La poésie a -t-elle un rôle social ?

Telle est la question. On réédite, de François Dumont professeur titulaire au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, Usages de la poésie paru initialement en 1993. En sous titre “Le discours des poètes québécois québécois sur la fonction de la poésie 1945-1970.  Si on sait que la littérature peut être  un engagement, qu’en est-il de la poésie ? L’essayiste passe en revue les courants idéologiques qui ont accompagné la vie poétique dans la Belle Province. Même s’il reconnaît que depuis sa sortie d’autres études ont poussé plus loin le commentaire, il dit d’emblée que ça n’infirme pas ce qu’il a avancé dans ces chapitres. Un survol donc de la place de la poésie dans la société.

Usages de la poésie François Dumont. Presses de l’Université Laval 278p.   www.pulaval.com

Ami à la vie, à la mort ?

Jusqu’où peut tenir l’amitié ? Peut-on perpétuer l’engagement d’un La Boétie envers Montaigne en son temps, quand survient l’innommable ? C’est un peu sur le terrain que nous amène Bruno de Stabenrath dans l’ami impossible. Car tenez-vous bien, il est ami depuis l’époque du lycée, avec l’homme le plus recherché de France Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d’avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes en 2011 et introuvable depuis. Comment se sent-on quand on a été dans l’intimité de cet être fatalement trouble ? L’ami donc, et vous verrez s’il l’est encore. Il a même entrepris sa propre enquête sur ce copain énigmatique au lourd secret. Un récit hors norme vous comprendrez bien et qui de surcroît est écrit avec une plume alerte.

L’ami impossible. Bruno de Stabenrath. Gallimard 527p.  

Pour ne plus vivre la violence conjugale

Josée Ouellet en écrivant Elle l’aimait a voulu faire oeuvre utile en partageant pour un lectorat féminin, un cas d’espèce qui a connu la violence conjugale et qui a pris les moyens de s’en sortir. Une de ces femmes, comme tant d’autres, qui ne croyaient jamais devoir atterrir dans une maison d’hébergement pour femme violentée. Ce livre bref va à l’essentiel de ce qu’une victime doit savoir pour s’en sortir et ne pas être aspirée à perpète dans un cycle infernal.

Elle l’aimait Josée Ouellet. Éditions La Roupille 129p.       www.laroupille.com

Biographie d’un grand théoricien de la cuisine

Joseph Favre est un nom qui ne dit probablement pas grand chose à bien des gens, et c’est dommage, la fatalité du temps qui passe. Car c’est de toute une pointure dont il s’agit concernant le monde culinaire et la gastronomie au premier chef.  Né en Suisse en 1844 et décédé à Paris en 1903 il était un véritable érudit à qui l’on doit deux héritages majeurs dans son domaine, soit le Dictionnaire universel de cuisine et d’hygiène alimentaire en quatre tomes et la fondation de l’Académie culinaire de France en 1879, une institution toujours active de nos jours. Albert Mudry est chirurgien, spécialiste de l’oreille et fin gourmet. Il est membre de ladite Académie culinaire. A travers un agenda sans doute démentiel, il a trouvé le temps de rendre un tribut à Favre avec cette biographie exhaustive d’un homme rempli d’une énergie sans pareil et qui a eu une vie très mouvementée. En fin d’ouvrage, le biographe fait le parcours du contenu du dictionnaire créé par son sujet. Cette vie en passant pourrait faire l’objet d’un sacré beau film. Avis aux scénaristes confrontés au drame de la page blanche.

Joseph Favre cuisinier et érudit Albert Mudry. Favre 421p.     www.editionsfavre.com

La pandémie vue par un dessinateur lucide

Cette foutue pandémie du Coronavirus-19 dont on apprendra certainement un jour qu’elle a été amplifiée pour des fins pas toujours avouables fait déjà le sujet des essayistes  et même des caricaturistes et de dessinateurs tous azimuts. Comme ce Valott pseudonyme de Jacques Vallotton qui a son mot à dire, ou plutôt son dessin à exprimer. Il se libère totalement avec Terrien, t’es rien. Le titre est déjà en soi tout un programme. En sous-titre quel beau trait d’esprit “plus d’une quarantaine de dessins sur le coronavirus”. Il a beaucoup d’imagination, se servant de la représentation graphique bien connue du virus, dont il se sert à toutes les sauces. Il nous donne à penser que cette pandémie est révélatrice de bien d’autres choses désagréables. 

Terrien, t’es rien Valott. Favre.   www.editionsfavre.com

Pour comprendre Pie XII face aux nazis et l’Holocauste

La pie de théâtre Le Vicaire, avait été dévastatrice pour la réputation du pape Pie XII qu’on accusait de s’être montré silencieux face à l’Holocauste et de n’avoir rien dénoncé publiquement. On attendait vivement le déblocage de l’accès aux archives de ce pontife durant la guerre pour en avoir le coeur net. Présentement, des historiens se penchent sur deux millions de documents amassés pour ce pontificat. Mais un a pris les devants qui les connaissaient bien avant tout le monde  Johan Ickx responsable des archives historiques de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège. Le Bureau, les juifs de Pie XII qu’il publie résume l’activité du Vatican durant la Seconde guerre mondiale. Et cela donne un éclairage tout autre sur l’attitude alors du pape. Il avait réellement peur des nazis qui lorsqu’ils ont envahi Rome s’en sont pris à des prêtres et des religieuses envoyés en camps de concentration sinon camps d’extermination. Sans compter ce que les hordes d’Hitler ont causé dans toute la catholicité. Il était même question d’enlever le pape! On a la preuve dans ces pages, que bien au contraire Pie XII a aidé beaucoup de juifs à échapper aux barbares, parfois en les baptisant in extremis pour en faire des catholiques et leur fournir ainsi une nouvelle identité. C’était un pasteur sensible, voire dévasté par ce qui arrivait, comme une odeur de fin du monde. On comprendra mieux ses hésitations. La communauté juive ne s’y est pas trompé qui a reconnu son action. Les chapitres sont éloquents sur les violences des SS envers le clergé. La vérité enfin nous arrive qui enlèvera un lourd fardeau posthume sur les épaules de celui que l’on surnommait le pasteur angélique.

Le Bureau, les juifs de Pie XII Johan Ickx. Éditions VDH/Michel Lafon 410p.   www.michel-lafon.com

Un roman jeunesse sur fond de cétacés

Christine Valois connaît bien les jeunes. Cette orthopédagogue vient en aide à ceux qui sont en difficulté d’apprentissage. Son conjoint, lui, est biologiste. Et ensemble ils prennent plaisir à voir évoluer les cétacés dans le Saint-Laurent. Et tiens pourquoi pas un roman jeunesse sur ces majestueux mammifères. Et voilà que dame Valois se fend d’une belle histoire avec Milagro qui est le surnom donné à un rorqual à bosses qui sera un des personnages avec Americo un jeune garçon qui partant vers les Caraïbes avec sa maman, se liera d’amitié avec l’animal. Et il fallait bien pimenter le plat en les assaisonnant d’aventures. Et croyez-nous il y en a. De quoi remplir l’imagination des lecteurs. En même temps une belle leçon sur l’importance de la biodiversité.

Milagro. Christine Valois.

Sur la couleur de peau

A croire que l’Amérique n’en finit pas de traîner son lourd fardeau racial. A preuve ce roman de Britt Bennett “L’autre moitié de soi”  que le très sérieux Wall Street Journal compare l’auteure à Toni Morrison. Ce roman sur le métissage racial et les enjeux de la ségrégation nous transporte à Mallard un petit bled au nord de la Louisiane. Nous voyons vivre les jumelles Vignes, deux jeunes noires aux préoccupations différentes. Une veut se blanchir l’épiderme et tente par tous les moyens d’y parvenir, tandis que l’autre assume pleinement sa race. Le rapport entre les deux femmes est quelque peu complexe. Mais elles sont tout de même soudées. C’est une belle étude sur la négritude et la gémellité raciale chez nos voisins du Sud. Effectivement le quotidien américain ne s’y est pas trompé en associant le nom de Toni Morrison à cet écrivaine de grand talent.

L’autre moitié de soi Britt Bennett. Flammarion Québec 378p.      www.flammarion.qc.ca

Vous apprenez l’annonce de votre mort à la télévision

Imaginez la situation. Vous êtes à l’écoute des nouvelles de 17H. à la télé de Radio-Canada et Patrice Roy rend compte d’un accident de voiture sur une route que vous empruntez régulièrement et que la victime porte votre nom. Est-ce que c’est un homonyme ? Mais le plus étrange dans tout celà, c’est que l’homme en question va recevoir un texto qui lui recommande fortement de ne pas se présenter au travail...C’est le point de départ du roman de fiction, le tout premier de Bruce Benamran ayant pour titre L’ultime expérience. Le gars est un expert des réseaux sociaux à qui l’on doit aussi des communications de vulgarisation scientifique. Pour une première incursion dans ce genre littéraire, c’est passablement réussi, voire prometteur. Avec l’aura de mystère qu’il faut pour vous garder captifs du premier au dernier chapitre.

L’ultime expérience Bruce Benamran. Flammarion Québec 425p.     www.flammarion.qc.c

Le coin de la BD

Les bédéphiles sont particulièrement gâtés. Et comment avec notre hilarant petit Toto qui débarque avec Drôle d’aventure. Thierry Coppée, Lapuss’, Ztnarf et Lorien n’ont rien ménagé pour nous faire rire. Pendez donc. Imaginez que le charmant garçon se rend en compagnie de son papa dans un musée dédié à un patron. Et tandis que ce dernier prononce un discours de circonstance une statue vient s’écraser sur d’autres œuvres dans un effet domino. Et durant cette « tragédie » voilà qu’on entend Toto rire à gorge déployé. Le père ne tenant plus en place le menace sinon de le placer à l’école comme pensionnaire. C’est chez l’éditeur Delcourt.

Joann Sfar poursuit avec les aventures du Chat du rabbin très centré sur la judaïté. Ici c’est le rabbin et son célébrissime félin qui vont à la mer. Et qui vont avoir maille à partir avec des gens mal intentionnés qui vont leur chercher noise. Le tout finit en bataille rangée. Ce tome 10 chez Dargaud  « Rentrez chez vous » est rempli de métaphores sur l’état du monde actuel. Le tout va se transporter en Israël et vous verrez pourquoi.

A ceux qui s’ennuyaient du duo Boule & Bill l’éditeur Dargaud est fier de présenter l’épisode « Bill se tient à Caro ».  Le tandem Cazemove et Bastide exploite le thème de l’inclusion. En effet la tortue Caroline, si lente de par sa nature aimerait bien faire partie des activités de nos deux amis. Ces derniers vont déployer des trésors d’imagination pour qu’elle ne soit pas exclue. De quoi inculquer aux jeunes lecteurs cette belle valeur. Comme 41e tome on ne peut être plus d’actualité.

Chez Dupuis, Bruno Dequier nous donne rendez-vous avec Louca ce sportif ado et gauche à qui un coach prénommé Nathan, va demander de constituer une équipe de foot issue de ses anciens coéquipiers. Louca va s’atteler à remplir son mandat, mais il doit se confronter pour ce faire au sport de prédilection de chacun de ceux qu’il approche. Et il y a même au menu une compétition sportive en jeux vidéo! Comme Montréal est le Hollywood de ce type de plateforme, cela va intéresser au premier chef pas mal de monde. Bienvenue dans le sport 2.0.

Si Tarzan fait partie de votre imaginaire à titre de héros, vous serez heureux d’apprendre que l’on édite dans un gros album, sept histoires dessinées par Russ Manning durant les années 1965-67 sur des scénarii de Gaylord Dubois d’après l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs. Ce qu’il y a de bien dans cette édition chez Graph Zeppelin, c’est que l’on a restauré les couleurs. Elles sont magnifiées. La traduction même a été adaptée pour refléter au mieux le style de son auteur. C’était encore les grandes années du « comics » qui enchantèrent tant de générations d’enfants. Et si vous avez un peu de ressources, sachez qu’il existe un coffret en quatre volumes qui couvre 1250 « strips » du même dessinateur. Un superbe cadeau à offrir.

Un autre personnage mythologique de la BD américaine est sans contredit Batman. Ici nous ne sommes pas à Gotham City mais dans le multivers noir, un univers parallèle alors que l’on assiste à l’élimination des membres de la Ligue de justice au profit des sinistres Chevaliers noirs. C’est une grosse histoire que ce Batman métal le multivers noir publiée chez Urban comics et fruit du travail du quatuor formé par Scott Snyder, James Tynion IV, Aaron Lopresti et Brad Walker. Vous en avez pour des heures à vous gaver des péripéties de notre héros. On est médusé par la qualité du travail des illustrateurs. On en a plein la vue.

Étonnement par ailleurs chez l’éditeur Dupuis alors que sort le no. 65 avant le no. 64 des Tuniques bleues. La raison en est que le scénariste Raoul Cauvin a décidé de passer son tour. Et c’est pourquoi la maison d’édition a décidé de publier le numéro annuel avant celui de l’ordre de préséance. Donc aux dessins vous avez Manuera qui met sa patte au scénario en compagnie de Beka toujours dans l’esprit des Cauvin, Salvérius et Lambil. Vous allez faire connaissance avec un personnage réel William Howard Russell (1820-1927) considéré comme le premier correspondant de guerre de l’Histoire. Un mec qui allait aux quatre coins du monde, rendant compte des conflits en temps direct grâce à la nouvelle technologie du télégraphe. Et il sera de la guerre de Sécession, conflit qui est au cœur de ce volume intitulé L’envoyé spécial une dénonciation faite en son temps des horreurs de la guerre.

Qui étaient ces épouses des dignitaires nazis ?

S’il s’est beaucoup écrit sur les pontes du IIIème Reich, en revanche peu de livres ont analysé ce que furent les femmes qui épousèrent non seulement ces monstres, mais également l’idéologie du parti. James Wyllie comble ce vide avec une galerie fascinante de femmes fanatiques Femmes de nazis. Il nous avait donné par le passé un ouvrage sur les relations entre Hermann Goering et son frère, le premier numéro deux du régime hitlérien, le second un opposant au national-socialisme. Le voici de retour avec toute une série de portraits allant de la femme de Goering, Emmy et sa rivale Magda, elle, l’épouse de Goebbels le ministre de la Propagande du Reich et considérée comme le Première dame de la nation, une véritable furie qui n’hésita pas à assassiné ses six enfants dans le bunker qui vit aussi la mort de son mari ainsi qu’Hitler et Eva Braun. Vous avez aussi deux autres portraits troublants, Margarete, la femme d’Heinrich Himmler, le chef suprême des SS et Lina Heydrich l’épouse de Reinhard Heydrich, chef de la Sécurité du Reich (SD) concepteur de la Solution finale, qui prévoyait l’extermination de tous les juifs d’Europe, et surnommé le boucher de Prague. La grande majorité de ces conjointes étaient cocufiées. Himmler par exemple, entretenait une liaison avec sa secrétaire à qui il fera deux enfants. Souvent les légitimes étaient au courant, mais prenaient leur trou. Car le régime nazi honnissait le divorce et en plus on devait préserver coûte que coûte l’image de la famille allemande unie. faisant beaucoup d’enfants. Ces épouses bien que choyées matériellement étaient pour la plupart malheureuses, ne voyant presque jamais leurs maris tout entiers au service du Führer. Au sein de notre rédaction nous avons un fervent de cette période de l’Histoire qui n’a que des compliments pour ce travail d’historien qui nous fait découvrir une facette méconnue de la vie privée au quotidien des ténors du parti nazi.

Femmes de nazis James Wyllie. Alisio 414p.    www.editionsleduc.com

La médecine légale cours 101

La médecine légale occupe une place de choix dans les séries télévisées policières où comme dans un rien de temps on arrive à trouver ce qui cloche et qui rend une mort suspecte. Mais comme le dit la professeure Silke Grahberr qui fait ce travail méticuleux il y a bien des mythes qui entourent sa profession. Elle a donc eu l’idée de nous initier au quotidien de son travail dans La mort n’est que le début…Qu’est-ce qui arrive à notre dépouille une fois l’âme envolée. Dire que son récit est passionnant est un euphémisme, car qu’est-ce qu’on apprend dans ces pages et surtout comment la découverte de l’ADN est venue donner un sérieux coup de main à l’expertise. A la fin de l’ouvrage elle fait un peu d’histoire nous racontant que c’est l’Autriche sous le règne de l’Impératrice Marie-Thérèse que l’on a fait des avancées dans le domaine, le monarque obligeant à ce qu’un médecin inspecte les défunts avant de les conduire à leur dernier repos.

La mort n’est que le début Silke Grabherr. Favre 156p.     www.editionsfavre.com

Mohamed Ali dans les yeux de son frère

Rahaman Ali frère de Cassius Clay Junior alias Mohamed Ali a boxé pendant quelques années, mais il aura été relégué dans l’ombre de son illustre frérot. Est-ce que cela l’a affecté, bien au contraire. Il lui rend même un fabuleux tribut à travers on livre de son souvenir personnel Mohamed Ali mon frère. Il repasse en notre compagnie sa carrière, ses engagements. Comme bien de ces géants, il était un être avec des dualités capable d’affirmer un jour qu’il est le plus grand, c’était pour la galerie. Dans la réalité selon le frangin, il voulait être tout sauf une diva et il était disponible pour aider tout un chacun. On le surnommait même « Le facilitateur ». On apprend que lors de son fameux match au Zaïre contre George Foreman, il n’avait pas de passeport comme beaucoup d’afro-américains qui ne disposaient pas de certificats de naissance. L’ouvrage regorge de photos dont une impressionnante alors qu’il va déposer sa « paie! » à la Bank of America, une montagne de liasses de dollars devant lui. Le frère l’a accompagné professionnellement toute sa vie. C’est donc un témoin privilégié qui nous gave de belles anecdotes nous rendant davantage admiratif de ce sportif et homme de cœur d’exception.

Mohamed mon frère Rahaman Ali. Alisio 523p.   www.alisio.fr

Étranges phénomènes dans les Laurentides

C’est prévu pour être classé dans la littérature jeunesse, mais Le veilleur des mondes de Dominique Perrier est d’une telle maîtrise qu’on peut le qualifier grand public. L’histoire est captivante, jugez vous-même. Nous sommes dans la petite localité de Des-Deux-Lunes. Deux amies remarquent une présence liquéfiée et nauséabonde sur une paroi du mont des Glaces Noires. Et cela deviendra récurrent. Sans compter d’autres phénomènes étranges. Y a-t-il menace sous roche ? Comme une épée de Damoclès naturel qui leur pend dessus. Et si ce n’était que de ça, on enregistre des disparitions de gens sans raison apparente. Il y a assez de matériaux, encore qu’on ne vous a pas tout déballé, pour faire un scénario capable de vous garder captifs du début à la fin. Si vous regrettez d’être en fin de lecture trop rapidement. Consolez-vous puisque c’est le tome 1 « Glaces obscures » qui est sur nos rayonnages des librairies. La suite s’en vient.

Le veilleur des mondes Tome 1 Glaces obscures. Dominique Perrier 447p.  

S’il ne fallait lire qu’une seule biographie sur de Gaulle

Nos dirigeants mondiaux font si piètres figures, gouvernants à vue, qu’on s’en est remis à la commémoration du 50ème anniversaire de la disparition de Charles de Gaulle pour se bercer du souvenir d’un véritable chef d’État épris de son pays et sachant prendre des décisions. Cette célébration du grand libérateur de la France a donné lieu jusqu’à présent à un florilège d’ouvrages s’intéressant à un aspect ou un autre de ce grand homme au propre comme au figuré. Si on croyait avoir tout dit sur lui, il y avait encore à découvrir. Et c’est à cela que s’emploie Dominique Lormier historien spécialiste de la Résistance française et membre de l’Institut Jean Moulin. Il nous offre sa biographie qui a le mérite de ne retenir que l’essentiel de ce qu’il faut savoir. Donc il nous évite la lecture des gros pavés sur le personnage. Il nous aide à prendre la mesure de ce qui fait la grandeur d’un politique doublé d’un chef de guerre.

De Gaulle intime et méconnu Dominique Lormier. Alisio 303p.     www.alisio.fr

Le dernier tome sur l’univers d’Harry Potter

Les accrocs du monde de Harry Potter au cinéma connaissent cette belle collection en douze tomes consacrée à ce volet. Nous vous faisons savoir que le douzième et dernier tome est arrivé consacré aux fêtes, gastronomie et publication du monde des sorciers. Les textes de Jody Revenson accompagnent des illustrations magnifiques. Un beau cadeau à offrir à un fan. L’éditeur a mis un soin jaloux au côté graphique de la présentation, offrant l’écrin nécessaire pour magnifier le sujet.

Harry Potter au cinéma Tome 12  Textes Jody Revenson. Huginn & Muninn 63p. 

Le coin santé physique et psychique

L’ergothérapeute et professeure émérite de l’Université de Montréal Francine Ferland nous entretient d’un sujet pour lequel nous n’avons pas a priori de théorie particulière, à savoir comment l’humour vient aux enfants, comment les faire rire et qu’est-ce qui leur est drôle ? C’est comme pénétrer dans un univers codé très spécifique dont elle se fait fort de nous en donner les règles. Fais-moi rire!, est un petit guide qui dit tout ce que les parents doivent savoir pour cultiver cette disposition chez le petit qui est une force. Car comment n’a-t-on pas dit que le rire est tonifiant. On apprendra que l’humour dit absurde n’est compris chez le jeune qu’autour de 12 ans. Elle livre des petits trucs éprouvés en la matière. C’est aux éditions du CHU Sainte-Justine.

Aux éditions Favre un récit poignant sur un mal qui touche majoritairement les filles mais où les garçons ne sont pas exclus, nous avons nommé l’anorexie. Sabrina Missègue signe Le goût de vivre. Elle qui a quinze ans est frappé de plein fouet par cette maladie mentale anxiogène où on a toujours un kilo de trop même si comme dans son cas elle finit par peser seulement 27 kilos pour 1 mètre 59. Par ailleurs on sait que l’ex chef d’antenne de la télévision française Patrick Poivre d’Arvor a eu la douleur de voir sa fille Solène se suicider sous les roues du métro, atteinte de cette terrible pathologie. Il a écrit entre autres « Elle n’était pas d’ici » que Sabrina a lu. Elle lui a ensuite écrit. Il a répondu et c’est grâce à cette proximité que la jeune fille a pu trouver la force pour dompter l’anorexie. Nous avons donc par le menu toute son histoire qui en interpellera énormément, car hélas on met toujours de l’avant des filles longilignes et le marketing exploite encore des canons de beauté qui n’ont pas surtout pas dans l’enrobé. On appréciera le détail mis sur l’évolution de son mal, de son arrivé jusqu’à sa disparition.

L’agressivité des élǜes en milieu scolaire est depuis longtemps un sujet préoccupant. Et ce n’est pas le contexte de la pandémie présente qui va arranger le portrait. Le problème est à ce point culminant que 29 experts en éducation sous la direction de Nancy Gaudreau professeure titulaire au département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval ont senti le besoin de préparer un guide Les conduites agressives à l’école aux Presses de l’Université du Québec dans lequel on essaie de circonscrire la problématique, ses origines, etc puis chaque chapitre se conclut par des exercices pratiques.
La situation de l’utilisation du numérique par les jeunes peut poser un sérieux problème quand on connaît leur addiction pour la chose au détriment de tout le reste.