuses, que de la laideur ? Pas si sûr si on prend le temps de parcourir cette petite plaquette La beauté les arts et le vieillissement une étude en collectif sous la supervision de Guy Andrew Labrecque qui est professeur agrégé en éthique théologique et bioéthique et titulaire de la Chaire en leadership en enseignement de l’Université Laval. Ce merveilleux ouvrage exprime au contraire à trouver les aspects les plus positifs de l’acte de vieillir. On est a contrario de ce que disait le général De Gaulle qui voyait dans le fait de vieillir un naufrage. C’est un ouvrage publié aux éditions des Presses de l’Université Laval, mais les collaborateurs ont fui tout hermétisme académique pour offrir des réflexions accessibles au plus grand nombre. Et dans ces pages ont fait le tour de tous les questionnements ou a priori touchant à cette vieillesse si honnie en cette ère de jeunisme à tout prix.
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Le coin santé physique et psychique (2)
Jean-Jacques Charbonier a le sens de la réclame. Le titre du compte-rendu de ses expériences de mort imminente est J’ai envoyé dix mille personnes dans l’Au-delà qui pourrait tout aussi bien être les souvenirs d’un tueur en série. En fait il rapporte les certitudes qui l’habite après avoir expérimenté les dossiers de ces milliers de personnes. C’est assez troublant. Et en même temps qui livre des réponses à des questions existentielles qui nous taraudent tous et toutes. C’est publié chez Michel Lafon. En fin de lecture, vous aurez très certainement des interrogations sur la destinée humaine.
La question de l’éducation sexuelle à l’école fait encore problème. Récemment des enseignants québécois avouaient se sentir mal à l’aise de dispenser une telle matière. Qui prouve que le sexe demeure encore tabou. Mais cet enseignement doit se faire. Mais comment ? La réponse tient dans un formidable volume Guide d’éducation à la sexualité humaine un collectif regroupant des intervenants multidisciplinaires, dont une contribution de l’Université du Québec à Montréal. Lancé aux éditions Érès, il passe en revue tous les aspects de l’intimité des êtres. Et le croiriez-vous, on exhorte à parler de jouissance, ce qui fait tant frémir des parents à la seule perspective de donner aux jeunes le goût de se sauter mutuellement tels des lapins en rut. Ce bouquin en est un de référence qui devrait mettre un terme aux tergiversations sur la manière de dispenser ce savoir si terriblement humain.
Depuis trente ans, le monde du travail a connu des transformations importantes. Ainsi on sait que chez les milléniums, la qualité de vie l’emporte sur la question financière quand vient le temps de fixer son choix sur un boulot. Et que les postulants à un poste offert, ne se présentent plus en quémandeurs de job, mais se considérant comme des apports à l’entreprise. Pour avoir la radiographie exacte de ce qui s’est déroulé ces dernières années dans le, merveilleux monde du travail, il y a cet essai aux Presses de l’Université Laval sous la direction de Daniel Mercure, Les transformations contemporaines du rapport au travail. On a là le paysage du travail et les enjeux qui s’y rattachent. Comment le patronat doit évoluer pour suivre le mouvement qui se dessine où on ne veut plus de management à la verticale comme ça se déroule encore majoritairement.
Si vous êtes un habitué de la télévision française, vous avez certainement vu sur un plateau le Dr. Frédéric Saldmann qui est avec Michel Cymes le médecin vedette du paysage médiatique. Et en plus il sait faire le show avec des commentaires grivois qui mettent aussitôt mal à l’aise les invités. C’est qu’il ne fait que rapporter des évidences mais que le commun des mortels cache, tel le plaisir de se fourrer un doigt dans le derrière pour atteindre l’orgasme. Mais dans la bouche du docteur oh, là, là. Il lance On n’est jamais mieux que par soi-même aux éditions Plon, où il rassemble ses conseils pratiques pour faire une bonne vie. Il passe en revue les thèmes du surpoids et de l’amaigrissement, du sommeil et comment l’obtenir. Plein de gros bon sens qui échappe souvent à la majorité d’entre nous.
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