- LIVRES FÉVRIER 2020 -
 
 


 


Cette procréation obsédante

L’association entre le fait d’être femme, et l’être totalement qu’à condition de procréer, a pris une tournure aliénante. Notamment pour celles qui disent non à l’augmentation de la population terrestre. La romancière montréalaise Cristina Montescu en fait le sujet central son dernier opus La ballade des matrices solitaires. Ce sont trois femmes qui ont l’habitude de se retrouver dans une épicerie roumaine de Montréal. Et le sujet récurrent dans leurs conversations...le bébé! En quatrième de couverture, une question fondamentale est posée “une femme peut-elle trouver le bonheur ailleurs que dans la maternité ?”. La caissière de l’épicerie, Ariana, est témoin de ces échanges. Il est rare que le sujet d’avoir ou non des enfants fasse l’objet d’un sujet littéraire. Et pourtant ce thème ne devrait pas être tabou. L’auteure comble un vide à ce propos, et beaucoup de femmes taraudées par l’enfantement seront grandement interpellés dans ces pages.

La ballade des matrices solitaires. Cristina Montescu. Hashtag 158p.     www.editionshashtag.com

 

 


 


Gilles Latour un poète de taille

Nous recevons souvent des recueils de poésie, mais celui que nous tenons en main Débris du sillage de Gilles Latour est le fruit d’un immense poète. Il y est beaucoup question du corps dans ces strophes. Mais quel vocabulaire et quelle imagination. Il y a longtemps qu’il ne nous avait été donné d’être estomaqué. Jugez vous-même avec ce court extrait choisi au hasard “Sous la bâche du  sommeil qui nous trouve au point d’aimer et au frôlement de sa peau on dirait un bruit d’ailes ou de lait versé, une caresse au vide dans les parenthèses du jour labile quand le moulin cesse enfin de toupiner.” Une véritable classe de maître pour tout poète en herbe. Le recueil se complète par deux autres segments “L’écoute aux portes” et “La porte s’ouvre”. Et nous recommandons sa lecture à haute voix pour en goûter la saveur. On ose imaginer ces vers dits par un comédien chevronné.

Débris du sillage Gilles Latour. L’Interligne 182p.     www.interligne.ca

 

 


 


Une première sur le féminisme en Acadie

Certains esprits chagrins vont vous dire avec aplomb que tout a été exploité dans le monde du livre. Eh bien un ouvrage offre un sérieux démenti et c’est Paroles et regards de femmes en Acadie qui vient combler un vide abyssal, à savoir la place des femmes dans l’histoire acadienne. Jusqu’ici on se contentait de prononcer le mot acadien dans un sens collectif. Mais jamais on ne s’est attardé à réfléchir sur l’apport des femmes acadiennes sinon que de saluer leur rôle de reines du foyer. Grâce à ce collectif sous la direction de Jimmy Thibeault, Michael Poplyanski, Stéphanie St-Pierre et Chantal White on réhabilite l’apport de la force féminine. Tous les angles sont étudiés y compris la sensibilité queer dans l’oeuvre d’Antonine Maillet. Voilà qui rend honneur à ces contributions du beau sexe comme on disait encore hier. Et la couverture de l’ouvrage vaut mille mots, avec cette femme, quasi une géante, qui tient dans ses mains une petite église. Comme un nouveau pouvoir qui succède à un autre.

Paroles et regards de femmes en Acadie Collectif. Presses de l’Université Laval 327p.      www.pulaval.com

 

 


 


Comment devenir le maître du jeu sur Youtube

Les réseaux sociaux sont emblématiques de l’ère numérique. Et que vous plaise ou non, on doit faire avec, car c’est là pour demeurer. Parmi ceux-ci You tube. Et on a vu que des jeunes qui sont parti vraiment de rien, ont réussi à gagner leur croûton et vraiment bien. Mais comment y sont-ils parvenus ? D’abord par cette farouche volonté de ne plus devoir bosser pour quelqu’un d’autre. Si ça vous intéresse de faire partie de la parade, nous vous signalons un titre fondamental Le livre qu’il vous faut pour réussir sur Youtube.  On a réuni 45 youtubeurs qui ont bien voulu partager leur success story. Et autant de parcours atypiques. Il y en a qui étaient totalement étrangers à ce univers et qui ont décidé de plonger, parfois avec des déconvenues. Bref, ils vous livrent tous les trucs à faire et surtout ne pas faire, si vous voulez cartonner sur la Toile. Et peut-être à la clé, gagner beaucoup d’argent.

Le livre qu’il vous faut pour réussir sur Youtube Collectif. Pyramyd 128p. 

 

 


 


Une forte amitié d’enfants en Chartreuse durant la Seconde guerre mondiale

Du côté de la BD en voici une attendrissante signé par le tandem Nicolas Julo et Muriel Zürcher Réfugiée en Chartreuse” qui a pour décor ce beau coin de la douce France durant l’automne de 1942. Ce sera la rencontre entre Maurice, jeune fils de paysan et Annah, jeune juive cachée chez un fermier voisin. Et ils vont devenir de grands amis, très soudés. La guerre offre le meilleur comme le pire chez l’homme. Ici c’est l’altruisme à son meilleur. En fin d’ouvrage un petit rappel de ce que fut l’Occupation pour les jeunes têtes à qui on propose une mise en contexte.

Réfugiées en Chartreuse Julo & Zürcher. Lily Mosquito 47p.   

 

 


 


Le coin des artistes visuels

Aux éditions Pyramyd deux ouvrages didactiques pour maîtriser l’un, le dessin au feutre fin et l’autre la maîtrise de l’harmonie des couleurs selon la technique de l’aquarelle. Dessin au feutre fin de Liam Carver nous fait l’apprentissage du feutre qui était au passage, l’outil avec lequel entre autres, Karl Lagerfeld couchait ses croquis en cours d’élaboration de ses prochaines collections. L’avantage pour qui aime dessiner avec ce genre, c’est qu’il ne requiert pas déboursés faramineux pour s’adonner à ce plaisir. Toutes les possibilités sont présentées avec des croquis modes. N’a t-on pas dit qu’une image vaut mille mots ?  De son côté Ana Victoria Calderon présente son guide L’harmonie des couleurs pour l’aquarelle. Sa première leçon démarre avec les théories de base du cercle chromatique. Car le but recherché est de savoir marier des couleurs pour en faire surgir d’autres. Et comme pour le précédent ouvrage des illustrations en abondance. Et où on prend connaissance de l’infinie variété de coloris qui s’offre au peintre qu’il soit du dimanche ou engagé à plein dans cet art. Deux livres donc qui font autorité chacun à leur façon.

 

 


 


Décryptage d’une relation malsaine majeur mineure

Le Consentement de Vanessa Springora aura fait figure de tsunami dans le paysage littéraire français avec dans son récit la dénonciation par l’auteure  de la manipulation dont elle a fait l’objet entre les mains de Gabriel Matzneff. Et qui a valu à notre chroniqueuse Denise Bombardier son quinze minutes de gloire planétaire on verra plus loin pourquoi. Donc c’est une demoiselle Springora fille d’une mère qui travaille dans l’édition et qui fréquente par la force des choses des écrivains. Et lors d’un de ces soupers, sera convié Matzneff qui n’aura de cesse de faire les yeux doux à la jeune nymphette Vanessa âgée de 13 ans. Qui répondra `une invitation du premier à le rejoindre. Il a bien ciblé car la fille est en quête de la figure du père absent. Une liaison s’ensuit. Il la déflore, précision clinique, par là où on possède les petits garçons précisera t’il. Elle, est en amour. Jusqu’au jour où elle prendra le soin de lire d’autres ouvrages de son “vieil” amant et où il pavoise en narrant ses tribulations sexuelles avec filles mineures et garçonnets, de préférence pas plus âgée de douze ans. Et elle de se rendre compte qu’elle n’est au fond qu’une parmi d’autres de ce qu’elle identifie clairement comme un prédateur. Et en voyant la sortie de dame Bombardier dans ce célèbre passage à Apostrophes elle nourrira le désir d’épingler publiquement Matzneff. Dans cette affaire deux éléments jouent contre la dénonciatrice, le consentement qui donne son titre à sa confession qu’elle admet et aussi la prescription juridique. Mais reste que le tribunal du peuple aura agi en retirant à l’écrivain toutes possibilités de mener son train de vie sexuel et littéraire. La justice a quand même saisi l’affaire. C’est un récit qui dit tout sans ambages et qui démontre que nous sommes rendu dans une autre époque où la dénonciation est de mise pour stopper les esprits malveillants.

Le Consentement Vanessa Springora.  Grasset 206p.   

 

 


 


Une grande rêveuse qui donne naissance à de merveilleuses nouvelles

Retenez ce nom Camilla Grudova qui fait son entrée en littérature par le biais de la nouvelle. Ce premier livre a pour titre L’alphabet des poupées. Il est difficile de coller une intention sur ces pages sinon qu’elle le dit elle-même “le fait que je n’arrive pas à dire sur quoi portent toutes ces histoires est la preuve de l’intérêt qu’elles suscitent”. Chaque histoire est complète en soi que ce soit cette femme qui vit à travers le regard de l’homme et des autres ou bien comme dans Teint-Ciré sur un accouchement bien singulier. Chose sûre c’est une sacrée rêveuse qui transpose sur papier ses rêves, parfois cauchemars. Bref, au final le résultat n’est pas banal. Sa grande imagination, teintée de surréalisme, devrait vous plaire grandement.

L’alphabet des poupées Camilla Grudova. Presses de l’Université d’Ottawa 160p.   www.presses.uOttawa.ca

 

 


 


Une écrivaine qui rapporte de grosses vérités

Hélène Koscielniak mérite d’être mieux connue. Pour le fait que cette auteure est atteinte de lucidité chronique qui ne se prive pas de rapporter dans ces livres le gros réalisme du quotidien. Elle persiste et signe dans Génération sandwich cette tranche de la population qui veille à la fois sur ses parents, ses enfants et jusqu’aux petits-enfants. Comme la protagoniste de ce roman, prénommée Lianne, qui doit composer avec ses devoirs de parents, avec des enfants qui n’ont pas de grandes aptitudes au bonheur, un grand-père atteint d’Alzheimer, et une petite-fille qui se découvre transgenre animée du désir de devenir garçon. Il y a de quoi s’arracher les cheveux. Elle est courageuse cette Lianne. Quand on évoque le réalisme saisissant du propos, songeons seulement à ce moment où son père ne sait plus où il a mis son dentier. C’est pas très romanesque. On est vraiment dans la petite vie. Ce pourrait être déprimant un tel déballage de vérités existentielles, mais non. On se prend d’empathie pour le personnage central dans le vrai sens du mot. En lisant ces pages nous pensions à Jean Ferrat quand il chantait “faut-il pleurer, faut-il en rire”.

Génération sandwich Hélène Koscielniak. L’Interligne 282p.      www.interligne.ca

 

 


 


Solidarité d’une soeur envers une autre soeur misanthrope

Ce recueil de poésie de Andréanne Frenette-Vallières porte le titre de Sestrales. Si ce mot vous intrigue et que vous êtes férus de lexicographie, il faut savoir que sestralité évoque la solidarité entre femmes., Ici c’est celle d’une femme qui tente de prévenir sa soeur qui vit en forêt. Elle essaie de la mettre en garde contre certains dangers. Un éloge à la fratrie. Extrait “Les joues de ma soeur se vident, de petits picots éclatent sous sa peau, pincent et laissent des trous; son visage quitte son visage”. Tout le reste baigne de cette même ardeur poétique. Il y a par moments des questionnements. Des strophes comme de petites esquisses qui veulent dire beaucoup. Économe de mots mais riche de réponses possibles. On appelle ça du grand art poétique.

Sestrales Andréanne Frenette-Vallières. Noroît 93p.    www.lenoroit.com

 

 


 


Une romance durant la guerre des religions

La France du 16ème siècle se voit assombrie par les guerres de religion entre huguenots (protestants) et catholiques. C’est le décor qu’a choisi la britannique Kate Mosse (ne pas confondre avec la mannequin qui, elle, n’a pas de “e” à la fin de son patronyme) élevée comme on sait au rang d’Officier de l’Ordre de l’Empire britannique pour camper son histoire teintée de romanesque. Car à travers les coups d’épée et de lance de chaque camp, est né une histoire d’amour entre la catholique Marguerite Joubert et le protestant, Piet, nouvellement converti. Et c’est à Carcassonne que se déroule l’essentiel de leur histoire, une ville que connaît bien la romancière puisqu’elle y séjourne fréquemment entre le sud ouest de la France et son Sussex. La Cité de feu titre du roman mêle aussi une histoire de relique et un secret à découvrir. Ce qu’il faut retenir c’est l’élan de la narration. Lady Mosse tient son lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne. Ceux qui ont une préférence pour le roman historique sont rien de moins que dans une bonbonnière.

La Cité de feu Kate Mosse. Sonatine 600p.   www.lisezsonatine.com

 

 


 


Le populisme au-delà des clichés

Federico Tarragoni est sociologue est maître de conférences < l’Université Paris-Diderot  où il dirige le Centre de recherches interdisciplinaires sur le politique. Durant dix ans il a fait une recherche exhaustive sur le populisme politique. Il a remarqué que le mot même de populisme entraîne <a sa suite une série de clichés, d’idées convenues qui ne reflètent pas nécessairement la réalité de ce que c’est. Et parmi les poncifs récurrents, que le populisme est nationaliste, voire xénophobe, menace les démocraties, use de démagogie, mène à l’autoritarisme et quoi encore. Et pourquoi tous ces entendus ? Selon ce qu’il avance dans son essai L’esprit démocratique du populisme c’est qu’on veut faire fi de toute idée de démocratie alternative. Et il le démontre bien dans ces chapitres avec comme référence ce qui s’est passé en Amérique latine. En plus il croit qu’on instrumentalisme le populisme comme pour laisser entendre que le peuple n’a pas la capacité de ser prendre en main. Cet essai tombe à point nommé alors que l’on voit l’émergence de diverses forces ou gouvernements populistes.

L’esprit démocratique du populisme Federico Tarragoni. La Découverte 368p.    www.editionsladecouverte.fr

 

 


 


Alexandre Benalla a droit à sa BD

Au Québec l’histoire de Alexandre Benalla n’a pas fait la manchette, mais en France cette affaire a nourri les médias durant des mois. Et pour cause. Celui qui avait la charge de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron depuis la campagne présidentielle de ce dernier jusqu’à son installation à l’Élysée s’est organisé pour prendre une place énorme, bousculant les pratiques de la gendarmerie et des systèmes de sécurité en place de la présidence. Une telle proximité du garde du corps avec Macron que des échotiers ne se sont pas gênés pour prêter une liaison entre les deux hommes, jusqu’à obliger le président à déclarer qu’il n’était pas gay, du jamais vu en politique française. Pire encore et plus sérieusement, Benalla s’est substitué à la police empruntant un brassard des forces de l’ordre pour s’en prendre physiquement à un manifestant au cours des protestations des gilets jaunes. La goutte de trop qui a forcé le président Macron de l’écarter finalement. Depuis, Benalla, qui a eu affaire à la justice, ne cesse de faire parler de lui d’une façon ou d’une autre. Il ne doit pas être mécontent de la sortie de Benalla & moi une bande dessinée du trio Ariane Chemin, François Krug et Julien Solé. Les deux premiers sont journalistes au Monde qui ont fait équipe avec le dessinateur Solé qui reprennent cette saga pas comme les autres. 

Benalla & moi Ariane Chemin, François Krug. Julien Solé. Seuil 79p.   www.seuil.com

 

 


 


Un témoin de notre époque ironise à fond la caisse

Encore hier on râlait contre la rectitude politique qui interdisait tout écart de langage et d’écriture. Que dire de ce qui se passe maintenant où on n’ose plus émettre  quelque critique que ce soit.  C’est pourquoi qu’il est tonique de lire le pamphlet de Nicolas Ungemuth qui a pour titre Nous vivons une époque formidable. Déjà le titre est un programme en soi qui en dit long sur le ton employé. Le rédacteur en chef adjoint des pages culture au Figaro Magazine se lâche sans retenu. Il peste contre notre époque. Il est suffisamment lucide et c’est exprimé en quatrième de couverture, que la sottise ambiante a régéné à toutes les époques, mais que celle que nous vivons a ceci de particulier qu’on clame à chaque petite invention que c’est un progrès historique, alors que souvent ce ne sont que des objets accessoires dont on est en droit de penser à leur nécessité réelle pour notre quotidien. En de courts textes il lance ses dards sur tel ou tel thème. Vite un tome deux, car comme l’avait déjà dit Einstein, la bêtise et le cosmos ont ceci de commun qu’ils sont infinis.

Nous vivons une époque formidable Nicolas Ungemuth. Séguier 211p.   

 

 


 


Les médias et la médiatisation passés à la loupe

L’homo sapiens avait déjà été bombardé de publicité, maintenant il l’est par l’information qui vient de partout. C’est la médiatisation à la puissance dix. Et depuis que nous avons été confrontés à la réalité des fake news, jamais les médias n’ont fait l’objet d’autant d’analyses. Voici en date un essai du plus grand sérieux Médias et médiatisation sous la direction de Benoit Lafon qui est professeur de sciences de l’information et de la communication à l’Université de Grenoble et directeur-adjoint du GRESEC, le Groupe de recherche sur les enjeux de la communication. C’est une recherche exhaustive, appuyée par une bibliographie majeure, qui livre des outils pour bien analyser les médias peut importe la plateforme. C’est un champ d’exploration d’importance, car le journalisme participe de la construction des événements.

Médias et médiatisation Collectif sous la direction de Benoit Lafon. Presses Universitaires de Grenoble 308p.       www.pug.fr

 

 


 


Une vision délicieusement délirante du Québec vu par un français

On nous dit cousins, mais quel fossé de civilisation entre un français et un québécois qui, ce dernier n’est pas autre chose qu’un américain parlant français, c’est tout. Où peut-être avec cette grande différence toutefois avec un amerloque, que le québécois est un pacifique absolutiste jusqu’au trognon. Il a peur de tout et il ne veut surtout pas faire de vagues, pas même de vaguelettes. La Belle Province comme on nomme le Québec est la championne du nivellement par le bas. Ça c’est nous de la rédaction qui définissons les choses. Mais il y a un livre décapant qui sort que nous conseillons à tous ceux qui veulent connaître le Québec de l’intérieur c’est Ça fait longtemps qu’on s’est jamais connu de Pierre Terzian. Il est français, a marié une québécoise, et vit à Montréal depuis déjà quelques années. Il s’est amusé à nous étudier nous les québécois, comme un entomologiste étudie les fourmis. En plus il est doté d’un sens de l’observation sans pareille servi par un humour ravageur. Pour un européen francophone qui veut en connaître sur la civilisation québécoise au quotidien, ça vaut dix guides du routard.

Ça fait longtemps qu’on ne s’est jamais connu. Pierre Terzian. Quidam éditions 230p.       www.quidamediteur.com

 

 


 


Une avenue particulièrement intéressante pour comprendre le judaïsme

Il y a peu nous recensions le dernier ouvrage de Marek Halter “Pourquoi les juifs”. Qui s’inscrit dans un désir que l’on fasse connaissance avec cette culture qui est aussi la genèse de la civilisation occidentale. Dans cette mouvance voici un bouquin qu’il faut absolument parcourir pour qui veut aller au coeur de la culture juive et c’est Le verbe et la lumière du rabbin Raphaël Sadin sous-titré “le judaïsme et nous”. Dès les premières pages on est plongé dans l’enchantement des interprétations de la Genèse, notamment ce moment important de la fracture de l’homme d’avec son Dieu, alors qu’Adam et Ève ont plongé dans la connaissance et le désir en goûtant le fruit de l’arbre du bien et du mal. Avec les conséquences que l’on sait. Ce fait, repris dans la religion juive donne lieu à de belles images. En fait c’est un cours 101 pour qui veut se pénétrer de cet enseignement et le mesurer à l’aune du nôtre.

Le verbe et la lumière Raphaël Sadin. Cerf 401p.     www.editionsducerf.fr

 

 


 


Le petit Guillermo accro de Mary Poppins

Le thème de la diversité est dans l’air du temps. On commence à peine à se rendre compte, du moins d’admettre que tous les humains ne forment pas un bloc monolithique et qu’il y a des différences. Et à propos de différence, voici ce tendre roman d’Alejandro Palomas avec un titre accrocheur Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins. L’histoire d’un gamin qui n’en a que pour ce célèbre personnage. Un jour en classe, alors que la maîtresse demandait à chacun de ses pupilles ce à quoi ils rêvaient de ressembler, Guillermo déclara sans ambages qu’il voulait être Mary Poppins. Vous pouvez imaginer l’effet de surprise chez l’enseignante qui garda l’élève original après la classe afin de savoir pourquoi cette identification. Tout au long du livre où le jeune parle de lui à la première personne, on découvre en quoi la différence marginalise et à quel point et en même temps à quel point les rêves nourrissent la vie. C’est tendre comme tout avec l’émotion que procure la candeur du protagoniste.

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins Alejandro Palomas. Cherche midi 221p.       www.cherche-midi.com

 

 


 


En 2093 dans une société sous contrôle absolu

Nous ne le jurons pas formellement mais il nous semble que c’est la première fois qu’entre la science-fiction dans le catalogue des éditions Sémaphore. Preuve de l’ouverture de cette maison d’édition que nous chérissons bien, et qui fait de la qualité littéraire la porte d’entrée en son sein. Cet ouvrage c’est Asphyxies de Sébastien-D. Bernier qui a fait l’essentiel de ses études en théâtre et dont c’est le premier roman. Qui nous fait faire un grand saut dans le futur, plus exactement en 2093. Pour faire la rencontre de Patrice qui sort de tôle. Comme tout prisonnier il a un goût de liberté, mais surtout d’enfiler des lunettes ludiques, franchir un portail quantique et dégoter un réseau pour qu’il puisse s’adonner à des jeux illégaux. Qui seront sanctionnés bien évidemment par une entité de cette époque. La sentence ? Accueillir une personne âgée et démunie. En somme une histoire simple. Ce qu’il faut retenir c’est la restriction de mouvements chez un individu quand il est sous l’emprise d’un gouvernement qui voit tout, qui sait tout. De la politique fiction ou mieux de la sociétale fiction. Comme le genre plaira d’emblée à plusieurs, il y a le risque que cette entrée en littérature se gagne un assez bon lectorat. En tout cas il le mérite. Qui a dit que les auteurs du genre sont souvent des visionnaires ?

Asphyxies Sébastien-D. Bernier. Les éditions Sémaphore 181p.    www.editionssempahore.qc.ca

 

 


 


Il était un pilier des Années folles

Avec la sortie de cette biographie de Eugene McCown la maison d’édition Séguier joue à plein son rôle d’éditeur de curiosités comme elle l’aime se définir. En effet si on connaît très bien les figures du Paris des Années folles comme le comte de Beaumont, Max Jacob, Jean Cocteau et Maurice Sachs pour ne nommer que ceux-là, on serait bien en peine d’identifier cet Eugene McCown cet américain comme une quarantaine de milliers d’autres qui vont fuir les États-Unis puritains pour aller prendre un grand bol d’air. Ce jeune homme doté d’une très grande beauté, jouera à plein de son faciès d’ange pour séduire et être séduits par une quantité d’hommes, parfois fortunés qui vont l’entretenir, quand ce n’est pas la richissime héritière Nancy Cunard. Peintre et musicien il gagnera un court temps assez bien sa vie comme pianiste au fameux Boeuf sur le Toit. Mais buveur invétéré et adeptes des drogues il se laissera aller à une dérive jusqu’à la fin de ses jours lorsqu’il retournera à New York pauvre comme Job. Il meurt le 23 avril 1966 d’une pneumonie, peut-être volontaire alimentée par une surdose de somnifères. Erreur de posologie ou suicide on n’en sait rien. A la fin il affichait une allure à la Dirk Bogarde. De beaux restes, mais un type hagard. C’est grâce à Jérôme Kagan que l’on doit de revivre en sa compagnie cette vie pour laquelle il a mis dix années de recherches.  Il a baptisé son sujet de démon des Années folles.  Et vous verrez que  colle bien au personnage. En même temps c’est un moment de l’histoire où il nous montre comment se vivait ces amours qui n’osaient dire leur nom.

Eugene McCown démon des Années folles. Eugene McCown. Séguier 471p.    www.editions-seguier.fr

 

 


 


Une petite communauté américaine confrontée à la modernité

Sur la couverture Des gens comme nous de Leah Hager Cohen on voit comme un tableau idyllique de la vie américaine style Norman Rockwell dans ce qui semble une petit bled de banlieue. C’est à quoi aspirent un couple qui doit marier sa fille lesbienne avec...une fille de couleur. Au passage les premiers sont très ouverts. Les invités à la noce le seront-ils tout autant. Mais il y a pire, une communauté religieuse ultra-orthodoxe doit venir s’installer dans le voisinage. D’où des interrogations sur la manière de cohabiter avec ce qui nous est si étrange. Cela survient au moment où il est question de vendre la maison familiale. Va s’ensuivre une série de petits événements qui va révéler des secrets de famille. La romancière réussit bien son pari de montrer en quoi la diversité s’incarne dans la société et comment elle est accueillie. En quatrième de couverture on qualifie bien la définition de la famille comme un joyeux bazar. Ça l’est dans ces pages écrites avec maestria. On n’est plus dans l’Amérique de “Papa a raison” ou “Ma sorcière bien-aimée”. Les temps ont réellement changé.

Des gens comme nous Leah Hager Cohen. Acts Sud 309p.     www.actes-sud.fr

 

 




 


Le coin de la BD

Les amateurs de bandes dessinées vont jubiler avec ces quatre titres qui nous promènent dans des univers si différents. Commençons par un premier tome Qui est oracle ?, de la saga Birds of Prey du trio Julie Benson, Shawna Benson et Roge Antonio publié chez DC Urban comics. C’est en somme un retour à Gotham City, ça vous dit quelque chose, la ville de Batman ? Là, l’attention est concentrée sur la Batgirl Barbara Gordon qui a démarré une start-up contre le crime. Et elle va s’allier deux autres femmes qui n’ont pas froid aux yeux. Une histoire qui va s’étaler sur trois tomes. Et ce sont des justicières, comme les États-Unis ont l’habitude avec ces para policiers qui se mettent en chasse aux criminels, question d’arracher des primes au passage. Ici le Far-West est urbain.

Chez Dargaud Marine Desberg et Enrico Marini débarquent avec le tome 12 de cette longue saga Le Scorpion l’épisode s’intitulant “Le mauvais augure” Nous sommes en plein dans le genre cap et d’épée.Une chose taraude Armando Catalano, dit le Scorpion. Que peut bien receler comme secret la famille Trebaldi. Et pour ce faire il va se mettre en quête d’en avoir le coeur net en se rendant au château Tarquinio. Et si vous êtes familier de cette épopée, vous savez que rien n’est tout à fait tranquille. Il va s’en passer de belles dont l’enlǜement de son fils. Bref, on ne s’ennuie en aucune façon.
Allons cette fois du côté du héros de chez Dupuis, nous avons nommé Largo Winch qui se retrouve dans de sales drap au moment où il est dépossédé de son entreprise. Avec pour conséquence qu’il va être contraint de suivre ses voleurs, ceux qui sont la cause de sa débâcle, jusqu’en Russie, plus exactement à Saint-Pétersbourg où règnent d’affreux oligarques qui ont subi l’ablation du coeur. Le tandem Philippe Francq et  Eric Giacometti est loin d’avoir perdu la main. Nous baignons perpétuellement dans l’action qui est la marque de commerce de cher Largo. Vous verrez comment il va se sortir d’affaires en pleine débâcle boursière.

Finalement chez Blake et Mortimer nous sommes en pays de connaissance avec nos protagonistes dont les péripéties sont inspirées comme vous le savez par les personnages issus de l’imagination du regretté Edgar P. Jacobs. Sur un scénario de Yves Sente et des dessins de Teun Berserik et Peter van Dongen voici La vallée des immortels. Signe distinctif, le créateur à l’origine qui a fait voyager son monde un peu partout sur la planète, n’avait pas fait encore de détour par Hong Kong. C’est là que Mortimer se trouverait en terre agitée car il règne un conflit entre communistes et nationalistes. Le cher professeur sera fait prisonnier puis délivré de sa geôle par M. Chou. Il a entendu parler de la vallée des immortels, chargés de mythe dont celui de procurer l’immortalité. Bienvenue en Chine.

 

 


 


Une leçon magistrale critique sur le néolibéralisme sous forme de livre

Hans-Christoph Schmidt am Busch est professeur de philosophie à l’Université  allemande de Braunschweig . Il y donna une leçon magistrale portant sur la critique du néolibéralisme issue de l’École dite de Francfort représentée par Henneth et Hegel. Et ça deviendra par après une synthèse sous forme de livre qui a pour titre très opportun à notre époque Qu’attendons-nous du travail ? Si ces auteurs songeaient à un bonheur réciproque, la réalité on le sait est toute autre, fondées sur la recherche du profit coûte que coûte et où la ressource humaine en devient presque une gêne. D’ailleurs la jeune génération ne s’y est pas trompée qui privilégie une qualité de vie davantage que d’amasser des gains. On aura à coeur de parcourir ces lignes inspirantes qui revoient ce que doit être dans l’idéal le fait de travailler.

Qu’attendons-nous du travail ? Hans-Christoph Schmidt am Busch. Presses de l’Université Laval 75p.    www.pulaval.com

 

 


 


Un climat de fins dernières

Et toujours les Forêts de Sandrine Collette s’inscrit dans une veine magique, invraisemblable, mais qui a le mérite de nous transporter dans l’univers qu’a voulu créer la romancière. En effet il était une fois un enfant, Corentin qui a eu un départ dans l’existence parmi les plus moches qui soit. Ballotté de l’un à l’autre, de quoi se demander si de vivre est vraiment un cadeau. Au bout du compte il sera logé chez une vieille dame, Augustine, qui habite dans une vallée perdue au milieu de la forêt. Et c’est dans ce décor qu’il va retrouver un semblant d’équilibre, puis en ville. Mais il arrivera un cataclysme d’une grande ampleur qui enflammera tout sur son passage. Il ne restera plus rien, ni humains ni bêtes. Et il lui prendra de retourner dans cette forêt afin de voir si Augustine est encore en vie. Il y a beaucoup de métaphores dans ce texte très imagée. Nous avons adoré et c’est un euphémisme.  Nous le recommandons aux tenants du survivalisme.

Et toujours les forêts Sandrine Collette. JC Lattès 334p.    www.editions-jclattes.f

 

 


 


Ce n’est pas jojo d’avoir douze ans

Au contraire des gourous en croissance personnelle, nous sommes redevables aux romanciers de ne pas nous raconter des sornettes. Ils vous livrent la vie toute crue, avec sa somme d’horreurs, rarement de joies. Et dans le genre réaliste voici François Leblanc psychologue à la ville, qui semble se faire une niche littéraire à partir des enfances et existences difficiles comme c’était le cas avec un précédent opus “Le fruit de mon imagination”. Avec Coyotes et alligators il règle ses comptes avec l’univers, à travers la lorgnette d’un gamin de douze ans qui doit composer avec un père rigide qu’il ne porte pas dans son coeur. Il pourrait bien reporter son affection sur maman, mais celle-ci est hospitalisée. Le paternel va “dumper” son mioche dans un camp de jour. Avec un petit copain il va fuguer. Lisez la suite ça vaut le coup. L’auteur est un fameux portraitiste digne fils de Cioran et de Schopenhauer. On devrait lire plus souvent ce genre de livres qui vont interpeller les lecteurs qui vont souvent se reconnaître dans telle ou telle situation. Leblanc nous présente le monde dans toute sa représentation.

Coyotes et alligators François Leblanc. Druide 196p.     www.editionsdruide.com

 

 


 


La vie de château à l’Élysée aux dépens des contribuables

René Dosière est un ancien député de l’Aisne à l’Assemblée Nationale en France. Il s’est fait une réputation en pourfendant les dépenses somptuaires des élus, dont jadis le fameux cumul des mandats et des allocations discrétionnaires dévolues aux élu(e)s qui ont souvent mené des vies de pacha, bien loin du petit peuple qu’ils étaient censé représenter. S’il a soulevé bien des voiles, le train de vie au palais présidentiel, demeurait d’une opacité infranchissable. Jusqu’en 2008 où le public sera mis au fait de comment vit le président et sa cour. Avec l’heureux résultat que maintenant, les dépenses publiques concernant l’Élysée sont devenues d’une transparence modèle. Dosière qui est un peu le Saint-Simon des dépenses gouvernementales dans Frais de palais fait un retour en arrière, relatant comment on vécu les présidents de la Vème République à commencer par son fondateur le Général De Gaulle. Vous voulez des anecdotes, le mémorialiste vous en livre à la pelle. Du bonbon.

Frais de palais René Dosière. Éditions de l’Observatoire 224p.    

 

 


 


Pour le meilleur et pour le pire

Tous les vivants de la romancière américaine C.E. Morgan marque l’entrée en littérature de cette dernière. Et ça promet. Servie dans une traduction de Mathilde Bach à souligner car on tend injustement à ignorer le remarquable travail dans l’ombre de ces traductrices. Et cette dernière dans son domaine est une pointure ayant été grande gagnante du prix Baudelaire de la traduction. Ce premier roman donc décrit la rencontre improbable d’un gars et d’une fille que tout oppose mais dont le lien très fort est l’amour qui les cimentent. Elle c’est Aloma, venant d’un milieu urbain. Elle s’intéresse aux arts et notamment à la musique. Avec un talent indéniable pour le piano. Son éducation elle la fera dans une école catholique. Lui c’est Orren, un fermier, beau et droit dans ses bottes. Cupidon va faire le reste et ils formerons un couple, pour le meilleur et pour le pire. Et justement le pire va se présenter sous la forme d’un accident où les parents d’Orren trouveront la mort. Il va donc hériter de la terre familiale. On est au milieu d’une forêt dans le Kentucky. Pas sûr qu’Aloma va s’y sentir épanouie, loin de tout. Vous verrez ce qu’il en coûtera d’abnégation pour préserver leur vie de couple. Voici une belle histoire d’amour contre vents et marées.

Tous les vivants C.E, Morgan. Gallimard 241p.     

 

 


 


Une romancière torontoise qui vaut le détour

Pour preuve qu’il existe bien deux solitudes culturelles au Canada, qui parmi les québécois francophones savent qui est Marissa Stapley ? C’est une torontoise très reconnue au Canada anglais. Il n’est jamais trop tard pour se refaire et vous avez une belle occasion de faire sa connaissance avec Choses à faire un jour de pluie. C’est la déconvenue d’une femme, Mae, qui s’aperçoit au réveil que son homme qu’elle attend, Peter, n’est pas rentré. Dans les faits il est disparu. Pour apprendre un peu plus loin que celui qui partageait sa vie, n’était pas celui qu’elle croyait. C’est en réalité un escroc recherchée par tous les corps de police. Ce qui corrobore ce que dit souvent un de nos collègues à la rédaction que l’on connaît vraiment quelqu’un demain, encore mieux le surlendemain. Pour apaiser son désarroi, la femme va trouver refuge chez des grands-parents, aubergistes sur les bords du Saint-Laurent. Ce sera pour elle l’occasion de passer sa vie en revue et de tenter de trouver des réponses à de nombreuses énigmes de son existence dont la non moindre, la mort jamais élucidée de ses parents. C’est fichtrement bien écrit. Problème qui devient ici un compliment, c’est trop court.

Choses à faire un jour de pluie Marissa Stapley. Mercure de France 270p.    

 

 


 


Multiplicité de la fonction journalistique

L’image du journaliste cigarette au bec, tapant à deux doigts sur une Remington lourde comme de la fonte tient de la préhistoire. Si la journée du journaliste était terminée à toute fin pratique quand celui-ci avait pissé sa copie au journal où que son reportage était dans la boîte côté télé, ça aussi relève de l’antiquité. Maintenant ce métier envié et chargé de de mystères, auréolé parfois de pouvoirs, est devenu une sorte d’esclavage alors que le journaliste de l’ère numérique doit alimenter sans cesse diverses plateformes, jusqu’à épuisement. Et pour rendre compte de cette donne, à lire, cet essai en collectif  Journalismes spécialisés à l’ère numérique sous la direction de Henri Assogba professeur agrégé au département de communication de l’Université Laval. Lui et ses collaborateurs font voir la réalité de ce qui attend les journalistes frais émoulus des écoles de communication. Peut-être le métier vous apparaîtra moins reluisant par trop d’exigences.

Journalismes spécialisés à l’ère numérique. Collectif 261p.    www.pulaval.com

 


 


Pour les mordus de l’aviation

Aux éditions JPO deux autres titres viennent enrichir le catalogue des ouvrages portant sur l’aviation. D’abord de Claude Bossu “L’aventure d’UTA” qui reprend l’épopée de cette compagnie aérienne puis de “Pappy” Boyington c’est Tête brûlée une autobiographie. La compagnie aérienne UTA initiales de l’Union de Transports   Aériens a eu ses beaux jours jusqu’à ce qu’elle fasse partie du giron d’Air France, perdant sa distinction propre. Un qui connaît son histoire sur le bout des doigts est Claude Bossu de formation ingénieur en Arts et Métiers est le président du Musée UTA. Chez UTA il en sera directeur industriel. Il nous fait revivre les grandes heures de cette entreprise de transport aérien qui avait des circuits aériens forts exotiques absorbant même Air Zaïre. Bardé d’anecdotes il va certainement provoquer de la nostalgie chez ceux qui ont emprunté ses couleurs,

L’autre ouvrage rapporte les faits d’armes d’un pilote qui a été une figure majeure de la guerre dans le Pacifique. Aux États-Unis, ses mémoires ont trouvé un million de lecteurs! Il pilotait un Corsair, devenu mythique. Un passage entre autres décrit la condition faite aux prisonniers américains dans les camps japonais. Au passage, l’auteur parlait très bien le japonais, ce qui l’aidait dans sa quête de renseignements. Pour l’anecdote, cette vie a été tellement chargée qu’elle a fait l’objet d’une série télévisée. A défaut de l’avoir vue, vous avez grâce à la maison d’édition JPO l’opportunité d’être en contact avec cette existence hors du commun.

 

 






 


Le coin santé physique et psychique (1)

Aux éditions  Les Deux Océans lance Le grand geste libérateur un texte fondateur du bouddhisme tibétain issu de la sagesse de Takpo Tashi Namgyal (1511-1587) et que l’on apprend à connaître grâce à Erik Sablé. Cette étape libératrice se nomme Mahamudra. De chapitre en chapitres on nous ramène toujours à l’essentiel de ce que doit être le passage terrestre, loin des déviations futiles. On a beaucoup parlé du karma. Eh bien le maître lui consacre un chapitre. En conclusion la pratique du yoga est recommandé et comment l’appliquer à son quotidien en quelques étapes. Ce livre ou plutôt ce guide, une petite plaquette en fait, est riche par son contenu.

Les trois livres qui suivent sont publiés aux éditions du Dauphin Blanc. Le premier titre est celui d’une médium Lise De Champlain qui après une longue carrière dans le milieu hospitalier comme technicienne en stérilisation s’est tournée comme consultante en relation d’aide. Dans Rien ne sera plus comme avant elle transmet les enseignements de “nos amis des étoiles”. C’est qu’elle a une disposition particulière qui lui permet de canaliser les messages de l’Au-delà. Si vous trouvez que le monde a bien changé et où il est difficile de se référer à nos bons vieux repères, c’est qu’il y a une explication concrète à cela, une transformation qui va vers du positif.

Ensuite au tour du coach belge Marc Breugelmans qui va intéresser un large public, de ceux qui se sachant doté d’un potentiel, ne parvienne pas à s’épanouir, notamment au plan professionnel. Ils sont en déficit en somme de reconnaissance. C’est que les critères d’évaluation standard ont peut-être tout faux et qu’il faut revoir la grille d’analyse. Ce bouquin est un antidote à cette vie formatée qui ne donne souvent pas sa chance à davantage de talents. Ça s’intitule L’autre potentiel.

Puis place au Dr. Dragos Bratasanu avec A la poursuite des rêves. Ce roumain a une jusqu’à présent une vie très chargée, sillonnant le globe à la recherche de soi-même. Il aime à être confronté dans ces certitudes. S’il a choisi de partager son vécu c’est avec la mission qu’il s’est donné de faire en sorte que les gens puissent réaliser leur destinée. Fait amusant il demande au lecteur de signer un engagement pour lui-même quand à sa responsabilité sociale. Qui “exige” du signataire à regarder à l’intérieur de soi plutôt que de faire porter le négatif sur les autres. A la fin du livre il y a une bibliographie intéressante pour qui voudra pousser plus loin la réflexion.

Il faut l’admettre qu’à l’ère numérique où l’être humain a été exproprié de sa propre vie au profit grandissant de l’intelligence artificielle, il lui est difficile de s’arrimer au monde présent et de trouver des repères de vie sécurisants. C’est alors qu’il faut mettre en priorité la lecture de Prendre soin de la vie, de soi, des autres et de la nature qui est un collectif d’individus qui, chacun y va de sa recette. Ce qui ressort ce sont six conseils qui se résument à ceci: être présent dans nos vies, cultiver les liens avec autrui, s’inspirer de la solidarité de la nature, accéder à la grande santé, préserver le vivant menacé sur la planète et apprendre la gratitude. En fin d’ouvrage il y a des exercices interactifs, et une liste d’associations qui pratiquent l’altérité et où on peut retrouver un esprit humaniste. C’est aux éditions de l’Iconoclaste.

 

 






 


Le coin santé physique et psychique (2)

Décidément le monde du livre tous les aspects de la vie. C’est ainsi que le psychologue Francis Levasseur s’est interrogé jusqu’à quel point l’espace physique d’un bureau de consultation en psychologie pouvait influer sur le niveau d’échange entre le praticien et son sujet. Il semble qu’il y avait pas mal de choses à exprimer qui n’avait jamais encore été dites car cela donne L’espace de la relation avec pour sous-titre “Essai sur les bureaux de psychologues”. Pour son étude, il est allé à la rencontre de dix psychologues et a sondé leurs états d’âme quant à l’importance du “décor” qui prépare le climat à mettre en place. Pourrait-on parler de mise en scène ? Puisque souvent des oeuvres d’art participent de la mise en place. Sans doute la raison pour laquelle ce livre fait partie de la collection Art aux éditions Varia.

Aux éditions Fides, deux titres coup sur coup dans la collection “Ce qu’en dit la science”. Le premier, sous la direction de Stéphane Labbé “Interdire le cannabis avant 21 ans, une bonne idée ?” et du même coordonnateur Perdre du poids comment s’y retrouver. Il y a un dénominateur commun entre les deux sujets, c’est qu’ils font débat tous deux. On n’entend pas formuler ici de réponses définitives, on laisse parler la science comme l’indique le nom de la collection. Les faits sont exposés, à partir desquelles le lecteur sera à même de faire des choix éclairés. Au sujet du poids, le communiqué de presse accompagnant la sortie de ces titres nous apprend que 39% de la population mondiale est en surpoids. Ce n’est donc pas un phénomène marginal.

S’il y a un livre qui nous fait découvrir l’écosystème du métabolisme humain c’est sans contredit Ouvre la bouche je te dirai si tu es en santé chez Édito par le dentiste allemand Dominik Nischwitz pionnier dans le domaine de la dentisterie holistique. Saviez-vous par exemple que notre bouche est un carrefour qui est interrelié avec les maladies du coeur, le diabète, les troubles intestinaux et toute une kyrielle de maux plus ou moins grands. C’est cette ignorance qui devient facteur de négligence, avec des conséquences que l’on n’imaginent même pas. On n’a pas idée de ce que peut faire comme ravage une bactérie dans un interstice buccal. Bonjour les dégâts.

Et aux éditions La Musardine un peu d’amusement pour enrober un sujet aussi sérieux que la sexualité. C’est pourquoi le sexologue  Philippe Arlin appuyé par les illustrations de Nawak a décidé que c’est son chat qui va parler de libido. Charly, le chat du sexologue est l’hôte du cabinet de ce spécialiste et il a pris sur lui de reprendre ce qu’il entend en consultation pour diffusion au plus grand nombre. Ce qui est très bien, c’est que le félin passe en revue toutes les joies et problématiques associées à la sexualité, en livrant de judicieux conseils, question de dédramatiser certaines situations parfois embarrassantes, surtout pour l’homme qui a fait de la performance son credo.

 

 




 


Le coin des beaux livres, tribut aux souliers masculins et aux montres

Qualifiés souvent avec condescendance, les beaux grands livres étaient destinés pour orner la table du salon, tels des objets décoratifs. Soyons honnêtes, ils méritent plus que ça au regard des investissements consentis. Prenons ces deux exemples qui nous parviennent cette semaine et qui sont des livres de référence. A commencer par Frédéric Liévain sans doute d’une part un cinéphile averti puis amateur éclairé de montres puisqu’il a réuni ses deux passions dans un album thématique d’exception Les montres au cinéma, le temps du 7ème art aux éditions du Cherche-midi. Il a sélectionné un grand nombre de vedettes avec des photos où elles arborent au poignet des montres de grand style qu’il nous identifie.  Et il faut être un sacré connaisseur pour repérer telle ou telle montre portée par Marcello Mastroianni, Al Pacino ou Marilyn Monroe. Le sujet en soi est futile, mais n’a t-on pas dit que le véritable luxe c’est de s’entourer de choses pas nécessairement indispensables comme ici à l’ère numérique où le téléphone intelligent a supplanté la montre pour nous donner l’heure. Avec pour le beau résultat que la montre est redevenu un bijou. Et vous allez voir dans ces pages des montres de grand style.

Puis aux éditions Gründ maison d’édition rompue à la fabrication de beaux livres d’art, un hommage aux souliers masculins. Souliers une passion masculine est dû au talent de Hugo Jacomet sur des photos sublimes d’Andy Julia. En quatrième de couverture du grand livre inséré dans un coffret fourreau, l’auteur souligne que pour des souliers sur mesure, cela peut réclamer jusqu’à 150 heures de travail et de longs mois d’attente selon l’artisan de renom où on a choisi de passer commande. Il est vrai qu’il dénonce la vulgarité de notre époque où le basket est devenu la norme comme chaussure. Ceux-là qu’ils aillent voir ce livre qui recense tout ce qui se fait de plus beau en la matière. Les photos sont magnifiques et c’est un euphémisme. On a toujours un peu déconsidéré le soulier masculin par rapport à celui des femmes, soit-disant pour faute de variété. S’il est vrai que la création masculine dans ce domaine fait pâle figure par rapport au déploiement inventif des chaussures pour femmes, cela ne signifie pas pauvreté de style. Au contraire. Chapeau à l’éditeur qui s’est surpassé pour offrir un bel écrin à cet accessoire du parfait dandy.

 

 


 


Sur le plus grand historien du 1er siècle

Flavius Josèphe est souvent cité à titre de témoin de grands événements, dont le non moindre est la destruction du temple de Jérusalem par les Romains. Prêtre dans cette dernière ville, il faut capturé par les forces romaines qu’il était allé combattre. Et étrangement il fut gracié par les vainqueurs. Et dès lors devint le chantre du pays conquérant. Avec Tite-Live il est une référence pour qui veut connaître l’antiquité du judaïsme. C’est grâce au travail acharné et érudit du dominicain Étienne Nolet que nous pouvons avoir une image plus précise de qui était ce Flavius Josèphe, un brin vaniteux qui “gonflait” certains événements. Les Romains, les juifs et Flavius Josèphe rend compte de la réelle contribution de cet homme fidèle à la fois à Jérusalem et à Rome.

Les Romains, les juifs et Flavius Josèphe Étienne Nodet. Cerf 353p.   www.editionsducerf.fr

 

 


 


La spiritualité écologique de l’Église catholique

Dans sa récente encyclique Laudato Si, le pape François a jeté l’anathème sur nos comportements effrénés de consommation, véritable gaspillage des ressources mises à la disposition de l’Homme par la Création. Bien entendu que la majorité du vulgum pecus ne lit pas les écrits de Rome. C’est pourquoi un bon père de famille et membre de la communauté Foi et Lumière a senti le besoin de souligner l’essentiel du message papal au regard de l’Évangile. François Bal signe à cet effet ce pamphlet Notre Terre éloge de la frugalité. Non seulement il reprend à sa façon les exhortations du Vatican à plus de modération dans la gestion de se procurer des biens, il cite aussi les enseignements que l’on trouve dans les textes des évangélistes. A l’époque on donnait en sorte des règles qui s’appliquent tout autant à notre temps. Comme quoi on se faisait déjà visionnaire.  Ce livre expose les principes de ce que l’Église prône dans sa contribution pour la préservation de notre planète.

Notre Terre éloge de la frugalité François Bal. Artège 168p.     www.editionsartege.fr

 

 


 


Un autre regard sur les contenants et emballages

Si vous voulez un exemple de splendeur de la méditation c’est sans contredit Philippe Garnier qui remporte la palme, et de loin, avec sa Mélancolie du pot de yaourt. C’est que, d’aussi loin qu’il se souvienne, il s’est demandé à quoi lui rappelle tel ou tel emballage. Tout un exercice d’observation, sur les formes, textures et couleurs des emballages qui recouvrent nos produits de consommation. Il a un sens de l’image très poussé. Si on dit que le journalisme mène à tout, que dire alors de la méditation avec l’exemple qu’en donne cet essai chargé d’imagination. Après lecture on risque de ne plus regarder les produits de la même façon. En fin d’ouvrage il nous propose une courte bibliographie sur le thème de la consommation et du packaging pour ceux qui voudraient pousser l’étude plus à fond.

Mélancolie du pot de yaourt Méditation sur les emballages. Philippe Garnier. Premier Parallèle 144p.      www.premierparallele.fr

 

 


 


Neuf années de prison pour avoir bu un verre d’eau!

Quelle sordide histoire que celle d’Asia Bibi une pakistanaise de confession chrétienne, qui parce qu’elle s’est autorisée de boire un verre d’eau tiré d’un puit réservé à des musulmans, s’est vue condamnée à mort! Et elle devra passer près de neuf ans avant d’être libérée de geôle. C’est entre autres le travail de longue haleine de la journaliste correspondante Anne-Lise Tollet qui a permis de tirer de l’enfer cette pauvre femme. Ensemble elles ont commis Enfin libre!, qui revient sur ses événements épouvantables. Pour l’anecdote, c’est au Canada, eh oui chez nous, que les deux ont pu se rencontrer. L’infortunée Asia a vraiment connu les affres de l’emprisonnement, souvent dans d’étroits cachots, vivant avec la vermine sur sa peau. On lui a fait souvent savoir que sa mort était imminente. Sans compter ce qu’elle a vu chez d’autres dont un qui fut enterré vivant quelques jours! Et vous n’avez pas tout vu. Et cette haine féroce des intégristes de l’islam local face aux chrétiens. Inimaginable. Qui nous fait apprécier la liberté de culte dont nous jouissons en occident.

Enfin libre! Asia Bibi. Éditions du Rocher 203p.      www.editionsdurocher.fr

 

 


 


A l’heure de la transparence, une étude fouillée sur le secret ministériel

Le premier gouvernement de Justin Trudeau a été entaché par l’épisode SNC Lavalin, alors que les médias se sont acharnés à connaître la vérité sur les pressions exercées par le cabinet du premier ministre sur Jody Wilson-Raybould, sa ministre de la Justice pour éviter à la multinationale un procès pour corruption.  Et pendant que cette affaire qui a fait largement la manchette, Yan Campagnolo professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa achevait la rédaction d’un essai majeur sur Le secret ministériel. Il connaissait bien la culture sur colline parlementaire à Ottawa puisqu’il a travaillé au Conseil privé puis comme aviseur à la Cour suprême. C’est qu’à l’heure de la transparence où les médias d’enquête fouillent tous les recoins de la machine gouvernementale, comment peut s’interpréter ou se justifier le secret ministériel. Ce livre pourrait être un austère ouvrage dédié aux juristes, mais comme cette préoccupation est d’intérêt public, bon nombre de gens et d’organismes auront intérêt à le parcourir, d’autant que l’auteur offre des pistes de solution pour maintenir à la fois un équilibre entre la part du secret et la notion de transparence au sein de notre régime démocratique.

Le secret ministériel Théorie et pratique. Yan Campagnolo. Presses de l’Université Laval 390p.        www.pulaval.com

 

 


 


Eh oui un Paris-Brest sans beurre

Manger vegan n’est plus un simple engouement passager. C’est devenu une option choisie par une frange de plus en plus importante de la population qui a fait le choix de délaisser toute provenance animale. Maintenant est-ce que ceux et celles qui ont la dent sucrée vont devoir faire des sacrifices de pâtisseries goûteuses pour autant. Eh bien la bonne nouvelle c’est non. Et Linda Vongdara en fait l’éclatante démonstration avec un bel album A l’école de la pâtisserie vegan dans la collection initiée par la regrettée Marie Laforêt qui était devenue la grande prêtresse de ce courant alimentaire. On peut donc se farcir un succulent Paris-Brest autrement et vous verrez comment. Aucune privation en vue, voyez avec ces tartelettes au chocolat, un Saint-Honoré, des mini macarons et quoi encore. Donc de quoi faire votre conquête. Il y a en tout 70 recettes allant des plus simples aux plus élevées au plan technique.

A l’école de la pâtisserie vegan Linda Vongdara. Éditions Solar coll. En cuisine avec Marie Laforêt 207p.    

 

 


 


Un bel hommage à Jean Ferrat célébrant  le 10ème anniversaire de sa mort

Il y a dix ans déjà disparaissait un des fleurons de la chanson française, Jean Ferrat. Et pour marquer le coup, Baptiste Vignol lui consacre une biographie succint où se trouve l’essentiel du compositeur interprète de “C’est beau la vie”. Il l’a célébré cette vie mais elle n’a pas été facile pour le petit Jean Tenenbaum d’ascendance juive. On connaît la suite. C’était à fois un contemplateur de la nature en même temps qu’un artiste engagé. Sa voix chaude et ce timbre unique n’ont pas été égalé. L’album est garni de photographies s’étalant sur cinquante ans de carrière. Et à la toute fin, l’auteur donne des indications sur certaines des grandes chansons de cet artisan de la belle chanson française. Avec lui un poème d’Aragon trouvait un somptueux écrin. Chapeau pour ce devoir de mémoire et un beau cadeau pour tout fan de l’artiste.

Jean Ferrat Rouge cerise. Baptiste Vignol. Gründ 220p.   

 

 


 


Un havre de paix que va gagner l’ennui et un tas de problèmes

S’il a publié quelques essais au préalable Rick Gekoski est venu tard à la littérature. Une vocation tardive puisque son premier roman “Darke” il l’a fait alors qu’il avait soixante-douze ans! La critique et le public l’ayant suivi, il persiste et signe avec un second opus Long Island story qui nous fait remonter dans le temps, en pleine ère du maccarthysme avec cette obsession du communisme qui va gangrené une partie des États-Unis. Il nous fait voir un couple les Grossman qui en ont marre du climat ambiant dans la capitale américaine et qui vont s’exiler à Long Island pour trouver un havre de paix tant recherché. Au début  se présente bien. L’ambiance recherchée est au rendez-vous. Mais ce sera de courte durée car l’ennui va s’installer, que l’on sait mortelle. Et le couple va vaciller, chacun des conjoints en découvrant sur l’autre. La qualité de cet écrivain est qu’il a trouvé la juste tonalité pour décrire justement l’ennui qui pèse. Difficile de trouver le bonheur. Ce pourrait faire en passant un très beau film. Avis aux scénaristes confronté au drame de la page blanche. Tous les matériaux se trouvent dans ces pages enlevantes.

Long Island story Rick Gekoski. Belfond 349p.      www.belfond.fr

 

 


 


Un personnage atteint de lucidité chronique

Nous voulons attirer votre attention sur un premier roman qui annonce un futur intéressant pour son auteur Laurent Lemay.  Le protagoniste est un étudiant en cinéma à l’UQAM. Qui regarde le monde autour de lui. C’est un mésadapté, il en convient lui-même. En lisant ses réflexions, on voit bien que le gars voit la vie à travers sa lorgnette. Il y a cette vacuité très lourde qui l’habite. Pour exemple de  ce réalisme saisissant c’est quand son “héros” observe une employée du Dollarama qui installe des décorations de Noël. Au lieu de se laisser inspirer par la “magie” du temps des Fêtes, il va rappeler que la fille gagne un taux horaire de misère et que le papier de toilette que cette enseigne met sur le marché est d’une minceur...Plus terre à terre que ça. Alors dans cet état d’esprit permanent comment parviendra t-il à trouver la paix intérieure ? On vous laisse le soin de le découvrir. L’écrivain novice a été étudiant en scénarisation cinématographique et se passionne pour les vieux films d’horreur. De par ce qu’il nous est donné de lire, il a fait de son roman une sorte de cinéma. Il y a beaucoup d’images que le lecteur se fera en parcourant ces chapitres. Laurent Lemay est un nom à suivre.

Punaises Laurent Lemay. Druide 219p.      www.editionsdruide.com

 

 


 


Sur l’exil et ses conséquences

La littérature est aussi témoin de son époque. Et la question des migrants est récurrente dans l’actualité. De quoi alimenter bien des pages et donner naissance parfois à des romans puissants comme Rivage de la colère de Caroline Laurent. On nous emmène en 1967 où nous faisons connaissance avec Marie-Pierre Ladouceur. Elle habite à Diego Garcia dans les Chagos, un archipel faisant partie de l’Île Maurice. Arrive l’indépendance de l’île avec de graves conséquences pour cette femme et les siens, alors que du jour au lendemain des soldats s’exprimant en anglais vont leur intimer de quitter leur foyer sans maugréer. Un ordre c’est un ordre. La populace locale voudrait bien savoir de quoi tout ça retourne. Pas de discussion, un temps très court est imparti pour rassembler ses affaires et suivre les militaires. S’ensuit une phase d’exil que raconte avec brio l’écrivaine, s’inspirant de faits réels. C’est un roman sur le thème de la migration. Toute la psychologie qui s’empare des personnages confrontés à une situation aussi inéluctable est bien traduit de page en pages. Rien que ceux qui sont passé par là vont apprécier plus que tout ce devoir de mémoire. Roman oui, mais qui a valeur de documentaire. Pour l’anecdote Caroline Laurent est franco-mauricienne et a pu revivre cette époque grâce au récit de sa mère. En postface vous avez un petit retour sous forme de page d’histoire des faits qui se sont produits alors.

Rivage de la colère Caroline Laurent. Les Escales 412p.    www.lesescales.fr

 

 


 


Sur la soumission des femmes arabo-musulmanes

La ressortissante tunisienne Monia Mazigh qui a élue domicile à Ottawa s’est donnée pour mission de raconter les rapports hommes-femmes dans les pays arabo-musulmans. A travers Farida qui donne son titre au roman, elle tente de répondre à la question que nous nous sommes tous posés nous  occidentaux, à savoir comment la femme arabe qui a du caractère se laisse à ce point dominé par le mâle. Bien sûr il y a eu une évolution dans certains pays. Et c’est ce qu’elle raconte, cette lutte pour l’affirmation de sa féminité dans une culture patriarcale. La Farida en question connaîtra le mariage forcé, puis viendra des passage d’affirmation de soi, de confrontation même avec la figure du père. Intéressant au plus haut point d’autant que la romancière est une femme voilée, assez rares dans ce domaine qui ose dire des vérités qui bousculent les idées reçues.

Farida Monia Mazigh. David 392p.      www.editionsdavid.com

 

 


 


Autobiographie d’un immeuble

“Les immeubles de Paris sont un peuple vivant”. Voilà comment commence ce livre inclassable. Aucune indication récit ou roman. Le titre 209 rue Saint-Maur Paris Xe avec comme mention en sous-titre “Autobiographie d’un immeuble. L’auteure Ruth Zylberman qui est également cinéaste, a produit un film basé sur ce même sujet. C’est comme une vaste investigation de sa part sur qui ont vécu dans cet immeuble semblable à des milliers dans la Ville Lumière, mais qui possède en propre son histoire. On imagine toute la recherche préalable qu’il lui a fallu pour remonter le cours du temps jusqu’à la moitié du XIXème siècle. Et on apprendra que cet édifice a connu des vies diverses, traversé des tempêtes avec des moments de joie. Grâce à l’auteure le 209 rue Saint-Maur aura obtenu ses lettres de noblesse. On ne le reverra plus de la même façon.  D’office ce bouquin devrait mériter toutes les distinctions littéraires car l’approche a quelque chose d’inédit. Ruth Zylberman a mis de la chair et de l’âme sur ceux qu’on aurait juste considéré comme des locataires.

209 rue Saint-Maur Paris Xe Ruth Zylberman. Seuil 444p.    www.seuil.com

 

 


 


75 ans après Auschwitz l’antisémitisme regagne du terrain

Marek Haltek qui a fait de sa judaïté une carte de visite, est estomaqué que 75 ans après la libération du camp d’extermination d’Auschwitz et alors que l’humanité se promettait de ne plus revoir cela, que des signes grandissant d’un retour à l’antisémitisme font jour. Ce qui l’a amené à se poser cette question qui fait le titre de son petit essai Pourquoi les juifs ? Où il passe en revue les différents motifs invoqués pour alimenter cette haine millénaire. Car il se dit que ce qu’on ne connaît pas fait forcément peur. Donc si on reprenait les arguments anti-juifs en apportant des réponses qui déboulonnent ces préjugés, alors peut-être fera t-il une démarche utile. Il revient donc sur les origines du peuple juif, ses motivations, etc. Pour quiconque se réclame humaniste c’est un un livre à mettre au-dessus de la pile des futurs achats.

Pourquoi les juifs ? Marek Halter. Michel Lafon 116p.    www.michel-lafon.com

 

 


 


Un père et son secret

Régis Jauffret a inscrit roman comme indication de son livre intitulé simplement Papa. A la lecture par contre il s’agit bien d’un récit. Celui de l’auteur qui un soir qu’il regardait un documentaire sur la police de Vichy, est soudainement interloqué par un segment où l’on voit deux gestapistes sortant d’un immeuble, celui de son enfance, un homme menotté qui semble être pris de désarroi. Et en revoyant la séquence, il se rend bien compte que c’est de son père qu’il s’agit. Qui ne lui avait jamais dit un mot au sujet de cette arrestation au 4 rue Marius-Jauffret à Marseille. Il a donc voulu savoir auprès de survivants qui ont connu son père, ce qui était arrivé au juste. Ça donne un ouvrage d’investigation passionnant. Et qui corrobore ce que Malraux avait dit en définissant l’homme, qu’il était un tas de petits secrets. Ce fils sera confronté à celui de son géniteur. Et que dire du style qui sert magnifiquement le déroulement de ce récit. Qui a dit que les gens ordinaires n’avaient pas d’histoire ?

Papa Régis Jauffret. Seuil 200p.       www.seuil.com

 

 


 


Le roman qui a fait craquer Reese Witherspoon

Elle est bénie des dieux cette zoologue américaine Delia Owens qui avec ce seul premier roman Là où chantent les écrevisses a touché 4,5 millions d’exemplaires vendus uniquement sur le territoire américain. Il est tombé entre les mains de l’actrice et productrice Reese Whiterspoon qui est tombé folle dingue de l’histoire et qui en a acheté les droits pour un éventuel passage au grand écran. C’est vrai que le sujet n’est pas banal. Cette histoire d’une fillette de dix ans, Kya, qui va survivre toute seul, abandonnée par ses parents, dans les marais de la Caroline du Nord, plus précisément à Barkley Cove. Elle gagnera le surnom de “la fille des marais”.  Et à son propos on laissera courir mille rumeur, allant du meilleur au pire. Il arrivera que l’infortunée fillette croisera la route de Tate, un jeune homme bien de sa personne qui lui apprendra les rudiments de la lecture et de l’écriture. Mais comme ce dernier doit poursuivre ses études, il sera obligé de la laisser à son sort. Mais pour Kya qui a connu les joies de la communication, de se retrouver seule devient pesant. C’est pourquoi ses mécanismes de défense ne répondront pas lors de sa rencontre avec un deuxième individu qui lui fait miroiter des lendemains qui chantent. Et c’est bien le contraire qui va se produire. Ce que les premiers lecteurs ont aimé de ce roman c’est la célébration de la nature. Il fallait bien que la biologiste et zoologue qu’elle est, nous fasse partager les beautés de l’environnement. Qui peut être protecteur comme c’est décrit dès les premières lignes. Avec un tel succès de démarrage, ça augure bien pour dame Owens.

Là où chantent les écrevisses Delia Owens. Seuil 478p.    www.seuil.com

 

 


 


Sur fond de révolution vénézuélienne

Le Venezuela se ramène régulièrement dans l’actualité avec toute la tension qui existe entre la population et le gouvernement actuel. Il n’en fallait pas plus pour qu’une écrivaine talentueuse telle que Karina Sainz Borgo y puise matière à un beau sujet. Ça donne au final La fille de l’espagnole. Un autre beau fleuron dans la renommée collection “Du monde entier” chez Gallimard. Au point de départ nous retrouvons Adelaida Falcon qui a eu la douleur de perdre sa mère qu’elle vient d’inhumer. Elle n’a pas beaucoup de temps pour pleurer car elle est vite rattrapée par le climat explosif qui prévaut dans le pays. Si près que même dans l’immeuble où elle réside, les forces en présence s’oppose. Elle sera au bout du compte expulsée manu militari avec presque rien. Elle devra crécher ailleurs. C’est une voisine, la fameuse fille de l’espagnole comme on elle est surnommée, qui va l’héberger. Nous sommes donc en pleine révolution et comme tout conflit ou guerre, le meilleur de l’homme côtoie le pire. Qui va opérer chez Adelaida  un changement d’attitude. Rien que le climat ambiant est susceptible de fournir un bon roman. Avec un personnage fort et fragile à la fois comme la protagoniste, et sa généreuse voisine c’est gagné d’avance pour la force du récit. Ça ne se lit pas, ça se dévore et c’est un euphémisme.

La fille de l’espagnole. Karina Sainz Borgo. Gallimard 235p.

 

 




 


Le coin santé physique et psychique (1)

Faire ses journées avec à fin de chacune un sentiment d’inutilité est une conclusion très néfaste. Vous voudriez changer d’attitude mais ne savez pas comment vous y prendre ? Voici des petits conseils pas trop contraignants émis par un médecin le Dr. Jeffrey Brantley et la nutritionniste Wendy Millstine dans leur livre écrit en commun Cinq bonnes minutes le matin publié aux éditions Béliveau. Ce peut être aussi simple que de faire le tour du pâté de maison à pied, en regardant autour de soi, de regarder intensément une autre personne. S’accompagne aussi d’exercices faciles mais qui permettent une stimulation.

Les trois autres ouvrages qui suivent sont également lancé aux éditions Béliveau. Le coach bien connu  Alain Samson poursuit sa mission de redonner de la confiance ax individus. Il persiste et signe avec sa dernière ponte Les Muses qu’il sous-titre être comme un hymne à la vie et au dépassement de soi. En effet, il y a eu dans la mythologie ou plus près de nous dans l’Histoire des êtres inspirants. Il s’est mis à les analyser pour savoir en quoi ils peuvent nous être d’un secours dans notre quête de force intérieure. Parmi les observations qu’il fait, de ne jamais vivre dans le regard des autres, qui éteint alors toute créativité.

Et dans cette optique de reprise de son propre pouvoir, un autre ouvrage qui complète bien ce dernier c’est Transformez vos épreuves en forces autrement dit comment faire d’un citron une limonade. L’auteure est Maryse Audet. Cette conseillère en ressources humaines et entrepreneure a concentré en sept règles ce qui lui semble les essentiels pour s’affirmer pleinement: passer du paraître à l’être, créer la vie que vous désirez, le désir profond de changement, faire confiance, écouter les signes de la vie, oset et enfin la libération.

L’histoire qui constitue L’enfer d’une fille de rue de Isa-Belle St-Sauveur est à peine croyable et pourra confondre les plus septiques. En effet, c’est la trajectoire d’une junkie qui connaîtra la vie à la dure, frôlera la mort et qui par miracle va se reprendre pour finalement décrocher une maîtrise en étude des pratiques psychosociales! Mais tout ça ne s’est pas fait sur un claquement de doigt. Elle le dit d’entrée de jeu, elle ne se raconte pas pour se vanter mais pour donner de l’espoir que l’on peut s’en sortir. Les épisodes sombres de sa vie sont effroyables. Jamais dans ce contexte on aurait imaginé une porte de sortie telle que celle-là. Et pourtant. Qui nous remet en mémoire toute la force de la volonté.

 

 




 


Le coin santé physique et psychique (2)

Il a signé son livre Ne mangez pas vos émotions! par seulement Bill B.  Grosso modo c’est un mec qui a éprouvé un besoin irrépressible de bouffer en toutes circonstances, étant incapable de trouver une autre issue que de manger lorsqu’il fallait faire face à une contrariété. En somme comme bien d’autres il mangeait ses émotions. Il s’est donc inspiré de la méthode des A.A. qu’il détaille dans ces pages. Maintenant il ne fait plus de la nourriture un refuge, se contentant seulement d’assouvir ses besoins. C’est aux éditions Béliveau.

Chez le même éditeur La divorcée de Marilyne Petit. C’est un guide éprouvé sur la manière de recoller les morceaux lors d’une séparation ou d’un divorce, de sorte que l’on n’ait pas l’impression que notre existence s’effrite en miettes. L’auteure qui est animatrice à la radio et qui a son propre blogue “la divorcee.com” y va de ses conseils pour dédramatiser la situation et faire en sorte de se reprendre en main. L’ouvrage est conçu de manière très interactive où le lecteur est mis constamment à contribution, qui permet de sonder à fond son intérieur et permettre une reconstruction.

Enfin aux éditions  de Mortagne de Stéphane Labbé qui débarque avec Seuls ensemble. Sous-titré Carnet du pèlerin de Compostelle. Il a accompli le fameux parcours qui a été tant significatif pour un grand nombre de gens. Il a eu l’idée de consigner dans une sorte de petit carnet de courtes réflexions de nature spirituelle entrecoupées de grands passages où le lecteur qui voudra mettre ses pa dans les siens, pourra à son tour coucher des réflexions, comme une sorte d’agenda. A notre époque de furie où même le Secrétaire général des Nations-Unies a reconnu que nous vivons dans un monde de fou, le retour à des sources comme ce fameux pèlerinage, à Compostelle comme ailleurs, apparaît de première nécessité pour son salut.

 

 


 


Vers une nouvelle guerre froide avec Moscou ?

Dans le jeu des superpuissances on voit renaître un discours qui n’a pas de sonorités nouvelles à nos oreilles, à savoir de faire porter tous les maux de la Terre à la Russie. Qui fait dire au député de la France insoumise Bastien Lachaud que nous sommes peut-être sur la voie de la résurgence d’une nouvelles guerre froide. Et il s’en explique dans son ouvrage Faut-il faire la guerre à la Russie ? Se défendant d’être un spécialiste, sa motivation à coucher sur papier ses réflexions vient de son désir ardent de préserver la paix. Et de la de voir si la Russie ne serait pas victime de préjugés, voire d’exagérations. Et à qui ces provocations mutuelles profitent réellement. Ceux qui se passionnent pour la géopolitique internationale prendront un grand plaisir à entendre ses hypothèses.

Faut-il faire la guerre à la Russie ? Bastien Lachaud. Cerf 158p.     www.editionsducerf.fr

 

 


 


L’épopée de l’égyptologie

C’est immanquable, toutes les expositions faisant référence à l’Égypte ancienne attire des foules considérables. C’est pourquoi la sortie de La grande aventure de l’égyptologie par Robert Solé risque de lui attirer un vaste lectorat. Avec brio il fait le survol de l’engouement pour cette science depuis la grande équipée de Napoléon qui a été le fer de lance de l’intérêt pour l’égyptologie et qui ne s’est pas démenti depuis. L’auteur à qui l’on doit plus d’un titre sur ce pays est né au Caire. Il examine cette passion sous tous ses angles, dont la venue des femmes dans ce domaine qui était jusque là un fief masculin. Comment Champollion en est arrivé à décrypter les hiéroglyphes, poussé dans ses retranchements par un anglais qui travaillait sur le même dossier. Plus loin c’est toute la mise en place qui a été nécessaire pour la venue à Paris, de la momie de Ramsès II en vue de l’exposition qui lui avait été consacrée en 1976 et qui a nécessité des soins pour préserver la dépouille des outrages du temps. Eh oui, des microbes commençaient à s’en prendre aux restes du premier pharaon de l’Histoire à avoir pris l’avion. Une mine de renseignements qui nous donne tout simplement le goût de filer là bas pour vivre cette passion.

La grande aventure de l’égyptologie Robert Solé. Perrin 372p.   

 

 


 


Sur les corps de métiers des bâtisseurs de cathédrales

Le malheureux et récent incendie de la cathédrale Notre-Dame à Paris nous a fait réaliser l’importance patrimoniale que représente ces monuments, au-delà de leur symbolique religieuse. Ce sont des siècles de travaux qui sont partis dans les flammes ou abîmés par l’eau et la fumée. Chercheur au CNRS et docteur en histoire François Icher est un spécialiste du compagnonnage qui identifie les corps de métiers qui sont intervenus dans l’érection de ces temples majestueux. Intitulé tout simplement Cathédrales il est fait largement question du drame précité, et comment nous devons faire appel à ces compagnons qui disposent d’un savoir unique dans ce type d’ouvrages: maçons, charpentiers, ouvriers du plomb, tailleurs de pierres, fabricants de vitraux et quoi encore. Et au sein de tout ce petit monde il y avait des hiérarchies dans le travail. S’il ne  montre pas des graphismes sur le mode de construction, il nous explique comment chaque corps de métier intervenait. Par exemple, on voulait que les fondations puissent supporter la masse au-dessus. C’est pourquoi elles pouvaient atteindre 15 mètres de profondeur. Que les gargouilles, outre l’élément décoratif, servent à expulser le ruissellement des eaux de pluie et éviter ainsi les infiltrations d’eau dans les toits. Instructif en diable, on ne peut que demeurer admiratifs devant ce déploiement de techniques anciennes qui faisaient appels à des outils rudimentaires, mais surtout à la force des bras.

Cathédrales François Icher. Éditions de La Martinière 219p.   www.editionsdelamartiniere.fr

 

 


 


Les produits des pays de la Méditerranée sur la table

Yoni Saada s’est fait largement connaître du grand public en France avec sa participation télévisée à l’émission Top Chef. C’était en 2013. Il est propriétaires de deux établissements Bagnard à Paris qui mettent en valeur les produits en usage des pays situés autour de la Méditerranée. Et ils sont nombreux. Pour en avoir une idée de cette diversité, allez voir le bel album qu’il leur consacre La Grande Bleue. Songez seulement aux pays limitrophes de cette mer de légendes. Nommons seulement l’Espagne, l’Italie, la Tunisie, Israël, etc. Ce livre en est un de recettes qui rien qu’à voir les illustrations, font saliver à l’avance. Prenons simplement ce beignet italien les bombolini, le brick à l’oeuf goulettoise, la harissa un condiment tunisien. De quoi briser la routine assurément. Les éditions Solar ont mis un soin jaloux à la présentation graphique qui fait honneur à ces mets savoureux. Et nous avons pu observer que la majorité de ces recettes sont d’une simplicité de moyens et de préparation.

La Grande Bleue. Yoni Saada. Solar 255p.   www.solar.fr

 

 


 


Réédition d’un classique sur l’histoire de l’aviation

Lors de sa première impression l’album sur L’histoire de l’aviation sous la direction des Gérard Feldzer, Michel Polacco, Carl Warner et Stephen Woolford avait fait si bonne impression qu’on n’a pas hésité pour une réédition revue et augmentée. C’est à première vue un livre dédié à la jeunesse mais pas seulement, car son contenu est grand public. L’iconographie abondante retrace les tentatives des frères Montgolfier pour s’élever dans le ciel jusqu’aux derniers modèles de ce qui est plus lourd que l’air. Et l’ouvrage traite autant des avions civils que militaires. On appréciera ces petits encadrés qui livrent une information complémentaire qui vient enrichir le propos. Toutes les grandes figures de cet univers aérien s’y trouvent. Ce livre, nous considérons qu’il devrait figurer non seulement dans toute bibliothèque scolaire digne de ce nom et mais également au programme de cours dans une perspective de culture générale.

L’histoire de l’aviation. Collectif. Gründ 159p.   

 

 




 


Le coin de la BD

Une belle cuvée cette semaine va ravir les accros de la BD. A commencer par deux titres chez Graph Zeppelin, ou on ouvre le bal avec le dernier volet de la trilogie Déchus d’Auréline Guilbert. Là tout est centré sur le personnage d’Ethel qui fait table rase autour d’elle. Ne lui parlez plus d’abord des Déchus eux-mêmes dont elle s’était dans un premier temps donné le mandat de les occire de la face du monde, ça ne l’intéresse plus. La guerre des gangs pilotée d’en haut par l’Eden, celà devient sa dernière préoccupation et puis ces annonciateurs du pire pour l’humanité ? Même réception de sa part. Et vous savez ce qui la chauffe notre bonne femme ? Il a un prénom et c’est Christian. Dans le genre fantastique ce travail de bédéiste tutoie l’excellence. On est bien tristounet d’être rendu à la conclusion, mais le connaissant il a sans doute d’autres idées dans sa besace.

Demeurons dans le fantastique mais dans la continuité onirique proposé par Ferran Xalabarder qui poursuit sur sa lancée avec la saga Oniria dont nous avions eu un premier tome “Genesis”. Cette fois ce sont des Révélations dont il est question ici. Les deux protagonistes, une richissime entrepreneure et une call-girl qui ne vit que pour l’argent sont contraintes par la confrontation avec les songes des humains. Des songes qui jouent sur deux tableaux, agréables ou cauchemardesques. Elles devront faire avec. C’est un univers qui entremêle le baroque avec le futuriste. L’illustrateur est généreux dans les outrances. On adore.

Puis on attendait notre maison d’édition BD chouchou, nous avons nommé Tabou avec deux opus qui ne lisent ou voir, c’est selon, que d’une seule main. Quand on connaît la ligne éditoriale de l’éditeur on peut imaginer aisément comment seront traité Les Mille et une Nuits.  Surtout entre les mains des duettistes Triff et Andrea Celestini. Qui compte deux tomes, nous avons entre les mains le premier “Le parfum de Shéhérazade”. Le récit pour un érotomane fait rêver et le dessin concrétise les fantasmes. C’est vraiment une réussite. Car ici la sexualité crue se teinte d’une belle sensualité. Et puisque l’on est dans les temps anciens, demeurons-y mais cette fois à l’époque romaine dans cette autre suite nommée Inguinis. C’est Nicomède un sculpteur en renom à qui on commande une grande oeuvre pour le Panthéon de Rome. Et malheureusement le sort en est jeté, il meurt assassiné. Mais par qui ? C’est sa fille Artémis, elle-même sculptrice qui va investiguer. Prétexte pour nous mener dans les entrailles du pouvoir et les bacchanales orgiaques. Au passage de beaux détours saphiques. Ce premier tome “Au nom du cirque” vous plaira assurément, surtout avec la signature de Katia Even à la scénarisation et Nicolas Guenet au dessin et la colorisation (cette dernière soignée avec des clairs obscurs réussi).

 

 


 


Un fleuron de la poésie québécoise contemporaine

C’est bien la preuve que les deux solitudes entre les communautés francophone et anglophone persistent et qu’à Montréal le boulevard Saint-Laurent en demeure la frontière. Car force nous est d’avouer qu’avant de recevoir la dernière ponte de Carmine Starnino “Par ici la sortie” nous ignorions son nom. Pire, il est l’auteur d’une anthologie de poésie canadienne! Il n’est jamais trop tard pour faire amende honorable et de vous faire connaître ce poète québécois anglophone aux racines italiennes. Dans son recueil traduit remarquablement par Gabriel Kunst nous voyons vivre un grand nomade qui nous promène de l’Italie, à Montréal qu’il affectionne en tout premier en passant par les États-Unis. C’est un curieux. Extrait “Les nuits ou on entre et ressort de magasins de chaussures sur la Via del Corso parce que j’en ai assez et où, tannés des antiquités, on se joint aux foules pleines de vie et d’excitation pour pour des biens qui emplissent la main”. Voyez son sens remarquable du mot qui fait image.

Par ici la sortie version de l’original “This Way out”. Hashtag   www.editionshashtag.com

 

 


 


Le roman qui a inspiré Wars la série coup de poing sur Netflix

Même à l’ère numérique les vampires n’ont pas dit leur dernier mot. A preuve ce collectif d’auteurs sous la direction de Jonathan Maberry qui ensemble ont fait ressurgir ces êtres d’épouvante dans un contexte bien de notre temps. Et cela a donné Wars un roman percutant qui a été porté au petit écran sur Netflix avec un succès qui démontre que le personnage du vampire exerce encore une fascination. Et si vous voulez savoir ce qu’en pense les descendants de Bram Stoker, ils se réjouissent, si on lit l’introduction au livre de Dacre Stoker l’arrière-petit-neveu du romancier qui a redonné vie à Dracula, car le cher parent rappelle que Bram Stoker contrairement à ce qu’on pense, n’a pas “inventé” ce noble de Transylvanie. Il y avait eu d’autres prédécesseurs qui se sont intéressés à ces revenants d’entre les morts. Cette fois on situe l’action dans la foulée écologique de la fonte des glaces qui font surgir des bactéries effrayantes qui étaient jusque là enfouies dans les profondeurs gelés. Une hécatombe parmi les humains. Certains vont connaître des mutations génétiques qui en feront des Dracula de notre temps. Bonjour la peur. Si vous êtes abonnés aux frissons et en redemandez c’est une lecture recommandée plus que tout.

Wars Collectif. Graph Zeppelin 482p.   www.graphzeppelin.com

 

 


 


A la découverte d’un Robin des bois du Périgord

Les téléphages de France qui sont quinquagénaires se souviennent certainement de cette série télévisée “Jacquou le Croquant”. Qui fut diffusé en 1969 réalisation de Stellio Lorenzi. C’est un personnage issu d’un roman d’Eugène Le Roy qui se présenta d’abord sous forme de feuilleton dans un premier temps au printemps 1899 dans la Revue de Paris. C’est l’année suivante que l’on verra sur le marché la version éditée. Ce Jacquou c’est la droiture faite homme qui va défendre mieux qu’un avocat la veuve et l’orphelin. L’altruisme à son meilleur. Et comme c’est un homme du terroir, lui et les siens empruntent des expressions colorées qui vont enchanter les amateurs de lexicographie. Grâce à la maison d’édition Le temps des cerises on peut apprécier cette belle littérature. Gérard Mordillat qui préface l’ouvrage situe dans quel contexte cette histoire vint au monde. Et nous québécois d’être au contact d’une frange de la France rurale. En se mettant à espérer qu’il y ait plus de Jacquou dans ce bas monde.

Jacquou le Croquant Eugène Le Roy. Le temps des cerises 320p.    

 

 


 


Un auteur juif contemporain qui vaut le détour

A moins d’être féru de littérature universelle il ya de fortes chances que le nom d’Amir Gutfreund (1963-2015) ne vous dise pas grand chose.  Né et décédé à Haïfa c’est une grande figure des lettres contemporaines israéliennes. On lui doit surtout “Les gens indispensables ne meurent jamais” un roman phare inspiré par le drame de la Shoah. Grâce à Gallimard et sa collection “Du monde entier” nous avons la traduction française de Katherine Werchowski, nous pouvons lire un autre de ses beaux titres Sous le signe du corbeau. Le personnage central qui vit à Haïfa incarne le dicton qu’un malheur ne vient jamais seul. Sa petite amie l’a plaqué, il perd un boulot d’importance dans une entreprise qu’il avait lui-même fondé. Ce sont ses collègues qui lui ont montré la sortie. Puis l’actualité va le sortir de cette mouise morale. En effet il apprend par la radio la disparition de cette adolescente. Allez savoir pourquoi, il prend la chose à coeur au point de participer aux recherches. Et pour l’auteur la résolution de cette disparition est une sorte de métaphore du fait qu’il veut par là même essayer de se sauver. C’est un sculpteur de phrases ciselées à merveille. Puis aussi il y a chez lui une belle dynamique dans le développement du récit. Deux ingrédient qui vont concourir à ce que vous aimiez comme tout ce bouquin.

Sous le signe du corbeau Amir Gutfreund. Gallimard 302p.   

 

 


 


Approfondir l’oeuvre qui a propulsé Charles Dickens

Charles Dickens on le sait aimait énormément la caricature. Et il ne s’est pas fait prié pour en remettre quand il s’agit de créer le personnage de Mr. Pickwick. Les aventures rocambolesques de cet homme d’affaires rondouillard paru dans un feuilleton sous le pseudonyme de Boz. Un énorme succès. Comme un allègement pour la classe ouvrière qui avait un goût de se divertir, question d’évacuer les rudes conditions de travail de l’ère industrielle. D’autant que ce personnage loufoque sillonne l’Angleterre profonde. Il est accompagné par un valet, Sam Weller, incarnation du gars des bas-fonds de Londres, accent cockney pour preuve. Gallimard sort dans la collection Quarto un petit pavé  Les Papiers posthumes du Pickwick Club assorti de plus d’une centaine de pages d’appareil critique qui situe l’ouvrage dans son époque. Tout ce qui a concouru à la genèse de cette histoire désopilante qui fait encore rire de nos jours. C’est vrai qu’il y a du Don Quichotte chez Mr. Pickwick. On dit d’ailleurs que pour le valet, Dickens s’est inspiré de Sancho Pança. Nous vous recommandons avant lecture du roman comme tel, de lire justement les notes complémentaires qui vous feront davantage apprécier sa lecture.

Les Papiers posthumes du Pickwick Club  Charles Dickens, Quarto Gallimard 1022p.

 

 


 


Des nouvelles de Louis-Philippe Hébert

Louis-Philippe Hébert a été reconnu par ses pairs en remportant le Prix Du Gouverneur général avec “Marie réparatrice”. Le voici cette fois avec un recueil de nouvelles Essais cliniques aux laboratoires Donadieu. Chacune des nouvelles qui le compose a une tonalité bien à elle, mais ce qui donne un relief particulier c’est que le narrateur s’exprime plus souvent qu’autrement à la première personne, ce qui donne une proximité avec le lecteur. Comme tout bon nouvelliste qui re respecte c’est un observateur attentif aux choses qui se déroulent autour de lui. Nous avons bien aimé la nouvelle intitulée “Le virus de la fatigue” qui va en interpeller plusieurs, car qui journellement ne se plaint pas d’être fatigué ? Pour un fervent des belles lettres vous vous trouverez dans une véritable bonbonnière.

Essais cliniques aux laboratoires Donadieu Louis-Philippe Hébert. Lévesque éditeur 226p.    www.levesqueediteur.com

 

 






 


Le coin santé physique et psychique

L’être humain, résultat des progrès de la vie sociale et des conditions de vie a gagné une trentaine d’années de vie sur ses aïeux. Fort bien, mais à cette bonne nouvelle s’attache une triste réalité, la solitude des aînés. Et les statistiques “d’abandon” progressent négativement. Mais y-a t-il une manière de conserver des liens sociaux à défaut de liens familiaux ? La journaliste Véronique Châtel s’est fait une spécialité concernant les gens âgés. On lui doit aux éditions Scrineo un titre marquant “Je veux vieillir chez moi” Elle persiste et signe chez Érès avec Nous ne voulons pas vieillir seuls! Elle a rencontré bon nombre de vieillards qui ont dit non à ce qui paraîtrait inéluctable. Elle livre des conseils pour éradiquer cette solitude qui aux yeux de l’auteure ne doit pas être une fatalité. Tous ceux que l’âgisme taraude vont trouver dans cette petite plaquette des motifs d’espoir.

Un autre phénomène de société c’est l’inquiétude que suscite l’addiction des jeunes aux écrans numériques. Au Québec chez les touts jeunes on a figuré de trois à quatre heures quotidiennement où ces jeunes têtes sont rivés à leur bidule. De quoi inquiéter d’une part les parents et aussi qui génère aussi son lot de conflits. Les pédopsychiatres et d’autres observent ces comportements. C’est  le cas de la docteure en sciences de l’information Élisabeth Baton-Hervé qui en fait le sujet de son essai Grandir avec les écrans ? toujours aux éditions Érès. D’entrée de jeu elle informe que c’est la responsabilité parentale de servir de garde-fous. Elle a mené une enquête auprès de professionnels de la santé. Dans ces pages elle fait le point sur les plus récentes études sur les conséquences de la multiplication des écrans chez les moins de seize ans. Tout y passe, de l’incidence néfaste sur la qualité des liens familiaux, les enjeux économiques et même l’hypersexualisation. Des constats troublants.

 Aux éditions du CRAM c’est Le chemin de l’éveil coécrit par Jean-Guy Arpin et Bernard Larin. Les deux se sont connu à l’occasion d’un salon du livre. Il y eu des discussions préliminaires où ils découvriront leur attrait mutuel pour la méditation. Puis le premier avait l’idée d’écrire sur ce sujet. Et il proposa au second de le seconder dans cette réalisation livresque. Cela donne une “biographie spirituelle” du sieur Arpin, disciple du maître zen bouddhiste  Albert Low.  Ce livre est aussi un guide sur comment méditer. Qu’est-ce qu’on a besoin de zénitude alors même que le Secrétaire général des Nations-Unies a admis que nous vivions dans un monde de folie.

Ailleurs c’est aux éditions Artège qu’un prêtre exorciste du diocèse de Metz Jean-Christophe Thibaut nous parle des forces diaboliques en présence dans Libère-nous du mal. Dans son vocabulaire à lui il use plutôt du terme ministère de la délivrance. Le démon existe et il le définit à partir de la documentation à cet effet mais aussi sur la base de sa pratique du domaine. Que l’on soit incrédule, la lecture de ces chapitres nous laissent dubitatifs. Sortant des caricatures auxquels ce personnage du diable nous a été exposé, il rend bien ce qu’est la force du mal. Et comment la contrarier. Car il s’agit bien de faire sortir le démon d’une personne possédée. L’Église catholique, comme le souligne le communiqué de presse émis en marge de la sortie du livre, a mis un peu de côté le diable ces dernières décennies. Ce n’est pas que le démon s’est assagi, bien au contraire. Les fans de tout ce qui touche à l’ésotérisme apprécieront au premier chef.

Comment le monde de la pop culture s’est approprié la maladie mentale. Tel est le propos du Dr. Jean-Victor Blanc psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Sans doute pour faire diversion à ses activités professionnelles il adore tout ce qui touche à la culture populaire. Il en a même fait une conférence “Culture pop et psychiatrie” qu’il promène. Si vous n’avez pas la chance d’y assister il y a le livre Pop & psy qui reprend les sujets qu’il traite dans ses exposés. Dans son bouquin il a sélectionné   diverses représentations des troubles de la psyché dans la culture et plus largement au cinéma. Il répond d’avance par l’exemple à cette question, ce que l’on voit du désordre mental sur nos écrans reflète t-il la réalité ? Et on voit parmi les modèles retenus qu’il a une très forte connaissance du monde du divertissement. En plus, ce qui ne gâche rien, il fait preuve de beaucoup d’humour. C’est aux éditions Plon.

Chez Accarias, le scientifique Alexandre Rojey lance A la recherche de la conscience perdue. D’emblée cet essai va rassurer ceux et celles qui s’inquiète de la montée en puissance de l’intelligence artificielle et des robots qui sont à l’heure  d’exproprier l’être humain. Car comme il en fait l’éclatante démonstration, ce qui distingue l’homo sapiens de la technologie, c’est qu’il a la conscience. Dans ces chapitres il répond aux interrogations d’une interlocutrice et développe deux thèmes en lien avec la conscience, la Présence et l’Ouvert. Il en appelle à un renouveau de la conscience pour contrer la menace de la numérisation de tout et la seule valeur sociale proposée, la quête du profit au mépris des valeurs humaines.

 


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