- avril 2024 -
 
     
 


 

Une première oeuvre québécoise écrite avec un logiciel de reconnaissance vocale

L’histoire de la littérature québécoise vient de franchir un seuil avec un premier ouvrage écrit à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Et celui qui y a recours et qui fait figure de pionnier, François Marcotte ne le fait pas par paresse d’écrire. C’est qu’il est paralysé une grande partie de son corps en raison d’une maladie neurologique. Mais comme sa soif de communiquer n’a pas de limite, il use de cet outil pour partager le récit de sa vie dans Tant d’hivers. C’est superbement écrit d’une part. Mais ce qui nous touche c’est de le voir décroître physiquement avec sa mère dans les dernières lignes qui veille sur lui comme une aidante naturelle. C’est un attendrissant portrait qu’il fait de celle qui l’a mis au monde et qui continue à le veiller sans relâche. A ceux qui cherchent des zones d’humanité vous êtes à bonne enseigne.
Tant d’hivers François Marcotte. Sémaphore 203p.   www.editionssemaphore.qc.ca

 


 

Des sociétés sans qui ne s’appuient ni sur le capital ni le pouvoir

Suzanne Citron hélas disparue en 2018, était maîtresse de conférences à l’Université Paris XIII. En 1978 elle écrivit Légataires sans héritage, un grand texte d’idées qui ne fut pas publié de son vivant. Nous devons à Laurence De Cock de nous le faire connaître à titre posthume car ce livre d’idées est encore d’une terrible actualité et les propositions qu’il contient peuvent toujours être mises à contribution. L’auteure, ici essayiste, nous invite à changer notre mentalité vis-à-vis de la politique. C’était une femme à la culture éblouissante qui s’est beaucoup servi de ses références pour structurer sa pensée. Elle remettait en cause la notion de “Tout à l’État” et voulait une pluralité des forces en présence et des moyens d’action. A lire pour qui veut nourrir son action car c’est à cela qu’elle nous mène, agir.
Légataires sans héritage Pensées pour un autre monde. Suzanne Citron. Préface de Laurence De Cock. Les Éditions de l’Atelier 240p.     www.editionsatelier.com

 


 

En marge des attentats, comment se refaire ?

Vous déplorez la montée de la violence ? C’est que vous n’avez encore rien vu. Aux attentats djihadistes s’ajoutent aussi des gestes venant de “loups” animés par des êtres disjonctés, pour ne pas dire psychotiques. Et le confinement lié à la “pandémie” de la Covid-19 n’a pas aidé la cause. On en mesure les terribles effets. Bref, des attentats de toutes sortes alimentent les médias et nous laissent un goût amer, voire terrifiant de l’état du monde. Hélas il y a des victimes dans tout cela, directement ou indirectement. Comment se reconstruire après l’horreur ? C’est le sujet de Faire nos sociétés malgré les attentats coécrit par Vincent de Gaulejac et Isabelle Seret les deux sociologues cliniciens qui nous ont donné précédemment un ouvrage remarqué  “Mon enfant se radicalise”. En somme, ils nous tendent la main à espérer sinon pour le monde, pour soi-même afin de faire sa route sans encombre.
Faire société malgré les attentats Vincent de Gaulejac et Isabelle Seret. Érès 218p.      www.editions-eres.com

 


 

Le combat d’Alice contre l’abominable Reine de Coeur

Ne cherchez aucune cohérence dans la trame de Un joyeux non-anniversaire de Liz Braswell car là nous sommes dans la fantasmagorie la plus totale. Qu’on en juge. Le théâtre est planté. Au centre, une jeune femme Alice, qui aime bien prendre des photos de ses pairs. Mais oh surprise! Quand elle développe ses clichés en chambre noire, qu’est-ce qui apparaît, toutes sortes d’autres personnages autres que ses sujets originaux. Ainsi pour une des filles saisies par sa lentille, surgit la tyrannique Reine de Coeur. Pour Alice, en ce qui concerne cette dernière, va s’engager un combat de tous les instants. Et puis non seulement la tâche est ardue, mais elle doit composer avec le temps, car plus il passe plus le péril est grand. C’est une histoire abracadabrante co éditée par Disney et Hachette, Les jeunes esprits prendront beaucoup de plaisir à faire leur cinéma de cette lecture haute en couleurs.
Un joyeux non-anniversaire  Liz Braswell. Disney|Hachette 470p.  

 


 

Les tribulations de Gavroche

Victor Hugo ce démiurge de la littérature française a laissé un mot de vocabulaire au dictionnaire “gavroche” inspiré par le personnage de ce petit conte qu’il conçut, lui le défenseur des enfants. Nous sommes à Paris en 1832. Il erre de par les rues notre Gavroche, enfant de la balle. Aux éditions Belin on reprend ce classique de la littérature jeunesse avec un appareil critique issu du talent conjugué de Camille Page et Fabienne Hervieux. Une belle et grande histoire à la portée de tous, petits et grands.
Gavroche Victor Hugo. Belin éducation 117p.   www.boussole.belin-education.com

 


 

Une petite ville glauque en Ontario

Heureusement que Sydney Hegele a inventé de toute pièce cette petite bourgade de Le Marais en Ontario. Car pour rien au monde nous voudrions y mettre les pieds tant ce coin est réactionnaire comme ce n’est pas permis. Imaginez, même des castors carnivores s’en prennent aux habitants. C’est dans ce contexte “jouissif” auquel tente d’échapper des adolescents. En plus, pour couronner avec la cerise sur le gâteau, on est homophobes et on ne se prive pas de l’afficher au grand dam des gens issus de la communauté LGBT. Il n’est pas gay d’être à la campagne. Voilà le décor est planté dans ce roman. C’est un texte fort intéressant. Petit hic l’écriture inclusive avec tous ces genres mentionnées de “ielles”à tout propos, qui ralentissent la lecture, On comprend très bien que l’écrivain(e) se présente comme queer et qu’elle milite ainsi. Mais là on est dans la confusion des genres. Heureusement l’histoire est bonne qui nous fera passer par-dessus ces agaceries à la mode.
Le Marais Sydney Hegele. L’Interligne 119p.

 


 

Elle s’adresse à elle-même dans un monde qui la désenchante

Avec Celle qui ne donne pas son nom, Danielle Fournier nous présente ce qu’elle nomme un récit. Sauf qu’au lieu de se mettre en scène elle-même, elle s’adresse à un autre soi, en la tutoyant. Comme si elle s’exprimait à son double. C’est une approche assez singulière. Ce qu’on retiendra, c’est qu’elle n’est pas contente du tout la dame du monde qui l’entoure. Elle a sa part de secrets dont elle se serait passée volontiers. Cette petite plaquette à charge est un réquisitoire où l’écrivaine s’offre sa litanie de plaintes. Et à bien y regarder, ne sommes nous pas tous un peu comme elle, en mode grief face à ce qu’on nomme parfois bêtement comme le cadeau de la vie ?
Celle qui ne donne pas son nom  Danielle Fournier. Leméac 126p.

 


 

Nancy Huston décortique une transgenre du Bois de Boulogne

La force de Nancy Huston est de ne jamais se cantonner dans des recettes faciles, mais de toujours surprendre ses lecteurs. Et là, elle bat quatre as, en narrant les tribulations d’une colombienne, qui en homme était Ruben et qui va devenir transgenre, prenant le prénom de Francia qui donne son titre au roman. Cette, devenue femme, est dit-on superbement jolie et les clients ne manquent pas. La romancière décrit une journée type et dresse le portrait des clients et leurs diverses motivations. Mallarmé a dit un jour, la chair est triste et j’ai lu tous les livres. Qu’il aurait encore raison à voir ces êtres désoeuvrés sexuellement qui cherchent tout et rien à la fois. Et cette pauvre Francia qui les accueille dans son corps. C’est une analyse cruelle d’un monde en marge d’une société qui tient tant à la normalité et qui condamne justement la prostitution. Un triste tableau en effet. Mais Huston trouve le ton pour transmettre ce qu’elle voit et suppose.
Francia Nancy Huston Actes Sud/ Leméac 282p.    www.actes-sud.fr

 





 

Le coin de la poésie

Une ode peau poétique à la peau, c’est ainsi que l’on pourrait comprendre ce qu’a voulu exprimer le poète Jonathan Lamy dans Peau manifeste publié au Noroît. La peau a toujours quelque chose de remuant. Et que dire d’un corps nu! Notre homme transcende les a priori et nous livre une belle exaltation de ce que, en somme, nous avons de plus près de nous. Extrait “les corps se soulèvent comme des jurons que la peau pour se défendre que la peau à livrer fragile”.

Aux éditions du Tullinois écoutons Isabelle Francoeur qui débarque avec Palimpseste.C’est une plaquette qui a un goût revanchard, car elle semble la poétesse, considérer que les femmes ne sont pas entendues. Et ce sont des strophes coups de poing qu’elle assène. Extrait “malades regroupés, lève-personne corridors blancs, couvre-visage, traits tirés, fatigue accumulée l’enchantement disparu!

Chez l’éditeur Poètes de brousse Évelyne Ménard présente La liste de mes jointures. Le corps joue ici un rôle prépondérant dans des notes contemporaines au niveau des préoccupations. Beaucoup de lecteurs vont se sentir interpellés dans ces strophes parfois coups de poing. Extrait “les jours répétés au bout du nombril ma psy soutient que mes émotions passent par mon ventre le stress vit dans mon ventre”. Les poètes ne sont pas toujours fleur bleue.

 


 

Le combat d’une amérindienne pour conserver son statut

Les récits abondent et fort heureusement du racisme dont le gouvernement canadien a fait part à l’endroit des Premières nations. Que ce soit l’affaire des orphelinats jusqu’aux dérives des lois sur le statut de l’indien. L’anthropologue Bernard Roy qui s’est fait une spécialité des soins infirmiers dans les communautés amérindiennes, consacre un ouvrage à Bibiane Courtois une femme d’origine authochtone, qui parce qu’elle a épousé un gars de Roberval, devait signer devant sa communauté ce qu’on appelait “l’émancipation” à savoir qu’elle perdait par la même occasion tous les privilèges reliés à son statut d’indienne. Elle refusera de poser sa signature sur ce document infâme et militera pour que la Loi sur les Indiens abroge ces articles discriminatoires. Ce qui donnera en 1985 la loi C-31. C’est toute cette histoire que Roy reprend et qui nous fait admirer cette femme déterminée à ce que ce ne soit pas la loi des hommes qui lui fera perdre son identité. C’est presque deux décennies de combats qui se déroulent sous nos yeux. Chapeau à cette infirmière de caractère.
Bibiane Courtois Kanatukuhitshesht. Celle qui soigne. Bernard Courtois. Presses de l’Université Laval 248p.    www.pulaval.com

 


 

Apprendre de façon dynamique hors les salles de classe

David Bessette est un enseignant du niveau primaire depuis quelques années. En dépit du climat déprimant de l’éducation au Québec, il n’a pas jeté la serviette, au contraire. Il se fend d’une méthode éprouvée pour inculquer diverses notions d’apprentissage aux jeunes têtes avec la particularité que cela se dispense à l’extérieur de la salle de classe. Ça donne un guide fantastique intitulé Le primaire en plein air. Rien n’empêche d’ouvrir un livre dehors, bien au contraire. C’est peut-être ce qu’il manque à ce Québec qui est en train de sacrifier des générations avec des programmes bêtes qui n’ont jamais leurs preuves depuis la Révolution tranquille. Chapeau à cet enseignant qui croit que tout est encore possible.

Le primaire en plein air David Bessette. Septembre éditeur 195p. 

 


 

Revisiter l’université à l’ère des travers sociaux

François Jost pour écrire son Balance ton prof n’a certainement pas été confronté au syndrome de la page blanche car il enseigne à Sorbonne nouvelle les sciences de l’information et de la communication. Il campe son histoire dans ce milieu universitaire où on règle des comptes avec les techniques modernes mises à la disposition de la jeune génération estudiantine. Qu’est-ce qu’on fait preuve d’imagination quand vient le temps de manger une bonne tranche de son prochain. C’est un sujet amené de façon drolatique. Ceux qui fréquentent nos universités savoureront au premier plan ce bouquin.
Balance ton prof  François Jost. Atlande 153p.     www.atlande.eu

 


 

Une femme héroïque qui défie les nazis

En ce moment sur nos écrans on projette “La promesse d’Irena” de Louise Archambault où la comédienne québécoise Sophie Nélisse campe Irena, qui a réellement existée et qui a sauvé des griffes des SS des juifs qu’elle a caché au péril de sa vie. Si vous voulez prolonger votre connaissance de cette héroïne alors allez lire Les orphelins de Varsovie de Kelly Rimmer qui s’inspire de la vie de celle que l’on vient de décrire et qui ici se prénomme Sara. Comme toutes les histoires liées à l’Holocauste on est dans le domaine de la puissance des émotions. L’ouvrage est poignant et nous fait admirer ces êtres, qui en dépit de l’adversité, n’ont pas renoncé à leur part d’humanité. Ils nous permettent d’espérer un peu de la nature humaine.
Les orphelins de Varsovie Kelly Rimmer. Les éditeurs réunis 427p.     www.lesediteursreunis.com

 


 

Considérations sur les styles de vie en Union soviétique

Laurent Coumel qui est maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales en connaît un rayon sur ce qu’était le quotidien des soviétiques avant l’effondrement du régime. Dans 24 heures de la vie à Tchernobyl il décrit le menu d’une part de comment ont vécu les citoyens de Pripiat toute à côté de Tchernobyl en même temps que par extension, de quoi était fait le quotidien des russes avant Gorbatchev. Ce qui nous permet de mesurer que Poutine, au-delà de sa diabolisation, a tenu promesse quant à l’amélioration du niveau de vie de ses citoyens qui n’a rien à envier à l’american way of life, avec supermarchés et tralala.
24 heures de la vie à Tchernobyl Laurent Coumel. PUF 195p.    www.puf.com

 


 

ChatGPT a de quoi frustrer

Il est vrai comme en témoigne la communication en marge de la sortie de ChatGPT de Hugues Bersini qu’il y a de quoi être frustré de voir que tant de générations ont sué des méninges à apprendre des formules par coeur, alors que l’intelligence artificielle vous livre tout en quelques secondes! Si vous trouvez que l’ère numérique a changé le monde comme s’en est vanté Steve Jobs, attendez de voir voir ce qui nous attend dans celle de l’intelligence artificielle. Nous n’en sommes en ce moment qu’aux balbutiements et c’est déjà effrayant. A lire cet essai qui nous dévoile un peu beaucoup de notre futur, c’est-à-dire déjà dès demain.
ChatGPT Il était une fois une IA régressive. Hugues Bersini. Éditions de l’Université de Bruxelles 106p.    www.editions-ulb.be

 


 

La réédition illustrée d’un titre de Nelly Arcan

Nelly Arcan était dévorée par son double. Elle voulait être à la fois Françoise Sagan et Marilyn Monroe. Une dualité déchirante qui l’a conduite à mettre fin à ses jours. Difficile d’être à la fois bimbo et intellectuelle. Reste que l’écrivaine a laissé sa marque. Et parmi ses opus il y a L’enfant dans le miroir publié deux ans avant sa mort dans lequel elle retrace le parcours de son obsession du paraître. Les éditions Marchand de feuilles ont eu l’idée de pérenniser ce travail d’auto-analyse en l’agrémentant de magnifiques illustrations de Arizona O’Neill. Toutes les femmes qui sont obnubilées par leur apparence ou quiconque se passionne pour le sujet de l’esthétisme se doivent de lire ces pages d’un réalisme saisissant.
L’enfant dans le miroir Nelly Arcan sur des illustrations de Arizona O’Neil. Marchand de feuilles 120p.   

 










 

Le coin des petits

Nos petits auront de quoi s'occuper avec ces belles lectures enrichissantes au possible. A commencer chez Fleurus avec cet ouvrage cartonné de Johnny Dyrander "Les camions". C'est un jeu interactif pour ceux d'environ 3 ans pour lequel l'auteur a imaginé cinq circuits interactifs. C'est ludique et ça permet, c'est l'objectif, de favoriser le développement cognitif.

Chez Fleurus toujours, Catherine Kalengula et Émilie Beaumont nous initient à l'univers des princesses. L'imagerie Les princesses nous dit tout ce qu'on voudrait savoir au sujet de la vie quotidienne de ces nobles femmes. Quels sont leurs emplois du temps, les questions protocolaires. Bref, au sortir de cette lecture, votre jeune sera incollable sur ce qu'elles sont. Sur de jolies illustrations des Susanna Guerrea et Manon Paumard.

Il y a bien des façons de présenter des valeurs humaines. Celle de la joie par exemple. Comment lui donner vie et l'entretenir avec une bonne dose d'altérité. C'est la leçon que nous transmet Sophie de Mullenheim dans Le super pouvoir de la joie. Sur des illustrations de Annick Masson, elle nous fait voir différentes scénettes dans lesquelles on fait intervenir une bonne dose de joie. C'est un autre album publié chez Fleurus, ce titre étant un beau fleuron à leur catalogue.

On s'est mis à trois, Ophélie Célier, Thomas Piet et Fanny Vella pour traiter sur un angle féministe cette grande question "Pourquoi papi ne fait pas la vaisselle ?". Question que pose une jeune tête, qui remarque que c'est toujours mamie qui est à la tâche. Les auteurs abordent bien cette question existentielle. C'est aux éditions Petit Leduc. Avec eux, le féminisme fait son entrée chez les petits.

Ici un sujet délicat abordé avec finesse par un auteur consciencieux, à savoir un lourd secret que peut porter un jeune et qui le dévore de l'intérieur. 1,2,3, secrets de Samboyy aux éditions Petit Leduc est l'histoire d'un garçon prénommé Sacha qui garde pour lui un secret qui lui pèse et qu'il confie à son amie Camille qui va s'empresser de le faire savoir. Ce qui aurait pu être source de rupture entre les deux. Finalement, un adulte va prendre les choses en mains et libérer le jeune de son fardeau.

Aux éditions Petits Génies Dana Blue, raconte appuyée par des illustrations de Noémie Blond ce qu'est l'autisme dans un album intitulé, "Mon frère est un génie". Au départ on fait connaissance avec un garçon qui en est atteint et qui est un peu replié dans une sorte de mutisme. Mais qui a des dispositions incroyables. L'auteure a trouvé un angle intéressant pour initier un jeune auditoire à ce qu'est l'autisme, ses manifestations et comment composer avec cette différence.

Chez l'éditeur Michel Quintin qui ne cesse de nous épater avec des titres de grande facture. Tel ici ce conte La grenouille qui rêve les yeux ouverts du duo Chloé Varin et Laia Roca Trullols. C'est un batracien sympathique comme tout qui a la caractéristique de ne jamais s'accorder de dodo. Elle se veut trop vivante pour ne rien rater de la vie. Mais il arrivera que son appétit de vivre intensément va lui coûter cher. Notre grenouille va être happée par une auto assez solidement. Les habitants du marais où elle crèche habituellement vont venir l'aider à se remettre.
Écrit par Kobi Yamada sur des illustrations de Adelina Lirius c'est un autre charmante histoire La boîte à bonbons édité chez Le lotus et le petit éléphant. Toute l'attention de ce récit est centré sur le rapport entre une jeune fille et une boîte à bonbons à qui ici est dévolu des propriétés inhabituelles. Avec des métaphores philosophiques qui donne un autre sens à l'objet. C'est une façon ludique de porter un regard différent sur les choses de la vie.

 


 

On connaît vraiment quelqu’un demain

A la rédaction un de nos co-éditeurs a l’habitude de lancer sa fameuse certitude culte “On ne connaît vraiment quelqu’un que demain, mieux le surlendemain”. En tout cas à lire Parfois les plantes meurent de Gabrielle Maurais on lui donnera raison. Dans ce roman, elle décortique une amitié entre un gars Miro et une fille Sabrina qui va s’effriter au bout de quatre ans, alors qu’on les voyait soudés pour l’infini. On est loin de la fameuse phrase de La Boétie à propos de Montaigne “parce que c’était lui, parce que c’était moi”. Eh bien non seulement notre co-éditeur a raison, mais notre autre co-éditeur vient de connaître le même sort avec un ami depuis au-delà de 45 ans! Ils ne se parlent plus comme les deux protagonistes de ce roman qui est une analyse psychologique qui ne livrent pas toutes les réponses. L’homo sapiens a vraiment la violence dans son ADN. Même l’amitié la plus solide ne résiste pas.
Parfois les plantes meurent Gabrielle Maurais. Éditions Michel Quintin 384p.     www.editionsmichelquintin.ca

 


 

Deux titres qui valent le détour chez l’éditeur David

Ce qu’il y a de merveilleux du travail de chroniqueur en littérature c’est lorsque l’on s’abandonne à la découverte. Et elle nous en offre de belles. Ainsi ces deux titres qui débarquent dans la série Pigeon voyageur de l’éditeur David. D’abord dans la série “loupe” Mireille Messier signe Déclic à Toronto. Cette collection est une série d’enquêtes faisant découvrir des coins de l’Ontario où habite l’auteure. Ici deux amis Viviane et Simon se rendent dans la la Ville-Reine et visitent notamment la célèbre Casa Loma, château mythique et lieu de tous les fantasmes. Ils partiront comme des limiers pour élucider des mystères. Et on remarquera que ceux qui ont des problèmes de vision seront ravis, voyez les caractères typographiques en mode majeur utilisés!

Ailleurs c’est Daniel Marchildon qui arrive avec Pigeons de fortune. Ici ce sont deux adolescents Valérie et Pierre qui vont séjourner chez une cousine de leur maman assez beaucoup singulière. Qui à leurs corps défendant va les entraîner à se muer dans des ordonnateurs de courses de pigeons! Ça ne ne les passionnent pas plus qu’il ne faut, mais ce que cette femme veut…Il y a dans cette histoire rocambolesque des rebondissements qui en font tout l’intérêt.

 


 

John Grisham nous fait renouer avec  Mitch McDeere

Dans son polar célébrissime La firme John Grisham nous a fait permis de faire connaissance avec Mitch McDeere, un avocat d’affaires new-yorkais. Si vous vous êtes ennuyé de lui, le voici de retour dans Le réseau. Il est dans le pétrin et pas à peu près. C’est que son cabinet l’a envoyé en mission en Lybie. Ça ressemble à ce qui s’est passé avec bien des entreprises même de chez nous, mêlé à des histoires de bakchich pour obtenir l’octroi de travaux publics. Mais ici avec le maître du thriller on ne fait pas dans la demi-mesure. C’est un complot sinistre qui pend au nez de notre protagoniste qui menace tout sur son passage et qui risque même de se répercuter sur ses intimes, famille comprise. Comment le gars va t’il se sortir de ce guêpier ? Nous vous laissons le soin d’en jouir au gré des chapitres. Le bandeau promotionnel qui ceint le livre le présente comme le plus grand succès de Grisham après La firme. Nous ne nous laissons pas emporter par ce superlatif, sinon que de vous dire que c’est dans la continuité d’un écrivain au zénith de son talent.
Le réseau John Grisham. JC Lattès 328p.    www.editions-jclattes.fr

 


 

Les dangers de la géopolitique

La CIA américaine est partout, ça nous le savions. Surtout quand les intérêts américains sont en jeu. La réalité au-delà de la fiction est en elle-même le sujet possible de bien des bouquins. Mais voici un thriller de près de 700 pages qui comblera au-delà de toute expression les amateurs d’aventure qui ont des relents avec l’actualité. Il se nomme L’année de la sauterelle et porte la signature de Terry Hayes un familier des grands écrans, car nombre de ses livres ont été récupérés par Hollywood. Dans le genre blockbuster on ne fait pas mieux. Et ce nouvel opus qui se déroule entre le Pakistan, l’Afghanistan et l’Iran des zones non plus chaudes mais brûlantes (songez seulement à  ce dernier pays”. En gros, un agent de la CIA doit sortir de la mouise un précieux informateur. Et l’espion va avoir la déconvenue d’apprendre qu’un terroriste dont on croyait qu’il avait mangé les pissenlits par la racine depuis belle lurette est bien vivant et plus dangereux que jamais. Ça va changer radicalement le cours de son mandat. De l’action à la pelle. On voit bien que l’écrivain a passablement potassé ses connaissances géopolitiques avant de s’attaquer à son sujet. Ce qui donne de la valeur ajoutée à l’histoire.
L’année de la sauterelle Terry Hayes. JC Lattès 686p.  www.editions-jclattes.fr

 


 

Le coin de la BD

Freg débarque chez Michel Quintin avec Crash Darwin. Avec un thème dont on n'aime habituellement pas parler, à savoir la mort. Mais dans les mains de notre bédéiste, il fait voir la mort par toutes les sauces. Et on se trouve même au point d'en rire. Nous recommandons fortement ce travail jouissif à ceux qui ont peur des fins dernières. C'est une excellente thérapie que cette lecture. Après tout, il nous rappelle que nous ne sommes que de passage. Pourquoi s'en faire ?
Crash Darwin. Freg. Éditions Michel Quintin 48p.    http://www.editionsmichelquintin.ca

 


 

Un demi siècle d'enseignement des Beaux-Arts à l'Université Laval

L'intégration de l'École des Beaux-Arts de Québec à l'Université Laval a marqué d'une pierre blanche l'histoire de la première. Cinquante ans d'une vie de création intense. A commencer par le déménagement dans divers locaux, que ce soit d'abord dans le quartier Saint-Jean-Baptiste puis à Sainte-Foy pour atterrir enfin dans Saint-Roch. Puis aussi toute la question de l'appropriation de l'espace nécessaire pour dispenser les cours et le besoin en équipements. Tout cela est rapporté soigneusement dans un bel album L'école d'art par Lisanne Nadeau qui nous confond d'admiration pour le travail de recherche intense qui a présidé à la sortie de cet album de haute tenue avec des références nombreuses. En même temps, c'est un travail qui s'est donné pour mission de définir l'état de la création. On pourrait résumer le tout par cette question "Mais qu'est-ce qu'il veut l'artiste ?". Ceux qui ont fréquenté l'institution auront un grand plaisir à revoir ces années passées qui défilent sous nos yeux.
L'école d'art. Lisanne Nadeau. Presses de l'Université Laval 169p.   http://www.pulaval.com

 


 

La lentille amoureuse de Québec d'Anne Richard

Disons le, au risque de provoquer une guerre de clochers, la plus belle ville au Québec...c'est Québec. Et si vous en doutez encore, allez parcourir les pages que lui consacre la photographe Anne Richard dans ce beau livre intitulé tout simplement Québec ville d'histoire et de nature. Celle qui est rompue au monde des communications mais avec un faible marqué pour la photographie, a voulu immortaliser dans sa lentille de beaux endroits de sa ville natale. En couverture de l'ouvrage, c'était immanquable, il fallait l'édifice emblématique de la Vieille Capitale, le Château Frontenac. Incontournable, comme Paris sans sa tour Eiffel. Que de belles photos! On voit que la photographe a mis tout son talent à magnifier cette ville d'exception, si riche au plan architectural. Si son but était de nous donner le goût de nous y rendre, eh bien c'est fait, notre valise est prête. Et saluons les éditions Goélette qui n'ont pas hésité à offrir un écrin à la hauteur de ces photos.
Québec ville d'histoire et de nature. Anne Richard. Goélette éditions. 

 


 

Il était une fois une unique fillette moustique née sans ailes...

Ne cherchez pas de cohérence dans ce monologue en un acte "Les incroyables aventures de Marie-Jeanne Maringouin" un cabaret musical d'un auteur cri Tomson Highway et sur des illustrations de Sue Todd. C'est toute la liberté artistique à laquelle a droit tout créateur. En résumé ça raconte les tribulations de Marie-Jeanne Maringouin une unique fillette moustique dépourvue d'ailes. On peut facilement imaginer toutes situations auxquelles elle sera confrontée. Vous avez dans ce grand livre édité de façon remarquable, à la hauteur du produit, des textes et des chansons. Notons la traduction, excellente, faite par Carl Philippe Gionet.
Les incroyables aventures de Marie Jeanne Maringouin. Tomson Highway, illustrations de Sue Todd. Éditions Prise de parole

 


 

Devenez...coloriste de mode

Sans le savoir, Muriel Douru a inventé un nouveau métier de la mode...coloriste de mode. En effet, elle nous offre un grand album Coloriages mode, dans lequel elle nous a dessiné toutes sortes de variantes sur cet univers, des créations isolées jusqu'à des défilés de mannequins. Après quoi vous êtes conviés à poser les couleurs de votre choix et faire votre petit Karl Lagerfeld. Il y a 60 propositions de sujets et avec des heures de pure distraction. On saluera l'auteure qui est une sacrée dessinatrice, qui donne le goût de se mettre ensuite au dessin même. C'est un beau cadeau à offrir à toute personne qui aime les beaux vêtements.
Coloriages mode Muriel Douru. Fleurus.

 


 

Deux titres à considérer à la Bibliothèque québécoise

Amateurs de beaux romans à découvrir, voici de quoi vous rassasier. Deux titres qui sont forts intéressants. Commençons avec Mardi comme mardi de Michèle Nicole Provencher. Ça raconte l'histoire d'une fillette âgée de neuf ans qui a la douleur de perdre sa mère. Elle est alors placée chez un couple de tuteurs. Mais ce n'est pas rose loin s'en faut. Malgré ce karma, Michèle, c'est son prénom, dispose d'une bonne nature, suffisante en tout cas pour surmonter ses difficultés.
Changement de climat avec Les hautes montagnes du Portugal de Yann Martel, son quatrième roman. Au départ, un gars découvre dans un musée de Lisbonne, un incunable du XVIIème siècle. Nous sommes alors en 1904. Ce vieux grimoire révèle l'existence d'un artefact dont le contenu pourrait mettre en péril la chrétienté. C'est le premier au starting block. Suivront deux autres individus loin dans le temps qui vont être mis à contribution toujours en lien avec ce document rarissime qui situerait cet artefact dans les hautes montagnes du Portugal qui donne son nom au titre. Qualifions ce livre de thriller archéologique.

 


 

Une lourde rétrospection

Le titre J'ai tué le soldat Ryan de Françoise Cliche prend sa référence au film de Spielberg, qui lui, exhortait à sauver ce même soldat. Ce cinquième roman part d'une lettre que reçoit cette retraitée et qui est une charge, libellée que comme suit "Tu as tué Ryan. Il est mort et c'est de ta faute". Remonte en elle tout son passé, dont cette fois où un certain Ryan fut mis de sa part à contribution pour régler le sort d'une camarade avec laquelle elle a voulu en découdre pour de bon. La trame de fond est une longue rétrospection. Elle ne traînait pas le boulet de son passé, mais il aura fallu une lettre trempée dans la méchanceté pour faire remonter en surface des faits qu'on aurait aimé rester enfouis. En passant c'est superbement écrit, et l'écrivaine parvient excellemment à transmettre les états d'âme qui rongent son héroïne.
J'ai tué le soldat Ryan. Françoise Cliche. Pleine lune 316p.   

 


 

D'autres nouvelles du Pigeon voyageur chez l'éditeur David

Un titre en partant dans la collection Loupe qui est constituée d'enquêtes. Il s'agit de Une twiga à Ottawa de Mireille Messier. On découvre Viviane et Simon qui sont les heureux lauréats d'un concours de dessin chapeauté par l'ambassade du Kenya. Le prix ? Une twiga. Qu'est-ce que c'est demanderez-vous ? La question est posée par l'éditeur qui attise notre curiosité. On ne vous en dit rien de crainte que vous ne boudez votre plaisir.
De son côté Claudine Paquet se fend d'une Mystérieuse rencontre sur la grève. Ce bouquin ne fait pas partie de la collection Loupe, mais n'en est pas moins une enquête. Émile, le personnage central passe ses vacances auprès de la cousine Romane aux Îles-de-la-Madeleine. C'est bien loin de chez lui d'une part, mais la cousine est si charmante de même que sa smala. Et il arrivera que sur la grève il croise un homme à la mine patibulaire. Son comportement l'intrigue hautement et il se met en quête d'en savoir davantage. Un bon thriller avec tous les ingrédients qui font recette. L'important c'est que le lecteur que nous sommes ne s'ennuie pas une miette.

 


 

Faire connaissance avec la culture Wendat|Wandat

Nous avons beaucoup a expier face aux Premières nations canadienne et québécoise. Toute une littérature s'est mise en route pour revoir notre Histoire à travers eux. C'est le cas plus récent de cette saga de sept générations de la communauté des Wendat|Wandat que nous avons connu nous, plus simplement sous le vocable de Hurons que décrit Kathryn Magee Labelle dans son livre Les filles d'Aataentsic. L'auteure est professeur d'histoire à l'Université de la Saskatchewan. A la lecture on voit que c'est une société d'abord matriarcale qui a très bien préservé sa culture malgré les empêchements des colonisateurs. Et que, même s'ils étaient dispersés, les Wendat|Wandat ont toujours tissé des relations étroites. C'est fascinant de se rendre compte qu'on nous a toujours caché cette part importante de notre Histoire du Québec par exemple, ce qui indignait tant le regretté anthropologue Serge Bouchard. Il n'est jamais trop tard pour se rattraper.
Les filles d'Aaentsic. Kathryn Magee Labelle. Les Presses de l'Université Laval 196p  http://www.pulaval.com

 


 

Un peu comme pour la médecine faute de médecins on s'informe du droit sur Internet

L'accès à la justice au prisme des savoirs profanes, voilà le titre d'un essai qui examine comment des gens en viennent à s'informer sur Internet pour toute question ayant trait au droit. Comme en médecine, par la force de gens orphelins de médecins indisponibles on en est venu à se diagnostiquer soi-même. En droit par contre les avocats pullulent mais à quel prix. Et tous n'ont pas les moyens de se défendre confronté avec hélas chez les avocats une culture du cash. L'auteure de ce travail de l'état du droit à l'ère juridique s'appelle Alexandra Bahary-Dionne et est doctorante à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa. C'est un beau travail sur l'état des lieux de la justice.
L'accès à la justice au prisme des savoirs profanes. Alexandra Bahary-Dionne. Une enquête sur les médias sociaux. Les Presses de l'Université Laval 221p.     http://www.pulaval.com

 


 

D’admirables dissidente du régime iranien

Il y a des théoriciennes du féminisme, mais aussi plus rares, des militantes de combat. C’est le cas de ces admirables femmes iraniennes, toutes belles tant physiquement que sur le plan intellectuel qui osent défier les mollahs iraniens. Certaines continuant à ne pas porter le voile dans les rues. Natalie Amiri et Düzen Tekkal sont allé à leur rencontre et nous avons des témoignages de premier plan sur comment se vit la discrimination du pouvoir envers les femmes. A quel point ont veut les assujettir. C’est un livre à lire absolument pour quiconque désespère du genre humain. Elles nous redonnent de l’espoir.
Nous n’avons pas peur Natalie Amiri et Düzen Tekkal. Éditions du Faubourg 198p.  www.editionsdufaubourg.fr

 


 

Autour d’une mystérieuse femme morte dans un crash aérien

Il était une fois une jeune fille qui voyait surgir de temps à autre à la maison, une femme doté d’un charisme marquant car elle a laissé des traces indélébiles chez la première. A chaque fois elle amenait avec elle son lot d’aventures. Puis un jour, finita, plus de nouvelles de la dame dont elle apprendra plus tard que cette visiteuse enchanteresse était hôtesse de l’air et qu’elle perdit la vie dans un crash aérien en Algérie sur un vol d’Air France. Dès lors la narratrice n’a eu de cesse de vouloir en savoir davantage sur cette femme singulière. Cela donne ce beau roman Plein ciel avec le beau talent de Cécile Wajsbrot. Ce pourrait faire en passant un très beau film. Avis aux scénaristes en panne de sujets qui nous offrent toujours des nanars, Ici il y a de l’étoffe. 
Plein ciel Cécile Wajsbrot. Le bruit du temps 172p.   

 


 

De quoi auront l’air nos guerres du futur

Parmi les ouvrages d’anticipation, il faut mettre à l’avant-plan la sage écrite en collectif sous le nom de Red team qui a pour nom Ces guerres qui nous attendent 2030-2060. En fait c’est la saison 3 qui nous arrive. Comme pour les ouvrages précédents, les auteurs se projettent dans ce futur pas si éloigné que celà si on pense à 2030. Songeons actuellement à l’usage des drones dans la guerre opposant la Russie et l’Ukraine. Avec l’emploi de nouvelles technologies, on veut ménager les pertes de vies humaines. Ici dans ces pages on voit se déployer tout un arsenal à faire frissonner. Pour détruire son semblable, faites confiance à l’humain, il sait y faire.
Ces guerres qui nous attendent 2030-2060 saison 3 Red team. Équateurs 151p.    www.editionsdesequateurs.fr

 


 

Comment devenir un illustrateur manga cours 101

Les mangas ont la cote mondiale chez un lectorat assez jeune. Avec leurs graphies si particulières et reconnaissables entre toutes. Comment devient-on illustrateur du genre et particulièrement pour ce qui est des visages. Voici un guide préparé par Yuyu Khouhara qui s’appuie sur la méthode Lemon. Ce sont des dessins généralement puérils qui ne demandent pas de dextérité artistique particulière, de sorte que si on suit bien les enseignements dans ces pages vous serez à même de confondre les japonais, instigateurs de ce style.
Dessiner des visages mangas Yuyu Kouhara. Vigot 165p. 

 


 

L’éthologie du pitou

Saint-on vraiment tout du chien, à part qu’il n’a qu’un seul maître et encore, quand toute la famille jette son dévolu sur l’adorable compagnon à quatre pattes ? L’éthologie, qui est la science du comportement animal en milieu naturel, est ici impuissante à trouver ce qui fait le chien, car les races sont très souvent le fruit de croisement au fil des siècles et laisser seul un canidé dans la forêt assurerait sa mort. Il vit donc avec l’homo sapiens. Sandrine Nataf-Otsman éducatrice en comportement canin, nous dit tout sur la bête dans Caractère de chien. Elle passe en revue 22 comportements. Le sous-titre en couverture dit bien l’objectif, de trouver les clefs pour une cohabitation réussie. On apprécie au passage les dessins rigolos de Cathy Karsenty
Un caractère de chien Sandrine Nataf-Otsmane. Massin 126p.

 


 

L’écologie se décline aussi sous la forme d’un conte. C’est le cas de celui de Luke Adam HawkerLe dernier arbre” qui narre les tribulations d’une fillette, Olive, qui a le malheur de vivre dans un monde dépourvu d’arbres. C’est un conte de nature poétique. L’auteur qui est britannique, l’a conçu pour son fils Harry. C’est très touchant avec des dessins épurés. C’est tout ce qu’il y a à dire, sinon de le feuilleter en compagnie de votre petit pour un supplément d’attention au monde qui nous entoure.
Le dernier arbre Luke Adam Hawker. Le lotus & le petit éléphant.

 








 

Le coin santé physique et psychique (1)

Où en est-on dans l’évolution de la différence ? Pour avoir une bonne radiographie de l’état des lieux, il faut se procurer sans faute cette étude de grande rigueur Sexualités et dissidences queers un travail en collectif sous la supervision de Chacha Enriquez. C’est toute la question de la dite normalité qui est en toile de fond et remise grandement en question. Car l’homo sapiens est tout, on l’a bien vu, sauf monolithique. Et bien comme de raison, l’affirmation de la différence heurte le côté réactionnaire de la majorité. On voit bien une montée de l’intolérance. Et toujours ils en font le triste constat, une absence fondamentale d’éducation sexuelle en bas âge. C’est aux éditions du remue-ménage.

Les séparations et les divorces entraînent plus souvent qu’à son tour des dommages collatéraux, et nous faisons référence ici aux enfants pris en étau pour ne pas dire parfois en otage. C’est tout le dilemme qui est exposé sans fard dans Séparations avec enfants de Marie-France Hirigoyen. On expose la problématique pour ouvrir les yeux de ceux qui ne voient pas ces dommages, puis ensuite comment une bonne communication peut s’établir entre les “belligérants” et leur progéniture. L’auteure porte la double casquette de psychiatre et de psychanalyste. Son ouvrage paraît aux éditions de La Découverte.

Dans la collection “Essais scientifiques” des éditions Le temps des Cerises, Bernard Sportès publie Panser la mort. Ce médecin généraliste intervient au moment des débats sur la fin de vie. Il ne pose pas en régulateur du domaine, étant un partisan du cas par cas, mais il craint une sorte “d’industrialisation” de la mort pour éviter le mot terrible d’euthanasie. Du moins c’est comme ça que nous le lisons. Il a une vision républicaine des fins dernières avec un accompagnement préférable jusqu’à la fin naturelle du terme terrestre. Ce qu’il apporte au niveau des idées nous aide nous-même à prendre position.

C’est l’essai qui démasque enfin les abus commis au nom d’une présumée pandémie de la Covid-19. Les esprits éclairés avaient des doutes et ils ont été courageux, car dès que vous émettiez le moindre doute sur le sport du masque, le confinement et ce fameux “vaccin” vous étiez automatiquement stigmatisé comme complotiste. Eh bien la vérité arrive sous la forme d’un Autre regard sur le Covid-19 que tous ceux qui ont été condamnés par les tribunaux comme délinquants à cette dictature sanitaire inédite dans l’histoire de l’humanité devraient aller en appel en assénant au juge cette lecture qui rétablit les faits. On ne ne dit pas le virus, qui était bien une réalité, mais jamais dans les proportions qu’on lui a attribué. Une cohorte d’experts ont contribué dont le respecté chercheur Laurent Toubiana et le courageux docteur Louis Fouché qui a milité jusqu’au bout pour dénoncer l’imposture. Aux éditions Demi-Lune.

Parmi les sujets récurrents de l’actualité se trouve la question du problème du logement, à la fois pour monsieur tout-le-monde mais davantage pour les gens âgés en milieu urbain. Le gérontologue Julien Simard nous arrive au bon moment avec une étude qui force le respect Vieillissement et crise du logement. Il passe en revue la situation telle qu’elle se présente en ce moment. Ce que veut dire la précarité dans toute sa dureté quand vous ne jouissez que de maigres revenus et que les loyers sont prohibitifs au-delà de l’imaginable. C’est à lire absolument aux Presses de l’université de Montréal.

 






 

Le coin santé physique et psychique (2)

Sophie Grégoire en tant qu’ex-conjointe du premier ministre du Canada, Justin Trudeau avait l’assurance à l’avance de pouvoir bénéficier d’une couverture de presse pour son premier ouvrage Entre nous  qui n’est pas donnée à la jeune auteure qui en est à son premier roman. Les médias se sont évidemment précipités sur celle qui hier encore était la première dame du pays et qui a décidé de s’affranchir. Car c’est de ça dont il est question. C’est une opération qui s’inscrit dans le cadre de ce qu’on pourrait qualifier d’ouvrage de croissance personnelle. Des préceptes un peu à la Reader’s Digest qui nous veulent du bien. A souligner la qualité physique de l’édition qui pour la version française publiée chez KO est carrément celle que l’on voit habituellement dans l’édition francophone avec couverture rigide.  L’ouvrage est touffu, la dame n’a pas paressée loin de là et beaucoup de choses à transmettre. Le livre fait près de 300 pages car il est typographié en petits caractères, sinon dans la typo standard c’eût été un bouquin de 500 pages. Le contenu ? On s’est donné une réserve dans le respect des idées d’une autre. Une couleur ? Rose. Qui rejoindra surtout un lectorat féminin.

Aux Presses de l’Université de Montréal deux nutritionnistes et un médecin nutritionniste Jeanne Bédard, Marie-Chantal Bienvenu et Yves Morel présentent Nutrition et santé mentale. Il y a, on le sait, une corrélation entre nos habitudes alimentaires et les conséquences. Songez seulement à l’expression bien connue “manger ses émotions”. Les trois spécialistes ont évité le langage hermétique de leur science pour concocter un guide essentiel à la portée de tout un chacun. Accompagné par des illustrations rigolotes, on passe en revue tous les maux associés à la manière de se nourrir et vice-versa. Prenons le cas entre autres de la constipation qui affecte un nombre considérable de gens. Les auteurs y vont de conseils vraiment pratiques et surtout invitent à se réconcilier avec les aliments. Dans ce genre de guide, on ne fait pas mieux.

L’école ayant failli à enseigner surtout des matières qui nous seront utiles pour se débrouiller dans ce bas monde, il existe par conséquent des tabous qui continuent de circuler faute d’être discutés. Et c’est tout le mérite des éditions Métamorphe avec une collection intitulée “Il faut qu’on parle de…”Et deux titres abordent des thèmes que jamais on ne discutera en classe, avec des conséquences épouvantables. Le premier ouvrage a pour titre “Il faut qu’on parle de la mort”.Et dieu sait qu’elle en terrifie plusieurs ou que l’on ignore pour ne pas y faire face. Sarah Chavez fait le tour de la question épineuse des fins dernières et du deuil. Comme nous y passerons tous un jour, il est temps de s’informer.
L’autre titre de cette collection est “Il faut qu’on parle de lvagins”. C’est un tabou l’organe génital féminin. Et on sera grandement étonné qu’un grande majorité des filles ignorent tout de leur sexe, ne le regardant même jamais! Alors il faut faire du rattrapage, et en vitesse. C’est à quoi s’emploi le Dr.. Allison K. Rodgers sur des illustrations de Annika Le Large à qui on doit aussi les dessins du titre précédent. Ici on traite des menstruations, de la puberté et oh seigneur, du…sexe! Chapeau à l’éditeur de combler ce vide abyssal de l’enseignement public.