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Il était une fois la langue française
Nous avons un rapport amour-haine avec la langue française. D’amour certes, car elle possède un lot incroyable de mots synonymes pour désigner une chose. Mais en même temps que de pièges. Exemple, pourquoi pour plus de simplification le mot autochtone s’est-il avec les lettres a et un au début au lieu de simplement la lettre o ? Si compliquée que dans les salles de rédaction et les maisons d’édition on doit avoir recours à des correcteurs d’épreuves. En revanche, quelle belle histoire elle possède, que raconte avec un talent de conteuse Magali Favre qui a été longuement dans l’enseignement. On réédite en format poche Si la langue française m’était contée publiée initialement en 2011. Un titre qui est une paraphrase du cinéma de Guitry. Bien pris celui qui pourrait livrer de mémoire l’année de l’impression du premier livre en France ? Exactement 1470. L’auteure nous montre surtout sous forme d’abécédaire les emprunts que la langue dite de Molière a connu au fil des siècles. On sera très étonné des pays de provenance. C’est un beau cours d’histoire comme il ne s’en fait pas en classe.
Si la langue française m’était contée Magali Favre. Biblio Fides 465p.
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Des exilés géorgiens sous le régime stalinien
Nous sommes en 1932 en Géorgie qui est un pays satellite du grand empire soviétique, et sous la férule de Staline qui au compteur a triplé les millions de morts dans son pays par rapport à Hitler qui fait “pâle” figure, en comparaisons de meurtres de masse. C’est dire à quel point la terreur règne. En plus que la Géorgie n’offre aucune perspective d’avenir. C’est ainsi qu’Ilia et Témour vont fuir avec l’idée de vivre leur rêve américain. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Bien au contraire. C’est une succession d’événements malheureux qui les attend. Mais le tout se terminera heureusement sur une note positive. Voilà le décor qu’a planté Lamara Papitashvili pour son deuxième roman qui narre le quotidien dans un régime totalitaire. Polyglotte et globe-trotter, elle était à même de ressentir ce qu’ont pu éprouvé ses personnages dans leur déracinement, car les mecs vont en faire du millage. Ce roman est une belle surprise de la rentrée.
Adieu, Staline! Lamara Papitashvili. Éditions David 201p. www.editionsdavid.com
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Le meurtre sordide d’une jolie adolescente qui hante encore
André Pronovost est homme de lettres et musicien. Il pourrait jouir d’une vie heureuse cet homme détenteur d’une maîtrise en psychologie animale. Mais il est hanté. Cette hantise provient d’un sordide fait divers survenu le 29 mars 1975 dans le quartier Pointe-Saint-Charles. Une adolescente de seize ans, Sharon Prior est enlevée. On la retrouvera le 1er avril suivant. Son ou ses tortionnaires, le crime n’a jamais été résolu, se sont acharnés sur elle durant trois jours. Le rapport d’autopsie révélera qu’elle a été sauvagement violée, ses organes génitaux outrageusement meurtris et son visage défiguré. Un horrible crime qui hante encore le quartier et sa mère qui a tout fait pour retrouver la piste et l’identité du ou des meurtriers. Cette histoire, pour une raison inconnue, est venue hanter l’écrivain qui s’est pris d’une rare affection, voire un amour posthume, pour la victime. Il a rencontré la famille avec laquelle il s’est lié. Dans Visions de Sharron il revient sur ce crime épouvantable et tout ce qui lui passe par la tête depuis. C’est un tribut qui fera en sorte que la mémoire de cette pauvre victime sera pérenne. En même temps il raconte une époque et ce qu’a représenté ce quartier de Montréal à la riche et lourde histoire.
Visions de Sharron André Pronovost. Leméac 285p.
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Un français fait le jeu des comparaisons France Québec
Professeur à la ville Philippe Manevy se partage entre le Québec et sa douce France. Comme Joséphine Baker, il a deux amours. Qu’il sait critiquer et ne s’en prive pas comme il le fait dans ce premier livre qui marque son entrée dans le monde des lettres Ton pays sera mon pays. Jadis, les français qui débarquaient à Montréal dans les années cinquante, se faisaient traiter de maudits français. Manevy reprend l’expression dans ses pages. On a évolué depuis et les français aussi, qui autrefois ne cessaient de faire des comparaisons avec ce qui se faisait de meilleur chez eux. Maintenant où en est-on entre franchouillards et québécois ? Notre auteur se permet d’être aussi critique, mais ça vaut des deux côtés. Ainsi pour ce qui est de la France, il ne peut supporter le verbiage d’un Fabrice Luchini qui fait tout le contraire de ce qu’exhortait Jouvet en son temps, qui demandait à ce que le comédien s’efface devant le texte. Il a fait sien de supplanter le verbe enraciner par le mot épanouir. Dans ces chapitres il offre l’état des lieux entre son désir de France et celui du Québec. Une belle radiographie de civilisations. En fin de lecture, à la rédaction on s’est dit que nous étions sans doute cousins, mais davantage des américains parlant français.
Ton pays sera le mien Philippe Manevy. Leméac 220p.
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La culture vietnamienne pour les nuls
On paraphrase ici la célèbre collection “Pour les nuls” aux éditions First. C’est que le petit cours de culture vietnamienne que nous offre ce professeur d’anthropologie Louis-Jacques Dorais qui a enseigné sa science à l’Université Laval, aurait pu très bien figurer dans cette collection. Il a plutôt choisi les éditions GID et nous en bénéficions. Le lettré, la déesse et le bol de riz est un survol de ce que nous devons savoir sur la civilisation vietnamienne, ce Vietnam qui fut occupé durant un millénaire par les chinois. Et l’auteur parle en connaissance de cause puisque sa femme qui est décédée il y a peu était d’origine vietnamienne. Et c’est à elle qu’il dédie son ouvrage. En anthropologue qu’il est, il nous montre très bien en quoi la société vietnamienne est patriarcale. Et voici de quoi plaire à ceux qui craignent le grand âge comme la peste, eh bien vous serez réconfortés d’apprendre qu’au Vietnam on tient en grand respect les aînés. On n’aurait jamais vu là-bas les horribles choses qui se sont passées chez nous dans les CHSLD. On fait un tour d’horizon des courants spirituels, de l’organisation de la famille qui est une institution sacrée. Il nous donne vraiment le goût de prendre le premier avion pour s’y rendre, tellement il nous présente le pays de façon attractive.
Le lettré, la déesse et le bol de riz Une brève introduction à la culture vietnamienne. Louis-Jacques Dorais. Éditions GID 172p. www.leseditionsgid.com
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Sur l’implantation des familles Blouin et Savard au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Se basant sur l’immense intérêt que portent les québécois à la généalogie, L’Âge de l’eau de Louis Savard devrait rejoindre un lectorat plus qu’intéressant. En effet, l’auteur nous invite à suivre l’implantation de deux familles, les Blouin et les Savard qui, avec l’espérance d’un avenir meilleur, vont coloniser le sauvage décor du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous sommes au début du vingtième siècle. L’eau omniprésente est une source vitale pour le développement de plusieurs économies, dont l’aluminerie géante d’Arvida bien connue. Ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants ? De nombreux enfants certes, trente-cinq descendants à un moment donné, mais pour le bonheur c’est autre chose. Car c’est le grand mérite de l’auteur, il ne nous livre pas un arbre généalogique. Il met de la viande autour de l’os. Où si vous aimez mieux, ils donnent de la chair à ses valeureux pionniers qui ont bossé à la dure. Et nous n’étions pas dans l’état providence de nos jours. Le quotidien était souvent douloureux. Mais ses ancêtres avaient la Foi et le coeur à la bonne place. Il y a beaucoup d’émotions à parcourir ces pages où l’altruisme avait une saveur que n’a pas le “penser aux autres” de maintenant.
L’Âge de l’eau Chroniques saguenéennes Louis Savard. Les éditions GID 291p. www.leseditionsgid.com
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La riche épopée des îles de la rivière Richelieu
Cela ferait une très bonne question pour un quiz: à quel endroit s’est tenu le dernier combat de l’histoire de la Nouvelle-France ? Eh bien la réponse vous la trouverez dans ce magnifique parcours historique auquel nous convie Réal Fortin enseignant à la retraite qui a voué sa vie à faire connaître la région de la rivière Richelieu qui s’étire sur 130 kilomètres. Avec 28 îles répertoriées au sein de cinq archipels. Et chacune a quelque chose à raconter. Ce cours d’eau, apprend-on entre autres, servait aux autochtones qui voulaient se rendre en Floride. Il passe en revue des faits intéressants, que ce soit un établissement pour infirmes fondé par Lucie Bruneau, une résidence cossue transformée en hôtel de caractère, de la légende d’une pianiste fantôme. Il y a de quoi plaire à bien des clientèles. L’historien est vraiment incollable pour tout ce qui touche aux us et coutumes. Et on ne parle pas des épaves qui gisent au fond de l’eau. Pour qui aime l’Histoire et particulièrement celle du Québec, vous êtes comme dans une bonbonnière.
Histoire des îles Richelieu Réal Fortin. Les éditions GID 276p. www.leseditionsgid.com
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L’immigration au pluriel
Tout est parti d’une excellente idée des éditions David de solliciter auprès d’immigrants des écrits sous forme de témoignages sur ce qui a entouré leur établissement au Canada. Le tout a pris la forme d’un concours d’écriture. Au final cela donne Histoires d’immigration qui regroupe 40 récits. Tous aussi passionnants les uns que les autres et qui prennent différentes couleurs selon les cultures de provenance. Nous avons été enchanté par un texte entre autres, celui de Marie Perpétue Kouakou originaire de Côte d’Ivoire et qui est aujourd’hui adjointe financière à l’Université d’Ottawa. Qui est parti de rien, et qui s’est bien enracinée dans son pays d’adoption. L’ouvrage en collectif est préfacé par l’ex Gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, qui s’inquiète de l’état du monde actuel et qui plaide pour la richesse qu’apporte l’immigration dans un pays, davantage qu’elle ne prend.
Histoires d’immigration Collectif. Éditions David 221p. www.editionsdavid.com
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Des nouvelles aux allures de récits
Derek Mascarenhas s’inscrit dans cette mouvance littéraire, qui est de puiser dans le thème de l’immigration un terreau inépuisable d’histoires, souvent fort belles. C’est le cas de son recueil de nouvelles La neige des cocotiers dans lequel il nous invite à regarder vivre la famille Pinto originaire de Goa, qui vit en banlieue de Toronto, vivier de nombreux immigrants. Et le regard se porte surtout à travers le vécu d’une soeur et de son frère, Ally et Aiden. On dit que les petites gens n’ont pas d’histoire. Quelle sottise. Les petits faits du quotidien peuvent prendre une grande dimension sous la plume d’un fin littéraire comme notre écrivain. Il y a une nouvelle qui a retenu particulièrement notre attention, c’est l’arrivée dans la famille de la tante Delilah qui a peur des hommes. Vous verrez ce qu’il lui faudra d’acclimations. Dans le genre c’est un bel exercice de style.
La neige des cocotiers Derek Mascarenhas. L’Interligne 311p. www.interligne.ca
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Déboulonner les clichés sur les filles trans
Kai Cheng Thom est une fille trans qui est également une pointure canadienne dans le milieu LGBT, détentrice de deux maîtrises de l’Université McGill, et qui s’insurge sur les clichés entourant les filles trans, telles qu’on les présente ou qu’elles se présentent elles-mêmes. Nous avons droit à un de ses beaux ouvrages autobiographiques ou autofiction par moments croit-on Fèms magnifiques et dangereuses dans une traduction qui ne manque pas de sel de Kama La Mackerel (sic). C’est un livre coup de poing qui tombe bien, au moment où le commentateur Christian Dufour s’insurgeait dans une colonne de La Presse sur l’ignorance sociale qui s’amplifie envers les marginaux à qui, rappelle-t-il, on doit tant de créativité. Saluons ce récit trash alors que la droite bienpensance semble faire des gains. En même temps c’est un regard sur ce qu’est être femme, avec nouveau vagin et seins. Il n’y a pas que ça. Un livre rare qui en fait toute sa richesse.
Fèms magnifiques et dangereuses Kai Cheng Thom. XYZ 215p. www.editionsxyz.com
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Loin du fait divers
Qu’elle soit écrivaine, claveciniste ou animatrice, il y a toujours d’apposer sur Catherine Perrin un label de qualité. Et elle nous en fournit encore une fois la preuve avec ce roman L’âge des accidents. Pour d’autres ce serait un fait divers comme on en lit dans les médias, mais pour le personnage de Jasmine, résidente en médecine, elle sera heurté de plein fouet au propre comme au figuré, alors qu’elle sera impliquée dans un accident de la route alors qu’un viaduc s’effondre sur un autobus scolaire. Cet événement va bousculer son existence pour toujours. Au fil des pages on voit tout ce qu’un événement semblable peut impacter une vie. Qui nous rappelle que nous vivons sur du temps emprunté et que comme le disait avec sagesse le Dalaï-Lama, la stabilité recherchée ici-bas est une pure utopie. Qu’il faut savoir faire du slalom. Et Jasmine devra surfer sur toutes les modifications psychologiques qui vont s’opérer en elle. Dame Perrin outre qu’elle tient une bonne histoire, premier ingrédient de tout bon exercice littéraire, mais en plus elle nous plonge dans les états d’âme de Jasmine. A ceux qui décernent des prix littéraires, il faudrait que vous regardiez de ce côté-ci car l’écrivaine le mérite hautement. L’éditeur l’a sans doute compris, qui n’a pas hésité à faire figurer ce titre dans sa prestigieuse collection romanichels que nous chérissons tant.
L’âge des accidents Catherine Perrin. Collection romanichels XYZ 208p. www.xyz.com
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Il était une fois une fille et son père
C’est son premier roman. Ce qui a toujours un petit côté émouvant que d’accueillir une novice dans le monde des lettres. Et pour une première incursion en littérature c’est bien réussi. Son nom ? Delphine Arbo Pariente et le titre de sa première ponte ? Une nuit après tout. L’histoire d’une architecte juive d’origine tunisienne, vivant en France, qui mène une vie familiale reconstituée qui ronronne et manque sans doute de piment. Elle va croiser la route d’un homme, musicien frustré. Et cette rencontre va remuer sa propre relation avec son père, homme violent, qui va abuser d’elle sexuellement, et qui va l’entraîner à commettre des vols à l’étalage. Elle a donc connu diverses violences dans sa jeunesse, comme des sédiments qui remontent cette fois à la surface. Comment va-t-elle gérer tout ce passé et ce présent chaotique ? Nous vous laissons le soin de le découvrir. Dire que nous avons aimé est un pur euphémisme. Cette écrivaine est manifestement un nom à suivre.
Une nuit après nous Delphine Arbo Pariente. Gallimard 246p.
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Un haut fait de justice
Il faut bien tout le talent de Michael Connelly qui est un familier des best-sellers pour nous arriver avec une histoire aussi abracadabrante que celle de son polar L’innocence et la loi. Jugez vous-même. Un avocat, qui sort du tribunal, l’air triomphant après avoir remporté une cause. Et qui va se faire intercepter pour une question de plaque d’immatriculation. Et que va-t-il se passer ? C’est que le policier va procéder à une fouille complète du véhicule. Et que trouve-t-il dans le coffre arrière ?.....un cadavre. Celui d’un ex-client du juriste qui après coup aura fait une entourloupe à ce dernier. On coffre aussitôt l’avocat qui va se défendre lui-même au tribunal. C’est du gros stock. Mais le talent fulgurant du romancier va réussir à nous intéresser à cette histoire pour en connaître le dénouement. Du Connelly pur jus qui va cartonner assurément.
L’innocence et la loi Michael Connelly. Calmann-Levy 484p. www.calmann-levy.fr
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Il était une fois nos arbres
Au premier regard on peut penser que c’est un livre de botanique consacré aux arbres. Eh bien non. Auprès de nos arbres de Édith Montelle est un album racontant l’histoire ou plutôt les histoires entourant nos arbres. Car, comme il est mentionné dans le communiqué de presse accompagnant sa sortie, l’arbre avec sa présence millénaire, a accompagné l’humanité. L’auteure est simplement une conteuse servie par un grand talent d’écrivaine. Et on pourrait ajouter aussi d’historiographe. Car ce beau grand livre, riche d’une belle iconographie, suppose une grande recherche préalable. Il arrive à point nommé au moment où des écolos dans l’âme prennent conscience de la valeur apaisante de l’arbre, l’entourant même à bras le tronc pour en ressentir les bienfaits. Dans une introduction d’un chapitre, il est écrit avec justesse que l’arbre est à l’image du temps qui passe. C’est un beau travail que ce livre qui nous en apprend plus. Après lecture, on ne regardera certainement plus nos arbres de la même façon.
Auprès de nos arbres Édith Montelle. Delachaux et Niestlé 277p. www.delachauxetniestle.com
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Le coin spiritualité: deux livres pour rester tranquille
La pandémie voit s’écrouler autour de nous toutes les institutions, système de santé, système scolaire, les médias, l’économie de marché et quoi encore. De quoi paniquer pour moins que celà. Il y a dans ce contexte le danger de développer des addictions pour des “produits” de sortie. On oublie trop rapidement que la spiritualité demeure la meilleure alternative pour laisser passer la tempête. Voici deux ouvrages publiés tous deux aux éditions Accarias qui ont pour objectif d’élever notre pensée et de rester tranquille. Le premier de Râmana Mahârshi s’intitule Râmana Gîta. Structuré en dix-huit chapitres, il intègre quatre grands principes du yoga en plus du fondement de la non-dualité. A chaque fin de chapitre le sage a ajouté un bonus explicatif pour certains mots en sanskrit. La beauté de tout cet enseignement est de nous recentrer sur l’essentiel, à savoir soi-même et non pas celui que l’on voudrait voir se confirmer aux desiderata de la majorité formatée socialement.
Ailleurs ce sont les précieux conseils du regretté Arnaud Desjardins disparu en 2011 qui viennent nous réconforter. D’autant, et un peu comme pour le titre précédent décrit nous aider à composer avec les contingences existentielles. Pour une existence consciente en réalité des lettres à ses élèves, est un livre posthume, tout comme le fut cet autre ouvrage de lui “En communion avec vous” et toujours destiné à ses pupilles. Disciple du gourou Swâmi Prajnânpad, il a eu une vie en montagnes russes, lui qui voulait devenir comédien et qui s’inscrivit au fameux cours Simon. Nous n’avons peut-être pas eu une vedette de planches, mais un grand leader spirituel qui a voulu en quelque sorte que son enseignement soit un fondu du meilleur de toutes les religions avec une influence marquée pour les sagesses bouddhiste et hindouiste. Il était tenant que l’ego était ce qu’il y a le plus dommageable pour l’être humain et qu’au contraire il fallait faire preuve d’humilité ici-bas. Il invitait à chercher Dieu.
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Une vie insulaire riche d’enseignement pour quatre jeunes naufragés
Nous n’en savons pas trop sur Véronique Sales mais on peut spéculer sur le fait qu’elle serait une fervente lectrice, si elle ne l’a déjà pas été de l’Alchimiste de Paulo Coelho. Car tout comme pour ce dernier, le roman de l’écrivaine Okoalu a quelque chose relevant de la littérature initiatique. C’est que pour tout ce qui constitue le contenu, tout devient matière à réflexion existentielle. Comme cela va arriver aux quatre jeunes de l’histoire, devant de deux familles différentes, et qui, en avion, doivent se rendre aux États-Unis. Mais l’avion va s’écraser dans le Pacifique. Et tels des Robinson Crusoé de notre temps, vont échouer sur une île. On dit que c’est en voyage que l’on connaît le mieux quelqu’un. Que dire alors d’être isolé ensemble six années durant ? Leur vie aura changé à jamais. C’est un ouvrage chargé à profusion de symboles.
Okoalu Véronique Sales. Vendémiaire 274p. www.editions-vendemiaire.com
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Le coin de la poésie
En quatrième de couverture du recueil de poésie Marelle et discorde aux éditions Hashtag on voit la photo du poète et artiste en arts visuel Mikael Gravelle. Une belle tête, mais dont on remarque une légère gravité dans le regard. C’est un homosexuel qui revient sur son passé qui corrobore que dans le milieu gay, ce dernier mot paronyme à gai n’à que cette seule ressemblance. Pour le reste, quelle tristesse. Et cette plaquette a dû agir sur lui comme un défouloir, lui qui ira même vendre ses charmes à un moment donné de son parcours. C’est assez crû merci, mais ne faisons pas l’autruche et abordons entre autres ce passage “l’anxiété m’amène aux chiottes et symboliquement je flush mes liens de sang et lave mes mains sales de souvenirs équivoques”. Il fallait que ces choses là soient dites.
Aux éditions du passage on présente Vivarium d’Anna Babi. Cette amoureuse du septième art et qui est également comédienne sait faire des mots des images. Attention aux hommes, tenez-vous loin car c’est une énième charge contre la gent masculine. Une fois la mise en garde établie nous pouvons nous confronter à ces strophes coup de poing “Oui nous sommes des tulipes qu’on arrose d’essence des branches de sapin dans l’air de juillet la poudre brune sous les bottes des cowboys”.
On appréciera diversement selon que l’on soit une femme ou un homme.
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Sur le tapis somptueux de la langue française
C’est la jolie expression qu’emploie Patrick Chamoiseau dans la préface qu’il consacre au grand écrivain haïtien Jean-Claude Charles pour son livre Ferdinand je suis à Paris. C’est un roman d’atmosphère. Celle entourant le personnage de Ferdinand, haïtien, qui vit à Paris et qui se partage entre deux femmes, Jenny qui est à New York et Olivia qui est avec lui dans la Ville Lumière. Et, surtout ne pas oublier, un personnage à lui seul, son lapin répondant au nom de Cassegrain. Et puis voilà qu’un beau jour, débarque Jenny. Comment notre homme va t-il gérer son affect et sa libido. Il n’est pas du genre à trop se casser la tête notre Ferdinand, qui nous donne droit à une scène de baise à trois, pas piquée des vers. La trame est tout ce qu’il y a de plus simple, mais ce qui démarque l’écriture c’est le qualificatif employé par son préfacier, le tapis somptueux de la langue française, qui fait de ce roman une véritable classe de maître pour ceux qui, d’une part aime la belle littérature et aussi s’adressant à qui veut embrasser la vocation d’écrivain.
Ferdinand je suis à Paris Jean-Claude Charles. Mémoire d’encrier 213p. www.memoiredencrier.com
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Une exploration unique de la chimie du vivant
Cette définition apparaissant sur le communiqué annonçant la parution de 27 conditions essentielles à la vie humaine de Jean Bouchard ne peut pas mieux résumer ce qui attend le lecteur curieux, donc intelligent. D’autant qu’en quatrième de couverture l’auteur augmente notre niveau de curiosité avec cette affirmation “C’est ce chemin qui a été divisé en 27 conditions essentielles. Si une seule de ces conditions n’est pas remplie, soit nous mourons, soit nous n’avons jamais existé”. L’auteur est docteur en chimie. En sa compagnie on fait le tour de ce que tout l’homme a besoin pour assurer son existence. Il y a un de ces vingt-sept éléments, ce sont les photons dégagés par la lumière du soleil qui agit sur notre vision et bien d’autres choses. C’est un beau cours donné par un prof merveilleux comme notre système scolaire en manque tant.
27 conditions essentielles à la vie humaine Jean Bouchard. Éditions Les heures bleues
www.heuresbleues.com
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Il était une fois Marcel Dubé
Jadis, quand la télé de Radio-Canada honorait son mandat de diffuser la culture, la vraie, pas ces variétés avec qui on la confond, vous aviez le dimanche soir “Les beaux dimanches” animé par le regretté Henri Bergeron. Et c’est là que les québécois ont pour beaucoup découvert les télé-théâtres de Marcel Dubé. Des pièces interprétées par nos plus grands comédiens qui dépeignaient souvent le milieu de la bourgeoisie québécoise parvenue. Son oeuvre a été hélas reléguée dans l’ombre par l’arrivée de Michel Tremblay. Mais sa réhabilitation est partie remise, et c’est en cela que s’inscrit la sortie de Le jeune Marcel Dubé et son temps de Yves Lavertu que nous avions connu pour son admirable portrait de Gil Courtemanche. Cette biographie qui s’arrête au moment où Dubé entrera dans ce qui deviendra sa véritable vie créatrice, répond à la question souvent demandée par des jeunes, comment devient-on untel ? Surtout dans le domaine des arts où le Québec si renfermé voyait d’un très mauvais oeil l’orientation artistique d’un des nôtres. Le biographe nous conduit jusqu’à 1953, année de la création de Zone qui le mettra en orbite. Il recevra par après une bourse qui le mène en France. Fin de l’histoire. Mais qui est détaillée à souhait avec son enfance, si déterminante pour le reste. Une famille qui ne dit mot sur sa vocation mais ne l’encourage pas pour autant. Dubé aura mis la main à la pâte et à son maigre portefeuille pour se faire entendre et se distinguer de la multitude. Lavertu a eu l’occasion d’interviewer son sujet il y a quelques années et a procédé à une recherche archivistique intense. Le fruit est à la hauteur.
Le jeune Marcel Dubé et son temps Yves Lavertu. Lavertu éditeur 266p.
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Janette Bertrand au secours des hommes
Cette année, Janette Bertrand s’est vue lauréate du prix Hommage Guy Corneau pour son apport au bien-être des hommes et aussi à la mise en valeur de la réalité masculine. Car elle n’est pas jojo cette réalité pour notre mâle contemporain. Qui à l’ère MeToo est quasi frigorifié à la simple idée de faire les premiers pas dans sa conquête de la femme. Et ensuite le système d’éducation au Québec qui ignore totalement la véritable sexualité expliquée sans tabou. On imagine avec effroi la réaction des parents à la simple idée que l’on parle de sodomie en classe! Nous sommes encore au Moyen-Âge. Ce préambule qui plante le décor de l’histoire que met en scène l’écrivaine avec Laurent, qui se voit accusé d’agression sexuelle de la part de son ex Léa. Du bout des lèvres, il ne nie pas la faute. Son repentir étant sincère, et son désir de reconquérir sa victime aidant, il va joindre un petit groupe d’hommes. Un homme tout simplement décrit l’environnement du protagoniste. Ce sera une route ardue. Et comment Léa recevra t-elle cette démarche ? Voilà des thèmes bien d’actualité qui en intéresseront plus d’un. La nonagénaire n’a rien perdu de sa qualité d’investir adroitement l’âme des humains, ces tas de petits secrets sur deux pattes.
Un homme tout simplement Janette Bertrand. Libre Expression 185p. www.editions-libreexpression.com
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Trois personnalités ambivalentes autour du lac de Côme
Le lac de Côme a été chanté, photographié. On n’a cessé de vanter sa beauté comme faite expressément pour les touristes. C’est oublier qu’il y a des gens qui y vivent aussi leur quotidien. Des gens comme vous qui ont à la fois la part du diable et de l’ange. Donato Carrisi en connaît un rayon sur l’inavouable chez l’homo sapiens. Et il en fait l’éclatante démonstration dans cette sorte de littérature noire dans laquelle on peut ranger sa dernière ponte Je suis l’abysse. Qui nous présente trois personnages sous ces pseudonymes: l’homme qui nettoyait, la chasseuse de mouches et la jeune fille à la mèche violette. Nous avons particulièrement aimé le premier personnage, qui sa vie durant s’est fait traité rien de moins comme un déchet, et qui en fouillant justement dans les déchets en apprend sur leur propriétaire. Des existences pas faciles. La mort rôde aussi en toile de fond. C’est un roman d’ambiance difficile à classer, mais qui nous interpelle, car sommes nous clairs nous-même. Il nous renvoie le miroir de notre part de détresse.
Je suis l’abysse Donato Carrisi. Calmann 345p. www.calmann-levy.fr
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Le coin Miam miam
Il y a belle lurette que nous n’avons pas traité de livre de recettes. Et pourtant ce n’est pas un genre mineur, car si nous ne savons pas trouver notre bon carburant, alors impossible d’être en bonne santé, et de pouvoir s’adonner au plaisir de lire et quoi encore. Alors voici deux titres qui débarquent, les deux aux éditions Pratico. Le premier est de Victoria Kult “Maman équilibrée famille en santé”. Qui rassemble 80 recettes assorties d’exercices. A la ville, l’auteure est entrepreneure en entraînement privé. Lucide, elle sait à quel point les régimes ne connaissent pas toujours le succès escompté. Bien que son bouquin s’adresse initialement aux femmes, pendant et après la grossesse, ces messieurs ont tout intérêt à ne pas bouder leur plaisir de manger de bien bonnes choses. Par exemple, comment résister devant ce beau sandwich santé qui contient entre autres ingrédients du bacon de dinde et des oeufs. Au final ça donne, en mieux ce que les fast-food offrent à leur clientèle comme petit déjeuner. Rien qu’à voir les illustrations, ça donne faim. Et ce n’est rien de compliqué. Avis donc à celles qui n’ont pas le talent de cuisiner. Pour notre part nous avons essayé sa soupe coup de coeur à la courge. Quel bouquet de saveur.
Cette fois c’est Frédérike Lachance-Brûlotte qui s’amène avec Folk & Forks. L’auteure ne s’en cache pas, c’est une altruiste dans l’âme et sociable comme tout, qui ne vibre jamais autant que lorsqu’une tablée d’amis se rassemble pour faire des découvertes culinaires. Le tout bien arrosé bien entendu. Elle est à l’origine d’un blogue et a senti le besoin d’offrir une version papier pour 100 recettes dont elle est fière. Des livres de recettes, il en pleut. Rien de répréhensible, c’est comme pour un mélomane, il n’y a jamais assez de musique. Mais son beau livre, merveilleusement illustré, regorge d’originalités. Et c’est ce qu’on aime faire connaître à nos convives. Comme ici un Caponata sorte de tapas, du moins tel que nous le montre la photo, réalisée avec notamment des câpres, tomates, fromage de chèvre et autres, qui est une “effrayante” tentation. Tout comme des escalopes de poulet César. Des préparations qui ne dépassent que de très peu la demie-heure. Vous avez aussi des classiques comme le pain de viande, la bavette de boeuf, le tartare de boeuf, côtelettes d’agneau et tutti quanti. Cette femme est une bienfaitrice de l’humanité.
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Les riches heures du cours classique
C’est tout un pan de notre culture éducative que remet en mémoire André M. Lépine avec Les derniers des vrais qui a eu l’idée heureuse de raviver le souvenir de ce qu’était le cours classique. Ce fameux cours classique qui a formé durant des générations les élites québécoises. Certains des ressortissants étaient reconnaissables par, soit un langage ampoulé ou de coloration ecclésiastique (à force de vivre avec des clercs, surtout comme pensionnaire. En 2020 on rappelait que cette forme d’éducation de haut savoir avait pris fin en 1970. Le cours classique était établi successivement par les niveaux suivants et dans l’ordre: éléments latins, syntaxe, méthode, versification, belles-lettres, rhétorique et philosophie. L’auteur qui a vécu ce régime détaille par le menu ce qui composait le quotidien des élèves. C’est quasiment un cours d’anthropologie. Car il y avait toute une codification, selon qu’on était à un moment ou un autre du cursus. Il fallait de sous pour y être admis, ou bien montrer une aptitude pour la vie religieuse. On a connu certains qui ont fait croire à devenir prêtre, seulement pour profiter des bonnes grâces du système et se désister une fois le diplôme en main. Bref, c’est un bel album d’un passé qui revit dans cette lecture passionnante. Quand on regarde l’éducation d’aujourd’hui on croit être confronté au tiers-monde des cerveaux avec son lot effarant d’analphabètes et de décrocheurs. Notons que les textes sont accompagnés d’autres qui décrivent l’état du monde qui prévalait au même moment.
Les derniers des vrais André M. Lépine. Les éditions GID 184p. www.leseditionsgid.com
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Une réhabilitation du musicien et compositeur Félix Routhier Bertrand
Hélas le nom de Félix Routhier Bertrand est tombé dans l’oubli. Heureusement que l’ex enseignant à la Faculté de musique de l’Université Laval Paul Cadrin a pris sur lui de réhabiliter la mémoire de cet homme qui a eu une riche activité comme organiste de différentes paroisses à Montréal et qui occupera le poste de titulaire des orgues de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption à Moncton. Aussi une activité de réalisateur à CKAC au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il rédigera d’ailleurs un guide “La musique à la radio” ou comment concevoir certains types d’émissions sur les ondes. Ensuite, comme compositeur il aura laissé en héritage quelques opus. Il sera actif de même comme administrateur chez Casavant et représentant des orgues électriques Northern-Hammond. Ce qui est surtout intéressant c’est de connaître le constat de ce qu’était la vie matérielle et professionnelle des organistes à son époque. Les “honoraires” avaient de quoi insulter. Ensuite, la réforme musicale de Vatican II a eu raison de sa santé. Il terminera sa carrière sans aucun hommage particulier. Chapeau au biographe. En plus, son sujet était le parrain de sa soeur Thérèse. L’honneur de la famille est sauf.
Félix Routhier Bertrand Un aventurier de la musique 1909-1978. Paul Cadrin. Les éditions GID 177p. www.leseditionsgid.com
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Pour Duplessis un homme à abattre
L’ère duplessis était à sa manière une dictature qui n’osait dire son nom. Le Québec était bien une démocratie sur papier, mais comme Maurice Duplessis était Procureur général de la Belle Province, l’état de droit c’était lui qui l’interprétait avant même que cela ne se rende devant les tribunaux. Il s’agissait qu’il vous accole l’épithète de communiste pour que votre vie professionnelle soit rayée de la carte québécoise. Et une de ces cibles fut le journaliste Jean-Louis Gagnon. Il était issu d’une famille aisée logeant dans la Vieille Capitale au coin du chemin Saint-Louis et de la rue Saint-Ursule. C’était un homme d’idée qui a fait entendre sa dissidence dans des revues d’opinions qui ont duré souvent le temps des roses. Mais comme il agitait des idées réformistes il engendra l’ire du “potentat” du gouvernement du Québec qui mit sa machine en oeuvre pour éradiquer ce communiste. Au point même de déverser deux millions de tracts afin d’atteindre à sa réputation. Une bataille épique qui est passée aujourd’hui sous silence mais que restitue pour notre plus grande joie Yves Lavertu dans L’espion du Kremlin l’affaire Jean-Louis Gagnon. L’historien a mis le temps qu’il faut pour rendre le plus vivant possible cet événement, la petite histoire qui fait la grande. Rien que sa description de l’officine de l’Union nationale le parti de Duplessis dans le Vieux-Montréal montre à quel point il a potassé les archives pour nous faire voir de quoi avait l’air l’emplacement. Au final, Gagnon deviendra rédacteur en chef du quotidien La Presse, une année avant la mort du Cheuf comme on surnommait Duplessis qui n’aura pas eu sa peau.
L’espion du Kremlin l’affaire Jean-Louis Gagnon. Yves Lavertu éditeur 310p.
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La réparation après une douleur à nulle autre pareille
Dans l’ordre des grands drames psychologiques, la perte d’un enfant, même si c’est dans le cas d’une fausse couche se classe dans le haut du palmarès. Comment se répare t-on d’un tel drame ? C’est le sujet qu’aborde avec une infinie délicatesse Maude Nepveu-Villeneuve dans son roman Après Céleste. Il y a cette femme, Dolores, qui va perdre son enfant durant sa grossesse. Elle ira se réfugier dans son petit village natal pour se refaire des forces. Et au contact des proches, ô mérite de l’altruisme, et de la nature, elle réussira à surmonter son épreuve. L’auteure dit de son travail que c’est le livre qui lui aurait fait du bien en pareille circonstance. Doit-on y lire une part d’autofiction ? Toutes celles qui sont passées par là, apprécieront la qualité du descriptif des émotions qui s’emparent de l’infortunée maman. Et celles qui ont la hantise d’un pareil dénouement trouveront là matière à se ressourcer à l’avance. La littérature, on le voit bien ici, peut faire oeuvre utile.
Après Céleste Maude Nepveu-Villeneuve. Les éditions de ta mère 149p. www.tamere.org
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Cocktail: un policier bourru suspendu, des mystères et l’art contemporain
Claire Berest est connue pour d’excellentes biographies. Mais elle sait tout aussi faire dans la fiction comme en fait foi Artifices. Au premier plan un policier bourru, taiseux, qui a été suspendu à la suite croit-on d’une suspension. Il a pour seul compagnonnage, sa collection d’orchidées. A un moment donné, sa voisine de palier, Elsa, complètement bourrée débarque chez lui. Par ailleurs, son ex-collègue Camille veut bien savoir ce qui est arrivé professionnellement à Abel Bac pour qu’il se retrouve dans une telle déconvenue. Mais surtout, se produiront des faits bizarres avec la présence réelle d’un cheval ou illustré qui viendront perturber l’existence du mec. En marge de ce qui vient d’être décrit, vous avez la mystérieuse artiste contemporaine Mila, véritable fantôme, qui ne cesse de multiplier les mises en scène afin que sa cote demeure. Brasser tout ceci dans un malaxeur et ça donne une sorte de tonalité de roman policier bien que ça n’en soit pas exactement un. Aussi une belle incursion dans l’univers déjanté de l’art moderne avec son côté en porte-à-faux. Un régal pour les amateurs de romans bien ficelés.
Artifices Claire Brest. Stock 429p. www.editions-stock.fr
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Une juge de l’enfance à la retraite qui nous jette par terre
Ginette Durand-Brault jouit de sa retraite de magistrate au Tribunal de la jeunesse à Montréal. On imagine souvent ces personnes comme tellement tenantes de la loi et de l’ordre qu’elles se tiennent éloignées des travers humains. Encore là, nous sommes du domaine du préjugé car voici que la juge coule des jours heureux se déversant dans l’écriture pour notre plus grand bonheur. Et qu’a t-elle choisie comme thématique, toute l’effervescence qui gagnait le milieu indépendantiste, voire terroriste au début des années soixante. Dans La saison des armes elle nous plonge dans le FLQ, les revendications nationales, bref tout ce qui agitait les milieux de gauche au Québec dans ces années-là. Les personnages, quoique bien campés, sont comme des accessoires des idées qu’ils véhiculent. En même temps, se profile des histoires sordides comme le viol, l’inceste qui sont encore d’une terrible actualité. Le fond de commerce de l’humanité ne change pas. L’auteure, excellente en tout point, a très bien saisi les motivations qui s’emparaient des activistes de cette époque. On a beaucoup aimé ces pages à la rédaction, car c’est un retour à une épopée que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître comme dit la chanson.
La saison des armes Ginette Durand-Brault. Druide 310p. www.editionsdruide.com
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Jean Chrétien l’homme aux innombrables amis
Le communiqué de presse annonçant la sortie du tome deux des souvenirs de l’ancien premier ministre du Canada, avait raison de mentionner qu’un seul tome ne pouvait suffire à rassembler toutes les anecdotes entourant la carrière exceptionnelle du p’tit gars de Shawinigan comme il aime lui-même à se présenter. Songez que lorsqu’il est arrivé à Ottawa pour entamer sa longue carrière politique, il ne parlait pas un mot d’anglais. En refermant ce deuxième volet il nous vient deux observations, c’est un homme qui adore faire rire ses interlocuteurs. A preuve une section photographique à travers les chapitres, a sélectionné tous ceux que Chrétien a fait rire, même Stephen Harper! Puis le mot qui revient le plus souvent dans ses pages et on vous le donne en mille, c’est celui d’ami. Dieu qu’il a des amis cet homme. Un carnet d’adresse époustouflant qui fait penser aussi à un Brian Mulroney, bien que ces deux-là ne soient pas de la même allégeance. Que l’on soit admiratif ou détestant le politicien qu’il représente, il faut avouer que c’est avant tout un personnage. Qui se double d’un sacré conteur. On apprend entre autres faits qu’il a failli faire l’objet d’une fouille à nu et qu’il a dit merde devant la reine Elizabeth! Il nous révèle à quel point l’ONU a perdu de son influence qui rétrécit comme peau de chagrin depuis l’avènement des sommets genre G7 et G20. Qui fait que peu importe de quelle clôture politique on se trouve, on prendra un vif plaisir à nous laisser conter ses anecdotes qui pourraient sans doute faire l’objet même d’un troisième tome.
Mes nouvelles histoires Jean Chrétien. Les éditions La Presse 278p. www.editionslapresse.ca
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Tout savoir sur nos gins qui n’ont rien à envier à ceux d’Angleterre
Un jour le regretté propriétaire du restaurant Chez Julien rue Union, nous disait que le Québec avait ceci de remarquable, que ses habitants sont parmi les rares dans le monde à avoir fait des avancées spectaculaires dans ce désir de connaître des mets nouveaux. Rappelons seulement le bonheur des nôtres à faire le tour des restaurants nationaux des pavillons de l’Expo 67. Il en va de même du côté des bières, des vins et des spiritueux. Les micro-brasseries et distilleries fleurissent partout sur le territoire de la Belle Province. Et ce n’est pas le merveilleux bouquin de Patrice Plante surnommé Monsieur cocktail qui le démentira. Tout sur les gins du Québec est une superbe invitation à découvrir ce qui se fait dans la Belle Province de ce côté-là. Entouré d’une cohorte de collaborateurs, nous avons tenez-vous bien 145 fiches de dégustation, 210 recettes de cocktails au gin (on est champion mixologue ou on ne l’est pas). Avec des photos révélatrices de Maëlla Lepage et Tania Lemieux. Et l’éditeur a su mettre la présentation à la hauteur du produit fini. Que du bonheur. Le temps est en ce moment à la morosité, pandémie n’aidant surtout pas. Mais quand on est en présence d’un tel album invitant à mille plaisirs, alors on a tout lieu d’espérer, un verre de gin à la main, of course!
Tout sur les fins du Québec Patrice Plante. Les éditions La Presse 398p. www.lapresse.ca
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Sixième volume sur la connaissance des animaux
A l’heure où s’ouvre sous peu la COP 26 à Glascow alors que les dirigeants du monde essaieront de voir comment conjuguer la préservation de l’état de la planète, on devrait tous leur remettre le volume 6 de la collection Tout connaître consacré aux Animaux chez l’éditeur Broquet. Il a peut-être été élaboré pour la jeunesse, mais c’est tout le monde qui peut tirer profit de la connaissance de ce qui grouille partout sur la biosphère. C’est un outil pour que cesse la déprédation du monde. Que de beaux animaux dont on fait ici connaissance. Nous avons été particulièrement éblouis, par ce qui vit dans les abysses des fonds marins. Des poissons étranges avec des facultés d’adaptation renversantes. Un beau cadeau à offrir aux Fêtes qui s’en viennent pour ceux et celles qui aiment la nature et les êtres qui la peuplent.
Animaux Vol. 6 coll. Tout connaître. Michael Leach et Meriel Lland. Broquet 126p. www.broquet.qc.ca
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Ô soleil, soleil
Avec les assouplissements décrétés par nos gouvernements touchant aux voyages à l’étranger, même si se déplacer peut-être éreintant, il n’en demeure pas moins, que fidèles à leurs habitudes, bien des snowbirds voudront se faire chauffer la couenne sous les puissants rayons du soleil du Sud. Voici deux guides chez Ulysse qui peuvent orienter le choix de votre destination: Cancun et la riviera maya et Fabuleuses Caraïbes. Avant même d’ouvrir ces deux bouquins, on s’imagine les deux pieds enfouis dans le sable chaud tout blanc. Pour ce qui est du premier guide, on a établi vingt palmarès selon leur terme et huit itinéraires pour ceux qui ne parviennent pas à se décider. Outre de bonnes adresses où loger et faire bombance, on consacre de nombreux espaces à des occupations de loisirs. Et ce ne sont pas les suggestions qui manquent pour nous empêcher de trop lézarder et d’attraper un méchant coup de soleil. Et puis Cancun pour ne nommer que celle-là, jouit de l’estime de bien des québécois. Le guide se présente en format de poche.
Pour ce qui est des Caraïbes, on a tout un éventail de pays à sa disposition: Guadeloupe, La Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Jamaïque, Puerto Rico, Bahamas et Arruba, la Barbade, Sainte-Lucie, Cuba et on en passe. La liste est très longue. Contrairement au guide précédent qui fourmille de bonnes adresses, ici on ne fait que survoler sur l’essentiel. D’autres guides Ulysse s’attachent plus spécifiquement à chacun de ces pays qui fouillent plus les opportunités. Disons que dans le cas qui nous occupe, c’est un panorama pour nous aider à fixer l’endroit qui aura notre faveur de vacancier.
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En format poche aux PUL, sur le confinement et la citoyenneté responsable
Le confinement lié à la pandémie a déjà généré son lot de livres qui abordent ce tournant du monde sous bien des aspects. Louis-André Richard est professeur à l’Université Laval. Il a donné trois cours justement sur le thème “La philosophie et les vertus du confinement”. Ensuite est venu cette petite plaquette La boussole du confiné ou l’essayiste puise dans des textes philosophiques du passé, matière à puiser des enseignements pour essayer de donner un sens à ce qui se passe présentement et qui affecte tant de gens et dont les dégâts, bien au-delà du virus lui-même auront des conséquences inimaginables dans le temps. Il est intéressant de voir à quel matériau l’auteur s’est référé pour alimenter la réflexion. A lire sans faute.
Et pour demeurer dans le registre des analyses à faire sur cette satané pandémie qui n’en finit plus et des concepts aussi étriqués que la “nouvelle normalité” nous signalons ce petit essai du professeur de science politiques à l’Université Nazarbayev au Kazakhstan qui fouille les racines culturelles de la crise de l’autorité en temps de pandémie La citoyenneté responsable. Et ce n’est pas la première fois qu’il s’intéresse à la Covid-19 et ses effets car il nous a donné précédemment un autre essai “Pandémie: une esquisse politique et philosophique du monde d’après”.
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Des méthodologies créatives pour l’ethnographie
Un groupe de recherche sous la direction de Denielle Elliott et Dara Culhane lance Réinventer l’ethnographie. Comme le sujet comporte un léger soupçon d’hermétisme, nous reproduisons le libellé de l’intention des auteurs afin de ne pas dénaturer le message. “Cet ouvrage s’appuie sur l’émergence de l’ethnographie sensorielle dans l’anthropologie socioculturelle contemporaine pour introduire l’idée d’une autre ethnographie : une approche imaginative et créative de l’enquête anthropologique qui est à la fois collaborative, ouverte, incarnée, affective et expérimentale. Les autrices abordent l’ethnographie comme une méthodologie qui, dans l’espoir de recenser différents types de connaissances et d’expériences, couvre l’intégralité du processus ethnographique, de l’engagement total dans l’expérience jusqu’à l’analyse de la représentation et la communication des résultats.”
Nous faisons remarquer un passage très d’actualité qui touche à cette tendance, qui consiste à rappeler que tel ou tel territoire porte l’empreinte d’un peuple autochtone jadis maître des lieux. territoire donc non cédé et dont il est question dans cet essai.
Réinventer l’ethnographie Collectif. Les Presses de l’Université Laval 179p. www.pulval.com
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Un roman puissant sur le harcèlement scolaire
Le Québec a été un pionnier dans la lutte contre l’intimidation en milieu scolaire grâce à Jasmin Roy, un homosexuel qui a connu les affres des corridors et des cours d’école et qui a mis des années, même à l’âge adulte pour s’en remettre. Il a créé une fondation pour laquelle il organise des visites de sensibilisation en classe. Et sa lutte cible toutes les formes de harcèlement scolaire et pas seulement liées à l’orientation sexuelle. L’humain dont Freud avait décelé la violence innée, se permet même de rire des handicapés. Jasmin Roy a écrit et s’est adjoint une alliée de taille en la personne de Sophie Desmarais, riche héritière d’un multi milliardaire canadien qui a connu à sa façon l’intimidation dans un chic pensionnat en suisse. Ce long préambule pour vous signaler impérativement l’arrivée d’un roman de Gilles Paris ayant pour titre Un baiser qui palpite là, comme une petite bête et dont le sujet est la réaction de jeunes lycéens au suicide d’une élève du lycée qu’ils fréquentent et qui s’est donnée la mort par pendaison à la suite de harcements qui n’avaient de cesse. L’écrivain qui ici tutoie l’excellence, a privilégié la réaction de l’entourage. L’aveuglement en milieu pédagogique est effarant. Il donne la parole à ces adolescents souvent mal dans leur peau, et ça il le décrit très bien. Un de ceux-là qui va affirmer qu’il préfère la drogue plus que tout, car il a le sentiment de se sentir plus fort. C’est bien que le romancier ait choisi d’exprimer ce mal, car en littérature on n’a abordé que rarement la chose, le roman modèle du genre étant Les désarrois de l’élève Törless de Robert Musil publié en 1906. L’intimidation à l’école est un véritable fléau. Seulement qu’au Québec un élève sur trois en fait l’objet. Un de co éditeurs ici même à Culturehebdo en a été victime atrocement et cela a hypothéqué son existence à jamais. Et nous avons chez nous le plus haut taux de suicide au monde chez les jeunes, et pour beaucoup pour cette raison. Le duo Roy-Desmarais a été invité en France où on commence à peine à prendre la mesure de la problématique. Lisez ce roman de Gilles Paris qui a valeur de documentaire.
Un baiser qui palpite là, comme une petite bête Gilles Paris. Gallimard 213p.
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Un de ceux qui ont changé la face du monde, Jeff Bezos
Steve Jobs, en créant le téléphone intelligent et ses autres produits, prétendait, et l’avenir lui a donné raison, qu’il allait changer le monde à jamais. Jeff Bezos a un ego moins prononcé que le prédécesseur, mais lui aussi peut avancer qu’il a changé le visage de la planète, du moins au niveau du commerce mondial en créant Amazon et qui en a fait un des quatre au top ten des multimilliardaires et de ce fait un des hommes les plus riches du monde. Visionnaire pour les uns, exploiteur pour d’autres, qui est cet homme et quel a été son parcours. Pour le savoir, voici une biographie étoffée du personnage hors norme par Brad Stone, rédacteur en chef du volet technologique chez Bloomberg News. De trader à Wall Street, Bezos a pris le pari risqué de lâcher son job hyper payant pour se lancer dans l’entrepreneuriat avec une librairie en ligne. On était en 1994. Plus modeste que ça...Et il y a eu des ratés, même plus tard où Amazon perdait des sommes astronomiques. Son génie a été de rassurer ses investisseurs et de prendre patience. Souvent il a été au bord du dépôt de bilan. Mais, et vous le verrez à la lecture, il a une force de caractère incroyable. Et avec le temps, lui qui s’est récemment retiré de l’entreprise, a connu une grande évolution personnelle. Bien que toujours farouchement anti-syndicaliste, il a reconnu qu’il était temps de payer le personnel adéquatement et a haussé le taux horaire jusqu’à 21 dollars l’heure. Le biographe nous fait voir les diverses diversifications que prendra Amazon en cours de route. C’est le meilleur portrait de ce “mogul” comme on aime qualifier les potentats aux États-Unis.
Jeff Bezos Brad Stone. Talent Éditions 524p.
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Tome 13 des Mythics
Au coin de la BD il nous faut vous signaler l’arrivée du 13ème tome “La paresse” des Mythics ces six gars et filles qui se sont donné un mandat ambitieux, à savoir sauver le monde. Et comme ils sont des descendants directs de la mythologie, ils disposent chacun de pouvoirs dont ils se servent sciemment pour vaincre l’adversité. Le trio de créateurs de cette série, Patrick Sobral, Patricia Lyfoung et Philippe Ogaki vont trouver le moyen encore une fois de capter l’attention des jeunes et moins jeunes têtes. Et les filles en particulier apprécieront la représentation de filles fortes dans l’équipe. Elles sont à égalité avec leurs congénères, les surpassant parfois. Et si vous trouvez votre plaisir trop court, consolez-vous, le 14ème tome débarque en novembre qui vient. Delcourt
Les Mythics Tome 13 La paresse. Patrick Sobral, Patricia Lyfoung, Philippe Ogaki. Delcourt.
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Le coin santé physique et psychique (1)
L’Abbé Pierre a dit un jour que la pire chose à souhaiter à quelqu’un est la célébrité. Car elle comporte son cortège de malheurs. Dont le fameux syndrome de l’imposteur. Et pourtant, combien cherchent la reconnaissance sous forme de prix, médailles, hommages et quoi encore. Le socio-anthropologue Jocelyn Lachance s’est penché sur la question, ce qui nous vaut un bel essai sur un sujet étonnamment peu exploité, Les tentatives de reconnaissance aux Presses de l’Université Laval. Tout ici à une corrélation avec la notion de confiance en soi. C’est la raison pour laquelle un chapitre est particulièrement consacré à l’enfance. Car l’éducation reçue est la pierre d’assise de tout ce qui viendra après.
C’est avec tristesse que nous avons appris il y a peu, le décès de Normand Cazelais homme à tout faire dans le monde du livre et qui nous avait gratifié avant de mourir d’Un pays de rivières aux éditions La Presse et dont nous avions salué la grande qualité de cet ouvrage d’érudition sur nos cours d’eau. Et nous avions eu par le passé tant d’occasions d’encenser le fruit de son travail, toujours placé sous les auspices de la rigueur intellectuelle. C’est un grand de l’esprit que nous venons de perdre. Eh bien il n’avait pas dit son dernier mot, car de manière posthume paraît son véritable dernier opus L’aide médicale à mourir une question vitale aux éditions XYZ. Il a trouvé le temps malgré sa santé chancelante de nous faire partager son point de vue et ceux d’autres en ce qui concerne le choix de terminer son passage terrestre. Car là est la question, si nous n’avons pas demandé à naître, au moins de nous laisser l’opportunité d’en choisir la fin. Dans cette petite plaquette mais dense par le contenu, Cazelais fait tout le tour du sujet avec maintes citations. C’est un ouvrage fondateur sur la question qui nous interpelle à un moment ou un autre de notre vie.
Le cancer, ce crabe comme on le surnomme, n’est jamais le bienvenu dans nos vies. Mais quand il frappe à notre porte, comment réagir. La journaliste de La Presse Marie-Ève Morasse se bat contre lui depuis trois ans. Elle a senti le besoin de faire partager tout ce qui lui passe par la tête depuis tout ce temps. Et elle n’a pas choisi de faire cavalier seul. C’est un témoignage à deux qui est rendu dans La récidive du Dr. Ari Meguerditchian son oncologue traitant. Parce qu’ils font route ensemble, un peu comme un prisonnier et son gardien de prison, ils vivent dans le même univers. Ce qui est bien dans cet espèce de journal de la victime, c’est que tout est bien narré, depuis les premières suspicions jusqu’au verdict et qu’est-ce qu’on fait ensuite. Vous dire que cet exercice de style est d’une grande utilité pour les personnes déjà aux prises tout comme ceux et celles qui anticipent le pire.
Chez l’éditeur Alisio de David Brooks nous avons La deuxième montagne. Nous sommes redevables à cet auteur d’avoir inventé le mot bobo pour désigner cette classe de bourgeois bohème qui nous fait souvent tant horreur pour l’immense déficit d’altérité qui les caractérisent. Il savait de quoi ça retourne, car il en était un lui-même qui faisait de sa carrière l’alpha et l’oméga de tout, reléguant les autres au second plan. Conséquence, il devra subir un divorce douloureux après vingt-sept années de mariage. C’est là qu’il a pris le temps de s’arrêter et de se regarder vivre. Il en a conçu le concept de la deuxième montagne. La première étant de s’occuper de soi dans le bon sens du terme, alors que la seconde montagne c’est la qualité du temps à accorder aux autres. Il faut que les deux plateaux de cette balance soient en équilibre pour aspirer à une vie accomplie. Un peu comme pour tous les ouvrages de croissance personnelle à l’américaine, il ne se perd pas en de brumeuses théories, mais il illustre son propos à travers des cas concrets de la vie quotidienne, rapport à l’emploi, l’achat d’une maison et quoi encore. C’est pétri de bon sens. Ce livre fait figure de garde-fou dans ce monde dingue comme jamais.
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Le coin santé physique et psychique (2)
Avec les mesures sanitaires mises en place pour contrer la pandémie de la Covid-19, s’est développé d’autres maux qui, cumulés en diront long sur le mal qui sera pire que le remède. Et entre autres dommages collatéraux, la hausse de la consommation d’alcool. Un fléau même en temps normal, mais qui a pris des proportions inquiétantes. Les débits d’alcool en période de confinement sévère ont été littéralement pris d’assaut. Bref, tout ceci pour vous informer de la sortie de Comment consommer avec sobriété de Valérie Guillard. Et contrairement à ce que peut laisser croire le titre, il ne s’agit pas ici de la sobriété liée si souvent automatiquement à la consommation alcoolisée. Il s’agit de la sobriété dans son acception la plus large. Ce peut-être comme la sobriété au vu de la consommation. Et encore là, parmi les effets néfastes des mesures sanitaires, on a vu que le confinement a amené à une surconsommation qui a fait la joie d’Amazon qui a engrangé des milliards additionnels. Donc c’est un survol de comment doit être compris et assimilé la question de la sobriété dans notre quotidien. En somme, c’est une variation sur la simplicité volontaire. C’est aux éditions deboeck.
Avis aux esprits chagrins qui affirment qu’il y a trop de livres et que tout a été dit. Martine Pratte leur oppose un sérieux démenti avec son récit Enfant actrice, parents toxiques. Elle a été à un moment donné la comédienne la plus jeune inscrite au bottin de l’Union des artistes. Elle a eu moult contrats de toutes sortes dépendant de son niveau d’âge. Puis les contrats se faisant attendre, elle a décroché et s’est orientée autrement. Là où elle apporte de l’eau moulin dans la littérature psychologique, c’est comment vivent ces enfants confrontés à un certain vedettariat et les rapports avec leurs parents, surtout s’ils s’avèrent que ceux-ci ont des rapports empoisonnés avec leur progéniture. Elle a été obligée d’aller en thérapie pour se délivrer de ses démons et a reçu l’aide souhaitée. C’est un domaine qui a été très peu exploré en psychologie. L’auteure a tout mis dans ces pages où elle ne fait mystère de rien. Tout est dit, dans le genre coup de poing. C’est aux éditions Pratico. A mettre sur le dessus de votre prochain achat de livres. Surtout si vous aimez le genre cas vécu.
Bruce Lee n’a pas été que le formidable maître des arts martiaux dont les chorégraphies acrobatiques ont fait le bonheur des cinéphiles. Il a été aussi théoricien de sagesse. Et crédible. D’autant que la tragédie dont a fait l’acteur Alec Baldwin sur un plateau de cinéma, tuant accidentellement une directrice photo nous a rappelé que le propre fils de Lee a perdu la vie dans des circonstances similaires. On a raison d’écouter dans ce contexte le propos d’un homme qui a du vécu. Et on édite à cet effet La puissance du dragon chez l’éditeur Budo, dans lequel le karatéka s’emploie à rappeler le potentiel du genre humain. C’est grâce à John Littler que nous devons cet ouvrage qui est un collage d’écrits de Bruce Lee. Pour en arriver à son niveau, il a fallu à Lee un entraînement rigoureux. Outre des enseignements de postures mentales on a bien entendu des exercices qui sont illustrés. Le but de cette démarche est que le lecteur en quête de bonne forme trouve de quoi le guider.
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La 5G et nos existence sous contrôle
Quel hasard. L’autre semaine, un de nos collègues tombait sur une archive de 1995 mise en ligne sur la plateforme Tik Tok dans laquelle on pouvait voir un docteur qui prédisait déjà, hallucinant, que l’on allait créer une pandémie dans un premier temps, avec des variants, puis des vaccins et enfin le contrôle de nous tous, faisant de nous des zombies. Et là, voici que le sociologue Denis Bourgeois se fait sonneur d’alerte avec l’implantation des réseaux 5G auxquels nos gouvernements tiennent tant, avec l’objectif non avoué de nous placer sous contrôle. Voilà l’essentiel du sujet de son essai Le monde de la 5G: la démocratie en péril. Il y en a plus d’un qui le traiteront sans hésiter de complotiste. Mais ils se heurtent ici à un chercheur du plus grand sérieux, qui fait la démonstration noir sur blanc que nos dirigeants n’ont jamais eu de scrupules à nous avoir sous leur coupe. A lire pour ne pas dire ensuite “si j’avais su”.
Le monde de la 5G: la démocratie en péril Denis Bourgeois. Éditions Yves Michel 249p. www.yvesmichel.org
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Les monarques bibliques récupérés par l’art
C’est une petite plaquette cosignée par Guy Bonneau, Angelo Cardita et Beat Föllmi qui jettent des regards sur la manière dont l’art a été transposé au théâtre, dans la musique et dans la liturgie. La royauté biblique s’attarde sur un exemple plus fouillé, celui de la figure de Salomon mis en comparaison avec celle de George II d’Angleterre dans l’oratorio Salomon de Haendel. Et ces amalgames nous conduisent jusqu’à Tête d’or, la pièce de théâtre de Claudel. Et heureusement qu’ils n’ont pas englobé le cinéma sinon nous aurions eu droit à un petit pavé, tant le septième art a fait son beurre avec d’illustres rois et reines issus de la Bible. Cet essai introductif à un vaste thème nous donne irrémédiablement le goût de revoir ces monarques qui ont marqué l’Ancien Testament.
La royauté biblique Regards sur l’utilisation du thème dans la musique, la liturgie et le théâtre. Guy Bonneau, Angelo Cardita et Beat Föllmi. Presses de l’Université Laval 95p. www.pulaval.com
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Un voyage en Indonésie hors les cartes postales
Journaliste au Monde, Bruno Philip est un grand voyageur devant l’éternel. Et un goût marqué pour les pays du Sud-Est asiatique. et de l’Asie même dans sa globalité. Il a vécu dans pas mal de lieux aux noms exotiques: Katmandou, New Delhi, Pékin et Bangkok. Ses périples il ne les accomplit pas Guide Michelin en main. Au contraire, il va au coeur des gens. Car ce sont eux qui confèrent l’âme d’un peuple, Pour son dernier livre il a choisi de raconter ses pérégrinations en Indonésie. Ça donne L’archipel des ombres. Il a voulu voir le plus d’îles possibles de ce pays qui est un vaste archipel. Il va faire des rencontre étonnantes ou témoin de scènes singulières comme cette séance d’exorcisme d’une femme devenue folle à la suite du viol collectif de sa fille, ou de la manière dont, selon un certain rituel on tire le catafalque d’un côté ou de l’autre pour en marquer la direction finale. En plus, que c’est servi par un grand talent de conteur.
L’archipel des ombres Bruno Philip. Équateurs 154p. www.editionsdesequateurs.fr |
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Une romance sur fond de transexualité
Il y a quelques années, un observateur du monde LGBT prédisait que l’homosexualité n’allait plus attirer l’attention du collectif, car c’était les trans qui allaient prendre les devants de la scène. Il ne s’était pas trompé. Car la transexualité, plus que tout, chamboule les codes sociaux et remet en question la définition du genre sexuel. Qu’est-ce qu’un homme ? Qu’est-ce qu’une femme ? Voilà les questions. Et le monde des arts est entré dans la danse en exploitant ce thème chargé de mille curiosités, comme ce Stay Gold de Tobly McSmith et son sujet inusité. C’est une fille devenue garçon et répondant au prénom de Pony, qui va en pincer pour une pom pom girl de collège. Mais comment faire son “coming out” à la Georgia de son coeur ? Doit-on être honnête ou falsifier la réalité ? Vous voyez là un matériau fort intéressant avec une romance d’un genre totalement inédit.
Stay Gold Tobly McSmith. PKJ 431p. www.pocketjeunesse.fr |
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Dans une maternité irlandaise durant la grippe espagnole
Dans le roman précédent recensé ,“Stay Gold” de Tobby McSmith, l’écrivain reprenait à sa façon une histoire fondée sur la transexualaité d’un des protagonistes, sujet à la mode. Il en va de même pour un autre sujet récurrent dans l’actualité, la pandémie de la Covid-19. Qui a sans doute inspiré l’auteure canadienne d’origine irlandaise Emma Donoghue. Qui dans Le pavillon des combattants nous transporte dans la maternité d’un établissement hospitalier irlandais en 1918 en plein coeur de la fameuse et dévastatrice grippe espagnole, autrement plus mortelle que ce que l’on vit présentement. Aucune comparaison. Nous faisons connaissance avec Julia, une infirmière, qui vient au secours de femmes enceintes menacées par le foudroyant virus. En plus qu’elle manque de tout. Il y a des ressemblances avec notre époque concernant le bordel de la gestion de nos hôpitaux. Elle va tenter de faire des miracles. Une belle figure de femme ayant l’altruisme au bout des ongles. L’auteure qui en est à son sixième roman, maîtrise parfaitement son sujet.
Le pavillon des combattantes Emma Donoghue. Les Presses de la Cité 359p. www.pressesdelacite.com
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Un thriller géopolitique canadien de grande ampleur
L’affaire SNC-Lavalin a occupé le devant de la scène politique et judiciaire pendant un très long moment. Suffisamment pour ébranler la gouvernance du cabinet du premier ministre canadien Justin Trudeau. L’accusation principale tenait sur le fond, à des versements de pots-de-vin pour arracher notamment des contrats en Libye. En réalité, les pratiques de notre fleuron québécois en ingénierie ne différaient pas tellement des pratiques utilisées par les firmes américaines. Comment imaginer décrocher des contrats importants en infrastructures dans ces pays où le bakchich est la condition sine qua non pour faire des affaires. Au Canada on a jeté des hauts cris puritains. Mais le mal était fait, et ça été le point de départ d’une sage qui s’est conclue dans un premier temps par une amende de 280 millions de dollars et la sainte paix au PDG Jacques Lamarre qui s’en est tiré blanc comme neige. Le journaliste de La Presse Vincent Larouche revient sur ce grand thriller géopolitique où fond voit comment les paradis fiscaux ont joué un rôle essentiel comme paravents à toutes ces malversations financières.
La sage SNC-Lavalin Vincent Larouche. Éditions La Presse 240p. www.editionslapresse.ca |
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Notre inconfortable rapport avec l’apprentissage de l’anglais
Au Québec, notre rapport avec la langue anglaise s’est fait en montagnes russes. L’anglais qui avait été vu comme la communication du dominant a traversé les siècles pour devenir une langue d’ouverture, mieux la langue du “cash”. Mais ce rapport amour-haine est étonnant. Virginie Hébert signe un essai qu’il faut lire impérativement si on veut parler intelligemment de notre lien avec la langue de Shakespeare. L’anglais en débat au Québec nous apprend qu’en 1848, le Québec était traversé par un courant d’anglomanie qui avait effaré un journaliste témoin de cette période. Qui déplorait que bien que la majorité du Québec était francophone, que tout s’affichait en anglais dans les commerces. Qu’est-ce qu’on en apprend sur nos comportements souvent incohérents. En même temps, l’auteure souligne à quel point l’enseignement de l’anglais langue seconde est déterminant pour notre avenir collectif dans la Belle Province.
L’anglais en débat au Québec Mythes et cadrages, Presses de l’Université Laval 202p. www.pulaval.com
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Fin de la trilogie de Mehdi Charef
Si vous ne le connaissez pas encore, Mehdi Charef est celui qui a fait sa marque dans la littérature francophone avec son célèbre “Thé au harem d’Archi Ahmed”, transposé au grand écran par Costa-Gavras avec un César à la clé. Il avait entrepris une trilogie sur la vie de sa famille exilée. Après avoir vécu dans d’infâmes bidonvilles, voici que le clan Charef a réussi à dégoter un espace suffisant et salubre dans un HLM. C’est presque une conquête sociale. Et lui Mehdi dans La cité de mon père va être manoeuvre, mieux encore, outilleur, dans une fabrique de traitement du bois. C’est déjà un échelon dans l’échelle sociale. Tout ceci est bien raconté, son cadre de vie, tout comme son époque, les seventies, avec les cheveux longs pour un adolescent. Bref, une épopée sociale qui revit sous nos cieux. Il décrit bien la vie dans les banlieues tout un Pagnol la Provence. On trouve beaucoup d’humanité dans ces pages et un regard sur les valeurs essentielles à l’existence.
La cité de mon père Mehdi Charef. Éditions Hors d’atteinte 141p. www.horsdatteinte.org |
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Une chienne de vie
Même si Chienne de Marie-Pier Lafontaine est parue en 2019 on se devait de faire un sacré rattrapage pour signaler la présence de cet opuscule, limité en nombre de pages mais intense. Dans la collection Autofiction chez Héliotrope, l’auteure décrit un tyranneau de père qui s’est autorisé tous les droits sur ses filles, d’en abuser sexuellement même, comme bon lui plaît. Pour lui, une fille n’est jamais moins qu’une pute en devenir, fusse t-elle son enfant. Ici on est loin d’un jardin de roses. Nous devions faire écho à ce premier roman car récemment la DPJ se disait submergée de milliers de dossiers non traités. On peut imaginer qu’il se passe dans bien des familles des choses horribles telles que décrites dans ces pages. Cet exercice a valeur de documentaire.
Chienne Marie-Pier Lafontaine. Héliotrope 107p. www.editionsheliotrope.com |
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Variations fascinées sur le thème du feu
Quel malheureux a dit un jour qu’il y avait trop de livres ? On ne dira certainement pas celà apr`es avoir terminé Pompières et pyromanes de Martine Delvaux qui est une féministe éclairée, fascinée par le feu depuis qu’elle est haute comme ça. Elle nous partage cette curiosité infinie pour cet élément de vie et de destruction dans des chapitres qui vont de la politique de la terre brûlée pratiquée par les biélorusses désireux de stopper l’avancée des troupes hitlériennes jusqu’à Thelma et Louise, ces femmes si singulières du film culte du même nom. Elle nous fait découvrir ce qui l’attire dans ces feux divers. Et puis comme c’est une romancière accomplie, les mots pour le dire viennent aisément pour reprendre la sentence bien connue de Boileau. Le feu comme pouvoir de sidération sur les humains, voilà comment il faut résumer sa démarche.
Pompières et pyromanes Martine Delvaux. Héliotrope 181p. www.editionsheliotrope.com
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Sur la naissance du mal de vivre
Quand on pense que notre cher ministère de l’éducation se demande pourquoi les ados décrochent tant du système scolaire. Ont-ils songé d’une part à quel niveau d’ennui se distille la connaissance ? Ensuite sur la provenance familiale de la clientèle étudiante. Pas besoin de lire d’hermétiques traités de pédagogie pour connaître l’origine des problèmes des jeunes qui finissent par être séduits par la criminalité. Il suffit de lire ce court roman de Sandrine Sévigny qui a pour titre Il y a toujours une raison à tout. Elle décrit le vécu, entre autres de deux gars Félix et Xavier et leurs niveaux de rapports avec les filles. C’est une petite sociologie à la québécoise qui décrypte bien le malaise de ces êtres dont la société ne s’occupe pas vraiment. A se demander si le Québec aime ses enfants. On n’a qu’à voir le cri d’alarme de la DPJ avec tant des milliers de dossiers en attente. Il y a risque qu’ils deviennent comme les personnages de ce roman très fort. Les “penseux” qui gravitent au Ministère de l’éducation devraient impérativement parcourir ce livre qui vaut bien des analyses sociologiques.
Il y a toujours une raison à tout Sandrine Sévigny. Hashtag 136p. www.editionshashtag.com
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Réflexions sur la couleur de peau
.A l’heure où le thème du racisme est récurrent dans l’actualité et aussi le fameux concept du vivre ensemble, il y a une lecture à faire et c’est ce récit de la torontoise Tessa McWatt originaire de par sa famille du Guyana, colonie britannique à ne pas confondre avec la Guyane française. Anatomie de ma honte est un assemblage de réflexions sur ce que révèle la couleur de la peau. Par exemple en classe primaire, l’ouvrage débute par une de ses enseignantes qui interpelle la classe, demandant aux élèves ce que signifie le mot nègre. Ensuite de l’importance du niveau de coloration en noir de l’épiderme. Plus loin dans ces pages, elle nous apprend que selon le degré de luminosité extérieure, sa propre peau passera d’une carnation plus pâle à plus foncée. C’est sans le savoir une merveilleuse pédagogue quand elle nous apprend aussi que les premiers anatomistes en médecine, n’accordaient aucune considération à la peau en tant que telle. Vous avez aussi des passages sur la colonisation de la Guyana, du génocide contre la nation Arawak. Avec mille considérations qui sont autant d’exhortations à accueillir “l’autre”. Un livre qui devrait se retrouver au programme scolaire, tant il appelle à l’universalité.
Anatomie de ma honte Tessa McWatt. Mémoire d’encrier 281p.
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Le roman qui a été adapté au cinoche pour le film Eiffel
Au journal télévisé de France 2 on nous a montré le minuscule décor à partir duquel on a élaboré le tournage du film Eiffel décrivant tout ce qui a précédé la construction du monument le plus visité en France et dans le monde. Et c’est l’acteur Romain Duris à qui est dévolu d’incarner le rôle de Gustave Eiffel. On rappellera que l’édifice si symbolique de la Ville Lumière a été imaginé en prévision de l’Exposition universelle de 1889. Et le résultat final n’a pas été du goût de tout le monde. Le film de Martin Bourboulon est basé sur le roman de Nicolas d’Estienne d’Orves qui couche sur papier l’état d’esprit qui fut celui du créateur de ce monstre d’acier haut de 300 mètres et aussi de sa vie amoureuse. Ceux qui s’intéressent au sujet peuvent lire l’ouvrage avant de voir la production cinématographique ou bien après coup. Sans dire que c’est un film événement, il n’en reste pas moins que c’est une histoire captivante tout comme l’est le roman vrai d’Eiffel.
Eiffel Nicolas d’Estienne d’Orves. Michel Lafon 249p. www.michel-lafon.com
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Sur les enfants de Daesh, pauvres rapatriés en France
Si vous ne le saviez pas encore, la guerre c’est très laid. Pas seulement pour les morts que cela occasionnent, mais aussi pour des dégâts corollaires de nature psychologique. C’est le cas de ces enfants de femmes fanatisées par l’idéologie de Daesh et qui se sont exilés de France pour venir en Syrie. Et quand ce fut la débâcle pour ces terroristes, ces familles françaises ont été parquées dans des camps, dans des conditions indignes de l’humanité. Et aussi le sort non mérité pour ces enfants qui ont été obligés de suivre leurs parents dans ce délire islamiste. Jean-Christophe Damaisin d’Arès bardé de diplômes autant en psychologie qu’en économie de guerre et de défense, s’est penché sur cette situation humanitaire où des petits bouts d’choux font les frais de cette guerre. Comment les français ont très mal accueilli l’idée de reprendre ces compatriotes qui avaient changé de camp pour le pire et contre la France. Les enfants perdus du califat est une autre page peu glorieuse de l’aventure humaine.
Les enfants perdus du califat Jean-Christophe Damaisin d’Arès. Éditions JPO 131p. www.editions-jpo.com
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Deux grandes magistrates à la Cour suprême du Canada
C’est une avocate professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa Constance Backhouse qui a entrepris de rendre hommage aux deux premières femmes dans l’histoire à siéger à la Cour suprême du Canada, Bertha Wilson et Claire L’Heureux-Dubé. De magnifiques portraits de deux juristes aux tempéraments divers, l’une francophone, l’autre anglophone, qui ont eu en commun à faire face à une certaine mentalité machiste existante au plus haut tribunal du pays. C’aurait pu être de plates biographies de nature corporative, susceptible d’intéresser que des gens du milieu. Au contraire, on voit que ces femmes ont joué un rôle majeur pour l’avancement de la société. Il faut se souvenir que ce tribunal à la prééminence au-delà du gouvernement fédéral et renverser des lois votées par ce dernier. L’auteure a vraiment eu accès à des sources privilégiées pour connaître les coulisses de certaines décisions, notamment leur nomination. Ce pourrait même être à la limite, un beau film à faire, sinon un documentaire.
Deux grandes dames Bertha Wilson et Claire L’Heureux-Dubé à la Cour suprême du Canada Constance Backhouse. Les Presses de l’Université d’Ottawa 245p. www.pressesuOttawa.ca
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Pour devenir incollable sur James Bond
Alors que sort sur les écrans le dernier James Bond mettant en vedette Daniel Craig, dont il a annoncé que ce serait pour lui le dernier, paraît en librairie Bond la légende en 25 films de Guillaume Evin en réédition revue et augmentée par ce spécialiste incontesté du célèbre espion de sa Majesté. Nous avions il y a quelques années un proche de notre rédaction qui était un fan fini des films de Bond, qui savait tout sur le personnage et le contexte des films. Il est aujourd’hui décédé. Qu’est-ce qu’il aurait aimé revoir ses notions, quitte même à faire des découvertes, car Evin a potassé la chose de toutes les façons et nous offre un ouvrage rempli de moults anecdotes. Même si vous n’êtes pas a priori entiché de ce genre de films, il y a quand même des encadrés avec des informations stupéfiantes. Comme de savoir que le grand Alfred Hitchcock refusa d’en tourner un. La typographie dynamique agrémente la lecture.
Bond la légende en 25 films Guillaume Evin. Hugo Doc 222p. www.hugoetcie.fr
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Le bondage par un disciple français de la pratique
Philippe Boxis nous avait déjà donné en livre grand format son Shibari l’atelier de cordes dont il présente cette fois une version presque de poche avec comme sous-titre cette fois “bases et suspensions”. Le shibari est le nom japonais du bondage, qui entre dans la catégorie des fantasmes liés aux activités sadomasochistes. Ici, nulle question d’infliger des douleurs, l’idée étant d’immobiliser sa “proie” à l’aide de cordages. Le plaisir pour le maître, étant de multiplier les postures. On saluera au passage la jeune femme qui a servi de modèle à Maître Boxis, car il faut être doté de patience pour connaître la conclusion du dominant avec ses attaches. L’auteur et guide vit un double plaisir, celui qu’il voue à cet érotisme qu’il a connu à cinquante ans et celui de la photographie. Vous avez là vingt leçons en tout et pour tout.
Shibari Philippe Boxis. Tabou 222p. www.tabou-editions.com
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Au-delà de l’altruisme
Certaines personnes, hélas trop rares jusqu’à un certain point, vont se quitter elles-mêmes pour porter secours à d’autres, y laissant souvent au bout du parcours un peu beaucoup d’eux-mêmes. C’est ce qui arrive au personnage d’Anna, soeur de Marco, ce dernier décédé et atteint durant sa vie de schizophrénie. Comment se reconstruire quand on a perdu énormément en termes d’affection donnée. Voilà la toile de fond du premier roman de Bianca Miotto. Il y a toujours quelque chose d’émouvant de voir quelqu’un entrer en littérature et faire son noviciat. Vanille, citron et basilic est une histoire bien racontée qui fait la démonstration, hors de tout doute, que l’écrivaine en herbe cultive une passion pour la lecture. On le sait car c’est mentionné en quatrième de couverture. Mais ce ne le serait pas qu’on le voit par la qualité du style. C’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en lisant qu’on devient écrivain, et non pas de se farcir trois années d’université en études littéraires. On l’a ou on ne l’a pas. Bianca, l’a. A suivre.
Vanille, citron et basilic Bianca Miotto. La Plume d’Or 144p.
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Urgence, les patrons doivent se réinventer
C’est quand même sidérant, si on regarde le Québec par exemple, de constater que malgré l’absence de main-d’oeuvre, le patronat ne montre aucune volonté de changement, s’en tenant encore à un idéal de salaire horaire avoisinant toujours le minimum, et hurlant aux loups à l’idée d’un 15$ de l’heure. Les jeunes ne s’y sont pas trompés, qui eux, ont changé et veulent de bonnes conditions et se présentent à l’embauche avec l’idée d’être des collaborateurs et non de simples numéros d’assurance sociale dans un budget. Avec pour conséquence qu’il y a un fort taux de roulement dans les entreprises. Ce préambule pour indiquer que les patrons et leaders d’organisations doivent au plus vite, changer leur fusil d’épaule et adhérer à un nouveau management qui ne se fasse plus à la verticale mais à l’horizontale, de proximité avec la base. C’est rien de moins que ce que propose la consultante Nathalie Delmas dans son manifeste Un leadership humain et performant ? Qui est un appel à un aggiornamento de tout ce qui se fait présentement. Son livre s’accompagne de cas vécus, un peu à la manière des traités du genre à l’américaine. Patrons, voici la lecture toute trouvée!
Un leadership humain et performant ? Nathalie Delmas. Mardaga 186p. www.editionsmardaga.com
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Deux romans qui valent le détour chez Mains libres
La maison d’édition Mains libres a du flair. On le constate à nouveau avec les deux titres qui paraissent. Le premier Skatepark de Madeleine Monette qui fut publié pour la première fois en 2015 sous le titre “Les rouleurs”. Qui met en scène une femme Arièle qui s’est découvert des talents vocaux pour l’art lyrique. Que l’on verra vivre au quotidien avec un garçon bien de son temps qui lui mange du temps et beaucoup de pensées, la plupart altruistes, mais dépassée par les événements. Et l’arrivée d’un amant en prime. En soi rien de spécial dans cette vie là qui nous rappelle Aragon quand il disait que c’est ainsi que les hommes vivent. Ce que l’on doit retenir c’est la présence constante en arrière fond de l’importance de la musique, que ce soit celle de l’opéra ou du rap. La musique serait-elle notre seule porte de sortie de ce monde de fous ? C’est une heureuse initiative de la maison d’édition de rééditer ce texte venant d’une écrivaine qui a gagné tous ses galons, membre de l’Académie des lettres du Québec, en lice pour bien des distinctions et lauréate du Grand Prix des lectrices de Elle Québec. Ce livre est une véritable classe de maître pour qui veut savoir ce que c’est que d’écrire avec brio.
Et que dire cette fois de L’origine du futur de Francis Catalano. Le communiqué de presse qui accompagne la sortie de ce bouquin a raison de le classer entre le roman et l’essai. L’auteur dans ces quelques pages, fait des aller-retours constants entre des faits remontant à la Nouvelle-France comme à des événements survenus plus tard dans la vie d’individus. C’est comme de créer des ponts entre ce qui fut et ce qui sera, d’où sans doute le sens à donner au titre retenu. C’est un livre qui respecte son lecteur car les références historiques ne peuvent que rendre ce dernier plus intelligent à sa sortie que lorsqu’il y est entré. Si l’auteur a fait sa marque pour beaucoup dans la poésie, il se tire superbement d’affaires dans la fiction.
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A la découverte d’une grande amie des lettres italiennes contemporaine
Sans gêne nous avouons que nous ne connaissions rien de Anita Pittoni (1901-1982) qui a été au départ une créatrice de mode, puis éditrice, animant dans cette fonction un cercle d’écrivains avec lesquels ils ont formé une sorte de cercle “bloomsburien.” C’est grâce à Simone Volpato qui tient une librairie ancienne à Trieste que l’on va découvrir une part du journal que dame Pittoni a élaboré au fil des ans, mais dont les feuilles se sont dispersées dans la nature. Jusqu’au jour où Mlle Volpato a trouvé par miracle dans une brocante de précieux fragments du fameux journal, celui de 1944-1945 que nous avons le plaisir de pouvoir lire dans la traduction faite par les Marie Périer et Valérie Barranger. A la fin du journal nous avons une excellente postface de Cristina Benussi qui situe l’écrivaine et son temps et des amalgames entre artisanat textile et écriture. Pour ce qui est de ce qu’on peut y lire, nous sommes bien loin des contingences du quotidien genre “aujourd’hui mal de tête, je m’efforce de me faire un café”. Nous sommes dans un certain haut de gamme, car ce journal était destiné à être lu, donc elle soigne les textes. On est loin du banal de tous les jours. On trouve de belles réflexions, allant de souvenirs de jeunesse, comme sa compétition avec les garçons, autant que des considérations sur la production de ses créations vestimentaires en temps de guerre. Mettez ce livre au-dessus de votre future liste d’achats.
Journal 1944-1945 Anita Pittoni. La baconnière 181p. www.editions-labaconniere.ch
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Centenaire du scoutisme en France
Nous le savons, l’oeuvre de Baden-Powell a essaimé partout dans le monde. Et l’an dernier marquait le centième anniversaire de l’arrivée de ce grand mouvement de la jeunesse en France. Il fallait bien un historien ferré sur le domaine pour mettre en valeur les hauts faits qui ont marqué toutes ces décennies. C’est à Christophe Carichon historien et professeur à l’Université de Brest qu’a échu ce beau mandat. Il dédie d’entrée de jeu son ouvrage à ses parents qui l’ont incité à entrer chez les louveteaux. Ils sont une quinzaine à s’être investi au départ dans l’implantation de ce système britannique d’intérêt pour les jeunes. Une figure domine un peu, celle du chanoine Antoine Louis Cornette, premier aumônier général à Paris. L’ouvrage démarre avec lui. C’est un pasteur bienveillant doté d’un charisme contre lequel toute résistance était vaine. Et ce qui sera remarquable c’est l’adhésion fulgurante des jeunes à l’appel qui leur a été lancé à rejoindre l’aventure scout en France. Comme ils sont nombreux dans le monde francophone à être passé par cette expérience de vie à nulle autre pareille, cette belle histoire a de grandes chances de trouver un vaste lectorat. Car le mérite de cette lecture c’est la rencontre de gens qui ont fait preuve d’un altruisme sans limite, pétris d’un grand idéal.
Grandes figures du scoutisme Christophe Carichon. Artège 354p. www.editionsartege.fr
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Comprendre les traités canadiens des autochtones
Personne aujourd’hui ne conteste la politique génocidaire entrepris par le gouvernement fédéral canadien à l’encontre des peuples autochtones. Et nous sommes particulièrement horrifiés du sort qui a été réservé aux enfants des premières nations, arrachés à leurs parents et martyrisés dans ces pensionnats où on voulait les christianiser de force et leur faire perdre toute identité, à commencer par leur langue. Nous avons beaucoup de choses à nous faire pardonner et cela a donné lieu à un mouvement de réconciliation, encouragé par l’actuel premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Dans nos établissements pédagogiques, on a entrepris des cours pour faire connaissance avec les traités qui ont été établis entre les autorités et les communautés autochtones à travers le pays. Un essai nous dit ce qu’il en est dans L’enseignement des traités en français un travail en collectif sous la direction de Lace Marie Brogden, Andrea Sterzuk et James Daschuk qui recense des initiatives réalisées dans les provinces afin que la jeunesse sache ce qui s’est passé dans le pays. Une véritable révision au sens positif du mot, afin que ne se reproduisent plus ces actes terrifiants et dans le respect de ces véritables peuples fondateurs.
L’enseignement des traités en français Collectif. Les Presses de l’Université Laval 277p. www.pulaval.com
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Soliloque d’une allemande obnubilée par Hitler et le désir d’un sexe juif
Vous aimez les livres qui vous bousculent ? En voici un de première Jewish cock dont le titre est à lui seul un programme. Il est signé Katharina Volckmer une londonienne d’origine allemande. Le personnage central de ce roman totalement subversif, choquant pour certains, est une allemande qui est chez son médecin qui ausculte ses parties intimes. Et pendant tout le temps que dure cet examen, voilà qu’elle soliloque sur à peu près n’importe quoi. Sachez une chose, le mot tabou ne fait pas partie de son vocabulaire. Ainsi elle raconte à son doc qu’elle s’est imaginée dans la peau d’Hitler avec ce qui pourrait sembler une espèce d’empathie, ce dont elle se défend bien. En même temps, ô paradoxe, elle fantasme à l’idée d’être dotée d’un pénis juif d’où le titre du roman. Il y en a pour tout le monde dans ces pages qui vous ne laisseront surtout pas de marbre.
Jewish cock Katharina Volckmer. Grasset 198p.
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Barcelone sous toutes ses coutures
Si vous n’êtes pas du genre à voyager en circuit organisé, vous aimerez savoir qu’il existe, à moins que vous ne la connaissiez déjà, une collection aux éditions Atlande qui porte le nom d’une ville suivi des initiales V.O. L’idée est de faire refléter l’âme d’une ville désignée, tant par sa langue d’usage que ses particularités culturelles. Ainsi avons-nous cette fois Barcelone en V.O. de Astrid Ferriere qui a habité cinq ans dans la capitale catalane et qui s’est laissée imprégner de tout ce qu’il y avait de pittoresque dans cette ville qui ne manque pas d’attraits. En sa compagnie, vous avez des textes parfois avec sa traduction en catalan, qui permet de gagner ses galons comme polyglotte, des textes qui s’attardent à tel aspect de ce qu’on peut voir là bas, que ce soit l’architecture de Gaudi, la Méditerranée voisine, des lieux à connaître voisin de la fameuse avenue de la Rambla. Bref, de quoi vous donner le goût de prendre le premier avion pour s’y rendre.
Barcelone en V.O. Astrid Ferriere Atlande 206p.
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Déchets nucléaires, surtout pas dans ma cour
L’engagement de tout être humain, peu importe la cause, en autant qu’elle est noble, mérite d’être soulignée. C’est le cas de David Hermand qui n’a d’autre honorifique que d’être citoyen responsable, qui s’en prend au projet français d’enfouir dans le petite village de Bure dans la Meuse, des déchets nucléaires d’une densité telle de nuisance, que le contact avec ceux-ci peuvent tuer instantanément. C’est 300 kilomètres de galeries à 500 mètres de profondeur sur une étendue de 27 mille kilomètres carrés. Vous voyez l’étendue de la chose. Hermand a décidé de s’opposer fermement à cette sinistre opération en écrivant un brûlot Réflexions sur la future poubelle hautement radioactive de Bure, et l’oppression nucléaire en général dans la collection “chemins de traverse” aux éditions Les nuits rouges. Sans qualification particulière, le gars s’est solidement documenté de sorte qu’il nous apporte des arguments scientifiques sérieux glanés ça et là au gré de ses recherches. Il nous expose noir sur blanc la dangerosité extrême de la présence de ces déchets nucléaires pour l’environnement. Si vous avez une vague idée du degré de nuisance de la chose nucléaire, c’est cette lecture qu’il vous faut.
Réflexions sur la future poubelle hautement radioactive de Bure, et l’oppression nucléaire en général David Hermand. Les nuits rouges 142p. www.lesnuitsrouges.com
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Un journal imaginaire de la mère d’Antonin Artaud
Justine Lévy nous arrive avec un sujet original. Elle s’est mise dans la peau de la mère d’Antonin Artaud à travers un journal imaginaire où elle partage son désarroi face à son fils, homme de théâtre et de lettres, atteint par la maladie mentale. Cette Euphrasie Artaud n’abandonne jamais son fils et se fait un souci comme ce n’est pas permis face à Son fils titre du livre qui va se promener d’un établissement psychiatrique à l’autre. Il est vrai que son fiston qui mourra à 51 ans, aura eu sa part de traumatisme, dont la mort de sa petite soeur morte accidentellement à la suite d’un geste brusque d’une bonne. Artaud vient d’un milieu bourgeois. Il aurait hérité des séquelles d’une syphilis mal traitée et héréditaire. Mais ce qui importe ici c’est cette maman qui nous lance son cri du coeur. L’écrivaine a réussi à vampiriser le tréfonds de cette maman aux abois. Que va-t-il enfin arriver à son enfant ? Car même devenu adulte on est toujours l’enfant de sa mère. Un magnifique bouquin qui est un petit joyau de cette rentrée.
Son fils Justine Lévy. Stock 183p. www.editions-stock.fr
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Hommage à un père
Le Québec est un tel matriarcat, que même notre littérature a laissé nos pères sans voix. C’est vrai que longtemps les hommes parlaient peu. C’était peine à leur arracher un mot, tant ils se limitaient à leur rôle de pourvoyeur. Voilà que nous vient un superbe hommage d’un fils à son père, celui de Jacques Boulerice avec Les mots de mon père. Ce père qui s’exprime quand même un petit peu plus que la moyenne, comme lorsqu’il refuse la viande de cheval que sa douce a préparée. Car, non, on ne mange pas de cheval chez lui, ça lui rappelle un douloureux souvenir. Le cheval d’ailleurs qui joue un rôle, car il y a en a un répondant au surnom de Mikey qui est le confident du fils. C’est un père aimé et aimant qui est rapporté dans ces pages d’une infinie tendresse et aussi chargé de nostalgie. Un pan du Québec d’une certaine époque. L’écrivain est avec ce récit dans la continuité de son précédent ouvrage Alice au pays de l’Alzheimer qui était l’équivalent de tout ce qu’il devait à sa mère. Soulignons les attendrissants dessins de Mathias Lessard qui parsèment ces pages, également évocateurs d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, pour citer l’autre.
Les mots de mon père Jacques Boulerice. Fides 207p. www.groupefides.com
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Journal époque de la première escalade féminine en Himalaya
Nous avons une tendresse particulière pour les éditions du Mont-Blanc, qui ont réussi à se faire une niche pointue avec des récitspour tout ce qui touche la montagne. Et ils ne se sont pas trompés, car ce ne sont pas les sujets qui manquent. A preuve ce Voyage sans retour de la cinéaste Micheline Rambaud qui a été de la première expédition d’une équipe féminine en Himalaya. Il s’agissait de gravir le mont Cho Oyu qui s’élève à 8201 mètres. L’équipage était une véritable ONU car les participantes venaient de provenances diverses, dont la regrettée Claude Kogan considérée comme la meilleure alpiniste française de son temps, qui hélas perdra la vie lors de ce périple en raison d’une avalanche. Elle ne sera pas la seule à y perdre la vie, trois autres également. Micheline Rambaud publie le journal de cette équipée à nulle autre pareille. Elle transmet très bien, par quoi tout ce petit monde à dû passer en termes d’épreuves pour affronter la montagne. Soulignons que cette escalade s’est effectuée en 1959. Et c’est le grand mérite de ce journal de raviver le souvenir de ces braves femmes qui ont fait preuve d’un rare dépassement.
Voyage sans retour Micheline Rambaud. Éditions du Mont-Blanc 333p. www.leseditionsdumontblanc.com
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La guerre du pemmican à travers le regard d’une jeune métisse
Comme on a bien des choses à se faire pardonner concernant le sort que nous avons réservé historiquement aux autochtones du Canada, tous les moyens sont bons pour racheter ses fautes et remettre historiquement à leur place le rôle qu’ont joué les Premières nations dans le pays. La bande dessinée jusqu’à présent n’a pas trop suivi cet élan artistique. C’est pourquoi Elle s’appelle Echo de la métisse Katherena Vermette sur des illustrations de Scott B. Henderson est suffisamment remarquable pour qu’on s’y arrête. Ça raconte le vécu d’une adolescente de 13 ans vivant à Winnipeg au Manitoba. Nous sommes en 1814. La jeune fille croisera la route de Marie et elles seront témoins de la guerre que se livrent deux grandes entreprises commerciales touchant au négoce de la fourrure. En même temps c’est la période que l’on a appelé la guerre du pemmican, une graisse réalisée à partir de viande séchée de bison. C’est une petite saga qui s’annonce car nous avons le tome 1 où Echo Desjardins prend conscience des enjeux qui l’entourent. C’est superbement réalisé. Cette BD devrait figurer dans les programmes de cours, car c’est une façon dynamique d’enseigner l’histoire.
Elle s’appelle Echo Tome 1 La guerre du pemmican. Katherena Vermette, Scott B. Henderson et Donovan Yaciuk. Glénat 48p. |
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De l’inutilité des réseaux sociaux pour les mauvais motifs
A croire que con versations du sieur Jorge Bernstein a été bien accueilli lors de sa première parution, voici qu’on le réédite. Car c’est un livre document qui en dit long sur notre époque et que dans des générations futures on regardera celà sans doute avec curiosité, pour savoir comment nous communiquions autrefois. Et ce n’est pas à l’honneur de l’humanité. Car qu’est-ce qui s’en écrit de sottises sur les textos. Car le livre est fait de ça, les textos que l’auteur reçoit et envoie. Tout un panorama où on se rend compte que malgré les avertissements, les gens se racontent plus qu’il ne faudrait, dévoilant des pans entiers de leur intimité. Ce livre sera le classique du sottisier du XXIème siècle. En parcourant ces reproductions de textos absolument authentiques souligne Bernstein, même les fautes d’orthographes laissées comme telles qui en disent long aussi sur la dégradation de notre pauvre langue française. Il y a des passages absolument désopilants et rien que pour celà, ça vaut le détour. Le rire est toujours le bienvenu, et plus que jamais par les temps qui courent.
con versations Jorge Bernstein. Rouquemoute 192p. www.rouquemoute.lol
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Une vieille maison ravive des souvenirs de famille
Il était une fois un homme qui s’est décidé à mettre la main sur la maison de son enfance, bien qu’elle eût été à l’abandon depuis fort longtemps. C’est le point de départ de La vieille maison, le roman de Louise Simard. Jérémie, notre homme, traîne un regret. Il se culpabilise de ne pas avoir consacré suffisamment de temps à sa fille Rosalie. Cette dernière a un fils, Raphaël, qui fouinant sur les terrains avoisinants va faire des découvertes qui font faire ressurgir à la surface des secrets de famille. Que le grand-père aura fort à faire à expliquer. Ce qui confirme ce que Malraux disait de l’homme, le définissant comme un tas de petits secrets. L’histoire est bien racontée. On a le goût d’en savoir plus en poursuivant ces pages, sur ce qu’il en ait de ces secrets d’antan. L’écrivaine a la qualité de privilégier la narration plutôt que des effets de style et c’est tout à son honneur. Un vrai bon roman, c’est d’abord une chose, une bonne histoire, et c’en est une.
La vieille maison Louise Simard. Éditions Goélette 206p. www.boutiquegoelette.com
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Une autofiction sur une époque de soi-disante libération sexuelle
A l’heure actuelle, la parole des femmes se libère. Virginie Jortay aujourd’hui gestionnaire de la formation dans le monde du cirque, et bien avant que ne survienne le déclenchement du mouvement MeToo, avait le goût de dénoncer la soi-disante libération sexuelle des années soixante, qui confondait le mot libération avec pédophilie, déviations sexuelles en tout genre. Elle a donc puisé dans son vécu pour accoucher d’une autofiction à travers la narratrice qui, s’exprimant à la première personne, revit ce qu’a été son enfance dans une famille totalement singulière. Une famille juive, avec un père animateur télé et humoriste et une mère qui ne vit que pour son homme et le paraître. On se donne l’idée d’être décomplexé sexuellement en se baignant nus autour de la piscine, invités inclus. La fille en vacances au Club Med est invitée à se mettre nue par sa mère qui veut exciter les regards torves des hommes tout près. Une mère qui occupe tout le champ, cleptomane à ses heures, contrôlante pour tout ce qui touche sa fille qu’elle veut façonner à son image. Un des amis de la famille va même violer l’adolescente, se confondant en pleurs pour son geste, mais voulant recommencer aussitôt. Bref, une famille tordue. L’adolescente finira par se dresser devant les injonctions de maman. Bref, Ces enfants-là est en même temps un livre coup de poing qui déboulonne les idées reçues touchant à la libération sexuelle, surtout quand elle implique des enfants qui n’ont rien demandé.
Ces enfants-là Virginie Jortay. Les impressions nouvelles 265p. www.lesimpressionsnouvelles.com
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Suite de L’ère de l’Expansion
Preuve que le public amateur d’anticipation a fait bon accueil à L’ère de l’Expansion de Mathieu Muir celui-ci persiste et signe avec la suite Les héritiers de l’Expansion. Dans cette saga de style fantasy, l’auteur nous avait laissé avec la conquête de Mori par le Soleil d’Orient. Il reste trois autres pôles sur cette chère bonne Terre. Et il arrivera que des délégations des trois entités vont se retrouver pour voir à des lendemains qui chantent à la suite de ces guerres de territoire qui ont tant décimé. Bien que ce soit une fiction dans l’acceptation la plus totale de la définition, il n’en reste pas moins qu’au-delà de la mise en place des protagonistes, notre écrivain nous laisse le message que l’humain quel que soit la période de l’histoire, est souvent devancé par les technologies certes et le mouvement de la vie, il demeure avec son bagage de grandeurs et de petitesses. C’est aussi une fine analyse de ce qui met en rapport les uns aux autres. Dans le genre, Muir tutoie l’excellence.
Les héritiers de l’Expansion Mathieu Muir. David collection 14/18 261p. www.editionsdavid.com
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L’ABC de la délinquance
Sur la couverture de Ne t’arrête pas de courir de Mathieu Palain, le graphiste qui l’a conçu a eu la bonne idée de représenter un mec vu de trois-quarts, la tête surmontée d’une capuche. Le genre de petit calibre que l’on croise quotidiennement sur nos trottoirs, souvent petits dealers ou receleurs ou inversement, voire simple désoeuvrés. Mais que se cache t-il derrière ces silhouettes anonymes ? Le journaliste dont on dit “ qu’il affirme son goût pour une littérature du réel, ancrée dans l’époque”, nous arrive avec une histoire vraie. Avec la rencontre improbable de ce scribe qui décide un jour d’en savoir plus long sur ce jeune d’origine malienne, Toumany Coulibaly qui croupit en prison, Ce dernier, était le jour un athlète du 400m. faisant partie de l’équipe de France, et le soir se muait en cambrioleur en série. Mais comment peut-on en arriver à une telle dualité dans la personnalité ? Mathieu écrit au prisonnier une lettre demandant à le rencontrer. La réponse positive viendra...qu’un an plus tard. Et tous les mercredis, et ce durant deux ans, ils vont échanger. Les deux interlocuteurs ont en commun d’avoir été élevés dans le même milieu. Ils parleront donc le même langage. C’est un fabuleux portrait d’une dérive que l’auteur tente de décortiquer.
Ne t’arrête pas de courir Mathieu Palain. L’iconoclaste 423p. www.editions-iconoclaste.fr
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L’invitation à vivre d’une poète
Parmi les recueils de poésie qui occupent l’actualité de cette rentrée, autorisez-nous à vous souligner celui de Marie-Belle Ouellet avec un joli titre La nappe étoilée des anges. C’est une coach en écriture à la ville qui soutient des femmes qui ont envie de s’exprimer. Tout en sachant que la vie ici-bas est souvent un cortège de choses contraignantes, elle regarde haut et loin. Et nous exhorte à dévorer cette existence. Extrait “Les jours de tempête et de grand vertige la chaleur d’un ange glisse sur nos lèvres. La noirceur vive des adieux”. La poète a un très grand sens de l’image et nous, d’en bénéficier. Pourquoi nous priverions-nous de cette lecture qui nous fait décoller du terre à terre.
La nappe étoilée des anges Marie-Belle Ouellet. Éditions David 93p. www.editionsdavid.com |
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Pédophilie dans l’Église, la vérité rend libre
Le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église dévoilait publiquement son rapport sur les scandales recensés depuis les années cinquante. Avec un chiffre stupéfiant, plus de 3000 prêtres et religieux ont abusé d’enfants. Le professeur Henri Quantin publie de son côté le tableau de ce qu’il en est dans son essai L’église des pédophiles aux éditions du Cerf, une maison d’édition qui sans être à vocation catholique a tout de même un assez large catalogue chrétien. C’est donc tout à son honneur d’avoir laissé notre auteur faire la part des choses. Dans ces chapitres il tente de donner une explication à comment on en est arrivé là. Comment les autorités ecclésiales ont-elles pu laisser perpétrer ces ignominies sur les jeunes âmes qui leur étaient confiées ? En somme, il met en scène la culture qui était celle de l’Église catholique au fil du temps. Il cite beaucoup Mauriac qui comme Bernanos ont déploré que des clercs aient pu leur faire du mal. En conclusion, il se réjouit que l’Église adhère maintenant au concept de tolérance zéro et que les brebis galeuses soient dénoncés aux autorités de justice civile. Et que le fondement de l’Église, ses belles valeurs, la place au-delà de ses horreurs, de par les belles figures qui ont fait et font encore, la transmission du message d’amour du Christ.
L’église des pédophiles Henri Quantin. Cerf 371p. www.editionsducerf.fr |
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Un émule de Romain Gary
Claudine Desmarteau a mis son cynisme en décryptant le “merveilleux” monde de la littérature dans La vie d’Andrés Mora. Son “héros” Benoît Cardin connaît la déconvenue. C’est que son talent d’écrivain ne rejoint pas le public escompté, du moins c’est que commente son éditeur qui refuse de publier sa dernière ponte. Que fera alors Benoît ? De reprendre la recette de Romain Gay lorsqu’il créa son double, Émile Ajar, qui goûetra comme on sait au succès qui était refusé à son écrvain fantôme. L’Émile Ajar de Cardin se nomme Andrés Mora, dont le roman va décoller dans les ventes. Mais auparavant notre infortuné écrivain contraint à cette stratégie, doit se débattre avec des puces de nuit qui ont envahi sa demeure, sa fille qui lui fait la gueule et sa femme qui prend ses distances. L’incarnation vivante de l’adage qu’un malheur ne vient pas seul. Mais maintenant, comment Cardin va t-il gérer sa nouvelle identité, lui qui en plus découvre une disposition pour le troisième sexe. Avec moins d’ingrédients que ça, on a de quoi offrir une belle histoire. Imaginez avec tout ce qui précède comment l’écrivaine a atteint le jubilatoire. On a plus qu’aimé, adoré.
La vie d’Andrés Mora Claudine Desmarteau. Gallimard 337p. |
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Un petit florilège de femmes à l’aise dans le combat
Il y a peu, l’actrice Angelina Jolie a déclaré, véritable sottise, que ce distinguait les femmes, leur force en somme, c’était leur douceur. Rien de moins que de la discrimination positive. En matière de violence les femmes ne donnent pas leur place. Et on voit bien que l’ex de Brad Pitt n’a pas eu connaissance du petit pamphlet, sous forme de BD, révélateur de Louise Dekeuleneer d’après le livre de Louise Depuydt “Guerrières” avec pour sous-titre “quand les femmes prennent les armes”. Elle a retenu huit figures de femmes qui, au cours de l’Histoire, n’ont pas eu froid aux yeux. Des noms qui pour la majorité ne sont pas connues, pour cause, car un certain masculinisme des historiens, les avaient reléguées dans l’ombre: l’archère Itagaki, la cantatrice La Maupin et Victoria Monpou, tante du premier empereur d’Haïti. C’est une belle initiative de réhabilitation et de beaux modèles de femmes.
Guerrières Louise Dekeuleneer d’après le livre de Louise Depuydt. Éditions Jourdan 84p. www.editionsjourdan.com |
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La grippe espagnole à....Saint-François-de-Beauce
L’ex correspondant parlementaire de Radio-Canada Daniel Lessard a pleinement réussi sa reconversion comme retraité, à titre d’écrivain. Depuis quelques années, il nous gratifie aux éditions Pierre Tisseyre de plusieurs beaux titres. Et son dernier bébé littéraire ne manque pas de sel. Et pour cause. Jugez vous-même qu’il n’a pas été confronté au drame de la page blanche. En effet, étant donné que virus et pandémie sont dans l’air du temps, il s’est attardé à concevoir une histoire sur fond réel, de comment la grippe espagnole a eu des répercussions sur le petit village de Saint-François-de-Beauce, le lieu où son personnage central, le jeune médecin Laurent Cliche a décidé de s’établir avec sa douce moitié, infirmière de son état. Les deux se sont connus à l’Hôtel-Dieu de Québec. Il croyait pouvoir bénéficier de la quiétude champêtre de la campagne. Mais c’est sans compter cette terrible grippe venue d’Europe qui a fait tant de ravages. Quand on pense que la dernière sortie en date du cinéma québécois est une énième réédition de Maria Chapdelaine, franchement les producteurs et scénaristes, allez faire connaissance avec Lessard. Lui, ne manque pas de créativité. Pour l’instant c’est le lecteur qui en est le total bénéficiaire.
Le p’tit docteur de Saint-François-de-Beauce Daniel Lessard. Éditions Pierre Tisseyre 402p. |
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L’autre Michel Brunet
La vie est généreuse. Elle nous a donné par le passé le regretté historien Michel Brunet et voilà que nous en avons un deuxième, homonyme du premier. Le Michel Brunet nouveau diffère du premier en ce sens qu’il a la visée de répandre de manière dynamique la connaissance de notre Histoire qui fait si défaut dans l’enseignement scolaire au Québec. Notre devise ne nous reflète tellement peu avec “Je me souviens” où on ne se souvient de rien. Ce préambule pour vous signaler la sortie de L’Angleterre impériale et les canadiens 173-1841 qui est la continuité de “La France impériale et la Nouvelle-France, un regard neuf sur 1759” qui a été remarqué et dont un des lecteurs et appréciateur de l’historien est nul autre que le premier ministre du Québec, François Legault. L’idée maîtresse qui sous-tend le travail de ce diplomate de carrière est qu’il n’y a aucun empire bienveillant et que les anglais avec la Conquête n’avaient en tête rien d’autre que de nous assimiler. Et la beauté de la chose, c’est comment les nôtres ont résisté à l’anéantissement. Vivement des professeurs de la trempe de Brunet dans nos écoles. Il y aurait de quoi raviver notre fierté nationale.
L’Angleterre impériale et les canadiens 1763-1841 Michel Brunet. Éditions Pierre Tisseyre 410p. |
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Le livre sur une fiction à la source d’un grand succès sur Netflix
Netflix est aujourd’hui ce que fut en son temps la Metro-Goldwyn-Mayer, un découvreur de talent. Et qui encourage la créativité sous toutes ses formes. Un exemple, cette Leigh Bardugo d’origine juive, qui vit maintenant à Hollywood et qui a procuré un grand succès comme télésérie La saga Grisha à partir de son roman Shadow Bone dont nous avons enfin la traduction française sous les mains. Qui met en vedette le personnage de Alina Starkov cartographe à la ville et qui dispose de tout un pouvoir dont elle ne mesure elle-même toute l’étendue. Nous sommes dans une époque non définie dans le temps où s’affrontent des entités qui combattent à Ravka, nom de l’ancien royaume, divisé en deux par un espace effrayant de ténèbres, le Shadow Fold. Les Grishas, qui sont une caste finissent par apprendre l’existence de la jeune femme. Un des leaders de ce groupe, Darkling va devenir en quelque sorte son mentor et lui enseigner comment disposer de ce fameux pouvoir qui fait intervenir la lumière. Pour les amateurs du genre, c’est l’équivalent pour un glouton d’entrer dans une bonbonnière. Et pour ceux qui déploreraient que c’est trop court, sachez que le tome 2 “Le dragon de glace” est déjà en librairie.
Shadow Bone, la saga Grisha Leigh Bardugo. Milan 340p. www.pageturners-romans.com |
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La Bible de l’auto cuvée 2022
Déjà 21 ans que se publie L’annuel de l’automobile dont paraît l’édition 2022. Qui rend service à tellement de futurs acheteurs de voitures tant ce gros pavé regorge de conseils. Et dans cette cuvée, on met beaucoup l’accent sur les voitures électriques. Les coauteurs principaux Benoit Charette, Carl Nadeau et Éric Lefrançois entouré de leurs collaborateurs Vincent Aubé, Alexandre Crépault, Alain McKenna et Daniel Rufiange avec la participation de l’animateur et humoriste José Gaudet n’ont pas lésiné sur les détails pour offrir une vue complète de ce que représente le marché. Avec ce qui le distingue de la compétition dans le genre, sa fameuse 2ème opinion. Qui confirme l’adage que deux têtes valent mieux qu’une. Ce qui est amusant c’est qu’en quatrième de couverture, mais alors en très petits caractères, les auteurs pour se dédouaner et se donner des vertus écologiques soulignent tout de même qu’ils sont adeptes du vélo et de la marche. Ah les coquins qui nous arrivent avec tellement de propositions de bagnoles dont de sacrés rutilantes. A moins qu’elles soient totalement électriques dans leur locomotion, alors ils sont tous excusés. Ce guide à nul autre pareil est aussi un bon moyen de faire un cadeau de Noël aux hommes comme aux femmes (qui représentent maintenant 50% du marché) à qui on ne sait pas quoi offrir. Quel merveilleux dépannage et utile.
L’annuel de l’automobile 2022 Collectif. Éditions La Presse 704p. |
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Rencontre improbable entre une cleptomane et un forcené du travail
Marie Potvin est Avec toi à son cinquantième opus, elle qui a surtout été connue dans l’univers du livre jeunesse débarque avec une romance improbable, celle de Bobbie Grandmaison une comédienne, qui, totalement désoeuvrée dans ce bas monde, ne trouve de challenge qu’à voler. C’est une cleptomane de haut vol. Par ailleurs vous avez Christophe Leclerc qui est un bosseur et qui va hériter d’une propriété. Qu’il veut vendre au plus pressé car elle lui ravive de très mauvais souvenirs. C’est à cette occasion que ces deux êtres vont se croiser. C’est l’illustration parfaite de l’adage qui veut que les contraires s’attirent. Pour cette incursion dans les affaires de coeur, la romancière sans tire avec brio. A leur façon, les personnages sont deux paumés qui vont trouver leur rédemption dans l’amour.
Avec toi Marie Potvin 447p. |
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Créer sa propre bière maison
Même si au Canada les ventes de bières ont régressé d’une dizaine de point de pourcentage au profit des “coolers”, il n’en reste pas moins que leur consommation gagne des adeptes surtout du côté des microbrasseries, notamment au Québec où on en compte quelques centaines. Mais mieux encore, certains amateurs éclairés voudront avoir le privilège de goûter leur propre bière maison. Alors voici pour ces créateurs en devenir un guide tout trouvé Faire sa bière à la maison de Jérôme Martinez. Qui est en même temps un véritable cours d’identification sur les catégories de bières et comment les réaliser. Pour chaque sorte une fiche signalétique détaillée et le mode de production. C’est d’une simplicité déconcertante et ne s’embarrasse pas de détails hyper techniques. Dans le genre c’est l’outil pédagogique parfait.
Faire sa bière à la maison Jérôme Martinez 239p. www.editionsfirst.fr |
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Deux BD du tonnerre chez Rouquemoute
Aux éditions Rouquemoute on trouve vraiment le moyen d’être la récréation pour nos esprits, l’humour étant tellement tonique par les temps qui courent. Et justement on a trouvé le moyen de rigoler avec ce sujet “si sérieux” de la pandémie du Coronavirus-19 Postillons journal d’une pandémie du bédéiste Félix. Ici il se moque allègrement d’un autre virus le Sars-Cov-2. Et vous verrez que sous l’emploi de la BD l’ironie fuse à chaque page. Que ça fait du bien de sentir qu’un auteur trouve le moyen de prendre ses distances avec notre époque troublée où toute cohérence est absente. Chapeau l’artiste. A lire impérativement si vous avez le blues de la présente Covid. Il n’y a pas meilleure prescription.
Puis dans un registre totalement différent vous avez Hroshiman le surhomme atomique de Rifo. Retour en arrière tandis qu’en 1945 les américains découvrent un être humain aux pouvoir surnaturels et qui suscite la convoitise de l’Union soviétique. Tout ça sur fond de décor de la course à l’armement nucléaire. Et comme si ce n’était pas assez, des extraterrestres sont dans le décor animés d’autres intentions, dont nous prévenir du pire. Dynamique du dessin et du scénario fait en sorte que nous sommes en face d’un vrai divertissement. |
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Des grandes routes autour du monde évocatrices
Les éditions Ulysse, à défaut de pouvoir voyager comme on le voudrait because la pandémie, nous offrent une évasion virtuelle de première avec ce bel album consacré aux Route légendaires autour de la planète. Encore là dans ce genre d’exercice, la rédaction a fait des choix arbitraires, car de belles routes, ce n’est pas ce qui manque. Mais ici on a retenu des routes qui ont une sacrée histoire. Eh oui la fameuse route 66 américaine qui va de Chicago à Santa Monica est de la partie. Et chez nous, on fait une fine fleur à notre chère Transcanadienne. En attendant de pouvoir se déplacer pour vrai, ce sont des itinéraires qui peuvent enflammer notre imagination et prédestiner de futurs voyages. Et comme pour toutes les éditions semblables chez l’éditeur, des photos superbes.
Routes légendaires Collectif. Ulysse 207p. www.guidesulysses.com |
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Le coin santé physique et psychique
Le cancer cette sale bête, lorsqu’on vous annonce qu’elle est en vous, règle générale c’est une nouvelle très mal accueillie et pour cause, On préfigure les séances éprouvantes de chimiothérapie, les conditions en yoyo avec rémissions et rechutes. On comprend que ce puisse être décourageant. Voici en tout cas un livre-témoignage qui pourra vous accompagner positivement dans l’épreuve. Il est écrit par Delphine Remy. Femme hyper active qui voyageait beaucoup entre la Belgique et les Étas-Unis, voici qu’on lui annonce qu’elle a un cancer du sein. Cancer ? Je gère! est son journal de guerre. Car elle a entrepris de ne pas se laisser abattre par l’adversité et de faire face. Elle s’est même investie, altruiste qu’elle est, pour la cause du cancer du sein. Une partie du fruit de la vente du livre est consacrée à sa cause. C’est publié chez Mardaga. Ceux qui vivent dans l’entourage d’une personne atteinte trouveront dans ces pages des notes d’optimisme.
Chez le même éditeur, voici de quoi apaiser les tourments de propriétaires d’animaux de compagnie qui souffrent de diverses maladies. Car c’est un fait, le voisinage de l’humain n’est pas très bon, car la petite bête va composer avec les pathologies de son maître. Tout cela nous est bien raconté dans La maladie de mon animal a-t-elle un sens ? coécrit par Alain Christen et Sandra Rohrbach. Le premier est vétérinaire et gagné aux pratiques holistiques tandis que la seconde, kinésiologue et communicatrice animalière est créatrice d’un concept inédit de séance d’âme à âme avec guérison. L’ouvrage est émaillé de cas vécu, un peu comme dans les méthodes à l’américaine. Beaucoup qui possèdent toutous et minous se reconnaîtront dans les situations décrites.
De même chez Mardaga Le binge drinking chez les jeunes de Pierre Maurage et Salvatore Campanella. Si ces mots binge drinking ne vous disent rien, sachez que c’est une pratique très tendance chez les jeunes actuellement, qui consiste à boire immodérément jusqu’à en perdre totalement la boule. On voyait cela lors des fameuses séances collectives de débordement à l’occasion du “spring break” en Floride, tandis que des jeunes collégiens se saoulent dangereusement. Et on ne compte plus les circonstances où des jeunes filles totalement en perte de contrôle ont subi des viols. Il n’y a pas que des agressions de ce genre qui sont dangereuses dans ces cas-là. Les auteurs parlent de conséquences à long terme sur les facultés cognitives. Les deux psychologues formulent dans ces chapitres des conseils en prévention, qui seront précieux pour d’éventuels consommateurs tentés par ces expériences de défoulement et les parents soucieux d’apporter un soutien à leurs enfants et les prévenir des enjeux liés à ces déboires alcoolisés.
Aux éditions du Dauphin Blanc Laura Lopez Coto présente Seitai une technique en 5 mouvements combinant tension et relaxation et découverte par un sage japonais Haruchika Noguchi. La journaliste espagnole a pris sur elle de transmettre cet enseignement qui permet d’allonger notablement sa durée de vie. Ce n’est pas un énième ouvrage de croissance personnelle fait de légèreté. Au contraire, on appréciera la densité du message. L’ouvrage nous fait prendre conscience qu’il y a des notions de vie que nous avons totalement occultées et qui nous permettent de vivre plus sereinement et durablement. |
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