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Le poète se fait nouvelliste
Francis Catalano est connu comme un poète aguerri et qui cette fois se laisse tenter par le genre de la nouvelle. Ce qui nous donne Qu’il fasse ce temps ou le temps est précisément le dénominateur commun de toutes ces nouvelles. Le gars ne manque pas d’imagination et il nous le montre avec éclat dans “La réplique du Mont-Royal” où il procède à l’éruption de notre montagne bien connue. Et il emploi un ton archaïque, propre aux échanges dans le monde antique, pour décrire le phénomène. Comme première incursion dans ce style littéraire, on peut parler de réussite. C’est un court bouquin mais ici ce n’est pas le contenant qui compte mais le contenu.
Qu’il fasse ce temps Francis Catalano. Druide 117p. www.editionsdruide.com
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De l’importance du délateur pour la résolution des crimes
Délateur ou informateur, peu importe la dénomination que l’on donnera à ces personnes, elles constituent un rouage essentiel pour pouvoir résoudre des crimes qui, autrement demeurerait impunis. C’est dont nous entretient l’ex-enquêteur au SPVM Philippe Paul dont on avait salué le lancement de son premier ouvrage “Coupable d’être policier” où il racontait que son leadership en irritait plus d’un parmi sa confrérie policière. C’est lui qui pénétra en premier sur le site du massacre de Polytechnique ce qui ne manqua pas de lui occasionner des reproches, notamment de faire dans la bravade. Mais lui en avait cure. C’était de faire son devoir point barre. Une sorte d’Eliot Ness local, qui, s’il n’a pas eu la joie de coffrer Vito Rizzuto le parrain présumé de la mafia montréalaise, comme en son temps le premier le fit avec Al Capone, il réussit à mettre tout de même sous les verrous quantité de trafiquants. Mais cela se fait avec des complicités dans le Milieu. Code 4-1 le pouvoir de l’informateur décrypte la relation qui se noue entre l’enquêteur et l’indic. Qui peut se révéler un univers dangereux pour chacune des parties en cause. L’ex limier à la tête d’acteur hollywoodien, est un merveilleux conteur. On a déjà hâte au troisième tome.
Code 4-1 le pouvoir de l’informateur Philippe Paul. Druide 221p. www.editionsdruide.com
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Jeanne et son viking
A trop souvent lire la chroniqueuse du Devoir, on oublie que Josée Blanchette en <a titre de romancière, manie la langue française avec maestria. Elle le fait encore une fois dans Mon (jeune) amant français. L’histoire d’une femme prénommée Jeanne qui se fait larguer par son mari un médecin, qui s’est épris d’une jeune résidente évidemment plus juene que lui. Un véritable tsunami pour l’infortunée épouse. C’est sur la recommandation d’une amie psychiatre qu’elle va entreprendre un virage à 180 degrés où enfin elle va s’autoriser pas mal de folies, dont celle de s’amouracher d’un français, plus jeune d’un quart de siècle! Ce sera son viking. Dans ce roman, la romancière use d’un français à faire rougir un académicien. Et avec quelle grâce elle décrit les séances coquines, notamment un strip-tease qui fera son petit effet, d’autant qu’il permettra à l’être aimé, de découvrir de jolies lingeries. La protagoniste aura réussi à faire de son citron une jolie limonade.
Mon (jeune) amant français Josée Blanchette. Druide 223p. www.editionsdruide.com
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C’était l’été 75
Un de nos coéditeur pratique un journalisme bien spécial, il est ce qu’on nomme “croque-mort” pour un de nos quotidien montréalais et réalise des nécrologies artistiques lors du décès d’un de nos artistes, communément appelé improprement dans le jargon journalistique des “viandes froides”. Ce travail l’amène à faire des recherches sur la vie des artistes concernés. Un travail de documentation laborieux, car rarement les artistes ont trouvé le moyen de s’exprimer sur leur art. Ce préambule pour souligner une expérience de vie artistique concernant trois comédiennes de talent Louise Portal, Marie-Lou Dion et Christiane Pasquier qui à l’été de 1975 se sont retrouvées ensemble sur les mêmes planches pour la pièce Madeleine de Verchères au Théâtre de Marjolaine. Un théâtre d’été qui fournit l’occasion aux comédiennes de vivre ensemble durant toute la belle saison. Pour nous, elles se remémorent les faits et gestes qui ont meublé leur quotidien. Et vous allez constater dans Un été, trois grâces, que côté frottis de l’épiderme elles savent donner et prendre leur pied. C’est une lecture jubilatoire qui attend quiconque osera ouvrir la couverture et se laisser happer par de belles histoires.
Un été, trois grâces Louise Portal, Marie-Lou Dion et Christiane Pasquier. Druide 191p. www.editionsdruide.com
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Variations en forme de nouvelles sur le thème des ponts
Sous la direction de Chrystine Brouillet on a demandé à treize personnes dont Johanne Seymour, Ariane Moffat et Tristan Malavoy pour ne nommer que ceux-là, de répondre à la commande qui leur a été faite, de donner libre cours à une nouvelle de leur cru inspiré par le dessin d’un pont réalisé par James Kennedy. Sous le titre de Ponts vous avez là, autant de sensibilités réunies. Et le résultat est stupéfiant. On a la signature de Claudine Bourbonnais la cheffe d’antenne de Radio-Canada dont on avait lu Métis Beach et qui signe Piégée à partir de la reproduction du fameux pont de Brooklyn. Vous allez être conquis par tant d’imagination. C’était un beau défi relevé avec brio par tous.
Ponts Collectif sous la direction de Chrystine Brouillet. Druide 237p. www.editionsdruide.com
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A la connaissance de la musique soft-rock
Arnaud Choutet est un incollable pour ce qui touche à la musique américaine. Il a eu l’opportunité de s’en imprégner ayant vécu quelques années chez l’Oncle Sam. On lui doit déjà divers ouvrages sur la musique pop. Voilà que sa dernière ponte est consacrée au Soft rock née dans les années soixante-dix en provenance de la Californie, un style qui s’est détaché du rock avec cette fois plus de douceur et s’abreuvant à d’autres courants comme le folk ou le country, voire le jazz. Des musiques qui ont fait la joie des programmateurs radio. C’est donc à une démonstration éblouissante par le disque que nous invite le musicographe qui a fait une sélection de ses coups de coeur qui illustrent le genre. Et qui constitue une bonne partance pour qui voudra se monter une discographie conséquente. Et dans le ton employé, il y a une vaste culture qu’il veut généreusement nous partager. C’est la meilleure initiation qui soit. Diantre pourquoi n’avons nous pas eu de tels profs en classe ?
Soft rock Arnaud Choutet. Le mot et le reste 251p.
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Sublimes vieilles ruines italiennes
Thomas Jorion n’a pas de problème avec le vieillissement. Pour lui, plus c’est vieux, plus c’est beau. Et mille fois encore quand c’est en ruines. Et c’est ainsi qu’il nous offre Veduta qui est le fruit de ses curiosités parmi les édifices en délabrement à travers toute l’Italie à travers les siècles et qui ont conservé de beaux restes. C’est son troisième album dédié aux immeubles vétustes, comme autant de natures mortes et qui ne demandent que l’intervention de l’homme pour restaurer ces splendeurs. On se prend à rêver d’avoir assez de pognon pour se procurer un de ces mini palais et lui redonner le lustre d’antan. On ne se lasse pas de passer en revue ces pages magnifiques. Quel photographie qu’il est, de saisir ainsi l’âme d’un bâtiment. Et l’éditeur en a fait comme toujours un beau livre d’art qui trônera sur la table à café.
Veduta Thomas Jorion. Éditions de La Martinière 234p. www.editionsdelamartiniere.fr
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Quelles seront les conséquences de l’actuelle pandémie ?
C’est la question que se posent des millions de gens qui sont frappés par les mesures de restrictions et de confinement en lien avec la pandémie de la Covid-19. Jean-François Caron professeur titulaire de philosophie politique à l’Université de Nazarbayev tente des esquisses de réponses, formule des hypothèses dont des refontes sans retour en arrière concernant la mondialisation et le néo-libéralisme économique. Sa boule de cristal lui laisse entrevoir un nouveau rapport avec la Chine. C’est à une table rase du système économique à laquelle il faut s’attendre. Et le prof trouve tout de même des conclusions positives pour la marche du monde. Allez les découvrir dans cette petite plaquette prophétique Pandémie qui autorise à peut-être avoir moins peur des effets que cela va engendrer.
Pandémie Jean-François Caron. Les Presses de l’Université Laval 88p. www.oulaval.com
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Les joyeuses divagations de Ti-Mé
Claude Meunier à l’humour tatoué dans son ADN. Quoi qu’il fasse et dise ce ne peut-être que d’une hilarante débilité. Souvenez-vous entre autres il y a vingt ans du Journal de Ti-Mé. Certains réclamaient à grands cris un tome 2 tellement on était en manque de rire. On n’aura pas attendu en vain. L’auguste Ti-Mé a choisi la pandémie pour se manifester et nous arracher des rires durant cette période qui est toute, sauf jojo. Voici donc ses nouvelles Réflexions mentales qui fait porter sur le dos des écureuils le véhicule du virus au même titre que les pangolins en Asie. De même que les provisions qu’il a accumulé pour faire face à un confinement. Il faut lire par ailleurs sur les pratiques sexuelles du marquis de Sade et de sa dame. Il est drolatique à souhait, et deux qui parviennent à nous arracher ne serait-ce qu’un sourire sont des bienfaiteurs de l’humanité.
Réflexions mentales 2ème journal d’un Ti-Mé. Leméac 196p.
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La difficile route vers un monde sauf
Peut-être êtes-vous de ceux et celles qui avaient appréciés le roman de science-fiction de Charles-Étienne Ferland “Dévorés” aux allures de fin du monde. Il persiste et signe avec Métamorphoses. Tandis qu’à Toronto la Ville-Reine on édifie une nouvelle civilisation avec les rescapés du cataclysme précédent, Jack le protagoniste, va entreprendre un parcours pour se rendre retrouver les siens à Main Duck Island. Mais il ne l’aura pas facile. L’écrivain qui est entomologiste à la ville, mettra bien entendu des insectes pour lui encombrer l’existence, mais aussi notre homme de lettres étudie de même que le fait un entomologiste, nos comportements d’homo sapiens devant tant d’adversité. C’est un petit bijou de roman qui nous plonge automatiquement dans un univers et qui réussit à nous évader du quotidien.
Métamorphoses Charles-Étienne Ferland. L’Interligne 180p. www.interligne.ca
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Deux misanthropes sur une île se contactent par la force des choses
Amin Maalouf n’a pas l’esprit en repos très longtemps. Son imaginaire est à l’oeuvre continuellement et nous offre des résultats littéraires étonnant comme son dernier roman Nos frères inattendus une réelle fiction qui met en scène un homme, Alec, et une femme Ève, quisont seuls sur une île et qui ne se fréquentent pas. Deux misanthropes chacun pour des raisons qui leur appartiennent. Mais leurs petits arrangements va s’en trouver perturber par un événement extérieur à portée mondiale qui va les atteindre. Le mec a des contacts dont un certain Moro, conseiller rien de moins du président des États-Unis et misogyne avéré qui leur permet de comprendre ce qui leur arrive. Et au final Ale et Ève vont se rapprocher intimement. Comme quoi, jolie métaphore, l’homme n’est pas une île.
Nos frères inattendus Amin Maalouf. Grasset 330p. www.grasset.fr
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De belles histoires venant de la Mékinac
Les québécois sont friands de belles histoires. A preuve l’engouement qui perdure pour les fameuses Belles Histoires des Pays d’En Haut de Claude-Henri Grignon jusqu’aux contes de Fred Pellerin. Les éditions des Trois-Pistoles en avait fait même une collection régionale. Les éditions GID ne sont pas en reste qui apporte une grande contribution à cet égard. Ainsi sort Mékinac terre de légendes de Pierre-Luc Baril. Pour ceux qui ne sauraient où se trouve la Mékinac, c’est un coin de la Mauricie où l’auteur a vu le jour et pour laquelle son attachement n’a de cesse. Chez GID on lui devait il y a deux ans “Légendes mékinacoises”. Et il faut croire qu’il n’avait pas encore épuisé le filon puisqu’il nous revient avec d’autres histoires fascinantes. Il y a par exemple le serpent de la Saint-Maurice, animal légendaire qui n’a rien à envier au monstre du Loch Ness. Et Memphré du lac Memphrémagog n’a qu’à bien se tenir. Une petite plaquette divertissante à souhait.
Mékinac terre de légendes Pierre-Luc Baril. Les éditions GID 68p. www.leseditionsgid.com
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Le journal d’un magnat de la Gaspésie au XVIIIème siècle
Les historiens pour enrichir leur travail, vont puiser dans des actes notariés, vieux grimoires et journaux du temps. Sylvain Rivière en qualité d’historiographe et journaliste de formation est allé à la rencontre du Journal de Charles Robin. Né dans l’île anglo-normande de Jersey il est à proprement parler un véritable bourlingueur qui a sillonné pas mal de mers et de pays. Il aboutira en territoire gaspésien pour se rendre compte des immenses possibilités d’affaires. Notamment la morue dont les espagnols et les portugais sont friands. Il en exportera des tonnes là bas. Il bâtira un véritable empire, diversifiée, dont le point central est Paspébiac. Il retournera en fin de vie à Jersey pour y mourir. Il a écrit fort heureusement pour les générations suivantes un journal où méticuleusement il consigne ce qu’il voit et entend. Nous avons avec lui le portrait d’un commerçant au Québec au XVIIIe siècle. Et en toute transparence il nous fait part de toutes les difficultés rencontrées, les rats dans les navires et les maringouins de même. Sans compter les échanges avec l’administration emmerdante du temps. Passionnant est un euphémisme.
Journal de Chalres Robin Son emploi du temps jour après jour 1767-1774. Les éditions GID. www.leseditionsgid.com
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Le festival mémorable de Manseau, c’était il y a 50 ans…
Le festival de Woodstock avait fait un tel retentissement qu’on a tenté d’imiter ailleurs notamment avec ce fameux flop magistral du Festival de Manseau, l’année d’après Woodstock, soit en 1970. L’enfer est pavé de bonnes intentions, on en a la parfaite illustration avec toutes les bévues rassemblées pour finalement offrir un plat amer. Laissons Jacques Crochetière qui revient sur cet événement 50 ans plus tard. Il a décrypté tous les impairs et le grand dérangement que ce festival a causé auprès des autorités, d’autant que la rumeur voulait que la mafia soit de la partie. Vous lirez la réalité des choses. Beaucoup d’amateurisme au final. En fin d’ouvrage on a le commentaire de maintenant de quelques festivaliers. C’est intéressant de voir le regard qu’ils portent sur ce qu’ils ont vécu. Ce livre rempli un vide journalistique, car étrangement les médias ont été silencieux concernant la commémoration de cet événement, sans doute trop orientés vers la Covid-19 et les élections américaines.
Le Woodstock pop festival de Manseau Jacques Crochetière. Les éditions GID 188p. www.leseditionsgid.com
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La hantise d’un père absent
Le rapport père-fille, a-t-on besoin de le rappeler, est fondateur dans la construction de l’équilibre de cette dernière. Sarah Chiche dans Saturne n’en dit pas moins dans ce roman où au cours du mois d’avril 2019 à Genève, une femme entrevoit celle qu’elle croît reconnaître. Elle ne s’est pas trompée, c’est bien la fille de ce père qu’elle a connu et lui en fait part. Rappelons que Harry, le paternel a trouvé la mort dans des circonstances tragiques et que sa fille avait alors tout juste quinze mois. Et cette fin est d’autant plus épouvantable que tout annonçait des lendemains qui chantent pour cet homme qui était à la tête d’un empire médical en France, lui le ressortissant algérien. La fille fera sa vie, une vie qui aurait pu à son tour finir brusquement. Deux thèmes sont en présence dans ces pages, le deuil et le triomphe de la volonté.
Saturne Sarah Chiche. Seuil 205p. www.seuil.com
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Une mort étrange dans un bled islandais
Comme c’est étrange pour ce qui est des polars qui se situent en Islande et écrits par des auteurs de ce pays. Ils débutent à peu près tous par un bled à peu près éloigné de tout où on va découvrir un crime. Et qui évidemment va agiter la localité. C’est ce qui se passe avec Siglo de l’écrivain Ragnar Jonasson. Un petit mot sur cet homme de lettres né dans la capitale islandaise et qui voue un culte pour toute l’œuvre d’Agatha Christie au point d’avoir traduit ses ouvrages dans sa langue maternelle. Alors quand on a pour modèle maître la reine du genre, on est à bonne école. Siglo qui donne son nom au roman est le diminutif d’un petit port de pêche nommé Siglufjördur. Nous sommes avant Pâques. L’inspecteur Ari Thor est appelé en pleine nuit, car on vient de découvrir le corps d’une adolescente gisant sur la rue principale. Ce qui rend la chose doublement étrange, alors que ce coin est réputé tranquille, c’est que sur les murs d’une maison de retraite, un vieillard a inscrit Elle a été tuée. Et pourtant on n’en était pas encore arrivé à cette conclusion. C’est une histoire à élucider, et le limier doit composer avec son travail exigeant où il doit lutter contre la montre et surtout établir la conciliation travail famille.
Siglo Ragnar Jonasson. Éditions de La Martinière 264p. www.editionsdelamartiniere.fr
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Une mère de substitution mais jusqu’où ?
La consolation des inconnus de Alice Nelson exploite le sujet de ces femmes obnubilées par la maternité, et qui à défaut de procréer par elle-même vont trouver des dérivatifs, comme de devenir des mères de substitution à l’endroit de jeunes enfants. C’est le cas ici d’une écrivaine et universitaire newyorkaise, Marina qui sera mis au contact d’une ressortissante rwandaise, mère d’un jeune garçon prénommé Gabriel. Elle remarque le curieux rapport de la maman envers son rejeton. Ce qui n’est pas sans rappeler la propre relation qu’elle entretenait avec sa mère au comportement hiératique. Marina va donc jouer la carte du rapprochement avec un attachement particulier pour Gabriel. Mais quoique soit le lien qui se soude, elle n’est pas la mère en titre. Comment va-t-elle composer dans cette situation ? L’écrivaine vampirise bien les sentiments qui habitent cette femme en mal de mère, excusez le jeu de mots facile. C’est de l’ordre du thriller psychologique. Dans le dernier chapitre elle laisse parler Gabriel. Voyez comment il a vécu toute cette attention.
La consolation des inconnus Alice Nelson. Les Escales 311p. www.lesescales.fr
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Des pilules à prendre sinon c’est le cauchemar assuré
Pour ce qui est du Québec, on le dit régulièrement comment on investit peu en santé mentale. Et au-delà de la personne déséquilibrée classique, il y a d’autres formes de souffrance qui viennent hypothéquer l’équilibre des personnes qui en sont atteintes. Prenez le cas de cette jeune fille qui est au cœur du roman de Florence Seyvos « Une bête aux aguets ». Plus jeune elle fut atteinte de la rougeole au grand désarroi de sa mère quasi hypocondriaque et qui « martyrise » d’attentions sa fifille. Un médecin proche va ordonner que sa patiente prenne deux pilules quotidiennement et à perpète. Sinon, et comme ça se produit souvent chez elle, elle est traquée par des phénomènes qui ont eu pour conséquence qu’elle vit dans une peur constante. Qu’est-ce qui va arriver avec cette malheureuse aux prises avec ses démons ? Comme l’écrivaine est scénariste, elle sait tenir son lecteur. Et tout n’est pas ce qu’on devrait s’attendre. Du bonbon pour qui aime les sentiers sinueux du cerveau.
Une bête aux aguets Florence Seyvos. Éditions de l’Olivier 138p.
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Sur l’euthanasie planifiée des nazis
Dans l’aménagement de l’aide médicale à mourir, les pays qui ont eu ou qui se penchent encore sur la situation, ont tous eu au départ un mouvement de recul, voire de rejet de la mise en place d’une telle politique craignant des dérives médicales. A l’extrême, beaucoup ont en mémoire ce que les nazis avaient structuré pour éliminer tout ce qui pouvait faire figure d’individu taré. Ainsi on appliqua une extermination encadrée sous des principes d’eugénisme. Pour voir de quoi cela retourne, il faut lire ce roman qui sort L’heure des spécialistes de Barbara Zoeke qui dans un petit mot d’introduction, rend hommage à son père d’avoir pu préserver sa campagne du triste sort qui aurait pu lui être réservé. Nous sommes en Allemagne année 1940. Un professeur d’université séjourne au sanatorium de Wittenau. Son entourage redoute le pire, connaissant les intentions du régime hitlérien et le presse de fuir le pays, alors que lui continue de croire qu’on pourra le soigner. L’écrivaine recrée pour nous le climat qui prévalait alors. On sait que cette première phase d’extermination préfigurera l’Holocauste à grande échelle. Un roman très fort qui rappelle à sa manière que l’homme est un loup pour l’homme.
L’heure des spécialistes Barbara Zoeke. Belfond 246p. www.belfond.fr
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La chute de la bière qui moussait un peu trop
Les amateurs de houblons furent longtemps à apprécier la bière Dow, particulièrement dans la région de Québec où la marque était dominante. On se souviendra que MM. Paul-Yvon Charlebois et Sylvain Daigneault avaient commencé à nous raconter l’histoire de cette brasserie dans la Belle Province. Le tome 2 était vivement attendu qui détaille pourquoi cette bière si aimée connue une fin commerciale aussi dramatique. En fait, c’est que voulant plaire aux fervents de la Dow qui voulaient que perdure l’effet moussant, le maître brasseur ajoutait un ingrédient le sel de cobalt qui provoqua la mort d’une quinzaine de personnes par arrêt cardiaque. Ce qui provoqua la panique et interrompit sur-le-champ la vente au public. Ce sel est aujourd’hui strictement défendu. En complément, nos historiographes ont ajouté divers éléments iconographiques de ce label qui nous plongent dans une nostalgie.
La brasserie Dow Tome 2 La chute. Paul-Yvon Charlebois et Sylvain Daignault. Les éditions GID 167p. www.leseditionsgid.com
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Tout savoir sur le Nunavik
Quand on parle du territoire du Nunavik on ne peut faire autrement que d’être dans l’hyperbole, tant tout est grandiose, à commencer par son territoire, le grand nord du Québec et qui représente la superficie du tiers du Québec! Mais que sait-on à part que c’est désertique pour l’ensemble et que le climat est hostile ? Certainement pas concernant l’identité et la culture des Inuits qu’on appelaient encore hier des esquimaux. En fait c’était leurs ancêtres. Mais pour rattraper notre vide abyssal en la matière voici un travail de maître mené par Marcel Rousseau un universitaire en renom qui nous présente une somme Les Inuits du Nunavik d’hier à demain. Il est question d’histoire de ce peuple, son environnement géographique et socio-économique et culturel. On voit que les Inuits ont été dépossédés de leur identité, surtout après les années cinquante. Ce qui les ont énormément frustrés. En fin de bouquin l’auteur, après son grand exposé magistral, pose les questions sur le futur de cette civilisation, les défis qui l’attend. Comment concilier deux cultures, celle du nord et du sud ? C’est passionnant et nous fait réaliser la richesse de ce peuple premier.
Les Inuits du Nunavik d’hier à demain Marcel Rousseau. Les éditions GID 576p. www.leseditionsgid.com
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Deux intrigues policières menées rondement
Vous êtes plusieurs à aimer les intrigues policières et pour divers motifs. En voici deux qui nous parviennent, chacun des auteurs mettant de l’avant leur limier fétiche. C’est le cas du maître du genre James Patterson qui met une fois à contribution son enquêteur vedette Alex Cross. Ce dernier lit-on dans Justice pour Cross a eu un début dans la vie absolument épouvantable, avec un milieu familial toxique dans sa Caroline du Nord natale. Il arrivera que son propre cousin Stefan sera mis en accusation pour un meurtre. Pour les fins de l’enquête, notre justicier devra retourner sur ces lieux maudits trente-cinq ans plus tard. Sa démarche sera gênée par le fait que dans son bled on préfère se la fermer. Mais qu’importe, on connaît la ténacité de l’homme de loi. Ce que l’écrivain ajoute ici, c’est la tension personnelle de Cross au vu de son passé qui lui revient en pleine figure. Donc beaucoup de supplément psychologique qui bonifie l’histoire. C’est aux éditions Jean-Claude Lattès.
Plus près de nous, c’est notre compatriote Raynald Lecavalier qui signe Les trois guerrières aux éditions de l’Apothéose. Pour la troisième fois on retrouvera la belle complicité entre le détective Christophe Marceau et l’inspectrice Lindsay Patterson attachée au service de police de New York. Ce qui va occuper nos comparses c’est la macabre découverte dans un hôtel en renom de Washington, du corps d’un ancien ambassadeur espagnol. Notre enquêteur québécois qui a une longue feuille de route derrière lui, établit assez vite un lien entre ce crime et un autre remontant à quatre décennies. On voyagera pas mal dans cette histoire sous forme d’un triangle entre la métropole américaine, l’Espagne et Washington. S’il y a un parallèle à faire entre ce livre et le précédent c’est que les deux écrivains savent bien construire leur intrigue. Ils nous déroutent alors qu’on croit connaître la réponse avant les enquêteurs. De toute évidence ces thrillers combleront les afficionados.
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Les souvenirs militants du péquiste Paul Bégin
Contrairement à la France où un politicien, à quelque échelon qu’il est ou a été se sent en devoir de se raconter, au Québec, mis à part les leaders de formation politique ou d’anciens premiers ministres, rares sont les politiciens qui prennent le temps de raconter leur engagement. On en trouve essentiellement du côté des gens du Parti québécois qui a une longue tradition de débats d’idées. C’est le cas du député et ministre originaire de Dolbeau Paul Bégin qui nous sert un lourd pavé retraçant son parcours qu’il intitule A la recherche d’un pays, Mémoires d’un militant. C’est un cas singulier d’un ex siégeant à l’Assemblée nationale du Québec qui prend le temps de montrer à quoi s’expose une personne qui a pris sur elle de s’engager envers une cause, puis des citoyens que l’on représente au Salon bleu. La notion de sacrifice est présente tout au long de ses pages. Bégin a siégé au cabinet et a eu la déconvenue de se faire jouer un sale tour par le premier ministre Bernard Landry dans un dossier qui le tenait à cœur au moment où il était opéré pour un décollement de la rétine. C’en était trop. Il démissionnera avec fracas pour retourner à la pratique du droit avec un militantisme cette fois pour l’environnement. Le gars a pris le temps de tout se souvenir et de déballer le tout avec brio. Il nous tend la main pour aller dans les coulisses de la vie de parti et du pouvoir. De quoi encourager des vocations ou d’en décourager c’est selon. L’auteur a le mérite de la plus entière transparence.
A la recherche d’un pays, Mémoires d’un militant 1962-2002 Paul Bégin. Les éditions GID 769p. www.leseditionsgid.com
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Il était une fois la milice canadienne
Parce que la documentation est toute fin pratique quasi inexistante sur la milice canadienne en Nouvelle-France peu d’historien s’y sont intéressé. Fernand Gauthier fait exception s’inspirant de beaucoup comme il l’écrit par le travail remarquable accompli sur ce sujet par l’historienne Louise Dechêne avec Le Peuple, l’État, et la Guerre au Canada sous le Régime français. La milice tel qu’il la définie d’entrée de jeu, est une organisation paramilitaire constituée de civils sur une base volontaire. Au cours des ans, et surtout après la Conquête, le Régime anglais retirera les armes de cette formation. Et cette milice, sous les deux régimes, fera de ses membres des fonctionnaires relayant l’autorité centrale auprès du petit peuple. La première milice en Nouvelle-France l’a été par lettre de Louis XIV au gouverneur d’alors afin d’aider à combattre les Iroquois. On sera gré à l’historien de ses recherches dans moult grimoires afin de restituer ce pan de notre histoire encore méconnu.
Histoire de la milice canadienne 1669-1871 Fernand Gauthier. Les éditions GID 224p. www.leseditionsgid.com
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Un classique ignoré des féministes
La maison d’édition Le temps des cerises, réédite un classique de la littérature russe du XXème siècle, La mère de Maxime Gorki qui inspirera le cinéaste Vsevolod Poudovkine qui en fera une adaptation au grand écran vingt ans plus tard, de même que Bertolt Brecht. L’histoire qui serait celle d’une pauvre femme, Pélagie Vlassova si ce n’avait été de l’engagement qu’elle a pris auprès de son fils envers la révolution d’Octobre. Dans la préface de l’ouvrage que signe François Eychart ce dernier s’étonne à juste titre que le mouvement féministe n’ait pas récupéré cette belle figure de femme engagée qui trouvera son épanouissement dans l’action militante. Et de rappeler que pour Gorki cette Pélagie est peut-être le précurseur anonyme des temps plus humains. Mais au-delà de la belle histoire en elle-même il y a un style imparable qui fait plaisir à lire avec un sens de la description, des choses et des âmes, qui n’appartient qu’à Gorki.
La mère Maxime Gorki. Le temps des cerises 421p. www.letempsdescerises,net
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Les familles qui ont édifié le Kamouraska et la Grande-Anse
C’est une collection toute nouvelle aux éditions GID qui a pour nom “Passeurs de mémoire” qui revisite une région donnée du Québec, non pas pour en faire l’histoire comme ça se déroule avec d’autres titres chez le même éditeur, mais à travers les familles qui ont édifié ces régions. Les amateurs de généalogie vont se délecter de voir la corrélation entre une famille et son enracinement. Pour ce travail, les collaborateurs ont travaillé étroitement avec les associations de familles. Un apport logique pour qui voulait s’atteler à cette tâche monastique. Nous avons donc un tome entre les mains qui couvre le Kamouraska et la Grande-Anse fruit du travail de Serge Lambert et Doris Girard avec la collaboration de Maude Gamache-Bastille. Même ceux qui ne se sentent pas concernés par la localité, on prendra un vif plaisir à consulter la riche iconographie où là plus que jamais, une image vaut mille mots. Vous les avez devant vous les bâtisseurs du Québec, cette nation si distincte. C’est en quelque part très émotionnant. Chapeau pour ce projet laborieux et porteur. Un véritable devoir de mémoire.
Le Kamouraska et la Grande-Anse Serge Lambert, Doris Girard, Maude-Gamache-Bastille.
Les éditions GID collections Passeurs de mémoire 274p. www.leseditionsgid.com
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Sépultures marines du Québec
Saviez que depuis une vingtaine d’années, grâce à des technologies de pointe, on a repéré une quarantaine d’épaves dans les eaux du Québec. A telle enseigne qu’on n’hésite pas à décréter le fleuve Saint-Laurent entre autres comme le plus grand musée du Québec ce qui est peu dire. Samuel Côté fait figure d’expert du domaine. On lui doit notamment sur la chaîne Historia à la série grandement appréciée “Chasseurs d’épaves” de même que “Les sombres secrets du Saint-Laurent”. Et sur la chaîne Unis TV “Mystère des lacs”. Il fallait bien que tout ce patrimoine trouve son équivalent livresque. Le voici donc sous sa plume Le monde des épaves au Québec. L’auteur nous nourrit d’une foule d’anecdotes et sur les techniques employées pour repérer et identifier les navires frappées par le mauvais sort. Par exemple le yacht Christine qui appartenait à Sir Donald Alexander Smith hommes d’affaires éminent, ponte de la Hudson’s Bay et premier baron Strathcona et Mount-Royal. Son navire entra en collision avec un sous-marin en face de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans le 18 mai 1915 faisant sept victimes. Quel passé maritime qui ressurgit de belle manière.
Le monde des épaves au Québec Samuel Côté. Les éditions GID 202p. www.leseditionsgid.com
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Le monde merveilleux des manchots
Les manchots nous amusent toujours par leur démarche qui a certainement inspiré Charlie Chaplin pour son personnage de Charlot, avec cette démarche chaloupante caractéristique. Ils sont visuellement attachants. Mais que sait-on de plus sur eux ? Eh bien pour en connaître davantage, laissons nous conduire par le zoologiste Tom Jackson qui leur consacre tout un album. On apprend dès les premières pages qu’on en compte de seize à vingt et une espèces différents! Comme il savait d’office qu’il devait atteindre un large public, il nous a servi, non pas un lourd traité les concernant. Pour commencer ce beau voyage dans l’Antarctique, il nous sert de très belles photos. On peut les admirer de plus près qu’en mode réel. Ensuite, en guise d’information, il se contente de petites vignettes forts instructives. Comme de la manière dont ces gentils bipèdes font pour partir de l’eau pour arriver à atteindre une paroi glacée. De la haute voltige.
Les manchots Tom Jackson. Éditions L’imprévu 224p.
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Le coin jeunesse
C’est un secteur que l’on touche très peu, mais l’exception confirme la règle. Deux titres que nous vous suggérons pour combler vos enfants et développer leur imaginaire. Chez l’éditeur L’Élan vert du tandem Brigitte Delpech et Amélie Vidélo c’est Basilio petit rat de l’Opéra. Notre sympathique petit rongeur va se retrouver en formation de ballet pour la prochaine production du Roi des souris. En même temps qu’un rêve se réalise, cela permet aux jeunes de se familiariser avec la préparation des danseurs de ballet.
Et aux éditions Kimane grâce à des textes de Jonny Marx accompagné d’illustrations magnifiques de Chaaya Prabhat on découvre la civilisation de la Haute Égypte. L’album a pour titre Les égyptiens. Tout y est, des pyramides aux pharaons, des rites entourant la vie de ces derniers. Et prouesse de l’édition, on a conçu 80 volets à soulever qui en cache parfois d’autres. A se demander comment on parvient à faire de telles impressions. Donc des éléments qui se détachent du livre si on en sent le besoin et les installer autrement. Comme introduction à ce temps phare de l’Antiquité on ne fait pas mieux. Cet ouvrage ludique et didactique en même temps, devrait se retrouver dans toute bonne bibliothèque de niveau primaire.
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Crimes en milieu de haut savoir
Nos universités à qui on a accolé le surnom de lieux de haut savoir n’ont pas tout rose. Comme toute micro-société, il y a inévitablement des conflits, de la haine profonde, des trahisons. Souvent c’est un titulaire d’un département de recherche qui s’attribue le travail d’un subalterne, des nominations qui créent de l’envie, quand ce ne sont pas carrément des élèves qui érigent des règlements de comptes envers le corps professoral. Et au sommet du pire des crimes. Bref, un véritable terreau de bons sujets pour un romancier confronté au drame de la page blanche. Ce n’est certainement pas le cas de l’écrivain grec Petros Markaris qui s’en est donné à cœur joie dans Le séminaire des assassins. Le personnage central, le limier fétiche de l’écrivain, le commissaire Charitos vient tout juste d’être nommé directeur par intérim de son service, ce qui augure des lendemains heureux. Mais que trois anciens professeurs d’université qui ont en commun d’être devenus ministres sont retrouvés morts. L’enquête va donc se transporter en milieu universitaire, un petit monde dont les codes échappent au justicier. Mais c’est sans compter son brillant esprit cartésien qui le conduira à élucider cette mystérieuse affaire. C’est très bien amené en même temps que le lecteur découvrira les coulisses de l’université.
Le séminaire des assassins Petros Markaris. Seuil 276p. www.seuil.com
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Chacun est porteur de son histoire
Il arrive à tout écrivain de se demander sur quoi portera le prochain sujet de bouquin. Avec quelquefois des passages à vide côté inspiration. David Feonkinos s’est souvenu de ce que des lecteurs venaient lui dire lors de séance de signature, à savoir que leur propre vie était un véritable roman. Tiens, tiens se dit-il, pourquoi ne pas regarder de ce côté-là ? Et ça donne La famille Martin. Ceux qui croient que l’affaire ainsi trouvé fait en sorte que tout est dans le sac se trompent. Car de livrer des confidences ne vient pas spontanément et certains peinent à dévoiler des secrets de famille, les fameux squelettes dans le placard. Il est bien tombé notre homme de lettres car il y a pas mal d’ingrédients, de quoi donner une vie aux allures de roman pour reprendre le cliché. Peut-être cet exercice de style réussi fera des petits au profit d’autres écrivains inspirés par cette démarche.
La famille Martin David Foenkinos. Gallimard 226p.
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L’exploit de raconter treize siècles de l’Empire romain
Pierre-Luc Brisson chercheur attaché au Département d’histoire et d’études classiques de l’Université McGill et chercheur affilié à l’École française de Rome a réussi tout un exploit. En effet, dans un petit livre d’à peine plus de deux cent pages, il a trouvé le moyen de raconter treize siècles de l’Empire romain, la première mondialisation de l’humanité. Son Histoire de la Rome antique, une introduction nous informe de tout ce qu’il y a à savoir de la fondation obscure de Rome jusqu’à la disparition de l’Empire en Occident en 476. C’est une lapalissade qu’il s’en est passé des faits durant cette très longue période dont les structures ont même inspiré les pères fondateurs des États-Unis. Un travail de vulgarisation cinq étoiles captivant du début à la fin. Il conclut son travail par une bibliographie assez détaillée pour ceux qui voudraient poursuivre leur exploration de cette civilisation faste.
Histoire de la Rome antique Pierre-Luc Brisson. Les Presses de l’Université Laval coll. À propos 213p. www.pulaval.com
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Une femme d’affaires vengeresse
Voici ce qui se passe, c est une entrepreneure suédoise qui a misé gros pour son expansion aux États-Unis. Et voilà qu’il va se passer de curieux événements qui vont faire s’effondrer son rêve américain. Elle fera preuve à la fois de résilience face à l’adversité en même temps qu’elle ne renonce pas. C’est ainsi que tablant sur des amitiés féminines elle va repartir à l’assaut et….On vous laisse le soin d’imaginer le reste. C’est un roman très particulier sur un thème assez peu exploité, la force des femmes, leur ténacité. Des femmes qui ont connu des déconvenues en affaires ou celles qui aspirent tout simplement à se lancer dans le business, vont prendre beaucoup d’intérêt à sa lecture.
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Le coin santé physique et psychique
L’ancienne première ministre Pauline Marois avait dans ses cartons de concert avec son ministre de la santé, un projet pour étendre les services de soutien à domicile pour les aînés qui ne souhaitaient pas aller dans un CHSLD. Hélas sa défaite électorale n’a pu donner suite à ce beau projet qui aurait allé le fardeau dans les soins de santé et réduire les coûts. Les gouvernements successifs au Québec n’ont pas cru bon donner suite. Pour rappeler l’importance de ces interventions maison un sociologue Mario Paquet récemment retraité du système de santé publique rend compte du travail de Lucette une auxiliaire familiale dont il en fait un cas d’analyse dans son ouvrage Lucette au maintien à domicile aux Presses de l’Université Laval, qui est une démonstration par l’exemple de la nécessité de ces soins prodigués à la maison même du patient.
Aux éditions du Dauphin Blanc John P. Strelecky concepteur du célèbre best-seller le Why Café publie Ce que j’ai appris. Ce sont ses réflexions pour une vie meilleure. Si dans ses ouvrages antérieurs ce champion de la croissance personnelle a livré divers cas vécu, ici c’est lui qui se met à l’avant-plan pour nommer ce qui ont été ses lignes de force en ce bas monde. Une petite plaquette dont le contenu l’emporte grandement sur le contenant.
Les trois prochains ouvrages sont édités chez Béliveau. Vous avez Mélanie Carpentier qui débarque avec Inacceptable qui a regroupé des témoignages de survivantes de l’exploitation sexuelle et mieux encore, de proxénètes. Ceux qui ont aimé la série à succès Fugueuse sur le réseau TVA revivront des cas similaires. Et cet ouvrage tombe à point nommé, où pour cause de pandémie, des jeunes filles semi-confinées ne savent plus comment occuper leur temps et sont en quête d’argent. Des proies vulnérables pour des individus aux sombres desseins.
Et justement concernant la pandémie de la Covid-19, des bouquins sortent sur le sujet. En voici un du coach bien connu Alain Samson avec Rebondir après une pandémie. Il imagine l’après pandémie, mais non pas dans l’optique d’un retour comme avant, mais l’annonce d’un nouveau monde, puisque des facteurs de vie socio-économique auront irrémédiablement changés. Notamment la question du télétravail et le rapport à l’argent. Il imagine donc des scénarios de vie nouvelle ou des constats pour nous amener à bien recycler notre existence pour une vie meilleure.
Une procureure de la Couronne à la cour municipale de Montréal, et proche de la rédaction, aujourd’hui à la retraite, avait été affectée dans les dernières années de sa vie professionnelle au dossier des femmes violentées. Et le problème qu’elle rencontrait, c’est que ces femmes battues renonçait en bout de piste à poursuivre leur conjoint, sous prétexte de lui redonner une seconde chance. Michele Weldon en connaît un rayon qui est passée par là. Elle nous partage son vécu dans Le calvaire d’une femme battue. Elle nous dit quel fut son aveuglément avant d’admettre que oui son compagnon était violent. Comme le phénomène de cette violence conjugale est répandu, ce livre témoignage est assuré à la base d’un vaste lectorat potentiel.
L’actualité nous amène son lot d’articles qui soulignent que le semi-confinement au Québec et le confinement total ou partiel ailleurs dans le monde en raison de la pandémie de la Covid-19 a déjà des conséquences sur l’équilibre mental des individus, avec une hausse marquée des dépressions. Ces mesures sanitaires contraignantes, l’avenir nous le dira, fera davantage de victimes que de réelles mesures de protection. Donc comme plusieurs souffrent de la situation dans ce climat anxiogène, voudront-ils trouver des pistes de solutions, Voici que la psychologue Ariane Hébert nous arrive opportunément avec Stress et anxiété où elle déballe des stratégies qui si elles n’éradique pas les problèmes, elles permettent de les appréhender. Il est beaucoup question dans ces chapitres des ressources disponibles et comment s’en servir au mieux. Ce livre salutaire est publié aux éditions de Mortagne.
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